ZC, le remake d'un repas de famille ?
4 participants
Page 1 sur 1
ZC, le remake d'un repas de famille ?
ZC, c’est comme un repas de famille de fin d’année chez Mémé.
Y’a ceux qui arrivent en avance pour aider Mémé à préparer le repas, installer les tables, repartir les chaises et les places, faire le coin pour les gosses, mettre le fauteuil pour Pépé au coin du feu, cacher les cadeaux et planquer les bonbecs.
Y’a ceux qui arrivent en retard, parce qu’ils se sont arrêtés au café de la place du village pour s’enfiler le pré-apéro et se préparer psychologiquement à plusieurs heures d’épreuve familiale.
Y’a ceux qui sont allés a la messe et sont passés au cimetière, ils ont prié pour tous en ce jour du seigneur.
Y’a les oncles et tantes qui se sont mis sur leur 31, ca sent le parfum et l’after shave, la plus belle cravate et le plus beau rouge à lèvres sont de sortie. Evidemment, il y a l’originale de la famille, qui ne met pas de rouge à lèvres.
Y’a les cousins qui ont du faire un effort pour se parer, houspillés par les tantes qui rivalisent, et les oncles qui leur apprennent à faire leurs nœuds de cravate. Les cousines en rajoutent dans l’élégance, mais les rebelles en godillots sont la aussi.
Y’a les gamins qu’on a du mal a tenir, mais on sait qu’une fois assommés de victuailles et de bisous qui collent, ils vont se calmer.
Et il y a les pièces rapportées, jamais les mêmes d’une année sur l’autre, de celles qui rentrent par la porte de derrière sans faire de bruit, qui se rendent utiles, gèrent les gosses et rangent les manteaux en gardant le sourire, et de celles qui rentrent par la porte de devant en pétant les gonds, mais bon, on se doute bien que celles la ne feront pas de vieux os dans la famille, alors on les tolère parce qu’on est poli.
Y’a même les chats et les chiens. Les uns gueulent dans la cour, collent leurs pattes sales sur les vêtements du dimanche. Les autres se planquent discrets sous la table et attendent les miettes en se faisant oublier. Certains plus filous passent une papatte discrète dans le plat de pintade du dimanche, les plus directs sautent carrément dans la gamelle. Quelques ronronneurs ont repéré la cheminée et le fauteuil de Pépé.
Tout le monde est enfin assis et Mémé informe du menu, c’est le même chaque année, ce qui fait râler tout le monde, mais s’il en manquait un seul ingrédient ou si une nouveauté y était ajoutée, ca ferait un scandale. Une fois que la soupe est servie, les choses sérieuses commencent. Tout y passera.
Les oncles s’apostrophent sur la politique, le chômage, la crise, le gouvernement, tous des pourris. L’intello de la famille veut mettre un peu de rationnel et de fond dans le débat, mais les cousins en rigolent, tous les ans, c’est pareil. « Ah, nous, on sera moins con quand on sera vieux ». Les tantes épuisées d’avance finissent par ramener à table les sujets qui ne fâchent pas, on parle vacances, voyages, mode, petits et gros bobos. On suppute sur les pièces rapportées, les naissances, les histoires de cœur. Tout le monde se retrouve pour critiquer les voisins, même si la nuance est de mise : certains ont fricoté avec eux, on les regarde d’un drôle d’air.
Les joues rouges, la cravate desserrée ou le rouge à lèvres un vague souvenir, les oncles et tantes se souviennent que les ado au bout de la table écoutent tout ce qu’ils racontent, hmm, hmm, « et comment ca va les études ?». Ca grogne en bout de table, c’est pas un sujet pour un dimanche, ca. Les cousins et cousines préfèrent s’échanger leurs playlists et leurs bons plans de sortie. Mais ils ne peuvent pas s’empêcher d’houspiller leurs ainés, et que je te balance l’écologie, le bio, la décroissance, vous-avez-détruit-la-planète-bande-de-baby-boomers. Le cousin en fac de psy explique le fonctionnement familial, la cousine baba cool essayait d’expliquer aux oncles, que, si, ca se fume l’eucalyptus, et google est ton ami. Les oncles voient rouge, pour une fois, ils sont d’accord entre eux, le service militaire n’aurait jamais du être supprimé, ca leur apprendrait à ces jeunes cons.
C’est la que Mémé intervient, elle, elle l’a faite la guerre, c’est pas une bande de moustachus qui va faire la loi dans sa salle à manger. Mémé essaye de mettre tout le monde d’accord, distribue les taloches aux oncles et les bonbecs aux gosses. Pépé raconte un vieux souvenir, tout le monde y va du sien, et on refait l’histoire familiale et on ressort même les albums photo. Les gosses s’assoient sur les genoux des ainés et collent leurs doigts gras sur les photos. On déplore les absents, mais ils ont souvent tort, et puis de toute façon, « il l’avait pas volé, celle la ».
Apres le café, le pousse café, moment émotion de chez Lulu la Nantaise, armistice transgénérationelle sur l’autel de la gnole familiale. Le dilemme est débattu : belotte ou jeux de société. On sait d’avance que la belotte sera musclée, mais on n’y résiste pas. C’est tellement bon une bonne dose de mauvaise foi et de mauvais joueur pour finir un bon dimanche d’hiver. Les tantes qui n’ont évidemment jamais compris comment on joue à la belotte font la vaisselle, la, y’a pas de dilemme. Les jeunes cousines restent devant la télé, y’a Sissi qui repasse. Les cousins s’esquivent pour fumer dans la cour, parce que, oui, de nos jours, ma bonne dame, on ne peut plus fumer dedans, et en plus, on se fait engueuler, les oncles ayant oublié qu’ils ont été les premiers pourvoyeurs de clopes de la génération suivante.
Il est temps de ramasser les gosses, les manteaux, les cadeaux, les boites de chocolat et les enveloppes distribuées par Mémé. On se congratule, on se bisouille, on remonte dans sa voiture froide, les gosses sont crevés, les cousins et cousines ont eu le droit de ressortir les portables, les oncles et tantes font le bilan, la robe rouge d’unetelle, la nouvelle bagnole d’untel, les idées réac de truc et Pépé qui est sur la mauvaise pente. Mais bon, c’est bien la famille quand même, et l’année prochaine, on remet ca.
Y’a ceux qui arrivent en avance pour aider Mémé à préparer le repas, installer les tables, repartir les chaises et les places, faire le coin pour les gosses, mettre le fauteuil pour Pépé au coin du feu, cacher les cadeaux et planquer les bonbecs.
Y’a ceux qui arrivent en retard, parce qu’ils se sont arrêtés au café de la place du village pour s’enfiler le pré-apéro et se préparer psychologiquement à plusieurs heures d’épreuve familiale.
Y’a ceux qui sont allés a la messe et sont passés au cimetière, ils ont prié pour tous en ce jour du seigneur.
Y’a les oncles et tantes qui se sont mis sur leur 31, ca sent le parfum et l’after shave, la plus belle cravate et le plus beau rouge à lèvres sont de sortie. Evidemment, il y a l’originale de la famille, qui ne met pas de rouge à lèvres.
Y’a les cousins qui ont du faire un effort pour se parer, houspillés par les tantes qui rivalisent, et les oncles qui leur apprennent à faire leurs nœuds de cravate. Les cousines en rajoutent dans l’élégance, mais les rebelles en godillots sont la aussi.
Y’a les gamins qu’on a du mal a tenir, mais on sait qu’une fois assommés de victuailles et de bisous qui collent, ils vont se calmer.
Et il y a les pièces rapportées, jamais les mêmes d’une année sur l’autre, de celles qui rentrent par la porte de derrière sans faire de bruit, qui se rendent utiles, gèrent les gosses et rangent les manteaux en gardant le sourire, et de celles qui rentrent par la porte de devant en pétant les gonds, mais bon, on se doute bien que celles la ne feront pas de vieux os dans la famille, alors on les tolère parce qu’on est poli.
Y’a même les chats et les chiens. Les uns gueulent dans la cour, collent leurs pattes sales sur les vêtements du dimanche. Les autres se planquent discrets sous la table et attendent les miettes en se faisant oublier. Certains plus filous passent une papatte discrète dans le plat de pintade du dimanche, les plus directs sautent carrément dans la gamelle. Quelques ronronneurs ont repéré la cheminée et le fauteuil de Pépé.
Tout le monde est enfin assis et Mémé informe du menu, c’est le même chaque année, ce qui fait râler tout le monde, mais s’il en manquait un seul ingrédient ou si une nouveauté y était ajoutée, ca ferait un scandale. Une fois que la soupe est servie, les choses sérieuses commencent. Tout y passera.
Les oncles s’apostrophent sur la politique, le chômage, la crise, le gouvernement, tous des pourris. L’intello de la famille veut mettre un peu de rationnel et de fond dans le débat, mais les cousins en rigolent, tous les ans, c’est pareil. « Ah, nous, on sera moins con quand on sera vieux ». Les tantes épuisées d’avance finissent par ramener à table les sujets qui ne fâchent pas, on parle vacances, voyages, mode, petits et gros bobos. On suppute sur les pièces rapportées, les naissances, les histoires de cœur. Tout le monde se retrouve pour critiquer les voisins, même si la nuance est de mise : certains ont fricoté avec eux, on les regarde d’un drôle d’air.
Les joues rouges, la cravate desserrée ou le rouge à lèvres un vague souvenir, les oncles et tantes se souviennent que les ado au bout de la table écoutent tout ce qu’ils racontent, hmm, hmm, « et comment ca va les études ?». Ca grogne en bout de table, c’est pas un sujet pour un dimanche, ca. Les cousins et cousines préfèrent s’échanger leurs playlists et leurs bons plans de sortie. Mais ils ne peuvent pas s’empêcher d’houspiller leurs ainés, et que je te balance l’écologie, le bio, la décroissance, vous-avez-détruit-la-planète-bande-de-baby-boomers. Le cousin en fac de psy explique le fonctionnement familial, la cousine baba cool essayait d’expliquer aux oncles, que, si, ca se fume l’eucalyptus, et google est ton ami. Les oncles voient rouge, pour une fois, ils sont d’accord entre eux, le service militaire n’aurait jamais du être supprimé, ca leur apprendrait à ces jeunes cons.
C’est la que Mémé intervient, elle, elle l’a faite la guerre, c’est pas une bande de moustachus qui va faire la loi dans sa salle à manger. Mémé essaye de mettre tout le monde d’accord, distribue les taloches aux oncles et les bonbecs aux gosses. Pépé raconte un vieux souvenir, tout le monde y va du sien, et on refait l’histoire familiale et on ressort même les albums photo. Les gosses s’assoient sur les genoux des ainés et collent leurs doigts gras sur les photos. On déplore les absents, mais ils ont souvent tort, et puis de toute façon, « il l’avait pas volé, celle la ».
Apres le café, le pousse café, moment émotion de chez Lulu la Nantaise, armistice transgénérationelle sur l’autel de la gnole familiale. Le dilemme est débattu : belotte ou jeux de société. On sait d’avance que la belotte sera musclée, mais on n’y résiste pas. C’est tellement bon une bonne dose de mauvaise foi et de mauvais joueur pour finir un bon dimanche d’hiver. Les tantes qui n’ont évidemment jamais compris comment on joue à la belotte font la vaisselle, la, y’a pas de dilemme. Les jeunes cousines restent devant la télé, y’a Sissi qui repasse. Les cousins s’esquivent pour fumer dans la cour, parce que, oui, de nos jours, ma bonne dame, on ne peut plus fumer dedans, et en plus, on se fait engueuler, les oncles ayant oublié qu’ils ont été les premiers pourvoyeurs de clopes de la génération suivante.
Il est temps de ramasser les gosses, les manteaux, les cadeaux, les boites de chocolat et les enveloppes distribuées par Mémé. On se congratule, on se bisouille, on remonte dans sa voiture froide, les gosses sont crevés, les cousins et cousines ont eu le droit de ressortir les portables, les oncles et tantes font le bilan, la robe rouge d’unetelle, la nouvelle bagnole d’untel, les idées réac de truc et Pépé qui est sur la mauvaise pente. Mais bon, c’est bien la famille quand même, et l’année prochaine, on remet ca.
maalesh- Messages : 148
Date d'inscription : 08/01/2014
Re: ZC, le remake d'un repas de famille ?
C'est là que je me rend compte que je suis tonton maintenant. Le temps passe vite.
J'aime beaucoup ton texte. (Et les repas chez mémé aussi)
J'aime beaucoup ton texte. (Et les repas chez mémé aussi)
Invité- Invité
Re: ZC, le remake d'un repas de famille ?
Ahhhh.... c'était toi qui prenait des notes en bout de table... ?
Invité- Invité
Re: ZC, le remake d'un repas de famille ?
Je dois etre la cousine un peu fofolle bizarre qu'on oublie volontairement, même dans le texte tu m'as oublié!
Sujets similaires
» Repas de famille: les Z à gauche, les non-Z à droite ...
» le topic culte
» Un repas chez ouam
» Repas de début d'année
» Le cauchemard du repas de Noël
» le topic culte
» Un repas chez ouam
» Repas de début d'année
» Le cauchemard du repas de Noël
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum