Besoin de vos avis, remarques, pensées, sentiments...

Je voudrais partager avec vous ce soir un texte que j'ai écris quand j'avais 16 ans. Pouvez-vous me dire ce que vous en pensez ? :

Camisole

Je ne sais plus depuis combien de temps je suis là, allongée, sur ce lit. Mes yeux sont clos. Mon corps ne bouge pas. Je suis peut-être morte. Non. Ma poitrine s’emplit d’air et l’expire, doucement. Mais mon corps ne bouge pas. Je dois me lever. Je suis allongée depuis trop longtemps. Ma tête dit à ma jambe de bouger. Elle ne veut pas. Et si j’étais paralysée ?
Il n’y a que mes poumons et mes pensées qui semblent vivants. Lève-toi !! Si mes poumons fonctionnent, mon cœur bat aussi. Donc les médecins doivent savoir que je suis vivante. Je suis sûrement dans un lit d’hôpital puisque je suis paralysée. J’en suis sûre désormais. Sinon, ma jambe aurait obéit. Il faut que j’essaye avec l’autre jambe. Mes muscles !! Pourquoi je ne sens plus mes muscles ? Ce n’est pas possible !! Que m’arrive-t-il ? Il faut que je reste calme. Il faut que je me souvienne. Il a dû m’arriver quelque chose. J’ai peut-être eu un accident. Oui, c’est ça !! Un accident de la route. Une voiture m’a percutée, et… Non. Ce n’est pas ça. Qu’est-ce que je raconte ? Je ne conduis pas. Je n’ai jamais conduit. J’ai trop peur, justement, d’avoir un accident. Mais alors, que s’est-il passé ? Réfléchissons. Peut-être que c’est en descendant les escaliers. Je suis tombée, et voilà. Ça doit être la voisine qui a trouvé le corps et elle m’a ramenée chez elle. En fait, je suis chez elle. Je dois me concentrer pour écouter. Je connais sa voix. Mon cerveau fonctionne puisque mes pensées fonctionnent. Je dois me concentrer. Ça y est ! J’entends quelque chose… on dirait… c’est quelque chose de rythmé… c’est peut-être la musique du jeune du dessus. Non. Je l’entends tout près. C’est comme dans le film que j’ai vu hier soir. Hier soir ? Je ne sais pas quel jour on est. En tout cas, dans ce film, le héros se retrouvait à l’hôpital, et les machines à côté de lui faisaient ce bruit. Donc, je suis à l’hôpital. Ah !! Je sens… Ah !! On me pique !! Ah !! Je sens, je sens… une piqûre. Qu’est-ce qu’ils me font ? Lâchez-moi !! Ils m’ont attachée au lit. C’est pour ça que je ne peux pas bouger. Mais qu’est-ce qu’ils m’ont fait ? Ils veulent m’euthanasier !! Au secours !! Je suis vivante !! Je veux vivre !! Il faut que je me calme. Je dois rester calme. Je… Je…

Où suis-je ? Quel silence tout à coup. Oh, il est tellement épais, ce silence, qu’il m’écrase. Bon sang, il est si lourd. Oh non ! Dîtes-moi que je rêve ! Ce n’est pas le silence qui m’écrase. C’est le linceul et le couvercle du cercueil qui m’entoure. Oh non ! Je suis morte. Ils m’ont tuée !! Assassins !! Lâchez-moi !! Lâchez-moi !! Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? L’air ! L’air ! Je… J’étouffe !! Je ne peux plus respirer !! Je ne respire plus. Je suis morte ! Je suis morte !! Non ! Je ne peux pas être morte puisque je pense. Je suis vivante ! Je suis vivante ! Regardez ! Regardez ! Regardez ? C’est ça ! Il faut que j’ouvre les yeux. Comme ça, ils verront que je ne suis pas morte. Après, je ramasserai les fleurs de ma tombe et je les mettrai dans mon jardin. Ça fera un joli souvenir. Dans mon jardin. Ohé !! Vous entendez ?!! Regardez ! Je vais ouvrir les yeux ! Je… je… mes yeux !! J’arrive à bouger mes yeux !! Oh ! Comme il fait sombre ! Tout est noir. Tout est vide. Où sont mes fleurs ? Je veux des fleurs. Dans mon jardin. Ils sont tous partis. Il fait nuit. Et puis je ne respire toujours pas. Déjà, mes yeux sont ouverts. Mes yeux ! Mes yeux !! Ils ne sont pas ouverts ! Mes yeux ! Je n’ai plus d’yeux ! Ils m’ont arraché les yeux ! Mais quels monstres ! Mais… L’air… Mes poumons ! Il n’y a plus de poumons ! Il n’y a plus de peau. Mais… Mais… Qu’est-ce qu’ils m’ont fait ? Pourquoi ont-ils fait ça ? Je… Mes os ! Mes os s’en vont !! Ah ! Des vers ! Ah ! Mais qu’est-ce qu’ils m’ont fait ? Allez-vous en les vers ! Laissez-moi tranquille ! Et ce silence qui m’étouffe. Bon sang !! Il vient jusque dans ma bouche ! Jusqu’entre mes côtes. Qu’est-ce que…

Je n’ai plus de corps. Je flotte. C’est la fin. Ils m’ont tout prit. Et je ne sais même pas comment je suis arrivée là. J’étais tranquillement dans mon lit et…

Zut. Y'avait une réponse, j'en suis sûre. Mais j'ai mis trop de temps à répondre... Merci à celui qui m'avait répondu. Visiblement pas très content que je n'ai pas donné suite et qui a fini par effacer sa réponse ?
La mort n'est qu'un passage de la vie... si j'ai bonne mémoire c'était la réflexion que s'était faite mon interlocuteur... Ah !! ça m'apprendra à ne pas faire cas de ce que je créé !! C'était un débat qui aurait pu être intéressant...

Merci d'avoir partagé ton écrit.

Difficile de ne pas voir de nombreuses interrogations et de la peur.
Pas de renoncement et la pleine conscience de ce qui se trame...jusqu'à que l'on y soit

"Camisole de bois ?"   

Non pas camisole de bois. Camisole de chair. C'est le corps qui est camisole.
à la base, il s'agissait de participer à un concours de nouvelles. Pour ce faire, on avait comme support la photo d'une œuvre. Parmi les photos, j'ai choisi celle d'une œuvre du Centre Georges Pompidou à l'époque. Il s'agissait d'une pièce avec du molleton sur les murs, image qui faisait penser à la chambre d'un hôpital psychiatrique.
Je suis désolée j'aurais voulu vous la poster ici mais je ne l'ai pas retrouvée. D'ailleurs si vous voyez de quoi je parle et que vous la retrouvez, faites-moi signe !!!   

Je suis retournée au Centre Georges Pompidou et ai pris cette photo (au mois d'août) et voici voilà à quoi ça ressemblait, sauf qu'il n'y avait pas de piano mais une fenêtre en plein jour au milieu des molletons.
Il s'agit d'une œuvre de Joseph Beuys.

Coquille2Lune a écrit: Ah !! ça m'apprendra à ne pas faire cas de ce que je créé !! C'était un débat qui aurait pu être intéressant...

Héhéhé. Bon je cherchais un truc à dire, mais ça simplifie les choses.