Avez-vous déjà eu envie de mettre votre vie sur "pause" ?

C'est pas évident pour moi de décrire cette situation. On veut tellement "bien faire" pour essayer d'être comme tout le monde. J'y arrive dans mon quotidien, globalement. Mais parfois quand ma tête est vraiment pleine, je suis épuisée d'endosser mon rôle social… Ça arrive le plus souvent quand je suis confrontée à des situations inconfortables et difficiles à gérer avec les autres qui m'entourent, et là je perds mes moyens… (mutisme, ou larmes+mutisme). En réalité, lorsque ces moments surviennent, la seule idée qui me vient à l'esprit est : je veux disparaître, je veux que mon existence ne soit plus, je ne veux plus être là à interagir avec le monde.

Cette pensée me chagrine, car je n'ai pas de tendances suicidaires, je suis quelqu'un de combattif. Je n'ai pas envie de disparaître pour affecter les autres, ou pour les faire souffrir, j'ai juste envie de m'éclipser pour ne plus avoir à souffrir. C'est une idée vraiment forte, je ne m'imagine pas mourir, mais je m'imagine juste avoir la capacité de faire PAUSE - NÉANT. Je sais que c'est au fond de la lâcheté, car disparaître reviendrait à tout laisser là, sans avoir eu la satisfaction d'être ce que je suis vraiment. Alors, je me résigne, je vais de l'avant, et je tente d'aller mieux.

Cependant j'y repense souvent, et je sais que ces moments où je voudrais ne plus être là, sont des moments d'intensité émotionnelle très forte où mon sentiment de malaise est à son apogée.

Est-ce que cela vous arrive ? souvent ? Et comment le gérez-vous ?

Oui oui, ça m'est arrivée.
C'était une période où je n'allais pas bien du tout. Le quotidien m'était insupportable. Je n'appelais pas ça 'pause'; je rêvais plutôt d'un bouton 'coma on / coma off'.

Ne confonds pas envie de mettre sur pause et fuite de la réalité.

Je connais bien, en situation émotionnelle très forte, je peux avoir cette pensée. Liée à celle-ci : "je n'y arriverai pas". Avec le temps, je comprends surtout qu'il faut que je reconnaisse que j'ai une vie émotionnelle de forte intensité, parce que j'ai encore du mal à prendre conscience de la réalité de ce que je ressens et de ne pas douter du fait de ressentir. Je suis parfois dans des états qui me semblent excessifs, je cherche rationnellement ce qui peut les provoquer, c'est idiot, parce que c'est surtout que je capte intensément et beaucoup. Bref.

Je crois qu'il faut tenir compte de cette envie ; si c'est possible, faire une pause de l'environnement extérieur, se protéger et prendre soin de soi.

Ensuite, cette idée de ne pas pouvoir ; le truc est là. Pas tellement que ce soit vrai, plutôt savoir ce qui empêche de pouvoir ou vouloir aller au-delà de ce qui bloque et provoque la crise émotionnelle. Et qui est lié à nos croyances personnelles plus qu'à une incapacité réelle. En gros, si ça bloque tellement qu'on veuille que ça s'arrête, c'est bien qu'aller au-delà est une étape qu'on ne se sent pas autorisé à franchir. Comprendre laquelle et pourquoi prend du temps et beaucoup de douceur envers soi-même.

hello, Mi. cette situation m'est très familière. Et généralement, je pète un câble et je fais cette pause obligatoire. Les dernières pauses qui me reviennent en tête : au boulot, j'ai pris le prétexte d'une opération du pied (qui n'avait rien d'urgent) pour me mettre en arrêt. Psychosomatique ou pas, ça a duré des mois car je ne pouvais plus me déplacer pour le boulot, j'ai fait une phlébite, je me suis mis en temps partiel thérapeutique... Je n'avais aucune envie de reprendre le boulot. Et il y a une semaine environ, je ne supportais plus mes enfants qui étaient en vacances (je suis au chômage) alors je les ai donnés à garder pendant trois jours. Ca m'a un peu aidée, surtout à les épargner.

"En gros, si ça bloque tellement qu'on veuille que ça s'arrête, c'est bien qu'aller au-delà est une étape qu'on ne se sent pas autorisé à franchir. Comprendre laquelle et pourquoi prend du temps et beaucoup de douceur envers soi-même." Merci Oregon pour cette phrase qui m'éclaire un peu et me propose une voie de sortie.

Et si tu envisageais, au lieu de penser :

Alors, je me résigne, je vais de l'avant, et je tente d'aller mieux.

de t’autoriser :

Alors, j'accepte la légitimité de ma souffrance, je la respecte, et je tente d'identifier mes besoins et les moyens de les combler.

C'est juste une piste parmi plusieurs possibles. Je crois qu'on a souvent tendance a traiter les symptômes en perdant de vue la source du mal être, c'est compréhensible, mais du coup la souffrance revient toujours à la charge.

Pour répondre à tes questions, si ça peut t'aider :

Est-ce que cela vous arrive ?
- Ça n'arrive plus aujourd'hui, mais ce fut le cas durant plus de 10 ans.

Souvent ?
- Durant ces années, au mieux 1 fois par mois, au pire plusieurs fois par semaine.

Et comment le gérez-vous ?
- Avant par de la fuite (Hypersomnie, univers imaginaires, isolement social, crises de déréalisation, idées noires), aujourd'hui en regardant les situations en face, et en acceptant les choses. L'acceptation, c'est un peu comme le pardon, sauf qu'au lieu de ne plus en vouloir à une personne, on n'en veut plus à la vie.

En tout cas, et c'est important de le dire, tu n'es pas seule et il y a des solutions.

ça m'est arrivé souvent et c'est peut-être bon signe.
Si tu n'as pas ce désir c'est que tu n'as plus la main...