Les personnes TDAH sont-elles souvent surdouées ?

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tdah - Les personnes TDAH sont-elles souvent surdouées ? - Page 3 Empty Re: Les personnes TDAH sont-elles souvent surdouées ?

Message par milbaraka Dim 28 Mai 2017 - 16:12

Bonjour Cluster,
Je viens peu sur ce site, et votre post date de septembre (de quelle année, ce n'est pas dit...).
Du coup, mon avis arrive très en retard. Mais je préfère quand même vous le donner, à toutes fins utiles.
Vous n'êtes pas débile, du tout, c'est évident.
Je ne sais pas où vous en êtes de vos recherches sur vous-mêmes, mais vous aurez peut-être déjà vu qu'il y a plusieurs étiquettes qui peuvent vous aller: HP -haut potentiel- (ou HQI ou surdoué, ou APIE, ou Zèbre, etc.). On en parle longuement sur ce forum.

Mais aussi "neuro-droitier" (ces gens à l'intelligence intuitive, qui savent les choses sans pouvoir expliquer comment, qui ont des éclairs de génie après avoir ramé comme des fous ou n'avoir rien fait du tout, etc.). Ils en parlent ici, vous vous reconnaîtrez:
http://test.psychologies.com/tests-psycho/tests-memoire-et-cerveau/quel-est-votre-hemisphere-dominant/Vous-etes-hemisphere-droit-dominant.-ou-neuro-droitier-Comme-environ-3-personnes-sur-10

Avec peut-être un TDAH en plus?

Mais, perso, ayant lu un peu de tout sur tous ces sujets là, (qui suis concernée à titre personnel, moi aussi), je suis bien embêtée pour déterminer quelle case nous irait le mieux: HP? TDAH? Neurodroitier?
Selon la spécialité du chercheur, une réponse est privilégiée plutôt qu'une autre.
Comme toujours, chacun essaie d'étiqueter le problème, de créer une case, à l'aune de sa propre subjectivité.

Il paraît que dans le TDAH, il y aurait une défaillance des doses de noradrénaline et dopamine, et des zones cérébrales qui ne fonctionnent pas comme chez le commun des mortels. Ces constatations sont censées démontrer qu'on souffrirait d'un "trouble". Pourtant, ne peut-on pas admettre que ces différences de fonctionnement cérébral et hormonal puissent être consécutives à une différence de perception du monde? Ont une origine "morale" ou au moins "psy"?
Autrement dit "qui de la poule ou de l'oeuf?"
Est-ce que nous souffrons d'un trouble hormonal qui impacte notre fonctionnement et notre perception du monde? Ou est-ce que c'est notre perception du monde, (liée à notre HQI qui nous rend + lucides que la moyenne), qui impacte notre sécrétion hormonale/fonctionnement cérébral?

Ce qui me paraît sûr, c'est qu'il faut tenter de tirer le maximum de bénéfices de la situation, en commençant par s'accepter comme on est. Le lien ci-dessus donne des petites astuces comme celle de ne pas forcer les choses, laisser reposer les "dossiers" et "objectifs", les laisser mûrir tous seuls en nous, sans se stresser sur la deadline et, abracadabra, (c'est comme ça que ça s'est passé pour votre thèse, donc vous savez que ça marche), ça viendra tout seul.

Sinon, je vous conseillerais d'aller faire un test de QI avec Mensa, par exemple, (c'est ce qui coûte le moins cher)(voir sur leur site les grandes villes dans lesquelles ils organisent des sessions de test. Je crois savoir que ça coûte 40€), et en faisant votre max pour vous détendre avant, parce que non seulement votre TDAH, s'il existe, peut faire baisser votre score, mais l'angoisse de l'échec aussi! Cela pour vous rassurer quant à vos capacités. Vous souffrez manifestement du syndrome de l'imposteur... Moi aussi, j'ai cru avoir eu mon bac et trois concours FP par chance, puisque je n'avais potassé que le strict minimum, voire rien parfois. En fait, mon cerveau, performant, faisait ce qu'il faisait, presque indépendamment de moi!
Ca m'a fait beaucoup de bien d'être "diagnostiquée" HQI. Tellement inadaptée au monde, je me croyais folle.
(on me dira que l'un n'empêche pas l'autre...).
Ca remonte un peu (pas assez) le moral.

Sinon, voici un lien vers un blog sur le TDAH, plutôt positif, qui tend à démontrer que notre prétendu "trouble" de l'attention serait un gros atout si l'on vivait dans un monde moins routinier, plus surprenant, moins sédentaire.

http://www.leretourdeszappeurs.com/mediagraphie/solution-naturelle-t-d-h/

Les boulots faits pour nous sont ceux sans routine, excitants, voire dangereux, explorateurs, pompiers, flics, etc. J'imagine que la Recherche devrait avoir quelque chose d'excitant, mais je compatis à votre problème de ne pas fonctionner comme les autres chercheurs qui peuvent développer de façon séquentielle, cohérente et progressive, leurs arguments...ce qui m'a tout l'air d'être un passage obligé pour publier, non?

Allez, j'espère que vous allez mieux, que vous avez pu vous rendre compte que vous êtes juste différent de la moyenne, avec des capacités intellectuelles bien supérieures (ou différentes) et que ce n'est pas vous qui êtes fou/débile/déficient, c'est le monde autour de nous! Wink


cluster a écrit:Bonjour à tous, c'est mon premier message. J’ai maintenant plus de 30 ans.
Depuis toujours je remets tout au dernier moment. C’est certainement ma principale caractéristique. Rêveur, introverti, je me dis sans cesse qu’il faut que je m’y mette, mais je décroche. Mon problème est que j’ai 1000 pensées à la minute, la plupart débiles. Puis vient l’échéance : parfois je m’y mets quelques jours avant, poussé par le stress, l’envie de me prouver que je ne suis pas si débile que ça. Et ça limite la casse. Parfois je me dis que c’est trop tard et j’abandonne. Le résultat : un parcours scolaire très bof, pas du tout digne d’un surdoué, avec même des redoublements. Certes un léger éveil l’année de terminale qui m’a permis d’entrer en classe prépa. Foirée car je ne suis pas arrivé à me mettre au travail ou plutôt par peur de me mettre au travail (si je bosse et que j’échoue ce sera la preuve ultime de ma bêtise).  Bon il faut dire aussi que j’étais totalement immature, j’étais bercé d’illusions sur l’amour, la passion, le destin. Par exemple, j’avais tellement le béguin pour une fille de seconde que j’ai tout fait pour redoubler, en croisant les doigts pour qu’elle soit dans la même première S pour moi.
Après la prépa, la fac. C’était du charabia, je n’allais pas en cours, je foirais souvent, je rêvais, j’attendais que les journées passent et que ma copine sorte de cours. Souvent je bossais un peu mais j’étais tellement stressé aux examens, tellement sûr de ne pas finir à temps, que mes pensées s’embrouillaient, puis je passais mon temps à regarder la pendule (plus que 30 minutes, 20 minutes, et je n’arrive toujours pas à réfléchir, bloqué par le stress de l’échéance).  Je sortais de l’examen et là souvent la réponse arrivait dans ma tête, je me disait que c’était facile, que j'étais vraiment idiot.
Fin de licence il faut que j’en aie le cœur net : je m’inscris dans 2 facs simultanément. Je vais en cours, j’essaie de bosser un peu, mais il y a des hauts et des bas. Au final j’ai quand même les deux avec mention. Tout le monde est sur le cul et pourtant cela ne me rassure pas, je me dis que c’était de la chance. Je pars en DEA. Là je trouve un prof qui me plaît, je m’implique, … Aux examens il indique qu’on a le temps qu’on veut pour faire l’épreuve prévue pour 5h. Ca me libère, je réussis. Je pars en thèse financée. 3 ans à lire des milliers de trucs, à changer de sujet,  tout s’embrouille. 0 lignes écrites, je fume 2 paquets par jour. Un matin je me lève, c’est comme une révélation. Un schéma conceptuel ou tout s’imbrique parfaitement. Je m’enferme dans le grenier de la grand-mère d’un copain pour ne pas être sollicité. J’y reste deux mois, je perds 10 kilos, j’écris 300 pages. Me reste que la dernière partie. Le but approche, tout d’un coup tout s’arrête et je vais mettre plus d’1 an à finir alors que j’étais quasiment au but. Au final malgré le résultat positif je suis plus frustré qu'autre chose. Finalement après quelques péripéties j’ai un poste d'enseignant-chercheur à la fac, la chance de ma vie. Je prends, sans réfléchir. Depuis le début j’ai l’impression d’être un imposteur, eu égard à mon parcours scolaire peu brillant en comparaison de mes collègues et le coup de chance que j’ai eu en ayant la bonne idée au bon moment. Et je me sens différent d’eux, extraterrestre parmi les extraterrestres. Je n'ai pas du tout la bonne façon de penser. Pour un projet je ne suis pas du tout organisé : je lis 5000 trucs (mais en diagonal car je suis très flemmard), je stresse, je papillonne, y’a rien qui vient,  puis ça fait comme ma thèse et la problématique ou la solution arrivent. Mais quand il faut verbaliser, expliquer pourquoi, je ne sais pas. Mes collègues ne voient pas trop où je veux en venir. Du coup je n’arrive pas réellement à collaborer. Et ensuite j’ai toutes les peines du monde à mettre sur le papier les étapes intermédiaires. Souvent j’abandonne. Au final, j’ai 50 000 projets qui ne se concrétisent jamais. Le problème est que là ça devient problématique parce que j’ai remporté des appels d’offre avec des projets séduisants sur le papier (je suis fort en esbrouffe), mais les échéances approchent et je n’arrive pas à m’y mettre pour concrétiser. C’est chiant à gérer au quotidien, je m'ennuie.
Du coup il y a quelques mois j’ai découvert le mot procrastination et j’ai lu des bouquins. Au début cela a été une révélation. Je n’étais pas le seul et il y a des méthodes qui marchent. Sauf que rien ne marche sur moi et je commence à désespérer. Je n'arrive même pas à tenir un agenda.
Mon malaise s’amplifie. Parce que pour l’heure je vous ai dressé le parcours scolaire et professionnel mais il faut aborder aussi les aspects psychologiques : j’ai toujours été angoissé puissance 10 000, je me dévalorise de façon maladive, je me disperse et  fais toujours mille choses (dessin, peinture, guitare, piano, sports divers et variés, …) sans trouver ma voix et être réellement bon dans un domaine. Je suis de bonne compagnie et j’ai réussi en société à donner le change mais en vérité je suis toujours "dans la lune". Par exemple quand quelqu’un me parle je le fixe, je capte quelques mots par ci par là pour relancer la conversation au cas où, mais en fait je suis totalement absent. Soit je m’amuse à scruter toutes ses mimiques, ses grains de beauté, ses tics, soit j’ai l’impression de sortir de mon corps et de nous regarder tous les deux en train de déblatérer des bêtises, soit je réfléchis à autre chose. Mais au final je ne retiens rien ou pas grand-chose. J’ai une mémoire d’huître.
Tout cela s’accompagne de divers problèmes psy qui se sont calmés puis d’autres qui arrivent peu à peu depuis des années : quand j’étais petit j’étais insomniaque, il m’arrivait de me retrouver la nuit dans une pièce quelconque de la maison , mon livre à la main, le marque pages déplacé comme si j’avais lu dans mon sommeil. Ensuite ça a été les toc (ne marcher que sur certains carreaux, faire bouger l’interrupteur un certain nombre de fois, …). Ca a disparu, sauf un truc = les odeurs (parfum qui m’indispose tellement que je dois sortir, gens dont je ne supporte pas l’odeur corporelle ) mais maintenant c’est le sentiment d’oppression, la claustrophobie, les crises d’angoisse qui surviennent comme un cheveu sur la soupe en voiture quand je suis passager : il faut absolument que je sorte sinon j’ai l’impression que je vais mourir.
Concernant la vie sentimentale, j’ai trouvé un équilibre même si je ne suis pas trop normal. Une relation de 3 ans au début, qui m’a complètement flinguée car je n’arrive pas à comprendre comment objectivement l’amour peut partir et effacer tout ce qui a été vécu ensemble. Les gens s’habituent, disent que c’est normal, mais moi je n’arrive pas à me raisonner et relativiser. Ensuite du coup rien pendant des années malgré des opportunités, puis ma femme actuelle, que j’adore et qui supporte tous mes oublis, prend en charge le quotidien.
J'ai déjà vu un psy, pas longtemps car j’ai le sentiment que cela va décupler mes problèmes : au lieu de me poser 1000 questions par minute je m’en pose 2000.

Avant-hier je tombe sur un site sur le tda/h. Je fais les tests et j’explose tous les scores. J’ai l’impression d’avoir trouvé. Puis je tombe sur un article décrivant les facteurs communs avec la surdouance, donc je vais voir. Pour moi un surdoué ça a toujours été un gars super fort en math, très mature, brillant avec des super notes, bonjour les clichés. Je me rends compte que ce n’est pas toujours le cas. Je me retrouve dans certaines descriptions et me revient à l’esprit qu’une prof du primaire avait évoqué l’idée à mes parents de me faire sauter une classe. Et si (…) ? Alors excessif comme je suis et pour la première fois de ma vie hier je me lance dans un test de QI du net, puis 2, puis 3. J’oscille entre 127 et 137. Je sais qu’ils gonflent les notes, ce n’est pas possible que moi je sois surdoué, ce serait le comble. Aujourd’hui je passe sur ce forum, je vois que les gens ont l’air ouverts et de prendre le temps d’analyser un peu les gens bizarres.  Comme tout bon impulsif je m’inscris et je vous écris ces pensées désordonnées.
Ma question est qui suis-je ? Que dois-je  faire ? Un vrai test de qi je ne sais pas si j’aurais la force ; consulter pour un tda je ne sais pas vers qui me tourner. Non, plus sérieusement, c’est une bouteille à la mer et peu de gens liront cela, mais si seulement par miracle je pouvais trouver quelqu’un sur ce forum qui reconnaisse ce que j'endure …

milbaraka

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Message par milbaraka Dim 28 Mai 2017 - 17:27

Bonjour Cluster,
Je viens peu sur ce site, et votre post date de septembre (de quelle année, ce n'est pas dit...).
Du coup, mon avis arrive très en retard. Mais je préfère quand même vous le donner, à toutes fins utiles.
Vous n'êtes pas débile, du tout, c'est évident.
Je ne sais pas où vous en êtes de vos recherches sur vous-mêmes, mais vous aurez peut-être déjà vu qu'il y a plusieurs étiquettes qui peuvent vous aller: HP -haut potentiel- (ou HQI ou surdoué, ou APIE, ou Zèbre, etc.). On en parle longuement sur ce forum.

Mais aussi "neuro-droitier" (ces gens à l'intelligence intuitive, qui savent les choses sans pouvoir expliquer comment, qui ont des éclairs de génie après avoir ramé comme des fous ou n'avoir rien fait du tout, etc.). Ils en parlent ici, vous vous reconnaîtrez:
http://test.psychologies.com/tests-psycho/tests-memoire-et-cerveau/quel-est-votre-hemisphere-dominant/Vous-etes-hemisphere-droit-dominant.-ou-neuro-droitier-Comme-environ-3-personnes-sur-10

Avec peut-être un TDAH en plus?

Mais, perso, ayant lu un peu de tout sur tous ces sujets là, (qui suis concernée à titre personnel, moi aussi), je suis bien embêtée pour déterminer quelle case nous irait le mieux: HP? TDAH? Neurodroitier?
Selon la spécialité du chercheur, une réponse est privilégiée plutôt qu'une autre.
Comme toujours, chacun essaie d'étiqueter le problème, de créer une case, à l'aune de sa propre subjectivité.

Il paraît que dans le TDAH, il y aurait une défaillance des doses de noradrénaline et dopamine, et des zones cérébrales qui ne fonctionnent pas comme chez le commun des mortels. Ces constatations sont censées démontrer qu'on souffrirait d'un "trouble". Pourtant, ne peut-on pas admettre que ces différences de fonctionnement cérébral et hormonal puissent être consécutives à une différence de perception du monde? Ont une origine "morale" ou au moins "psy"?
Autrement dit "qui de la poule ou de l'oeuf?"
Est-ce que nous souffrons d'un trouble hormonal qui impacte notre fonctionnement et notre perception du monde? Ou est-ce que c'est notre perception du monde, (liée à notre HQI qui nous rend + lucides que la moyenne), qui impacte notre sécrétion hormonale/fonctionnement cérébral?

Ce qui me paraît sûr, c'est qu'il faut tenter de tirer le maximum de bénéfices de la situation, en commençant par s'accepter comme on est. Le lien ci-dessus donne des petites astuces comme celle de ne pas forcer les choses, laisser reposer les "dossiers" et "objectifs", les laisser mûrir tous seuls en nous, sans se stresser sur la deadline et, abracadabra, (c'est comme ça que ça s'est passé pour votre thèse, donc vous savez que ça marche), ça viendra tout seul.

Sinon, je vous conseillerais d'aller faire un test de QI avec Mensa, par exemple, (c'est ce qui coûte le moins cher)(voir sur leur site les grandes villes dans lesquelles ils organisent des sessions de test. Je crois savoir que ça coûte 40€), et en faisant votre max pour vous détendre avant, parce que non seulement votre TDAH, s'il existe, peut faire baisser votre score, mais l'angoisse de l'échec aussi! Cela pour vous rassurer quant à vos capacités. Vous souffrez manifestement du syndrome de l'imposteur... Moi aussi, j'ai cru avoir eu mon bac et trois concours FP par chance, puisque je n'avais potassé que le strict minimum, voire rien parfois. En fait, mon cerveau, performant, faisait ce qu'il faisait, presque indépendamment de moi!
Ca m'a fait beaucoup de bien d'être "diagnostiquée" HQI. Tellement inadaptée au monde, je me croyais folle.
(on me dira que l'un n'empêche pas l'autre...).
Ca remonte un peu (pas assez) le moral.

Sinon, voici un lien vers un blog sur le TDAH, plutôt positif, qui tend à démontrer que notre prétendu "trouble" de l'attention serait un gros atout si l'on vivait dans un monde moins routinier, plus surprenant, moins sédentaire.

http://www.leretourdeszappeurs.com/mediagraphie/solution-naturelle-t-d-h/

Les boulots faits pour nous sont ceux sans routine, excitants, voire dangereux, explorateurs, pompiers, flics, etc. J'imagine que la Recherche devrait avoir quelque chose d'excitant, mais je compatis à votre problème de ne pas fonctionner comme les autres chercheurs qui peuvent développer de façon séquentielle, cohérente et progressive, leurs arguments...ce qui m'a tout l'air d'être un passage obligé pour publier, non?

Allez, j'espère que vous allez mieux, que vous avez pu vous rendre compte que vous êtes juste différent de la moyenne, avec des capacités intellectuelles bien supérieures (ou différentes) et que ce n'est pas vous qui êtes fou/débile/déficient, c'est le monde autour de nous! Wink


cluster a écrit:Bonjour à tous, c'est mon premier message. J’ai maintenant plus de 30 ans.
Depuis toujours je remets tout au dernier moment. C’est certainement ma principale caractéristique. Rêveur, introverti, je me dis sans cesse qu’il faut que je m’y mette, mais je décroche. Mon problème est que j’ai 1000 pensées à la minute, la plupart débiles. Puis vient l’échéance : parfois je m’y mets quelques jours avant, poussé par le stress, l’envie de me prouver que je ne suis pas si débile que ça. Et ça limite la casse. Parfois je me dis que c’est trop tard et j’abandonne. Le résultat : un parcours scolaire très bof, pas du tout digne d’un surdoué, avec même des redoublements. Certes un léger éveil l’année de terminale qui m’a permis d’entrer en classe prépa. Foirée car je ne suis pas arrivé à me mettre au travail ou plutôt par peur de me mettre au travail (si je bosse et que j’échoue ce sera la preuve ultime de ma bêtise).  Bon il faut dire aussi que j’étais totalement immature, j’étais bercé d’illusions sur l’amour, la passion, le destin. Par exemple, j’avais tellement le béguin pour une fille de seconde que j’ai tout fait pour redoubler, en croisant les doigts pour qu’elle soit dans la même première S pour moi.
Après la prépa, la fac. C’était du charabia, je n’allais pas en cours, je foirais souvent, je rêvais, j’attendais que les journées passent et que ma copine sorte de cours. Souvent je bossais un peu mais j’étais tellement stressé aux examens, tellement sûr de ne pas finir à temps, que mes pensées s’embrouillaient, puis je passais mon temps à regarder la pendule (plus que 30 minutes, 20 minutes, et je n’arrive toujours pas à réfléchir, bloqué par le stress de l’échéance).  Je sortais de l’examen et là souvent la réponse arrivait dans ma tête, je me disait que c’était facile, que j'étais vraiment idiot.
Fin de licence il faut que j’en aie le cœur net : je m’inscris dans 2 facs simultanément. Je vais en cours, j’essaie de bosser un peu, mais il y a des hauts et des bas. Au final j’ai quand même les deux avec mention. Tout le monde est sur le cul et pourtant cela ne me rassure pas, je me dis que c’était de la chance. Je pars en DEA. Là je trouve un prof qui me plaît, je m’implique, … Aux examens il indique qu’on a le temps qu’on veut pour faire l’épreuve prévue pour 5h. Ca me libère, je réussis. Je pars en thèse financée. 3 ans à lire des milliers de trucs, à changer de sujet,  tout s’embrouille. 0 lignes écrites, je fume 2 paquets par jour. Un matin je me lève, c’est comme une révélation. Un schéma conceptuel ou tout s’imbrique parfaitement. Je m’enferme dans le grenier de la grand-mère d’un copain pour ne pas être sollicité. J’y reste deux mois, je perds 10 kilos, j’écris 300 pages. Me reste que la dernière partie. Le but approche, tout d’un coup tout s’arrête et je vais mettre plus d’1 an à finir alors que j’étais quasiment au but. Au final malgré le résultat positif je suis plus frustré qu'autre chose. Finalement après quelques péripéties j’ai un poste d'enseignant-chercheur à la fac, la chance de ma vie. Je prends, sans réfléchir. Depuis le début j’ai l’impression d’être un imposteur, eu égard à mon parcours scolaire peu brillant en comparaison de mes collègues et le coup de chance que j’ai eu en ayant la bonne idée au bon moment. Et je me sens différent d’eux, extraterrestre parmi les extraterrestres. Je n'ai pas du tout la bonne façon de penser. Pour un projet je ne suis pas du tout organisé : je lis 5000 trucs (mais en diagonal car je suis très flemmard), je stresse, je papillonne, y’a rien qui vient,  puis ça fait comme ma thèse et la problématique ou la solution arrivent. Mais quand il faut verbaliser, expliquer pourquoi, je ne sais pas. Mes collègues ne voient pas trop où je veux en venir. Du coup je n’arrive pas réellement à collaborer. Et ensuite j’ai toutes les peines du monde à mettre sur le papier les étapes intermédiaires. Souvent j’abandonne. Au final, j’ai 50 000 projets qui ne se concrétisent jamais. Le problème est que là ça devient problématique parce que j’ai remporté des appels d’offre avec des projets séduisants sur le papier (je suis fort en esbrouffe), mais les échéances approchent et je n’arrive pas à m’y mettre pour concrétiser. C’est chiant à gérer au quotidien, je m'ennuie.
Du coup il y a quelques mois j’ai découvert le mot procrastination et j’ai lu des bouquins. Au début cela a été une révélation. Je n’étais pas le seul et il y a des méthodes qui marchent. Sauf que rien ne marche sur moi et je commence à désespérer. Je n'arrive même pas à tenir un agenda.
Mon malaise s’amplifie. Parce que pour l’heure je vous ai dressé le parcours scolaire et professionnel mais il faut aborder aussi les aspects psychologiques : j’ai toujours été angoissé puissance 10 000, je me dévalorise de façon maladive, je me disperse et  fais toujours mille choses (dessin, peinture, guitare, piano, sports divers et variés, …) sans trouver ma voix et être réellement bon dans un domaine. Je suis de bonne compagnie et j’ai réussi en société à donner le change mais en vérité je suis toujours "dans la lune". Par exemple quand quelqu’un me parle je le fixe, je capte quelques mots par ci par là pour relancer la conversation au cas où, mais en fait je suis totalement absent. Soit je m’amuse à scruter toutes ses mimiques, ses grains de beauté, ses tics, soit j’ai l’impression de sortir de mon corps et de nous regarder tous les deux en train de déblatérer des bêtises, soit je réfléchis à autre chose. Mais au final je ne retiens rien ou pas grand-chose. J’ai une mémoire d’huître.
Tout cela s’accompagne de divers problèmes psy qui se sont calmés puis d’autres qui arrivent peu à peu depuis des années : quand j’étais petit j’étais insomniaque, il m’arrivait de me retrouver la nuit dans une pièce quelconque de la maison , mon livre à la main, le marque pages déplacé comme si j’avais lu dans mon sommeil. Ensuite ça a été les toc (ne marcher que sur certains carreaux, faire bouger l’interrupteur un certain nombre de fois, …). Ca a disparu, sauf un truc = les odeurs (parfum qui m’indispose tellement que je dois sortir, gens dont je ne supporte pas l’odeur corporelle ) mais maintenant c’est le sentiment d’oppression, la claustrophobie, les crises d’angoisse qui surviennent comme un cheveu sur la soupe en voiture quand je suis passager : il faut absolument que je sorte sinon j’ai l’impression que je vais mourir.
Concernant la vie sentimentale, j’ai trouvé un équilibre même si je ne suis pas trop normal. Une relation de 3 ans au début, qui m’a complètement flinguée car je n’arrive pas à comprendre comment objectivement l’amour peut partir et effacer tout ce qui a été vécu ensemble. Les gens s’habituent, disent que c’est normal, mais moi je n’arrive pas à me raisonner et relativiser. Ensuite du coup rien pendant des années malgré des opportunités, puis ma femme actuelle, que j’adore et qui supporte tous mes oublis, prend en charge le quotidien.
J'ai déjà vu un psy, pas longtemps car j’ai le sentiment que cela va décupler mes problèmes : au lieu de me poser 1000 questions par minute je m’en pose 2000.

Avant-hier je tombe sur un site sur le tda/h. Je fais les tests et j’explose tous les scores. J’ai l’impression d’avoir trouvé. Puis je tombe sur un article décrivant les facteurs communs avec la surdouance, donc je vais voir. Pour moi un surdoué ça a toujours été un gars super fort en math, très mature, brillant avec des super notes, bonjour les clichés. Je me rends compte que ce n’est pas toujours le cas. Je me retrouve dans certaines descriptions et me revient à l’esprit qu’une prof du primaire avait évoqué l’idée à mes parents de me faire sauter une classe. Et si (…) ? Alors excessif comme je suis et pour la première fois de ma vie hier je me lance dans un test de QI du net, puis 2, puis 3. J’oscille entre 127 et 137. Je sais qu’ils gonflent les notes, ce n’est pas possible que moi je sois surdoué, ce serait le comble. Aujourd’hui je passe sur ce forum, je vois que les gens ont l’air ouverts et de prendre le temps d’analyser un peu les gens bizarres.  Comme tout bon impulsif je m’inscris et je vous écris ces pensées désordonnées.
Ma question est qui suis-je ? Que dois-je  faire ? Un vrai test de qi je ne sais pas si j’aurais la force ; consulter pour un tda je ne sais pas vers qui me tourner. Non, plus sérieusement, c’est une bouteille à la mer et peu de gens liront cela, mais si seulement par miracle je pouvais trouver quelqu’un sur ce forum qui reconnaisse ce que j'endure …
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Message par Invité Dim 28 Mai 2017 - 22:56

Je me reconnais ici totalement, à environ 90% de compatibilité avec ce profil que tu décris si bien..., tout semble correspondre, même si je ne suis pas si mauvais que cela en math, disons que mes capacités verbales se sont développées exceptionnellement grâce à la lecture, mais mon TDAH m'empêche d'être aussi performant qu'un surdoué qui ne souffre pas de TDAH, ce qui explique donc ces "piques" de performances, ce fait d'obtenir parfois des résultats médiocres aux tests, j'entends par là 105-110, cela reste encore au dessus de la moyenne, puis de remonter facilement parfois à 125-130, une sorte de yoyo, je pense qu'a la base nous n'étions pas destiné à cela, ces problèmes sont dû aux pesticides, à la pollution et à d'autres dégâts à long terme, qui ont donc réduit partiellement nos capacités à raisonner sans détruire nos capacités verbales.

Beau travail, mais je pense que tu touches là un point essentiel, et tu devrais le soumettre à des psychologues, car je suis aussi persuadé de la forte corrélation entre TDAH et surdouance, l'hyperactivité du cerveau et la peur de l'ennui sont surement les vecteurs qui nous forcent à développer nos capacités cérébrales malgré nous.

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Message par Le Vinaigre Epris Mar 30 Mai 2017 - 10:23

Salut,

Quelle est la source de la liste des signes cliniques que tu as sortie au début ?
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Message par 141592 Sam 20 Jan 2018 - 23:06

Je me reconnais totalement dans la description qui est faite, profil très littéraire mais quand même capable scientifiquement.
J'ai fini par m'orienter correctement sur le tard dans mes études mais je commence à en voir enfin le bout.

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