Un timbré de plus !!!

Bon ben je ne sais pas par où commencer, que dire...

Commençons par mon parcours assez banal :

J'ai 24 ans, suis étudiant en master d'espagnol et actuellement en train de vous écrire en pleine nuit blanche à Buenos Aires (j'ai pas trop bu promis ).

Après avoir été "diagnostiqué" (c'est bien le mot^^) "enfant intellectuellement précoce" début collège, j'ai au début essayé d'ignorer pendant longtemps cette réalité, ne comprenant pas cette différence qui me torturait et dont j'aurais voulu me défaire...

Heureusement j'ai pris conscience par la suite que tout cela n'était pas qu'une tare, un fardeau que je devais porter seul, et j'ai pu rencontrer pendant la suite de mon adolescence d'autres enfants à haut potentiel, par le biais de l'Anpeip Aquitaine (peut-être certains sont-ils d'ailleurs sur ce forum ?^^), ce qui m'a permis de rompre les liens du repli sur soi et de la solitude en voyant que je n'étais finalement pas le seul "martien" sur Terre.

Depuis j'essaye d'aller et venir tant bien que mal, on fait avec.

J'avoue que je n'y pensais plus depuis un moment et puis par curiosité en cherchant sur le net je suis tombé sur votre forum donc voilà, j'espère avoir sonné à la bonne porte^^

A part ça j'essaye de faire un peu de musique en loisir et j'écris même si le résultat est assez loufoque et déjanté m'enfin ^^

S'il y en a que ça intéresse :



La Bête

Par une nuit acide et corrodée par l'ennui, j'ai libéré la bête de son immonde cellule mentale. J'ai voulu la dompter, la pénétrer jusqu'aux extrêmes colonnes des mers antiques. Elle s'est bien jouée de moi en vérité. Elle s'est emparée de ma fragile pensée, éparpillant aux quatre vents ses cristaux encore atrophiés. Elle m'a perforé, tel un succube aux ongles incrustés de venin, jusqu'à l'informe moelle de mon âme. Mais combien de temps résisterais-je encore à cette sclérose cérébrale? Je suis déjà au bord de l'évanouissement complet et seuls d'insignifiants réflexes me permettent encore de me maintenir debout. Mon corps est une ruche désertée, une avenue dépourvue de ses vaisseaux vineux, de sa substance vitale. C'est un creux dont le vide n'a d'égal qu'un ciel empli de petites étoiles mécaniques. Et même mon nom n'est plus qu'un syntagme, une abstraction dépouillée de sens qui ne trouvera son salut que dans l'oubli.

Cérémonie nocturne

La cérémonie va commencer
Les sens s´évanouissent
Les limites s´évaporent
retour à l´état de bête

Fuyons ces cages que nous lancent
les yeux du vent
                     cet insolent murmure
qui se rie de notre comas vaporeux

Des images fugaces apparaissent à leur guise
comme un couple de fées
La mort sous les gémissements fracassant d´un néon...

Puis c'est au désir d´ouvrir la porte
la porte qui emportera
nos cris.
D´insupportables mouettes souillent les mailles de notre cerveau
Les photos sortent de leur linceul et se mettent à répéter le même
souvenir incessant:

"Amour et Désespoir..."

Les écailles du temps brisent l´écorce des morts
Leurs os chantent une mélodie paralysante pour nos pauvres ailes atrophiées...
Des monstres se dressent jusque dans le plus innocent berceau
La raison est morte, vive le roi des aveugles !


Délires

I/
Le grésillement grinçant d'une braise solitaire, le bal sensuel d'un rideau ligoté, l'extrême tranquillité d'un port de corail. Un rayon baveux s'infiltrant doucement par la brèche factice d'une fenêtre, âpre lueur de l'uranium astral, une ronce aiguisée flottant ardemment à l'horizon. Sans avoir pris de rendez-vous au préalable, un affreux démon ailé s'introduit alors dans cet innocent refuge, douce onde de l'océan poli. Une ballade débandée s'ensuit donc : on s'agenouille, on saute, on sursaute, on s'agite, s'aplatit, s'accroupit, pour enfin s'extraire, haletant, de cette brume ténébreuse, de ce crépuscule artificiel qui vient nous envelopper tendrement dans son voile de veuve affligée.

II/
Une fatigue lourde et pesante comme un immense globe de feu. Un cœur qui s'arrache cruellement de son encastrement pectoral. Une sensation de dessèchement psychique, de désintégration des membres faciaux. Au milieu du règne de l'immobilité, une incontrôlable agitation surgit, tel un naufragé aux abois, des profondeurs de l'être. Face à l'absurdité de visions floues et hideuses, l'ivresse du rire s'échappe brutalement de sa cavité tremblante. Un essaim monstrueux formé d'ignobles sons et de sursauts saccadés fait alors son apparition, aussi terrifiant qu'un cri d'agonie. Sa raison s'évanouit comme une fumée dans l'air, retenez-la! Vite! Une fièvre implacable lui monte au cerveau. Qu'attendez-vous pour lui injecter cette mystérieuse substance manquante, cet esprit volatil qui lui fait tant de torts!

Ooooh Dire Straits, j'ai passé plusieurs semaines à me passer leurs chansons en boucle et plus particulièrement celle-là.
Ooooh master d'espagnol. C'est cool l'espagnol.
J'étais sur le forum de l'ANPEIP mais il est un peu désert.
Et ton écriture me fait penser à du Thiéfaine.

Bienvenue Maldoroth dans la savane j'adore tes textes.

J'approuve, tes textes sont excellents ! Bienvenue

Merci à tous pour votre accueil et pour m'avoir lu/écouté

Salut Maldoroth

Quelle richesse dans tes textes ! . Merci .

Bienvenu à toi