Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
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Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
je viens d'éditer ce fil. Au départ je n'avais mis qu'un seul texte et puis.... à la demande générale ( ) je complète un peu par quelques-unes de mes "productions".
Il m'arrive d'écrire quelques poèmes, nouvelles, contes, livres pour enfants....
Voici un petit texte plutôt noir. Bonne lecture !
Il était assis, les jambes recroquevillées, sous le porche de l’église s’abritant maladroitement de la bruine protection illusoire de l’aveugle Créateur.
Des larmes d’eau, tout juste illuminées par les mornes rayons de la lune, couraient sur ses habits humides…triste linceul, deuil du ciel lourd en cette morne soirée d’automne.
Les nuages floconneux, volutes cendrées gorgées d’eau, sillonnaient le ciel qu’un vent méchant poussait comme pour fuir le silence d’encre.
« Il pleut sur la ville comme il pleut sur mon cœur » Il se surprit à sourire « Paul tu ne m’oublies pas, toi ! ».
Il était là, il était las de cette vie triste comme ce soir d’automne où la ville s’endort prélude à des cauchemars peuplés de fantômes maléfiques qui vous rendent apathiques, sourds à toute envie de continuer le chemin vers….. Il ne savait pas, il ne savait plus, il ne cherchait plus à cicatriser les blessures béantes qui saignaient dans son cœur « elle est partie…. » Ne pouvait-il s’empêcher de répéter.
Elle capturait toutes ses pensées, elle était sa douce écorchure. Il voulait pour elle bâtir des citadelles, il se saoulait de ses baisers et l’a aimé jusqu’à l’ivresse envoûté par mille caresses.
Il se souvient des paroles apaisantes de son ami : « Viens et suis-moi là où les rêves t’ensorcellent, où les ondes t’appellent, où les sirènes te mènent, où personne ne t’aliène, où les angoisses ruissellent ».
« Là où les angoisses ruissellent, oui ! C’est ça, là où les angoisses ruissellent ». Il était soulagé, étonnamment calme, apaisé. Il se coucha sur le côté les yeux tournés vers les statues de la nef, son bras replié sous la tête formait un oreiller protecteur. Sa main crispée serrait un tube vide, sa bouche ouverte laissa échapper un dernier souffle court...
Il m'arrive d'écrire quelques poèmes, nouvelles, contes, livres pour enfants....
Voici un petit texte plutôt noir. Bonne lecture !
Il était assis, les jambes recroquevillées, sous le porche de l’église s’abritant maladroitement de la bruine protection illusoire de l’aveugle Créateur.
Des larmes d’eau, tout juste illuminées par les mornes rayons de la lune, couraient sur ses habits humides…triste linceul, deuil du ciel lourd en cette morne soirée d’automne.
Les nuages floconneux, volutes cendrées gorgées d’eau, sillonnaient le ciel qu’un vent méchant poussait comme pour fuir le silence d’encre.
« Il pleut sur la ville comme il pleut sur mon cœur » Il se surprit à sourire « Paul tu ne m’oublies pas, toi ! ».
Il était là, il était las de cette vie triste comme ce soir d’automne où la ville s’endort prélude à des cauchemars peuplés de fantômes maléfiques qui vous rendent apathiques, sourds à toute envie de continuer le chemin vers….. Il ne savait pas, il ne savait plus, il ne cherchait plus à cicatriser les blessures béantes qui saignaient dans son cœur « elle est partie…. » Ne pouvait-il s’empêcher de répéter.
Elle capturait toutes ses pensées, elle était sa douce écorchure. Il voulait pour elle bâtir des citadelles, il se saoulait de ses baisers et l’a aimé jusqu’à l’ivresse envoûté par mille caresses.
Il se souvient des paroles apaisantes de son ami : « Viens et suis-moi là où les rêves t’ensorcellent, où les ondes t’appellent, où les sirènes te mènent, où personne ne t’aliène, où les angoisses ruissellent ».
« Là où les angoisses ruissellent, oui ! C’est ça, là où les angoisses ruissellent ». Il était soulagé, étonnamment calme, apaisé. Il se coucha sur le côté les yeux tournés vers les statues de la nef, son bras replié sous la tête formait un oreiller protecteur. Sa main crispée serrait un tube vide, sa bouche ouverte laissa échapper un dernier souffle court...
Dernière édition par Gasta le Sam 21 Mar 2015 - 23:59, édité 5 fois
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Magnifique histoire que j'ai moi même vécu ...
Invité- Invité
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Merci r'Eve !
J'espère que pour toi ce n'est plus que du passé.
J'espère que pour toi ce n'est plus que du passé.
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Je dirais plus que c'est un éternel recommencement.
En tout cas j'aime bien ta façon d'écrire
En tout cas j'aime bien ta façon d'écrire
Invité- Invité
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Très joli Gasta et triste aussi. J'aime la poésie de ton texte. Tu arrives à mettre beaucoup d'émotions dans tes textes.
Tangerine
Tangerine
laDivine- Messages : 141
Date d'inscription : 04/12/2010
Age : 33
Localisation : entre palluaud et ....
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Merci Tangerine, tes compliments me touchent beaucoup.
Oui une histoire triste.... qui n'a rien à voir avec mon vécu.
Prochainement je vais participer à quelques concours de nouvelles pour me motiver un peu plus...
Oui une histoire triste.... qui n'a rien à voir avec mon vécu.
Prochainement je vais participer à quelques concours de nouvelles pour me motiver un peu plus...
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Très beau, et touchant. Des belles qualités d'écriture et du vocabulaire, de belles images... c'est très plaisant.
Si je peux me permettre de faire une remarque, il y a des phrases que l'abondance de qualificatifs rendent trop lourdes et qui mériteraient, à mon avis, d'être allégées. Exemple : Des larmes d’eau, tout juste illuminées par les mornes rayons de la lune, couraient sur ses habits humides…triste linceul, deuil du ciel lourd en cette morne soirée d’automne.
Il y a un qualification à chaque mot, quasi : larmes d'eau, mornes rayons, habits humides, ciel lourd, morne soirée d'automne... C'est trop.
Alors, que celle-ci, plus épurée : Elle capturait toutes ses pensées, elle était sa douce écorchure. Il voulait pour elle bâtir des citadelles, il se saoulait de ses baisers et l’a aimé jusqu’à l’ivresse envoûté par mille caresses. est beaucoup plus percutante, du coup. C'est d'ailleurs l'une des phrases que j'ai préférées. ^^
Si je peux me permettre de faire une remarque, il y a des phrases que l'abondance de qualificatifs rendent trop lourdes et qui mériteraient, à mon avis, d'être allégées. Exemple : Des larmes d’eau, tout juste illuminées par les mornes rayons de la lune, couraient sur ses habits humides…triste linceul, deuil du ciel lourd en cette morne soirée d’automne.
Il y a un qualification à chaque mot, quasi : larmes d'eau, mornes rayons, habits humides, ciel lourd, morne soirée d'automne... C'est trop.
Alors, que celle-ci, plus épurée : Elle capturait toutes ses pensées, elle était sa douce écorchure. Il voulait pour elle bâtir des citadelles, il se saoulait de ses baisers et l’a aimé jusqu’à l’ivresse envoûté par mille caresses. est beaucoup plus percutante, du coup. C'est d'ailleurs l'une des phrases que j'ai préférées. ^^
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Merci beaucoup pour tes compliments, tes remarques me seront utiles !
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Vk a déjà fait les remarques qui m'étaient venues à la lecture de cette si belle nouvelle.
Bravo !
Dire l'intime en toute pudeur comme tu sais le faire n'est pas donné à tous.
L'as-tu fait ? Tu nous raconterais ?
Et y aurait-il un écrit moins triste ou différent que tu veuilles partager encore, stp ? Merci !
Bravo !
Dire l'intime en toute pudeur comme tu sais le faire n'est pas donné à tous.
Gasta a écrit:
Prochainement je vais participer à quelques concours de nouvelles pour me motiver un peu plus...
L'as-tu fait ? Tu nous raconterais ?
Et y aurait-il un écrit moins triste ou différent que tu veuilles partager encore, stp ? Merci !
Tigrabelle- Messages : 476
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 57
Localisation : Normandie
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Merci Tigrabelle !
Oui j'ai participé à quelques concours... mais je n'ai pas gagné
Voici un p'tit poème. En fait je l'ai écrit en composant aussi la musique ... à l'occas je vous le chanterai...
Oui j'ai participé à quelques concours... mais je n'ai pas gagné
Voici un p'tit poème. En fait je l'ai écrit en composant aussi la musique ... à l'occas je vous le chanterai...
gasta a écrit:Pendant que les enfants vont battre le pavé
Qu'on marche vers le métro d'un pas toujours pressé
Pendant que les p'tits vieux savourent leur café
Je rêve dans mon pieu calé sur l'oreiller.
Pendant que le temps laisse les minutes s'égrainer
Qu'on jette à l'anathème toutes les noires pensées
Pendant qu'à l'aube naissante le jour s'étira
Je reste les yeux mi-clos, advienne que pourra.
J'ai perdu mon ombre
Aux délires maudits.
Dans les rêves sombres
De ce paradis.
Pendant qu'à trop dormir le corps s'est engourdi
Et dans ce grand désordre les bruits sont assourdis
Dans l'antre de ma piaule je veux rester reclus
Jusqu'à l'aube du temps l'extase est absolue.
Je vais me morfondre
En te sublimant
Quand l'amour s'effondre
Pour nous les amants.
Pendant que ma mémoire au café noir restaurée
Du fond de ce plumard ivresse évaporée
Pendant que dans mon cœur tout à recommencer.
Je veux te dire je t'aime, souffrir à en pleurer.
Je vais te corrompre
Aux vices interdits.
S'il faut interrompre
Las cette poésie.
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Waouh, quel rythme et quelle énergie !
Je l'entends !!!
Chacun ses couleurs dans l'écriture ; j'y aurais adjoint de la pluie ! Voire de la grêle !
ENCORE !
Je l'entends !!!
Chacun ses couleurs dans l'écriture ; j'y aurais adjoint de la pluie ! Voire de la grêle !
ENCORE !
Tigrabelle- Messages : 476
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 57
Localisation : Normandie
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Je suis plutôt dans ma période dessins, peintures...
Au diable l'avarice, je vous présente un premier dessin Le touareg
Un deuxième : Portrait d'enfant
Au diable l'avarice, je vous présente un premier dessin Le touareg
Un deuxième : Portrait d'enfant
Dernière édition par Gasta le Sam 28 Mai 2016 - 22:37, édité 1 fois
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Je me souviens du Touareg ^^
J'adore le dernier, ça rend super bien
J'adore le dernier, ça rend super bien
Invité- Invité
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Tes peintures me parlent et me touchent énormément.
Merci.
Tu connais J.Pollock, j'imagine ?
L'encre, y en a t-il dans le 1° travail que tu montres ?
Bon, on va dire que je radote, mais... Encore !
Merci.
Tu connais J.Pollock, j'imagine ?
L'encre, y en a t-il dans le 1° travail que tu montres ?
Bon, on va dire que je radote, mais... Encore !
Tigrabelle- Messages : 476
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 57
Localisation : Normandie
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Merci Parisette !
Oui le Touraeg je l'ai dessiné en 2012 et je l'ai déjà mis sur ZC dans nos créaZions.
Pas d'encre dans le premier travail Tigrabelle, juste de l'acrylique. Ce que je souhaitais c'est travailler sur les nuances de gris.
Merci de m'avoir rappeler J.Pollock, une possibilité d'inspiration en effet.
Oui le Touraeg je l'ai dessiné en 2012 et je l'ai déjà mis sur ZC dans nos créaZions.
Pas d'encre dans le premier travail Tigrabelle, juste de l'acrylique. Ce que je souhaitais c'est travailler sur les nuances de gris.
Merci de m'avoir rappeler J.Pollock, une possibilité d'inspiration en effet.
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Je découvre ce fil, mais pas tes oeuvres que j'ai eu la chance de voir en vrai! Tous mes encouragements, cher confrère!
itiz- Messages : 1355
Date d'inscription : 30/10/2011
Age : 66
Localisation : Bretagne
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Merci chère consoeur ! (j'aime pas trop ce mot en fait... chère artiste, amie, armoricaine, bretonne...)
A quand la journée dessin silhouettes, mouvements, échanges... ? Faut qu'on voit ça...
A quand la journée dessin silhouettes, mouvements, échanges... ? Faut qu'on voit ça...
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Oui, le fil "Crobars en Bretagne" vient de remonter, aux beaux jours, ça devrait se faire!
itiz- Messages : 1355
Date d'inscription : 30/10/2011
Age : 66
Localisation : Bretagne
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
J'aime beaucoup tes "études"
Subrisio Saltat.- Messages : 174
Date d'inscription : 25/08/2014
Age : 37
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
j'aime beaucoup ce que tu fais Gasta
je suis d'accord avec VK. les qualificatifs alourdissent ton teste alors qu'il est magnifique
magnifique , tout comme ce poème et ces peintures que tu nous fait partager
je suis d'accord avec VK. les qualificatifs alourdissent ton teste alors qu'il est magnifique
magnifique , tout comme ce poème et ces peintures que tu nous fait partager
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Merci Où-est-la -question !
Une de mes dernières peintures faite au couteau "La ville en feu".
Une de mes dernières peintures faite au couteau "La ville en feu".
Dernière édition par Gasta le Ven 1 Mai 2015 - 9:44, édité 1 fois
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Encore !!
J'adore lire de beaux écris de gens de chez nous autres.
Cela sent le " simplement vrai".
J'apprécie beaucoup l'asymétrie des yeux. Elle est parfaite , elle correspond très bien à l'effet de joie.
J'adore lire de beaux écris de gens de chez nous autres.
Cela sent le " simplement vrai".
J'apprécie beaucoup l'asymétrie des yeux. Elle est parfaite , elle correspond très bien à l'effet de joie.
Invité- Invité
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Gasta a écrit:Merci Où-est-la -question !
Une de mes dernières peintures faite au couteau "La ville en feu".
Tu as vu l'homme qui lève les bras ?
Invité- Invité
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Un crime !!!! Je vous laisse lire...
Quand on aime, on a toujours vingt ans .
- Vous vous demandez sans doute ce que fait ce cadavre au milieu de mon couloir ? Entrez, entrez, je vais vous expliquer…
C’était la première fois que mon voisin m’interpellait.
La peur me glaça mais l’envie irrésistible d’en savoir plus m’empêcha de prendre mes jambes à mon cou.
Tapisserie défraîchie, moquette d’un autre âge, fleurs en plastique sur le guéridon, c’est bien tel qu’on pouvait l’imaginer. Et puis cette guirlande clignotante sur la porte du salon…. Pour donner un air de fête, on en oublierait presque la tache de sang qui ruisselle, tentant de se frayer un chemin entre la poussière et les objets hétéroclites qui jonchent le sol.
- Je vous offre un petit café ?
Un p’tit noir pour oublier le p’tit rouge….
Une scène à ce point irréelle, si singulièrement et ridiculement déplacée que je dus retenir un rire nerveux. Qu’est-ce que je foutais là ?
Sous la lumière blafarde distillée par le vasistas, je distinguais une masse informe, tas de chiffons laissés là négligemment.
En m’approchant, j’aperçus une main ridée aussi artificielle que le plastique d’une poupée de collection puis une chaussure noire qui masquait en partie le visage ridé et cireux, rendant la scène irréelle et absurde.
La bouche laissait échapper un rictus et j’eus l’impression d’entendre un murmure que couvrit aussitôt la voix rocailleuse de mon voisin.
- Elle l’a bien cherché ! Elle a voulu me frapper !
Comment une vieille femme fluette a-t-elle pu agresser ce fort des halles, pilier de rugby à ses moments perdus ?
Son regard métallique me figea.
Mille pensées se bousculaient dans mon esprit. L’angoisse me submergeait, je devais prendre les choses en main mais je sentais qu’il me surveillait, impossible de tenter une action. Je pensais surtout à sauver ma peau.
D’un pas rapide, il se précipita vers la porte du vestibule et j’entendis le bruit sec de la clé.
- Il ne faut pas qu’on découvre le cadavre…. Aidez-moi à le mettre de l’autre côté.
Avec dégoût et effroi, j’attrapais les jambes de la vieille femme et la portais dans la chambre.
Me voilà complice d’un crime !
Les rideaux étaient tirés, seuls quatre chandeliers diffusaient une lueur vacillante dans cette macabre pénombre.
Il l’allongea délicatement sur le drap de soie, inclina la tête sur le côté, une mèche de cheveux courant sur l’épaule.
- Au revoir, maman….
C’est à cet instant que quelqu’un frappa à la porte.
- Ouvrez police !
Profitant de la confusion, je courus dans le vestibule.
Je reconnus le commissaire Marec, il habitait dans l’immeuble.
- Vos papiers s’il vous plait ! …. Euh, Monsieur Daniel… Que faites-vous ici et où est le locataire ?
- C’est moi qui l’ai tuée, sanglota mon voisin, du fond de la chambre.
Le commissaire suivi des gendarmes se précipita dans la pièce et referma la porte.
Je restais seul tandis qu’un agent enregistrait mes déclarations.
J’essayais de tendre l’oreille mais j’entendis seulement des bribes de conversations.
Bientôt le commissaire sortit et lut ma déposition.
- Bien, bien je vais vous expliquer. Vous savez que j’habite dans l’immeuble. Ce matin en me rendant au travail, je me suis fait bousculer dans l’escalier par un individu qui m’a semblé suspect. Je l’interpelle, lui demande ses papiers… qu’il n’avait pas, direction le commissariat. Il était fiché, il a tout avoué. Faut dire que je sais y faire. On ne me trompe pas moi, trente ans de carrière dans la police, ça vous donne de l’expérience, j’ai le nez fin !
C’est un voleur et il a été surpris par madame Félix. Un coup trop violent et nous voilà avec un crime. Son fils a toujours vécu ici et à cinquante ans passés, il est perdu sans elle.
- Alors ce n’est pas lui le criminel ?
- Non, il s’accuse, il voudrait aller en prison, la vie seul au dehors lui semble pleine de dangers. Il préfère prendre vingt ans pour un crime qu’il n’a pas commis.
Le commissaire esquissa un sourire…
- ça me rappelle Jean-Pierre Ferland…. Oui, vous savez la chanson.
Et le commissaire sortit en fredonnant :
J'ai pris mon couteau et schlack!
Dans le dos
Il est mort comme le juge l'a dit
J'ai eu vingt ans
Quand on aime, on a toujours…
_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_
Quand on aime, on a toujours vingt ans .
- Vous vous demandez sans doute ce que fait ce cadavre au milieu de mon couloir ? Entrez, entrez, je vais vous expliquer…
C’était la première fois que mon voisin m’interpellait.
La peur me glaça mais l’envie irrésistible d’en savoir plus m’empêcha de prendre mes jambes à mon cou.
Tapisserie défraîchie, moquette d’un autre âge, fleurs en plastique sur le guéridon, c’est bien tel qu’on pouvait l’imaginer. Et puis cette guirlande clignotante sur la porte du salon…. Pour donner un air de fête, on en oublierait presque la tache de sang qui ruisselle, tentant de se frayer un chemin entre la poussière et les objets hétéroclites qui jonchent le sol.
- Je vous offre un petit café ?
Un p’tit noir pour oublier le p’tit rouge….
Une scène à ce point irréelle, si singulièrement et ridiculement déplacée que je dus retenir un rire nerveux. Qu’est-ce que je foutais là ?
Sous la lumière blafarde distillée par le vasistas, je distinguais une masse informe, tas de chiffons laissés là négligemment.
En m’approchant, j’aperçus une main ridée aussi artificielle que le plastique d’une poupée de collection puis une chaussure noire qui masquait en partie le visage ridé et cireux, rendant la scène irréelle et absurde.
La bouche laissait échapper un rictus et j’eus l’impression d’entendre un murmure que couvrit aussitôt la voix rocailleuse de mon voisin.
- Elle l’a bien cherché ! Elle a voulu me frapper !
Comment une vieille femme fluette a-t-elle pu agresser ce fort des halles, pilier de rugby à ses moments perdus ?
Son regard métallique me figea.
Mille pensées se bousculaient dans mon esprit. L’angoisse me submergeait, je devais prendre les choses en main mais je sentais qu’il me surveillait, impossible de tenter une action. Je pensais surtout à sauver ma peau.
D’un pas rapide, il se précipita vers la porte du vestibule et j’entendis le bruit sec de la clé.
- Il ne faut pas qu’on découvre le cadavre…. Aidez-moi à le mettre de l’autre côté.
Avec dégoût et effroi, j’attrapais les jambes de la vieille femme et la portais dans la chambre.
Me voilà complice d’un crime !
Les rideaux étaient tirés, seuls quatre chandeliers diffusaient une lueur vacillante dans cette macabre pénombre.
Il l’allongea délicatement sur le drap de soie, inclina la tête sur le côté, une mèche de cheveux courant sur l’épaule.
- Au revoir, maman….
C’est à cet instant que quelqu’un frappa à la porte.
- Ouvrez police !
Profitant de la confusion, je courus dans le vestibule.
Je reconnus le commissaire Marec, il habitait dans l’immeuble.
- Vos papiers s’il vous plait ! …. Euh, Monsieur Daniel… Que faites-vous ici et où est le locataire ?
- C’est moi qui l’ai tuée, sanglota mon voisin, du fond de la chambre.
Le commissaire suivi des gendarmes se précipita dans la pièce et referma la porte.
Je restais seul tandis qu’un agent enregistrait mes déclarations.
J’essayais de tendre l’oreille mais j’entendis seulement des bribes de conversations.
Bientôt le commissaire sortit et lut ma déposition.
- Bien, bien je vais vous expliquer. Vous savez que j’habite dans l’immeuble. Ce matin en me rendant au travail, je me suis fait bousculer dans l’escalier par un individu qui m’a semblé suspect. Je l’interpelle, lui demande ses papiers… qu’il n’avait pas, direction le commissariat. Il était fiché, il a tout avoué. Faut dire que je sais y faire. On ne me trompe pas moi, trente ans de carrière dans la police, ça vous donne de l’expérience, j’ai le nez fin !
C’est un voleur et il a été surpris par madame Félix. Un coup trop violent et nous voilà avec un crime. Son fils a toujours vécu ici et à cinquante ans passés, il est perdu sans elle.
- Alors ce n’est pas lui le criminel ?
- Non, il s’accuse, il voudrait aller en prison, la vie seul au dehors lui semble pleine de dangers. Il préfère prendre vingt ans pour un crime qu’il n’a pas commis.
Le commissaire esquissa un sourire…
- ça me rappelle Jean-Pierre Ferland…. Oui, vous savez la chanson.
Et le commissaire sortit en fredonnant :
J'ai pris mon couteau et schlack!
Dans le dos
Il est mort comme le juge l'a dit
J'ai eu vingt ans
Quand on aime, on a toujours…
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Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Gasta a écrit:Un crime !!!! Je vous laisse lire...
J''ai beaucoup aimé.
Invité- Invité
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Un vrai pique assaut! ça jette!
itiz- Messages : 1355
Date d'inscription : 30/10/2011
Age : 66
Localisation : Bretagne
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Toujours dans ta période bleue , j'avoue une petite préférence pour celui-ci
itiz- Messages : 1355
Date d'inscription : 30/10/2011
Age : 66
Localisation : Bretagne
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Merci pour ces cadeaux Ô grand Timonier des arts !
Boitachat- Messages : 1754
Date d'inscription : 31/07/2013
Age : 44
Localisation : Au fond du couloir, à gauche de l'infini.
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Diptyque : tableau en deux parties.
J'ai essayé de jouer sur les nuances avec des parties mates et d'autres brillantes (ça ne se voit pas vraiment sur la photo...), du relief (en bas du tableau en particulier), des matières différentes avec incrustation de verres colorés.
J'ai essayé de jouer sur les nuances avec des parties mates et d'autres brillantes (ça ne se voit pas vraiment sur la photo...), du relief (en bas du tableau en particulier), des matières différentes avec incrustation de verres colorés.
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Un tableau grand format avec un plus petit en relief pour un effet mouvement
Re: Gasta : Mes écrits, dessins, peintures...
Bonjour Gasta,
J'aime beaucoup Un crime !!!! Je vous laisse lire...,le rythme et le suspense m'ont tenu en haleine jusqu’à la dernière ligne. Merci de ce partage
J'aime beaucoup Un crime !!!! Je vous laisse lire...,le rythme et le suspense m'ont tenu en haleine jusqu’à la dernière ligne. Merci de ce partage
Saphira- Messages : 73
Date d'inscription : 24/04/2016
Age : 39
Localisation : Vichy
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