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Message par Invité Sam 23 Avr 2016 - 20:25

Confessions intimes il est 23h12 votre émission préférée : 
Vous avez donc été témoin d'un événement incroyable et original, comment le vivez vous ? avez vous des séquelles ? après cet attentat à votre pudeur durant vos courses ? savez vous si le pêteur masqué mais à découvert a été arrêté depuis ? l'auteur que vous ne connaissez pas aurait déclaré essayé une nouvelle technique de détente au supermarché pour ne pas stresser avant de passer à la caisse ? pensez vous que ce soit possible ? ou une très mauvaise excuse ? l'affaire est actuellement en cours de procédure, l'auteur aurait porté plainte contre vous pour atteinte à son intimité, allez vous faire appel ? 
- Ben c'est à dire que... l'appel d'air c'est déjà fait, Monsieur, donc ....
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Message par Invité Sam 23 Avr 2016 - 20:30

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Message par Invité Sam 23 Avr 2016 - 20:34

 Les blagounettes de Chiottesman :

  •  Il était une fois, le petit chaperon rouge qui se promenait dans les bois. Elle aperçois le grand méchant loup derrière un buisson. 
    Elle lui dit : "J't'ai vu grand méchand loup, pis tu m'fais pas peur ! Vas t'en grand méchant loup !"
    Et le loup dit : "Aaahhhh". Puis s'en va.
    Le petit chaperon rouge continue son chemin. Soudain elle aperçoit le grand méchant loup caché derrière un arbre.
    Elle lui dit : "J't'ai vu grand méchand loup, pis tu m'fais pas peur ! Vas t'en grand méchant loup !"
    Et le loup dit : "AaaAAAaaaaahhhh". Puis s'en va.
    Le petit chaperon rouge continue sa route. Tout à coup elle voit le grand méchant loup caché derrière un rocher.
    Elle lui dit : "J't'ai vu grand méchand loup, pis tu m'fais pas peur ! Vas t'en grand méchant loup !"
    Le loup se lève et lui dit : "Mais putain de bordel de merde ! Y'a pas moyen d'chier en paix dans c'te saloperie de bois !?"




La découverte de la douance m'a troublée à vie Smile Maintenant je vais toujours avoir un doute  Very Happy C'est aussi une conséquence de cette découverte. A suivre Smile

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Message par Invité Sam 23 Avr 2016 - 20:39

On me dit dans l'oreillette que je viens peut être de relancer la recherche sur l'étude du gars qui se croyait tout seul et à l'extérieur de sa tête mais qui en fait ne l'était pas.....

C'est ça quand on bouscule l'envers de l'endroit, après on ne sait plus. On est tout retourné, tout "chamboule".

Pété de rire Pété de rire Pété de rire Pété de rire

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 0:10

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Message par jolindien Dim 24 Avr 2016 - 9:43

Et la réciproque
ce que nous voyons en l'autre est une part de nous même
l'échange réciproque, doux pléonasme

jolindien

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 11:37


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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 11:46



En fait là se trouve l'avantage de ne pas être éclectique en zik, tu perds moins de monde .... nouvelle génération.... quand on voit qu'on le salue avec un paquet de Prince de Lu..... j'ai de la chance d'être particulière, je vais continuer à rester vieille ou jeune comme moi jusqu'à la fin de ma vie...

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 12:06

Sois bien, et tais-toi

Régime sans gluten, coachs sportifs et méditation en pleine conscience… La société nous pousse à prendre soin de notre santé. A outrance? C’est ce que pensent deux chercheurs dans un ouvrage brillant intitulé «Le Syndrome du bien-être»

Un beau matin, Carl Cederström allume tranquillement sa cigarette en attendant le bus. Assise sur un banc voisin, son petit chien tenu en laisse, une dame l’apostrophe en lui reprochant d’intoxiquer son animal de compagnie avec sa fumée. Pour le chercheur suédois, enseignant à la Stockholm Business School et spécialisé dans l’étude du contrôle social et de la souffrance au travail, c’en est trop. Ses voisins sont antitabac, ses amis désertent l’heure de l’apéro pour aller au fitness et ses collègues mangent sans gluten tout en méditant… Au secours!
Avec son confrère André Spicer, professeur à la prestigieuse Cass Business School, à Londres, il s’interroge alors sur ce qu’il estime être un «culte du bien-être» (wellness). Le résultat de leur réflexion, paru l’année dernière en anglais, vient de sortir en français aux Editions L’échappée, au sein de la collection «Pour en finir avec», qui «développe des analyses radicales», comme la définit l’éditeur. Son titre? Le Syndrome du bien-être.

Injonction morale

L’ouvrage part d’un constat quelque peu commun: notre société a érigé la santé au rang de valeur primordiale. Il vaudrait mieux arrêter de fumer, diminuer sa consommation d’alcool, manger cinq fruits et légumes par jour, éviter les graisses et cuisiner des aliments sains riches en vitamines. Il faut aussi faire du sport, car c’est bon pour la forme, pour l’équilibre et contre le stress. L’image d’une personne saine et mince qui fait son jogging tous les matins est érigée en modèle, et tous ceux qui n’atteindraient pas cet idéal, notamment les obèses, sont soupçonnés de manquer d’hygiène, d’être paresseux, voire incapables de se prendre en main.
Si, en soi, être en forme et bien dans son corps est un objectif louable, les deux auteurs montrent que la tendance a dégénéré en une forme d’injonction morale dont il devient très difficile de se libérer. Aux Etats-Unis, une douzaine d’universités font désormais signer à leurs étudiants des «contrats de bien-être», dans lesquels ils s’engagent à avoir une hygiène de vie impeccable. Rassurant pour leurs parents, sans aucun doute. Mais dommage pour ces jeunes gens muselés, car ce sont bien les erreurs qui forment la jeunesse, rappelle Carl Cederström. Jean-Paul Sartre aurait-il pensé l’existentialisme en sirotant du thé vert et des biscuits bios?

Merci patron


Ces anecdotes peuvent prêter à sourire. Les deux chercheurs grossissent d’ailleurs le trait en listant le marché très lucratif du bien-être – et souvent «bidon». Il y a ces directeurs des ressources humaines qui se renomment «directeurs du bonheur». Il y a ces coachs de vie qui aident leurs clients à mieux se connaître en caressant des chevaux. Il y a cette consultante star, Martha Beck, auteure du programme «Escape from the man cage», qui lâche les cadres déprimés dans le désert ou la jungle… Mais apprendre à faire un feu ou traquer les bêtes sauvages a un coût non négligeable, qui s’élève parfois à près de 10 000 dollars!
Le monde de l’entreprise est particulièrement touché par cette mode. Tout en poussant les salariés à travailler le plus possible, dans des conditions de plus en plus précaires, les firmes leur proposent des séances de méditation en pleine conscience afin de se détendre, ou leur installent des tapis de course au bureau, pour pianoter sur l’écran tout en perdant des calories. Cette tendance gagne depuis plusieurs années les bords du Léman, où les multinationales encouragent leurs salariés à manger des légumes et pratiquer régulièrement du sport. 
Une hypocrisie totale, expliquent Carl Cederström et André Spicer, qui n’hésitent pas à en référer à Orwell pour décrire ce monde où l’homme doit être le plus performant possible, tout en gardant le sourire. Pour une raison simple: «Un travailleur heureux est un travailleur plus productif»! En Angleterre, l’entreprise suédoise de poids lourds Scania surveille les constantes vitales de ses employés 24h/24. 
Ceux-ci sont pénalisés s’ils ne font pas assez d’exercice et si leur système cardiovasculaire est un peu à la traîne. Il y a quelques jours, la société d’assurance américaine Aetna annonçait fièrement offrir des bracelets connectés Fitbit à ses salariés. «S’ils prouvent qu’ils enchaînent 20 nuits de 7 heures de sommeil ou plus, nous leur offrirons 25 dollars par nuit, plafonnés à 500 dollars par an», a déclaré son PDG Mark Bertolini.
Loin d’être un livre léger, Le Syndrome du bien-être dresse au fil des pages un constat glaçant. Mis sous pression, l’individu se sent coupable s’il ne parvient pas à dompter son corps. Pour les deux chercheurs, le culte de la santé tient de l’ultralibéralisme: l’homme est seul responsable de son état – sous-entendu de ses performances. S’il échoue à mincir, à courir, à se muscler et à faire du yoga, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même.
Une idéologie très dangereuse, insiste Carl Cederström au téléphone. «Car dire cela, c’est oublier que la santé est avant tout une affaire publique et politique, explique le chercheur. Toutes les études montrent que les classes défavorisées ont moins la possibilité de manger sainement. En stigmatisant les obèses, l’Etat ne joue pas son rôle. De même, faire croire aux chômeurs qu’ils peuvent trouver du travail en mincissant, en faisant un joli CV et en suivant des formations contre le stress est un mensonge. 
La vérité, c’est que l’industrie du bien-être est encore un domaine réservé aux riches.» Et de qualifier de «stupide» le projet du républicain Paul Ryan, aux Etats-Unis, qui proposait aux pauvres d’engager des coachs de vie en contrepartie des aides sociales.

Surveiller et punir


A l’échelle de l’histoire, cette évolution est récente. Dans la Grèce antique et pendant le Moyen Age, le bonheur est lié à la vertu, car il ne dépend pas de l’homme mais des dieux. Les philosophes des Lumières marquent un changement d’ère, en relevant pour la première fois que le bien-être est avant tout un accomplissement personnel. Le mouvement s’accentue dans les années 1960, au moment où la psychologie érige le bonheur au rang de valeur ultime. «Quitte à dompter son corps pour y parvenir, comme on nous le fait croire depuis une dizaine d’années», ajoute Carl Cederström.
Très érudit, l’ouvrage qu’il a coécrit avec André Spicer regorge de références savoureuses au cinéma (Matrix), à la littérature (Aldous Huxley) ou à la philosophie (Deleuze sur les «sociétés de contrôle»). Le passage sur le lifelogging (enregistrement de la vie en continu, au moyen d’applications notamment) fait particulièrement froid dans le dos. 
Le fonds d’investissement américain GLG Partners a mis en place un programme qui analyse les heures de sommeil ou l’alimentation de ses traders. Le syndicat des enseignants de Chicago soumet ses membres à un suivi personnalisé les contraignant à surveiller leur cholestérol et à pratiquer une activité sportive, sous peine de quoi ils doivent payer une amende de 600 dollars… S’ils n’étaient pas réels, ces exemples pourraient bien passer pour de la science-fiction. Les auteurs sont implacables: «Surveiller sa vie comme s’il s’agissait d’une véritable entreprise correspond en tout point de vue à la mentalité de l’agent idéal du néolibéralisme.»
Les deux chercheurs ne sont pas les premiers à dresser ce constat. Ils énoncent ouvertement leurs sources d’inspiration, notamment le travail d’Alenka Zupancic sur la «biomoralité». Mais le livre, sarcastique et instructif, offre un grand bol d’air d’anticonformisme. Carl Cederström voit-il une solution à la dérive du bien-être? «Il faut juste que ça s’arrête, conclut-il. Si vous voyez un coach dans votre entreprise vanter les effets de la psychologie positive, dites-lui que c’est du n’importe quoi.» 
La «quête paranoïaque du bonheur» est une fausse piste. Et puis comme ils l’écrivent en conclusion, «vivre, c’est nécessairement faire l’expérience de la douleur et de l’échec, accepter que certaines choses peuvent nous faire défaut et, dans une certaine mesure, apprendre à faire contre mauvaise fortune bon cœur».



A lire

Carl Cederström et André Spicer, «Le Syndrome du bien-être», traduit de l’anglais par Edouard Jacquemoud, Ed. L’échappée, 176 p.
https://www.letemps.ch/societe/2016/04/23/sois-bien-tais-toi





Grain de sable malin qui regarde tomber
Un à un de tes copains au fond du sablier.

Grain de sable certain qui regarde passer,
N'oublie pas d'oublier que toi, tu va passer.

Le tunnel de verre qui s'ouvre sous tes pieds.
Va te faire oublier ton futur, ton passé.

Car le temps, lui n'attends pas,
Non le temps, c'est ce moment là.
Oh, le temps, lui n'existe pas. non, le temps, est ce que tu en feras,
Ce que tu en feras.

Grain de sable bébé, qui fait des gros pâtés,
Avec sable mouillé qu'à laissé ton passé.

Tu attends la main reine qui tournera l'objet.
Tu attends, tu te crois toujours du bon côté.

Le tunnel de verre qui s'ouvre sous tes pieds.
Va te faire oublier ton futur, ton passé.

Le temps, lui n'attends pas.
non, le temps, c'est ce moment là.

le temps, lui n'existe pas.

Non, non, non,

Le temps, est ce que tu en feras.

Ce que tu en feras.(ter)



Passent les minutes et passent les secondes.
Une chanson à finir et qui n'en finit pas,
Tant ce grain qui n'tombe pas pourrait bien être toi



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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 12:13




L'un court le monde, cherche une blonde
L'autre écrit sa vie, dans une chambre sombre
Un autre est magicien, change tout de ses mains
De ce qu'ils font demain, nul ne sait rien

[Refrain] x2 :
Qu'ont-ils en commun
Si ce n'est que rien
Ne leur ressemble

Alors rien ne peux les séparer - les séparer -

L'un court le monde, cherche une blonde
Sa petite était brune, n'attendait rien du monde
Au fond de la chambre sombre, l'autre ne pense pas au nombre
Et quand il fût dehors, ses mots devinrent de l'or

[Refrain] x2

Rien ne peux les séparer

Des ombres perdues dans le désert humain
Des hommes qui marchent lanterne à la main
Des dunes de la vie, ils se voient de loin

L'un court le monde, cherche sa blonde
Sa petite était brune, n'attentait rien du monde
Quand ils se sont croisés, ils se sont reconnus
Sur leur peau était gravée une marque JE SUIS NU
Sur leur âme était gravé, l'espoir dans l'inconnu

Des ombres perdues dans le désert humain
Des hommes qui marchent lanterne à la main

Des dunes de la vie, ils se voient de loin

Des dunes de la vie j'en vois certain



De loin en loin, de loin en loin...

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 12:30

Comment Prince a tenté d’échapper à la toile

Après la mort du héros de Minneapolis, chacun a constaté qu’il avait déserté internet. Face à la dictature du virtuel, il incarnait la revanche du corps

Le raz-de-marée des tweets, des RIP en ligne, l’inflation du chagrin numérique, de l’indignation virtuelle. Il y a quelques mois, c’est Bowie qui mourait. Il y a quelques semaines, un attentat à Bruxelles. Il y a deux jours, la gifle de JoeyStarr à Gilles Verdez dans l’émission Touche pas à mon poste. Internet est un ventre mou, un papier fragile où les émotions provisoires s’impriment et s’intervertissent. Et pourtant, dans le cas de Prince, peu d’images, peu de musique, sous les billets publiés. L’artiste de Minneapolis ne croyait plus en internet.

Revue de presse: RIP Prince
Sa maison de production exigeait de YouTube le retrait systématique de ses clips, de ses performances. Il avait déserté Deezer, Spotify. Et avait vaguement parié sur Tidal, là où les musiciens semblaient avoir repris le pouvoir. Dans cette absence relative, celle d’un visionnaire qui n’avait jamais voulu céder aux règles de sa propre industrie, se jouait sans doute une obsession du contrôle. Au moment où tout devenait gratuit, Prince craignait que plus rien n’ait de valeur.

Lire aussi : «C'était une âme envoyée par Dieu pour changer le monde»

Petites révérences


Jaquelyne Ledent-Vilain était en charge de la promotion pour Warner Europe, le label de Prince. Elle l’a connu dès le début des années 1980. «Connu? C’est beaucoup dire. Il ne parlait pas aux gens de la maison de disques. Il me faisait une petite révérence quand je le rencontrais, à laquelle je répondais par une petite révérence. Il n’a jamais fait aucune promotion pour ses albums. Le mieux que j’aie obtenu, c’est qu’il accepte que des journalistes parisiens s’asseyent à sa table sans pouvoir lui adresser la parole.»

Pourtant, depuis le premier album For You – publié en 1978 – jusqu’à son triomphe international en 1982, avec l’album 1999, peu d’artistes avaient autant bénéficié des largesses de l’industrie que Prince. Warner l’avait soutenu dans la création de son studio Paisley Park, la compagnie lui avait offert un contrat de 100 millions de dollars (alors qu’il avait été proposé 50 millions à Michael Jackson et 60 à Madonna). Selon Ledent-Vilain, le marché du disque compact offrait des moyens sans précédent aux labels. «Mais Prince ne supportait pas que Warner possède ses bandes. Il voulait jouir librement de son œuvre.»

Nettoyage virtuel


Intransigeant vis-à-vis du système, obsédé par sa liberté d’action, Prince crée son propre label, NPG Records. «C’était très difficile de travailler sur ses sorties. Il ne voulait suivre aucun calendrier, il gardait un œil sur tout. Forcément, le clash est arrivé.» 

Au début des années 1990, plusieurs musiciens d’importance commencent à se mêler de production, ils veulent que le gâteau de la pop music soit mieux partagé entre ses différents acteurs et surtout ils se considèrent comme des artistes-entrepreneurs pour lesquels l’industrie n’est qu’un parasite dans le processus créatif. Prince multiple les diversions, se choisit des pseudonymes pour échapper aux contrats et macule sa joue du mot «slave» («esclave») pour interpeller sur la soumission des artistes aux majors. Avant même l’arrivée d’internet, il anticipe la transformation de l’économie de la musique où les concerts constituent désormais l’essentiel des revenus pour un musicien.

A lire aussi: Prince, pourpre est la pluie
Après 1994 et la rupture avec Warner, Prince élabore plusieurs stratégies pour la diffusion de ses albums. Il signe des contrats temporaires avec des majors, comme EMI pour la sortie du triple album Emancipation. En 2004, il offre son disque Musicology avec les billets pour ses concerts, ce qui lui permet de monter artificiellement dans les charts. Trois ans plus tard, son albumPlanet Earth est distribué dans le journal Mail on Sunday pour promouvoir ses spectacles du Super Bowl. D’un promoteur zélé de la nouvelle plate-forme de communication directe qu’offre internet, Prince se mute rapidement en un des critiques les plus virulents de la toile. 

«Internet est dépassé pour les musiciens qui veulent être payés», affirme-t-il à la presse britannique. Débute alors une des entreprises de nettoyage virtuel les plus radicales de son temps. Hier, alors que chacun cherchait de quoi remplir ses murs numériques, nombre de vidéos affichaient la mention «retirée sur demande des ayants droits». Et les sites de streaming, hormis Tidal, fondé notamment par le rappeur Jay-Z, restaient muets. Chez Prince, l’argent et la liberté se répondaient. Il comprenait à quel point sa valeur marchande était seule garante de sa liberté de manœuvre. Et l’économie d’internet, qui rémunère les artistes à coups de centimes, ne semblait pour lui qu’une nouvelle tentative d’asservissement.

Vestige des années 80


En 2007, Jaquelyne Ledent-Vilain est désormais responsable des relations avec les artistes au Montreux Jazz Festival. Elle reçoit Prince dans la coulisse. Il demande qu’une salle de répétition, en face du Palace, lui soit réservée pendant deux jours. Il ne s’y présente que par intermittence, après des heures d’attente de ses musiciens, quand l’inspiration lui vient. Le soir du concert, il offre au festival l’un de ses spectacles les plus incandescents. 

Il y avait en Prince – parce qu’il était capable de remplir un stade en un claquement de doigts – le dernier vestige de la pop star des années 1980, celle qui avait connu la splendeur, les millions, la possibilité de la convenance. «J’espère qu’il pourra exister encore des artistes de l’ampleur de Prince. Ce serait trop triste de penser le contraire.» On apprend aujourd’hui aux musiciens qu’ils doivent donner des interviews, qu’ils doivent aussi inonder les réseaux sociaux de leur présence constante, pour tenter d’exister et donc espérer un jour remplir des salles.

A lire également: Mathieu Jaton se souvient d’un génie mystérieux
Prince était un génie, certes, mais il avait surtout le choix. Il surfait sur une vague mourante. A l’heure de la transparence, du journal intime exposé, à l’heure des tweets et des RIP, il avait pu décider de ne pas jouer le jeu et de maintenir malgré tout son niveau de vie et d’exigence. Les musiciens, aujourd’hui, n’ont probablement plus cette latitude. La seule chose qui nous console? 

Le trésor des disques enfouis dans son coffre-fort et qui ne devrait pas tarder à être exploité par ses héritiers ne connaîtra peut-être pas davantage de fortune que ses albums sortis ces dernières années. A l’heure du MP3, de la compression et des disques durs saturés, à l’heure de la virtualité comme succédané à la présence physique, ce qui manquera seulement, c’est Prince sur une scène. Il était un corps muni d’une guitare brandie. Rien ne remplacera cela.

http://www.letemps.ch/culture/2016/04/22/prince-tente-echapper-toile

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La résistance des toiles d'araignées ne tient pas seulement à celle de leurs fils de soie : en cas de choc, leur architecture permet d'en sacrifier une zone limitée pour préserver l'essentiel, une conception dont pourraient s'inspirer des ingénieurs, selon une étude publiée mercredi. - Prakash Mathema 

La résistance des toiles d'araignées ne tient pas seulement à celle de leurs fils de soie : en cas de choc, leur architecture permet d'en sacrifier une zone limitée pour préserver l'essentiel, une conception dont pourraient s'inspirer des ingénieurs, selon une étude publiée mercredi.

"Cela permet à l'araignée de réparer plutôt que de reconstruire complètement", soulignent les chercheurs dans la revue scientifique britannique Nature. Car construire une toile demande une énergie que l'araignée ne peut se permettre d'y consacrer souvent.

La force et la résistance de la soie avaient déjà été vantées, mais ses autres avantages au sein d'une toile d'araignée "restaient inconnus", relève Markus Buehler (Massachussets Institute of Technology, Etats-Unis) qui a dirigé ces recherches.
Associant observations sur le terrain et simulations sur ordinateur, son équipe a analysé la structure de la toile d'araignée et sa réaction à différents stress, comme la chute d'une brindille ou une tempête.

Par rapport à leur poids, les fils d'araignées "sont plus solides que l'acier et plus résistants que le Kevlar", rappelle le Pr Buehler dans un communiqué du MIT.
Les toiles d'araignées que l'on trouve dans les jardins et les garages sont faites de plusieurs types de soie, dont deux sont importants pour l'intégrité de cette construction : les fils visqueux et élastiques qui spiralent du centre vers l'extérieur de la toile et servent à capturer la proie, et les câbles en soie dure et sèche qui rayonnent depuis le coeur de la toile.

La soie de ces câbles, dotée d'une structure moléculaire qui lui confère à la fois solidité et flexibilité, joue un rôle crucial dans les propriétés mécaniques de l'ensemble de la toile.

En cas de perturbation importante, toute la toile réagit. Mais l'impact est atténué différemment par chaque type de fil. Lorsqu'un câble radial est touché, la toile se déforme davantage que lorsqu'il s'agit d'un fil de la spirale.

Quel que soit le type de fil qui rompt, victime d'un grand stress mécanique, c'est le seul fil qui rompt, le reste de la toile est préservé, selon les chercheurs.

La nature des protéines de la soie renforce cet effet, en alternant phases où elle joue de son élasticité, durcit et absorbe le choc, avant que les frottements entraînent la rupture.
Dès que le fil est rompu, la toile retrouve sa stabilité, même lors de simulations impliquant des vents de la force d'un ouragan.

Les chercheurs suggèrent aux ingénieurs de s'inspirer de ce qui fait la résistance des toiles d'araignées, afin de limiter les dégâts en cas de contraintes extrêmes.

Les innovations de la nature ont déjà servi de modèle pour créer des fermetures Velcro imitant la fleur de Bardane ou des adhésifs puissants en s'inspirant des pattes du Gecko.
http://www.20minutes.fr/sciences/871608-20120201-resistance-toiles-araignees-tient-fils
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Aliment T son fil sur la toile pour la résistance.

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Un peu trop loin 
De toi pour être bien 
Et trop de liens 
Pour aller bien loin 
Si j'ai besoin de rester seul, enfermé 
C'est que je cherche quelque part à retrouver 
Une idée franche qui ne coupe plus 
En tranches, la vie, à coups 
De sous-entendus 

Un peu trop loin 
De toi pour être bien 
Et trop de liens 
Pour aller bien loin 
Si j'ai besoin d'aller fouiner tout à coup 
Dans les rues sombres où attendent les loups-garous 
Pas de choix, j'irai jusqu'au bout 

Me disperser en millions de milliers 
Si j'ai besoin de te téléphoner 
A midi à minuit je veux te retrouver 

Ce que tu m'a manqué, tu m'as manqué 
Mes escapades, mes dérobades 
M'ont encore déchiré 

Un peu trop près 
Un peu trop distrait 
Et trop d'attrait 
Pour ce que je fais 
Moitié ouverte, moitié fermée 
Ma double vie m'oblige a osciller 
Ma double vie m'oblige à oublier 
Les verres de contact qu'on veut me poser 

Un peu trop loin 
De toi pour être bien 
Et trop de liens 
Pour aller bien loin 
Un peu trop loin 
De toi pour être bien 
Et trop de liens 
Pour aller bien! 





"Patron,un whisky - Ça marche!"
66 heures à écumer les bars
66 heures que je broie du noir
Je n'aime pas vivre à Paris sans toi.
Mort de faim, mort de froid
Je me demande ou me mène tout ça
Ce que je sais, c'est que sans toi, tout va mal.


{Refrain:}
Je n'aime que toi
T'es mon étoile
J'en ai ma claque de ces histoires-là.
La belle au bois  n'est pas si bonne que ça
Quand elle n'est pas là, je ne pense qu'à toi
Cette drôle de vie me fait faire n'importe quoi.


Et si un jour tu repasses par ici
Je t'aimerai,te donnerai ma vie
T'es dans mon cœur,dans ma peau,dans ma tête et mes veines
Et tu m'aimes-t'es la plus belle.


{Refrain:}
Je n'aime que toi
T'es mon étoile (à matelas)
J'en ai ma claque de ces histoires-là.
"Patron! un autre whisky- Encore un"

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 13:05




se mettre au chaud

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 13:45

LA NORMALITE 

INTRODUCTION 

La normalité est l'une des ces notions en apparence claires pour tout le monde, mais qui se complexifient de façon incroyable dès que l'on mobilise un ou deux neurones pour tenter de les définir, ce qui ne nous empêche absolument pas de les utiliser à longueur de journées. Nous qualifions tous certaines personnes de "différentes", "d'anormales", de "folles", etc etc. Et pour la plupart d'entre nous, ça n'est finalement pas très grave, mais pour un médecin ou un psychologue par exemple… le problème est quand même nettement plus important ! 

"C'est quoi être Normal ? Qu'est-ce qui est "normal", qu'est-ce qui est "pathologique" ?

 QUELQUES APPROCHES : Approche statistique : Elle est sans doute l'approche que nous utilisons le plus couramment. On considère qu'un comportement, un goût, une croyance, une caractéristique etc. est normal(e), si il ou elle est partagé(e) par la majorité de la population. Si cette définition peut nous sembler tout à fait efficace la plupart du temps pour placer des personnes dans les cases de "normales" ou "anormales" ses limites n'en sont pas pour autant moins vite atteintes. 

QUETELET, au 19ème siècle a tenté d'appliquer la courbe de Gauss aux hommes. Cette approche devait permettre d'écarter la subjectivité des jugements, pour s'appuyer sur des données bien réelles, chiffrables. 

Au centre de la courbe, au sein de la majorité, se trouve selon QUETELET l'homme "normal", "standard". Inclure dans la majorité de nouvelles personnes, en s'écartant du centre de la courbe, revient, dans la réalité, à inclure des personnes possédant des caractéristiques plus ou moins déviantes de ce qui est considéré comme "l'individu standard". On met ainsi en évidence le défaut de l'approche statistique : qui inclure et qui exclure ? Qui peut-on considérer comme normal ? Tout le problème est en fait de définir le point où, lorsque l'on s'écarte de la moyenne, on quitte la normalité pour rentrer dans l'anormalité. On pourrait être tenté de considérer que seuls les individus "extrêmes" (c'est à dire aux extrémités gauches et droites de la courbe de Gauss, parmi les 5% d'individus extrêmes) sont "anormaux". 

Mais être extrême n'est pas forcément une mauvaise chose. Un exemple simple : le QI. Etre très au-dessus de la moyenne est plutôt positif, au contraire, être bien en-dessous est nettement négatif. Pour compliquer encore les choses, une personne peut se trouver clairement dans une zone "pathologique" mais être très bien adaptée socialement ou dans certaines occasions. Peut-on, en ne prenant qu'un aspect de la personnalité d'une personne, la classer comme normale ou anormale ? Sans entrer dans les détails, les paranoïaques par exemple, peuvent tout à fait exercer un métier, tout comme les états-limites, les névrosés et pourquoi pas les psychotiques… 

Le cinéma offre de belles illustrations : pensez à Dustin Hoffman dans "Rain Man" de Barry Levinson : il est autiste, n'est pas vraiment bien adapté à la vie sociale, et pourtant, vous le mettez dans un casino ou devant un annuaire… et le voilà exceptionnel ! Tom Hanks dans "Forrest Gump", de Robert Zemeckis : dans l'armée il est un héros, au ping-pong un champion international, dans les affaires… un milliardaire. Et pourtant il est "juste en dessous de la moyenne"… comme on dit : "différent". 

Vous pensez que ce ne sont que des fictions : alors pensez à John Nash… (Russel Crowe dans "A beautiful Mind". Je ne veux pas gâcher le film à ceux qui ne l'ont pas vu, mais rappelez-vous qu'il a tout de même reçu un prix Nobel d'Economie…) Approche sociale : Elle est assez proche de l'approche statistique, sauf que la définition de la norme est faite par les acteurs du système social (vous et moi), et qu'elle est donc nettement emprunte de subjectivité. Edouard ZARIFIAN présente le problème dans le cas de la maladie mentale ainsi : "Au fond, la folie est toujours définie par un autre, jamais par soi-même(…) On est toujours le fou des autres, de la société, ou de son mandataire : le psychiatre." 

On peut dire qu'il en va de même pour l'anormalité en général. Selon la théorie de la norme sociale, le comportement qui s'écarte de tout ce qui est conçu comme un comportement modal (c'est à dire "majoritaire", "standard", pour ne pas dire "idéal") est considéré comme anormal, contre-nature, répréhensible moralement, et parfois même comme l'expression d'une maladie. Ici le terme de "majoritaire" est d'ailleurs purement artificiel, et ne reflète pas nécessairement la réalité. Le problème est que la définition de la norme est par conséquent extrêmement variable selon l'époque et la société. Pour citer à nouveau ZARIFIAN : "Mais où est l'étalon référence ? Il n'existe pas de norme en soi, mais seulement un consensus du groupe culturel sur ce qui est comportement normal et ce qui est comportement déviant." 

Quelque exemples parmi les plus frappant durant le siècle dernier : l'homosexualité ou la masturbation. En 1914, la masturbation était encore considérée comme une pratique nuisible à éliminer dès sa découverte, quitte à aller jusqu'à la contention. En 1928, on s'est rendu compte que les bébés découvraient très vite les sensations agréables venant de leurs organes sexuels. On reconnaît que la contention n'est pas bonne, et qu'au contraire, elle peut fixer l'attention de l'enfant sur la masturbation. On recommande donc, lorsque ce comportement se présente, de détourner l'attention de l'enfant sur d'autres sujets. Et finalement, à partir de 1963, on considère que la masturbation n'a rien de mauvais, et qu'en grandissant, l'intérêt va se déplacer du corps propre vers le monde intéressant qui entoure la personne. De la même manière, l'homosexualité n'a été reconnue que récemment comme une manière de vivre sa sexualité, perdant dans le même temps son étiquette de "trouble". Pour en revenir à l'approche sociale, il suffirait donc de paraître normal aux autres, ou d'être bien adapté socialement, pour être "normal". 

Et bien… non (forcément !) WINNICOTT a décrit ce que l'on appel les personnalités en "faux-self". Le "faux self" correspond à tout ce qui, chez une personne, est en "toc" ou faux-semblant. Il est comme une "couche artificiellement superposée" à la personne, sur laquelle se trouveraient tous les comportements socialement désirables. Il fonctionne comme protection contre l'angoisse et les agressions mais il est aussi révélateur d'un déséquilibre profond. Le vrai "self" représente par opposition la part vivante, spontanée, inventive de l'individu. 

Cette protection a un caractère très artificiel. Les individus fonctionnant en "fauxself" paraissent "trop bien adapté", ce qui ne gêne absolument personne dans la société, mais ne témoigne pas pour autant de la bonne santé de la personne, de la même manière qu'un masque cache les défauts mais ne les fait pas disparaître pour autant (éventuellement un exemple de bonne adaptation "à priori" : le livre "American Psycho" de Bret Easton Ellis). Enfin, le danger inhérent à cette approche sociale, vous l'aurez compris, est que n'importe qui peut définir ce qu'est la normalité, selon sa propre appréciation. Pour citer BERGERET : " Si la "normalité" devient relative à un idéal collectif, on ne connaît que trop les risques courus, même par des majorités, dès qu'elles se trouvent réduites au silence par ceux qui se croient ou s'adjugent la vocation de défendre par la force ledit idéal." Il ne vous faudra pas bien longtemps pour trouver des exemples dans l'histoire. 





Approche "absence de pathologie" : BUSS a proposé une définition de la pathologie selon les trois critères d'inconfort, de bizarrerie et d'inefficacité. L'inconfort, c'est ce qu'exprime la personne verbalement, l'état de souffrance qu'elle vit et sa détresse personnelle. La bizarrerie est décrite par l'entourage. C'est la déviation par rapport aux standard acceptés de comportements. Il y a donc une notion de déviance sociale, de comportement exceptionnel, extrême, inhabituel, et persistant dans le temps. L'inefficacité, ce sont les conséquences des troubles mentionnés par la personne elle-même et par les personnes qui l'entourent. C'est le "handicap psychique", c'est-à-dire l'incapacité d'une personne à faire certaines choses qu'à priori ses compétences et ses capacités rendraient possible. 

Cette approche a le mérite de combiner la perception que la personne a d'ellemême, et la perception que les personnes ont d'elle. Mais ces deux perceptions ne sont pas nécessairement consensuelles. Si une personne présente des troubles, elle ne se ressent pas nécessairement dans un état d'inconfort. (Si vous souhaitez avoir des exemples, je vous renvoie au texte que nous mettrons prochainement en ligne, et qui aura pour titre (et tout est dans le titre Smile "Quand la maladie peut être un bienfait, et la normalité devenir une maladie". Vous y trouverez des exemples extraits de l'ouvrage d'Oliver SACKS : "l'homme qui prenait sa femme pour un chapeau".) Et inversement, si une personne ne présente aucun trouble, aucun symptôme, en apparence (les personnalités en faux-self là encore), cela ne signifie pas pour autant que la personne se ressent dans un état de bien-être. 

AUTRES POINTS DE VUE SUR LA MALADIE... 

La notion de "normalité" ne va pas, en psychologie ou en médecine au moins, sans être accompagnée de celle de "pathologie". Plutôt que de tenter de vous introduire cette notion également, nous vous proposons quelques citations, destinées à vous présenter de manière ludique un point de vue finalement lui-même sujet à réflexion : la maladie existerait-elle sans médecins ? ... la manière la plus efficace de vaincre la maladie est encore de se débarrasser des médecins. 

Jacques FERRON - Bérenger : Vous avez tort de ne pas croire à la médecine. 

- Jean : Les médecins inventent des maladies qui n'existent pas. - Bérenger : Cela part d'un bon sentiment. C'est pour le plaisir de soigner des gens. Eugène IONESCO Oh ! je soutiens un combat contre quatre médecins. S'il en vient un cinquième, je suis mort. Jean-Marie VIANNEY, dit le saint curé d'Ars Une pomme par jour éloigne le médecin, pourvu que l'on vise bien. 

Sir Winston Leonard Spencer CHURCHILL 

EN CONCLUSION Nous avons essayé de vous présenter quelques approches qui nous ont semblées particulièrement intéressantes et sujettes à réflexion (le choix des approches est purement subjectif). La normalité en elle-même ne veut rien dire. Elle est toujours définie par rapport à un référent. C'est ce référent qui est variable. Si personne ne peut vraiment définir ce qu'est la normalité, cela devrait aboutir à plus de tolérance. Mais il est assez curieux de voir comme aujourd'hui la tolérance est sélective. Si personne ne fuira devant une personne qui raconte avoir fait une dépression, l'image des schizophrènes par exemple reste extrêmement négative. 

On tolèrera moins un comportement excentrique chez une personne d'apparence physique "normale" que chez une personne trisomique. On pourrait même dire aujourd'hui que les médias rendent certaines pathologies "à la mode" : ces derniers mois, les reportages sur les TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs) ont fleuris, avec témoignages, images, récits à l'appui, permettant à chacun de se faire sa propre théorie naïve sur ce qu'est un névrosé, oubliant par la même occasion que les mêmes pathologies ont des expressions très différentes à la fois selon les personnes, mais aussi chez une même personne, dans différentes circonstances (pathoplasticité). 

Alors la normalité est-elle un affaire de société, de médecins, de chiffres, d'opinion, de bien-être personnel ou d'équilibre social… un peu de tout cela sans doute. Peut-on définir une normalité absolue, ou existe-t-il une "normalité personnelle" pour chacun, une sorte d'équilibre propre aux personnes et indépendant du reste, mais permettant au final un bon équilibre général des sociétés ? Pourquoi pas ? 

Est-il important de tenter de définir la normalité : oui ? Pour creuser la question... Edouard ZARIFIAN les jardiniers de la folie Editions Odile Jacob, 1988. (Introduction et chap. 2) : une réflexion intéressante et ludique, parsemée des opinions et billets d'humeur de l'auteur sur de nombreux sujets. Jean BERGERET la personnalité normale et pathologique 3ème édition. DUNOD, Paris, 1996. (Chapitre 1) : plus technique mais de nombreuses réflexions très intéressantes, notamment sur le "point de rupture" entre le normal et le pathologique. 

Oliver SACKS L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau Editions du Seuil, Coll. Points Essais, 1988. Donald W. WINNICOTT 
Conversations ordinaires Editions Gallimard, Coll. Connaissance de l’Inconscient, 1988. Pour le plaisir... Bentley LITTLE l'ignoré Editions POCKET. Coll. Terreur, 2001 : l'histoire d'un homme tellement "normal"… qu'il en est devenu invisible. Finalement une réflexion romancée intéressante sur ce que c'est qu'être "normal" ou "standard". Bret EASTON ELLIS American Psycho Editions Seuil, Coll. Points, 1997 : un jeune homme parfaitement adapté, brillant, fréquentant les bons endroits, et qui se métamorphose la nuit en violeur, bourreau et meutrier. Plusieurs films à dont : RAIN MAN - de Barry Levinson FORREST GUMP - de Robert Zemeckis A BEAUTIFUL MIND ("un homme d'exception") - de Ron Howard A lire aussi, l'article "Quand la maladie peut-être un bienfait, et la normalité devenir une maladie", un autre article de la psychobranche pour continuer la réflexion... © http://Psychobranche.free.fr

http://psychobranche.free.fr/PDF/MAP/normalite.pdf

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INTRODUCTION 

« Parano », « hystérique », « mégalo », « maniaque », « pervers », « maso », « sado-maso » sont des termes utilisés dans le langage courant, souvent connotés négativement. Or, ces termes désignent en psychopathologie des modes de fonctionnement psychique particuliers, précis et complexes dont souffrent certains patients. La psychopathologie, « science de la souffrance psychique » est l’étude des troubles psychiques ; elle cherche à comprendre l’origine (étiologie) et les mécanismes de ces troubles. Ainsi définie, la psychopathologie entretient un lien certain avec la psychologie clinique, la médecine et la psychiatrie, puisque ces différentes disciplines étudient également l’esprit humain. 

Toutefois, ces approches divergent sur plusieurs points. 1. Psychologie clinique - psychopathologie La psychologie est la connaissance de l’âme humaine, considérée au départ, dans une première définition ancienne, comme une partie de la métaphysique. Puis la psychologie est devenue l’étude scientifique des phénomènes de l’esprit, de la psyché, de la pensée caractéristique de l’homme, conscient de sa propre existence. La psychologie est ainsi, au départ une émanation de la philosophie. 

La psychologie clinique, née après la seconde guerre mondiale, est un des domaines de la psychologie ; elle s’applique à des conditions concrètes, qui ont pour l’être humain des fonctions; la psychologie clinique va dégager le sens de ces fonctions; la psychologie clinique va analyser une conduite, c’est-à-dire la décrire en détail par un jeu subtil de recoupements, de regroupements, afin d’en faire apparaître le sens. 

La psychologie clinique est une sous discipline de la psychologie qui a pour objet l’étude, l’évaluation, le diagnostic, l’aide et le traitement de la souffrance psychique, quelle qu’en soit son origine (maladie mentale, dysfonctionnement, traumatisme, événements de la vie, malaise intérieur, …). Elle inclut la psychopathologie (pathologie mentale) mais pas forcément. 

Elle a pour objet premier les conduites humaines, hors psychiatrie, qui correspondent à des dysfonctionnements, aux effets des conflits, puis à tous les secteurs de la conduite humaine, qu’elle soit adaptée ou inadaptée. Elle se fonde sur des méthodes particulières, des techniques d’observation qui peuvent inclure : l’anamnèse d’un sujet (c’est l’ensemble des informations sur le passé du patient nécessaires au praticien pour établir son évaluation), l’observation des comportements, l’analyse du discours, les échelles d’évaluation, les tests intellectuels, les tests de personnalité, les questionnaires, l’étude de cas, des entretiens, etc. 

02. Introduction 30/11/04 14:20 Page 7 Ses domaines d’application sont diversifiés : compréhension de l’enfant, de l’adolescent ou de l’adulte, psychologie clinique dans le milieu judiciaire, hospitalier, etc. « Clinique » vient du grec cliné qui veut dire « lit » ; au départ c’est en médecine l’enseignement de l’art médical donné du lit du malade et les connaissances acquises de cette manière. 

La psychologie clinique retient de son étymologie le contact avec le patient, le rôle de l’observation, mais elle veut aussi appréhender le subjectif, la singularité du sujet, replacer les éléments observés dans l’histoire du patient et dans sa subjectivité. Sigmund Freud (1856-1939) évoque le terme de « psychologie clinique » dans une lettre à Fliess du 30.01.1899 : « Maintenant, la connexion avec la psychologie […] sort du chaos; j’aperçois les relations avec le conflit, avec la vie, tout ce que j’aimerais appeler psychologie clinique ». 

En France, l’édification d’une théorisation de la psychologie clinique a d’abord été faite par D. Lagache, philosophe, psychiatre, et psychanalyste. Pour lui, la psychologie clinique a pour objectif : d’envisager la conduite d’un être humain dans sa perspective propre, de relever fidèlement les manières d’être d’un être humain aux prises avec une situation, de chercher à en établir le sens, la structure, la genèse. Lagache s’appuiera sur la psychanalyse, les symptômes ayant une signification, une intelligibilité. Toutefois, la psychologie clinique n’est pas la psychanalyse ; la psychanalyse est une des théories qu’on peut adopter quand on est psychologue clinicien, mais ce n’est pas la seule. La psychanalyse est définie par Freud comme un procédé pour l’investigation des processus mentaux, inaccessibles autrement; c’est une méthode fondée sur cette investigation pour le traitement des troubles particuliers (par exemple les troubles névrotiques) et c’est aussi une série de concepts dégagés de cette pratique d’investigation et de soins, qui s’accroissent petit à petit pour constituer une discipline scientifique. 

Basée sur l’interprétation du transfert, elle met à jour l’inconscient, qui est le sens latent des phénomènes psychiques ; derrière le vécu observable, quelque chose échappe au sujet lui-même : c’est l’exemple du lapsus, de l’acte manqué (Freud S., Psychopathologie de la vie quotidienne, Payot, 1967). La psychanalyse est une méthode capable d’investiguer l’inconscient, d’établir le sens latent des phénomènes psychiques qui est à trouver derrière ce qu’on croit être le hasard. La psychanalyse traite de la problématique des désirs, les déplacements de ces désirs, leur force, leurs conflits etc..

 La psychopathologie est un des autres domaines de la psychologie ; c’est l’étude de la maladie mentale, du trouble mental. Elle appartient ainsi en même temps à la psychiatrie, la psychiatrie étant une spécialité de la médecine dont l’objet est l’étude et le traitement de la maladie mentale. La psychopathologie a pour objet les déviances de la personnalité, les désordres pathologiques de la personnalité et du comportement. 8 • Les bases de la psychopathologie 
02. Introduction 30/11/04 14:20 Page 8 

2. Notion de normalité La notion de « normalité » est dangereuse dans certaines circonstances et à certaines époques. L’histoire internationale est riche en illustrations et en abus cruels produits au nom d’une pseudo-normalité. Si la notion de normalité n’est pas neutre, il n’existe toutefois pas de notion simple de la normalité. La question de la norme et du normal renvoie soit à des statistiques, soit à des règles, soit à des normes ou encore à un idéal. 

a) Normalité statistique Puisque les individus présentent des conduites diversifiées et hétérogènes, peuvent être considérées comme normales les conduites de la majorité ou d’une moyenne obtenue dans une population donnée. La « normalité » statistique se réfère à un pourcentage majoritaire de comportements par rapport à une moyenne statistique. Le normal concerne la majorité des sujets d’une population donnée tandis que le pathologique renvoie aux extrémités et aux déviants par rapport à une moyenne. Lorsque la normalité est définie en fonction d’une majorité, donc d’un nombre, la situation de la minorité peut devenir problématique. Ainsi, certaines communautés minoritaires furent dans le passé réprimées voire supprimées, avant d’être aujourd’hui intégrées dans les variations de la normale. L’autre critique qui peut être émise par rapport à la normalité statistique concerne le choix de la frontière entre le normal et le pathologique : cette limite est de fait, artificielle et arbitraire. En conséquence, réduire le normal à la normalité statistique et le pathologique au déviant n’est pas satisfaisant ni sans danger. 

b) Normalité idéale La normalité idéale désigne une perfection à laquelle l’idéal collectif aspire. Dans ce cas, la « normalité » est définie par rapport à un idéal, un absolu, une perfection ou une utopie. La norme peut être parentale, groupale, institutionnelle ou politique. Quand la « normalité » est définie en fonction d’un idéal collectif, les risques sont nombreux dans la mesure où cette définition peut réduire l’équilibre psychologique au conformisme social. Ainsi, est normal tout ce qui est conforme ; devient pathologique tout ce qui n’est pas conforme. Or, il est impossible de préconiser un respect aveugle de toute règle en toutes circonstances puisque la règle sociale évolue.

 Introduction • 9 02. Introduction 30/11/04 14:20 Page 9 

c) Normalité fonctionnelle La normalité fonctionnelle ne compare pas l’individu par rapport aux autres mais par rapport à lui-même. L’individu devient la norme. Le normal est le fonctionnement optimum pour l’individu par rapport à ses caractéristiques psychologiques propres. La normalité, ici, est discutée en fonction des réalités profondes et propres à chaque personnalité. Avant les travaux de S. Freud, les aliénistes considéraient d’une part, les gens dits « normaux », d’autre part, les « malades mentaux ». Les travaux de S. Freud et les recherches contemporaines ont démontré qu’une personnalité « normale » peut connaître à un moment de son existence un épisode psychopathologique particulier et qu’inversement, une pathologie bien traitée et traitée tôt, peut revenir à la « normalité ». Actuellement, on n’oppose plus les « normaux » aux « malades mentaux ». 

La majorité des psychopathologues considèrent qu’il existe un continuum entre les différents modes de fonctionnement psychique et il serait erroné de ne s’arrêter qu’aux manifestations extérieures, à l’état manifeste ou au mode apparent de fonctionnement psychique. J. Bergeret considère que l’individu « bien portant », n’est ni l’individu qui se proclame bien portant ni le malade qui s’ignore. Le « bien portant » est – un individu qui n’a pas rencontré de difficultés supérieures à ses facultés affectives, adaptatives et défensives, – un individu conservant des fixations conflictuelles comme tant d’autres, – un individu qui se permet un espace de jeu psychique. 

d) « Normativité » G. Canguilhem (1966) a mené une réflexion sur le normal et le pathologique l’amenant à proposer la notion de normativité : un individu sain est celui qui peut tomber malade et se rétablir ; c’est un individu capable d’instaurer de nouvelles normes de fonctionnement dans des contextes différents. Cette ligne de réflexion conduit à définir la santé mentale non par l’absence de maladie ou par un nombre réduit de symptômes, mais par des capacités de changement et d’adaptation à des situations nouvelles. 3. La notion de structure Chaque individu s’organise selon une structure psychique ; un certain nombre d’auteurs, en particulier Jean Bergeret, distingue les trois grandes structures ou organisations suivantes : – La structure névrotique concerne une organisation fantasmatique centrée autour du complexe d’Œdipe et le respect du principe de réalité. 

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L’organisation névrotique rend compte de l’intégration de la problématique œdipienne. Elle est caractérisée par l’existence de conflits intra-psychiques. Le type d’angoisse dominant est l’angoisse de castration. – La structure psychotique prend son départ au niveau des frustrations très précoces qui ne permettent pas d’atteindre le niveau d’élaboration psychique de la structure névrotique. Le conflit sous-jacent se joue entre la réalité et les besoins pulsionnels bruts. Le type d’angoisse prévalent est l’angoisse de morcellement. – Les astructurations ou fonctionnements limites: le sujet n’a ni une structure névrotique ni une structure psychotique. 

Son fonctionnement psychique est plus ou moins à la limite du fonctionnement névrotique ou du fonctionnement psychotique. La problématique centrale concerne l’angoisse de perte de l’amour de l’autre. Le type d’angoisse est l’angoisse de « perte d’objet ». Chaque individu présente un type de fonctionnement psychique privilégié se situant dans l’une ou l’autre de ces trois grandes entités, sans être « malade » pour autant. S. Freud compare la structure mentale à un bloc minéral cristallisé. Si on laisse tomber à terre un corps cristallisé, il se brise. Toutefois, il ne se brisera pas au hasard. Le cristal va se casser selon – des lignes de cassure préétablies, constantes, – selon des lignes de clivage propres à la structure interne du minéral. Ces lignes, bien qu’invisibles de l’extérieur, existent à l’intérieur de la matière. Les lignes de clivage sont visibles lorsque le cristal se casse ou s’il est observé au microscope. S. Freud pense qu’il en est de même pour la structure mentale. 

Le psychisme individuel s’organise selon des lignes de force, selon des lignes de faiblesse, lignes intérieures, originales, complexes, propres à chaque psychisme. J. Bergeret montre ainsi qu’il suffit d’un examen minutieux ou d’un événement susceptible de rompre l’équilibre antérieur pour que soient retrouvées les lignes de clivage, les lignes de soudure entre les éléments. La cure psychanalytique permet entre autres, l’examen approfondi de cette structure. 

4. Le caractère Le caractère représente l’aspect extérieur de la personnalité sur le plan affectif et sur le plan du comportement. Le caractère est défini par D. Widlöcher et M. Basquin (1968) comme « l’ensemble des traits gravés observables qui, chez un individu ou dans un groupe, définissent une manière habituelle de se comporter dans un certain type de situation ou vis-à-vis de certains objets ». 

Introduction • 11 02. Introduction 30/11/04 14:20 Page 11 

Le caractère représente pour J. Bergeret (1974) l’émanation dans la vie relationnelle de la structure de base de la personnalité. 5. Symptôme, sémiologie, diagnostic et psychogenèse L’approche psychopathologique prend en compte classiquement quatre dimensions s’attachant au symptôme, à la sémiologie, au diagnostic et à la psychogenèse. – Le symptôme Le Petit Robert propose la définition suivante du terme médical de symptôme : « Toute manifestation spontanée d’une maladie, qu’elle soit perçue subjectivement par le malade lui-même, comme une douleur ou un vertige (symptôme subjectif), ou qu’elle puisse être constatée par un observateur (symptôme objectif appelé couramment signe) » (Manuila et al., 1992). Certains auteurs différencient signe et symptôme, en désignant par signe la manifestation objective, perceptible d’un état pathologique et par symptôme les plaintes subjectives du patient. Les auteurs du Manuel Diagnostique et Statistique des Maladies mentales (Diagnostical and Statistical Manual of Mental Diseases, D.S.M.) précisent que, si selon certaines acceptions, le terme de symptôme est « limité aux plaintes subjectives, il inclut les signes objectifs d’un état pathologique ». La théorie freudienne offre une signification différente, « active » du symptôme. 

En effet, selon la perspective psychanalytique, le symptôme comporte une dimension inconsciente. Le symptôme devient la traduction d’un conflit psychique, induisant éventuellement une désadaptation plus ou moins importante. Il ne peut signer à lui seul le type de structure ou d’organisation psychique du sujet. – La sémiologie Le terme de sémiologie en Sciences Humaines a été proposé par de Saussure (Cours de linguistique générale) comme science des signes. Pour éviter la confusion entre sémiologie linguistique et sémiologie médicale, le terme de sémiotique désigne la sémiologie linguistique. La sémiologie est l’observation minutieuse des signes et des symptômes d’un état pathologique. 

La phase sémiologique est consacrée à l’étude des manifestations cliniques d’un dysfonctionnement. Au cours de l’examen sémiologique, sont analysé l’éprouvé subjectif et les manifestations extérieures du vécu du patient, c’est-à-dire son comportement. Sachant que chaque patient a son histoire, son vécu, sa souffrance, sa vérité psychique et son vécu subjectif, le clinicien va donner un sens aux observations sémiologiques en prenant en considération l’histoire du sujet et en intégrant les signes et les symptômes dans une démarche dynamique. 

12 • Les bases de la psychopathologie 02. Introduction 30/11/04 14:20 Page 12 S. 

Freud nous a appris que le symptôme est dans un rapport étroit avec l’ensemble de la personnalité consciente mais surtout inconsciente du sujet. Les théories psychanalytiques proposent une conception dynamique de la vie psychique en fonction de l’histoire infantile, en fonction des stades du développement libidinal de l’individu et de leurs points d’achoppement. Faire un catalogue de signes serait figer une situation, contrairement à la démarche dynamique qui consiste à replacer le symptôme dans l’histoire familiale et personnelle du sujet. Les symptômes et les signes sont de véritables langages à déchiffrer en vue d’établir un tableau clinique. La sémiologie peut donc être définie comme « l’étude des signes, des manifestations cliniques dotées de significations (semaïno : je signifie) » (P. Dubor, in J. Bergeret, 1972). – Le diagnostic Le diagnostic est essentiellement une hypothèse. En aucun cas, le diagnostic n’est une affirmation définitive ou un étiquetage irréversible. Le diagnostic reste ouvert à la discussion, à la remise en question, voire au démenti. 

Le diagnostic comprend l’indispensable appréciation des perspectives de changement psychique. Le clinicien valide ou infirme son hypothèse diagnostique en se posant les questions fondamentales suivantes: – Comment le patient gère-t-il l’angoisse ? – Quels sont les mécanismes de défense mobilisés par le patient ? – Comment le sujet répond-il à l’expression conflictuelle de son désir ? – Comment le sujet gère-t-il ses rapports à l’autre et ses rapports à la réalité? La nature de l’angoisse, le mode de relations objectales, les principaux mécanismes de défense, le mode d’expression habituel du symptôme constituent les étapes indispensables à l’élaboration d’une hypothèse diagnostique concernant un mode de fonctionnement mental. 

En effet, « le diagnostic vise le “Comment” (forme) et non le “Quoi” » (K. Schneider). – La psychogenèse Cette phase consiste à chercher dans l’histoire personnelle du patient les éléments susceptibles de comprendre les difficultés psychiques actuelles du sujet. Évoquer une pathologie particulière repose sur la démarche consistant à – repérer le tableau clinique, – repérer l’évolution possible des difficultés, – expliciter l’étiologie ou l’origine du trouble, – proposer le traitement approprié qui peut aller d’un traitement médicamenteux à une prise en charge psychothérapique d’orientation psychana

Introduction 

• 13 02. Introduction 30/11/04 14:20 Page 13 lytique, cognitive, individuelle, familiale, groupale etc. Ces éléments d’analyse sont interrogés à la lumière du vécu subjectif du patient ; le psychologue clinicien cherche à comprendre avec le patient et éventuellement sa famille, le sens de la souffrance exprimée qui s’inscrit dans le système de représentations propre au sujet quant à son rapport au monde, à l’autre, quant à son organisation structurelle de personnalité et à son histoire personnelle et familiale. Ces différentes étapes ne sont possibles que dans le cadre d’une pratique professionnelle recourant à toutes les méthodes de la psychologie clinique : entretien approfondi, bilan psychologique, suivi thérapeutique.

http://www.numilog.fr/package/extraits_pdf/e27975.pdf

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http://www.geopsy.com/psychologie/la_personnalite_normale_et_pathologique_divers.pdf

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http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/0401-LAZZARATO-FR-2.pdf

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"On perdrait son temps à détailler tout ce qu’il y a d’agonisant dans les rapports sociaux existants. On dit que la famille revient, que le couple revient. Mais la famille qui revient n’est pas celle qui s’en était allée. Son retour n’est qu’un approfondissement de la séparation régnante, qu’elle sert à tromper, devenant elle-même par là tromperie. Chacun peut témoigner des doses de tristesse que condensent d’année en année les fêtes de famille, ces sourires laborieux, cet embarras de voir tout le monde simuler en vain, ce sentiment qu’il y a un cadavre posé là, sur la table, et que tout le monde fait comme si de rien n’était. De flirt en divorce, de concubinage en recomposition, chacun ressent l’inanité du triste noyau familial, mais la plupart semblent juger qu’il serait plus triste encore d’y renoncer. 

La famille, ce n’est plus tant l’étouffement de l’emprise maternelle ou le patriarcat des tartes dans la gueule que cet abandon infantile à une dépendance cotonneuse, où tout est connu, ce moment d’insouciance face à un monde dont nul ne peut plus nier qu’il s’écroule, un monde où « devenir autonome » est un euphémisme pour « avoir trouvé un patron ». On voudrait trouver dans la familiarité biologique l’excuse pour corroder en nous toute détermination un peu brisante, pour nous faire renoncer, sous prétexte qu’on nous a vu grandir, à tout devenir majeur comme à la gravité qu’il y a dans l’enfance. 

De cette corrosion, il faut se préserver. Le couple est comme le dernier échelon de la grande débâcle sociale. C’est l’oasis au milieu du désert humain. On vient y chercher sous les auspices de l’ « intime » tout ce qui a si évidemment déserté les rapports sociaux contemporains: la chaleur, la simplicité, la vérité, une vie sans théâtre ni spectateur. Mais passé l’étourdissement amoureux, l’« intimité » tombe sa défroque: elle est elle même une invention sociale, elle parle le langage des journaux féminins et de la psychologie, elle est comme le reste blindée de stratégies jusqu’à l’écoeurement.

 Il n’y a pas là plus de vérité qu’ailleurs, là aussi dominent le mensonge et les lois de l’étrangeté. Et lorsque, par fortune, on l’y trouve, cette vérité, elle appelle un partage qui dément la forme même du couple. Ce par quoi des êtres s’aiment est aussi bien ce qui les rend aimables, et ruine l’utopie de l’autisme à deux. En réalité, la décomposition de toutes les formes sociales est une aubaine. C’est pour nous la condition idéale d’une expérimentation de masse, sauvage, de nouveaux agencements, de nouvelles fidélités. La fameuse « démission parentale » nous a imposé une confrontation avec le monde qui a forcé en nous une lucidité précoce et augure quelques belles révoltes. Dans la mort du couple, nous voyons naître de troublantes formes d’affectivité collective, maintenant que le sexe est usé jusqu’à la corde, que la virilité et la féminité ont tout de vieux costumes mités, que trois décennies d’innovations pornographiques continues ont épuisé tous les attraits de la transgression et de la libération. 

Ce qu’il y a d’inconditionnel dans les liens de parenté, nous comptons bien en faire l’armature d’une solidarité politique aussi impénétrable à l’ingérence étatique qu’un campement de gitans. Il n’y a pas jusqu’aux interminables subventions que de nombreux parents sont acculés à verser à leur progéniture prolétarisée qui ne puissent devenir une forme de mécénat en faveur de la subversion sociale. « Devenir autonome », cela pourrait vouloir dire, aussi bien : apprendre à se battre dans la rue, à s’accaparer des maisons vides, à ne pas travailler, à s’aimer follement et à voler dans les magasins."



http://rebellyon.info/home/chroot_ml/ml-lyon/ml-lyon/public_html/IMG/pdf/L_Insurrection_qui_vient.pdf
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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 13:49

« Souffrance en France » La banalisation de l’injustice sociale Christophe DEJOURS Notes de Josiane Reymond sur le livre de Christophe Dejours. C.DEJOURS est psychiatre, psychanalyste, fondateur de la psycho dynamique du travail. C’est un chercheur, un spécialiste de la question du travail. La clinique du travail a démarré après la seconde guerre mondiale en France. On cherchait à identifier les processus en cause dans les affections mentales liées au travail. En 93 C.DEJOURS propose une nouvelle théorie : la psycho dynamique du travail. Il cherche à comprendre comment les individus luttent pour maintenir leur équilibre mental malgré les contraintes des conditions de travail de plus en plus lourdes et intenables. C.DEJOURS développe une idée fondatrice : Par le travail, il se joue quelque chose d’important par rapport à la construction de l’identité. Travailler c’est faire l’expérience de ce qui résiste, de ce qui ne marche pas, c’est le travail vivant, d’invention. C.DEJOURS parle de la centralité du travail. Le travail est une production qui demande de développer des compétences, de la créativité, d’élaborer sans cesse des stratégies pour faire face à la confrontation au réel, pour résoudre les problèmes. Le travail c’est aussi l’apprentissage de la coopération, de la confrontation, de l’affirmation de soi, l’apprentissage du vivre ensemble. Le travail est donc déterminant dans l’évolution de l’individu et des rapports humains, ces apprentissages rayonnent sur l’ensemble de notre organisation collective, sur la société toute entière. Le travail peut être facteur d’accomplissement de soi et d’émancipation. Mais le travail peut aussi produire le pire. L’organisation du travail est toujours un lieu d’apprentissage ou de désertion des espaces politiques. « Souffrance en France, la banalisation de l’injustice sociale » explique comment les nouvelles formes d’organisations du travail dans nos systèmes de gouvernement néolibéraux ont des effets dévastateurs sur notre société toute entière, comment on arrive à tolérer l’intolérable, comment chacun collabore dans le développement du malheur social. - 1 Comment on arrive à tolérer l’intolérable? En 1980, face à la crise croissante des emplois, les analystes politiques prévoyaient qu’on ne pourrait pas dépasser 4% de chômeurs dans la population active sans que surgisse une crise politique majeure, avec des troubles sociaux qui pourraient déstabiliser la société toute entière. Depuis 1980, le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter alors que les réactions d’indignation et de mobilisation collective diminuent, et que se développent des réactions d’indifférence et de résignation face à l‘injustice et à la souffrance d‘autrui. La mobilisation, l’action collective, trouve sa principale source d’énergie dans la colère contre la souffrance et l’injustice jugées intolérables. Le problème est donc la tolérance à l’injustice. C’est justement l’absence de réactions collectives de mobilisation qui rend possible la poursuite du développement du chômage et de ses dégâts psychologiques et sociaux. C.DEJOURS nous retrace étapes par étapes ce qui a contribué à cette perte de mobilisation, ce qui a construit la solitude, ce qui a conduit à la désolation. - 2 Le travail entre souffrance et plaisir. En quoi consiste cette souffrance dans le travail ? On a tendance à croire que la souffrance dans le travail a été très atténuée voire complètement effacée par la mécanisation et la robotisation. Derrière la vitrine de toutes ces nouvelles technologies, il y a la souffrance de ceux dont on prétend qu’ils n’existent plus, mais qui restent en réalité nombreux et qui assument les innombrables tâches dangereuses pour la santé, dans des conditions peu différentes de celles d’antan, et parfois même aggravées par les infractions fréquentes au code du travail. Il y a la souffrance de ceux qui ont peur de ne pas donner satisfaction, de ne pas être à la hauteur des contraintes de l’organisation du travail. - 1 Dans les situations de travail ordinaire, il est fréquent que se produisent des pannes et des accidents dont on ne comprend jamais l’origine. Dans ces situations, il est souvent impossible pour les travailleurs de déterminer si leurs échecs procèdent de leur incompétence ou d’anomalies du système technique. C’est une source d’angoisse et de souffrance, la crainte d’être incompétent, de se révéler incapable de faire face convenablement à des situations inhabituelles - 2 Une autre cause de souffrance, la contrainte à mal travailler : la compétence et le savoir faire ne sont pas en cause. Mais alors même que celui qui travaille sait ce qu’il doit faire, il en est empêché par des contraintes dues à l’organisation du travail. Exemple d’un technicien de maintenance dans une centrale nucléaire chargé d’effectuer les contrôles techniques des tâches accomplies par une entreprise sous-traitante de mécanique. Il s’agit d’énormes travaux engageant la sûreté des installations. Ce technicien est seul en charge de ces contrôles. Il ne peut pas surveiller le chantier 24h/24. Il est cependant tenu de signer des bordereaux et d’engager sa responsabilité sur la qualité du service accompli. Les conditions qui lui sont faites le placent dans une situation psychologique qui le met en porte à faux avec les valeurs du travail bien fait, le sens des responsabilités, l’éthique professionnelle. Etre contraint de mal faire son travail, de tricher est une source majeure de souffrance Qu’entend-on par « réel du travail »? La première souffrance c’est ce qui confronte au réel. Le réel c’est ce qui résiste aux connaissances, aux savoirs, aux savoir-faire, à la maitrise, ce qui n’est pas prévisible. Le réel s’est le décalage entre l’organisation prescrite du travail et l’organisation réelle. Il est impossible dans les conditions ordinaires du travail, d’atteindre les objectifs de la tâche si l’on respecte scrupuleusement les prescriptions. La souffrance c’est toute cette période de doute où chacun tâtonne, cherche, invente… Notion de plaisir au travail : quand il y a reconnaissance du travail accompli. Dans leur majorité, ceux qui travaillent s’efforcent de le faire au mieux et donnent pour cela beaucoup d’énergie, de passion et d’investissement personnel. Il est juste que ces efforts soient reconnus. Lorsque la qualité de mon travail est reconnue, ce sont aussi mes efforts, mes angoisses, mes doutes, mes découragements qui prennent sens. Toute cette souffrance n’a donc pas été vaine, elle a non seulement produit une contribution à l’organisation du travail mais elle fait de moi un sujet différent de celui que j’étais avant la reconnaissance. Ce temps se traduit par un sentiment de soulagement, de plaisir, le travail s’inscrit alors dans la dynamique de l’accomplissement de soi. Faute des bénéfices de la reconnaissance de son travail, le sujet est renvoyé à sa souffrance. - 3 La souffrance déniée La source principale d’injustice et de souffrance dans la société française est le chômage, le travail est donc la source principale de souffrance, tant pour ceux qui en sont exclus que pour ceux qui y demeurent. Les préoccupations relatives à la santé mentale, à la souffrance psychique au travail, à la crise du sens du travail n’ont pas été comprises, voire même ont souvent été rejetées et disqualifiées. Notamment par les syndicats et les partis de gauche. Ce qui dérange dans cette approche des problèmes psychologiques par les psychologues, les médecins, c’est que la subjectivité, le ressenti individuel est privilégié. Se centrer ainsi sur l’intérêt de l’individu ne peut que nuire à la mobilisation collective et à la conscience de classe. C’est une histoire de nombrilisme petit bourgeois de nature foncièrement réactionnaire. Ces recherches n’ont pas pu être développées, ce qui a eu pour conséquence une ignorance privant les organisations d’idées et de moyens dans un domaine qui devait pourtant devenir décisif. Pendant le même temps, les recherches en psychologie du travail on fait leur chemin dans de vastes secteurs de la société. Jusque y compris parmi les spécialistes du commerce, de la gestion, des médias, de la communication et du management. Mais pas dans le domaine de la médecine du travail ni du syndicat. Cette sensibilisation croissante a permis des pratiques nouvelles : formation des cadres à la dynamique de groupe, à la psychologie…. De ce vaste mouvement se déployant en dehors des organisations ouvrières, le résultat le plus marquant a été l’émergence, dans les années 80, de la notion nouvelle de « ressources humaines ». Là où les syndicats refusaient de s’aventurer, le patronat et les cadres forgeaient de nouvelles conceptions et introduisaient de nouvelles pratiques: culture d’entreprise, projet institutionnel, mobilisation organisationnelle… accroissant de façon dramatique le fossé entre capacité d’initiative des cadres et du patronat, et capacité de résistance et d’action collective des organisations collectives. Par cette résistance syndicale à l’analyse de la subjectivité et de la souffrance dans le rapport au travail, ces organisations ont contribué à la disqualification de la parole sur la souffrance, et de ce fait, à la tolérance à la souffrance subjective. Les thèmes de préoccupation avancés par les syndicats ne correspondaient donc plus au vécu des personnes au travail, et cela dès le début des années 70. Une dizaine d’années plus tard, en plein développement du chômage, les salariées ne se reconnaissaient déjà plus dans les thèmes de mobilisation avancés par leur organisation. La désyndicalisation s’est poursuivie jusqu’à ce que la France soit le pays comptant le plus faible taux de syndiqués de toute l’Europe. L’erreur d’analyse des organisations politico-syndicales sur l’évolution des mentalités et des préoccupations vis-à-vis de la souffrance dans le travail a laissé le champ libre aux innovations managériales et économistes. Ceux qui spéculaient, qui accordaient des largesses fiscales sans précédent aux revenus financiers, qui favorisaient les revenus du patrimoine au détriment des revenus du travail, qui organisaient une redistribution inégalitaire des richesses, ceux qui généraient le malheur social, la souffrance et l’injustice, étaient les seuls à se préoccuper de forger de nouvelles utopies sociales. Elles soutenaient que la promesse du bonheur n’était plus dans la culture, dans l’école ou dans la politique mais dans l’avenir des entreprises. Ce qui caractérise une entreprise, ce n’est plus sa production, ce n’est plus le travail, ce qui là caractérise, c’est son organisation, sa gestion, son management. La caractéristique principale est de disqualifier les préoccupations sur le travail. Le travail ne serait donc plus producteur de richesses. On va progressivement remplacer l’homme par des automates. Le travail ne relèverait plus que de l’exécution. Le travail ne peut plus constituer une occasion d’accomplissement de soi, ni une source de sens pour les hommes de la société post-moderne. Mais pendant qu’on « dégraisse les effectifs », ceux qui continuent de travailler le font plus intensément et la durée du travail ne cesse de croitre. Une part importante du travail est délocalisée. Le travail n’est pas entièrement formalisable, automatisable. Les incidents sont de plus en plus nombreux qui affectent la qualité du travail, la sécurité des personnes, la sureté des installations. L’action collective inhibée En situation de chômage et d’injustice, les travailleurs tentant de lutter par des grèves se heurtent à deux types de difficultés qui ont des incidences importantes sur la mobilisation collective et politique : la culpabilisation par les « autres », les politiciens, les intellectuels, les cadres, qui estiment qu’il s’agit de grève de « nantis » qui de plus, constituerait une menace pour la pérennité des entreprises. En 88/89, les grèves organisées par les cheminots et les enseignants ont été très largement dénoncées y compris par la gauche et ont d’ailleurs, dans une large mesure, échoué pour ce motif. La honte de protester quand d’autres sont beaucoup plus mal lotis : l’injustice sociale concerne les chômeurs et les pauvres, ceux qui ont un emploi et des ressources sont des privilégiés. Lorsqu’on évoque la situation de ceux qui souffrent au travail, on déclenche souvent une réaction d’indignation. Ainsi la honte de dire la souffrance au travail face à la souffrance de ceux qui risquent un licenciement conduit à des extrémités dramatiques comme certains suicides à l’intérieur même des entreprises. Suicides qui ne sont pas toujours suivis d’enquêtes, laissés sans analyse, sans explication, sans discussion. La pression de l’emploi exercée par la direction est d’une telle intensité que les syndicats font de la question de l’embauche leur préoccupation prioritaire. Le sujet qui souffre au travail ne doit pas le partager publiquement. Ce déni de sa propre souffrance conduit le sujet à s’isoler et à traiter la souffrance des autres avec indifférence. Les stratégies de défense. Si la souffrance n‘est pas suivie de décompensation psychologique, c‘est parce que le sujet déploie des défenses qui permettent de là contrôler. Il y a les mécanismes de défense classiques décrits par la psychanalyse et des défenses construites et portées par les travailleurs collectivement. La psychopathologie du travail s’intéresse à la façon dont ces stratégies se développent et ce que ça produit comme comportement. La normalité ce n’est pas l’absence de souffrance, c’est le résultat de la lutte contre la déstabilisation psychique provoquée par les contraintes au travail. Les stratégies de défenses rendent acceptable ce qui ne devrait pas l’être. Elles peuvent fonctionner comme un piège qui désensibilise contre ce qui fait souffrir. Emergence de la peur et de la soumission La faiblesse de mouvement collectif de lutte semble avoir essentiellement pour origine la peur. Tous ces travailleurs vivent constamment sous la menace du licenciement. L’essentiel des variations du rythme de production est absorbé par des emplois précaires, des contrats emplois solidarité. Le malheur d’autrui, non seulement « on n’y peut rien », mais sa perception même constitue une gêne qui nuit aux efforts d’endurance. Aussi pour résister, on se ferme à ce que l’on voit, à ce que l’on entend autour de soi A partir d’un certain niveau de souffrance, la misère ne rassemble pas, elle détruit la réciprocité. Elle génère des conduites d’obéissance, de soumission. Le silence et le mensonge existent dans toutes les strates de l’organisation de l’entreprise. Aucun service ne peut éviter la difficulté majeure de décalage entre organisation du travail prescrit et organisation du travail réelle. Il est impossible en situation réelle de tout prévoir. Un atelier, une usine, ne fonctionnent que si, à la prescription, les travailleurs ajoutent des bricolages, que s’ils anticipent des incidents de toute sorte, que s’ils s’entraident selon des principes de coopération qu’ils inventent. Le travail ne fonctionne que si les travailleurs font bénéficier l’organisation du travail de la mobilisation de leur intelligence, individuellement et collectivement. Le zèle est central, sinon décisif pour que le système tienne. Ce zèle au travail est caché par les ouvriers eux mêmes à l’intérieur de l’entreprise, et par les cadres. Si les cadres ne portaient l’organisation de l’entreprise, des complicités s’établiraient avec la base ouvrière et avec l’encadrement intermédiaire, sur la reconnaissance de la souffrance, sur les tensions internes de l’entreprise, sur leur caractère insoutenable, sur l’impossibilité de croire en de nouveaux progrès. Aucun d’entre eux ne croit que les progrès enregistrés dans la productivité et dans les bénéfices de l’entreprise seront suivis d’un renforcement des effectifs et de nouveaux recrutements. Comment font-ils pour admettre qu’on puisse continuer à « dégraisser » constamment les effectifs sans que cela altère la marche de l’entreprise, alors même qu’ils éprouvent chaque jour les difficultés de tenir les objectifs dans un contexte de manque chronique d’effectifs ? Ces difficultés rencontrées par les cadres ne sont pas partagées, réfléchies entre cadres. Ils ont peur eux aussi : peur de rendre visible leur propre difficulté, peur que cela soit mis sur le compte de leur incompétence, peur que les collègues se servent de cette information contre eux, peur que cela se retourne en argument pour en faire les victimes de la prochaine charrette à licenciement. - 4 Le mensonge institué Le silence des cadres contribue au décalage entre la réalité de l’expérience vécue du travail et la description gestionnaire. Toute l’intelligence, l’énergie qui contribue à la réalisation du travail n’est pas mesurable. On ne peut pas évaluer tout ce qui a permis que le travail soit accompli, on mesure seulement le résultat. Personne ne sait évaluer la résultante des performances, des défaillances et des dissimulations de l’organisation réelle du travail, au niveau global de l’entreprise. Il y a des évaluations officielles venues de plus haut sur l’état de l’organisation, sur les bénéfices de l’entreprise et sur le bilan général d’activité. Le déni du réel conduit immanquablement à interpréter les échecs du travail ordinaire comme l’expression d’une incompétence, ce qu’on nomme « le facteur humain ». Le déni du réel du travail est indissociable des croyances alimentées par le succès des nouvelles technologies, des sciences cognitives et du développement des travaux sur l’intelligence artificielle. De façon paradoxale, les travailleurs eux-mêmes deviennent complices du déni du réel du travail et de la progression de cette notion péjorative du facteur humain, par leur silence, la rétention d’informations, et la concurrence effrénée à laquelle ils se voient contraints les uns par rapport aux autres. Comment le mensonge est porté par tous ? Le mensonge consiste à décrire la production à partir des résultats et non à partir des activités dont ils sont issus, à construire une description qui ne s’appuie que sur des résultats positifs et les succès. Le discours officiel sur le travail et son organisation est donc, avant tout, construit pour servir la bonne image de l’entreprise : sur le marché, pour les clients… Un élément nouveau a rendu cette nouvelle orientation possible. C’est l’organisation de nombreuses entreprises sur le mode de la fragmentation en « centres de résultats », en « centre de profits » ou en « direction par objectif ». Avec cet aménagement, chaque unité, qu’elle soit de production, de direction, de conseil en organisation, de formation…. doit vendre ses services aux autres unités de l’entreprise qui peuvent éventuellement préférer un partenaire extérieur. Bientôt une discipline s’impose à chacun : défendre et soutenir le message de valorisation et s’abstenir de toute critique au nom de la pérennité du service et de la solidarité face à l’adversité et à la concurrence. Il ne s’agit pas seulement de silence et de dissimulation, il faut faire disparaitre les documents compromettants, faire taire les témoins ou s’en débarrasser. Il faut effacer la mémoire des usages du passé qui pourraient servir de point d’appui à la comparaison critique avec la période actuelle. La stratégie consiste à écarter les anciens des zones critiques de l’organisation, à les priver de responsabilités, voire à les licencier. On a alors recours à la sous-traitance, chaque fois que des salariés quittent le service. Ainsi les traces de la dégradation dans les domaines de la qualité, de la sécurité sont désormais effacées. L’effacement des traces a une importance capitale. Il est destiné à retirer ce qui pourrait servir de preuves en cas de procédure ou de plaintes. Ce que redoutent les entreprises, ce sont les procès en justice qui pourraient déboucher sur des débats publics. Il faut maintenir le silence et la stabilité du mensonge. Les médias de la communication interne Faire passer un « changement de structure » qui bouleverse les habitudes, les mœurs, les modes de travail, les formes de coopération, le vivre ensemble, n’est pas chose facile. Pour ces réformes les actionnaires ont recours aux consultants, cabinets conseils, voire des scientifiques et des universitaires, ils s’inspirent des travaux de recherche en sociologie, en psychologie, en philosophie et en éthique. Des traducteurs internes à l’entreprise font les comptes rendus, les synthèses et les rapports sur les réunions. Les textes destinés à la diffusion sont le résultat de nombreuses navettes entre les services de la communication et la direction. La qualité de la mise en page doit être attrayante, on a surtout recours à l’image ; l’image illustrera le texte, ou mieux en tiendra lieu. Le recours à l’image sollicite le fonctionnement imaginal et la capture imaginaire en lieu et place de la réflexion, de la critique, de l’analyse. La puissance de ce mode de fonctionnement est connue depuis longtemps par les spécialistes des média de masse de la publicité commerciale. Les budgets consacrés à ces médias atteignent des montants exorbitants. Ces documents indiquent les grandes lignes du conformisme par rapport à l’évolution de l’esprit maison. La rationalisation Les médias remplacent le débat qui serait nécessaire pour confronter la description gestionnaire et la description subjective du travail et avoir une chance d’approcher la réalité à l’intérieur de l’entreprise. Les cadres contribuent à la production du mensonge. Cette participation au mensonge est une nouvelle source de souffrance. Commettre des actes que l’on réprouve avec ses collègues avec lesquels, pour rester en poste ou pour progresser, on est contraint d’être déloyal, fait surgir une autre souffrance, bien différente de la peur, celle de perdre sa propre dignité, de trahir son idéal et ses valeurs. Il s’agit là d’une souffrance éthique qui vient se surajouter à la souffrance qu’implique la soumission à la menace. Pour faire face à cette souffrance on a recours à la rationalisation du mensonge et des actes moralement répréhensibles. « Rationalisation » désigne une forme de défense psychologique qui consiste à donner à ce qu’on vit comme injuste, un semblant de justification. Il s’agit par la rationalisation de démontrer que le mensonge, même s’il est regrettable, est un mal nécessaire et inévitable. S’y soustraire serait aller contre le sens de l’histoire. Y apporter son concours, c’est accélérer le passage d’une étape historique douloureuse à une étape de soulagement. - 5 L’acceptation du sale boulot. La menace au licenciement, parfois associée à la menace du dépôt de bilan de l’entreprise, permet d’obtenir des ouvriers et de l’encadrement un surcroît de travail et de performance, voire de sacrifice, au nom de la nécessité de donner chacun et collectivement un coup de collier. Aussitôt après on s’appuie sur cette nouvelle performance pour là transformer en norme et justifier un nouveau dégraissage d’effectif. La menace aggrave la menace et n’apporte pas la sécurité souhaitée vis-à-vis de l’emploi. Tout le monde le sait, tout le monde le craint, mais tout le monde consent. Nous sommes conduits au problème le plus difficile : celui de la perte du sens moral dans la participation à l’injustice et au mal qui est fait consciemment à autrui. Dans l’exercice ordinaire du travail, en contexte de précarisation de l’emploi. La banalité du mal concerne la majorité de ceux qui deviennent les collaborateurs zélés du système qui fonctionne par l’organisation réglée, concertée, délibérée du mensonge et de l’injustice. Le mal, c’est la tolérance, la non dénonciation et la participation à l’injustice et à la souffrance infligée à autrui. Il s’agit des infractions de plus en plus fréquentes et cyniques au code du travail : faire travailler des personnes sans permis de travail, pour pouvoir licencier en cas d’accident du travail sans pénalité, faire travailler les gens en ne leur payant pas ce qui leur est dû, exiger un travail dont la durée dépasse les autorisations légales… Est qualifié de « mal », toutes ces conduites érigées en système de direction, de management, et qui nécessitent l’implication de tous. Lorsqu’elles sont publiques, banalisées et non pas clandestines, occasionnelles. Les intérêts économiques ne sont pas suffisants pour mobiliser les braves gens. Beaucoup ne croient plus aux promesses de privilège qu’on leur fait miroiter. Le processus serait plutôt le suivant : le travail qu’on demande : faire la sélection pour les charrettes de licenciement, intensifier le travail pour ceux qui restent, violer le droit du travail…. Personne n’a de plaisir à faire le sale boulot. Il faut du courage pour faire le sale boulot. C’est donc au courage qu’on va faire appel pour mobiliser les braves gens. Le retournement de la raison éthique ne peut emporter l’adhésion que parce qu’il est fait au titre du travail, de son efficacité, de sa qualité. Si la peur d’être méprisé, de perdre son appartenance au collectif…. étaient les seuls en cause pour justifier la participation à des actes ignobles, ce serait unanimement condamné. Ce serait commettre le mal pour des raisons strictement personnelles. En le commettant au nom du travail, cela peut passer pour l’intérêt de la nation, du bien public. Il y a une sorte d’alchimie sociale grâce à laquelle le vice est transformé en vertu. Faire le sale boulot dans l’entreprise est associé à la virilité. La virilité se mesure à la violence qu’on peut infliger à autrui. Celui qui refuse de commettre le mal prend le risque d’être dénoncé, sanctionné, voire d’être désigné pour la charrette des prochains licenciements. Ne pas être reconnu comme un homme viril c’est être une lavette, un sans courage donc sans vertu. Il y a conservation du sens moral mais il fonctionne sur la base d’un retournement des valeurs. Dans la virilité, il s’agit d’une dimension rigoureusement éthique des conduites, manipulée par des ressorts psychologiques et sexuels. A ne pas avoir voulu prendre au sérieux le problème de la souffrance psychique vécue, on n’a jamais saisi les rapports entre souffrance et virilité, et la virilité est une défense contre la souffrance. La souffrance est première, au-delà de la souffrance, il y a les défenses, qui sont capables de générer la violence sociale. On ne peut pas condamner les stratégies défensives, elles sont nécessaires à la vie et à la sauvegarde de l’intégrité psychique et somatique. Il faut s’interroger sur la virilité socialement construite comme une des formes majeures du mal dans nos sociétés. Dans le sens commun, la virilité est tenue pour une valeur. Elle est considérée comme un caractère sexuel. C’est le caractère qui confère à l’identité sexuelle mâle la capacité d’expression de la puissance (exercice de la force, l’agressivité, la violence et la domination sur autrui). Celui qui refuse de commettre la violence risque d’être considéré par les autres hommes comme un homme qui n’en est plus. L’équation fuite-peur-lâcheté = manque de virilité est tellement inscrite dans notre culture qu’hommes et femmes associent identité sexuelle masculine et capacité de se servir de la force, de l’agressivité, de la violence. - 6 La rationalisation du mal Pour continuer à vivre psychiquement tout en participant au sale boulot dans l’entreprise et en conservant leur sens moral, beaucoup de ceux qui adoptent ces comportements virils élaborent collectivement des idéologies défensives qui permettent de construire la rationalisation du mal. La stratégie collective de défense, c’est le déni collectif. Il n’y a donc pas de problème éthique, c’est un travail comme un autre. La stratégie collective de défense consiste également à réaffirmer des lieux communs sur la nécessité de réduire les avantages sociaux, de rétablir l’équilibre de la sécurité sociale, sur les indispensables sacrifices à accepter pour sauver le pays du naufrage économique, sur l’urgence de réduire les dépenses dans tous les domaines. Ce qui consiste à faire passer le cynisme pour de la force de caractère, de la détermination, et pour un haut degré de sens des responsabilités collectives, de sens du service rendu à l’entreprise, et de sens de l’intérêt national. Tout cela serait fait au nom du réalisme de la science économique de la guerre des entreprises et pour le bien de la nation. Les autres sont des victimes mais c’est inévitable. Parmi ces braves gens qui étaient réticents au départ, il en est qui parfois souffrent à nouveau de culpabilité. La stratégie alors est d’obscurcir sa conscience, et de la remplacer par de la fatigue. Cette stratégie se radicalise donc et débouche sur la culture du mépris à l’égard de ceux qui sont exclus de l’entreprise, de ceux qui ne parviennent pas à fournir les efforts nécessaires en termes de charge de travail et d’intensification de l’engagement. Le sale boulot a d’autres conséquences, les licenciements massifs conduisent à précariser l’emploi. On n’embauche plus mais on a recours à des entreprises sous traitantes qui emploient des intérimaires, des travailleurs étrangers sans permis de séjour, des travailleurs sans qualification… des pratiques qui évoquent la traite des esclaves. La sous-traitance en cascade conduit à la précarité constante, à la sous-rémunération et à une flexibilité hallucinante de l’emploi. Le choix des braves gens de collaborer semble légitimé par la compréhension qu’ils ont de la logique économique. Il ne s’agirait pas d’un choix, dans la mesure où l’injustice dont ils sont devenus l’instrument est inévitable. L’injustice serait dans la nature des choses, dans l’évolution historique, dans la mondialisation de l’économie. La machine néolibérale est lancée et nul ne saurait l’arrêter. Cette « vérité » qui place définitivement la logique économique au centre dans les affaires humaines, nous dit aujourd’hui que le salut ou la survie est dans l’enthousiasme dans lequel chacun apporte son concours à la lutte concurrentielle. Refuser de collaborer ce serait s’opposer à la centralité de l’économique, comme refuser la gravitation universelle. La croyance dans la science fonctionne comme un imaginaire social et disqualifie la réflexion morale et politique. La collaboration au sale boulot peut donner aux collaborateurs le statut de citoyens éclairés. - 7 Ambigüité des stratégies de défense L’analyse de l’injustice infligée à autrui comme forme banalisée de management, a des liens avec ce qu’on a compris de l’expérience nazie. La plupart des policiers envoyés à l’Est pour procéder à l’épuration ethnique n’éprouvent aucun plaisir à exécuter heure après heure, jour après jour, des innocents sans défense. Rapidement, au cours de leur apprentissage sur le tas du travail d’extermination, leur préoccupation se centre exclusivement sur l’exécution du travail : tuer le plus vite possible, le plus grand nombre possible ; Ils mettent alors au point des techniques… Le ressort de cette activité n’est pas la perversion, mais la gestion la plus rationnelle possible. Cette activité est légitimée par les discours idéologiques repris au retour du terrain d’extermination par la hiérarchie militaire, le policier tueur bénéficie de la reconnaissance du travail bien fait. La violence, l’injustice, la souffrance infligée à autrui ne peuvent être rangées du côté du bien que si elles sont vécues dans le cadre d’une contrainte de travail ou d’une mission. On ne peut parler de valeur de cette capacité virile à infliger la violence à autrui, de courage dont il faut faire preuve pour exécuter le sale boulot, que parce que tous ont le sentiment d’exécuter un travail dans un contexte de danger collectif. La dimension de contrainte obligatoire, la dimension utilitariste permettent la justification de la violence et de l’injustice. Compte tenu de la place capitale qu’occupe la virilité dans la distorsion sociale qui fait passer le mal pour le bien, quand il y a injonction à surmonter la peur, les processus psychiques individuels et collectifs font davantage appel à la virilité défensive qu’au courage moral. Quand il n’y a pas possibilité de fuir, mais une injonction à poursuivre son activité dans un contexte de menace. Comment comprendre que le nazisme ait émergé dans un pays à la pointe la plus avancé de la civilisation ? Le problème central du mal c’est celui de la mobilisation en masse du peuple le plus civilisé dans l’accomplissement du mal. Ce processus de banalisation du mal est le même dans la période actuelle d’organisation consciente de la paupérisation, de la misère, de l’exclusion, de la déshumanisation d’une partie de leur propre population par des pays ayant atteint un haut niveau de civilisation, connaissant un accroissement sans précédent de leurs richesses. - 8 La banalisation du mal Comment se peut-il qu’un éventail aussi diversifié de personnalités (environ 80% d’allemands) ait pu participer à une démarche tout à fait anormale et exceptionnelle en d’autres circonstances ? Comment a-t-il été possible d’accorder une telle diversité de personnalités avec un comportement unifié et coordonné de tueurs ? C’est le problème de la banalisation du mal, du processus grâce auquel un comportement exceptionnel est le comportement de la majorité, peut devenir norme de conduite voire de valeur. En parallèle, nous assistons à l’indifférence et à la tolérance croissante, dans la société néolibérale, au malheur et à la souffrance d’une partie de notre population, et à la reprise par la grande majorité de nos concitoyens de stéréotypes sur la guerre économique et la guerre des entreprises, qui permet l’absence d’indignation et de réaction collective face à l’injustice d’une société dont la richesse ne cesse de s’accroitre alors que la paupérisation gagne une part croissante de la population. Pour expliquer ce phénomène, on ne peut pas faire référence à la seule psychologie clinique classique, on doit s’appuyer sur ce que la psycho dynamique du travail nous apprend des stratégies défensives contre la souffrance. Hannah ARENDT, au cours du procès d’Eichmann, a été frappée par sa personnalité on ne peut plus banale, il n’avait rien d’un pervers, il n’était animé d’aucune haine. C.DEJOURS parle de personnalité normopathique : qui se caractérise par un grand conformisme aux normes, très adapté à la société, peu fantaisiste, peu imaginatif, peu créatif… diminution de la faculté de penser et remplacement par les recours aux stéréotypes dominants, perte de la faculté de juger et de la volonté d’agir collectivement contre l’injustice, indifférence à l’égard du monde distal et collaboration au mal par omission aussi bien que par action. Les normopathes ne sont pas majoritaires dans la société. Le comportement normopathique est une stratégie défensive. Pour s’adapter à la souffrance qu’implique la peur du risque de la précarisation, d’exclusion, que l’on ne peut pas maitriser. La peur est ici centrale, décisive. La banalisation du mal c’est, au départ, la manipulation politique de la menace de précarisation et d’exclusion sociale. On parle de conscience morale rétrécie. La division sociale du travail favorise ce rétrécissement de la conscience, de la responsabilité et de l’implication morale. On ne maitrise pas ce que les autres font, et l’on en dépend. On ignore même ce qui se passe au-delà du monde proximal. La division des tâches sert ici de moyen au clivage du monde, au rétrécissement de la conscience et finalement à l’ignorance, ce qui confère l’innocence et la sérénité. On distingue deux populations, en fonction de leur proximité avec les personnes victimes d’une part, en fonction des stratégies défensives utilisées contre la peur d’autre part. Ces deux populations coopèrent au mal : les uns sont des collaborateurs, les autres sont une population consentante. Cette articulation entre les deux populations par leur stratégie défensive est socialement et politiquement d’une très grande puissance. Comment la plupart des sujets dotés d’un sens moral parviennent-ils à faire tenir le clivage de leur personnalité ? Clivage qui permet de conserver un sens moral dans le secteur où il n’y a pas de lien avec les personnes victimes. Pour répondre à cette question, il faut tenir compte du fait que le secteur clivé se caractérise par la diminution de la faculté à penser. Le secteur où il faut refouler la pensée, c’est celui de la peur du malheur, de la peur de la précarisation qui ne concerne pas que l’emploi mais toute la condition sociale et existentielle. La zone où la faculté de penser est diminuée est, par compensation, occupée par le recours aux stéréotypes. Le sujet reprend un ensemble de formules toutes faites qui lui sont données de l’extérieur, par l’opinion dominante. Dans cette zone il n’y a pas de faculté de juger. Le clivage, pour tenir, a besoin d’un discours tout fait, fabriqué et produit à l’extérieur du sujet. Pour qu’il soit le même pour tous, il est nécessaire que ce discours soit le discours dominant. La banalisation du mal repose sur un dispositif à trois étages. Le premier étage est constitué par les leadeurs de la doctrine néolibérale et de l’organisation concrète du travail. Le deuxième étage est constitué par les collaborateurs directs, sur le terrain des opérations. Le troisième étage est constitué par la masse de ceux qui recourent à des stratégies de défense individuelles contre la peur. L’unification de ces stratégies, qui aboutit au consentement de masse à l’injustice, est assurée par l’utilisation commune des contenus stéréotypés de rationalisation. Il existe une catégorie d’opposants, de résistants au système. Dans le système néolibéral, toutes sortes de moyens d’intimidation sont utilisés pour obtenir la peur. Les opposants sont confrontés à l’inefficacité de leur protestation et de leur action. Parce qu’il y a cette cohérence qui soude le reste de la population à la banalisation du mal. L’action directe de dénonciation est impuissante parce qu’elle se heurte à l’impossibilité de mobiliser la partie de la population qui adhère au système. Ces actions restent d’une faible portée tant qu’elles ne s’articulent pas à un projet politique alternatif structuré et crédible. A l’objectif de lutte contre l’injustice et le mal, il faudrait substituer une lutte intermédiaire, qui n’est pas directement dirigée contre le mal et l’injustice mais contre le processus même de la banalisation. Au centre du processus de banalisation du mal se trouve la souffrance et ce sont les stratégies défensives contre la souffrance qui ruinent le sens de la morale. - 9 Requalifier la souffrance C’est toujours au nom d’un travail qu’on légitime le devoir de violence. La virilité permet de faire face à la peur, de neutraliser les réactions de la conscience morale déclenchée par l’exercice de la violence. On mobilise au nom de la guerre des entreprises, de la guerre économique, de la guerre concurrentielle. La virilité c’est le mal rattaché à une vertu, le courage, au nom des nécessités inhérentes à l’activité de travail. La banalité du mal n’est ni spontanée, ni naturelle. Le mensonge est indispensable à la justification de la mission et du travail du mal. Il n’y a pas de banalisation de la violence sans travail rigoureux sur le mensonge, sa construction, sa diffusion, sa rationalisation. Dans ce dispositif de banalisation du mal, le chaînon le moins solide semble être le mensonge communicationnel. La plupart de ceux qui l’alimentent ont une claire perception de ce mensonge. En s’attaquant à la distorsion de la communication, on peut espérer un réveil de la curiosité de la société et surtout un intérêt de la communauté scientifique pour le travail qui tend à devenir un instrument majeur d’apprentissage à l’injustice dans les sociétés néolibérales. Lutter contre le processus de banalisation du mal implique de travailler dans plusieurs directions : 1- Procéder systématiquement à la déconstruction du mensonge dans les entreprises. 2- Travailler directement sur la déconstruction scientifique de la virilité. 3- L’éloge de la peur, la réhabilitation de la réflexion sur la peur et sur la souffrance dans le travail. Pour lutter contre le cynisme qui constitue une des expressions de la banalisation du mal, rendre clair son incidence sur la mobilisation et la démobilisation dans l’action politique. 4- Reprendre la question éthique et philosophique de ce que serait le courage débarrassé de la virilité, en partant de l’analyse du courage au féminin, qui pourrait bien se caractériser par l’invention de conduites associant reconnaissance de la perception de la souffrance. - 10 Souffrance, travail, action Par banalité du mal, on entend absence de la faculté de penser qui peut accompagner les actes de barbarie. Eichmann est un représentant typique de la banalité du mal et d’une certaine forme de bêtise, d’une intelligence entièrement mise au service de l’efficacité d’une activité exercée sans réflexion ou possibilité de critiquer son sens. Par banalisation du mal, on n’entend pas seulement l’atténuation de l’indignation face à l’injustice et au mal, mais au-delà, le processus qui dédramatise le mal et mobilise une quantité croissante de personnes au service de l’accomplissement du mal et fait d’elles des collaborateurs. Pourquoi les braves gens basculent tantôt dans la collaboration, tantôt dans la résistance au mal ? Comment en très grand nombre les braves gens acceptent d’apporter leur collaboration à un nouveau système de direction des entreprises qui gagne constamment du terrain dans les services, l’administration de l’Etat, les hôpitaux … ? Nouveau système qui repose sur l’utilisation méthodique de la menace et sur une stratégie efficace de distorsion de la communication. Système qui produit malheur, misère et pauvreté pour une partie croissante de la population, cependant que le pays ne cesse de s’enrichir. Système qui, de ce fait, joue un rôle important dans les formes concrètes que prend le développement de la société néolibérale. Ce qui est nouveau c’est qu’un système qui produit et aggrave souffrance, injustice et inégalité puisse faire admettre ces dernières pour bonnes et justes. Ce qui est nouveau c’est la banalisation des conduites injustes. Aucune différence ne peut être mise en évidence entre le système néolibéral et le système nazi. L’identité entre les deux dynamiques concerne la banalisation, les étapes d’un enchaînement permettant de faire fléchir la conscience morale face à la souffrance infligée à autrui et de créer un état de tolérance du mal. La différence ne porte pas sur le processus psychologique de banalisation du mal chez les collaborateurs. La différence ce sont les utopies au service desquelles elle est placée. Dans le cas du néolibéralisme, l’objectif visé est le profit et la puissance économique. Le capitalisme néolibéral demeure fondamentalement centré sur la domination du travail et l’appropriation des richesses qu’il produit. Dans le système nazi, l’objectif était l’ordre social et la domination du monde. Il se trouve que les rapports au travail sont d’abord des rapports sociaux d’inégalités qui confrontent tout un chacun à la domination et à l’expérience de l’injustice. A ce point que le travail peut devenir un véritable laboratoire d’expérimentations et d’apprentissages de l’injustice et de l’iniquité, tant pour ceux qui sont victimes que pour ceux qui en sont bénéficiaires. Le travail est-il essentiellement une machine à produire le mal et l’injustice ? Le travail peut aussi être le médiateur irremplaçable de la réappropriation et de l’accomplissement de soi ? Si les rapports sociaux de travail sont d’abord des rapports de domination, le travail cependant peut permettre une subversion de cette domination par la reconnaissance : reconnaissance par autrui de la contribution du sujet à la gestion du décalage entre l’organisation prescrite et l’organisation réelle du travail. Cette reconnaissance de la contribution du sujet à la société et à son évolution par le travail permet sa réappropriation. La dynamique de la reconnaissance permet à chacun l’accomplissement de soi, dans le champ du social. Le travail est foncièrement ambivalent. Il peut générer le malheur, l’aliénation, mais il peut aussi être médiateur de l’accomplissement de soi. L’élément décisif qui fait verser le rapport au travail au profit du bien ou du mal est la peur qui s’insinue dans le rapport au travail lui-même, la menace de la précarisation. La peur est un vécu subjectif et une souffrance psychologique. Pour pouvoir continuer de travailler malgré la peur, il faut élaborer des stratégies défensives. Elles peuvent devenir un moyen efficace d’atténuation de la conscience morale à l’exercice du mal. Certaines stratégies défensives contre la peur peuvent pervertir le courage. Elles génèrent à leur tour des conduites collectives qui peuvent être mises au service du mal. Les nouvelles formes d’organisation du travail dont se nourrissent les systèmes de gouvernement ont des effets dévastateurs sur la société toute entière. Le travail est donc déterminant dans l’évolution de l’individu et des rapports humains, ces apprentissages rayonnent sur l’ensemble de notre organisation collective, sur la société toute entière.
http://www.reseauxcitoyens-st-etienne.org/IMG/pdf/SouffranceEnFrance.pdf
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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 13:59

THEMATIQUE RETENUE POUR LE SÉMINAIRE 2015-2016 
La notion de parcours, et plus précisément celle de parcours personnalisé, correspond à un changement assez radical dans la conception de l’accompagnement des enfants et des adultes en difficulté. Elle pose la question de l’adaptabilité des accompagnements afin de proposer des solutions répondant aux besoins et aux attentes spécifiques liés aux situations individuelles. La personnalisation de l’accompagnement, qui doit être le plus adapté possible à la situation et aux préoccupations de la personne, nécessite de réfléchir l’action en termes plus processuels. 
De ce fait, elle pose des problèmes non seulement organisationnels, mais aussi des problèmes éthiques et philosophiques, au sens où elle renvoie à une représentation du monde et du rapport à la vulnérabilité. Le parcours de vie est actuellement vu comme une des orientations prépondérantes tant dans l'étude de la vie des personnes que dans l’action : 
- d’une part, le terme « parcours de vie » définit un paradigme scientifique multidisciplinaire qui étudie le déroulement de la vie humaine dans son extension temporelle et dans son cadrage socio-historique ; il nécessite une analyse « compréhensive » du développement individuel pour examiner les liens entre l'action individuelle, le changement social, la structure sociale ; 
- d’autre part, dans la pratique, la considération du parcours de vie nécessite d’en comprendre les enjeux et d’identifier les atouts comme les normes et contraintes culturelles et matérielles. 
En effet, derrière les conséquences pratiques pour les professionnels de santé comme pour les travailleurs sociaux, il existe une dimension anthropologique : l’idée de parcours suppose celle de mouvement ce qui, pour certaines catégories de personnes enfermées dans leur statut ou leur problématique, n’a rien d’évident, et qui, pour d'autres, se traduit par des mouvements brusques, imprévisibles, déroutants, inquiétants. 
Ainsi dans les parcours de vie apparaissent des ruptures (des séparations brutales), des bifurcations (des changements à l’issue partiellement imprévisible), des conversions (faisant passer d'un état à un autre)…, qui contribuent à rendre les publics de l'action sociale méconnaissables et ouvrent la voie à de nouvelles recherches. Ce séminaire de recherche portera donc sur les parcours, les ruptures, les bifurcations et abordera plusieurs questions essentielles pour le travail social. 
Qu’entend-on réellement par « parcours » ? Quelles catégories d’analyse et quelles notions utiliser pour saisir les trajectoires personnelles, les parcours de vie ? Comment comprendre les ruptures ayant pour origine la personne elle-même ou pouvant être attribuées au défaut de cohérence des politiques sociales ? En quoi cela renouvelle-t-il la pratique professionnelle ? Comment les nouvelles postures professionnelles prennent-elles en compte les attentes, le projet de vie et le parcours, des personnes ?
 PROGRAMME 1. Approches conceptuelles : 8 décembre 2015 
Parcours, ruptures, bifurcations, trajectoire, carrière sont des termes utilisés dans différents champs disciplinaires et secteurs d’intervention professionnelle. Pour autant, l’usage qui en est proposé dans les approches biographiques recouvre des positions théoriques différentes. Ces cadres conceptuels renvoient soit à une position selon laquelle les événements sont liés à la structure institutionnelle, soit au produit de déterminismes sociaux. 
Quatre courants théoriques majeurs peuvent être identifiés (Picard, Trottier, Doray 2011). Une première approche identifiée concerne la théorie de la reproduction de Bourdieu et Passeron (1970) pour laquelle les auteurs adoptent le concept de « trajectoire » sociale et de « carrière » scolaire. Une deuxième orientation est donnée par les interactionnistes qui utilisent le concept de « carrière » pour désigner celle de malade, de déviant, etc. (Hughes 1958, Becker 1963). 
Selon cette acception, la carrière est considérée à la fois comme une série d’étapes successives et des évènements objectifs qui s’articulent aux significations accordées par les acteurs. Un troisième point de vue recouvre celui de la dimension « biographique » dont l’histoire ou le récit de vie constitue un outil de recueil de données (Bertaux 2005). Une quatrième position théorique se situe dans le « parcours de vie » qui prend en compte les événements rencontrés par l’individu dans leurs imbrications avec les contextes sociohistoriques (Elder 1998). 
La première séance de ce séminaire apportera un éclairage sur les différentes dimensions théoriques adoptées au fondement des travaux de recherche menés par deux intervenants. Claire Ganne, maître de conférences à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, Centre de Recherche en Éducation et Formation : Approche écologique et séquentielle des parcours d'enfants sortant de centre maternel. Elle abordera les choix conceptuels adoptés à la lumière de sa thèse (2013) portant sur Le devenir des enfants accueillis en centre maternel. Sophie Denave, maître de conférences à l'université Lumière Lyon 2 et chercheuse au sein de l'équipe MEPS (Modes, espaces et processus de socialisation) du Centre Max Weber (UMR 5283) : Comprendre les bifurcations dans les parcours professionnels. Animation : Yvette Molina, responsable de formation à l'Institut des formations sociales des Yvelines, membre du Grif. 
2. Les politiques en jeu : 9 février 2016 
Depuis les années 2000, l'action sociale est marquée par l’émergence de l’idée de parcours (parcours de soin, parcours de santé, parcours d'insertion, parcours de formation, parcours de vie…). Il existe notamment une approche règlementaire, formelle, normative de la notion de parcours ; par exemple, la notion de parcours de soins coordonnés mise en avant par la loi du 13 août 2004 vise tout à la fois la rationalisation des dispositifs d'accompagnement, la satisfaction des personnes et la réduction des coûts. Même si d’autres lois et textes ne le mentionnent pas dans leur intitulé, ils se réfèrent souvent au parcours de vie. Le rapport de Denis Piveteau, Zéro sans solution (2014), appuie cette notion. 
De plus, la formule de parcours a des équivalents dans d’autres secteurs où doivent s'articuler des parcours institutionnels et des parcours de vie. L'intérêt croissant des politiques sociales et des professionnels pour cette thématique traduit, semble-t-il, une nouvelle façon de penser l’intervention auprès des personnes en difficulté du fait de la maladie, du handicap, de l’âge, des difficultés sociales et économiques. L'approche par les notions de parcours, de carrière, de trajectoire… tend ainsi à devenir un nouveau modèle structurant. 
Cette séance sera l'occasion d'aborder les politiques de prévention des ruptures qui prennent appui sur la notion de parcours : le Plan Santé mentale 2011-2015, l’expérimentation PAERPA (Parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d’autonomie), dans le cadre de la stratégie nationale de santé, les projets AGILLE (Agir pour améliorer la gouvernance et l’initiative locale pour mieux lutter contre l’exclusion), SERAFIN-PH (Services et Établissements: Réforme pour une Adéquation des FINancements aux parcours des Personnes Handicapées)… Annick Deveau, directrice de projet à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) : Le projet SERAFIN-PH et la question des parcours Marcel Jaeger, professeur du Cnam, membre du Lise : Du projet au parcours dans les nouvelles politiques publiques Animation : Brigitte Bouquet, professeure émérite du Cnam, membre du Lise. 
3. Les pratiques : 22 mars 2016 
L’accompagnement en termes de parcours est devenu nécessaire pour comprendre et agir efficacement sur les nouvelles situations de vulnérabilité apparues depuis les années 80. La montée de la précarité sociale et professionnelle a multiplié les situations intermédiaires, instables, faites d’allers retours entre des périodes successives d’emplois aidés, de recours aux minima sociaux, de formation ; la recomposition fréquente des cadres familiaux tend de même à invisibiliser les contours changeants du « cercle familial ». Les catégories administratives qui segmentent le monde de l’action sociale, en identifiant « une mère de famille monoparentale » ou un « bénéficiaire du RSA » ne permettent pas de saisir la complexité de l’évolution des trajectoires, de penser la fragilité sociale en termes de processus et non d’ « état». Cet enjeu vient percuter les pratiques d’accompagnement conçues dans le cadre de dispositifs destinés à des publics prédéfinis. 
Cette difficulté a motivé en partie l’appel d’offres lancé par l’ONPES en 2014 sur les mécanismes d’invisibilité sociale de certains publics. Si les institutions « perdent » ou « manquent » des publics par incapacité à saisir des situations sociales chaotiques, elles sont aussi parfois à l’origine des ruptures de trajectoires. La suppression d’un droit ou d’une allocation pour une personne en fin d’éligibilité peut ainsi interrompre brutalement la progression d’un parcours social. 
Si les institutions génèrent des ruptures, elles tentent aussi de les anticiper et d’y répondre en adaptant le droit et les modalités du suivi aux risques et potentialités d’insertion des personnes. Les nouveaux référentiels des politiques publiques visant la « capacitation » des personnes tendent ainsi à renforcer le regard longitudinal sur les parcours, qui privilégie la dimension prédictive dans les pratiques d’accompagnement et l’attribution des droits sociaux. Céline Jung, doctorante au Lise : Les jeunes majeurs sans soutien familial à l'épreuve du contrat : entre ruptures de parcours et trajectoires toutes tracées. Anne Petiau, formatrice chargée de recherche à l'IRTS de Montrouge Neuilly-sur-Marne, membre associée du Lise : Infléchir les parcours ? 
Quelques enjeux de l’accompagnement vers un chez soi de personnes vieillissantes à la rue. Pascale Mercier, étudiante en master, travailleuse sociale diplômée d'État : Séjours de rupture à l'étranger - un joker éducatif pour les adolescents à problématiques multiples. Animation : Barbara Rist, maître de conférences au Cnam, membre du Lise.
 4. Les nouvelles interrogations : 10 mai 2016 La question des parcours et des bifurcations fait l'objet d'approches nouvelles en rapport avec l'utilisation de méthodologies non encore mises en œuvre sur ces questions ou avec des thématiques émergentes. 
Il semblait intéressant de consacrer cette dernière séance aux innovations dans ce domaine, pour identifier les interrogations et les enjeux d'un renouvellement des approches et des questionnements. Deux conférences viendront illustrer ces nouvelles entrées. - Fabienne Berton, socio-économiste, membre du Lise, présentera l'étude de cohorte Elfe (Étude longitudinale française de l'enfance), pilotée par l’Ined et l’Inserm, par laquelle 20 000 enfants nés en France en 2011 sont suivis de la naissance à l’âge adulte pour mieux comprendre comment l’environnement, l’entourage familial et les conditions de vie influencent leur développement et leur santé. Elle situera cette recherche, pour en repérer la spécificité, par rapport à ses travaux sur la question des parcours, en particulier sur les ruptures professionnelles. - Emmanuel Jovelin, professeur de sociologie à l'université de Metz : Les enfants d'immigrés face à la radicalisation : parcours, bifurcations, rupture. 
Sur la base d'une recherche sur cette question à laquelle il participe, Emmanuel Jovelin montrera en quoi prendre en compte ces processus en ce qu'ils affectent les personnes et impactent les organisations sociales suppose d'adopter des perspectives renouvelées. Animation : Philippe Lyet, responsable du centre de recherches de l'ETSUP, membre du Grif INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES I. LE PARCOURS, PARCOURS DE VIE, LOGIQUE DE PARCOURS Association Française des acteurs de l’évaluation (AFS), 2009, 
« Comment passer d’une logique de structure à une logique de parcours », atelier 4, 31e Colloque , 20-21-22 mars 2009 Association Repolitiser l'action sociale, « La notion de parcours, nouveau paradigme de l'action sanitaire et sociale ? », site Repolitiser l'action sociale.org, 27 mars 2013 Balmary D, 2013, « Les parcours, axe structurant des politiques de cohésion sociale ? », table-ronde de la vie active au grand âge, Colloque CNIS, 1er octobre 2013 Bautier, Bonnéry, Terrail, 2002, Decrochage scolaire. Genese et logique des parcours, Rapport de recherche pour la DPD / MEN, Novembre 2002 Becquet V, Bidart C, 2013, Trajectoires, parcours sociaux, bifurcations, Presses sciences Po Bergier B, Bourdon S (dir.), 2009, Ruptures de parcours, éducation et formation des adultes, l’Harmattan Bessin M, 2009, « Parcours de vie et temporalités biographiques : quelques éléments de problématique », Informations sociales, n° 159, 2009/6 Bloch M-A, Hénaut L, 2014, Coordination et parcours. La dynamique du monde sanitaire, social et médico-social, Dunod Bobillier Chaumon M-E, Dubois M, Vacherand-Revel J et al, 2013, La gestion des parcours professionnels en psychologie du travail, L’harmattan Bonnefond G, réédit 2013, De l'institution à l'insertion professionnelle : le difficile parcours des jeunes déficients intellectuels, Erès Bonnichon G, Martina D, 1998, Organiser des parcours diversifiés, éd. Magnard Bouisson J, 2000, Seuils, parcours, vieillissement, L'Harmattan Brégeon Ph, 2013, Parcours précaires : enquête sur la jeunesse déqualifiée, Presses universitaires de Rennes Buisson P, 2015, La gestion du parcours, nouvel organisateur de l'intervention sociale? 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Une approche qualitative et quantitative dans trois contextes sociétaux, France, Québec et Argentine, ANR BIPAJE Bifurcations et événements. Pertinences et enjeux pour les sciences sociales, colloque international, 8-9 juin 2006 « Trajectoires sociales et bifurcations» ; Cahiers internationaux de sociologie CXX, 2006 Conseil Economique et Social des Pyrénées, « Bifurcation », Lexique Duménil G, Lévy D 2014, La grande bifurcation. En finir avec le néolibéralisme, Éditions La Découverte Dupray A, Epiphane D, 2014, « Quand l’improbable se réalise : le cas des bifurcations professionnelles en début de carrière », Cereq, juin 2014 Grossetti M, 2003, Eléments de discussion pour une sociologie des bifurcations (contingences, événements, et niveaux d'action), Communication au colloque « Anticipation », janvier 2003 Supeno E, 2015, Bifurcations biographiques dans les parcours de vie de jeunes adultes non diplômés et en situation de précarité, thèse Sciences de l'éducation, Université de Sherbrooke Testenoire A, 2011, « Evènements de santé et bifurcations professionnelles », Université de Rouen
http://culture.cnam.fr/medias/fichier/se-769-m-grif-lise-cnam-2015-2016_1447935024230-pdf

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 14:29

La théorie du parcours de vie
(life course)
Une approche interdisciplinaire
dans l’étude des familles

Table des matières
Remerciements................................................................................ 1
1. Introduction.............................................................................. 3
2. L’émergence de la théorie du parcours de vie ............................. 7
3. La théorie du parcours de vie ..................................................... 13
3.1 Les concepts ....................................................................... 14
3.2 La conceptualisation des temporalités ................................. 28
3.3 Les principes de base............................................................ 34
4. Discussion................................................................................. 49
4.1 Les débats actuels................................................................. 49
4.2 Considérations méthodologiques ........................................ 54
5. Conclusion................................................................................ 63
Références....................................................................................... 65
Ressources sur le parcours de vie..................................................... 75
Tableau sommaire
Les principes et concepts de la théorie du parcours de vie................ 77
Annexe. Exemple d’instrument de recherche, le calendrier
des transitions de vie....................................................................... 79

livres.prologuenumerique.ca/Telechargement/Extrait.cfm?ISBN...pdf

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"Sommaire Programme Discours d’ouverture de Marie-Anne Montchamp, secrétaire d’État auprès la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale 

Raisonner en termes de parcours : un changement de paradigme...........................................................................................................................................................................7 Un parcours singulier ? Itinéraire, bifurcations, transitions.................................................................................................................................................................................................................................................................7 Vieillissement et dépendance : pour une approche processuelle..............................................................................................................................................................................................................................................8 Une nouvelle caractérisation des enjeux de l’aide à l’autonomie.............................................................................................................................................................................................................................................9 Les enjeux organisationnels : décloisonner, coordonner, former, capitaliser...............................................................................................................................................................................9 L’enjeu identitaire : transitions biographiques et représentation de soi.............................................................................................................................................................................................11 L’enjeu sociétal : l’inclusion, l’accès de tous au patrimoine commun....................................................................................................................................................................................................12 Traits généraux et singularité des parcours : un état des connaissances................................................................................................................................................15 La perte d’autonomie des personnes âgées : les apports de la sociologie et de l’épidémiologie.......................................................................................................................................15 Les trajectoires des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer : qualité de vie et facteurs organisationnels..............................................................................18 Les parcours d’autisme : inégalités sociales et capital de progression............................................................................................................................................................................................................................19 Handicap et parcours professionnels : les déterminants de l’insertion et de la réinsertion......................................................................................................................................................22 Les parcours des adolescents « sans solution » sous le signe de la rupture........................................................................................................................................................................................................23 Écouter et impliquer les personnes : principe éthique et condition de l’efficacité de l’aide.............................................................................27 Le droit de dire « non »..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................27 Savoirs expérientiels et pouvoir d’agir................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................30 Des programmes de soutien pour et avec les aidants.....................................................................................................................................................................................................................................................30 La réadaptation comme processus de co-apprentissage..............................................................................................................................................................................................................................................31 « Rester maître de son parcours » : les bienfaits de l’implication des personnes dans leur insertion professionnelle.....................................33 Apprendre à être autonome ?....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................36 Entre protection et autonomie, les dilemmes de l’accompagnement................................................................................................................................................................................................................................37 La protection juridique au service des personnes vulnérables.........................................................................................................................................................................................................................37 Au quotidien, quelle autonomie ?.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................41 Améliorer la cohérence et la continuité des aides : quels dispositifs, quels professionnels ?.......................................................................45 Ruptures et transitions : quels enjeux en termes de gestion ?.....................................................................................................................................................................................................................................................45 Contre les ruptures évitables des parcours de santé des personnes âgées : anticipation, coordination et gouvernance..............................45 Pour la continuité des parcours après un traumatisme crânien : créer du lien entre les secteurs sanitaire et médico-social..............47 Pour accompagner les moments de transition : prévention et variété de l’offre .................................................................................................................................................................49 L’intégration territoriale et la gestion de cas.................................................................................................................................................................................................................51 Du côté des professionnels : comment former à l’accompagnement ?...........................................................................................................................................................................................................................56 À l’école : différenciation pédagogique, coopération et enjeux de qualification..........................................................................................................56 Pour une société inclusive : une matrice de formation et une politique de l’accompagnement.............................................................................................58 Conclusion..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................61 Discours de clôture de Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésions sociale"

http://www.cnsa.fr/documentation/actes_des_2e_rencontres_scientifiques_aide_a_lautonomie_et_parcours_de_vie_15-16_02_2012.pdf

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https://cerif.uqo.ca/sites/cerif.uqo.ca/files/cahier6_theorie_du_parcours_de_vie_web.pdf

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Malgré un premier engouement pour l’analyse des parcours de vie dans les années 1940, avec l’École de Chicago, ce n’est que dans les années 1960 que la théorie du parcours de vie devient populaire (Elder, 1985). À cette époque, plutôt que d’être considérée dans son ensemble, la vie des individus est étudiée de façon fragmentée, en s’attardant sur des épisodes tels l’enfance, l’âge adulte ou l’âge de la retraite. On en savait alors très peu sur l’influence que peuvent avoir les parcours de vie sur le développement des êtres humains, et sur l’importance que prennent les contextes historiques et géographiques dans ces parcours (Elder, Johnson, & Crosnoe, 2003). Les premiers chercheurs fervents de la théorie du parcours de vie se sont intéressés davantage à la trajectoire professionnelle des individus, en s’attardant presque exclusivement aux transitions entre la formation scolaire, le travail et la retraite. Les autres trajectoires, telle la trajectoire familiale ou relationnelle, étaient alors comprises comme étant grandement reliées à la trajectoire professionnelle. Force est de constater, aujourd’hui, que ce modèle de parcours collé à la trajectoire professionnelle ne représente plus la norme pour beaucoup d’individus (Dannefer, 2003). D’abord parce que l’influence d’autres trajectoires est aussi à considérer, mais aussi parce que pour beaucoup de personnes, notamment les femmes, les trajectoires, professionnelles principalement, se démarquent fréquemment des trajectoires « classiques » (Tremblay, 2014). La perspective du parcours de vie a donc dû se « désinstitutionnaliser » et se « déstandardiser » au fil des années, afin de permettre le développement d’une compréhension du parcours de vie englobant un large éventail de variations et de diversités (Dannefer, 2003). Jusqu’à maintenant, très peu de chercheurs semblent avoir utilisé la théorie du parcours de vie pour mieux comprendre les trajectoires des femmes victimes de violence conjugale. Les concepts-clés et les principes qui caractérisent la théorie pourraient pourtant être utiles dans la recherche d’une compréhension plus fine du phénomène. Pour le démontrer, cette synthèse propose une brève présentation des principaux concepts et principes de base de la théorie du parcours de vie, ainsi que quelques-uns de ses avantages pour la recherche auprès des femmes victimes de violence conjugale. La figure 1 propose une représentation visuelle des concepts et des principes qui guident la théorie. Principaux concepts Pour bien comprendre la théorie du parcours de vie, il est essentiel de distinguer les concepts de trajectoire, de transition et de point tournant. Ainsi, le parcours de vie d’un individu est constitué d’un ensemble de trajectoires familiales, relationnelles, professionnelles et autres (Gherghel, 2013). Dans chacune de ces sphères, l’individu avance vers un point précis, un objectif (Wheaton & Gotlib, 1997). En progressant dans ces trajectoires, il est appelé à adopter différents rôles et à vivre diverses expériences (Elder et al., 2003). À titre d’exemple, au fil de sa vie, une femme pourra être appelée à jouer les rôles d’étudiante, d’amie et de mère, ces séquences étant susceptibles de se chevaucher dans son parcours de vie. Tout au long de ses trajectoires, l’individu aura à vivre des transitions, qui consistent en un changement de statut, apportant du même coup une opportunité de changements dans les comportements (Elder et al., 2003). On conceptualise le plus souvent le parcours de vie comme une suite de transitions en lien avec l’âge (Settersten, 2003), marquant le passage de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte. Toutefois, l’âge auquel se produisent les événements reliés à ces transitions ainsi que la spécificité des événements accolés à chacune d’elles sont de moins en moins uniformes. À ce titre, le fait de quitter le domicile familial pour fonder soi-même une famille, autrefois fortement associé au passage à l’âge adulte, n’est plus aussi universel aujourd’hui que par le passé. Fiche synthèse Méthodologie – 2015 LA THÉORIE DU PARCOURS DE VIE ET LA RECHERCHE EN VIOLENCE CONJUGALE 2 Figure 1 : Schématisation de la théorie du parcours de vie Traduit et adapté d’Elder et Giele, 2009. Une quantité de normes sociales énoncent l’ordre précis et le moment de la vie où devraient avoir lieu les différentes transitions (Hutchison, 2005). Pourtant, cet ordre préétabli est souvent, et de plus en plus, altéré. Ainsi, même si les trajectoires ont théoriquement un caractère prévisible et linéaire, des événements, des crises ou des changements importants dans les rôles peuvent venir les modifier à long terme. Ces situations sont appelées points tournants (Wheaton & Gotlib, 1997). Par conséquent, être victime de violence conjugale peut être un point tournant dans la vie d’une femme, à condition que cette situation ait une répercussion à long terme sur son parcours. Par ailleurs, plusieurs points tournants sont possibles dans une trajectoire, certains résultant en une sortie de la trajectoire initiale, d’autres en un retour sur cette même trajectoire (Wheaton & Gotlib, 1997). Lorsqu’on souhaite évaluer les effets d’un point tournant dans la vie d’un individu, on considère la nature de l’événement, sa sévérité, sa durée, la signification qu’il lui donne ainsi que les ressources, les croyances et les expériences qu’il mobilise pour y faire face (Elder, 1985). C’est ce qui explique que les effets d’un point tournant sont, le plus souvent, différents selon la personne qui le vit (Wheaton & Gotlib, 1997). Enfin, les expériences de vie constituées de points tournants et de transitions ont des conséquences qui s’accumulent, influençant elles aussi les trajectoires (Gaudet, 2013). Le cumul de ressources et de désavantages tend à expliquer en partie certaines inégalités entre les individus d’un même groupe ou d’une même cohorte (Gherghel, 2013). On pourrait l’illustrer en faisant l’hypothèse que deux femmes sensiblement du même âge, ayant vécu le même type de violence, et évoluant dans le même espace spatio-temporel pourraient pourtant avoir des parcours différents selon les ressources dont elles disposent (ex. : statut socio-économique particulier ou niveau d’éducation plus élevé). Ce cumul peut aussi avoir un effet intergénérationnel (Gaudet, 2013). Par exemple, on peut supposer que la violence conjugale vécue par la mère ou la grand-mère d’une femme peut influer sur son propre parcours de vie. Principes de base La théorie du parcours de vie ne s’intéresse pas uniquement aux parcours biographiques. Elle place plutôt ceux-ci à l’intérieur d’un contexte plus large balisé par cinq principes de base indissociables les uns des autres (Elder & Giele, 2009; Gaudet, 2013). Tout d’abord, avec le principe du développement tout au long de la vie, on considère que le développement biologique, psychologique et social d’un individu se poursuit de sa naissance à sa mort (Gherghel, 2013). Il est 3 donc tout à fait pertinent, par exemple, de s’intéresser aux effets de la violence conjugale à différents stades de la vie des victimes, permettant ainsi de comprendre comment ceux-ci se développent dans le temps, en fonction d’autres points tournants susceptibles de surgir à la suite d’un premier événement de violence, ou en fonction des transitions que vit la victime dans son parcours. De plus, il est nécessaire d’en savoir davantage sur le moment, au cours du développement de l’individu, où les évé- nements se produisent. La théorie du parcours de vie soutient d’ailleurs, par son principe de temporalité du parcours, que le moment et l’ordre dans lesquels arrivent les événements ont une incidence sur la suite du parcours (Elder et al., 2003; Hutchison, 2005). On peut alors se demander, par exemple, si le moment où une femme sera victime de violence conjugale influencera son parcours et si les consé- quences de cet événement seront différentes selon qu’il se produit au moment de sa toute première relation amoureuse ou plus tard dans sa vie. Par ailleurs, le parcours d’un individu est directement relié aux parcours de ceux qui l’entourent. Ce principe des vies interreliées (Elder et al., 2003) reconnait ainsi l’interdépendance des êtres humains (Hutchison, 2005). Ces liens entre les individus se manifestent principalement au sein des groupes primaires tels la famille (Gherghel, 2013), les collègues de travail ou la communauté religieuse, pour ne nommer que ceux-ci. Il faut par contre savoir que la vie de chaque individu est reliée à différents systèmes, par exemple institutionnels, et est donc influencée par eux (Giele & Elder, 1998). On peut donc faire l’hypothèse que le parcours des femmes victimes de violence pourrait être directement influencé par le type d’aide qu’elles ont la possibilité de recevoir. Si l’offre de service n’est que judiciaire, est-ce que certaines trajectoires, sinon tout le parcours, prendraient une tangente différente que si cette offre comprend aussi du soutien psychosocial? Il faut savoir également que le parcours des individus s’intègre et est façonné par l’époque et l’endroit à l’intérieur desquels leur vie prend place. C’est le principe du temps et de l’espace (Elder et al., 2003). On peut penser qu’un épisode de violence conjugale ne sera pas vécu de la même façon en 1920 que dans les années 2000, et des différences sont aussi à prévoir dépendamment du pays ou de la région habitée. Enfin, au-delà du contexte géographique, l’espace peut aussi faire référence à d’autres contextes, la famille ou la communauté à l’intérieur desquelles un individu évolue par exemple, entrainant un parcours différent d’une autre personne n’évoluant pas dans le même milieu (Gherghel, 2013) ou n’étant pas entouré des mêmes valeurs. Enfin, malgré tous ces principes qui semblent régir la vie des individus, la théorie du parcours de vie donne tout de même une place importante à leur subjectivité. Celle-ci leur permet de construire leur parcours à travers le sens qu’ils donnent aux influences extérieures ainsi qu’à partir des choix et des actions qu’ils posent (Elder et al., 2003; Gherghel, 2013). Cette subjectivité est prise en compte dans le principe d’agentivité (Gaudet, 2013). Le sens que les femmes donnent à leur expérience de violence pourrait donc guider la suite de leur parcours. La marge de manœuvre que permet cette subjectivité est par ailleurs inégale d’un individu à l’autre, certains bénéficiant de plus de ressources et donc de plus de pouvoir que d’autres pour faire des choix et poser des actions (Hutchison, 2005). Intérêt de la théorie du parcours de vie Malgré qu’elle soit balisée par des concepts-clés et des principes forts, la théorie du parcours de vie permet une prise en compte holistique de l’individu dans son environnement immédiat et sociétal, en plus de laisser une grande liberté aux chercheurs qui l’utilisent, que ce soit par son caractère interdisciplinaire ou par sa capacité d’adaptation à plus d’une posture épistémologique, comme nous le verrons plus loin (Gherghel, 2013). La théorie du parcours de vie accorde également beaucoup d’importance aux liens entre ce que vivent les individus et leurs familles (dimensions microsociales) et les changements sociaux (dimensions macrosociales) qui peuvent avoir un effet sur leur parcours (Elder, 1985; Hagestad, 1997; Hutchison, 2005). Pour la théorie du parcours de vie, les dimensions microsociales et macrosociales sont conçues comme s’enchevêtrant à l’intérieur d’un système complexe plutôt qu’étant reliées les unes aux autres en ligne droite (Levy, Ghisletta, LeGoff, Spini, & Widmer, 2005). En résumé, cette vision englobante permet d’approfondir la compréhension des problèmes sociaux (Mayer, Laforest, & Lindsay, 1990), en s’intéressant, si on prend pour exemple la violence conjugale, à la fois au moment où la violence prend place dans l’histoire de vie des femmes, à la période historique dans laquelle elles se trouvent, à l’environnement immédiat et sociétal dans lequel elles évoluent et à la compréhension qu’elles ont de cette violence. Aussi, la théorie du parcours de vie semble convenir à la fois aux chercheurs issus d’une tradition positiviste qu’aux chercheurs constructivistes, à un point tel que certains auteurs la considèrent comme un paradigme en soi (Gaudet, 2013; Sapin, Spini, & Widmer, 2007). On pourra donc voir certaines études avec une posture épistémologique positiviste ou postpositiviste permettant de comprendre les constances de parcours et les régularités dans le temps, alors que d’autres s’intéresseront plutôt aux imprévisibilités des trajectoires et aux contingences, à partir d’une démarche s’attardant davantage au sens que donne la personne à son parcours de vie (Gaudet, 2013). Dépendamment du but que l’on souhaite atteindre, il pourrait donc être pertinent de s’intéresser aux parcours des femmes victimes de violence conjugale à partir 4 de données mesurables spécifiques à ces parcours (formes de violence vécues, fréquence, gravité, conséquences identifiées, types de demandes d’aide, temps passé en hébergement, etc.). À cet effet, le calendrier historique de vie, souvent utilisé par les tenants de la théorie du parcours de vie ayant une approche positiviste ou post positiviste, permet la stimulation de la mémoire autobiographique et la compilation efficace de ces données (Yoshihama, Clum, Crampton, & Gillespie, 2002). Bien qu’on en soit encore au début de son utilisation dans le domaine de la violence conjugale (voir à cet effet les travaux de Yoshihama et Bybee, 2011; Yoshihama et al., 2002; Yoshihama, Gillespie, Hammock, Belli, & Tolman, 2005; et, au Québec, les travaux de Frédéric Ouellet, en cours, dans le cadre du projet Trajetvi), on constate pourtant que le recours au calendrier pour la collecte des données a l’avantage de faciliter les souvenirs des femmes victimes de violence, surtout à long terme (Yoshihama et al., 2005), et qu’il rend possible la réalisation d’analyses statistiques permettant de dégager une tendance générale de leurs parcours de vie (Yoshihama & Bybee, 2011). Pour les chercheurs qui souhaiteraient plutôt s’attarder au sens que chaque femme victime de violence donne à son expérience et aux nuances qui caractérisent son parcours, une adaptation du calendrier historique de vie pour la recherche qualitative a été développée. Cette version de l’outil permet entre autres de s’intéresser au processus décisionnel qui a suivi l’événement de violence, soit le pourquoi et le comment associés, par exemple, aux stratégies utilisées par la victime pour faire face à la violence et ses conséquences. Cette version du calendrier historique de vie nous permet donc d’en arriver à une collecte de données contextualisées, comprenant à la fois l’explication que donnent les femmes aux événements, mais aussi les éléments de leur environnement qu’elles considèrent comme influençant leur parcours. Conclusion La théorie du parcours de vie s’est révélée adaptable à divers objets d’étude (Gherghel, 2013). Dans cette optique, son utilisation dans le champ de la violence conjugale permettrait d’en connaitre davantage sur les parcours de celles qui en sont victimes, par une analyse du contexte immédiat et socié- tal entourant leur vie et la prise en compte de leur point de vue sur le sens de cette expérience dans leur parcours de vie. L’exercice fait ici en regard de la théorie du parcours de vie comme cadre utile à une meilleure compréhension de la problématique de la violence conjugale s’est attardé exclusivement au vécu de violence des victimes. La pertinence de cette théorie pourrait pourtant être tout aussi grande pour des chercheurs souhaitant s’intéresser à leur expérience de demande d’aide ou aux parcours de vie de ceux qui commettent la violence ou y sont exposés, et ce, tant dans une approche quantitative que qualitative de la problématique.
http://trajetvi.ca/files/publications/fiche-synth-se-parcours-de-vie-finale.pdf

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 14:44

http://www.gnchr.fr/sites/default/files/colloque/actes-colloque-handicaps-rares-2013.pdf
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"Figures de l’influence S’intéresser à l’influence dans le cadre des parcours de vie, c’est s’intéresser aux ingrédients de l’action. Michel Grossetti (2004) offre une classification très intéressante des ressources cognitives en tant qu’ingrédients de l’action en cinq catégories : les finalités, les valeurs, les routines, les affects et les théories. Parmi celles-ci, il avance que « Les finalités apparaissent comme un des ingrédients les plus flexibles ou instables de l’action, un des plus sensibles aux contingences. C’est aussi un des enjeux importants de la liberté d’action des uns et des tentatives de contrôle des autres. » (p. 86). Il n’est donc pas surprenant de retrouver les finalités, qu’on peut aussi ramener au concept de projet (Bidart et Lavenu, 2001; Boutinet, 2005), au fondement d’une approche compréhensive de l’influence. Si on examine l’influence du point de vue des finalités des acteurs en présence, trois figures s’imposent qui marquent alors autant de temporalités de l’influence. La première figure consiste, pour un sujet, à être inscrit dans l’histoire d’un autre. Cette inscription peut rencontrer ou non des résistances, comme pour le jeune sur qui pèse le projet (scolaire, professionnel, familial…) de ses parents, de sa lignée. C’est le cas d’Aurélie, la première de sa famille à fréquenter les études postsecondaires et qui ressent de manière particulièrement aiguë la mission de pionnière qui lui est confiée par la famille à titre d’étudiante de première génération5 . Aurélie - Tu sais, je suis la première de la famille et tout. […] Tu sais, ça me met de la pression là. Depuis que je suis petite, je veux être bonne à l’école. Je veux être ci, je veux être ça, je me dis qu’il faut que je sois de même parce que sinon, ils ne seront plus fiers, tu sais. Comme là, tu sais, c’est sûr, je vais aller à l’université, ça c’est garanti là. Je ne lâcherai pas l’école c’est certain en tout cas. […] Sauf que tu sais, je suis peut-être passée à côté d’une technique ou d’un DEP parce que je me disais «Il faut que j’aille à l’université parce que, tu sais, eux, ils veulent que j’y aille là». 5 Voir Pascarella et al. (2004) pour une revue sur le concept d’étudiant de première génération. REDES- Revista hispana para el análisis de redes sociales Vol.16,#6, Junio 2009 http://revista-redes.rediris.es 164 La seconde figure est, en partie, le miroir de la première : l’inscription d’un autre dans son propre projet, dans sa propre histoire. C’est le cas des enfants ou autres dépendants, mais aussi des relations amoureuses et de plusieurs relations amicales fortes (Ferrand, 2006). L’exemple de Marjolaine est éloquent à cet égard. Fille de parents qui n’ont pas étudié au postsecondaire, elle débute ses études collégiales après avoir obtenu des résultats scolaires plutôt faibles au secondaire. Lors du premier entretien, elle dit que son choix d’étude est très influencé par ses amis et celui de son copain Julien, qui suit le même programme qu’elle, mais qui est peu investi dans ses études. Lorsqu’on la retrouve au printemps suivant, elle est avec Joël, un étudiant universitaire. Tout au long de l’entretien, on constate que ses choix sont très influencés par le parcours de son nouvel amoureux et qu’elle lui attribue une part importante de contrôle sur son propre parcours. Marjolaine - [Q : Et tes études?] Ben, j’espère que je vais continuer, dans le fond. [Est-ce qu’il y a tu un risque que tu changes ou que tu abandonnes ? Y a-t-il des événements qui pourraient amener ça?] Je ne pense pas, pas pour l’instant en tout cas. À moins que mon chum… Bien dans le fond, si quelque chose lui arrive et… On va dire qu’il faut qu’on déménage quelque part ou bien… Moi, je le suivrais, c’est sûr là. Donc ça serait ça. Je pense que c’est la seule affaire qui pourrait arriver là. Marjolaine «espère » continuer, si le parcours de Joël lui en donne l’occasion. On peut penser que si elle était restée avec Julien, moins studieux que Joël, son parcours collégial aurait eu plus de risque de s’interrompre. D’ailleurs, elle avoue à notre troisième rencontre, alors qu’elle persévère à la fois dans ses études collégiales et dans sa relation avec Joël, qu’elle a pensé quelques fois à interrompre ses études, ou du moins à changer de programme, et qu’elle compte beaucoup sur le soutien des autres pour l’aider à tenir la route. Marjolaine - C’est sûr que j’en parle souvent avec mes parents, mon copain puis tout ça, pour savoir, pour qu’ils m’aident là. Parce que toute seule, parfois c’est dur. Bien abandonner, je niaise parfois «Ah, moi je lâche l’école. Je suis tannée là!». Mais tu sais, ce n’est jamais vraiment… Tu sais, je ne le ferais pas là, je pense, à moins que quelque chose arrive. Mais sinon, je ne le ferais pas. REDES- Revista hispana para el análisis de redes sociales Vol.16,#6, Junio 2009 http://revista-redes.rediris.es 165 Ces deux premières figures, l’inscription dans l’histoire de l’autre et l’inscription de l’autre dans son histoire, se situent dans une temporalité qui fait le pont entre le passé et le futur en élaborant une histoire commune, déjà bien établie, ou en devenir, par exemple dans le cas des enfants à naître ou des relations fortes naissantes. L’importance de l’histoire partagée dans ces relations est primordiale. Elle crée de la similitude là où peuvent néanmoins persister des différences. Elle crée aussi de l’attachement, source d’engagement réciproque, un aspect fondamental de toute relation sociale (Finch et Mason, 1993 ; Grossetti, 2008). Dans la biographie, donc, se trame l’histoire, et dans le partage se noue, s’élabore et se confirme la relation. A l’opposé, la troisième figure est ancrée dans le présent, voire l’instant. C’est celle de la relation de passage, par définition peu inscrite dans l’histoire mais susceptible d’ouvrir des portes vers de nouveaux horizons et d’étendre le répertoire des possibles. On a pu, par exemple, identifier un cas particulier de cette figure que plusieurs jeunes gens désignent spontanément comme leurs « amis d’école », ces pairs, fréquentés dans le cadre scolaire, et qu’on perd de vue, sans regret ni joie, en changeant d’école ou la quittant. Parce qu’ils ont des histoires différentes, chacun est susceptible d’ouvrir « petit monde » (Bidart et Lavenu, 2004) fait de ses propres connaissances, expériences, idées et relations. Ils offrent, par leur diversité d’origine, d’expériences et d’intérêts, et en vertu de la fugacité potentielle de ce type de relation, l’occasion d’explorer, sans trop s’y compromettre, des univers multiples et, par là, approfondir sa démarche de construction identitaire. La relation de passage, c’est aussi la relation « fonctionnelle » qui peut s’établir entre les intervenants et certaines populations. Dans le cas des collégiens, ce peut être le personnel enseignant qui, dans un moment de questionnement, ou devant un problème spécifique, pourra être engagé un certain temps dans un échange susceptible d’avoir un effet important sur le parcours du jeune. Alors que dans la plupart des cas ces relations demeurent à la limite du personnel et ne suscitent pas d’engagement réel, on a pu constater dans le cadre d’autres enquêtes auprès de populations vulnérables (Charbonneau, 2003), que certains sujets vivant dans des conditions de précarité et d’isolement social important tendent à intégrer les intervenants dans leur histoire et leurs réseaux de relations significatives."
Les analyses menées sur l’évolution du projet professionnel des jeunes dans le cadre de notre enquête (Cournoyer, 2008) montrent que les relations qui sont les plus imbriquées dans l’histoire des sujets sont typiquement sources d’une influence qu’on peut qualifier de « convergente ». Elles renforcent un projet déjà présent et sont sources de sécurité et de soutien affectif. Les relations moins chargées d’histoire pour leur part ont davantage une REDES- Revista hispana para el análisis de redes sociales Vol.16,#6, Junio 2009 http://revista-redes.rediris.es 166 influence divergente et, éventuellement, déstabilisante pour les jeunes en mettant au défi leurs conceptions et en les ouvrant vers d’autres futurs possibles. Changements et relations Comme le rappellent Steglich, Snijder et Pearson (2007), le constat selon lequel les individus qui se regroupent ont tendance à partager les mêmes caractéristiques, que ce soit en termes de comportements, d’attitudes ou de valeurs, a donné lieu à des interprétations théoriques divergentes. On y voit d’une part à l’œuvre un mécanisme de sélection selon lequel la similitude, par le biais des affinités électives, favorise la construction et le maintien du lien selon le vieil adage « qui se ressemble s’assemble » (McPherson et Smith-Lovin, 2001). Dans le même ordre d’idée, Kalish et Robins (2006) ont mis en lien les caractéristiques d’ensemble (fermeture et trous structurels) des réseaux égocentriques et certaines prédispositions psychologiques de leurs sujets d’enquête. On peut aussi y voir à l’œuvre des mécanismes d’influence par lesquels les positions du groupe se diffusent parmi ses membres (Friedkin et Johnsen, 1999; Friedkin, 2001). C’est le cas des modèles psychosociologiques, notamment, qui cherchent à déterminer comment se forme l’opinion dans des petits groupes, mais mettent de côté la question de la formation des groupes eux-mêmes...../......"
http://revista-redes.rediris.es/pdf-vol16/vol16_6.pdf

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 14:46

.../...
"Le terme d’ « incasables », émergeant à la fin du XXème siècle, n’a à notre connaissance aucune définition précise ou admise par la communauté scientifique. Il est utilisé de manière commode par les professionnels de terrain pour désigner des situations d’enfant ou de jeune en danger qui posent problème aux institutions sanitaires et sociales et aboutissent de manière récurrente à des ruptures dans les accueils, les accompagnements, les soins et ou les dispositifs mis en place pour répondre aux difficultés ou aux dangers rencontrés par ceux-ci. Les jeunes dits « incasables » sont une « population à la limite des institutions » (Barreyre, 1997), dont les caractéristiques et les besoins spécifiques relèvent en général de plusieurs modes de prise en charge (sanitaire, sociale, médico-sociale, judiciaire) et qui le plus souvent ont mis à l’épreuve, voire en échec, des équipes professionnelles successives dont le cadre de travail ne convenait pas à leur problématique situationnelle. Un des premiers objectifs de la recherche est de comprendre ce que recouvrent, pour les professionnels qui utilisent le terme, les situations d’incasabilité. 1°- Cadre d’analyse, objectifs et méthodologie : La littérature prolifique sur les jeunes dits difficiles privilégient trois entrées : l’organisation psychopathologique, les manifestations et comportements (a)sociaux (violence, délit, incivilité), et les formes de socialité et le positionnement social (l’organisation plus ou moins stable de la bande ou de « la galère » articulée avec le positionnement social, économique, géographique, culturel, voire ethnique). La situation juvénile de grande difficulté est référée le plus souvent à six types de causes non exclusives : le contexte éducatif (familial, mésologique), le cadre de vie (le plus souvent urbain), l’origine sociale et/ou ethnique, l’utilité/non utilité sociale (et l’absence de travail), les conditions sociales, l’usage de drogues. Les approches psychosociales (CHARTIER, 1997) y ajoutent les repères biographiques de la personnalité psychopathique ainsi que la problématique comportementale des trois D (le déni, le défi, le délit). Mais il existe encore peu de publications sur les situations d’incasabilité qui semblent correspondre à cette période entre 1975 et aujourd’hui où, de manière tout à fait officielle et réglementaire, les réponses sociales passaient (et passent encore de manière prioritaire) par les « institutions sociales » : la loi 734 du 30 juin 1975 sur, justement, les institutions sociales et médico-sociales, ne fut réformée qu’en janvier 2002 par une loi « rénovant l’action sociale ». Entre temps, c’est bien la réponse institutionnelle (par une logique d’établissements) qui fut privilégiée (BARREYRE, 2004). Au-delà de la question de la définition, les travaux récents, inscrits dans une littérature quasi séculaire, font ressortir une problématique qui articule - les ressources ou les absences de ressources personnelles des jeunes, caractéristiques qui se comprennent à partir de leur histoire et de leur parcours de vie parsemés le plus souvent d’événements traumatiques ; - les contextes de vie, familiaux, sociaux, urbanistiques, culturels, etc. - les contextes institutionnels des réponses sanitaires et médico-sociales Oned – 63 Bis Boulevard Bessières – 75017 Paris - contact@oned.gouv.fr 3 Pourtant, ces données sociales et leurs interactions pourraient se retrouver dans nombre de situations d’enfants accueillis et accompagnés en protection de l’enfance, même si, pour la plupart, les réponses institutionnelles n’ont pas abouti à des ruptures, rejets et échecs comme c’est le cas dans les situations d’incasabilité. Nous sommes partis de l’hypothèse que ce sont moins les faits sociaux qui importent, pour comprendre ces situations d’incasabilité, que « ce qui se passe » dans l’interaction, ce que Max Weber appelle « l’activité sociale » et plus particulièrement la conscience que les individus ont de leurs activités sociales, le sens qu’ils donnent à ce qui (leur) arrivent, l’interprétation qu’ils font de ce qui se passe dans la réalité dans laquelle les acteurs sont engagés, une situation dans laquelle ils agissent et ils sont agis. L’hypothèse sous jacente est que les acteurs ont une interprétation différente d’une situation donnée et caractérisée à un moment donné par des ressources et des contextes qui n’ont pas été vécus et lus de la même manière. En cohérence avec ce cadre d’analyse et cette hypothèse de travail, la recherche s’est donnée pour objectifs de mettre en regard les histoires de vie des jeunes, les caractéristiques des situations de vie actuelles et l’intérêt des réponses institutionnelles proposées. - d’une part, la recherche a consisté à étudier les parcours de vie et les parcours institutionnels des jeunes, ainsi que leurs situations actuelles de vie, en tenant compte aussi bien de leurs caractéristiques et facteurs personnels que des facteurs environnementaux ; cette observation des parcours s’appuie sur un recueil rétrospectif des éléments biographiques (familiaux, sociaux, liés à la santé, éducatifs, etc.) auprès des professionnels. Elle vise une meilleure compréhension de l’enchaînement des différents événements vécus, ainsi que les continuités et ruptures qui caractérisent leurs parcours. Elle contribue également à retracer une historiographie des interventions sociales. - ensuite, la recherche a consisté à interroger les différents acteurs sur l’interprétation qu’ils font des parcours de vie et de la situation actuelle afin de revisiter des « moments » passés ou présents qui pourraient permettre de comprendre le choix ou les actes posés par les uns et les autres ; - enfin, la recherche visait à analyser les pratiques professionnelles, les organisations de travail construites pour répondre à ces problématiques particulières : en quoi ces situations transforment-elles les pratiques éducatives, du point de vue de l’organisation, de la relation éducative, de la conception de l’accompagnement éducatif et sanitaire, du point de vue des valeurs implicites et des moyens nécessaires mobilisés ? - Pour répondre à ces deux derniers objectifs de la recherche, 12 situations ont été sélectionnées pour un approfondissement qualitatif. Le choix des situations a été réalisé en fonction des hypothèses posées à la suite du premier dépouillement des 80 grilles biographiques recueillies. Les études de cas ont consisté à rencontrer pour une entretien qualitatif, lorsque cela était possible, un ou plusieurs professionnels impliqués dans la prise en charge du jeune, le jeune et ou ses parents. Une évaluation de la situation de vie prévue initialement à partir de l’observation partagée par les professionnels n’a été réalisée que partiellement. Le questionnaire d’observation a été construit, distribué et discuté avec les référents de l’ASE. Le matériau collecté dans la littérature et auprès des professionnels, a été soumis à une analyse thématique et lexicale pour repérer les éléments qui définissent le terme « incasabilité ». Quatre outils ont été construits pour recueillir les informations nécessaires à l’étude des parcours des jeunes dits incasables : la feuille de recensement, Oned – 63 Bis Boulevard Bessières – 75017 Paris - contact@oned.gouv.fr 4 la grille de recueil biographique, la grille d’entretien, le questionnaire d’observation partagée (voir annexes du rapport) L’étape préliminaire a consisté à recenser, sur chaque territoire, les jeunes relevant d’une situation d « ’incasabilité », en sollicitant les professionnels de terrain ASE (qui ont la meilleure connaissance du parcours du jeune). Le but de ce recensement est de définir une base de travail qui consolide la suite de la recherche." .../...
http://www.cg973.fr/IMG/pdf/ODPE/parcours%20de%20vie%20jeunes%20dits%20incasables.pdf

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 15:08

.../...
"L’imprévisibilité dans les parcours sociaux[1]. Les Cahiers Internationaux de Sociologie, 2006, n°120, pp.5-28 Résumé Cet article propose les éléments d'un cadre théorique permettant d'analyser des situations sociales comportant une part d’imprévisibilité. S'intéresser à des ruptures, des changements soudains, c'est en partie revenir sur de vieux tabous de la sociologie et plus généralement des sciences sociales : la contingence, l'événement, l'imprévisible. Une solution possible réside dans la définition précise de ce qui est considéré comme imprévisible et dans la prise en compte de différents niveaux de temporalité, à condition d'accepter l'idée que les temps « courts » peuvent parfois influer sur les temps « longs »."
.../...
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00476374/document
-------------------------------------------------------------
.../...
- Qu’est-ce que signifie “apprivoiser” ? [demanda le petit prince] - C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie “créer des liens ...”. - Créer des liens ? - Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde [...] Le renard se tut et regarda longuement le petit prince : - S’il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il. - Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n’ai pas beaucoup de temps. J’ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître. - On ne connaît que les choses que l’on apprivoise [...]
..../....
Introduction “Apprivoiser” c’est créer des liens. “Apprivoiser la vie” c’est donc créer des liens entre la vie et ... Compris dans une démarche scientifique, apprivoiser la vie c’est pour nous créer des liens entre disciplines, mais aussi des liens entre niveaux d’organisation au sein du vivant. Ces deux démarches se confondent d’ailleurs puisque la distinction opérée entre les disciplines scientifiques est souvent liée aux niveaux d’organisation auxquelles elles s’intéressent. Créer du lien c’est enfin chercher à expliquer la macrostructure à partir de la microstructure, la population à partir de l’individu, la pensée à partir du neurone, ou la cellule à partir de la molécule. C’est relier ensemble, ou re-lier ensemble, dans une acception historique, des éléments que les disciplines ont plus ou moins virtuellement isolés, découpés ou découplés. Il est en effet clair que la biologie, qui a longtemps fait un usage quasi-exclusif de la méthode réductionniste avec les succès que l’on sait, arrive aujourd’hui à un tournant de son histoire. La masse de données accumulée sur les éléments des systèmes biologiques a indirectement ouvert une boîte de Pandore : il n’est plus possible de considérer que la compréhension de l’activité d’un système biologique proviendra de cette accumulation, pour la bonne et simple raison que l’organisation des constituants n’est pas contenue dans la description de ces mêmes constituants, aussi détaillée soit-elle. Or, les propriétés du système, du “tout”, dépendent au moins autant de cette organisation que des caractéristiques locales de ses constituants. Il y aurait une prétention certaine à vouloir s’approprier – qui plus est en tant qu’informaticien – une démarche qui, depuis qu’elle est devenue “systémique” ou “intégrative”, traverse tous les courants de la biologie. Cependant, créer du lien c’est d’abord créer la possibilité du lien, c’est-à-dire proposer les concepts, les méthodes et les outils qui vont permettre à la biologie de raccrocher les morceaux. Il nous semble en effet que la biologie ne dispose pas, au sein de son propre corpus scientifique, des moyens de répondre pleinement à cette question et qu’elle doive pour cela s’approprier des outils développés dans d’autres champs, par d’autres disciplines. C’est en ce sens que doit être comprise la démarche décrite dans ce mémoire : en tant qu’informaticien, nous disposons d’un outil capable de représenter le monde par le calcul, de le simuler et de donner à voir le simulacre. Nous nous proposons de mettre cet outil au service de la compréhension des systèmes biologiques. En d’autres termes, nous nous proposons de développer des outils de modélisation informatique pour la biologie intégrative. Il serait erroné de comprendre notre démarche comme une volonté de lier informatique et biologie. Selon nous il s’agit plutôt de relier la biologie avec d’autres disciplines, par exemple la physique, ou de relier entre eux plusieurs domaines de la biologie (biologie moléculaire et biologie cellulaire) et cela à l’aide de l’outil informatique. L’informatique est donc ici un outil de médiation. Elle incarne elle-même le lien (nous reviendrons sur ce point) car elle permet d’intégrer dans un 12 Introduction même modèle les caractéristiques microscopiques et les caractéristiques macroscopiques d’un système et de montrer comment les secondes peuvent émerger des premières. 
.../...
http://liris.cnrs.fr/Documents/Liris-3717.pdf
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http://cftchp.free.fr/Fichiers/Dossiers_pratiques/Apprivoiser_le_stress.pdf
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.....Apprivoiser nos émotions, pourquoi ? Peut-être avant tout parce qu’elles sont nôtres : nous sommes dotés de capacités émotionnelles, tout comme nous sommes dotés de mains et de pieds, de perceptions, d’imagination et de langage. L’affectif est un héritage humain et animal1 , un potentiel, à bien utiliser, comme toute ressource. Apprivoiser nos émotions, c’est apprendre à les gérer, et aussi apprendre à accepter plus volontiers leur intervention dans notre vie. La première étape, pour cela, est de mieux les connaître. Du moins y a-t-il des bases à comprendre pour être émotionnellement autonomes. Nos lointains ancêtres chasseurs-cueilleurs, qui vivaient dans un milieu naturel, n’avaient peut-être pas besoin de comprendre leurs émotions : il leur suffisait de les éprouver. Aujourd’hui, c’est différent : un écart s’est creusé entre notre nature humaine biologique et notre environnement civilisé. Il nous est impossible d’être spontanément naturels dans un environnement qui ne l’est plus : notre nature....
http://www.eyrolles.com/Chapitres/9782212540666/Intro_Ravon.pdf
-------------------------------------------------------------
https://www.carsat-nordpicardie.fr/fichiers/article/188/le_temps_de_la_retraite.pdf
-------------------------------------------------------------
INTRODUCTION Je m’appelle Lucie Latour et je suis mère d’un enfant qui a un trouble envahissant du développement (TED). Il y a quelques années de cela, apprendre que mon fils était « différent » a été un choc pour moi, choc dû probablement à beaucoup d’ignorance de ma part de ce qu’était un TED, et son TED en particulier. Je me suis d’abord intéressée à comprendre sa manière d’être différente, j’ai beaucoup lu, écouté des conférences sur le sujet, lu sur internet et discuté avec des mères d’enfant comme le mien (Ah! Le bonheur de sentir que l’on n’est pas seule au monde!). Avec le temps, j’ai doucement apprivoisé cette différence, cette manière d’être de mon fils qui en fait une personne unique et irremplaçable. Mais voilà qu’à l’approche de l’adolescence arrive ce moment de la « crise d’identité ». Alors je me suis demandée : « est-ce que mon fils est conscient et est-ce qu’il comprend cette manière d’être (avoir un TED) qui lui est propre? C’est donc pour cette raison que j’ai rédigé cette petite « Histoire de moi », afin, qu’au fil des exercices, il puisse comprendre, tranquillement, ce qui fait de lui un être unique. Aussi, ayant eu bien des gens autour de moi qui nous ont aidé dans ce cheminement, j’ai décidé de « donner au suivant » en partageant avec vous ce document, et ce, gratuitement. Adaptez-le aux besoins et aux lubies de votre enfant : faites qu’il soit LE SIEN. Sachez aussi que j’ai pris un bon moment pour rédiger ce document et… j’en ai pris tout autant pour le remplir avec lui! Je me rappelle qu’on faisait quelques pages, on en parlait… on laissait le document quelques jours… parfois quelques semaines et on se relisait et on continuait… cela a été une belle expérience pour nous deux… et pour toute la famille. 2 Document de Lucie Latour revu et corrigé par Jacynthe Audet et Lucie Verreault Pour m’inspirer dans la création de mon document, je me suis référée à une conférence donnée par le psychologue Stéphane Nantel du CRDI Montérégie Est sur la connaissance du diagnostique, à un document audiovisuel du Dr Laurent Mottron, L’autisme vue de l’intérieur, ainsi qu’au document écrit de Madame Catherine Faherty, C’est quoi asperger? J’ai aussi demandé une révision de mon document à deux formidables éducatrices du CRDI Montérégie Est : Madame Jacinthe Audet et Madame Lucie Verreault. Je les en remercie beaucoup! 
Et je vous laisse sur ces quelques mots d’une dame autiste… « Ce qu’il y a de pire que d’être autiste, c’est de ne pas pouvoir vivre sa vie d’autiste !» Brigitte Harrisson ..../.....

http://www.autisme.qc.ca/assets/files/07-boite-outils/Outils-Ressources/histoire-de-moi.pdf

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 15:16

APPRIVOISER LE TRAC UN MAL SOCIAL 
Le monde professionnel et ses exigences d'efficacité, la vie sociale et ses exigences de vie en groupe ouvrent de nombreuses situations "traquantes": Trac, gêne ou timidité, un mal social...faisant irruption soudainement, ou distillant au fil des jours, son lot de craintes, et d'incertitudes; le pôle opposé d'un sentiment qui serait la confiance en soi, ou l'assurance. 
Qui ne s'est pas déjà senti embarrassé, pour solliciter un service auprés d'un collègue ou d'un voisin? Ou lorsque vous avez du annoncer une nouvelle désagréable à un de vos proches? Souvenez- vous la dernière réunion ou assemblée devant laquelle vous avez pris la parole...les jours qui ont précédé, les dernières minutes, les 1ères secondes, le ton mal assuré de votre voix ? 
Et cet entretien important avec votre hiérarchie, où vous aviez à rendre compte d'un travail...particulièrement lorsque vous n'aviez à présenter qu'un bilan négatif, sur un projet mené antérieurement? Ou lorsque vous êtiez invité à cette fameuse soirée, isolé, affectant une fausse assurance, au milieu de groupes inconnus, discutant à batons rompus? Ou bien encore l'effort qu'il vous a fallu manifester pour oser aborder ce(tte) jeune inconnu(e) qui vous plaisait? Les hésitations qui vous accompagnent lorsqu'il s'agit de pousser la porte d'un magasin et demander le prix de l'objet exposé en vitrine? Les doutes qui sont venus vous assaillir lorsque vous aviez une réprimande à adresser à un de vos collaborateurs? Ou encore le premier jour où, nouvel embauché, vous avez intégré une équipe de "pros"? 2 caractéristiques émergent de ces situations: Elles sont porteuses d'un enjeu. 
Elles nous projettent hors d'un contexte familier: on fait face à l'inconnu, le nouveau, l'inhabituel, que l'on aborde sans repères. 
LE TRAC EN TROIS DIMENSIONS 
Le trac, comme toute émotion, peut être découpé en 3 composantes: * les processus internes de pensée * les sensations internes * le comportement ou manifestations externes, observables 
Le schéma suivant nous en donne une photographie instantanée: Le trac nait de la pensée, d'un mouvement d'anticipation. Il s'inscrit dans le moment immédiat d'une action, ou juste avant (quelques secondes à quelques minutes). Sous l'effet du trac, l'imaginaire prend les commandes:fuite des idées, images-flashs de situations passées, analogues, venant bousculer la conscience, dialogue interne supputant mille causes d'échec; C'est un dialogue conflictuel entre un enjeu contraignant de réussite "Il faut que je fasse bonne figure","je dois absolument...", et un imaginaire "saboteur", anticipant un scénario-catastrophe: "Je vais me prendre les pieds dans la moquette"....un scénario catastrophe, que viennent renforcer dévalorisations et lectures de pensée:"J'ai une tête à faire peur; il doit me trouver ridicule à rougir ainsi". Au moment de l'action, nous empruntons les "lunettes" des autres. 
C'est le regard des autres, ou plutôt le supposé regard que les autres portent sur nous, qui alimente le trac. Certains ont des lunettes plus épaisses que d'autres, brouillées par des croyances qui entretiennent une large méconnaissance de soi, de ses capacités propres. Le circuit du trac pourrait s'illustrer ainsi: * 

.../....

http://www.animaresources.com/wp-content/uploads/2013/12/ApprivoiserLeTrac-version-doc.pdf

--------------------------------------------------------------------------------------------------

« On ne conna t que les choses
que l’on apprivoise. »
Antoine de Saint-Exupéry
La rencontre avec d’autres cultures, l’acceptation, la perception même de la
différence demandent un effort. Chacun a sa représentation de la rencontre et
un rapport personnel à l’altérité. La volonté de découvrir, la curiosité, la confiance
dans l’échange ne vont pas d’elles-mêmes. Elles exigent une évolution de l’attitude.
Il est donc nécessaire, selon Gilles Verbunt de faire « une vraie gymnastique de
l’esprit » (Verbunt, 2011, p. 148).

.../...


C. La décentration
L’outil mental fondamental pour réussir la rencontre avec l’autre et dépasser et
surmonter les barrières est la décentration. Les locuteurs en présence se débarrassent
de leurs lunettes « ego-socio-ethnocentriques » et acquièrent ainsi la faculté
de développer une vision plus objective du monde dans lequel d’autres points de
vue, d’autres manières de voir, d’autres structures de pensée seront perceptibles et
reconnus comme légitimes.
Ce processus de décentration demande une volonté, un effort et un apprentissage.
La peur de l’inconnu, de l’étranger, de ce qui n’est pas familier est naturelle.
La décentration permet à l’individu d’aller à la rencontre de l’autre en renonçant
à une position dominatrice et en dépassant la crainte. Elle implique d’être capable
de ne plus ressentir la (les) culture(s) étrangère(s) comme une menace, mais au
contraire comme une source d’enrichissement personnel et collectif. Elle permet
aussi d’adopter une réflexion sur les propres référents culturels de son groupe
d’appartenance. Se décentrer signifie donc s’ouvrir positivement à l’autre tout en
effectuant un retour réflexif sur soi-même.

.../...

[PDF]On ne conna t que les choses que l'on apprivoise. - PUG

www.pug.fr/extract/show/2652




[list="margin-right: 0px; margin-left: 0px; padding-right: 0px; padding-left: 0px; border: 0px;"]
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[*]
[/list]


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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 15:23




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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 15:27

« La vie c’est comme un patchwork géant. Elle vous envoie des pièces, et vous décidez de les assembler d’une façon ou d’une autre, à votre guise. »
– Fabien Monjo

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 15:49

[PDF]La résilience entrepreneuriale - EMLYON Business School

www.em-lyon.com/fr/content/download/6860/110360/.../2006-05.pdf


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Retour à l’« ici et maintenant » Pourquoi parlons-nous de « retour » à l’ici et maintenant ? 
Eh bien tout simplement parce qu’il nous faut avant tout nous placer dans le présent. C’est ce que nous appelons l’« ici et maintenant ». L’esprit humain est structuré de telle sorte qu’il est rarement dans le présent, si ce n’est dans ses actions quotidiennes. 
Mais l’étrangeté fait qu’il y a un décalage fréquent entre l’esprit qui vadrouille très vite dans un passé révolu (souvenirs, références, repères) et les actions faites sur le moment. L’esprit a donc souvent un décalage avec l’action, sauf dans certaines circonstances que tout le monde a déjà expérimentées. 
Par exemple, lorsque nous sommes occupés à une seule action exigeant de la concentration. Dans ces moments d’actions demandant une forte attention, l’esprit est uniquement à ce qu’il fait. C’est lorsque nous avons intégré totalement le processus d’un objectif que les attitudes et les gestes machinaux se  mettent en fonction. 
Et c’est à partir de ce « machinal » que l’esprit libéré de l’attention peut penser à bien d’autres choses en même temps. Ainsi, sans bien en réaliser les conséquences, nous oublions en partie de vivre pleinement le moment présent. Ce n’est pas grave en soi, nous parvenons très bien à nous en sortir ainsi. Les choses changent lorsqu’il s’agit de revenir dans le présent et seulement dans cet ici et maintenant. 
Cette attitude demande un véritable effort car il nous force à sortir de nos multiples divagations internes pour nous concentrer sur ce qui se passe en temps réel. Cette attitude est fondamentale pour notre apprentissage d’une repartie constructive dans toutes nos relations, qu’elles soient privées ou professionnelles. Il nous faut là encore faire une petite distinction.

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http://www.eyrolles.com/Chapitres/9782212542257/Chap-1_Denis.pdf

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http://www.mentalhealth4kids.ca/healthlibrary_docs/BounceBackBooklet-French.pdf

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LES SCÉNARIOS DE VIE RÉPÉTITIFS
1 Pour inventer son avenir, il faut connaître le chemin parcouru. 

VIE PROFESSIONNELLE 
1. L’ambition professionnelle qui se heurte toujours aux mêmes conflits. 
2. L’incapacité à rebondir après un échec professionnel. 
3. Des conflits répétés avec les autres sans raisons objectives ou avec peu de raisons. 4. L’incapacité à se dégager d’une situation pénible. 
5. L’incapacité à accepter la réussite sans angoisse ni autodévalorisation. 
6. La peur du contact avec les autres. 
7. L’inhibition de l’action. 
8. L’épuisement, la perte de plaisir, l’impression que la source est tarie (épuisement professionnel). 

VIE SENTIMENTALE ET SEXUELLE 
1. Les mariages suivis de divorces et des remariages suivis de divorces. 
2. La recherche incessante de la réussite sentimentale sans cesse déçue. 
3. La sexualité à répétition sans satisfaction et sans amour. 
4. Les rejets de partenaires successifs pour des raisons identiques. 
5. Le choix de partenaires aux caractéristiques identiques, mais toujours insatisfaisants. 6. Le rejet de partenaires qui s’effectue d’une manière répétitive et stéréotypée. 
7. L’incapacité à faire un choix ou à prendre une décision. 

TRAUMATISMES 

1. Les traumatismes psychologiques répétés. 
2. Les traumatismes physiques à répétition. 
3. L’incapacité à prendre de la distance par rapport à un traumatisme. 

CONDUITES IMPULSIVES ET À RISQUE 

1. La violence et l’agressivité répétée. 
2. La prise impulsive ou régulière de drogues ou d’alcool. 
3. Les accidents de voiture à répétition. 

Michel Giroux psychologue www.michelgiroux.net 1 Cottraux, Jean, La répétition des scénarios de vie. Demain est une autre histoire, Odile Jacob. 2003

http://membre.oricom.ca/michelgiroux58/index_fichiers/Scenarios_repetitifs.pdf
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http://education-sante-ra.org/publications/2004/resilience.pdf

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http://recherche-technologie.wallonie.be/servlet/Repository/infographiste.pdf?IDR=11779

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Le sens de la vie précédé de L'improbable miracle d'exister Jean Zin 

 Sommaire - 
Présentation, 
p3 - L'improbable miracle d'exister, 
p5 - La vie incréée, 
p15 - La subjectivité du vivant, 
p29 - La part animale de l'homme, 
p41 - L'humanisation du monde, 
p51 - Un homme de parole (le sujet du langage), 
p57 - La nature et la vie, 
p67 - De l'entropie à l'écologie, 
p75 Annexe : - L'origine de la vie, 
p83 - Auto-organisation et sélection génétique, p101 1 

2 Présentation 

Il y a plusieurs façons de parler du sens de la vie, du point de vue de l'évolution biologique, de l'être parlant ou de notre responsabilité écologique face à une entropie galopante. C'est ce que ce livre, écrit à l'instigation de Joël de Rosnay et basé sur une conception de l'entropie et de l'information que j'ai pu élaborer depuis une dizaine d'années grâce au GRIT de Jacques Robin (Groupe de Réflexions Inter et Transdisciplinaires), essaiera d'explorer en parcourant les différents stades de l'origine de la vie à l'animal et à l'homme jusqu'à l'ère du numérique et de l'unification du monde. Un texte un peu plus ancien ("L'improbable miracle d'exister", 2002) sert ainsi d'introduction pour situer le cadre ontologique "informationnel" et donc le caractère improbable ou exceptionnel de toute existence, avant d'aborder la vie elle-même à la lumière des dernières avancées de la biologie synthétique qui me semblent permettre de reprendre quelques concepts traditionnels des philosophies vitalistes bien qu'avec un sens radicalement nouveau. On verra, en effet, que la vie se caractérise bien par sa vitalité qui est à la fois reproduction, sélection, évolution, régulation (boucle de rétroaction), exploration, adaptation, activité vitale constituant sa subjectivité, sa spontanéité, et qui s'oppose constamment aux forces de destruction entropiques grâce à l'information, la correction d'erreur et la mémoire, processus cognitif dès la première cellule introduisant la finalité dans la chaîne des causes, la difficulté étant de comprendre, hors de tout spiritualisme, le dualisme fondamental opposant la vie à la matière inerte, sa réactivité, son dynamisme propre, l'expérience du temps (de l'après-coup) et l'épreuve du réel permettant l'inversion des causes et de l'entropie jusqu'à se complexifier de façon inouïe et coloniser toute la biosphère. C'est de façon complètement inattendue que s'est imposé le thème de l'absence d'un dieu créateur pour comprendre les finalités biologiques, l'essence de la vie et de son autonomie évolutive, la neutralité scientifique n'étant pas tenable à propos de la différence entre une vie qui se construit pas à pas (a posteriori) et une création par un supposé grand architecte (a priori). Après avoir défini la vie comme se créant elle-même dans l'épreuve du réel par la reproduction et la sélection constituant un processus cognitif dès la première cellule, nous avons essayé de cerner ensuite ce qui constituait la subjectivité du vivant, son vécu dans ses formes les plus simples jusqu'à l'apparition d'un système nerveux et les premiers sentiments de plaisir ou de peine à la base des capacités d'apprentissage. 3 Là encore on pourra toujours y voir de simples poncifs d'une vieille biologie réfutée depuis longtemps alors que c'est plutôt leur ré-interprétation complète à l'aune de l'éthologie et de la biologie la plus actuelle. On engagera donc à une certaine "critique de la critique", remettant en cause les excès des critiques de l'anthropomorphisme, du vitalisme et du finalisme, ce qui ne nous ramène pas à l'état antérieur (négation de la négation toujours partielle), mais réintroduit, en les débarrassant de leur contamination initiale par la théologie, ces notions qui s'imposent de l'expérience animale et de notre vécu. Notamment, ce qu'on appelle "la théorie de l'esprit", capacité de se représenter la subjectivité d'un autre animal, justifie une certaine connaissance participative qui accède sans conteste à une réalité effective malgré sa part de projection et d'arbitraire. Une fois qu'on aura passé en revue ce que nous partageons avec les animaux, en particulier les chimpanzés, il faudra bien cependant prendre la mesure de ce qui malgré tout nous sépare d'une nature purement génétique ou biologique (et donc de toute nature humaine) avec le langage, la culture, la civilisation ; séparation progressive mais qui n'est plus réductible au corps, ni à l'espèce dès lors qu'il s'agit bien de l'humanisation du monde. S'il faut tenir compte de notre nature animale et de nos besoins vitaux, puisque nous restons des animaux, maintenir le dualisme reste absolument primordial, le biologisme nous réduisant au corps ayant toujours été une dangereuse barbarie, même lorsque c'est au nom de la jouissance et d'une libération de nos pulsions. Il suffit de survoler l'histoire de l'humanisation du monde et de sa transformation matérielle pour en manifester la face objective avant d'essayer de comprendre en quoi précisément le langage narratif a pu tout changer de notre vécu au point de nous séparer des autres animaux. C'est là où l'on retrouve la religion et ses récits qui donnent sens au monde comme à une nature mythifiée alors qu'elle est profondément divisée. Enfin, on terminera ce parcours par les conséquences pour notre temps dont l'enjeu pourrait être de passer de l'entropie à l'écologie, sur le modèle du vivant mais grâce à notre entrée dans l'ère du numérique, l'écologie-politique consistant à réintroduire la nature dans la culture pour préserver nos conditions de vie et continuer l'histoire. 
"Naviguer est nécessaire, il n'est pas nécessaire de vivre" (ce qui est mieux en portugais, plus "précis" : "Navegar é preciso, Viver não é preciso") ! 
De même que la vie est gagnée sur la mort et l'entropie universelle, c'est bien ce non sens du monde et l'indétermination de l'avenir qui nous rendent libres et donnent sens à notre existence comme à notre action, d'y faire exception. 
Mai-Juillet 2011 .../...
.../...
- Qu'est-ce que la vie La vie ne serait ainsi que l'effet en retour de l'improbabilité du monde, miracle qui répond au miracle. Effet de l'indétermination créé par l'univers physique et qui, devenu affect d'un corps, suscite des stratégies d'adaptations et d'apprentissage se modelant sur les fluctuations matérielles et les flux d'énergie, prolongation sans doute des structures dissipatives mais fondée sur l'information. En tout cas, c'est un fait, la vie est une forme qui se conserve, se renforce, se reproduit contre l'entropie "naturelle" en s'adaptant au milieu, faisant face à l'imprévu avec une grande part d'indétermination constituant son dynamisme même, sa générosité. Il faut souvent des milliers d'oeufs pour avoir quelques poissons ou quelques tortues qui arrivent à l'âge adulte. Si tout était tout le temps pareil, rien ne bougerait, il n'y aurait pas de vie. S'il n'y avait aucune loi, rien ne pourrait durer. La vie produit un foisonnement de formes qui durent dans un monde qui possède une certaine stabilité mais qui est aussi habité d'indéterminations et de mouvements, de hasards que la vie ne fait que multiplier. La vie est la durée comme telle, affrontant un avenir imprévisible. La vie est un phénomène complexe tellement improbable, la cellule échappant à tout réductionnisme, qu'on sait bien qu'il n'y a pas de génération spontanée : la vie est toujours produite par la vie. Il faut y insister pourtant, ce n'est pas la vie qui introduit l'indétermination de l'être, elle se construit plutôt dessus (ou tout contre), identité qui se reproduit dans le changement, ce qui constitue sa durée. Cette durée de la vie s'installe dans une temporalité déjà constituée par une évolution planétaire chaotique, le miracle de la vie répond au miracle de la Terre, son destin singulier. L'histoire de la vie est l'histoire de la planète avec ses cataclysmes, ses bouleversements climatiques, ses marées, les cycles lunaires et les cycles des saisons. L'improbabilité de la vie est une réponse à l'improbabilité du monde physique, une tentative d'y répondre au moins et dont la persistance signe une réussite certaine. Le miracle de la vie a résisté jusqu'ici à toutes les catastrophes. Ce qu'il faut comprendre c'est qu'on passe de la dérive des lois physiques, leur indétermination réelle (et non pas formelle), à un processus vital qui se confronte à cette indétermination pour tenter de s'y soustraire en se multipliant et en essayant de maintenir, face aux aléas de la vie, une homéostasie intérieure (homéostasie relative car un dynamisme doit 7 être préservé) par régulation, plasticité et prévoyance impliquant les différentes façons de se maintenir identique dans le changement. La vie est la nostalgie de l'unité déchirée par la contingence de l'être. La vie prend l'indétermination à revers, si l'on peut dire, par ce qu'on appelle l'adaptation qui tente d'y répondre, réduire l'indétermination en ne se laissant pas faire, réagir plutôt que subir. Toutes les stratégies d'adaptation ne sont pas viables, mais la vie ne sera jamais la mort inerte. Il n'y a pas de vie passive, sans pour-soi, sans activité, sans dynamisme, sans une sorte de liberté même. Toute vie s'inscrit dans un cycle plus large, comme la plante de la graine à la fleur et au fruit, c'est la stratégie globale qui compte. Cette dynamique sousjacente devient avec le passage à l'animalité une finalité plus explicite puisqu'on peut dire, qu'au moins lorsqu'il y a proie, la vie est ce qui pose un objectif pour l'atteindre (désir, exploration, apprentissage, approche). Pour faire face à l'indétermination, aux hasards des changements d'environnement, la vie se caractérise d'abord par la sensibilité c'est-à-dire par une non-indifférence, une présence/absence qui fait sens interne, rapport à l'extérieur, sa variabilité, dont la contrepartie est un sentiment du propre et du non-propre, du bon et du mauvais, constituant l'irritation. Sans la reproduction, la régénération (et la sexualité), la vie ne durerait pas longtemps. Ainsi, la vie ne se comprend qu'à être tournée vers un extérieur (sensibilité, irritation, reproduction), qui n'est pas toujours pareil. La vie est attentive à des événements imprévus, temporalité vécue dans son indétermination, sa durée éphémère. Pour Hegel sensibilité, irritation et reproduction ont bien pour caractère de se prendre soi-même comme fin. Pour qu'il y ait vie, il faut que l'unité vitale se fasse désir, ce qui ne va pas sans réflexion. "La réflexion dans l'action ou dans la réaction et l'action ou la réaction dans la réflexion sont justement ce dont l'unité constitue l'organique". C'est, par avance, l'unité de la conscience de soi, déjà présente primitivement dans le feed back, la rétroaction comme premier niveau de "réflexion" et donc de finalité et de "conscience". Bien sûr, il y aura d'autres stades à franchir avant que cela ne se manifeste vraiment comme tel. Il n'empêche qu'il n'y a pas de vie sans finalité ni forme de conscience, au moins dans toute forme de prédation (sélective) où le manque se projette en désir, en exploration, en recherche orientée. Il ne devrait pas être si difficile d'admettre l'émergence de la finalité comme propriété de la vie. La finalité a une cause, un affect, mais elle introduit un autre ordre de causalité, subjective, l'action des idées, de la mémoire dont la cybernétique et la théorie des systèmes sont la formalisation. Le problème des finalités, c'est plutôt qu'il y en a plusieurs ! L'unité de la vie fait problème, divisée en vie universelle du genre, ou de l'espèce, et vie universelle comme être singulier ou individu universel, marqué par la différence et la finitude, dans une temporalité et un apprentissage spécifique. Cette individuation de la vie est inséparable de l'imprévisibilité de l'avenir qui fait de chacun le veilleur de l'humanité, mais nous divise entre pour-soi et pour-nous. La question n'est pas de savoir si on est déterminé par mille choses, ce qui est évident, mais qu'un effet biologique autant qu'émotionnel, un affect, engendre des causes finales, rebondit en tentatives de revenir à l'équilibre qui enclenchent une série de conséquences, de stratégies apprises, effet d'une 8 liberté tâtonnante. Réponse à l'indétermination, la vie est créatrice d'indéterminations bien supérieures encore, ce qui ne veut pas dire sans causes ou arbitraires. Malgré tous les déterminismes, la vie consiste dans une finalité particulière opposée au monde des causes, sujet opposé à l'objet, prédateur à sa proie dans une lutte indécise. On vit dans un monde d'événements, une durée limitée, l'incertitude de l'avenir et de notre fin. C'est à cela que la vie doit faire face par un apprentissage qui dépend de chacun, et donc aussi la signification que prend l'expérience commune. .../...
http://jeanzin.fr/wp-content/uploads/pdf/vie.pdf
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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 15:56


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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 15:58


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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 16:33


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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 18:51



En fait Metallica ça a été inventé pour donner le bon sens musical le dimanche.

Proverbe qui date d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, et si tu connais pas ça doit être ta vie  Rock

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 18:52

Ca y est j'ai compris, en fait je n'écoute pas de choses récentes sinon ça me prend le  temps pour écouter l'ancien Smile ....... Optimisation de l'écoute musicale

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 19:56




J'ai retrouvé le titre : la maison des feuilles

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 20:01


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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 20:27

Perchés 



j'ai compris pour la chauve souris  tongue

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 22:22


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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 22:36

EN QUOI LA SOPHROLOGIE PEUT AIDER L’ADULTE SURDOUÉ ?



10 novembre 2015Sébastien BORCHI

LA SURDOUANCE

DÉFINITION

Un surdoué est un enfant ou un adulte —dit « intellectuellement précoce » ou « à haut potentiel » — dont les capacités intellectuelles dépassent la norme.
Ceci est une définition simple pour présenter le sujet traité ici.
Je vais l’approfondir et l’enrichir tout au long de cet exposé car le surdoué est bien complexe et ne peux se définir en une seule phrase.



Je fais le choix de développer dans ce sujet la surdouance chez l’adulte.
Même si il y a beaucoup de points communs avec l’enfant surdoué, je note une nette différence dans la prise en charge.


Le terme « surdoué » n’a pas toujours le même sens pour tous mais il est couramment employé et il est difficile de le contourner.


Dès que l’on prononce le terme « surdoué », la notion d’intelligence s’impose. Et la question de sa définition est un éternel sujet de controverse.
Ni le terme « surdoué », ni le terme « précoce » ne conviennent parfaitement, mais c’est un terme employé par une majorité de personnes. Et c’est celui que j’utiliserai également.



En effet certains galvaudent le terme « surdoué », car cela dérive doucement vers la notion de supérieur, de réussite scolaire, de réussite en général ou de génie.



Et c’est bien souvent l’inverse que l’on constate, les surdoués rencontrent de sérieuses difficultés scolaires et vivent des troubles psychologiques parfois graves.



Il peuvent développer des troubles du comportement face à une adaptation sociale dans laquelle il ne s‘identifie pas.



Ils se révèlent être surdoués et en difficultés. Ils sont surdoués et cherchent des réponses à leur mal être, à leurs problèmes de vie et d’intégration.
Mais aussi de réussite.



Avec cette croyance ancrée dans l’inconscient collectif qui considère le surdoué comme une personne supérieurement avantagée, comment, en effet, intégrer et admettre ce paradoxe central qui fragilise le surdoué sur son parcours.
De part la relation intime qui existe entre l’extrême intelligence et la vulnérabilité psychique, il est important de comprendre les deux facettes du surdoué, l’intellectuelle et l’affective.



Ne pas prendre en compte les particularités de fonctionnement du surdoué sur ces deux versants : l’intellect et affect qui vont construire toute sa personnalité et marquer toutes les étapes de son développement et la construction de toute sa vie, c’est négliger toute une partie de la population aux prétextes d’idéologies dépassées et méprisées.


Un surdoué c’est une personnalité singulière aux multiples ressources intellectuelles et affectives dont le potentiel ne pourra s’inscrire comme une force dans l’ensemble de la personnalité que si, et seulement si, cette composante est connue, comprise et reconnue.


L’intégrer c’est la possibilité de construire une vie qui nous convient, dans laquelle on se sente bien, comme chacun de nous tente de le faire.
L’ignorer ou pire le dénier, c’est prendre le risque de passer a cote de soi-même et de passer sa vie avec un profond sentiment de manque et d’incomplétude pouvant conduire, dans sa forme grave, à une désadaptation sociale douloureuse ou à des troubles psychologiques sévères.


Voici d’autres termes employés pour designer le surdoué :


– HP pour haut potentiel
– HQ pour haut quotient intellectuel ;
– THQI pour très haut quotient intellectuel (se dit pour des individus ayant un QI total ≥ à 145 sur l’échelle standard) ;
– EIP pour enfant intellectuellement précoce ;
– ZÈBRE pour un terme moins lourdement connoté utilisé par Jeanne Siaud-Facchin pour désigner les personnes surdouées ;
– SUREFFICIENCE MENTALE→ utilisé par l’association GAPPESM (Groupement d’aide et de protection des personnes encombrées de sur-efficience mentale)
– HYPERPHRÈNIE→ terme de psychiatrie désignant les capacités mentales les plus élevées de la population (tombé en désuétude dans le milieu médical et récemment réactivé par le Manifeste des hyperphrènes).


J’ai une préférence pour le terme « zèbre » car la définition de Jeanne Siaud Facchin est pour moi la plus explicite et la plus complète. Elle a été une des premières a spécifier les différentes formes d’intelligence du surdoué : intellectuelle, relationnelle et émotionnelle.


« Le zèbre se distingue d’abord par son pelage. Il est rayé et destiné à jouer avec les ombres et la lumière pour mieux se dissimuler et soudain apparaître dans toute sa splendeur en se détachant, par ses rayures, de tous les autres animaux de la savane…elles sont comme des empreintes digitales.



Le zèbre, seul équidé que l’homme ne parvient pas à domestiquer et qui, lorsqu’il court devient invisible par l’effet stroboscopique de ses rayures…



Zèbre encore, parce que ces animaux singuliers ont besoin d’être en bande, en troupeaux, entre eux pour vivre. Le zèbre aime aussi l’indépendance et la liberté.
Et enfin zèbre pour sortir de ce vocabulaire lourd de sens erroné et de mythes néfastes : intellectuellement précoces, haut potentiel, surdoué…aucun ne convient, aucun n’exprime ce qu’il faudrait, d’emblée, comprendre. »



Extrait de « L’enfant surdoué » Jeanne Siaud-Facchin


« Être surdoué c’est d’abord et avant tout une façon d’être intelligent, un mode atypique de fonctionnement intellectuel, une activation des ressources cognitives dont les bases cérébrales diffèrent et dont l’organisation montre des singularités inattendues.


Il ne s’agit pas d’être quantitativement plus intelligent mais de disposer d’une intelligence qualitativement différente. Ce n’est vraiment pas la même chose!
Être surdoué associe un très haut niveau de ressources intellectuelles, une intelligence hors normes, d’immenses capacités de compréhension, d’analyse, de mémorisation ET une sensibilité, une émotivité, une réceptivité affective, une perception des cinq sens, une clairvoyance dont l’ampleur et l’intensité envahissent le champ de la pensée. »



Extrait de « Trop intelligent pour être heureux? » Jeanne Siaud-Facchin


Voici quelques références d’ouvrages sur la surdouance, dont je me suis essentiellement inspirée et qui peuvent aider chacun à mieux comprendre le surdoué :


– « L’enfant surdoué » et « Trop intelligent pour être heureux » de Jeanne Siaud-Facchin
– « Drôle de zèbre, vous avez dit HP ? » d’Anne Laure Fontanaz
– « L’adulte surdoué » de Monique de Kermadec
– « Moi, surdoué(e) ? » d’Hervé Magnin ¬
– « Différence et souffrance de l’adulte surdoué » de Cécile Bost



COMMENT SAVOIR QUE L’ON EST SURDOUÉ ?


C’est d’abord faire un bilan qui regroupe un ensemble de tests qui ont pour objectif une compréhension globale de la personne. Pour être complet et fiable, un bilan doit toujours comporter deux parties :


– l’évaluation intellectuelle qui permet d’approcher l’intelligence et les ressources cognitives disponibles.
– l’exploration de la personnalité pour appréhender l’organisation affective et apprécier l’équilibre psychologique.



Un bilan doit toujours être complet et pratiqué par un psychologue expérimenté.
Seuls les psychologues sont habilités à pratiquer des tests valides et sont formés à la passation et à l’analyse de l’examen psychologique.



Toute autre approche et tout autre praticien, aussi compétent soit-il dans son domaine, ne sont pas autorisés à utiliser les tests psychologiques.
Il ne s’agit pas là de simplement comptabiliser des résultats, mais bien de savoir les analyser en prenant en compte l’approche globale et psychologique de la personne.


Il existe plusieurs tests dans la pratique psychologique :


– la WAIS (Weschler Adult Intelligence Scale) pour l’intelligence et le fonctionnement intellectuel au sens large.
– le Rorschach (test des taches d’encre) pour une analyse de la personnalité qui est comme une photographie du fonctionnement psychoaffectif et des fragilités psychologiques.
– le test Z (de Zulliger) pour une version plus courte, construite et analysable des tests de personnalité.



On trouve aussi d’autres tests sur l’estime de soi, l’anxiété et les relations sociales par exemple.
Toutes ces épreuves ont pour but d’approcher au plus près l’organisation de la personnalité. Et c’est ce qui nous intéresse chez le surdoué.
On estime à environ 2% de la population le nombre de surdoués.


L’analyse des scores permet d’obtenir une série d’indices qui vont dresser un profil intellectuel précis :


– le score global, le QI total, est le reflet de l’intelligence générale. Deux autres mesures de QI affinent son interprétation : le QI verbal et le QI performance.
– quatre autres indices seront calculés par combinaison des scores obtenus dans les différentes épreuves : compréhension verbale, organisation perceptive, mémoire de travail et vitesse de traitement.
– puis, au-delà de ces scores généraux, de nombreuses autres comparaisons entre les scores, les échelles et les indices peuvent être étudiées. Plus de cinquante valeurs peuvent être extrapolées à partir de la WAIS.



La moyenne du QI se situe autour de 100 et un peu plus, car il progresse.
Selon les tests de Wechsler, entre 115 et 130 on parle d’individu « doué ».
Au delà des 130, on parle de « surdoué ».



Les tests de Q.I que vous trouverez sur internet sont hélas des impostures, dans le sens où ils ne vous donneront pas un résultat réel.



Il est important de noter qu’il arrive que des résultats ne soient pas toujours significatifs, car les tests peuvent être faussés de part une fragilité émotionnelle du sujet comme l’anxiété ou la dépression. Ou d’autres séquelles de troubles anciens comme la dyslexie ou un problème attentionnel.



D’où l’intérêt d’être diagnostiqué par un professionnel, averti de tous ces paramètres.



Il n’y a pas de bons ou de mauvais résultats de bilan. Un bilan permet toujours de mieux se comprendre et d’avoir des clefs pour avancer dans la vie.
Passer un bilan est toujours préférable à des questions lancinantes laissées sans réponse.



Passer un bilan est courageux, c’est la première étape pour une vraie rencontre avec soi.


CARACTERISTIQUES

Dans la surdouance, tout se joue dans et depuis le cerveau.
Il ne s’agit ni plus ni moins d’un fonctionnement diffèrent du cerveau. Celui-ci n’est jamais en pause, jamais au repos, jamais en paix également, ce qui découle sur un hyper-fonctionnement intellectuel qui a son revers dans la vie sociale.
Par ce petit détour du coté du cerveau, nous pouvons approcher avec un regard scientifique, les composantes centrales du fonctionnement du surdoué, sur le double plan cognitif et affectif.



C’est fascinant de pouvoir prouver qu’il existe des singularités de fonctionnement. Que ce n’est pas une pure fantaisie de cliniciens ahuris ou de parents névrosés.
Un surdoué privilégie le cerveau droit, tout ce qu’il comprend et analyse est teinté d’émotion. Contrairement au mythe, un surdoué pense plus avec son cœur qu’avec sa tête. La différence se situe au niveau de la structure cognitive : la quantité de neurones est plus importante sous la zone préfrontale et le lobe pariétal et transmet ses signaux à une vitesse plus rapide. Les surdoués ont la singularité d’analyser les choses à 360 degrés et ressentent la moindre parcelle d’émotion.


Plusieurs caractéristiques fondamentales ont été relevées dans un cerveau « fini » d’adulte à haut potentiel :


– l’hyperactivation cérébrale :



Un cerveau dans un état permanent d’hyperactivité, avec des connexions à grande vitesse et qui se déploient dans toutes les zones du cerveau simultanément. 
Une fusion cérébrale permanente qui élargit considérablement les capacités de pensée, mais qui devient rapidement très difficile à canaliser.


– la vitesse neuronale :



Les informations circulent dans les neurones, en moyenne, à 2 mètres/seconde (variable selon les gens et les zones du cerveau concernées).



Chez un surdoué, la vitesse est plus élevée, en général de l’ordre de 0,05 mètre de plus par seconde pour chaque point de QI supplémentaire. Cela peut représenter entre un QI de 100 et un QI de 130, une augmentation de 1,5 mètres/seconde de la vitesse. Elle est presque doublée. C’est l’une des explications pour laquelle les surdoués ont le sentiment d’en avoir « plein la tête » et d’être en permanence envahi d’un flot de pensées, sans pouvoir l’arrêter.



Leur plus grande demande est en général: « Je voudrais arrêter de penser! »



– le traitement multispacial :



A la vitesse neuronale mentionnée ci-dessus, s’ajoute le fait que contrairement au cerveau de tout un chacun, leur cerveau utilise, pour le traitement d’une même information, plusieurs zones du cerveau de façon simultanées.



Le cerveau d’une personne de QI moyen, en revanche, traite les informations dans des zones bien définies en fonction de leur application.



Les surdoués ont de la difficulté à se focaliser sur la bonne information surtout qu’ils sont « suralimentés » en information par leurs 5 sens. On appelle cela un déficit de l’inhibition latente.



– le déficit de l’inhibition latente :



L’inhibition latente permet au cerveau, dans un environnement donné, de « filtrer » les informations et de négliger, de traiter celles qui ne sont pas importantes (comme la température de la pièce ou la couleur du tableau accroché au mur). 


Le cerveau du surdoué lui, ne fait pas de différences et traite ces informations avec la même importance que celles concernant l’interlocuteur qui le salue. Une surcharge de données qui l’oblige effectivement à mobiliser plus de connexions neuronales pour en tirer une conclusion et lui fait dire qu’il en a, encore une fois, « plein la tête ».


On voit comme ce fonctionnement peut être compris comme de l’insolence, de la provocation ou de l’impertinence, Et ce quel que soit l’âge.



Cela peut être source de crises, de conflits et de bouderies inutiles.


– une sollicitation majeure du cerveau droit :


Contrairement à ce que nous croyons, nous utilisons bien 100% de notre cerveau, là où la fausse croyance l’estime à 10%. Il faut simplement comprendre la raison, c’est que 90% de nos pensées sont inconscientes et 10% seulement conscientes.



Généralement, le cerveau gauche est le cerveau analytique, lieu des compétences logiques et du langage, tandis que le cerveau droit est plus intuitif, créatif et traite les informations de façon plus globale.



Les surdoués utilisent majoritairement leur cerveau droit avec une pensée en arborescence ou tout élément peut conduire à différentes possibilités qui elles mêmes conduisent à d’autres pistes et ce, par association d’idées, à l’infini.



Un problème simple pour eux ne l’est pas vraiment. Si toutes les données du problème n’ont pas été intégralement décrites, ils vont imaginer toutes les possibilités de variables et se retrouver à gérer un problème bien plus complexe que vous l’aviez imaginé.



Un stimulus, une idée, en amènent d’autres, encombrant à nouveau le cerveau de réflexions plus ou moins importantes ou nécessaires dans l’instant mais ne cessant jamais.



Mais quand le cerveau droit domine, de nombreuses tâches deviennent plus difficiles. Les apprentissages scolaires, bien sûr, mais aussi toutes les situations, intellectuelles ou non, qui demandent à être rigoureusement organisées et ordonnées.



La réponse intuitive tient aussi du fait que l’hémisphère droit soit plus sollicité. En effet, c’est dans ce cerveau que l’on retrouve les images et l’intuition.



D’ailleurs le surdoué peut rencontrer des difficultés dans son langage, dans la mise en place de ses mots car il est envahit d’images qui produisent un halo de sens qui n’arrive pas à se condenser dans le langage.



Le surdoué n’arrive plus a trier et réorganiser sa pensée.



– la pensée en arborescence :



Dans le traitement de l’information, on peut considérer que le cerveau dispose de deux possibilités :



. Le traitement linéaire, séquentiel qui permet de partir d’un point de départ donné et, par un enchainement logique, de parvenir à un résultat justifiable. Le fait de procéder étape par étape donne accès à la possibilité de communiquer les procédures utilisées, de les expliciter.



De plus, l’activation du traitement linéaire entraine automatiquement l’inhibition des informations non pertinentes. Le cerveau bloque toutes les pensée, toutes les idées, toutes les hypothèses qui viendraient perturber le fonctionnement rationnel et rassurant de ce cheminement de pensée.



C’est grâce à cette fonctionnalité cérébrale que l’on peut organiser une argumentation, développer une idée, structurer un raisonnement et justifier un résultat. Le traitement séquentiel est le plus performant dans toutes les tâches qui demandent rigueur, méthode et sens logique. C’est aussi celui qui sait utiliser le langage avec fluidité, dextérité et précision.



. Le traitement en arborescence, simultané, procède de toute autre façon. A partir d’un stimulus, d’une idée, tout un réseau associatif de pensées se déploie à très grande vitesse. Chaque idée en génère une autre sans qu’un lien logique sous-tende cette association. De plus, plusieurs axes de pensées se développent simultanément, créant une réelle arborescence de la pensée.



Images, sensations, émotions vont alimenter cette arborescence qui devient de plus en plus complexe et dont les multiples «branches » se déploient à l’infini.
Rapidement, la densité de pensées est élevée et il devient bien improbable d’espérer les organiser et les structurer.



C’est de cette manière que le surdoué traite l’information


Puis du côté de l’affectif, le cerveau du surdoué montre aussi des singularités.
On ne peut aborder le cerveau émotionnel sans mentionner le cerveau limbique et plus particulièrement les amygdales limbiques.



Il a été noté une sensibilité particulière de l’amygdale chez les surdoués, ce qui explique la perméabilité importante aux stimuli sensoriels.



L’amygdale est enfouie au plus profond du cerveau limbique/émotionnel, le plus archaïque. L’amygdale limbique est la première à recevoir les images, les sons, les odeurs, les sensations qui viennent de l’extérieur.



Elle déclenche des émotions de façon automatique, sans analyse préalable : le fameux « agir ou fuir ».



Plus la réceptivité de l’amygdale est élevée, plus nombreuses et fréquentes seront les perceptions et les réactions émotionnelles.



L’amygdale, véritable sentinelle du corps, capte le moindre signal sensoriel présent dans l’environnement et y réagit de façon intense. Face à cette déferlante émotionnelle, le cortex préfrontal va rapidement se désactiver. 


Le cortex préfrontal est cette zone du cerveau qui contrôle nos émotions et organise notre pensée. Siege de tout ce que l’on appelle les fonctions exécutives, c’est notre « tour de contrôle » qui aiguille, planifie, canalise et donne les ordres adaptés pour gérer une situation.


C’est dans cette zone du cerveau que l’on prend des décisions « raisonnables » et que l’on analyse les tenants et aboutissants d’un problème.



Quand le système limbique, et en particulier l’amygdale, est saturé par une forte charge émotionnelle, cela empêche le préfrontal de fonctionner. Il se met sur OFF.
Les émotions prennent le contrôle exclusif de la situation sans être ni canalisées, ni contrôlées, ni intégrées dans un processus d’analyse plus complexe.
Et sous l’emprise des émotions, tout peut arriver.



Le cerveau est submergé et le surdoué est emporté par les émotions. Avec les risques que cela comporte. Car si on a vu que les émotions sont essentielles pour fonctionner de façon adaptée et prendre les décisions correctes, le trop émotionnel fragilise et brouille les capacités d’analyse raisonnées. Comme l’hypersensibilité.



– l’hypersensibilité :



Il s’agit là d’une profondeur de ressenti, d’une empathie exacerbée avec les êtres qui entourent le surdoué. Elle se double d’une extrême sensibilité aux composantes d’un être, d’une atmosphère, d’un lieu. Les sentiments, décuplés en intensité, conduisent souvent les réflexions et les actes.



D’un côté, les gens doués d’une haute sensibilité nouent des relations intenses avec leurs prochains et s’engagent souvent dans l’action sociale. Ils font preuve d’enthousiasme et d’entièreté dans leurs engagements. Les poètes, les journalistes d’investigation, les activistes pacifistes, certains leaders religieux sont souvent doués de cette forte sensibilité.



Tous s’estiment récompensés si leur implication dans le bien-être d’autrui ou les causes perdues est couronnée de succès.



Ils s’épanouissent dans l’aide qu’ils apportent, quel que soit le cout personnel de cette empathie et de leur compassion.



Les adultes surdoués éprouvent cette sensibilité à l’égard de la nature d’une façon globale. Ils ressentent un sentiment d’appartenance avec le cosmos et l’univers tout entier.



Leurs standards moraux et éthiques sont généralement très élevés, et ils ont un sens de la loyauté et de l’honnêteté particulièrement aigu.



De l’autre côté, ces adultes surdoués ne comprennent pas que la majorité de la population ne ressente pas les choses avec l’intensité qui les caractérise.
De plus, leur sensibilité a fleur de peau et leur empathie peuvent effrayer.



Cette hypersensibilité est aussi une hyper vulnérabilité : les malheurs, peines, deuils, catastrophes affectent en profondeur le surdoué, et s’il n’apprend pas à se prémunir contre ses vagues d’émotions – sans pour autant perdre toute son empathie ¬¬–, voire à les gérer, il peut sombrer dans une dépression ou un désespoir sans fond, voire même au suicide.



Pour éviter le pire, il se doit ainsi de chercher à mettre en place un subtil équilibre dans ses sentiments, apprendre à ressentir « avec » quelqu’un, plutôt que pour quelqu’un et ne jamais déborder d’émotions, ou tenter de franchir les frontières intimes de l’autre.



– le fonctionnement des 5 sens :



Les surdoués sont soumis à une hyper réceptivité émotionnelle. Leurs cinq sens sont plus aiguisés que la moyenne, et comme nous l’avons vu précédemment, envoient d’autant plus d’informations à leur cerveau.



Signe particulier, ils disent souvent être soumis à de l’hyperesthésie, voire à de la synesthésie.



– L’hyperesthésie :



C’est une sensibilité exacerbée des sens qui fait ressentir à la personne les stimuli extérieurs plus intensément. Le bruit assourdit, les couleurs sautent aux yeux, les odeurs dérangent.



– La synesthésie :



Quant à elle, c’est la capacité de « lire »le stimulus adressé à l’un des 5 sens grâce à un autre sens. Voir les lettres imprimées en couleur alors qu’elles le sont en noir sur blanc, goûter la musique, sentir le bruit.



Elle contribue à la réceptivité sensorielle hors du commun des surdoués et à l’intensité de la perception émotionnelle.



– l’intelligence intuitive ou clairvoyance :



Elle se traduit par une capacité à percevoir, en même temps, plusieurs aspects d’une situation, à en comprendre les implications et les intrications, à synthétiser immédiatement les données du problème et a entrevoir très rapidement la meilleure solution à adopter. 


Les adultes surdoués ont le don de deviner les motivations personnelles de chacun, de comprendre ce qui sous-entend une conversation, une attitude, une atmosphère apparemment superficielles. Ils sont doués d’une intuition phénoménale, qui leur permet souvent d’aider les autres a comprendre ce qui les motive, à dénouer des sentiments ou des angoisses qu’ils ne s’expliquent pas.
Les surdoués sont souvent perçus comme dotés de pouvoir surnaturels ou d’un don.



PORTRAIT DE L’ADULTE SURDOUÉ


Outre l’essence même de son intelligence et les caractéristiques cérébrales, le surdoué est nanti de traits de personnalité qui le singularisent et qu’on ne peut, d’emblée, assimiler aux caractéristiques de l’intelligence telle que nous la définissons habituellement.


Ainsi, pour la plupart des adultes surdoués, on note une intensité exacerbée des émotions et de l’expression de leurs sentiments.



On note aussi une hyper perception de leurs cinq sens et un don réel de lucidité.
On retrouve aussi, chez tous, une grande maladresse en société, notamment dans leurs interventions en public.



Pour établir ce portrait avec plus de rigueur possible, il est juste de distinguer les quatre formes d’intelligence, aujourd’hui clairement définies par les psychologues : cognitive, émotionnelle, relationnelle et créatives.



Pour chacune d’elles, les caractéristiques qui suivent sont classées de la plus fréquente à la plus rare. Il n’est pas indispensable qu’elles soient toutes présentes.


Pour ce qui concerne l’intelligence cognitive :


– Capacité exceptionnelle à raisonner et gout pour le raisonnement,
– Esprit de synthèse et compréhension immédiate,
– Soif d’apprendre,
– Attirance pour la complexité, la difficulté dans le choix des problèmes à résoudre,
– Indépendance d’esprit dans l’apprentissage, tendance à l’autodidactisme
– Sait sans avoir appris
– Large vocabulaire, plaisir et attirance pour les mots, les expressions verbales
– Compréhension rapide des nouveautés
– Excellente mémoire a long terme
– Saisie aisée des concepts scientifiques
– Gout vorace pour la lecture, a lu très jeune et avidement.
– Grande capacité d’observation, note les plus petits détails.
– Élaboration de pensées abstraites
– Capacité à travailler en même temps, intellectuellement, sur plusieurs pistes ou disciplines différentes.
– Perfectionnisme, doublé d’une extrême lucidité, qui entraîne parfois le doute, la peur de l’échec.
Pour ce qui concerne l’intelligence émotionnelle :
– Hypersensibilité
– Sens aigu de l’humour et du comique de situation
– Sens aigu de l’observation, perspicacité sur les sentiments d’autrui
– Sentiments passionnes, affections compulsives
– Sensibilité extrême aux changements subtils d’atmosphère
– Introversion
– Capacité a envisager un problème sous différents angles, différents points de vue
– Sens du merveilleux et capacité a l’émerveillement
– Ouverture à l’aventure et aux expériences nouvelles
– Stabilité émotionnelle et sérénité
Pour ce qui concerne l’intelligence relationnelle :
– Tendance marquée à questionner ou a contester l’autorité, à poser des questions embarrassantes
– Propension au non-conformisme
– Sentiment d’une différence, d’un décalage permanent avec les autres
– Sentiment d’enfermement et de solitude
– Très grande propension à la compassion et à l’altruisme
– Très grande propension à l’empathie, à aider les autres, à se comprendre eux-mêmes.
– Grand sens de la justice, de l’équité, moralité. Intolérance à l’injustice, pour lui et pour les autres.
– Attiré par les personnes plus matures pour leur soif de connaissance.
Très à l’aise avec tous les âges grâce à leur facilité d’adaptation.
Pour ce qui concerne l’intelligence créative :
– Très grande propension à l’invention
– Grande originalité dans l’imagination et la création
– Curiosité insatiable
– Idées inhabituelles


LA DIFFICULTÉ D’ÊTRE UN ADULTE SURDOUÉ

De part ces caractéristiques cités ci-dessus, l’adulte surdoué peut ressentir un mal être, qui s’intensifie lorsqu’il se contraint à adopter un comportement ou des traits de sa personnalité pour s’adapter à la société, dans laquelle il n’arrive toujours pas à s’intégrer.


C’est à ce moment qu’il créé un faux semblant de lui-même et un éloignement encore plus grand de sa personnalité réelle.



Il commence à nourrir des fausses croyances en niant ses propres capacités et en enrichissant un fausse identité de lui, en se persuadant être comme tout le monde, conforme à la société, mais à quel prix ?



En faisant taire ses propres capacités, dons et ressources.
Il ne fait en réalité que s’éloigner de lui même et accentuer son mal-être.
Le constat est bien triste, il ne se sent à l’aise ni dans ce monde, ni dans son faux semblant et encore moins avec lui-même, rempli de culpabilité, de souffrance et d’incompréhension.



La difficulté d’être un adulte surdoué peut s’aborder sous deux angles : celui, essentiel de la lente construction de soi, de sa personnalité, de limage qu’il a de lui même et qui détermine son rapport au monde et aux autres.



Mais aussi sous l’angle plus spécifique des particularités de fonctionnement des surdoués qui vont prendre un relief, une présence, singulières, a l’âge adulte.
Ces singularités déjà présentes dans l’enfance, vont devenir des façons d’être au monde qui peuvent combler l’équilibre de vie. L’intrication, on le comprend, est étroite entre le parcours de l’enfant surdoué que l’on a été, et l’adulte que l’on devient.



En voici quelques unes :



• L’hypersensibilité
• Le déficit d’attention et/ou l’hyperactivité (TDA/H)
• Le refus de son identité
• La régression en préférant s’accommoder de leur quotidien et de ses frustrations, d’autant qu’ils en connaissent désormais la source, plutôt que d’engager le long et pénible travail d’introspection qu’il leur permettrait de s’épanouir.
• La colère contre ceux qui ont exigés de lui des comportements épuisants au lieu de l’aider à devenir lui-même, mais avant tout une colère contre lui, qui ne sait pas écouté et reconnu.
• Le perfectionnisme
• Le manque de confiance en soi
• La peur de l’échec
• Le syndrome de l’imposteur qui consiste a nier ses propres capacités pour donner le mérite d’un succès à un élément externe (chance, relations) afin de ne pas être vu et démasquer en dupeurs.
• La (mauvaise) résistance à la frustration
• L’imagination, la créativité, la pensée divergente
• La procrastination : tendance à différer, à remettre au lendemain
• L’altruisme, l’idéalisme, la volonté de changer le Monde …
• L’obsession du contrôle, le besoin de lâcher prise
• Les comportements à risque comme la dépression ou le suicide
• Paresse ou manque d’intérêt
• L’ennui : en classe, au boulot, en société …
• Les changements de boulot, l’instabilité
• Les implicites, obstacles à la communication, la compréhension,
• Idéaliste, mais lucide, et ça ne fait pas toujours bon ménage …
• Le sens de l’humour, un humour très particulier …
• Le sens de la justice, l’intolérance à l’injustice,


AVOIR CONSCIENCE D’ÊTRE SURDOUÉ, ET APRÈS ?

Lorsque l’adulte prend conscience qu’il est surdoué, plusieurs réactions peuvent se manifester, en fonction de sa personnalité.


– un sentiment de liberté : la vérité nous rend libre, on n’est plus prisonnier de faux semblants, on redevient maitre du jeu. On s’autorise à être ce que l’on est. On se retrouve face à soi, c’est la possibilité de s’autoriser, enfin, une vie qui nous ressemble. Tout redevient possible.





– on se réfugie dans le déni : à l’issu du bilan, la première réaction de soulagement est immense mais reste éphémère. Elle vient assombrir un nouveau doute, le doute de soi. En synthèse le message est « je n’y crois pas ». Cette réaction est tout a fait justifiée. 


Comment le surdoué peut-il accepter cette version de lui ? Comment peut-il accepter de ne pas être celui qu’il a toujours cru être ? Celui qui parfois s’est demandé si il n’était pas fou ou complètement idiot ? Il est alors alimenté par la colère et la peur, le doute et la culpabilité.


Lui qu’on a parfois orienté vers des voies de secours, tout le monde étant bien persuadé qu’il n’y avait aucune alternative. Ce que le surdoué avait d’ailleurs admis.



J’ai rencontré un jour un homme de 45 ans, diagnostiqué surdoué et qui refusait de l’accepter. En effet traumatisé par une enfance où il s’est toujours senti exclu et incompris, rabaissé et humilié par ses parents qui lui rappelaient sans cesse qu’il n’était pas intelligent, faute de le comprendre.



De pouvoir s’imaginer être dotée d’une intelligence supérieure à la norme est pour lui tellement à l’opposé de limage qu’on lui a renvoyé toute sa vie et à laquelle il a fini par croire.



D’où l’importance de bien comprendre ce que signifie être surdoué, il faut le définir avec précaution car c’est tout sauf être supérieur.


Après cette prise de conscience, le bilan ouvre une nouvelle représentation de soi et permet de réenvisager ce que l’on vit avec une nouvelle compréhension de soi. Mais on reste toujours le même. C’est à dire que le bilan ne nous a pas transformé, C’est pourtant une sensation inconsciente ressentie souvent par les adultes qui font un bilan. Le réel changement opère est celui du regard sur soi, non pas de la réalité de soi. Et c’est bien diffèrent.


Cela signifie aussi que l’enjeu n’est pas de transformer sa vie, de tout changer, de tout reprendre a zéro. De tout réussir. L’enjeu, une fois encore, est intime, personnel. C’est une réconciliation avec soi-même, avec la vie, avec les autres.
Cela peut se faire sans bruit, sans bouleversement de vie.



Bien sur, certaines fois, cela entraînera des modifications du cours de sa vie, mais là n’est pas l’objectif essentiel. On pourrait parler d’effets secondaires.



Le surdoué peut alors choisir de se faire accompagner par un thérapeute, de le partager ou pas avec son entourage, d’améliorer son relationnel ou encore d’aller échanger avec d’autres surdoués.



Il est utile d’accompagner au mieux un surdoué afin qu’il puisse trouver des réponses a ces questions et éviter qu’il ne s’enferme pas dans ses caractéristiques propres et s’isole. 


Au contraire, il est plutôt préférable de l’encourager à ne pas s’enfermer dans une communauté réduite mais bien au contraire de partager ses ressources et d’aller a l’écoute de l’autre.


Vous l’aurez compris, il est important de savoir si l’on est surdoué pour plusieurs raisons :



– c’est essentiel de prendre conscience de ce que l’on est mais aussi de ce que l’on peut être, en accord avec soi.
– être surdoué est une immense force, une richesse inouïe, mais si, et seulement si, on en connaît bien les différentes facettes, les pièges amis aussi les ressources infinies.
– il est incontournable d’avoir une visibilité sur ce qui nous constitue, ce qui nous construit, ce qui nous fait avancer.
– on peut être un adulte surdoué épanoui, bien dans sa vie, quand on a pris possession de soi-même et que l’on se sent confortable avec ce que l’on est.
– être surdoué comporte des organisateurs spécifiques de personnalité que l’on ne doit pas subir passivement, voire douloureusement, mais que l’on doit se réapproprier pour devenir notre propre guide, éclairé, sur les chemins de la vie.


Aujourd’hui le constat clinique est alarmant. Les surdoués ont un parcours scolaire souvent très chaotique, ils sont psychologiquement fragiles, ont des repères narcissiques flous, souffrent d’une conscience douloureuse du monde.
Selon leur personnalité, ils réussiront à développer telles défenses et telles ressources pour transformer leur particularité en atout, en dynamique positive de vie. 


Mais, pour ceux au développement marqué par des difficultés affectives multiples, des troubles psychologiques sont fréquents avec des tableaux cliniques atypiques, des prises en charge difficiles et un pronostic parfois sombre.
Les difficultés seront plus ou moins marquées selon que l’enfant aura été ou non dépisté, et l’âge du diagnostic. 


Lorsque l’enfant grandit sans savoir qui il est vraiment, les risques de troubles psychologiques deviennent réellement menaçants. A l’âge adulte, la personnalité sera construite de façon bancale, sur des renoncements et des blessures, sur des croyances erronées sur soi et sur le monde, ou sur des mécanismes rigides dressés pour se protéger de son intense vulnérabilité. 

Chaotique, inconfortable, sinueux, le parcours du surdoué adulte est souvent bien troublé.


Bien sur, certains adultes surdoués trouveront un équilibre de vie confortable, construiront des projets satisfaisants, vivront une vie réussie. Mais au prétexte d’une opinion qui préfère affirmer que ces surdoués accomplis sont largement majoritaire, comment ignorer tous ces adultes en errance dont le problème central tient de l’ignorance de ce qu’ils sont.



EN QUOI LA SOPHROLOGIE PEUT AIDER L’ADULTE SURDOUÉ ?


L’identification est donc un élément essentiel pour un adulte surdoué. Comprendre son altérité, les forces et les faiblesses qui en découlent, rencontrer ses pairs, se confronter au bilan psychologique, puis admettre ce fonctionnement intrinsèque, vont aider à stopper la culpabilisation et l’autodépréciation. 

Recourir à un accompagnement adapté, notamment auprès d’un thérapeute sensibilisé au travail avec des personnes surdouées, peut également s’avérer fort utile.


Se retrouver, s’affirmer, et envisager de construire l’avenir sous un éclairage nouveau et positif.



La sophrologie sera une excellente méthode d’accompagnement une fois que le bilan psychologique sera posé. En parallèle d’un suivi avec un thérapeute spécialisé, la sophrologie peut apporter, chez les surdoués, des clés très adaptées à leur problématique.



Pratiquée régulièrement, la sophrologie permettra à ces personnalités atypiques de mieux se comprendre, de s’accepter et de se faire accepter.



La sophrologie permettra à l’intellectuellement précoce de retrouver l’harmonie et de :



• se reconnecter à son corps pour rétablir la complicité corps/esprit.
• s’accepter dans son unicité,
• s’accorder plus de tolérance et de bienveillance pour attirer celle des autres.
• gérer mieux ses émotions et sa sensibilité à « fleur de peau » avec les sophro-curseurs
• équilibrer les deux hémisphères du cerveau
• mieux gérer son stress, ses angoisses, sa colère et sa peur. Calmer la somatisation en affirmant sa personnalité.
• apprendre à envisager un avenir serein.
• adapter ses capacités à son quotidien et les utiliser en tant que ressources et atouts.
• exprimer ses émotions, les canaliser pour apaiser son hypersensibilité
• se libérer de la souffrance
• se détacher du regard des autres
• retrouver l’estime de soi
• retrouver la confiance en soi
• découvrir la méditation
• atteindre le lâcher prise
• mieux gérer ses pensées
• apaiser le mental
• se libérer des fausses croyances négatives et s’ouvrir à son vrai potentiel
• prendre du recul avec ses capacités atypiques pour ne pas vivre en repli
• améliorer son ouverture au monde et trouver sa place
• développer sa créativité
• prendre conscience de ses capacités et ressources



La sophrologie considérant la personne dans toute son intégralité, avec une approche du corps et de l’esprit, elle pourra aider l’adulte surdoué à travailler sur ces 4 axes : la confirmation/ l’affirmation/ l’affiliation/ l’appartenance.



L’aider à se détendre et se ressourcer physiquement et mentalement.
L’aider à gagner la confiance en soi en réinvestissant son corps.
L’aider à mieux gérer son stress et ses émotions en améliorant la conscience de soi (fonctionnement physique, émotionnel, mental),


CIANCI JOHANNA , thème du dossier de certification 2015

http://www.mon-formateur-sophrologie.fr/en-quoi-la-sophrologie-peut-aider-ladulte-surdoue

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 22:45

http://www.anpeip.org/images/stories/DocumentsComm/Triptyque_enseignement_VCA20120416.pdf

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Option 1 :



option 2 :



Pour ma part, comme les deux me font marrer de la même façon, je préfère la 2...... ça doit être la vibration de la voix du lapin qui passe mieux, sais pas.

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Message par Invité Dim 24 Avr 2016 - 23:27

http://www.begaiement.org/wp-content/uploads/depliant-eip.pdf
(Le bégaiement et l’enfant intellectuellement précoce (EIP))
-------------------------------------------------------------

.../...

Quels sont les premiers résultats ? 
M. N Magnié: Les enfants intellectuellement précoces auraient tendance à surengager leur hémisphère droit. Nos résultats suggèrent que ces enfants engagent plus l'hémisphère droit que les enfants contrôlent dans les tâches verbales qui relèvent normalement de l'hémisphère gauche. 
De plus, pour les tâches visuo-spatiales, ils surengagent également leur hémisphère droit avec même chez certains enfants, des données électrophysiologiques en faveur d'un engagement exclusif de l'hémisphère droit, le gauche paraissant incapable de traiter cette information. 
Plus précisément, les enfants qui avaient un QI harmonieux, c'est-à-dire une homogénéité entre QI verbal et QI performance, auraient tendance à utiliser les 2 hémisphères de façon presque systématique, leurs 2 hémisphères étant équivalents en quelque sorte. 
Alors que chez les enfants au QI dysharmonieux, nous avons observé un réel surengagement de l'hémisphère droit dans toutes les tâches alors que le gauche semblait « sous-engagé » par rapport à la norme. 
Quel est l’intérêt de ce genre de tests par rapport aux tests de QI ? 
M. N Magnié: Ces travaux peuvent montrer de manière objective que les enfants intellectuellement précoces ont un fonctionnement différent, une manière particulière de traiter l’information. Ces recherches permettront notamment de mieux connaître leur latéralisation fonctionnelle et ainsi d’adapter éventuellement les méthodes d’éducation. Si pour certains un saut de classe suffit, pour d’autres, il faut certainement mettre en œuvre des méthodes particulières d’enseignement. 
La partie du travail consacrée à l'étude du niveau d'engagement des deux hémisphères dans la précocité intellectuelle a été réalisée en collaboration avec le Laboratoire de Psychologie Expérimentale et Quantitative de l'Université de Nice-Sophia Antipolis qui est dirigé par le Professeur S. Faure.
.../...

PRINCIPAUX PROCESSUS COGNITIFS COMMUNS À CES ENFANTS 
Difficulté du traitement séquentiel de l’information. 
Leur stratégie naturelle est la perception globale et conceptuelle d’un phénomène, d’une information. 
Ils ne peuvent assimiler et relier entre elles des informations distillées sur plusieurs mois, voire plusieurs années, comme autant de morceaux d’un puzzle à qui il manquerait l’image de base et qu’ils n’ont plus envie ou ne peuvent plus reconstituer. Ils sont inadaptés à la pédagogie conventionnelle actuelle. 
Leur pensée fonctionne sur un mode analogique : Un thème, un mot, une consigne, peuvent déclencher une cascade d’associations d’idées. 
Ce phénomène est particulièrement frappant chez le dyslexique : il multiplie les parenthèses, les chemins de traverse et s’égare dans un récit aux ramifications trop nombreuses. 
Les enfants précoces, dyslexiques ou non, n’ont aucune méthode de travail et le moindre effort lié à une situation d’apprentissage est une contrainte insupportable : pour eux "comprendre" est un plaisir facile et suffisant ; comprenant, ils s’imaginent qu’ils savent : Ils confondent "comprendre" et "savoir". 
En résumé, les informations et les connaissances se sédimentent en désordre, alimentent les associations d’idées, mais structurent rarement et difficilement un raisonnement conscient. Par exemple, en mathématiques, la production d’un résultat brut sans étapes logiques apparentes du moins conscientes est ponctué quand on les interroge, d’un "c’est évident ! " étonné. 
Idem en expression écrite, ils sont trop souvent prisonniers de ce sentiment d’évidence et de leurs associations d’idées, incapables d’analyser et d’exprimer correctement les étapes du raisonnement. 
Souvent, pour le précoce non dyslexique, cela aboutit à une forme de savoir encyclopédique qui séduit et endort l’entourage lui rendant d’autant plus incompréhensible et paradoxal l’échec scolaire. 
Pour l’enfant dyslexique et/ou précoce l’échec est grave, car il est incapable de restituer, particulièrement à l’écrit, ce qu’il sait et ce qu’il comprend. Le décalage est tel qu’il est toujours en grande souffrance.
 RÉPONSES PÉDAGOGIQUES 
1 – Respecter mais cadrer leur fonctionnement cognitif naturel (perception globale et conceptuelle et traitement analogique de l’information) en les entraînant parallèlement à une approche analytique qui rétablira la conscience des liens logiques et permettra de restructurer le raisonnement. 
2 – Traits généraux de notre méthode : 
Il faut construire une méta-structure cognitive, une image de base qui permettra de reconstruire le puzzle, créer des repères précis et logiques qui viendront baliser et relier les innombrables dédales associatifs dans lesquels ils s’égarent trop facilement. 
Nous présentons les cours sous forme d’unités logiques et globales, chaque sujet est traité dans son intégralité, sans a priori de respect du niveau de difficulté et non plus en séquences étalées dans le temps pour solliciter et exploiter toutes les voies de mémorisation en alternant et conjuguant les différentes capacités de traitement de l’information analogique et analytique. Il est indéniable que ce système les réconcilie avec l’école. 
Mais ces méthodes ne seraient-elles pas en fait les critères d’une pédagogie de simple bon sens applicable à tout enfant normalement intelligent ? 
Je demeure persuadée que le problème a toujours été pris à l’envers ; à force de vouloir simplifier et niveler l’enseignement pour soi-disant le rendre accessible au plus grand nombre, on a abouti au résultat contraire. 
Si l’on sert un menu unique et fade, nombreux seront les allergiques ou les dégoûtés qui quitteront la table. 
Ne vaut-il pas mieux varier les plats et affiner les recettes en tenant compte de toutes les différences de goût et de culture si l’on veut que chacun se nourrisse avec plaisir à la même table ?
 Extraits de "Dyslexie et/ou précocité, méthode pédagogique Bousquet » Rosette BOUSQUET , directrice du CRPS 37, av Villermont 06000 Nice : école privée hors contrat pour enfants précoces et/ou dyslexiques, du CP à la 3° 

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http://www.anpeip.org/images/stories/DocumentsComm/dossier_neuro_2012_03_nb.pdf

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Il a aussi besoin de tout comprendre et ce, avec précision. C’est son mode de pensée qui lui impose ce fonctionnement : il essaie d’aller au bout des choses. Ce mode de fonctionnement entrave parfois sa capacité à se remettre en question ou à se critiquer. 
Il faut qu’il ait raison, que ce soit vrai car il faut pour l’organisation de sa pensée qu’il garde le contrôle sur les choses qui doivent avoir un contour parfaitement défini et ne peuvent être remises en cause. 
Remettre en question signifie qu’un doute persiste et qu’il y a peut-être une autre voie, une autre hypothèse, et l’incertitude crée une insécurité fondamentale. La quête de sens constitue l’essence de la pensée du surdoué. 
Il est utile de lui apprendre que se tromper, ne pas tout savoir, avoir tort n’est pas dangereux pour lui et qu’au contraire, ça lui crée d’autres possibilités, d’autres ouvertures. 
Le neuro-gaucher a un raisonnement séquentiel. 
Il réfléchit à une chose à la fois et déroule son raisonnement. __O_____________O_____________ O_____________ O_____________ Corde à nœuds représentant le raisonnement séquentiel du neuro-gaucher 
Au contraire, le surdoué a un fonctionnement global, simultané. Il perçoit tous les éléments d’un sujet en même temps et les traite en parallèle. Il obtient donc immédiatement une vision complète et en profondeur de son sujet. 
Ses conclusions ne reposent pas forcément sur des faits concrets et analysés, mais parfois sur des faits incomplets, des émotions ou des images. Il voit où et comment les éléments entrent en relation avec d’autres, et comment ils s’imbriquent pour former un tout. 
A la place de chaque O qui représentent une idée, il faut imaginer une pelote de laine, qui représente une pelote d’idées et la réflexion non plus séquentielle, non pas seulement en parallèle (plusieurs lignes de réflexions sont menées de front), mais aussi comme des toiles d’araignée (chaque toile représente un ensemble de raisonnements) qui ont des fils les reliant les unes aux autres.
6 On peut aussi prendre l’image d’un filet, d’un ensemble de fils reliés à une idée. Quand surdoué tire une idée, c’est tout un ensemble d’idées qui viennent à lui, chacune étant reliée à plein d’autres (à un autre filet).
7 Ce raisonnement du neuro-droitier se fait à son insu, sans qu’il réfléchisse volontairement. Le plus souvent, il ne sait pas comment il est arrivé au résultat. Il a de ce fait du mal à le justifier. Il ne sait expliquer comment il raisonne. Il manque de structure pour organiser la production écrite ou orale, ce qui crée une distorsion entre la richesse de ses pensées et ce qu’il parvient à exprimer. 
Plus le neuro-droitier a un quotient intellectuel élevé, plus il activera rapidement ses influx nerveux et ses réseaux de neurone, et plus il aura une rapidité de pensée et une pensée originale et créative par rapport au reste de la population, c'est-à-dire différente de la pensée de la norme que représentent les neuro-gauchers. Les surdoués trouvent d’ailleurs que les mots sont trop lents. 
Parfois, ils sautent un ou plusieurs mots pour rejoindre leur pensée qui, elle, est déjà plus loin. Pour certains, cela peut aller jusqu’à provoquer un bégaiement, ou de difficultés d’écriture : la pensée étant trop rapide par rapport à la parole et encore plus rapide par rapport à l’écriture. 
Par ailleurs, le Surdoué a beaucoup de croyances négatives sur ses propres capacités et compétences car il n’arrive pas toujours à utiliser efficacement sa forme d’intelligence et à l’exposer clairement au neuro-gaucher. 
Le neuro-droitier a : 
 Une grosse mémoire, par absorption ou photographie de l’information qui parfois a pour conséquence une connaissance superficielle de ce qu’il apprend car il peut retenir sans avoir mis en place les mécanismes nécessaires pour s’approprier la connaissance (pas d’intégration suffisante) 
 Une pensée en parallèle 
 Une pensée plus rapide, plus efficace 
 De l’intuition (avec une difficulté à se justifier du fait de la non-conscience des étapes qui ont mené à la conclusion) 
 Un cerveau qui « travaille tout seul » (avec une possibilité de déplacer les montagnes si la motivation est au rendez-vous.) Tout cela est sous-tendu par une organisation neurophysiologique adaptée.
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c) Enfin, trouver l’espace nécessaire pour s’affirmer dans le monde La peur de se révéler étant levée, l’énergie est canalisée dans une direction porteuse de sens. Les relations seront plus riches et plus solides car elles se font dans la confiance. 
La confiance résulte d’un contexte de sécurité affective qui s’affirme tant que nous offrons notre vrai visage, notre self, et que l’autre nous offre sa vérité en retour. Alors nous dévoilons notre identité profonde, dépourvue de toute défense (donc de tout faux self), en toute vulnérabilité. 
Prendre conscience de la richesse de ses ressources (intellectuelles, émotionnelles etc.) et admettre qu’en les utilisant au mieux, il permettra à son self de s’épanouir, de reprendre la parole et ainsi, de réinitier une expression créative. La passation des tests, lorsqu’elle est appropriée, permet de connaître ses forces et ses vulnérabilités. 
Il faut rallumer ce qu’on avait éteint. Le surdoué a besoin d’apprendre le compromis, c'est-à-dire une manière d’établir un échange fructueux avec les autres, sur un mode qui l’oblige à rendre la pareille. Elle résulte d’une réflexion et d’une habileté sociale que le surdoué doit apprendre. Parmi les défis interpersonnels auxquels sont confrontés les surdoués, il y a : 
 Gérer les attentes et pressions à respecter la norme ou y rester 
 Désamorcer hostilité inconsciente, ressentiment, antagonisme et sabotage dirigés contre eux parce qu’ils sont perçus comme intellectuellement, créativement ou personnellement avantagés  Fixer des limites appropriées à l’utilisation de ses capacités 
 Coopérer avec les autres et gérer les dilemmes quotidiens du surdon avec les autres. Ce compromis ne peut bien entendu se pratiquer qu’à partir du moment où il accepte profondément sa singularité, ses différences, et qu’il a appris à se connaître. Il peut le faire aussi en nouant un contact avec d’autres surdoués. 
Cela remplira par la même occasion son besoin fondamental d’appartenance. Nécessité de la réanimation cognitive : comme nous l’avons vu ci-dessus, il est indispensable de trouver le moyen de permettre au surdoué de réinvestir la sphère intellectuelle et cognitive qui fait partie du soi. C’est par ce plaisir cognitif retrouvé qu’il pourra se motiver. La possibilité de reprendre du plaisir à penser et d’accepter cette part de soi à l’origine de tant de souffrance est une ouverture thérapeutique incontournable. 
C’est ce qui permettra la reprise d’une dynamique psychologique globale. Savoir choisir le mécanisme de défense heureuse le plus judicieux pour chaque situation particulière, pour apaiser les tensions : l’humour, la sublimation, l’affirmation de soi (mais apprendre à moduler l’intensité de ses propos), l’anticipation (uniquement pour les évènements heureux, dans le cas du surdoué), l’action (attention cependant pour le surdoué à ce qu’elle ne soit pas une fuite en avant), le recours à autrui, l’observation de soi (Alain Braconnier). Faire des activités extra-professionnelles correspondant à ses talents, autant que nécessaire pour se sentir en forme et satisfait. 
Les satisfactions qui en résultent et l’appréciation extérieure consolident Le meilleur miroir restant le regard du proche, de l’aimé, l’associer dans ses démarches s’avèrera souvent nécessaire. Utiliser son intelligence pour avancer vers la sagesse, pour aller vers son bonheur, se comprendre, s’adapter et créer. Accepter l’existence d’erreurs en soi et chez les autres. Nécessité de soutenir la créativité et l’individualité du client. Il est crucial que le thérapeute ne discute pas la façon de voir ou de ressentir du surdoué. 
Le surdoué va sur un terrain où lui seul peut aller car il est différent. Les adultes surdoués ont besoin d’un thérapeute champion pour défendre leurs différences, pas de quelqu’un qui involontairement se fait l’interprète d’exhortations inadaptées à ralentir et arrêter d’être aussi susceptible, passionné, exagérément responsable, et intense, afin de satisfaire à la norme sociale. Le plus beau cadeau qu’un thérapeute puisse faire à son client, c’est une valorisation sincère de ce qu’il est et de ses capacités. 
De façon progressive, et par approche concentrique, le thérapeute fait évoluer la perception que son client a de lui-même comme personne qui pose problème » à celle de « surdouée avec quelques problème », avant de pouvoir atteindre l’étape ultime qui est « une personne surdouée préparée à anticiper les problèmes qui pourraient venir entraver son bien être. » La thérapie du surdoué parle d’émancipation. Le psychiatre Andrew Mahoney16 , préalablement à la thérapie d’adultes surdoués, repère un certain nombre de groupes qui interviennent dans la construction de l’identité : 
 Le soi : c'est-à-dire dans le contexte qui nous intéresse « l’ensemble des valeurs et croyances de l’individu, mais la perception qu’il a –ou n’a pas- d’être un adulte surdoué », alliée à celle que les autres ont de sa douance et au jugement qu’ils portent sur lui. 
 La famille proche : les parents, les conjoints et les enfants. Qu’attendent-ils de l’individu surdoué ? Quelle est leur relation de dépendance affective, financière ? Connaissent-ils la douance de leur père, mère, enfant ? S’en réjouissent-ils ? S’en affectent-ils ? La redoutent ils ? Cherchent-ils à la brimer ou à la dévaloriser ? 
 La famille étendue : celle de grands-parents et des ancêtres, dans ce qu’ils symbolisent de traditions, de valeurs et de culture familiale. Il faut mesurer le poids de cette culture dans l’identité même de la famille. 
 La culture : c’est l’héritage général dû à son sexe, sa race, sa religion. En France, le surdoué est synonyme (à tort) de celui qui réussit intellectuellement et socialement. 
 L’environnement géographique : le lieu où le surdoué vit. 
 Le système éducatif et politique: plus ou moins ouvert ; la possibilité d’y épanouir ou non ses dons. 
 La personnalité : la prédominance d’un des traits de caractère du surdoué, et qui détermine son développement et ses choix, ainsi que l’affirmation chez lui d’une vocation précise. 
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III. La thérapie biodynamique, une thérapie à adapter au neurodroitier et au surdoué 
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A. La psychologie biodynamique, ses fondements, sa fondatrice 
La Psychologie Biodynamique, fondée par Gerda Boyesen (1922-2005) est le fruit d’une longue pratique en physiothérapie et psychologie clinique. Influencée par les travaux de Sigmund Freud, Wilhelm Reich et Carl Gustav Jung d’un côté et les travaux de Trygve Braatøy, Aadel Bülow-Hansen et John Olesen de l’autre, la Psychologie Biodynamique peut aussi s’inscrire dans le courant de l’élan vital de Henri Bergson. 
La Psychologie Biodynamique (« bio », veut dire « vie » et « dynamique » veut dire « force, mouvement » : la » psychologie de la force de vie ») est une thérapie psycho-corporelle qui approche la personne dans sa globalité psyché/corps et part du principe que notre corps garde aussi en mémoire les expériences vécues. 
Elle a développé une approche et des techniques qui permettent à la psyché et au corps de participer chacun au processus thérapeutique. Les bases de la psychologie biodynamique : 
 Nous sommes tous dotés d’un noyau sain, appelé aussi personnalité primaire.
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Quelques exercices intéressants pour le surdoué :  Travail sur les cuirasses et les caractères (Reich)21 : (sorte de faux-soi physique et psychique). Le surdoué en souffrance ayant un faux soi et une cuirasse qui masquent un désespoir profond, le thérapeute peut lui faire retrouver le contact avec son vrai soi, en libérant et en refaisant circuler l’énergie « bloquée » dans des stases, par différents moyens, notamment les massages biodynamiques, la végétothérapie, un travail sur la colère et sur la tristesse (voire le chagrin et le désespoir profond) qui amèneront la fonte de la cuirasse, et par là même la disparition de la névrose. 
Travail sur la résignation. Un surdoué en souffrance est un surdoué résigné à ne pas vivre son vrai soi, à ne pas pouvoir s’accomplir pleinement dans la vie. Le travail du thérapeute consiste à permettre au client d’inverser le sens de circulation de l’énergie dans son corps : il faudra que la force centripète (l’énergie est retournée vers l’intérieur de soi et « encapsulée ») s’inverse en une force vers l’extérieur (cette force permet d’aller dans le monde). 
Il s’agit d’un travail sur la circulation de l’énergie dans le corps. Exemples de moyens : le massage vital, les massages permettant l’assouplissement par le massage des muscles hyper- et hypotoniques (notamment le basic touch). En effet, dans le cas de la résignation, un certains nombre de muscles sont devenus hyportoniques, notamment les triceps. 
Il s’agit d’un stade avancé de stress, stade qui suit les phases de colère et de résistance. La résignation s’est aussi installée corporellement dans le haut du dos, qu’il convient d’assouplir par des massages. Au niveau de la gorge, un travail de massage et de libération de la parole est nécessaire.
 La végétothérapie permettra aussi à l’énergie de circuler de nouveau. Cela va de pair avec un travail sur la colère, mais aussi sur le plaisir et la reconnaissance. Toute manifestation du plaisir du corps vital doit être encouragée. 
 Travail sur le plaisir : la méduse22 (pour lever les blocages et retrouver la libre pulsation cellulaire) ; la danse ; le plaisir dans la vie, laisser sauter de joie, prendre soin de soi et de son bien-être car « je suis une personne importante et je peux avoir, recevoir le meilleur de ce qui existe, retrouver la douceur » ; exercices psychocorporels sur le donner et le recevoir, tout ce qui peut le nourrir et tout ce qu’il peux donner, tout ce qui est créatif, rire, sortir etc. Il est important que le thérapeute soit aussi dans son plaisir lorsqu’il touche le surdoué. 
 Travail de reconnaissance de la personne : Confortation du surdoué : massage de confortation, massage du dauphin : « c’est bien comme tu es », confortation des actes et de la parole du client, retrouver la possibilité d’accéder à un savoir même différent de celui compréhensible par l’autre, massage harmonisant. Travail sur la conscience corporelle et le lien entre ses sensations, ses émotions et ses besoins: retrouver son vrai self, son propre sens, ses propres sensations, émotions, images (dont le surdoué s’était coupé), essentiellement au moyen des massages, de la verbalisation du ressenti, puis de la végétothérapie23 . 
 Travail de régression et de reparentage maternel et paternel, afin de « réparer » le patient qui n’a pas reçu enfant, ce dont il avait besoin (pour fortifier son Moi). Particulièrement dans ce cadre, il convient d’y aller très progressivement, d’apprivoiser le client, car le surdoué en souffrance présente une forme d’hospitalisme. Notamment par un travail sur la relation avec la mère (ou toute personne qui donne des soins au bébé). 
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Message par Invité Lun 25 Avr 2016 - 0:00

http://cerveaudroit.ouvaton.org/spip.php?rubrique24

Le langage du changement
[size=14]mercredi 17 avril 2002
[/size]
Vieil étang,
Une grenouille y plonge,
Le bruit de l’eau.


Bashô



Entre le poème précédent et le texte que vous lisez, la différence de langage est évidente. L’un est évocateur, l’autre discursif. Le poème crée instantanément une image dans l’esprit du lecteur, le texte que vous lisez ici devient un discours. Il est pratiquement impossible de traduire l’un avec les mots de l’autre sans le dénaturer complètement.
Le langage de l’hémisphère gauche, nous l’avons vu, est objectif, définitionnel, cérébral, logique, analytique et séquentiel. C’est le langage de la raison, de la science, de l’explication, de l’interprétation. C’est bien sur le langage utilisé pour élaborer ce texte.


Le langage de l’hémisphère droit, à l’inverse, est plus difficile à aborder car il n’est pas le langage de la définition. Il résiste à être enfermé dans les concepts du langage digital. C’est le langage du rêve, de la poésie, c’est le langage des figures, c’est un langage éminemment évocateur qui fonctionne sur la métaphore, sur le jeux de mots, sur les différences entre sens littéral et sens figuré, sur les symboles. C’est un langage de synthèse et de totalité avant tout !


Paul Watzlawick, chercheur à l’Institut de Palo Alto, élabore dans "Le langage du changement" une grammaire de l’expression de l’hémisphère droit. Il s’appuie pour ce faire sur les travaux remarquables de Milton Erickson qui par le biais de l’hypnothérapie a développé une nouvelle technique thérapeutique basée sur l’utilisation du langage de l’hémisphère droit. 



Pour lui ce langage spécifique possède quatre caractéristiques essentielles : il est condensé, il est figuratif, il est positif et il est concret.

La condensation


"Syphilisation" James Joyce dans Ulysse


Si tout le monde n’a pas les dispositions intellectuelles nécessaires pour devenir prix Nobel de littérature, de médecine ou de mathématiques, chacun d’entre nous construit en permanence des phrases qui n’ont encore jamais été énoncées dans le monde, comme celle que vous lisez en ce moment par exemple. 



C’est vrai pour la forme, pour l’agencement des mots, mais la signification, elle, finalement, varie très peu. Chaque jours les phrases que nous utilisons, sans parler des lieux communs, sont sensiblement les mêmes au niveau du sens que celles qu’utiliserait un autre être humain dans une situation similaire. En fait la signification varie en fonction inverse de la verbosité. 

Quand James Joyce utilise syphilisation pour civilisation on comprend immédiatement ce qu’il pense de la dite civilisation, et cela d’une façon combien plus percutante qu’un long discours ! C’est un exemple de la puissance de la forme condensée utilisée par l’hémisphère droit.
Toutes les formes de jeux de mots, les aphorismes, les euphémismes, les calembours, le lapsus, utilisent la condensation.


Le mot d’esprit


"L’intelligence, c’est comme les parachutes, quand on n’en a pas on s’écrase." 


Pierre Desproges


Le mot d’esprit, par son mépris total de la logique et de la rationalité, fait voler en éclats les idées préconçues, les images apparemment monolithiques que nous nous faisons du monde. 


Le lapsus, mis à jour par la psychanalyse, est une incursion directe et condensée du cerveau droit dans la parole discursive de l’hémisphère gauche qui s’en étonne quand il l’entend. Un homme qui dit "ma mère" pour parler de sa femme est somme toute un cas très courant, mais provoque toujours l’hilarité de ses interlocuteurs. 



La nourriture "bio-déplorable" dont parle Watzlawick est également très évocatrice.

Avec la condensation, l’hémisphère droit donne toute l’ampleur d’une autre de ses facultés spécifiques, la capacité de synthèse. L’expression condensée, en établissant un lien subit entre deux concepts éloignés, crée une véritable bombe de sens. Les hommes politiques la redoutent par dessus tout et elle est très sévèrement punie dans les pays totalitaires. La publicité l’utilise largement à son profit.


Le chiasme est une forme particulièrement efficace d’aphorisme, c’est une figure rhétorique à structure croisée. L’exemple donné par Watzlawick est une description saisissante de la société bourgeoise relevée dans le Manifeste du parti communiste de 1848 :


...ceux qui travaillent ne possèdent rien,
et ceux qui possèdent ne travaillent pas.


Y-a-t’il quelque chose à ajouter ? La forme est parfaite, les termes utilisés sont strictement symétriques et de cette simple inversion croisée jaillit une vision d’une force incroyable. Même si, aujourd’hui, avec trois millions de chômeurs il faudrait peut-être reconsidérer la question, mais c’est une autre histoire. 


La comparaison sauvage de Pierre Desproges : 



"L’intelligence, c’est comme les parachutes, quand on n’en a pas on s’écrase." provoque le rire spontané du public. 


Le rire est en effet la réaction immédiate de libération qui se produit le plus souvent lorsque tout à coup on est amené à voir les choses autrement qu’à l’habitude. Lorsque, subitement, apparaît une solution à laquelle nous n’avions jamais pensé.

Le rire.


"Le rire est le propre de l’homme", mais c’est aussi une expression spécifique de l’hémisphère droit. Il ne résulte d’aucune analyse logique préalable, il apparaît avant le langage, il est explosif, imprévu, dionysiaque, contagieux, panique. 



C’est à proprement parler une sorte de transe, c’est un acte quasi réflexe, pratiquement incontrôlable et terriblement communicatif comme le montre d’une façon saisissante les morceaux choisis de fou rire des émissions en direct du petit écran.

Le rire est fortement connoté sexuellement dans le sens où il évoque les cris de la jouissance, et il est d’ailleurs en lui même un véritable orgasme qui abolit les tensions. Le rire est aussi très lié à l’idée de la mort, paradoxalement, comme un exutoire à l’angoisse suprême qu’elle suscite chez les hommes.


Les pleurs également ne se raisonnent pas, ils sont, comme le rire, une réponse de l’hémisphère droit à un stimulus émotionnel issus du cerveau limbique. Le rire et les pleurs sont aussi des moyens qu’utilise l’hémisphère droit pour éliminer les tensions excessives du corps.


Le langage figuratif


C’est la base du langage de l’hémisphère droit, il s’exprime par images suggestives, par analogie. Son expression, comme nous l’avons déjà vu, suscite une image dans l’esprit de l’interlocuteur. Il y a deux grandes catégories de langage figuratif que nous connaissons tous, le langage du rêve et la poésie.


Le rêve


Le rêve est une porte étroite dissimulée dans ce que l’âme a de plus obscur et de plus intime ; elle ouvre sur cette nuit originelle cosmique qui préformait l’âme bien avant l’existence de la conscience du moi et qui la perpétuera bien au-delà de ce qu’une conscience individuelle aura jamais atteint.


C.G. Jung


Les commissurotomisés, les patients au cerveau divisé du docteur Sperry, se plaignent de ne pas rêver. Cela semble confirmer que les rêves sont bien une production de l’hémisphère droit. Chez ces patients, l’information ne peut en aucun cas passer à l’hémisphère gauche, puisque le corps calleux a été sectionné, et l’image du rêve ne peut donc pas accéder à la traduction consciente. 


Les analyses récentes du sommeil nous apprennent que le rêve dont on se souvient se produit lors des phases de sommeil paradoxal, toutes les 90 minutes dans un sommeil adulte normal. On a pu mettre en évidence, aujourd’hui, par imagerie médicale, qu’au cours de ces phases de rêve les centres de la perception, cognitifs et moteurs sont stimulés avec la même intensité qu’au cours d’une action en phase d’éveil, tandis que les réponses motrices sont inhibées.


La traduction et la censure


C’est sans doute avec le rêve que l’on est le plus à même de comprendre la façon dont s’exprime notre hémisphère droit et la relation qui le lie à l’hémisphère gauche. 

L’image du rêve n’a pas besoin de se dérouler comme un film dans un continuum temporel, elle semble fonctionner un peu comme l’image holographique dont chaque élément contient la totalité de l’information. Tout l’effort du rêveur va consister, pour pouvoir l’évoquer à nouveau, pour le mémoriser, à traduire avec des mots l’ensemble de perceptions virtuelles que constitue le rêve. 



Il va le découper en une série d’événements successifs qui mis les uns après les autres racontent une histoire, donnent un sens, même s’il paraît parfois complètement absurde. 

Le travail qui s’effectue ainsi est celui de l’hémisphère gauche, c’est lui qui traduit, c’est lui qui ressent le besoin absolu de donner un sens, de décomposer en séquences successives, mais dans sa traduction il peut omettre des éléments et ne laisser passer que ce qu’il juge acceptable pour le "moi". 


Dans le réel comme dans le rêve, l’hémisphère gauche opère une censure très sévère et joue sans doute un rôle de filtre qui est censé nous protéger de la puissance anxiogène de la réalité comme de celle du rêve. Quelque fois, par témérité, par innocence ou par instinct, nous aimerions bien voir ce qu’il y a derrière le filtre !


La poésie.




La poésie, elle aussi, utilise largement le langage figuratif, mais elle va plus loin car elle entretient également un rapport très étroit avec la musique dans le rythme des mots, dans l’utilisation des rimes. Or on sait aujourd’hui que la compétence musicale est un attribut de l’hémisphère droit. En alliant le langage imagé et la musique, la condensation, le concret et le positif, la poésie est sans doute le mode d’expression de l’hémisphère droit le plus abouti. 



L’évocation qu’elle suscite chez le lecteur peut être si forte qu’elle provoque chez lui les sensations ressenties par le poète. Il ne s’agit pas là de notions abstraites, mais bien de mise en jeu du corps même du lecteur qui participe concrètement à la joie, à l’angoisse ou à l’illumination de l’auteur.

La violence et le sacré


Portée par la voix des comédiens et scandée par leur souffle, la tragédie antique, grand poème épique, était capable de mener à la transe, à la catharsis, une assemblée entière. Pour Aristote la tragédie avait un effet de purification collective des passions ; elle suscitait chez les spectateurs des émotions extrêmement fortes qui s’exprimaient par les cris, les rires et les pleurs de toutes les personnes présentes. 



Cet exutoire collectif des passions permettait de contenir, de réguler et de ritualiser les violences individuelles générées par la vie en groupe. Les rites et les rituels dont notre quotidien est chargé sont issus de ces phases successives de sacralisation collective de la violence. Ils ont permis d’éviter la destruction du groupe par le déferlement de la barbarie, jusqu’à la création des lois et des forces de l’ordre, dont l’objet principal, en l’absence du sacré qu’ils ont remplacé, est de juguler en permanence la violence individuelle et collective. 


Mais on peut se demander si les moyens de la société moderne sont bien adaptés aux forces phénoménales qui sont en jeu. Le sacré permettait de transcender l’énergie de la violence en force d’élévation de l’individu, la loi et l’ordre d’aujourd’hui ne font que juguler, elles ne permettent plus de transformer. 


L’énergie se comporte comme l’eau, on peut la contenir un moment, mais elle finit toujours par déborder, par contourner tous les obstacles pour toujours s’écouler au plus bas. Chauffée par la transcendance, l’énergie de l’eau se transforme en vapeur et s’écoule dans d’autres dimensions de la vie sans mettre en danger le niveau précédent.

Le positif


L’hémisphère droit utilise, nous l’avons vu, une syntaxe extrêmement simplifiée, il s’exprime par le biais d’un langage figuratif, imagé, mais il possède en outre deux particularités singulières : la négation lui fait défaut et il utilise toujours des expressions concrètes. 


S’il est facile de représenter un homme qui plante un arbre, essayez donc de représenter un homme qui ne plante pas un arbre ! C’est tout simplement impossible. Il n’est pas possible, en effet, de représenter sous forme d’image l’absence d’occurrence de quelque chose. Au pire vous allez barrer d’une grande croix le dessin qui représente la scène pour dire qu’elle ne se réalise pas, mais alors vous changez de code, de langage, la croix qui barre le dessin n’est pas du même ordre que le dessin lui-même. 





La croix, dans le sens utilisé ici, est une expression digitale, c’est une convention ce n’est pas une analogie. En langage analogique, la croix peut avoir de tout autres sens : ce peut-être le centre d’une cible, la croisée des chemins, ou encore le signe de ralliement des chrétiens. Le dessin barré d’une croix sera entaché d’ambiguïté. 


Si l’hémisphère droit ne sait pas exprimer la négation il ne sait pas non plus la comprendre. Et parfois avec raison, comme dans la phrase : " je n’ai jamais eu l’intention de vous nuire..." par laquelle l’hémisphère droit entend que l’intention de nuire était bien réelle !

Le concret et les femmes


Le fait que l’hémisphère droit traduise ses perceptions dans un langage figuratif rend ce langage essentiellement concret. Cela met en évidence une caractéristique essentielle de l’hémisphère droit : il est toujours en relation directe avec l’ensemble du corps, il ne semble pas en mesure d’élaborer une idée ou un concept abstrait, coupé de la réalité du vivant, comme sait très bien le faire l’hémisphère gauche dont c’est d’ailleurs une des spécialités.


Des tests récents ont montrés que les femmes utilisent assez systématiquement les deux hémisphères dans les actes de parole, là où la grande majorité des hommes n’utilise que l’hémisphère gauche. Les neuropsychologues pensent que d’une façon générale, les femmes utilisent quasi systématiquement l’hémisphère droit, quel que soit la tâche. 



Ils pensent que cette veille de l’hémisphère droit leur assure un lien permanent au vivant et qu’il peut s’agir là d’une fonction en relation avec la naissance et la protection des enfants, mais peut-être aussi de l’espèce dans son ensemble. 

Enfin, une des grandes facultés de l’image concrète c’est qu’elle a une fâcheuse tendance à réduire à néant les grandes rhétoriques pompeuses que nous ne cessons d’élaborer par le biais de l’hémisphère gauche. 



L’aphorisme de Talleyrand est tout à fait démonstratif de ce trait :


" On peut faire tout avec les baïonnettes, sauf s’asseoir dessus !"

http://cerveaudroit.ouvaton.org/spip.php?article26
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"Même si je ne pense pas, je suis"
Itsuo Tsuda
mercredi 17 avril 2002


http://cerveaudroit.ouvaton.org/spip.php?article26
Depuis des siècles les japonais ont développé des pratiques qui leur permettent d’agir sans la domination de l’hémisphère gauche. Les japonais savent depuis longtemps qu’il ne s’agit pas là d’une connaissance encyclopédique, mais d’une pratique qui met en jeu le corps entier.
Par la répétition perpétuelle, lassante parfois, l’hémisphère gauche, qui est peu patient, finit par capituler et, soudain, un nouveau mode d’expression apparaît.
Le texte d’Eugen Herrigel : "Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc." est exemplaire sur ce point. 
Ce petit livre court écrit par un Hollandais décrit le combat douloureux d’un intellectuel européen qui essaye de comprendre avec la raison ce que lui enseigne Maître Awa, jusqu’au jour où, lassé de ses multiples échecs, il renonce à trouver une explication et effectue le tir sans pensée. Le tir est parfait, le Maître salue. Il ne salue pas l’élève, mais ce qui a tiré à travers lui.
"Même si je ne pense pas, je suis" Itsuo Tsuda.
Conscients que l’essor très rapide du Japon vers les valeurs de la société occidentale risquait de faire disparaître une connaissance issue de plusieurs siècle de pratique, les grands maîtres japonais ont exhorté leurs élèves à transmettre l’enseignement qu’ils avaient reçu hors du Japon, et notamment en Europe et aux États-Unis . 
Itsuo Tsuda est l’un d’entre eux. Sa mission a consisté à transmettre aux européens les pratiques enseignées par ses Maîtres et, à travers elles, à aborder des notions telles que le Ki, dont il pense que, s’appliquant à tous les hommes, et pas seulement aux japonais, elles font, de ce fait, partie du patrimoine de l’humanité. Découvrant à quel point l’occident était éloigné de ce type d’approche, et tout en continuant son enseignement quotidien au coeur de Paris, il a décidé d’exprimer ses idées sur le Ki dans des livres directement écrits en Français, dans la langue de Descartes, tâche d’un difficulté incroyable pour un japonais. 
"Le Non Faire", "La voie du dépouillement", "Même si je ne pense pas, je suis" sont, avec ses six autres livres, des documents uniques sur ce que peut être une réelle complémentarité de nos deux hémisphères.
Dessiner, c’est voir avec le cerveau droit.
De l’autre côté du monde, et pratiquement au même moment, une américaine, Betty Edwards, peintre de son métier, après dix ans de recherches, a écrit un livre étonnant : "Dessiner avec votre cerveau droit". Si, jusqu’à l’âge de 10 ans, tous les enfants sont d’ardents dessinateurs, passé cet âge la plupart d’entre eux abandonnent le dessin en se jugeant incapable dans cette discipline, l’auteur, ayant, avec beaucoup de ses collègues, observé ce processus a essayé d’en comprendre les causes. 


Les enfants peuvent passer des heures à dessiner, avec une concentration intense, sans se fatiguer. L’objet de leur dessin est la représentation du monde, à partir des données qu’ils perçoivent, mais contrairement à ce qui se passe plus tard, ils n’ont pas un soucis de réalisme, et ne s’inquiètent pas des détails. 


Ils élaborent des symboles, en quelques traits ils représentent un personnage, une maison, un arbre, sans jamais regarder le modèle au moment où ils dessinent, mais au travers d’une visualisation mentale. La mise en page des éléments du dessin est généralement exceptionnelle avant dix ans, sans qu’on ai besoin de dire quoique ce soit. 


Et puis vers l’âge de dix ans un renversement se produit. Avec la maîtrise du langage, la mise en oeuvre par l’école des structures logiques et rationnelles et le désir très fort, à ce moment là, de sortir du monde de l’enfance, les pré-adolescents s’orientent vers des dessins réalistes. 


Ils veulent représenter la réalité telle qu’elle est et non plus sous forme de symboles, et leurs dessins, sont le plus souvent, dénués de tout soucis de mise en page. Pour Betty Edwards, qui avait pris connaissance des travaux de l’équipe de Sperry du Cal Tech., la partie du cerveau mise en jeux lors des premiers dessins est naturellement celle qui est la plus adaptée à ce type travail à un moment où aucun des deux hémisphères n’est encore dominant, et il s’agit bien sur, en l’occurrence, de l’hémisphère droit. 


La mise en espace, la visualisation, la vision globale, le tracé des contours, l’absence de soucis du détail, la concentration silencieuse correspondent bien à ce que l’on sait de son mode d’expression. Vers l’âge de 1O ans, en revanche, les structures dominantes de l’hémisphère gauche se mettent en place, notamment avec l’intensification du programme scolaire. 


L’approche de la réalité se fait alors quasi systématiquement selon le mode de cet hémisphère, c’est-à-dire par l’identification, de façon analytique et conceptuelle, rapide, logique et rationnelle. 


Durant l’un de ses cours, tandis qu’elle donnait des explications sur ce qu’elle faisait tout en dessinant, Betty Edwards se rendit compte qu’au bout d’un moment les mots n’arrivaient plus à sa bouche. Elle fit un effort pour reprendre son explication et c’est alors le dessin qui lui paru terriblement difficile à exécuter. Elle comprit ce jour là qu’elle pouvait soit parler, soit dessiner, mais qu’elle ne pouvait pas faire les deux en même temps. 


Elle fit également une autre expérience stupéfiante, celle du dessin à l’envers. Elle proposa à ses élève de reproduire l’oeuvre d’un grand maître qu’elle leur présenta à l’envers. Les résultats furent stupéfiant, tous les dessins étaient excellents, même ceux de ses élèves les plus maladroits. Elle finit par comprendre ce qui se passait. Lorsque l’on cherche à dessiner un objet, la première chose que l’on fait, spontanément, c’est la nommer : "C’est une chaise".


A partir de là l’hémisphère gauche dit : " pour cet objet je possède en mémoire une représentation symbolique", il la propose et cette image vient masquer la vision directe de l’objet. Cette représentation symbolique vient des dessins de la petite enfance de l’individu. Dès lors, bien qu’en présence de l’objet réel, le dessinateur aura tendance à reproduire le schéma symbolique proposé par le cerveau gauche, il sera déçu par son dessin, le jugera enfantin et risque de ce fait d’abandonner rapidement cette pratique. 


Si au contraire on place comme modèle un dessin complexe à l’envers, comme "La mort de Sénèque" de Tiepolo, le cerveau gauche ne saura plus nommer, identifier, ce qu’il voit et va s’avouer vaincu par la difficulté. L’hémisphère droit, qui aime la complexité, va pouvoir très patiemment s’atteler à la tâche en procédant par contours et proportions d’espaces vides et pleins sans se soucier du sens. 


Ainsi, en amenant le cerveau gauche à capituler, en lui refusant l’identification verbale, le dessinateur peut "voir" selon le mode de l’hémisphère droit qui est direct, sans masque cognitif. 


Toutefois le passage du mode "gauche" au mode "droit" est difficile au début car l’hémisphère gauche résiste terriblement à se déconnecter. Ce passage en mode "droit", outre la qualité même du dessin, engendre d’autres phénomènes comme la perte de la notion du temps, une concentration extrême et exclusive sans fatigue qui s’accompagne, au contraire d’un sentiment de détente et de bien être difficile à atteindre autrement. 


Le livre de Betty Edwards permet, à qui se donne la peine de faire les exercices qui y sont proposés, de se découvrir des dons artistiques insoupçonnés et d’accéder concrètement à son mode de fonctionnement hémisphère droit.


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Le test de Sperry
[size=14]lundi 15 avril 2002
[/size]
Sperry et son équipe placèrent un sujet dont le corps calleux avait été sectionné devant un écran. Ils lui demandèrent de fixer un point qui apparaissait en permanence au centre de l’écran. A gauche et à droite de ce point ils projetèrent des images durant un temps suffisamment court pour ne pas permettre à l’oeil d’accommoder.
Pour comprendre parfaitement ce qui va suivre il est important de rappeler que les informations visuelles qui parviennent à l’oeil droit sont reçues par l’hémisphère gauche et que l’oeil gauche envoi des informations à l’aire visuelle de l’hémisphère droit. 


C’est le principe de la contrelatéralité qui provient du croisement des nerfs sensitifs et moteurs. Toutefois , et pour être plus précis, en ce qui concerne la vue, le croisement des nerfs optiques, que l’on appelle le chiasma optique, est un véritable carrefour où les nerfs se rassemblent pour se rediviser et continuer leur route vers les aires visuelles des deux hémisphères. Ce croisement optique permet de donner à la vision humaine une double discrimination, d’une part oeil gauche / cerveau droit comme on vient de le voir. Mais aussi, plus finement, tout ce qu’un l’oeil perçoit sur la gauche de son champs de vision est envoyé à l’hémisphère droit et tout ce qu’il perçoit sur la droite de son champs de vision est envoyé à l’hémisphère gauche et ceci quel que soit l’oeil, le droit comme le gauche. 


C’est pourquoi, lors du test, il était important de faire fixer un point central aux deux yeux afin d’être bien sûr que les informations envoyées à gauche du point iraient bien vers l’hémisphère droit et réciproquement. En effet, le chirurgien, lors de l’opération de sectionnement du corps calleux, n’avait pas, on s’en doute, sectionné le chiasma optique. L’opération, rappelons le, était destinée à soigner une épilepsie incurable et non pas à permettre de faire des tests sur les hémisphères.
Lors de son test, Sperry projette à droite l’image d’un couteau et à gauche l’image d’une fourchette. Il demande, alors, au patient de nommer ce qu’il a vu. Le patient répond : "Couteau." Ce que les yeux ont perçu à droite du champs de vision a été dirigé vers le cerveau gauche où l’on sait depuis la fin du siècle dernier que se trouve l’aire de Broca, le centre cérébral de la parole. 
Le patient peut donc nommer ce qu’il voit à droite, ou pour simplifier, avec l’oeil droit. Si on lui demande ce qu’il a vu d’autre il répond "rien !". Si maintenant on lui demande d’aller chercher avec sa main gauche, derrière un paravent, l’objet qu’il a vu, parmi d’autres objets disposés en vrac, sa main gauche ressort très rapidement avec une fourchette ! 



Lorsque le patient voit ce qu’il tient dans sa main gauche il affiche une expression de surprise. Il ne peut pas nommer ce qu’a vu son cerveau droit, ce qui est assez logique puisque les deux hémisphères sont séparés, mais en revanche il peut guider la main gauche pour retrouver l’objet. Les deux hémisphères ont bien compris ce qui était demandé et, chacun à sa manière, est capable de répondre. L’un parle, l’autre pas, toutefois n’ayant pas eut le même stimulus, il donnent des réponses différentes. 

Mais le plus étonnant est à venir, si l’on demande maintenant au patient de nommer ce qu’il tient dans la main, il a une légère hésitation et dit : "Couteau !" avec une nuance de doute dans la voix. En même temps il fait "non" de la tête ! Que s’est-il passé ? L’hémisphère gauche a vu un couteau, et seulement un couteau, il voit la main gauche répondre "fourchette" à la question :"Qu’avez-vous vu ?". Sur le moment il est surpris, mais, dans son fort intérieur, il attribut cette réponse à une erreur de jugement de la main gauche, car il demeure indéfectiblement sûr que la bonne réponse est "couteau". C’est pourquoi quand on lui demande de dire ce qu’il y a dans la main il répond par ce qui devrait être et non par ce qui est en fait, il répond "Couteau" .
Voilà qui en dit long sur notre façon de percevoir la réalité et de construire une image du monde qui ai du sens pour l’hémisphère gauche, nous y reviendrons plus loin.

http://cerveaudroit.ouvaton.org/spip.php?article13

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https://systemececilia.wordpress.com/2013/11/02/les-adultes-surdoues-comparaison-des-ouvrages-sur-le-sujet-partie-1/








https://systemececilia.wordpress.com/2013/11/17/les-adultes-surdoues-comparaison-des-ouvrages-sur-le-sujet-partie-2/

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https://systemececilia.wordpress.com/2013/11/17/les-adultes-surdoues-comparaison-des-ouvrages-sur-le-sujet-partie-3/

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https://systemececilia.wordpress.com/2013/12/27/lecture-de-la-petite-noblesse-de-lintelligence-de-wilfried-lignier/
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Message par Invité Lun 25 Avr 2016 - 0:21

http://www.albin-michel.fr/multimedia/Documents/espace_journalistes/communiques_de_presse/201601/DE-KERMADEC.pdf
L’ADULTE SURDOUÉ À LA CONQUÊTE DU BONHEUR Rompre avec la souffrance Monique de KERMADEC 

LE LIVRE 
De plus en plus d’adultes surdoués, et diagnostiqués comme tels, consultent pour trouver un recours à leur souffrance. Dans son précédent livre, Monique de Kermadec dressait leur portrait, et leurs difficultés si particulières à communiquer et être compris, du fait de leur singularité intellectuelle et affective. Nombre d’entre eux s’y sont reconnus. Dans ce nouveau livre, elle a une approche de clinicienne afin de réfléchir à l’origine même de la souffrance : la déficience d’un lien avec l’autre et avec le monde. 
Elle propose d’y remédier par un travail de reconnaissance de la souffrance, par l’acceptation de son abandon, par le travail de résilience ; et de créer un lien nouveau hors des situations d’échec et des zones de souffrance. Elle offre ainsi à ses lecteurs un véritable travail d’évaluation critique des outils thérapeutiques proposés aujourd’hui au plus grand nombre, pour n’utiliser que ceux qui conviennent aux adultes surdoués. 
À partir des concepts d’intelligence relationnelle et d’intelligence créative, elle met en évidence une forme particulière d’intelligence propre aux surdoués adultes : l’intelligence « spirituelle », et les ressources qu’offre celle-ci à son détenteur pour enfin réparer ce lien vital avec le monde, sans quoi il ne peut parvenir à un équilibre harmonieux.
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https://mesmadeleines.wordpress.com/2016/01/10/monique-de-kermadec-ladulte-surdoue-a-la-conquete-du-bonheur-rompre-avec-la-souffrance-albin-michel-2016/

"Il n'est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pû être" George ELIOT




Monique de KERMADEC, L’adulte surdoué à la conquête du bonheur – Rompre avec la souffrance, Albin Michel, 2016

Publié le 10 janvier 2016 par shangrila62

Standard
news lifes - news lifes :) - Page 9 Ladulte-surdouc3a9-c3a0-la-conquc3aate-du-bonheur-rompre-avec-la-souffrance-e1452267619822
Psychologie – Essai questionnant
[list="color: rgb(0, 0, 0); font-family: Ubuntu, sans-serif; line-height: 18px; border: 0px; border-image-source: initial; border-image-slice: initial; border-image-width: initial; border-image-outset: initial; border-image-repeat: initial; margin-right: 0px; margin-bottom: 1.7em; margin-left: 2.5em; padding-right: 0px; padding-left: 0px; vertical-align: baseline; background-image: initial; background-attachment: initial; background-color: transparent; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"]
[*]les rapports entre la pensée et la souffrance chez les adultes diagnostiqués à « haut potentiel » par un test de « douance » (QI > 130 – penser trop, trop vite, selon des clefs qui ne sont pas celles du commun des mortels, avec une intensité et une célérité trop forte)
[*]l’inconfort procuré par cette différence invisible
[/list]

 
Ce que j’ai compris : 
Dans la société française, il est de bon ton de cacher son intelligence comme sa richesse tant elles suscitent méfiance(s) et brimade(s) puisqu’elles ne correspondent ni l’une ni l’autre à la sacro-sainte « norme » à laquelle chacun peut se référer (image idéale).  Pour s’intégrer à la société, l’individu à haut potentiel doit composer avec une société où les règles (efficacité et rentabilité jusque dans les liens sociaux, consommer avant d’être citoyen, égocentrisme/égoïsme d’une société libérale-libertaire)  ne correspondent en rien à sa soif de justice et d’authenticité
Mon avis : « (…) Les gens malheureux le sont chacun à leur façon » Léon Tolstoï, Anna Karénine 
Le problème est clairement identifié : Carence de lien avec le monde/l’autre entraînant solitude (bien qu’elle soit ontologique chez ces adultes) et incompréhension
La solution est aussi simple que difficile à mettre en place :

  • Réparer le lien reliant ces individus au monde (source d’amour nourricier, de reconnaissance constructive, d’affection fondamentale) et jouir de sa différence pour connaître le bonheur

    • comprendre la fragilité et les règles d’élaboration du (de l’absence, de la difficulté) du lien au monde
    • résister au syndrome de l’imposteur
    • se méfier de sa dépendance au QI, revoir ses critères d’intelligence, ne pas adopter la hiérarchie traditionnelle entre les disciplines
    • travailler d’autres formes d’intelligence (création (intelligence pratique), altruisme (intelligence émotionnelle), intériorité (intelligence spirituelle)) et en admettre les atouts et les bénéfices
    • ne pas étouffer sa créativité


  • Abandonner volontairement la souffrance portée comme l’étendard de son identité (muer) pour reconquérir une liberté positive

    • reconstruction d’une bonne estime de soi
    • ouverture à l’altérité : s’accepter et accepter l’autre dans sa plénitude et ses différences



Bref S’EMANCIPER (càd se libérer, se dégager d’une dépendance morale et des préjugés de son époque)
Difficile à mettre en place parce que l’identité psychique de la société est en pleine mutation : on passe d’une culture fondée sur le refoulement (ce qui débouche sur les névroses) sous forme d’absence-castration à une culture qui engendre la perversion (et les psychoses : fin de l’intime, modifications substantielles des relations amoureuses/travail, jeunesse et jouissance perpétuelle, exhibitions des attributs/accessoires (jeunesse, argent, relations sexuelles, cosmopolitisme, addictions pour échapper au désarroi)) d’exhiber en permanence ce qui se trouve dérobé.
https://mesmadeleines.wordpress.com/2016/01/10/monique-de-kermadec-ladulte-surdoue-a-la-conquete-du-bonheur-rompre-avec-la-souffrance-albin-michel-2016/
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"http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0204177595501-le-management-intuitif-est-une-science-1096387.php




Le management intuitif est une science

LES ECHOS | LE 25/02 À 06:00


de Laurence Borde et François Potier


En 2009, le capitaine Chelsey « Sully » Sullenberger réussit l'amerrissage forcé le plus spectaculaire de l'histoire, sur la rivière Hudson, devant Manhattan. Le monde ébahi crie au miracle. Sully, lui, met son exploit sur le compte de son intuition. 


S'affranchir des normes et des procédures de vol, particulièrement exigeantes, lui a permis de sauver la vie de cent cinquante-cinq passagers. 

Dans le cockpit des entreprises, la façon dont se dénoue cette tension entre la règle et l'intuition n'est pas moins cruciale. Les processus auxquels doit se soumettre le manager ont de moins en moins à envier à la « check list » du pilote. 

Mais l'autonomie qui lui est accordée pour cultiver son intuition est une composante essentielle de la création de valeur. Les entreprises qui l'oublient risquent le crash.

S'il y avait encore débat, l'économie numérique devrait convaincre les derniers réfractaires, adeptes de l'hypercontrôle. Dans la création de produits électroniques et d'applications ou dans le design, l'intuition est célébrée comme une vertu cardinale, notamment pour s'assurer de la facilité d'usage d'un produit ou comprendre un système complexe. 

Mais l'intuition ne rime pas avec improvisation. Elle passe aussi à la moulinette de l'évaluation, au moyen d'indicateurs qui auscultent son « rendement ». Le « perceived usefulness » mesure la capacité d'un système à favoriser la performance au travail et le « perceived ease of use » vérifie si un dispositif est facile à utiliser. Les deux sont des indicateurs avancés du succès commercial d'un produit.
La technologie n'a pas le monopole des bénéfices de l'intuition. N'importe quelle entreprise peut en attendre de meilleurs produits, mais aussi une capacité accrue de ses managers à la prise de décision rapide, à l'analyse d'une situation complexe dans des délais courts, à résoudre un problème mal posé, à se servir d'une information ambiguë ou incomplète, et bien sûr à gérer avec succès une situation inédite. 

Encore faut-il qu'elle soit prête à créer les conditions qui favorisent cette composante non conventionnelle de l'intelligence. L'intuition nécessite de prendre le temps pour méditer, écouter ses sensations, dominer ses émotions, apprendre le calme, ralentir et même s'amuser… Autant dire un luxe que peu d'organisations sont prêtes à offrir à leurs salariés. Pour l'instant…

Car les neurosciences (Arthur Koestler, David Eagleman, Michael Ray, Antonio Damasio…) apportent un fondement scientifique évolutif mais incontestable au rôle de l'intuition dans la création de valeur. Elle libère la créativité par la levée des connexions habituelles ou des contrôles intellectuels et par le glissement vers un équilibre mental plus primitif. 

Un déclic fulgurant permet au cerveau de tirer des informations à notre insu et donne accès à des éléments inaccessibles par la pensée rationnelle ou déductive. Nos cinq sens construisent notre réalité, l'intuition est un sixième sens, dominé par le subconscient, qui nous ouvre les yeux comme une boussole et qui n'est pas moins valide ni plus faillible que les cinq autres.

La limite qui inquiète cet animal rationnel qu'est l'entreprise réside dans la confusion entre l'intuition et l'émotion. Prix Nobel de l'économie en 2002 pour ses travaux de psychologie cognitive, Daniel Kahneman a démontré que l'intuition n'est fiable que si l'émotion ne s'en mêle pas. Nos jugements, interprétations, désirs ne devraient jouer aucun rôle. 

Parmi ces émotions, la peur est le principal obstacle à l'intuition : peur du risque, du jugement des autres, de se remettre en question… Les mutations rapides qui agitent la planète économique augmentent aussi le risque que le manager cultive des intuitions sans correspondance avec cette nouvelle réalité. Paradoxalement, accueillir l'intuition est un apprentissage.
Laurence Borde et François Potier sont membres des Company Doctors, réseau de consultants en entreprise


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http://www.hpitalents.com/les-entreprises.html
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Message par Invité Lun 25 Avr 2016 - 0:36






CLAUDIE BERT



Mis à jour le 07/04/2016
http://www.scienceshumaines.com/des-enfants-surdoues-70-ans-apres_fr_10203.html

Quelles sont les caractéristiques physiques et mentales des enfants intellectuellement supérieurs ? Quels sont les caractères particuliers de leur personnalité ? Quelle sorte d'adulte deviendront-ils ? Une vaste étude débutée dans les années 20 a suivi pendant plus de 70 ans un groupe d'enfants précoces... Bilan et critique d'une mémorable recherche.

L'intérÊt pour les enfants doués remonte à Platon dans La République, mais l'intérêt scientifique, pour l'origine de ce « don », remonte à la publication deHereditary Genius (1869), dans lequel Francis Galton, étudiant la biographie d'hommes célèbres, constate qu'il y a beaucoup de personnes éminentes dans leur famille et en déduit que le génie est héréditaire.

Ce livre sera suivi de beaucoup d'autres de la même veine. Aux Etats-Unis, un étudiant en psychologie, Lewis Terman, est chargé d'en faire l'inventaire. Il se passionne ; cet intérêt ne le quittera plus.

Sa découverte, en 1908, de l'échelle de mesure de l'intelligence mise au point par Binet trois ans plus tôt marque un tournant. Enfin, il dispose d'un bon outil pour évaluer et comparer les intelligences ! En 1911, à l'université de Stanford, il commence à tester systématiquement des enfants. Dix ans plus tard avec le soutien de son université, il étend ses recherches et vise essentiellement les grandes villes. 

La sélection porte sur 250 000 enfants !

Terman s'appuie sur les maîtres : il les invite à désigner les trois élèves les plus intelligents de leur classe, ainsi que le plus jeune, et le plus intelligent parmi les élèves de l'année précédente. Tous ces enfants sont soumis à une forme abrégée du test de Binet (révisé par lui, et devenu le « Stanford-Binet »). Ceux qui atteignent 130 sont re-testés avec la forme normale du test et l'on retient ceux dont le QI atteint 140. On teste aussi leurs frères et soeurs, ce qui explique que le groupe comprenne des enfants de 6 et 7 ans. 643 enfants sont ainsi choisis et constituent le « principal groupe expérimental ». 

S'y ajoutent 356 enfants repérés lors de ses études antérieures et 309 collégiens et lycéens choisis selon la même méthode. Au total, 1 444 jeunes sont comparés à quelque 600 enfants « tout-venant ».

La masse d'informations que Terman réunit sur eux, surtout sur les 643 enfants du groupe principal, au moyen soit de tests, soit de questionnaires (remplis par les maîtres, les parents et les enfants) est impressionnante. Elle porte non seulement sur les aspects intellectuels (niveau mental et scolaire, culture, intérêts), mais aussi sur le caractère, les goûts, le développement, la santé physique et mentale, l'environnement scolaire et familial.

Ces données sont publiées en 1925 dans le premier volume des Genetics Studies of Genius, ainsi que les résultats du suivi effectué deux ans plus tard. Le second volume, rédigé par sa collaboratrice Catherine Cox, paraît presque en même temps (1) : il s'écarte sensiblement des autres volumes, puisqu'il porte sur les grands hommes du passé.

Six ans après, Terman re-teste ses sujets, qui sont alors soit au lycée, soit à l'université, afin de savoir si leur QI s'est maintenu, et si leur réussite scolaire répond aux espérances. Les résultats sont publiés dans le troisième volume (2).

En 1936, 1940 et 1945, nouvel envoi de questionnaires. L'âge moyen des sujets est de près de 30 ans ; ils sont donc installés dans la vie. Ont-ils réussi ? Telle est la principale question à laquelle s'efforce de répondre le quatrième volume (3).

En 1950-52, nouveau questionnaire, complété par des entretiens et des tests. Ce corpus, mis à jour sur le plan biographique en 1955, forme la matière du cinquième et dernier ouvrage (4), qui est encore co-signé par Terman, bien qu'il soit mort avant sa parution, en 1956.

Le portrait des enfants doués



L'étude de la cohorte de Terman ne s'est pas arrêtée à sa mort. Des disciples ont continué à rassembler des données et à les publier, en particulier Robert Sears, lui-même Termite - comme on appelle aux Etats-Unis les membres du groupe Terman - et sa femme Pauline, spécialisée dans l'étude des femmes de Terman. La dernière collecte de données sur cette cohorte qui ait donné matière à un article (5) date de 1994 - année où les ex-enfants doués sont âgés en moyenne de 78ans !

Le premier apport de l'étude tient à son envergure. Près de 1500 sujets suivis depuis 77 ans, avec un taux de perte dérisoire (moins de 10 % en 1955, soit 34 ans après le début de la recherche !); 1646 pages (6) de données et d'analyses - c'est un exploit !

Terman voulait avant tout tracer le portrait « moyen » de l'enfant, puis de l'adulte doué. Résumons-en les principaux traits :

- Milieu familial : Le niveau socio-culturel est nettement supérieur à la moyenne : 29,1 % de pères « cadres ou professions libérales » contre 2,9 % dans la population de Los Angeles et San Francisco. Le niveau d'instruction, plus encore : le père ou la mère ont un diplôme supérieur dans 26,4 % des familles, contre 1 % environ de la population américaine. Les groupes ethniques sont inégalement représentés : les Italiens et Espagnols sont sous-représentés, les Noirs, quasi absents, alors que les Juifs sont deux fois plus nombreux que dans la population.

- Portrait intellectuel : Les enfants doués sont précoces : ils ont prononcé leurs premiers mots trois mois et demi plus tôt que la moyenne ; près de la moitié savaient lire avant d'entrer à l'école (dont 9 enfants, avant l'âge de 3 ans).

Ils sont bons élèves, mais, comme les autres enfants, ils ont des résultats variables selon la matière. Leur supériorité est moindre en niveau scolaire qu'en QI - mais en culture générale, elle est écrasante : aucun des 533 enfants Terman soumis au test d'«information générale » n'a eu une note inférieure à la note moyenne du groupe témoin. Même résultat dans le groupe « collégiens et lycéens ».

- Portrait physique : L'étude Terman tord le cou au stéréotype du surdoué rachitique. Ses sujets sont, au contraire, plus grands, et mieux portants, que la moyenne ; en gymnastique et sports, ils ne sont pas inférieurs aux autres. Ils ne sont conformes aux clichés que sur un point : ils sont plus souvent myopes...

- Caractère : Ici encore, les « Termites » s'écartent du cliché : ils sont aussi sociables, aussi populaires et aiment autant jouer que les autres. Seules différences : ils ont davantage de copains plus âgés ; ils jouent plus souvent à des jeux de réflexion ; et surtout, ils lisent beaucoup plus, et leur choix de livres est plus varié.

Terman a dressé une liste de vingt-cinq traits de caractère sur lesquels il demande aux parents et aux maîtres de porter une appréciation. Aux maîtres, il demande en outre d'évaluer de la même façon 500 enfants du groupe témoin. 

Le résultat est clair : le seul trait sur lequel les Termites sont inférieurs aux autres, c'est l'habileté manuelle. Leur supériorité est particulièrement nette sur les traits intellectuels (soif de connaissances, originalité...) et sur ceux qui décrivent la force de caractère (volonté, confiance en soi...); mais elle est également marquée dans les domaines affectif (optimisme, tendresse...), moral (honnêteté...), physique (santé, énergie...) et social (popularité, leadership...).

Parmi les autres apports des Genetics Studies, citons les plus intéressants :

- La comparaison entre garçons et filles : Les garçons sont nettement plus nombreux: 116 pour 100 filles dans le groupe expérimental à l'origine - et 183 pour 100 filles dans le groupe « collège et lycée ». A l'âge adulte, les carrières des femmes diffèrent sensiblement de celles des hommes : 42 % sont femmes au foyer ; aucune n'est ingénieur; 5 seulement, médecins (3). Enfin, chez les Termites comme dans la population, les femmes vivent plus longtemps : en 1991, 50 % des hommes et 35 % des femmes sont décédés (4).

- Les conséquences de l'accélération : Au moment où commence l'enquête, la seule mesure spéciale offerte aux élèves doués, c'est de sauter des classes ; mais alors, comme aujourd'hui, on craint que l'enfant se trouve ensuite isolé parmi des camarades plus âgés. Terman s'est attaché à étudier ce point. 

Lors du premier suivi, effectué deux ans après, il constate que les enfants qui ont sauté une classe ont d'aussi bons résultats et sont aussi bien adaptés que les autres (c'est un peu moins vrai pour les enfants qui en ont sauté deux). 

Il y revient plusieurs fois, et finit par conclure qu'on exagère peut-être le risque, dans les deux sens : d'une part, les enfants maintenus dans leur classe d'âge n'en souffrent pas tellement sur le plan scolaire, car ils apprennent tout seuls ; d'autre part, chez ceux qui sautent des classes, les problèmes d'adaptation sont souvent temporaires. Au total, il penche pour l'accélération - mais en précisant qu'il faut tenir compte de la maturité, physique et affective, de l'enfant.

- La réussite dans la vie : L'un des aspects les plus intéressants de l'étude de Terman est la comparaison qu'il a effectuée, en 1945(3), entre les 150 hommes qui avaient le mieux réussi professionnellement (groupe A) et les 150 qui ont le moins bien réussi (groupe C). Au départ, rien ne les distingue : même QI moyen, mêmes résultats à l'école ; mais, dès le collège, les A réussissent mieux, et la différence s'accentue au fil du temps, si bien que 90 % des A et 37 % des C obtiennent l'équivalent de notre DEUG. L'origine de cet écart, l'auteur la trouve dans l'environnement familial et dans le caractère. Les pères, les frères et soeurs des A ont fait des études supérieures trois fois plus souvent que ceux des C. 

Quant au caractère, les A sont jugés plus favorablement que les C sur tous les points, en particulier l'ambition, la confiance en soi et la persévérance. Le taux de divorce des C est deux fois plus élevé que celui des A.

Les critiques faites aux Genetics Studies



On a surtout reproché à Terman ses préjugés, notamment contre les femmes et contre certains groupes ethniques. C'est, nous semble-t-il, se tromper d'adresse : ses préjugés ne sont que la conséquence d'un biais fondamental, qui imprègne toute son étude. En disciple de Galton, il croit à « la nature héréditaire du génie » et pense que ses données en apportent une preuve. 

Du coup, il sous-estime l'effet de l'environnement, avec des arguments qui étonnent aujourd'hui. Ainsi, pour écarter l'hypothèse selon laquelle la plus grande réussite sociale des enfants des classes supérieures est due à un environnement favorable, il écrit :« Nos données montrent que les individus des différentes classes sociales présentent cette différence de réussite dès la petite enfance, fait qui suggère fortement que la cause en est dans leurs dons innés plutôt que dans l'environnement ». Personne n'oserait plus soutenir qu'à 8 ans, ou même à 6 ans, un enfant n'a pas encore subi l'influence de son environnement !

Un autre biais tient au mode de sélection. Terman n'a soumis à ses tests que les élèves présélectionnés par leur maître, ou en avance - donc bien adaptés à l'école ; les « cancres doués » ont toutes chances de passer à travers les mailles du filet. 

Il a entrevu le problème, puisqu'il s'est livré à une contre-épreuve : dans trois écoles, il a demandé aux maîtres de sélectionner leurs candidats comme d'habitude, puis il a testé tous les élèves de l'école. Résultat : avec les tests, il recrute 25 % d'enfants en plus de ceux que les maîtres avaient désignés. C'est beaucoup ! Curieusement, ces 25 % deviennent 10 % par la suite, et Terman n'en tient pas compte dans ses conclusions. Pourtant, ce biais de sélection explique peut-être une constatation qu'il a faite lui-même : les Termites ont une réussite professionnelle bien supérieure à la moyenne... mais on ne compte guère de « génies » parmi eux, et même fort peu de créateurs (7).

La postérité de Terman



La masse considérable des données constitue une manne pour tous les chercheurs, qui ne se privent pas d'y puiser des matériaux pour leurs propres études. Pour ne citer que la plus récente, Peterson trouve qu'il y a un lien chez les Termites entre tendance à dramatiser et mort prématurée (Cool.

Enfin, l'influence que Terman a exercée sur le domaine de l'éducation a été profonde et durable. Le portrait qu'il trace des enfants doués a été nuancé, mais reconnu comme valable pour l'essentiel. 

Terman est à l'origine du large recours aux tests, aux Etats-Unis en particulier, pour sélectionner les élèves ou les répartir entre différentes filières. Il a ouvert la voie aux mesures spécifiques pour la scolarisation des surdoués, telles que les classes ou écoles spéciales, les cours d'enrichissement. Quand le dernier Termite aura disparu, cette oeuvre demeurera (9).


Génie d'antan



Dans le volume II des Genetics studies Catherine Cox entreprend de calculer le QI de jeunesse d'hommes et de femmes éminents ayant vécus entre 1450 et 1850. Pour cela, elle réunit un maximum de données biographiques et les soumet à trois experts qui estiment à quel niveau de QI correspondent les performances intellectuelles indiquées à tel ou tel âge.
Disons le tout de suite : les chercheurs actuels ne prennent pas très au sérieux cette évaluation effectuée sur la base de souvenirs d'enfance de proche, parfois notés longtemps après.

Mais c'est amusant à lire.

Le champion du QI, avec 200, est l'économiste John Stuart Mill qui, à six ans, entreprenait d'écrire une Histoire de Rome, et à huit ans enseignait le latin.
Il est suivi par Goethe, puis par Leibniz.

Le premier français, qui arrive en 7e position, est Pascal avec un QI de 180 ; il est suivi de près par Voltaire.
La première femme arrive en 33e position : c'est Madame de Staël. La lanterne rouge est Masséna, général de Napoléon, précédé par Vauban, La Fontaine, Cervantès et le marin anglais Francis Drake.

Avec leur QI entre 100 et 110, aucun d'entre eux n'aurait été retenu par Terman dans son étude des genres... Non plus que Bach, Velázquez ou Molière.

De Vinci, Beethoven et Napoléon, qui se situent à la limite, auraient peut-être bénéficié d'une mesure de faveur...

Mots-clés :




  • intelligence


NOTES
1. 
C. Cox, The Early mental traits of 300 geniuses, 1926.
 
2. 
L. Terman, The Promise of youth. Follow-up studies of a thousand gifted children, 1930.
 
3. 
L. Terman, The Gifted child grows up, 1947.
 
4. 
L. Terman, The Gifted group at mid-life, 1959. Les 5 volumes ont été publiés par Stanford University Press.
 
5. 
« Psychosocial and Behavioral Predictors of Longevity. The Aging and Death of the "Termites" », par H.S. Friedman et al., American Psychologist, février 1995.
 
6. 
Nombre total de pages des Genetics Studies, moins le second volume, qui ne porte pas sur les enfants Terman.
 
7. 
L'une des rares exceptions, et sans doute le plus célèbre des Termites : l'écrivain de science-fiction R. Bradbury.
 
8. 
« Catastrophizing and untimely death », par C. Peterson et al. dans Psychological Science, mars 1998.
 
9. 
Les Genetics Studies of Genius n'ont pas été traduites en français, mais on en trouve une analyse détaillée dans Les Enfants intellectuellement doués, par R. de Craecker. Puf, 1951.




http://www.scienceshumaines.com/des-enfants-surdoues-70-ans-apres_fr_10203.html

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Message par Invité Lun 25 Avr 2016 - 0:41

http://www.globalaging.org/elderrights/world/2004/surdoues.htm

France:

Les surdoués seraient des retraités plus heureux  
By Michaëla Bobasch, Le Monde  
January 23, 2004
 
Alors que les sujets intellectuellement précoces vivent souvent difficilement leur enfance et leur âge adulte, ils auraient en revanche une vieillesse réussie. Telle est la conclusion d'une étude originale intitulée Satisfaction de vie de 28  surdoués parvenus à 65  ans et plus. Cette étude, la première sur ce thème en France et en Europe, a été menée par Annick Bessou, gériatre, et Jeanne Tyrell, psychologue, maître de conférences à l'université Pierre-Mendès-France de Grenoble, sous la direction du professeur Alain Franco, du CHU de Grenoble.  
L'enfant surdoué, fortement en avance sur les enfants de son âge, est décrit comme créatif, curieux de tout, intuitif, mais aussi anxieux et hypersensible. Il présente un décalage important entre son développement intellectuel et psychomoteur  : ainsi, il lit très tôt et très bien, mais écrit de façon déplorable. Doté d'une excellente mémoire et habitué à tout comprendre aisément, il est souvent catalogué comme un élève "brillant, mais peu travailleur". Il fait l'impasse sur les méthodes d'apprentissage, et se retrouve même parfois en échec scolaire (Le Monde du 10  septembre 2003).  
A l'âge adulte, lorsqu'ils n'ont pas trouvé leur voie, les surdoués peuvent végéter, et vivre, selon les termes d'Arielle Adda, psychologue, "une indicible désolation intérieure". Dans un chapitre de l'ouvrage L'Enfant doué, l'intelligence réconciliée (Odile Jacob), elle décrit les sentiments d'inadaptation, d'isolement, de malaise et de frustration, résultant de l'écart entre l'image qu'ils ont d'eux-mêmes et celle que leur renvoient les autres.  
Un surdoué relégué à un poste subalterne se heurtera à ses collègues ou supérieurs hiérarchiques qui supporteront mal son esprit critique particulièrement développé, ou ses idées plus originales que les leurs. Il éprouvera des difficultés à se faire des amis et à nouer des relations affectives. Anne Bourone, de l'association Mensa France, qui regroupe des surdoués sélectionnés par des tests, évoque "des tensions à l'intérieur du couple, surtout lorsque c'est la femme qui est surdouée".  
C'est justement parmi les adhérents de Mensa âgés de plus de 65  ans qu'ont été recrutés les vingt-huit participants à l'étude sur les seniors surdoués. Ils ont répondu à un questionnaire  : l'échelle d'auto-évaluation de satisfaction de vie de Neugarten. Leurs réponses ont été confrontées à celles de 394  seniors de l'Université du troisième âge de Toulouse ayant participé à une autre étude, nommée Icare, sur "les facteurs de réussite du vieillissement" qui constatait déjà "la corrélation entre des fonctions cognitives élevées et un haut niveau de satisfaction de vie avec un vieillissement réussi".
L'échelle de Neugarten comporte treize items d'appréciation par l'individu de sa vie passée, actuelle et future. La comparaison des résultats des deux populations, Mensa et Icare, montre que le bilan du passé est plus positif pour les seniors surdoués  : ils sont 71,4  % à estimer que la vie les a comblés, contre seulement 39,3  % des autres retraités. Pour le présent, ils sont 78,6  % à se trouver "aussi heureux que lorsqu'ils étaient jeunes" (contre 45,7  % de la population Icare). En revanche, ils ne sont plus que 17,8  % à penser qu'ils vivent les meilleures années de la vie (contre 46,4  % des sujets Icare). "Sans doute parce qu'ils sont plus lucides", estime Annick Bessou. Cette clairvoyance n'a pas que des avantages, car les seniors surdoués sont plus anxieux que la moyenne (25  %), et plus déprimés (14  % au lieu de 8  %).  
Néanmoins, 94  % d'entre eux ne cessent pas pour autant de faire des projets d'avenir (contre 64  % de la population Icare). L'étude conclut que "l'état de surdoué, au moins quand il est reconnu, loin d'être un facteur de fragilité, semble associé à une plus grande satisfaction de vie". En effet, seuls les participants à l'enquête qui n'avaient pas pu poursuivre leurs études affichaient un indice de satisfaction très inférieur (4 au lieu de 9) à leurs contemporains qui avaient eu une vie professionnelle réussie.  
"ÉTÉ INDIEN"  
Cette enquête porte sur un public restreint, mais ses résultats recoupent ceux d'un autre travail de grande envergure commencé en 1921 aux Etats-Unis par Lewis Madison Terman, professeur à l'université Stanford et poursuivi par ses collaborateurs et successeurs jusqu'en 1999. Il s'agit du suivi d'une cohorte de 1  528  enfants, âgés de 11  ans environ en 1921. Ces enfants dont le QI moyen était de 150 avaient conservé leurs capacités à l'âge adulte. Chez les sujets parvenus à un âge avancé (plus de 80  ans aujourd'hui), on enregistrait la même forte satisfaction de vie.  
Pour reprendre l'expression du psychologue américain Edwin Schneidman, arrivés à l'âge de la retraite, les seniors surdoués vivent un véritable "été indien". Sans doute, conclut Annick Bessou, "parce que, une fois débarrassés des contraintes d'une vie professionnelle parfois peu exaltante, ils peuvent enfin donner libre cours à leur créativité".  
 
Satisfaction de vie de 28 surdoués parvenus à 65 ans et plus, par A.  Bessou, J.  Tyrell et M.  Yziquel, J.-L. Bosson, C.  Montani, A. Franco (La Presse médicale, 10  mai 2003, tome 32, no  16, p.  721-768, Masson). Etude de l'index de satisfaction de vie d'une population de 394 personnes âgées en bon état de santé, par T. Montemayor, P.-J. Dusset, C. Faisant (Revue de gériatrie, 1993, no  18, p.  551-556). Association Mensa: www.mensa.fr.

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Aucun rapport, il y a une parenthèse  Very Happy



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Message par Invité Lun 25 Avr 2016 - 1:34

France – Selon une étude, les seniors surdoués seraient plus satisfaits de leur existence
Les surdoués connaîtraient une vieillesse réussie, conclut une étude intitulée « Satisfaction de vie de 28 surdoués parvenus à 65 ans et plus ». Publiée en mai 2003 dans la revue « Presse Médicale », c’est la première étude de ce genre en France. Elle a été menée par Annick Bessou, gériatre, et Jeanne Tyrell, psychologue et professeur à l’université Pierre Mendès-France à Grenoble. 

28 adhérents de l’association Mensa (qui regroupe les adultes obtenant un QI supérieur ou égal à 132) âgés entre 65 et 86 ans ont été recrutés pour participer à l’enquête. Ils ont répondu à un questionnaire : l’échelle d’auto-évaluation de satisfaction de vie de Neugarten. Leurs réponses ont été confrontées à celles de 394 seniors ayant participé à une autre étude, à Toulouse. Celle-ci, nommée « Icare », se concentrait sur « les facteurs de réussite du vieillissement » et constatait déjà la « corrélation entre des fonctions cognitives élevées et un haut niveau de satisfaction de vie avec un vieillissement réussi », explique « Le Monde » dans son édition du 23 janvier (« Les surdoués seraient des retraités plus heureux »). 

La comparaison des deux études montre que le bilan du passé est plus positif pour les seniors surdoués. Ainsi, ils sont 71,4% à estimer que la vie les a comblé contre seulement 39,3% des retraités de l’enquête « Icare », rapporte le quotidien. Pour le présent, ils sont 78,6% à se trouver « aussi heureux que lorsqu’ils étaient jeunes » (contre 45,7% pour « Icare »). En revanche, ils ne sont plus que 17,8% à penser qu’ils vivent les meilleures années de la vie (contre 46,4% des sujets « Icare »). 

Toutefois, si les seniors surdoués sont plus anxieux (25%) et plus déprimés (14% au lieu de 8%) que la moyenne, 94% d’entre eux ne cessent pas pour autant de faire des projets d’avenir (contre 64% de la population « Icare »). 

Selon l’étude, il y aurait aujourd’hui plus de 200 000 personnes âgées surdouées en France.
http://www.senioractu.com/France-Selon-une-etude-les-seniors-surdoues-seraient-plus-satisfaits-de-leur-existence_a2238.html
Publié le Vendredi 30 Janvier 2004 dans la rubrique Social 

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http://www.cles.com/enquetes/article/surdoues-une-vie-avec-un-cerveau-en-ebullition



.../...


La révélation, puis le redémarrage
 

Que deviennent les surdoués à l’âge adulte ? La question obsède la petite escouade de psychologues cliniciens qui, voilà vingt-cinq ans, ont aidé à sortir du placard des cohortes de gamins précoces. Des chiffres – invérifiables – circulent : un tiers serait englouti dans l’ennui et les tourments identitaires, un tiers irait aussi bien que vous et moi, le dernier tiers s’estimant parfaitement heureux.
Faute de trouver des réponses dans les éprouvettes, les cliniciens, confrontés aux difficultés existentielles de personnalités aussi décalées, cherchent plutôt les clés du bonheur dans les parcours de vie : pourquoi les adultes surdoués qui vont bien… vont bien ?


A première vue, ils occupent tous types de postes, tous types de métiers. Ils sont éleveurs de chats persans, juristes, informaticiens, chefs d’entreprise, artisans, comédiens… Quelques terres d’élection semblent tout de même attirer ces caractères entiers qui rêvent d’embellir le monde : le droit, les sciences politiques, les milieux créatifs. « Il y en a aussi beaucoup chez les ecclésiastiques, j’ai des prêtres et des bonnes sœurs en consultation. L’une est arrivée en vrac, bouleversée de se sentir incomprise des autres nonnes », rapporte la psychologue Jeanne Siaud-Facchin, thérapeute opiniâtre. S’exaspérant de voir « la majorité des psychiatres dans le déni », cette dernière a lancé dans le privé ce que l’hôpital public n’encourageait pas : des consultations spécialisées pour ces drôles de « zèbres », comme elle les appelle. Et une association qui leur est dédiée *.
 

Ses livres ** tendent aux surdoués qui s’ignorent un miroir bouleversant : la révélation de leur « douance » explique enfin leur bizarrerie et restaure leur foi en eux-mêmes. C’est souvent l’occasion d’un redémarrage. Là cèdent les blindages inconscients, posés depuis l’enfance, contre l’effraction des émotions ou d’un mental envahissant. « J’avais verrouillé mes émotions à triple tour, enfoui ma personnalité sous une carapace hyperlogique, j’étais devenu le vrai geek autarcique », confie David, 31 ans. Cet informaticien s’est découvert « HQI » il y a seulement un an et a suivi un cursus en développement personnel : « Je me regarde tel que je suis : un hyperempathique ! J’ai entrepris une licence de psychologie pour remettre de l’humain par-dessus la technique. Je retrouve une vie sociale, amoureuse. »


De manière frappante, les surdoués qui jugent leur vie satisfaisante se définissent avant tout comme des « hypersensibles », cette nature indissociable de leur efficacité mentale. « Ceux qui trouvent leur place s’appuient sur cette vague d’émotions pour en tirer une énergie créatrice, une puissance d’engagement », décrypte Jeanne Siaud-Facchin. Chez la majorité des gens, le système de pensée est analytique : le cerveau gauche permet d’ordonner des informations selon un fil logique qui inhibe, au fur et à mesure, le flot des pensées annexes. Chez les surdoués, le cerveau droit domine : c’est un système de pensée intuitif, « analogique », qui fonctionne par cascades d’associations d’idées. « Les surdoués n’ont pas été livrés avec l’option “inhibition des pensées divergentes”, ils rêvent souvent d’avoir le bouton “pause” pour arrêter la machine », sourit Jeanne Siaud-Facchin. Les surdoués heureux ont bel et bien appris à piloter leurs émotions comme le véritable turbo de leur pensée.


Pour guider ces éternels agités du bocal, la thérapeute propose la méditation de pleine conscience. « C’est l’outil le plus puissant que j’aie trouvé. La méditation permet de canaliser le foisonnement mental pour se connecter aux sensations, au corps, pour être uniquement dans le plaisir du moment présent. Le problème des surdoués, c’est qu’ils sont rarement dans cet alignement du mental, du corps et de l’instant. Ils ont le sentiment de n’être jamais dans le bon tempo. »


Se libérer des modèles imposés
 

L’estime de soi soutient tout l’édifice du bien-être. Une seule étude, américaine, a suivi le destin de 1 500 enfants surdoués de 1921 à 1999 : elle a montré que, durant l’enfance, la présence d’un tiers – autre que les parents aimants – capable d’une confiance indéfectible, est déterminante. « C’est ce lien affectif qui construit l’estime de soi, toutes les études sur le bonheur le soulignent », explique Jeanne Siaud-Facchin. Pour Sébastien, l’étudiant lyonnais, c’est Francis Stumbauer, initiateur d’une classe pour « précoces » à l’internat d’Aubenas, qui a joué ce rôle : « Il était davantage qu’un professeur de français, relate l’ancien élève. D’emblée, il nous avait distribué une feuille expliquant qu’il était joignable sur son portable tous les jours de 5 h 30 à 20 h 30, et dès 3 h 30 le lundi car il avait une longue route pour venir au collège ! Après les cours, il venait discuter avec nous, manger avec nous. On était pour lui des personnes dignes d’intérêt. »
 

Cette reconnaissance permet d’assumer une façon singulière d’être au monde. L’écrivain et auteur de BD Martin Page n’a cessé d’en explorer les ressorts à travers la fiction, dès son premier roman écrit à 25 ans (« Comment je suis devenu stupide », J’ai Lu, 2003) puis dans un album (« Le Banc de touche », Vraoum, 2012)… Pour finalement confesser : « Peut-être qu’être étranger aux groupes, aux maisons, aux milieux, c’est ce que je suis, c’est mon identité. » 

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.../...
La contrepartie positive de cet état est que leur vieillissement est de meilleure qualité car les capacités intellectuelles des surdoués se dégradent moins avec l’âge, du moins jusqu’à environ 80 ans. Les troisième et quatrième âges ont leur revanche sur le monde ! D’après les résultats d’une étude d’Annick Bessou, gériatre, et Jeanne Tyrell, psychologue, sous la direction du professeur Alain Franco, du CHU de Grenoble, débarrassés des contraintes de la vie professionnelle, ces seniors surdoués peuvent enfin laisser s’exprimer leur tempérament créatif. Ils sont même plus nombreux que les seniors standards à faire des projets d’avenir et à être finalement satisfaits de leur vie. En revanche, ils sont plus anxieux – sans doute parce qu’ils sont plus lucides !

.../...


http://www.signesetsens.com/developpement-personnel-decouvrez-toutes-les-facettes-de-votre-intelligence-pour-la-booster-test-intelligence.html



Un très joyeux anniversaire à un Senior  cat - avril 2016 - si j'ai la patate comme lui à son soi disant grand âge qu'il ne fait pas, la classe -  Vous êtes un excellent repère. Je n'aurai pas pu choisir mieux....... Quelle incroyable chance j'ai eue  Very Happy C"est important et ça fait partie intégrante de mon histoire. Quel talent et quelle incroyable histoire  cat


news lifes - news lifes :) - Page 9 Big-1910



news lifes - news lifes :) - Page 9 Oxaqwl10

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mentor

.../...

Dans la mythologie grecqueMentor est le précepteur de Télémaque et l'ami d'Ulysse. Par assimilation, un mentor est un conseiller expérimenté, attentif et sage auquel on fait entièrement confiance. Il ne faut pas confondre "mentorat" et "coaching" qui sont deux concepts différents.
.../...








Vecteur de changement. Comme un Cloud. Very Happy




cat


Dernière édition par Nath Six 6 le Mar 26 Avr 2016 - 22:06, édité 1 fois

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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 0:33


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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 0:42




Soothe My Soul (Apaiser mon âme)
I'm coming for you
Je suis venu pour toi
When the sun goes down
Quand le soleil se couche
I'm coming for you
Je suis venu pour toi
When there's no one around
Quand il n'y a plus personne

I come to your house
Je viens chez toi
Break down the door
Enfonce la porte
Girl I'm shaking
Ma chérie je tremble
I need more
J'ai besoin de plus

There's only one way to soothe my soul (There's only one way to soothe my soul)
Il n'y a qu'une seule façon d'apaiser mon âme (Il n'y a qu'une seule façon d'apaiser mon âme)
There's only one way to soothe my soul (Only one way)
Il n'y a qu'une seule façon d'apaiser mon âme (Une seule façon d'apaiser mon âme)
Only one way (Only one way)
Une seule façon (Une seule façon)
Only one way (Only one way)
Une seule façon (Une seule façon)
Only one way (Only one way)
Une seule façon (Une seule façon)
Only one way (Only one way)
Une seule façon (Une seule façon)

I'm coming for you
Je suis venu pour toi
I need to feel your skin
J'ai besoin de sentir ta peau
I'm coming for you
Je suis venu pour toi
To stop this crawling
Pour arrêter ce rampement

I'm taking my place
Je prends ma place
By your side
A tes côtés
I'm not leaving
Je ne partirai pas
Until I'm satisfied
Avant d'être satisfait

There's only one way to soothe my soul (There's only one way to soothe my soul)
Il n'y a qu'une seule façon d'apaiser mon âme (Il n'y a qu'une seule façon d'apaiser mon âme)
There's only one way to soothe my soul (There's only one way to soothe my soul)
Il n'y a qu'une seule façon d'apaiser mon âme (Il n'y a qu'une seule façon d'apaiser mon âme)
There's only one way (Only one way)
Il n'y a qu'une seule façon (Il n'y a qu'une seule façon)
Only one way (Only one way)
Une seule façon (Une seule façon)
Only one way (Only one way)
Une seule façon (Une seule façon)
Only one way (Only one way)
Une seule façon (Une seule façon)

I'm coming for you
Je suis venu pour toi
My body's hungry
Mon corps a faim
I'm coming for you
Je suis venu pour toi
Like a junkie
Comme un junkie

I can't stop
Je ne peux pas stopper
The desire in me
Le désir en moi
I'm not waiting
Je n'attends pas
Patiently
Patiemment

There's only one way to soothe my soul (Only one way to soothe my soul)
Il n'y a qu'une seule façon d'apaiser mon âme (Une seule façon d'apaiser mon âme)
Only one way (Only one way)
Une seule façon (Une seule façon)
Only one way 
Une seule façon


(Je m'en doutais que David aimait les crêpes.... Wink Shocked Very Happy)

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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 12:20

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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 12:29



and me too, quand il faut y aller, faut y aller... hop. drôle de dénouement mais dénouement tout de même Smile on n'y croyait plus :



j'adore quand c'est le moment où il reste moins à faire vers l'issue, on voit enfin le bout du château dans les grains de sable... ben merde quelle histoire vraiment. Smile

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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 12:36

Wonderful Portraits Drawings by Indonesian ArtistAnindito Wisnu
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fin de coup d'oeil sur une vie passée Smile superbe dessin appropriée. la suite et puis un jour la fin... comme tout le monde... mais sereine, en toute conscience et en paix et en accord avec moi même Smile que du bon... j'ai bien bossé, je suis fière de mon parcours Smile le mien avec moi Smile et en toute interaction Smile
Quelqu'un qui me fut très cher aurait dit : c'est comme pouvoir poser ses valises Wink

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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 13:51

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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 13:57



Me and my mon key  sunny rendeer king alien

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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 21:01



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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 21:58

http://www.20minutes.fr/culture/1834067-20160426-rappeur-booba-invite-harvard-conference




    • Publié le 26.04.2016 à 10:58

    • Mis à jour le 26.04.2016 à 10:58




Le rappeur Booba foulera le sol de la prestigieuse université américaine en septembre prochain. Une rencontre à l’initiative de Samir Nuntucket, consultant français de 28 ans, qui a eu l’idée de confronter les étudiants de Harvard à des entrepreneurs issus des quartiers populaires hexagonaux. Il succède à Kader Aoun, créateur du Jamel Comédie Club et producteur du spectacle de Norman, venu discuter avec les élèves le 14 avril dernier, indique Street Press. De façon complètement bénévole. Le producteur a lui-même payé son billet d’avion.
« Le but, c’est de mettre en avant des personnalités médiatiques qui ont accompli des choses dans le monde de l’entreprise, pour qu’ensuite s’ouvrent des portes à d’autres entrepreneurs moins connus », explique le consultant.
Samir Nuntucket projette de publier une série de livres sur les business montés par des jeunes issus des quartiers populaires. Le premier sera consacré à Fati Niang, jeune femme d’origine sénégalaise, qui a remporté le prix de « l’entrepreneur africain 2014 » pour son Food Truck, version cuisine africaine.

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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 22:21

http://www.scienceshumaines.com/ces-enfants-a-haut-potentiel_fr_5210.html

Ces enfants à « haut potentiel »


Maria Pereira-Fradin




Mis à jour le 07/04/2016
Qu'ils soient musiciens prodiges, petits génies des mathématiques ou écrivains en herbe..., les enfants dits à haut potentiel manifestent souvent une précocité dans un domaine très spécifique. Leur étude apporte du crédit à l'idée d'une multiplicité des formes d'intelligence.
On les a appelés « génies », « surdoués », puis « enfants précoces ». Aujourd'hui, on préfère parler « d'enfants à haut potentiel ». Depuis plus d'un siècle, ils ont fait l'objet de très nombreuses recherches. Les premières furent celles du Britannique Francis Galton. Ses études sur les « génies » étaient destinées à montrer que l'intelligence était héréditaire. Dans Hereditey Genius(1869), il voulut le prouver en montrant la fréquence des êtres d'exception dans la parenté de savants célèbres.
Dans le sillage de F. Galton, l'Américain Lewis Terman, lui aussi animé par le souci de démontrer l'hérédité de l'intelligence, va entreprendre une vaste enquête auprès d'enfants américains destinée à faire date. Après avoir fait passé des tests d'intelligence générale à plus de 250 000 enfants, L. Terman et son équipe en sélectionnèrent, parmi eux, plus d'un millier considérés comme des génies potentiels. 
Le projet fut alors de suivre ces enfants tout au long de leur vie pour savoir ce qu'ils allaient devenir. Publiées au fil des décennies suivantes, les enquêtes vont apporter des renseignements notables. Une grande partie des « enfants Terman » atteindra le niveau d'études supérieures (ce qui était beaucoup plus rare à l'époque qu'aujourd'hui), et une proportion notable une excellente situation professionnelle. Parmi ceux qui n'auront pas d'emploi à la hauteur de leurs capacités, il y avait beaucoup de filles, devenues en fait mères au foyer, ce qui était courant à l'époque.
Les résultats de cette étude ont été beaucoup commentés et critiqués. En examinant de près les protocoles des enfants testés mais non sélectionnés, Joel Shurkin a ainsi trouvé deux futurs prix Nobel de physique, William Shockley (1956) et Luis Alvarez (1958) : leurs résultats aux tests n'avaient pas atteint le seuil fixé...
Depuis la seconde moitié du XXe siècle, la définition de l'intelligence a bien évolué. L'abandon d'une conception unitaire (centrée uniquement sur les tests de QI et les aptitudes locigo-mathématiques et verbales) ne pouvait que réorienter le regard porté sur les enfants à haut potentiel (1). Dès 1972, aux Etats-Unis, le rapport Marland avait formalisé cette évolution en élargissant la prise en compte du haut potentiel à d'autres domaines que celui des aptitudes intellectuelles ou scolaires : les domaines artistiques, la créativité et les aptitudes interpersonnelles ou sociales (comme le leadership) étaient ainsi pris en compte. 
Actuellement, les théories de l'intelligence les plus présentes dans le champ de l'étude des enfants à haut potentiel sont celle d'Howard Gardner et celle de Robert Sternberg. Tous les deux s'appuient sur une conception pluraliste de l'intelligence. Une des spécificités de la théorie de H. Gardner réside dans ses principes de construction ; l'auteur n'a pas utilisé les tests classiques mais s'est basé sur des études de cas, comme ceux qu'on a appelés les « idiots savants ».

Les huit formes d'intelligence




Ces enfants, atteints d'autisme ou du syndrome de William, ont en général un déficit intellectuel associé à des dons extraordinaires dans un domaine spécialisé. Ainsi Nadia, une petite enfant autiste de 5 ans, pouvait dessiner des chevaux ou des monuments avec une précision extraordinaire, à l'âge où les enfants normaux en sont encore à réaliser de grossières esquisses. De même, les personnes atteintes de lésions cérébrales peuvent souffrir de déficit dans un domaine particulier (le calcul, l'expression verbale) sans que d'autres domaines soient affectés. Autant de preuves selon H. Gardner que l'intelligence n'est pas une mais multiple.
En suivant cette méthodologie, il est parvenu à décrire huit formes d'intelligence indépendantes les unes des autres (bien que susceptibles d'interagir entre elles) : 
l'intelligence verbo-linguistique ; 
l'intelligence logico-mathématique ; 
l'intelligence visuo-spatiale (capacité à visualiser, se représenter des objets dans l'espace, s'orienter dans son propre environnement) ; 
l'intelligence musicale-rythmique ; 
l'intelligence corporelle-kinesthésique ; 
l'intelligence interpersonnelle (qui concerne la capacité à percevoir et distinguer les humeurs, les intentions, les motivations et les sentiments d'autrui) ; 
l'intelligence intrapersonnelle (la capacité à se comprendre soi-même et à s'adapter en fonction de cette connaissance) ; 
et, enfin, l'intelligence naturaliste qui est définie comme la sensibilité à l'environnement.
Pour H. Gardner, l'apprentissage scolaire classique ainsi que les outils d'évaluation du QI font surtout appel aux intelligences verbo-linguistique et logico-mathématique, au détriment des autres formes d'intelligence ; cela masquerait l'existence d'enfants à haut potentiel dans les autres domaines. En Amérique du Nord, plusieurs tentatives d'application de la théorie de H. Gardner ont été faites dans les domaines éducatifs. C'est le cas du programme « Discover », développé par June Maker aux Etats-Unis, ou du programme « Alberta Learning », mis en place par le ministère de l'Education de la province de l'Alberta au Canada.
La théorie de l'intelligence développée par R. Sternberg repose elle aussi sur une approche multidimensionnelle. Nettement plus complexe que celle de H. Gardner, elle sert aussi de support à des applications pratiques comme le programme de développement du haut potentiel proposé par Joseph Renzulli.
En résumé, R. Sternberg définit trois formes d'intelligence : 
l'intelligence analytique qui présente un lien assez fort avec l'intelligence générale telle que les échelles de Wechsler peuvent la mesurer ;
l'intelligence pratique qui reflète une bonne capacité d'adaptation au contexte et qui permet d'acquérir rapidement des connaissances dites « tacites » (terme que R. Sternberg oppose aux connaissances formelles) et de les mettre en oeuvre avec efficacité ; 
pour finir, l'intelligence créative, liée aux capacités d'automatisation des processus et de synthèse qui permettent d'être efficace dans des situations nouvelles.

On n'est pas surdoué dans tous les domaines




Ces évolutions théoriques ont des conséquences importantes sur la manière de considérer les enfants à haut potentiel. 
En premier lieu, le terme de « haut potentiel » devrait systématiquement être suivi du nom du domaine où cette potentialité se manifeste. On n'est pas « surdoué » dans tous les domaines, mais dans des domaines qu'il convient de spécifier. Il existe en effet de grandes différences interindividuelles dans les formes d'intelligence exprimées. Et il n'est pas rare que des aptitudes exceptionnelles sur le plan cognitif soient associées à d'importantes faiblesses sur un autre plan, affectif (2). Ainsi le décalage entre haut potentiel cognitif et maturité affective est très souvent évoqué chez les enfants dits « surdoués ». 
De plus, les répercussions sur les méthodes d'identification sont importantes, les tests d'intelligence générale et particulièrement du QI ne pouvant plus être considérés comme les seuls indicateurs possibles du haut potentiel (3). 
D'ores et déjà, dans certains pays, les procédures d'identification intègrent des mesures de personnalité et des traits de comportements recueillis auprès des parents, pairs, enseignants, etc. C'est sans doute dans cette voie que nous devrons aller pour mieux comprendre et aider ces enfants qui, pour certains, présentent le paradoxe de posséder des aptitudes exceptionnelles et de connaître des difficultés d'apprentissage ou d'adaptation importantes.

Maria Pereira-Fradin





Maître de conférences en psychologie à l'université René-Descartes-Paris-V.

Chloé, 10 ans, 147 de QI





Chloé est âgée de 10 ans, possède un QI total de 147, ce qui la situe quatre écarts types au-dessus de la moyenne générale et correspond à un haut potentiel élevé. On note une légère supériorité (7 points) du QI performance sur le QI verbal. Du point de vue de la variabilité des scores aux subtests, on remarque des faiblesses aux épreuves « Code », « Similitudes » et « Vocabulaire ».

Dans son parcours scolaire, Chloé a bénéficié de deux sauts de classe. Globalement, la qualité des relations avec les enseignants a été fondamentale, avec décrochage complet en cas de difficultés relationnelles et réinvestissement lorsque l'entente était bonne. 
Au niveau des méthodes de travail, Chloé privilégie la compréhension immédiate et refuse de faire ses devoirs ou d'apprendre ses leçons, elle ne note jamais les corrections des exercices et réagit très vivement si on lui demande d'améliorer son travail alors qu'elle pense avoir compris. Son profil de résultats scolaires est très hétérogène avec des performances élevées dans les matières scientifiques et des difficultés importantes en orthographe et en grammaire. 
Le contraste entre aptitudes verbales et spatiales est très marqué.

En dehors de l'école, Chloé manifeste une très grande créativité. Elle est inscrite dans un atelier de robotique, participe à des jeux de stratégie complexes et aime les jeux de construction où elle réalise des figures très élaborées.

Les relations avec les autres sont difficiles. En cas de conflit avec un adulte, même sans cause majeure, Chloé se referme complètement et refuse toute discussion. Avec les enfants de son âge, Chloé est très immature. Sa seule amie est une enfant à haut potentiel. Ensemble, elles jouent énormément en se comportant « comme des bébés », selon l'expression de leur entourage. En cas de conflits avec d'autres enfants, Chloé devient très agressive allant jusqu'à se battre et en se positionnant ensuite comme victime. Son immaturité affective est flagrante.

Maria Pereira-Fradin

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Message par Invité Mar 26 Avr 2016 - 22:25

http://www2.ac-lyon.fr/services/rhone/ash/spip.php?article365

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Elèves à haut potentiel Recensement des postures, aménagements, dispositifs pédagogiques favorables dans le 2nd degré (liste non exhaustive)

http://www2.ac-lyon.fr/services/rhone/ash/IMG/pdf/schema_ehp_2nd_degre.pdf

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Elèves à haut potentiel Recensement des postures, aménagements, dispositifs pédagogiques favorables dans le 1er degré (liste non exhaustive)

http://www2.ac-lyon.fr/services/rhone/ash/IMG/pdf/schema_ehp_1er_degre.pdf

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