L'enfant qui s'ennuie
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L'enfant qui s'ennuie
On ne parle bien que de ce qu'on connait bien.
Je me disais à l'instant la chose suivante: "quelles sont les premières pensées qui te viennent à l'esprit quand tu te remémores
ton enfance ?"
Trois thèmes principaux me sont venus aussitôt:
"Je n'aime pas l'école." "Pourquoi tout est-il aussi moche" (fade, gris, plat, absurde, rayez la mention inutile) et "je m'ennuie".
Le "je m'ennuie" a particulièrement retenu mon attention. Ennui en faisant comme en ne faisant pas. Tourner dans la pièce en quête d'une stimulation. Ne pas pouvoir choisir entre deux jeux. Avoir un ressenti de soi morne et amer. Les yeux dans le vague. Un à quoi bonisme enraciné et obsédant. Étouffer sous le poids des heures. Ne pas avoir d'initiative par désintérêt.
Puis tout de même des périodes de concentration extrême et d'activité intense, mais solitaire...suivies au bout de quelques heures du même ennui, du même vague à l'âme, du même spleen. A l'âge où on devrait se former par le jeu et la découverte.
Quelqu'un se souvient-il d'états similaires (entre 5 et 10 ans par exemple ?) et que pourrait-on en dire ?
Je me disais à l'instant la chose suivante: "quelles sont les premières pensées qui te viennent à l'esprit quand tu te remémores
ton enfance ?"
Trois thèmes principaux me sont venus aussitôt:
"Je n'aime pas l'école." "Pourquoi tout est-il aussi moche" (fade, gris, plat, absurde, rayez la mention inutile) et "je m'ennuie".
Le "je m'ennuie" a particulièrement retenu mon attention. Ennui en faisant comme en ne faisant pas. Tourner dans la pièce en quête d'une stimulation. Ne pas pouvoir choisir entre deux jeux. Avoir un ressenti de soi morne et amer. Les yeux dans le vague. Un à quoi bonisme enraciné et obsédant. Étouffer sous le poids des heures. Ne pas avoir d'initiative par désintérêt.
Puis tout de même des périodes de concentration extrême et d'activité intense, mais solitaire...suivies au bout de quelques heures du même ennui, du même vague à l'âme, du même spleen. A l'âge où on devrait se former par le jeu et la découverte.
Quelqu'un se souvient-il d'états similaires (entre 5 et 10 ans par exemple ?) et que pourrait-on en dire ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'enfant qui s'ennuie
J'ai eu des passages similaires. Mais plutôt à la puberté. Et c'était lié à un contexte un peu particulier.
Je ne me souviens pas particulièrement m'être ennuyé à l'école. Ni même au lycée (ou pourtant je ne faisais strictement rien : je ne rendais aucun devoir, ni ceux fait en classe ni les autres, je ne prenais aucune note ... une appréciation d'une professeur qui résumait bien la situation ..."présence fantomatique". Pourtant je n'ai pas de souvenir de m "être ennuyé" dans ce contexte là.
Mes enfants ont eu une petite période ou elles me disaient (1 mois ?) : papa, je me m'ennuie. mais c'est vite passé. Peut être lié à l'apprentissage du langage.
Je ne me souviens pas particulièrement m'être ennuyé à l'école. Ni même au lycée (ou pourtant je ne faisais strictement rien : je ne rendais aucun devoir, ni ceux fait en classe ni les autres, je ne prenais aucune note ... une appréciation d'une professeur qui résumait bien la situation ..."présence fantomatique". Pourtant je n'ai pas de souvenir de m "être ennuyé" dans ce contexte là.
Mes enfants ont eu une petite période ou elles me disaient (1 mois ?) : papa, je me m'ennuie. mais c'est vite passé. Peut être lié à l'apprentissage du langage.
Invité- Invité
Re: L'enfant qui s'ennuie
J'ai arrêté l'école en cinquième. C'est probablement ce qui m'a sauvé la vie.
"L'ennui" en disait long en réalité je crois sur ce qui allait suivre: une déréliction totale et absolue.
Je m'ennuie toujours autant DANS LE FOND. Mais j'ai trouvé des exutoires. La musique, la créativité, la spiritualité.
Seule la stimulation éclatante de la pensée qui tourne à plein régime parvient à me sortir de cette perpétuelle torpeur. D'où sans doute mes coups d'éclats. Le besoin de vibrer intensément alors que tout ronronne de partout et me laisse dans une demie mort inquiète.
"L'ennui" en disait long en réalité je crois sur ce qui allait suivre: une déréliction totale et absolue.
Je m'ennuie toujours autant DANS LE FOND. Mais j'ai trouvé des exutoires. La musique, la créativité, la spiritualité.
Seule la stimulation éclatante de la pensée qui tourne à plein régime parvient à me sortir de cette perpétuelle torpeur. D'où sans doute mes coups d'éclats. Le besoin de vibrer intensément alors que tout ronronne de partout et me laisse dans une demie mort inquiète.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'enfant qui s'ennuie
oui je me suis ennuyée, mais c'était normal compte tenu des circonstances: j'étais enfant unique, je n'avais pas le droit de sortir et ma mère avait d'autres choses à faire que de s'occuper de moi.
Pourtant ce n'est pas l'ennui qui m'a marquée mais ma réaction au fait que nous soyions mortels.
Je ne sais pas à quel âge j'ai compris vraiment...vers 6 ou 7 ans peut-être, j'ai eu beaucoup de mal à accepter, assimiler cela, bien qu'élevée dans le culte catholique, l'idée du paradis (ou de l'enfer) ne m'apportait aucun secours; et surtout je ne comprenais pas comment les adultes autour de moi pouvaient continuer à vivre de cette façon là en sachant qu'ils allaient mourir.
Je ne parlais de ces questionnements à personne.
Pourtant ce n'est pas l'ennui qui m'a marquée mais ma réaction au fait que nous soyions mortels.
Je ne sais pas à quel âge j'ai compris vraiment...vers 6 ou 7 ans peut-être, j'ai eu beaucoup de mal à accepter, assimiler cela, bien qu'élevée dans le culte catholique, l'idée du paradis (ou de l'enfer) ne m'apportait aucun secours; et surtout je ne comprenais pas comment les adultes autour de moi pouvaient continuer à vivre de cette façon là en sachant qu'ils allaient mourir.
Je ne parlais de ces questionnements à personne.
filigrane- Messages : 270
Date d'inscription : 16/03/2013
Localisation : IDF
Re: L'enfant qui s'ennuie
filigrane a écrit:Pourtant ce n'est pas l'ennui qui m'a marquée mais ma réaction au fait que nous soyions mortels.
Je ne sais pas à quel âge j'ai compris vraiment...vers 6 ou 7 ans peut-être, j'ai eu beaucoup de mal à accepter, assimiler cela, bien qu'élevée dans le culte catholique, l'idée du paradis (ou de l'enfer) ne m'apportait aucun secours;
Pareil :)A peu près au même âge. En particulier le soir avant de dormir, c'était terribleJ'avais posé la question à mon père. Il avait l'air de "gérer". J'ai beaucoup fantasmé que moi aussi quand je serais plus grand, je saurais "gérer" .... Y compris une fois majeur .... et de fait, j'ai fini par ne plus vraiment être la victime ... de ce gouffre logico/conscientet surtout je ne comprenais pas comment les adultes autour de moi pouvaient continuer à vivre de cette façon là en sachant qu'ils allaient mourir.J'avais essayé d'en parler une fois, à un camarade (peut être 8 ou 9 ans). Ca ne lui faisait ni chaud ni froid. Encore aujourd'hui, la question : "suis-je seul" dans l'univers, "est ce que la réalité existe", "l'infini à t'il un sens /physique / meta-physique ..." ... me font froid dans le dos. Comme j'avais régulièrement des crises de larmes, j'en avait parlé à ma maman. Elle se sentait un peu impuissante devant le phénomène.
Je ne parlais de ces questionnements à personne.
Une grosse faiblesse du "paradis" c'est que ça ne résous en rien le problème de l'éternité ... (ou plus abstraitement de l'infini)
Invité- Invité
Re: L'enfant qui s'ennuie
moi j'ai ressenti très fortement l'infinitude à l'âge de 4 ans, ainsi que la présence d'une sorte d'énergie bienveillante omnisciente et présente partout à la fois. une voix avait même parlé dans ma tête pour faire taire celle de ma mère qui me gueulait dessus, comme d'hab, parce que je voulais voir dehors, ce qui impliquait que je grimpe sur une chaise. ma mère hurlait, parce que non seulement j'avais sali la chaise mais parce qu'en plus en sautant parce que je l'entendais arriver, je m'étais cogné la tête "c'est le petit jésus qui t'a punie !!!!"
j'en étais demeurée stupéfaite, on ne m'avait jamais parlé de ce type et en plus il voyait et punissait à distance ?
Mais cette voix que je sentais être en colère contre ma mère, disait : "au contraire, je ne suis qu'Amour et je suis partout" avec dans un flash la compréhension de l'infinitude, des atomes, de l'énergie qui circule à tout moment dans un perpétuel mouvement d'horor vacui et la sensation très intense que j'en étais partie intégrante.
je me suis sentie mollécule bouillonnante de vie participant à tout ce beau bordel de vie intense.
j'en suis demeurée bouche bée évidemment je n'avais que 4 ans et j'ai passé les 10 années suivantes à comprendre qui était le petit Jésus et si ça collait avec les infos reçues dans ce flash.
ça m'a évité les angoisses de mort mais pas l'ennui à l'école, j'ai failli mourir d'ennui, à petit feu, même si j'avais un an d'avance.
finalement quand j'ai découvert la littérature, vers 14 ans, j'ai cessé de m'obstiner avec la morne religion chrétienne et mes parents en ont été soulagés (ils étaient athées).
je n'ai toujours pas trouvé de réponse religieuse et pourtant j'ai essayé aussi la religion musulmane.
je suis donc agnostique tout en étant convaincue de la réalité de cette énergie.
et puis dernièrement j'ai trouvé cette vidéo qui m'a appris que j'étais peut-être tout simplement très cerveau droit
https://www.dailymotion.com/video/x8agq2_jill-bolte-taylor-sous-titre-franca_tech?start=11
donc ennui oui, j'aurais pu compter les feuilles des arbres de la cour de l'école tout en écoutant les leçons mais angoisse de la mort, non.
mais mon fils zèbre oui, angoisses de la mort très fortes depuis l'age de 2 ans et ça n'est passé que vers 6 ans. à 6 ans et demi, il jure qu'il ne fumera jamais et il compte les protéines et vitamines de ses repas pour vivre le plus longtemps possible. j'ai réussi à le rassurer en lui expliquant combien la recherche médicale avançait vite, article sur une transplantation de coeur à l'appui.
j'en étais demeurée stupéfaite, on ne m'avait jamais parlé de ce type et en plus il voyait et punissait à distance ?
Mais cette voix que je sentais être en colère contre ma mère, disait : "au contraire, je ne suis qu'Amour et je suis partout" avec dans un flash la compréhension de l'infinitude, des atomes, de l'énergie qui circule à tout moment dans un perpétuel mouvement d'horor vacui et la sensation très intense que j'en étais partie intégrante.
je me suis sentie mollécule bouillonnante de vie participant à tout ce beau bordel de vie intense.
j'en suis demeurée bouche bée évidemment je n'avais que 4 ans et j'ai passé les 10 années suivantes à comprendre qui était le petit Jésus et si ça collait avec les infos reçues dans ce flash.
ça m'a évité les angoisses de mort mais pas l'ennui à l'école, j'ai failli mourir d'ennui, à petit feu, même si j'avais un an d'avance.
finalement quand j'ai découvert la littérature, vers 14 ans, j'ai cessé de m'obstiner avec la morne religion chrétienne et mes parents en ont été soulagés (ils étaient athées).
je n'ai toujours pas trouvé de réponse religieuse et pourtant j'ai essayé aussi la religion musulmane.
je suis donc agnostique tout en étant convaincue de la réalité de cette énergie.
et puis dernièrement j'ai trouvé cette vidéo qui m'a appris que j'étais peut-être tout simplement très cerveau droit
https://www.dailymotion.com/video/x8agq2_jill-bolte-taylor-sous-titre-franca_tech?start=11
donc ennui oui, j'aurais pu compter les feuilles des arbres de la cour de l'école tout en écoutant les leçons mais angoisse de la mort, non.
mais mon fils zèbre oui, angoisses de la mort très fortes depuis l'age de 2 ans et ça n'est passé que vers 6 ans. à 6 ans et demi, il jure qu'il ne fumera jamais et il compte les protéines et vitamines de ses repas pour vivre le plus longtemps possible. j'ai réussi à le rassurer en lui expliquant combien la recherche médicale avançait vite, article sur une transplantation de coeur à l'appui.
zebravalia- Messages : 685
Date d'inscription : 10/01/2014
Age : 55
Localisation : maroc
Re: L'enfant qui s'ennuie
J'ai eu de la chance, alors. Je me suis très rarement ennuyée dans mon enfance. J'avais une vie intérieure très riche et j'y plongeais dès que les stimulations extérieures n'étaient plus aussi intenses. Je lisais beaucoup, je jouais à la maîtresse d'école avec mes poupées, j'imaginais des familles entières que j'habillais et que je meublais en découpant des visages et des objets dans le catalogue de la redoute, je faisais du vélo et du patin à roulettes comme une pro, j'avais plein d'aventures en grimpant aux arbres etc... l'école n'a pas eu beaucoup de place dans ce contexte. J'aimais bien ça mais la vraie vie était ailleurs. Beaucoup de solitude aussi, pour être à fond dans mes occupations, et ça n'a jamais vraiment changé, mais jamais de sensation d'être "seule". Même à l'hôpital où j'ai passé quinze jours à 7 ans je me suis occupée toute la journée et je me suis même fait un copain dans la chambre d'à côté. Quand mes parents ont divorcé il y a 3 ans je me suis empressée de dire que je tenais absolument à récupérer les Tintin qui ont marqué mon enfance, et j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux. C'est un trésor inestimable.
Cleore- Messages : 1019
Date d'inscription : 13/01/2014
Age : 61
Localisation : complètement à l'ouest
Re: L'enfant qui s'ennuie
Je ne sais pas si on peut parler d'ennui, enfant je me créais des nids au dessus des armoires ou sous les tables pour lire ou observer la façon dont la lumière au fil du temps pouvait créer de magnifiques compositions. Comme Cléore, je me réfugiais dans mon monde intérieur. Quand les questions sur la vie et la mort on commencé a me tarauder, je me réfugiais à l'église au point que notre gentil curé était allé trouver mes parents pour leur dire qu'il était anormal qu'un enfant de cet âge passe tant de temps à prier au lieu d'aller jouer. Après la mort d'un ami proche quand j'avais 10 ans je me suis rendu compte que la religion catholique ne répondait pas à toutes mes interrogations et je m'en suis éloigné. Alors j'ai commencé à écrire un journal. Je ne sais plus ce qu'il contenait. A l'adolescence, prise de panique en le relisant, je l'ai déchiré en tout petits morceaux et jeté. A l'école ce n'étais pas de l'ennui, j'étais intéressée par ce que j'apprenais mais je ne comprenais pas pourquoi les professeurs ne répondaient jamais à mes questions et n' approfondissaient pas leur sujet. Je serais toujours reconnaissante à la gentille dame qui m'aidait à résoudre mes problèmes d'orthographe non seulement parce que ses petits trucs m'aident encore aujourd'hui mais aussi parce qu'elle me sauvait des affres d'une récréation sur deux.
Invité- Invité
Re: L'enfant qui s'ennuie
Il a pas fini de spammer ce chacal à la con ?
Tiens t'as raison moi aussi !
Tiens t'as raison moi aussi !
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'enfant qui s'ennuie
Fata Morgana a écrit:D'où sans doute mes coups d'éclats. Le besoin de vibrer intensément alors que tout ronronne de partout et me laisse dans une demie mort inquiète.
Vibrer intensément.
Gageure, à l'échelle d'une vie !
J'ai souvenir de périodes d'ennui mortel !
Mais le fait d'avoir très tôt trouvé ma vocation m'a permis de patienter sans trop de dégâts.
La probabilité que je recroise aujourd'hui ma prof d'allemand du lycée est nulle !
Heureusement pour elle...
Invité- Invité
Re: L'enfant qui s'ennuie
Ah... l'ennui. Je crois que je le fuis depuis aussi longtemps que je m'en souvienne. J'ai cette impression de perte littérale de temps qui m'angoisse.
Toute petite déjà, je ne supportais pas "d'attendre". Il fallait que j'agisse, de quelques manière que se soit. Pourtant je ne suis pas plus que ça angoissée par l'idée de la mort, je la trouve même, sous certains angles, "rassurante". Il y a une certaine forme d'égalité dans le concept de mort. Nous mourrons tous un jour. Pas d'exceptions ni de passe-droit. Chaqu'un est au même niveau. Bref.
Mais regarder les secondes, les minutes qui passent, ça, c'est l'angoisse. Peut être que je me dis que je pourrais occuper ce temps à quelque chose d'utile, et qu'il sera perdu à jamais. Je n'en sais rien.
Quoi qu'il en soit, que se soit en cours, à l'église (oui, on m'a en quelque sorte "poussée" à étudier le christianisme, chose qu'à l'époque ne me dérangeait pas, jusqu'au jour où j'ai compris que je n'adhérait pas à ce concept, ni aucun autre concernant la religion d'ailleurs, mais je respecte totalement ceux qui y adhère) dans une salle d'attente, quand je fais la queue, je m'ennuyais et je commençait vite à devenir nerveuse voir désagréable, avec l'envie de tout laisser tomber et passer à autre chose de plus "constructif". Et bien sur, mes parents m'engueulait et me disait de faire preuve de patience, d'arrêter mes caprices. J'ai finit par m'évader dans mon imagination, ce qui m'a permit de la développer, et aujourd'hui c'est un moteur dans mon travail, et c'est l'une des rares choses dont je sois fière. Je me dit que ça aura au moins servit à ça. Je me console de la sorte. Ce qui fait aussi que je suis souvent "ailleurs", on m'a souvent reproché d'être distraite, pas concentrée, dans la lune. Mais c'était ma façon moi d'occuper ces instant précieux que je voyais s'écouler comme du sable qui me glissait entre les doigts.
D'ailleurs, le seul bruit qui m'empêchera à coup sur de trouver le sommeil, c'est bien celui des aiguilles d'une horloge, ce "tic-tac" insescent qui ne s'arrête jamais, frappant les secondes comme le marteau d'un juge condamnant un innocent à mourir.
Toute petite déjà, je ne supportais pas "d'attendre". Il fallait que j'agisse, de quelques manière que se soit. Pourtant je ne suis pas plus que ça angoissée par l'idée de la mort, je la trouve même, sous certains angles, "rassurante". Il y a une certaine forme d'égalité dans le concept de mort. Nous mourrons tous un jour. Pas d'exceptions ni de passe-droit. Chaqu'un est au même niveau. Bref.
Mais regarder les secondes, les minutes qui passent, ça, c'est l'angoisse. Peut être que je me dis que je pourrais occuper ce temps à quelque chose d'utile, et qu'il sera perdu à jamais. Je n'en sais rien.
Quoi qu'il en soit, que se soit en cours, à l'église (oui, on m'a en quelque sorte "poussée" à étudier le christianisme, chose qu'à l'époque ne me dérangeait pas, jusqu'au jour où j'ai compris que je n'adhérait pas à ce concept, ni aucun autre concernant la religion d'ailleurs, mais je respecte totalement ceux qui y adhère) dans une salle d'attente, quand je fais la queue, je m'ennuyais et je commençait vite à devenir nerveuse voir désagréable, avec l'envie de tout laisser tomber et passer à autre chose de plus "constructif". Et bien sur, mes parents m'engueulait et me disait de faire preuve de patience, d'arrêter mes caprices. J'ai finit par m'évader dans mon imagination, ce qui m'a permit de la développer, et aujourd'hui c'est un moteur dans mon travail, et c'est l'une des rares choses dont je sois fière. Je me dit que ça aura au moins servit à ça. Je me console de la sorte. Ce qui fait aussi que je suis souvent "ailleurs", on m'a souvent reproché d'être distraite, pas concentrée, dans la lune. Mais c'était ma façon moi d'occuper ces instant précieux que je voyais s'écouler comme du sable qui me glissait entre les doigts.
D'ailleurs, le seul bruit qui m'empêchera à coup sur de trouver le sommeil, c'est bien celui des aiguilles d'une horloge, ce "tic-tac" insescent qui ne s'arrête jamais, frappant les secondes comme le marteau d'un juge condamnant un innocent à mourir.
Zebra.dya- Messages : 42
Date d'inscription : 26/02/2014
Re: L'enfant qui s'ennuie
tout pareil zebra.dya, tout pareil !
zebravalia- Messages : 685
Date d'inscription : 10/01/2014
Age : 55
Localisation : maroc
Re: L'enfant qui s'ennuie
Ahh. Bon. J'suis pas si dingue que ça alors ^^
Zebra.dya- Messages : 42
Date d'inscription : 26/02/2014
Re: L'enfant qui s'ennuie
na na na na !
zebravalia- Messages : 685
Date d'inscription : 10/01/2014
Age : 55
Localisation : maroc
Re: L'enfant qui s'ennuie
Zebra.dya a écrit:
D'ailleurs, le seul bruit qui m'empêchera à coup sur de trouver le sommeil, c'est bien celui des aiguilles d'une horloge, ce "tic-tac" insescent qui ne s'arrête jamais, frappant les secondes comme le marteau d'un juge condamnant un innocent à mourir.
C'est tout à fait ça pour moi aussi. Je n'ai aucun tic-tac chez moi. Même très léger je l'entends et ça me met sur les nerfs.
Cleore- Messages : 1019
Date d'inscription : 13/01/2014
Age : 61
Localisation : complètement à l'ouest
Re: L'enfant qui s'ennuie
pour moi pas d'ennui dans ma mémoire..... j'avais des amis imaginaires, je parlais aux arbres, aux énergies..... je passais des heures à observer des insectes, chercher des fossiles, imaginer un monde meilleur....
Ce dont je me souvient et qui ne m’a jamais quitté, c'est la peur. la peur des autres, la peur de mourir,
également l'incompréhension, le sentiment d'une injustice pesante, et une très très grande solitude.
Ce dont je me souvient et qui ne m’a jamais quitté, c'est la peur. la peur des autres, la peur de mourir,
également l'incompréhension, le sentiment d'une injustice pesante, et une très très grande solitude.
Re: L'enfant qui s'ennuie
Merci, "c'est nous".
Je crois que sans nier l'importance que peuvent avoir certaines situations pour nous, prendre plus de recul ne devrait pas nuire
Je crois que sans nier l'importance que peuvent avoir certaines situations pour nous, prendre plus de recul ne devrait pas nuire
Christelle- Messages : 895
Date d'inscription : 06/03/2010
Age : 44
Re: L'enfant qui s'ennuie
Oui mais nan parce que rien d'autre ne compte que nous-mêmes,
y compris les Mère Theresa, Fata, nonne au couvent, médecin sans frontière, Vercingétorix et même Poutine.
y compris les Mère Theresa, Fata, nonne au couvent, médecin sans frontière, Vercingétorix et même Poutine.
Invité- Invité
Re: L'enfant qui s'ennuie
non je m'ennuyais pas, je jouais aux légos, aux mécanos, je parlais à l'océan, je lisais et surtout j'écoutais tout ce que racontaient les grandes personnes (au téléphone, entre elles). Ça m'angoissait, mais ça m'ennuyait pas.
Bilan, chuis agoraphobe et souffrirais de troubles anxieux si je me soignais pas à coups d'anti dépresseurs et d'anxiolitiques, mais pas d'ennui non.
Bilan, chuis agoraphobe et souffrirais de troubles anxieux si je me soignais pas à coups d'anti dépresseurs et d'anxiolitiques, mais pas d'ennui non.
Invité- Invité
Re: L'enfant qui s'ennuie
oh oui, l´ennui...
c´est marrant en meme temps, ca fait des mois que j´ai pas mis le clavier sur ZC et je tombe au hasard sur ce post qui fait écho à mon enfance (et à ma vie non... :/) et surtout aux paroles de ma fille de 3 ans, depuis déjà plusieurs mois...
Cette nuit encore, réveil par des petits pas et une voix qui chuchotte "maman... ?" " maman ? je ... je m´ennuie dans mon lit"...
Il y a eu une époque ou j´ai essayé de me convaincre que l´ennui était une forme de jachère de l´esprit, sans laquelle aucune graine ne pouvait ensuite pousser... mais je crois que j´attend toujours les graines ! (bon d´accord, la dépression, c´est un autre topic...)
On s´ennuyait ferme dans la verte campagne de mon enfance. Et la "dame de la bibliothèque" avait défendu l´accès aux livres "des grands", pas de son age !
Alors je battais la campagne, dans tous les sens du terme. Il m´en est resté un gout immodéré pour cette paix vivante, ce silence qui s´anime si on prend le temps de l´écouter. Et cet amour des plantes, des insectes, des fleurs, ... finalement, c´était plus plein que vide mais l´ennui est une disposition de l´esprit non ?
c´est marrant en meme temps, ca fait des mois que j´ai pas mis le clavier sur ZC et je tombe au hasard sur ce post qui fait écho à mon enfance (et à ma vie non... :/) et surtout aux paroles de ma fille de 3 ans, depuis déjà plusieurs mois...
Cette nuit encore, réveil par des petits pas et une voix qui chuchotte "maman... ?" " maman ? je ... je m´ennuie dans mon lit"...
Il y a eu une époque ou j´ai essayé de me convaincre que l´ennui était une forme de jachère de l´esprit, sans laquelle aucune graine ne pouvait ensuite pousser... mais je crois que j´attend toujours les graines ! (bon d´accord, la dépression, c´est un autre topic...)
On s´ennuyait ferme dans la verte campagne de mon enfance. Et la "dame de la bibliothèque" avait défendu l´accès aux livres "des grands", pas de son age !
Alors je battais la campagne, dans tous les sens du terme. Il m´en est resté un gout immodéré pour cette paix vivante, ce silence qui s´anime si on prend le temps de l´écouter. Et cet amour des plantes, des insectes, des fleurs, ... finalement, c´était plus plein que vide mais l´ennui est une disposition de l´esprit non ?
tyuip- Messages : 93
Date d'inscription : 01/03/2012
Re: L'enfant qui s'ennuie
Plus que l'ennui, c'est la sensation de vide, de manque de but qui peut être déplaisante, jusqu'à angoissante
Christelle- Messages : 895
Date d'inscription : 06/03/2010
Age : 44
Re: L'enfant qui s'ennuie
oui c est tout à fait ca...
tyuip- Messages : 93
Date d'inscription : 01/03/2012
Re: L'enfant qui s'ennuie
L'ennui c'est le début.
Ensuite la pensée ne trouve plus ce sur quoi s'accrocher, pas même les choses les plus immédiates et prosaïques. Impossible de se fixer, tout est vain. Et puis nait le sentiment d'une absurdité sans fond, de désagrégation de la pensée errante et sans but et finalement, le souffle du néant. Là on accepte n'importe quel traitement médical...
Ensuite la pensée ne trouve plus ce sur quoi s'accrocher, pas même les choses les plus immédiates et prosaïques. Impossible de se fixer, tout est vain. Et puis nait le sentiment d'une absurdité sans fond, de désagrégation de la pensée errante et sans but et finalement, le souffle du néant. Là on accepte n'importe quel traitement médical...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'enfant qui s'ennuie
Aïe !
Où est la corde ?
Où est la corde ?
Christelle- Messages : 895
Date d'inscription : 06/03/2010
Age : 44
Re: L'enfant qui s'ennuie
J'ai tenu 56 ans, je compte tenir encore un peu...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'enfant qui s'ennuie
pareil... enfin j espère aussi tenir encore un peu... :/
tyuip- Messages : 93
Date d'inscription : 01/03/2012
Re: L'enfant qui s'ennuie
Je ne suis plus une enfant qui s'ennuie et j'ai appris à être, il n'y a plus souvent de vide, en fait
Christelle- Messages : 895
Date d'inscription : 06/03/2010
Age : 44
Re: L'enfant qui s'ennuie
Et Dieu frappe à ta porte.Fata Morgana a écrit:L'ennui c'est le début.
Ensuite la pensée ne trouve plus ce sur quoi s'accrocher, pas même les choses les plus immédiates et prosaïques. Impossible de se fixer, tout est vain. Et puis nait le sentiment d'une absurdité sans fond, de désagrégation de la pensée errante et sans but et finalement, le souffle du néant. Là on accepte n'importe quel traitement médical...
Invité- Invité
Re: L'enfant qui s'ennuie
Et je la lui ouvre.
Même si le psycho somatique est bien de ce monde, même si douleur il y a, le spirituel est exhaussé au-dessus de ces tourments et l'espoir ne me trompera pas. C'est pourquoi je tiens et ne me donne pas la mort.
Tout ça peut sembler n'avoir aucun sens. Être parfaitement injuste: je n'ai pas demandé à être celui que je suis, pourtant je me souviens d'une phrase de Térèse d'Avila à qui le christ apparait disant: "Supporte cette vie, elle est brêve".
Même si le psycho somatique est bien de ce monde, même si douleur il y a, le spirituel est exhaussé au-dessus de ces tourments et l'espoir ne me trompera pas. C'est pourquoi je tiens et ne me donne pas la mort.
Tout ça peut sembler n'avoir aucun sens. Être parfaitement injuste: je n'ai pas demandé à être celui que je suis, pourtant je me souviens d'une phrase de Térèse d'Avila à qui le christ apparait disant: "Supporte cette vie, elle est brêve".
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'enfant qui s'ennuie
L'ennui a longtemps été pour moi un bruit de fond lancinant, auquel je ne pouvais me soustraire qu'en me réfugiant dans ma bulle, cette fameuse bulle dont tu parles sur un autre fil. A l'école, il m'arrivait de tellement m'ennuyer que je rêvais de devenir astronaute pour pouvoir découvrir des mondes où on ne s'ennuie pas. Et patatras ! Mon daltonisme a été diagnostiqué (impossible de devenir astronaute car pas le droit de piloter un avion!)
Joe Dalton- Messages : 22222
Date d'inscription : 23/09/2013
Age : 53
Localisation : J'entre en ...Gard
Re: L'enfant qui s'ennuie
Ce qui me reste de l'enfance, c'est principalement la peur.
La peur de l'ennui aussi.
Ceux qui s'ennuient sont des fainéants disait mon père....et il nous donnait du travail!
Plus tard, j'ai suivi son conseil sans vraiment me rendre compte qu'il m'avait donné un outil précieux : j'ai travaillé sur mes peurs
Et aussi sur l'ennui.
Sur tout ce qui provoque en moi une sensation de vide.
Cette démarche est toujours active en moi. Grâce à Dieu ( et à mon père )
La peur de l'ennui aussi.
Ceux qui s'ennuient sont des fainéants disait mon père....et il nous donnait du travail!
Plus tard, j'ai suivi son conseil sans vraiment me rendre compte qu'il m'avait donné un outil précieux : j'ai travaillé sur mes peurs
Et aussi sur l'ennui.
Sur tout ce qui provoque en moi une sensation de vide.
Cette démarche est toujours active en moi. Grâce à Dieu ( et à mon père )
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
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