Je n'arrive pas à me débarrasser de mon ami imaginaire.

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Message par Diatribe Jeu 5 Mai 2016 - 1:21

Bon jour/soir,


C'est la première fois que j'en parle à d'autres personnes qu'à mon copain. Personne n'est au courant de cela, à part lui et ma famille proche. J'ai essayé d'en parler quelques fois, mais je n'ai pas insisté face au manque d'intérêt, aux regards jugeurs. J'ose vous demander un peu de compréhension, car il s'agit d'un sujet extrêmement sensible pour moi.


Voilà, j'ai un ami imaginaire. Enfin, il n'est pas vraiment imaginaire. Il s'agit des photographies d'un homme que je connais pas personnellement. J'avais cinq ans quand ça à commencé (ce n'était pas la même personne à l'époque - celui-ci, je l'ai depuis 14 ans. 14 ans d'"amitié"). Je parle à ces photos, comme s'il était vraiment avec moi. Je précise qu'il ne me répond pas ; à l'inverse, j'ai l'impression qu'il me juge.

Je passe sur le pourquoi, je le sais déjà. La solitude, le manque de confiance en soi, toussa toussa.

J'en ai toujours eu honte, même si j'avoue que je ne me cachais pas. Comme ce sont des photos (que j'ai collé sur un support pour les avoir toutes en main), je les prends avec moi partout où je me déplace, pour pouvoir lui parler (parce que, bien qu'il y est plusieurs photos, je fais comme si tous ces regards n'en étaient qu'un). Avec le temps, c'est devenu très problématique : j'ai accumulé les supports (trop de photos), et chaque support représente la même personne, sauf que je fais comme si c'était une "nouvelle personne", qu'elle ne me connaissait pas, en gros une personne différente au physique identique.
Je ne sais pas si vous me suivez...

Mon copain l'accepte parce qu'il sait que j'en ai besoin, mes parents et mes soeurs font comme si de rien n'était. Sauf que je sais, car nous en avons parlé, que mon copain a vraiment du mal a supporter sa présence H24 avec nous, il a l'impression que je ne m'adresse pas qu'à lui quand je parle - et il a parfaitement raison. Plus le temps a passé, plus je me suis renfermée dans mon "délire"; je suis hypervigilente à l'impression que je pourrais donner, j'ai besoin de l'avoir tout le temps avec moi, même la nuit, je ne suis plus du tout capable de m'en passer comment avant, ne serait-ce que quelques heures ; lorsqu'il m'arrive quelque chose, le moindre détail amusant, la moindre peccadille, je n'ai qu'une hâte : rentrer à la maison pour pouvoir le raconter à mon ami imaginaire. Ou plutôt, monologuer durant des heures, toute seule. J'évacue le trop plein de pensées grâce à lui.

Je ne peux pas vraiment sortir (agoraphobie, phobie sociale, habite dans la brousse, pas d'argent) et je vis toute seule quasiment à l'année. Du coup, j'ai énormément besoin de lui. Je l'ai toujours eu, même lorsque je n'étais pas seule, alors rester totalement seule est impossible.

Mais je ne rêve que de m'en débarrasser. Il me fait beaucoup de bien, mais aussi beaucoup de mal. Je me suis renfermée dans ma bulle avec lui depuis mon enfance, je ne jurerais presque que par lui, je ne pense qu'à ça toute la journée quand il n'est pas avec moi (anxiolytique, d'un sens). C'est un cercle vicieux : j'ai besoin de lui parce que je suis seule mais s'il est là je n'ai plus envie de sortir.

Bien sûr, j'en ai parlé à un bon nombre de psys. La plupart ne voyaient pas le problème, me disaient simplement que puisque ça me fait du bien, je n'avais qu'à continuer. Les autres me regardaient d'un air étrange. Durant une semaine, mon copain et moi avons essayé de m'en débarrasser progressivement, de ne le "sortir" (c'est-à-dire qu'il soit avec moi) que lorsque mon copain n'était pas là, de temps en temps dans la journée. Sauf que la semaine passée, je me suis retrouvée à nouveau seule et tout est redevenu comme avant. J'ai d'ailleurs vécu cette "séparation" d'une semaine comme une véritable torture. C'est une vraie addiction, cet ami imaginaire.

Je suis très perturbée, je ne sais plus quoi faire pour m'en séparer. Je n'en veux plus, j'ai envie d'être un peu seule, de ne plus avoir à faire attention, à me sentir observée toute la journée, mais j'ai développé une relation avec un attachement profond à cet "ami". Je précise d'ailleurs que je ne lui parle JAMAIS de lui-même. Il ne doit pas savoir qu'il est un ami imaginaire.

Bref, je suis au bout du rouleau. C'est une situation spéciale, je n'ai jamais croisé une personne ayant un problème similaire ; juste quelques personnes disant se parler à elles-mêmes parfois, mais je vous assure que c'est totalement différent, il n'y a pas ce besoin de se sentir parfait à l'égard de l'autre, ni l'impression que la personne est réelle (tout en sachant qu'elle ne l'est pas...) et de douter parfois de ce qui est réel ou ne l'est pas, tellement je lui ai donné une identité propre, une existence.

Si vous aviez des idées, des solutions pour que je puisse m'en débarrasser une bonne fois pour toute, que je ne "craque" plus en imprimant de nouvelles photos, que je puisse savoir pour la première fois ce que cela fait d'être un peu "normale"... Franchement, vous n'imaginez pas à quel point vous m'aideriez !
Je ne sais plus quoi faire, n'hésitez pas à proposer, même si l'idée semble mince, on ne sait jamais.


En espérant ne pas vous avoir fais fuir en courant Smile


PS: non, il ne sera pas de la fête au Breizh Deiz. L'année dernière, il était resté caché dans ma valise, mais cette année, il ne viendra pas (faut dire que je le cachais aussi dans mon cartable au collège). Malheureusement, ça n'aura pas d'impact sur ma dépendance, j'ai déjà testé plusieurs autres fois...
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Message par Maxim Jeu 5 Mai 2016 - 10:01

Salut,
Je ne suis pas psy et je suis loin de vivre la même experience que toi mais j ai envie de partager des pistes de reflexions et au pire mon soutien dans cette demarche.

L un des elements qui revient systematiquement dans ton discours c est le jugement apporté par cet ami imaginaire. N es tu pas très exigeante envers toi même? Il semblerait que ce jugement soit comme un moteur pour toi; qu il te permette d avoir une base pour avancer; qu il soit un repere en quelque sorte. Pourtant tu es consciente que cette personnalité est créée de toute pièce par ton imagination et donc aussi le jugement associé.

Ca peut etre très envahissant lorsque cet "être" est matérialisé par une photo puisqu'il a alors un visage et une expression qui rendent plus simple l illusion qu il est réel. As tu deja essayé d écrire un journal intime? Ca pourrait jouer à la fois le même rôle de jugement auto infligé et aussi permettre de dépersonnaliser cet ami qui ne serait alors plus une personne (la photo) mais bien un objet (le livre). Peut etre avec une periode transitoire en collant une photo sur le journal si besoin et essayer de l enlever par après.

Pour ce qui est des causes à mon avis tu va un peu vite en besogne en citant la solitude et la confiance en soi; ca n explique pas tout. Peut etre faut il creuser un peu plus dans l univers familial et/ou dans des evenements survenus pendant la petite enfance les causes qui t ont poussée à t en remettre a cette figure autoritaire, paternelle, qui sort tout droit de ton imagination.

Voila j espere ne pas avoir dis trop de betises. J espere que tu arrivera a sortir de ce sentiment d être sans cesse observée, jugée. Je suis surpris que les psy que tu as rencontrés n y accordent pas plus d interet.
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Message par Diatribe Jeu 5 Mai 2016 - 13:28

Merci d'avoir pris le temps de me répondre Smile

Tu as tout à fait raison, je suis d'une grande exigence envers moi-même. Comme j'ai toujours eu de grandes difficultés sociales, "il" est comme un entrainement d'expressions de soi, de confrontation au regard de l'autre. Je peux n'être moi-même qu'avec lui, avoir enfin mes normes, mes comportements, personne pour me dire que je suis "bizarre" et paradoxalement, je suis jugée. Pas toujours sévèrement, tout dépend de ma propre perception de moi-même à ce moment. Parfois il semble agréablement surpris de moi, parfois il est très sérieux et sévère. Tout ça est évidement un reflet de soi.

Pour ce qui est des causes justement, j'ai déjà retourné le sujet dans ma tête maintes et maintes fois ; j'ai précisé très vite les raisons parce que je voulais me focaliser sur les moyens de s'en sortir, je ne voulais pas développer cela ici. Lorsque j'avais 5 ans, je n'ai pas eu d'événements qui pourraient en être la cause (par contre, il y en a eu beaucoup, les années suivantes). Même pour ce qui est de l'isolement : ma petite cousine vivait presque chez nous, nous avions environ le même âge et étions très proches, comme des soeurs, du coup je n'étais quasiment jamais seule. Je n'avais pas encore de problèmes relationnels avec mes parents, j'étais juste solitaire à l'école. Je ne vois rien d'autre que cette solitude et mon manque de confiance (tempérament anxieux depuis toujours, pourtant personne ne l'est autour de moi), manque de confiance en soi véhiculé dans un premier temps par une mère et une soeur sans confiance en elles (pourtant une autre de mes soeurs a presque un trop plein de confiance en elle Laughing ).

Cet homme n'est pas une représentation paternel (à vrai dire j'en étais amoureuse quand j'étais petite !  Embarassed Avec le temps, ça m'est un peu passé, mais j'ai gardé son physique par habitude, parce que j'avais appris à le connaitre. Faut dire aussi que ce n'est pas le premier, mais c'était la même chose ; de l'amour. On pourrait se dire "le manque d'amour durant l'enfance ?" Franchement, je ne vais pas développer sur ma relation avec mes parents, on en finirait pas  Laughing Mais je n'avais pas encore de problème lorsque j'ai commencé à parler aux photos, ils sont arrivés bien plus tard, vers l'âge de 8 ans) J'ai une trop grande imagination depuis que je suis petite, et lorsque je vois des photos, y compris de femmes, l'ai le sentiment d'être observée et jugée. Cela m'est arrivé de parler quelques temps à la photo d'une femme, mais ça n'a duré "qu'un" mois.

En faite, je suis de nature très "bizarre", j'ai toujours été dans la lune. Pas vraiment comme certains le sont, seulement parfois, sans difficulté de relation à l'autre ; j'ai toujours été totalement repliée dans ma tête, j'ai une nature très autistique -sans l'être pour autant- ^^ Pour moi, c'est le point central de tout ça. Comme me l'a dit une fois mon copain : "En faite, au premier abord on se demande qu'est-ce que s'est que tout ça, puis lorsqu'on te connait, on se rend compte qu'en faite tout ça est très logique, que tu as développé énormément ta bulle, qu'elle est extrêmement riche ; tes passions, ta façon d'être, de vivre, tes opinions... Seulement, c'est le seul point que tu as pris le temps de développer."
Ca m'a souvent valu de penser que je suis égocentrique, j'en ai souffert (et en souffre encore), de ne pas arriver à sortir de ma bulle. Et l'élément central de ma bulle est représenté par cet ami imaginaire.

Pour le journal intime, j'en ai tenu plusieurs depuis mon enfance. J'écris énormément. Je garde la photo près de moi lorsque j'écris, parfois même je lui fais la lecture (sauf quand je pleure, il ne doit pas me voir pleurer, à moins que je montre que j'ai le contrôle de mes émotions). J'avoue que ça m'évite de penser à lui pendant un moment. Mais dès que j'ai fini d'écrire, c'est reparti. C'est dingue, j'ai toujours quelque chose à lui dire, alors que j'ai l'impression de n'avoir rien à dire face aux "vrais gens" (c'est la phobie sociale, probablement). C'est perturbant de ne pouvoir communiquer qu'à partir d'un élément de sa "bulle"; sauf que ça n'intéresse pas grand monde dans les faits.
C'est vraiment comme une addiction, une drogue. Si j'ai possibilité de l'avoir, je ne m'en priverais pas, j'en profiterais un max, et si je ne l'ai pas, je suis frustrée et ne pense qu'à l'avoir avec moi (comme la clope). Et comme je suis seule, la tentation est insoutenable.

Eh oui, moi aussi j'aurais cru un moment que les psys porteraient un peu d'intérêt à une manie un peu spéciale (quoique plutôt basique en faite), mais il se trouve qu'ils n'en avaient pas grand chose à faire; déjà, leur faire comprendre le fonctionnement; ils ne cessaient de répéter "et alors? Si ça vous fait du bien..." Personnellement, leur manque d'intérêt ne m'étonne pas, j'ai toujours ressenti ça de leur part. Je suis passée par de psys en psys (plus d'une vingtaine en tout + 6 hospitalisations en HP), chologue/thérapeute/chiatre/hypnose et j'en passe... Rien, aucune amélioration. Aujourd'hui, je m'en sors bien, j'avance progressivement, mais j'avance - et surtout, j'avance seule ! Je suis ma seule aide, et je ne vois pas comment il aurait pu en être autrement. Il y a juste cet ami imaginaire qui me bloque, pour lequel je ne sais pas quoi faire...
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Message par Arkange Jeu 5 Mai 2016 - 14:00

Hello Diatribe

Alors bravo, bravo et bravo !

Bravo pour ton témoignage. Oser se livrer, oser affronter le regard des autres, oser demander conseil, oser faire face à tout un ensemble de réponses - dont sans doute des trollesques, et des pires que ca...

Bravo pour ton invention. Ce truc que tu as fabriqué (et re-fabriqué, et amélioré, etc.) est absolument génial. Une sorte de super couteau suisse, un objet qui permet à lui seul d'assurer plusieurs fonctions normalement dévolues à plusieurs objets.

Bravo pour ton envie, ton désir, ta volonté de passer à un autre niveau, de faire en sorte que cette fabuleuse invention prenne moins de place dans ta vie, de faire en sorte de pouvoir t'en passer.

Je comprends bien que la plupart des psy n'y aient pas vu de problème. L'outil apparait tellement génial qu'il est normal de peiner à comprendre pourquoi on pourrait vouloir s'en passer.
Et je comprends bien aussi pourquoi tu rêves, désires, et souhaites pouvoir être capable de t'en passer. Parce que telles que tu décris les choses, ta création semble prendre beaucoup beaucoup beaucoup de place. Trop donc.

Alors, comment faire autrement ? Comment se passer de ce doudou, comment faire pour se passer de cet "objet transitionnel "?

Deux grandes directions.
L'une d'entre elles, est la séparation nette et radicale de l'objet. L'autre, c'est son abandon progressif.
C'est ce qu'on observe en général.

La séparation nette et radicale, c'est par exemple, l'enfant qui va perdre son doudou, ou l'oublier quelque part où l'on ne puisse pas le récupérer. Quand cela arrive, ce n'est le plus souvent pas à n'importe quel moment. C'est à un moment où l'enfant est (totalement ou partiellement) prêt à s'en passer. C'est ce qu'on peut appeler un "acte manqué", c'est à dire un acte qui a raté selon un certain point de vue (c'est un oubli, une perte) mais qui a réussi selon un autre point de vue (ça semblait pas prévu mais finalement ça arrive à point). Bon évidemment, cette étape, cette tentative de progrès est parfois mise à mal par certains parents. Ceux-là même qui ne voulant pas affronter ce moment, ont prévu des doubles du doudou en remplacement, ou bien ceux qui font tout pour le retrouver à tout prix (j'ai même une connaissance, un père dont le métier est psychiatre, qui n'a pas pu s'empêcher de faire un aller retour Paris-Toulouse pour récupérer le doudou que sa fille avait laissé, tout en sachant très bien que c'était n'importe quoi... pas facile d'être papa...).
Il y a même une formidable image cinématographique de cette étape. C'est quand, dans "Seul au monde", Tom Hanks perd Wilson. C'est pour lui un déchirement, une terrible perte. Mais, cela n'arrive pas à n'importe quel moment. Ça arrive quand les fonctions qui étaient prises en charge par Wilson, vont pouvoir l'être par d'autres.
Cette manière, c'est la manière forte, la dure, celle qui fait traverser la perte comme une épreuve, comme une coupure nette et franche. C'est celle qui fait mal.
Bon, pour que ça marche, ben faut évidemment que les fonctions jouées par l'objet soient réellement jouées ensuite par d'autres. Il est évident que si les secours de Tom avaient sombré, Tom, se retrouvant seul à nouveau, aurait nécessairement dû se fabriquer un nouveau Wilson.
Idem pour, par exemple, un enfant de maternelle qui a une maîtresse pas suffisamment maternelle avec lui. Il ne pourra affronter cette situation que mieux avec son doudou. Alors que s'il y trouve du maternel, il pourra vivre plus facilement ce moment sans sa mère, et peut-être que le doudou sera pour lui moins nécessaire.
Tout ça pour dire que ce n'est pas juste en se privant radicalement de son objet transitionnel que l'on arrive à s'en passer. Oui, il y a une transition à faire, mais non ça n'est pas toujours si simple de la faire.

L'autre direction, c'est une sorte d'abandon progressif. C'est une direction douce, subtile, parfois même qui se produit sans se faire remarquer du tout. C'est quand il y a progressivement dans la vie des trucs qui commencent à jouer les mêmes fonctions que celles jouées par l'objet transitionnel. Il y a, par exemple, une maîtresse douce et maternante + un super copain ou une super copine à qui on peut tout raconter parce que il ou elle comprend tout aussi bien que son doudou et ne juge pas non plus + l'image d'un comme-soi en plus grand et mieux qui, lui, arrive à être un héros alors qu'il a même pas de doudou (normal que Spiderman il ait pas besoin de doudou vu qu'il a des pouvoirs ;•). Alors, ces nouveaux trucs prenant en charge une partie des trucs pris normalement en charge par l'objet transitionnel, font que l'objet transitionnel se retrouve en partie allégé. Il perd donc ainsi progressivement du poids. Il est toujours là, mais prend de moins en moins de place dans la vie. On lui parle de moins en moins, on y pense de moins en moins, on le sort de moins en moins. Et il fini le plus souvent par rester dans la chambre. Et même que souvent, quand l'enfant devenu grand quitte la maison familiale, le doudou reste dans la chambre de la maison familiale. Cependant, on remarquera aussi que cela ne se passe pas si bien pour tout le monde. Il y en a qui emmènent leur doudou dans leur nouvel appartement ; il y en a même des qui le mettent dans le lit conjugal. Il y en a d'autres qui l'emmènent au travail et le sortent dans les toilettes pour une petite pause câlin à l'abri des regards. Il y a ceux qui passent au doudou vivant, et ne peuvent alors plus se passer de leur petite bête à poil, allant même parfois jusqu'à lui faire une place dans le lit conjugal.
Etc. Etc. Car il y a d'innombrables versions, chacun faisant comme il peut et à sa façon. En général, ça va à peut près. Parfois, ça ne va pas ou ça ne va plus du tout. En général, c'est le chat ou le chien qui sort de la chambre. Parfois, c'est la femme ou le mari qui fini par céder, et se retrouve sur le canapé. En général, le poster de l'idole reste dans la chambre d'adolescent (d'ado-laissant). Parfois (rarement heureusement), l'ado ne lâche rien et devient le sosie de son idole. Habillé comme son héros, il se sent fort :•). Bref, tout ça pour dire qu'il y a pleins de variations possibles, des plus sérieuses aux plus drôles (le regard du dog allemand sur les ébats appartient-il à la première ou la seconde catégorie ?), des plus confortables aux plus impossibles à vivre.

Alors, dans ton cas, tel que tu le décris et que je le comprends, il semblerait que tu peine à trouver des trucs pour jouer les mêmes fonctions que ton objet, et donc en prendre une partie en charge. Faut dire aussi que ce n'est pas si facile de faire aussi bien que ton objet.
Physiquement, il prend peu de place, tu peux même l'emmener en Bretagne sans que personne ne le remarque. Pratique.
Tu as donc toujours un homme avec toi. Tant de femmes (et pas mal d'hommes aussi) en rêvent. Toi, tu l'as ! Bon, pas en trois dimensions, mais quand même, en partie, tu l'as.
En plus, on va pas te le piquer celui-là ;•)
Tu as quelqu'un, même si ce n'est qu'un semblant de quelqu'un, qui t'écoute de manière inconditionnelle. Tu peux donc t'entraîner à affronter le regard de l'autre, les regards de l'Autre, sans risque. Pas de réponse désagréable prononcée à voix haute, pas de jugement, pas de condamnation, pas d'extermination, juste le(s) regard(s). (Cf. Le fait que c'est seulement ton propre jugement que tu affronte, et non pas le jugement de quelqu'un d'autre).
Tu as quelque chose que tu peux à ta guise transformer, améliorer. Tu peux même, autant et dès que tu le veux, te livrer avec lui à de la reproduction. C'est en quelque sorte immortel. Et en plus, pas besoin de changer les couches des rejetons ;•)
Etc.
Donc, logique que la manière forte soit très difficile. Se passer d'un seul coup de tout ça paraît une chose impossible.
L'idée serait donc la manière douce !

Alors, comment, sans presque s'en rendre compte, vider petit à petit cet objet, comment lui faire prendre petit à petit de moins en moins de place, de moins en moins d'importance ?

Premièrement, en restant bons amis. Ce n'est pas parce que l'on voit moins ou plus du tout un ami qu'il est nécessaire de se fâcher avec lui. Avoir des griefs, c'est encore y penser, et plus on y pense, et plus il prend de place. Donc en gros, on gère au mieux sa relation avec lui, sans en rajouter. Comme ça,  il a une place qui devient plus juste, puisqu'on lui en donne une mais qu'on ne lui en donne pas plus.

Deuxièmement, on se met à fabriquer d'autres trucs. On sent chez toi ce besoin de fabriquer des trucs, de créer. Donc au lieu de tout donner, de tout consacrer à cet objet, on en fabrique d'autres. Comme ça, il a moins de place, puisqu'il y a petit à petit de la place qui est prise par d'autres objets.
Bon, là, y'a que toi qui peut savoir quels genres d'autres objets tu peux fabriquer. Je ne sais pas comment fonctionne ton processus créatif, je perçois juste en lisant ton post que ce processus créatif a besoin/envie de fonctionner.

Troisièmement, on se trouve d'autres trucs pour parler. (Au début, ma mère allait très souvent parler aux cendres enterrées de mon père. Heureusement, elle peut parler à d'autres qui, eux, sont encore vivants. Ce n'est pas pareil, c'est certain, mais tout de même c'est important et ça fait du bien...)
Alors, on se trouve par exemple des copains et des copines qui parviennent à nous écouter sans trop nous répondre, sans trop nous juger, sans trop nous condamner. Et comme ça, l'objet n'est plus le seul à nous écouter, et sa fonction d'écoute étant moins unique en devient moins importante.
Alors, on se trouve par exemple un de ces psy qui nous offrent (enfin nous vendent) le même truc que Wilson, le même truc que ton ami. C'est à dire un de ceux qui nous écoutent sans broncher, sans rien dire, sans nous juger, sans nous condamner. Un psy qui prend la forme d'un objet à peine plus consistant que ton objet à toi. Comme ça, on passe juste de la 2D à la 3D en douceur. Sans bruit. Et comme ça, l'objet se réduit. Et comme ça, la fonction de l'objet perd en puissance, car elle se cadre. Parce qu'avec Wilson ou ton objet, c'est quand on veut où on veut. Presque pas besoin d'avoir à attendre. Et puis c'est gratuit. On a un bénéfice immédiat sans aucun prix à payer. Alors qu'avec un psy qui dit rien, on sait que cet espace, ce moment de parole et d'écoute est là, régulier et disponible, mais pas tout le temps ni n'importe comment. Alors, d'être cadré, ça se régule. Et de se réguler, ça se réduit. Un truc qui tourne bien, ça fait moins de bruit, ça se fait moins entendre, ça prend moins de place, ça se réduit, ça perd en importance, ça laisse de la place à d'autres trucs.

Quatrièmement, on se trouve d'autres trucs pour nous regarder sans nous couper, sans nous juger, sans nous condamner. Par exemple, un poisson rouge. C'est juste un peu plus consistant qu'une photo. On peut aussi essayer les chats ou les chiens, mais c'est beaucoup plus risqué ;•)
On peut aussi essayer les arbres. Ça n'a pas de vrais yeux mais ça nous voit avec les feuilles !

Cinquièmement, on n'oublie pas que rien dans tout ça n'est magique ou miraculeux. En gros, on n'attend rien de spécial, on avance juste tranquille sans se mettre nous même à nous juger ou nous condamner. Par exemple, on ne se force pas à se priver de son objet. Parce que si on ne l'a pas physiquement mais qu'il nous manque - et donc qu'on y pense, ben on lui donne plus de place au lieu de lui en donner moins. Alors que si on l'a dans notre sac, mais qu'on ne pense pas à le sortir, c'est qu'on lui a donné moins de place.

Bon, j'espère que tout ça te parlera au moins un petit peu (c'est casse-pieds d'écrire en tactile sur un tel...). J'ai tenté de transmettre des explicitations, des pistes d'idées. Il ne s'agit évidemment pas d'un protocole à suivre, ni d'un programme pour le "Salut". En fait, j'espère juste que ça t'éclairera un peu, parce que des fois y voir plus clair, ça aide un peu. Et pis sinon, ben désolé, j'ai fait de mon mieux...




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Message par Invité Jeu 5 Mai 2016 - 17:35

J'ai aussi une sorte d'ami imaginaire (et un autre bien moins présent) apparu très tôt mais qui s'est cristallisé à l'adolescence où j'ai été très seule (pas par choix). Personnellement, ce n'est pas un souci à mon sens:
- personne n'est au courant
- ça me permet un dialogue sur certaines choses délicates avec une prise de distance
- j'ai l'impression que c'est la personnification d'une part de ma personnalité moins présente que celle que je montre
- je sais que c'est imaginaire
- je l'ai dit ailleurs, mais je vis de grandes aventures en imagination, ça me permet de les partager
- il a un caractère différent du mien: plus posé, protecteur et dans les situations difficiles, ça permet une prise de distance et un dialogue où l'émotion a moins de place (et c'est peut-être sa raison d'être car chez moi, tout est lié à l'émotionnel)
- ça me permet de partager des choses que les gens ne comprennent pas: si je vois une chose qui me touche énormément et que je veux partager alors que les gens autour de moi disent "oui et alors??", si je cherche un débat enflammé sur un sujet et que les gens s'en fichent ou restent dans des généralités. J'ai l'impression qu'il me sert de palliatif pour supporter un entourage monotone.
Il m'a beaucoup servi en cours quand je m'ennuyais ou aujourd'hui au travail. Ca me donne une alternative à la réflexion sur des sujets terre à terre, c'est un bon support pour imaginer de grandes aventures.  Je pense que j'y ai vu de la praticité: mon imaginaire  a une grande place dans ma vie mais ça n'intéresse pas grand monde. Mais comme c'est une part importante de ma vie intérieure, j'ai besoin de la partager; donc l'imagination m'a fourni cet alter ego.

Sauf qu'à la différence de toi, il est intériorisé totalement et je n'ai pas besoin de support physique car il est dans ma tête. Peut-être que ça peut être une solution... Il est régulièrement présent dans la journée/ nuit mais pas omniprésent, j'ai de grandes plages horaire/ jours sans sa présence. Il surgit en cas de cogitation importante, en général.

Diatribe a écrit:  J'évacue le trop plein de pensées grâce à lui.

C'est exactement ça en ce qui me concerne. Je doute que mon entourage supporterait ces dialogues incessants.

Peut-être que ça peut valoir le coup de voir quelles "carences", il comble, quel est son rôle dans ta vie pour voir à changer son rôle, le diminuer et éventuellement trouver des dérivatifs.

Les psys n'y voient pas un souci (et moi non plus tant que ce n'est pas envahissant) mais tu leur as dit clairement que tu voulais passer à autre chose? Je suppose que oui, mais les psys ont parfois du mal à saisir certaines choses (comme tous les humains).

Et je pense que c'est une sorte de "doudou", des gens fument, ont des animaux, des peluches, on a un ami imaginaire qui nous écoute, ne nous juge pas et nous réconforte. Tant qu'il ne prend pas trop de place, ça peut être bénéfique mais voilà, le tien a l'air de prendre trop de place dans ta vie. Pour moi, c'est un peu la différence entre une mamie et son yorkshire:
- elle va lui parle, le caresser, le promener: ça reste sain car il répond à un besoin (affectif...) et en quelque sorte nous aide à nous épanouir
- elle va le mettre dans son sac à main, l'habiller, lui parler comme à un enfant, lui demander tout le temps son avis sur tout (sa tenue, sa coiffure, le programme de la journée, le repas): c'est trop, l'animal/ l'ami imaginaire n'est plus à sa place et on en devient dépendant

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Message par Diatribe Jeu 5 Mai 2016 - 20:38

Merci pour vos messages ! Smile

Arkange : Ton message me parle beaucoup (tu as fais de ton mieux, ça a réussit ^^). Je pense également qu'il me faut un abandon progressif, car lorsque je m'en prive, je n'arrête pas d'y penser, et mes tentatives ont échoué...

Tu as cité la créativité comme changement, je trouve cet angle de vue très pertinent ! Par exemple: en ce moment j'écris un nouveau bouquin, du coup je passe presque toute la journée à écrire. Mon "doudou" (bonne comparaison Laughing ) est à côté de moi, mais je ne lui parle quasiment pas, je reste pas mal concentré sur mon écriture et en même temps, je ne suis pas stressée de son absence puisqu'il est là. D'autres fois, quand je dessine ou peint, ou créer des bidules qui servent à rien, je reste concentré sur autre chose même s'il est là.

Le détournement d'attention par la créativité me botte vraiment. Je dessinais/écrivais/lisais/créais beaucoup plus avant, j'ai du mal à m'y remettre (en dents de scie, je commence un truc pour j'arrête deux jours après pour en commencer un autre...) et j'avoue que ça me manque. J'ai une vingtaine de livres en cours d'écriture et une autre vingtaine en cours de lecture, c'est affligeant.

J'ai une idée qui me traverse l'esprit ; je me dis que ça serait pas mal, lorsque je lui parle depuis plus d'une demi-heure, de m'arrêter et de commencer une activité, un projet créatif. Ca pourrait être un premier pas. Supporter la solitude en m'occupant. Et cesser progressivement d'être pipelette. Laughing

Je me sens motivée tout à coup ! bounce Je crois qu'après avoir posté ce message, je vais aller faire un tour en vélo. Venant de moi (qui ne suis pas montée sur un vélo depuis mes 11 ans et qui suis agoraphobe), cela parait complètement dingue, mais quand je suis de bonne humeur, je ferais n'importe quoi !

Enfin bref, ça serait la première phase, jusque la transition avec les humains. J'ai déjà le chien, je lui parle aussi pas mal, et il dort avec moi, comme une grosse peluche - je sais c'est vilain, mais il ne s'en plaint pas, c'est vieux pacha ! Bon, je ne l'habille pas et ne le porte pas dans le sac à main non plus ! (déjà parce que je n'ai pas de sac à main, et deuxièmement parce que c'est un labrador de 35 kilos)


Bleuenn : Je reconnais bien là les aspects positifs de l'ami imaginaire ! Effectivement, pour l'évacuation des pensées, les autres ne supportent/eraient pas les discours interminables et les euphories de nos découvertes/créations.
Je ne pense pas que j'arriverais à faire comme s'il était dans ma tête. J'ai l'impression que j'ai besoin de "voir", et en même temps ça ne me surprend pas, la vue est le sens le plus développé chez moi ; l'observation, l'esthétisme, la peinture, toussa.

J'en ai parlé à certains psys (surtout les derniers) du fait qu'il était envahissant et que je voulais m'en débarrasser pour passer à autre chose, mais effectivement je m'étais rendue compte qu'ils avaient du mal à saisir ce que cela impliquait. Mais comme je suis anxieuse, je n'ai jamais trop insisté, j'ai eu peur d'avoir droit au haussement du sourcil gauche, encore une fois.

Merci de prendre le temps d'écouter mes bizarreries, d'essayer de m'aider, de partager vos expériences/idées, je me sens un peu moins ridicule.

Bon, je vais faire du vélo maintenant, sinon je vais encore me désister... sunny
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Message par Cléomênia Jeu 5 Mai 2016 - 23:12

Alors Diatribe, as-tu fais une belle promenade à vélo ? Very Happy

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Message par Diatribe Ven 6 Mai 2016 - 2:46

Eh bien en faite, pile au moment où je mettais mes chaussures, ma soeur m'a appelé (et c'est rare!) pour me demander si je voulais aller faire un tour à la plage avec elle ! Donc du coup, je suis allée me balader à la mer de 9 à 23h... C'était bien plus stressant, (j'ai pris l'air pour l'année !) mais le coucher de soleil sur les vagues en valait la peine.
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Message par Nefalashus Jeu 2 Juin 2016 - 23:56

C'est bête mon message va pas être long, mais renseigne toi du côté des Tulpa. tulpa.info ou reddit.com/r/tulpa te donneront pas mal d'info. Désolés je n'ai pas lu tous les messages précédent mais j'éspère que ça peut t'éclairer.
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Message par Belena Jeu 30 Juin 2016 - 19:10

Je pense pareil que les autres, et je ne suis pas psy, mais si tu sais qu'il est imaginaire et il te fait du bien, je ne vois pas le problème… au contraire...
Moi, j'invente des histoires, je vois des personnages, des scénarios… j'écris des romans, de fois je m'inspire de ma vie, mais pas toujours, je vois carrement mes personnages parler entre eux, se promener…
Une fois j'avais écrit un récit et je pensais qu'il était terminé, mais dans le bus, le personnage principal s'est manifesté dans ma tête,et là je savais que je devais continuer à parler de lui, j'ai écrit 50 pages de plus…
Je ne suis pas connue, j'écris depuis mes 11 ans pour me déconnecter un peu du monde, pour rêver, je ne sais rien…
mais ça ressemble aussi à la folie… non?
La vrai folie est se couper de la réalité, délirer, mais l'imagination, non… même si ça semble pas très normal… Voilà… Toi, tu as un ami imaginaire… ça reste dans un domaine très conscient...
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Message par Pieyre Jeu 30 Juin 2016 - 19:37

Je m'étais créé une amie imaginaire quand, jeune étudiant, je suis venu poursuivre mes études à Paris. Mais elle ne m'accompagnait pas au quotidien. Il s'agissait d'une sorte d'exercice littéraire, qui n'a tenu que quelques pages, mais qui correspondait à un besoin profond. Il était question de lui parler de ma journée; quant à ses réponses, elles étaient compréhensives à mon égard mais avec une réserve... une distance obligée, parce que la faible réalité qu'elle avait aurait disparu si je lui avait fait écrire ce que j'attendais d'une femme.

Et puis, bien des années plus tard, j'ai imaginé une présence chez moi, une jeune femme qui elle ne parlait pas, une simple enveloppe située à un endroit précis, compréhensive elle aussi. En fait, elle remplissait un rôle, celui de matérialiser dans l'imaginaire, si l'on peut dire, le fait que je suis plus présent à moi-même d'une certaine façon quand je suis présent à l'autre.

Alors, moi non plus je ne pense pas qu'il soit nécessaire de se débarrasser de ce genre de pensées. Il y a juste que j'estime qu'il est préférable de ne pas s'attacher à un objet réel pour cela. Mais c'est un conseil qui serait valable pour moi, et pas forcément pour d'autres.

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Message par Petitagore Sam 6 Aoû 2016 - 20:14

Ca m'étonne que personne n'ait fait cette remarque... "Votre ami imaginaire", c'est comme ça que beaucoup d'athées désignent Dieu quand ils polémiquent avec des croyants militants... C'est narquois mais pas forcément méchant.

Tout ça pour dire qu'avoir un ami imaginaire, c'est extrêmement banal. Oui, moi aussi j'ai pensé à Wilson dans "Cast Away" (le film de Zemeckis avec Tom Hanks; la scène de la séparation est un très grand exploit d'acteur, ça fait vraiment chialer alors que bon, c'est juste un ballon dégonflé qui part à la dérive...)... mais vraiment, des tonnes et des tonnes de chrétiens passent leur vie à papoter dans leur tête avec Jésus, et ce ne sont nullement des dingues; c'est une façon traditionnelle, un peu naïve, de réfléchir à sa vie, c'est tout. J'ai fait ça pendant des années... et en fait je continue avec cette seule différence que je ne me dissimule plus le côté imaginaire de mon interlocuteur imaginaire (net progrès, à mon sens).

Tu ne raccordes pas tes dialogues avec ton ami imaginaire à la religion, et tu sembles avoir besoin d'une image physique pour te mettre dans l'ambiance, alors que beaucoup de religieux s'en passent (pas tous: l'iconolâtrie, c'est courant; il y a des dévotes latino-américaines qui ont absolument besoin de prier devant l'image de la Virgen de Guadalupe ou du Cristo de los dolores). A ces détails près, ça me paraît absolument kif-kif... Donc tu n'es pas plus folle que des tonnes de croyants, lesquels, pour la plupart, ont une vie complètement normale; et même, au contraire, toi, contrairement à eux, tu as conscience du caractère imaginaire de ton interlocuteur, donc je te trouve encore bien moins atteinte!

Mon conseil: change rien. Mais tu peux essayer de lire des auteurs mystiques, peut-être que ça t'intéressera. Et si ce n'est pas le cas... tu t'en fous, tu continues sans. Very Happy


Dernière édition par Petitagore le Sam 6 Aoû 2016 - 20:49, édité 2 fois (Raison : dolor, c'est masculin, et je le savais en plus)
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Message par zeliefree Sam 6 Aoû 2016 - 20:33

Bravo pour ton témoignage Very Happy

Avoir un ami imaginaire semble pouvoir t'aider sur certains plans. Si il n'avait aucune utilité, tu ne l'aurais tout simplement jamais eu. Tu dis qu'il te juge, peut être t'aide t'il à construire ta réflexion? comme un instrument pour ton esprit critique? 
Tu souffres de phobie sociale, tu crains probablement le regard des autres, ce que tu exprimes à plusieurs reprises (méfiance "des autres"). Ton ami imaginaire tient le rôle de l'autre, car il te regarde et te juge, ce que font les gens dans la réalité. Mais l'avantage qu'il comporte, c'est qu'il n'est pas complètement réel pour autant. J'imagine que cela doit te rassurer, te servir à accepter plus positivement ses critiques (sachant que ses remarques sont en réalité les tiennes bien évidemment). Peut être est ce pour ça que tu as choisi une image, ça lui donne un visage, des vrais yeux? 


À partir de quand as-tu commencé à créer ce personnage, et à la suite de quel évènement? Peut être un traumatisme lié à ta vie sociale? 
Ta souffrance est légitime. À mon sens, ton ami imaginaire peut avoir un rôle très intelligent dans ton existence mais il prend trop de place et devient dangereux. Si tu ne peux pas avoir une vie amoureuse normale et que tu te plains, tu dois te rendre compte qu'il devient envahissant. Pour cette raison, je ne comprend pas la réaction des psychologues qui affirment que c'est normal. Si tu souffres, ce n'est PAS une solution à conserver dans le futur Smile 
Attention, il y a beaucoup de mauvais psychologues. Mieux vaut changer jusqu'à trouver quelqu'un de compétent. Je te conseille de tenter l'hypnose, c'est une thérapie douce et efficace, moins brutale que certaines discussions thérapeutiques. 

À mon avis, tu es trop isolée. Tu as besoin de ce personnage car tu es seule, et tu es seule parce que tu n'arrives pas à assumer les regards réels. La phobie sociale est courante chez le surdoué et tu peux la guérir! Tu as probablement construit ta vie de façon à être isolée, car paradoxalement tu sens que c'est ta seule façon de te sentir bien, dans ta petite bulle, avec cet homme qui te regarde. Mais le temps est venu de changer, si tu penses que tu en as besoin. Visiblement, c'est le cas...Smile 

Un psychologue compétent pourra t'aider à évoluer en douceur. Sois tolérante avec toi, prends ton temps, acceptes les difficultés et persévères. Petit à petit, tu arrivera à quitter cette image, tu rencontrera des nouvelles personnes et prendra confiance en toi! 

Je pense qu'il serait bon que tu faces quelques recherches en psychologie et que tu cherches à te faire ton propre avis sur ton problème en parallèle de tes rendez vous psy. Tu vas peut être découvrir des témoignages rejoignant le tien, comprendre comment ont fait les autres pour s'en sortir!
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Message par Sarella Sam 6 Aoû 2016 - 22:16

On dirait que tu nous contes un personnage de série ou une héroïne de nouvelle fantastique/horreur :]
Je devrais pas mais je trouve ça génial Very Happy

Ca a évolué depuis le temps Diatribe?

Lui n'a jamais parlé?
Est-ce qu'il a des réactions?
Il a un nom?

Si tu ressens le besoin de lui parlé, je me dis que c'est pour évacuer certaines choses, certaines émotions.
J'ai lu un bouquin y'a pas longtemps qui disait que parfois, l'envie de se confier n'avait pour objectif que de diminuer notre angoisse.
En soi, c'est une manière de résister à cette angoisse, de la contrecarrer.
Dans ce bouquin, ils recommandent au contraire d'accepter l'angoisse, de la laisser prendre place dans notre corps, de se "soumettre" à elle, pour finir par la laisser s'en aller d'elle même.
En répétant le processus, ça devient de plus en plus facile et automatique, et au lieu d'être en lutte contre l'angoisse, on est en paix, tranquille. L'angoisse diminue.
La méthode du "surrender and let go" peut peut-être t'aider.

PS: Le bouquin en question, c'est "Letting go" de je-ne-sais-plus-qui, psychanaliste-gourou.
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Message par Diatribe Mar 9 Aoû 2016 - 14:35

Sarella a écrit:Ca a évolué depuis le temps Diatribe?

Lui n'a jamais parlé?
Est-ce qu'il a des réactions?
Il a un nom?

Non, malheureusement, j'en suis toujours au même point Neutral
Il n'y a que lorsque je sors que je m'en "débarrasse" (et encore, s'il n'obsède pas mes pensées). Je sais bien pourquoi j'en ai besoin, mais j'estime qu'il ne m'est plus (autant) nécessaire aujourd'hui. C'est l'habitude, l'addiction qui m'empêche de le mettre aux oubliettes. Je sais qu'il m'a aidé, m'aide encore parfois, mais il prend une place trop grande dans ma vie, son espace entier.

Non, il n'a jamais parlé. Je m'imagine, à travers ses expressions, ce qu'il pense (comme on le ferait avec une personne muette ou qui se tait), mais il n'y a aucun retour. Pareil pour ses réaction, il n'en a pas, mais je me dis que "dans sa tête", il est peut-être à ce moment-là choqué, content, etc.

Vu qu'il s'agit d'une personne existante, il a effectivement un nom. Mais je ne l'appelle jamais, comme je ne lui parle jamais de lui. C'est pas comme si il pourrait me répondre... Je trouverais ça "trop", je ne m'en sens pas capable.

J'ai toujours trouvé cela étrange, ce mélange de logique et d'imaginaire. D'une certaine façon, pas assez folle/irréaliste pour croire qu'il soit totalement vrai, et d'une autre pas assez imaginative/créative pour y croire jusqu'au bout. Tantôt positif, tantôt négatif. Je sais très bien et me rappelle chaque fois que je le regarde, que je pense à lui, que tout ça, "c'est dans ma tête". Mais je ne peux pas m'empêcher de voir derrière la réalité une continuité de celle-ci à travers son regard.

Et ça dure depuis tellement longtemps, j'étais tellement jeune... Parfois, j'ai pu me dire dans les moments les plus sombres, que j'avais de naissance une "maladie" de distorsion de la réalité des images. Ça me semble capillotracté aujourd'hui.
Je sais bien que j'ai un passé très lourd et que du coup avoir un ami imaginaire n'étonne pas le moins du monde. Mais si seulement, si seulement il était la conséquence de ce passé, qu'il n'avait pas été déjà là bien avant... Ça serait tellement plus logique !
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Message par Stauk Mar 9 Aoû 2016 - 14:50

Est ce que tu lui fais parfois des reproches ?
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Message par Diatribe Mar 9 Aoû 2016 - 15:23

Non, jamais. Vu qu'il n'intervient pas, je n'aurais rien à lui reprocher (ou à congratuler). C'est ce qui m'attriste d'ailleurs, ce non-retour. Il sert vraiment d'oreilles géantes vis-à-vis de ma personne.

Je fais le rapprochement avec moi-même lorsque j'étais au lycée :
Dans l'un de mes journaux intimes, je disais justement avoir l'impression de n'avoir été avec les gens qu'une oreille géante, qui écoute les autres mais n'est pas écoutée (soit parce que je me taisais volontairement, soit parce qu'effectivement il n'y avait pas de retours de leur part ou de l'incompréhension). Du coup, j'ai appris à me taire et je me "défoule" en lui parlant.
Sauf que... Je l'avais déjà avant d'avoir l'impression d'être une oreille géante. Il n'est toujours pas la cause. Cela dit, je n'ai pas la nécessité absolue de connaitre la cause, quoique ça m'intéresserait. J'aimerais surtout m'en débarrasser.


Un jour, j'ai écris un texte de 4-6 pages pour expliquer en détail tout ce qui concerne cet ami imaginaire : quelle est la signification de son image, comment je me comporte avec lui et pourquoi (plusieurs hypothèses que j'ai développé), son utilité, sa représentation pour les autres (entourage/inconnus)...

Je ne l'ai jamais fais lire, sauf une fois à une inconnue (qui avait trouvé cela intéressant, mais nous n'avons pas prolongé la conversation... J'ai du mal à répondre et entretenir les MP, en faite j'ai du mal avec les conversations à deux de manière générale ; quatre me semble un bon chiffre pour éviter les blancs et créer plus d'avis). Vu qu'il s'agit d'un sujet sur lequel je me sens pas mal honteuse, j'aurais du mal à le faire lire (et puis il faudrait que je le réécris "au propre" avec mes nouvelles théories).
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Message par Stauk Mar 9 Aoû 2016 - 15:34

Sinon, si on passe un peu sous silence les aspects particuliers, tu décris une relation amoureuse de type "dépendance affective" qui semble assez classique. Du coup j'ai cherché un peu ce que les gens conseillent vis à vis de la "dépendance affective".

De ce que je comprends ils conseillent d'aller mieux ... la dépendance affective serait une sorte de signal interne, qu'il y a une amélioration à mettre en place dans sa vie ...

Alors là je sens que tu es contente et pleinement satisfaite de ma réponse. Je dis donc (un peu gratuitement et à l'instinct), qu'il te suffit d'aller mieux, et que tout rentrera dans l'ordre de soi même, qu'il n'y a donc pas de honte ni d'effort à faire pour te débarrasser de cette chanson cet ami que tu as dans la tête, et qui te pourris un peu la vie, qui t'envahi quand tu voudrais être libre.

Spoiler:

Enfin cette photo pardon. Et ce besoin irrépressible d'aller parler à cette part secrète de ta vie intérieure.


Ce qui est rassurant, c'est que tu n'es donc pas seule dans cet état de dépendance. Il y a beaucoup de gens qui vivent à peu près le même dilemme, "comment arrêter de fumer". Mais peut être que l'énergie qu'on consacre à s'arrêter de fumer serait mieux placée à trouver des nouveaux moyens d'aller mieux.

Ptetre. Et puis ça coûte pas cher, et y a pas trop d'effets secondaires à aller mieux.
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Message par Sun Simiao Mar 9 Aoû 2016 - 15:48

"Cet homme n'est pas une représentation paternel (à vrai dire j'en étais amoureuse quand j'étais petite !   Embarassed  ) "

   Pardon, mais LOL ! queen

 (représentation paternel et pas paternelle, sic !).

  Comme un Dieu, c'est une sorte de sur-moi personnifié...
  Une évolution positive dans ta vie (être plus sociable et avoir plus de plaisir dans les rapports humains) devrait donc se dessiner non pas en luttant contre cette représentation mais en trouvant le moyen de réduire son influence excessive sur toi sous forme de jugements et de regard critique. A priori un vrai bon psy serait la bonne personne pour t'aider. Quelqu'un qu'on te recommande. Evite à tout prix les "lacaniens".

 Bon, bien que ce soit ésotérique pour la plupart des gens et peu probable que ton problème vienne essentiellement de là, je ne peux pas ne pas évoquer l'hypothèse (qui n'est pas du tout exclusive de l'explication psychologique fondamentale) que la personne sur les photos, en particulier si elle est morte, ou même qu'une entité quelconque, manifeste réellement sa présence et entretienne donc ta dépendance, se nourrissant au passage de ton énergie.
 Je connais, enfin j'avais les coordonnées d'un spécialiste honnête, compétent et pas très cher, pour ce genre de choses.
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Message par Diatribe Mar 9 Aoû 2016 - 15:54

C'est l'une des hypothèses que j'avais développé dans mon texte. Ça et le besoin d'affirmation de soi, de comportement d'auto-perfection, de vidage de pensées...

Disons que c'est devenu avec le temps une dépendance affective du même type qu'avec une personne amoureuse, sans nul doute. Mais j'étais plutôt "heureuse" avant mes 7 ans (enfin j'imagine), donc je me demande quel contexte a pu me pousser à le créer, et du coup pourquoi cela changerait aujourd'hui si j'allais encore mieux, si cela ne pas empêché de le créer lorsque je l'étais ?

Et si sa création est principalement du à l'absence affective que j'ai reçu de mes parents (quoi que je ne m'en souvienne plus avant mes 7 ans, donc peut-être que ça n'a rien à voir), sur ce plan-là, aucun risque d'amélioration... En "faire le deuil" serait également difficile (quoique j'en suis blindée par habitude puisque cela continu une norme environnementale pour moi) puisque je suis toujours confrontée à leur présence. Ca n'empêche pas de "faire le deuil" me diras-tu, ce n'est pas faux, j'essaie, c'est long et ça donne parfois l'effet inverse.
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Message par Diatribe Mar 9 Aoû 2016 - 16:07

Sunsimiao a écrit:"Cet homme n'est pas une représentation paternel (à vrai dire j'en étais amoureuse quand j'étais petite !   Embarassed  ) "

   Pardon, mais LOL !   queen

 (représentation paternel et pas paternelle, sic !).

  Comme un Dieu, c'est une sorte de sur-moi personnifié...
  Une évolution positive dans ta vie (être plus sociable et avoir plus de plaisir dans les rapports humains) devrait donc se dessiner non pas en luttant contre cette représentation mais en trouvant le moyen de réduire son influence excessive sur toi sous forme de jugements et de regard critique. A priori un vrai bon psy serait la bonne personne pour t'aider. Quelqu'un qu'on te recommande. Evite à tout prix les "lacaniens".

 Bon, bien que ce soit ésotérique pour la plupart des gens et peu probable que ton problème vienne essentiellement de là, je ne peux pas ne pas évoquer l'hypothèse (qui n'est pas du tout exclusive de l'explication psychologique fondamentale) que la personne sur les photos, en particulier si elle est morte, ou même qu'une entité quelconque, manifeste réellement sa présence et entretienne donc ta dépendance, se nourrissant au passage de ton énergie.
 Je connais, enfin j'avais les coordonnées d'un spécialiste honnête, compétent et pas très cher, pour ce genre de choses.

Mes excuses pour la coquille orthographique, j'avais hésité dessus justement.

Il est clair que c'est un blocage à ma sociabilisation (c'est ce que je reproche à cette pratique justement), cependant c'est aussi un excellent outil d'aide et d'introduction à la communication pour moi. Je te rejoins sur le fait qu'il porte un regard de critique et de jugement, c'est pour cela que dans les faits, j'ai des comportements d'auto-perfection (de pensées et comportements) vis-à-vis de lui. Il n'est que le reflet de mon perfectionnisme.

Je n'en parlerais par contre plus à des psys, j'ai décidé il y a quelques années de me passer totalement d'eux pour de multiples raisons (pas juste par échec avec certains). Je crois à la possibilité d'aller mieux seul (ou disons sans professionnels), ça marche plutôt très bien pour l'instant. Smile

Cette personne n'est pas morte, 26 ans et toutes ses dents, du peu que j'en sais ^^
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Message par Stauk Mar 9 Aoû 2016 - 16:23

Diatribe a écrit:
Disons que c'est devenu avec le temps une dépendance affective du même type qu'avec une personne amoureuse, sans nul doute. Mais j'étais plutôt "heureuse" avant mes 7 ans (enfin j'imagine), donc je me demande quel contexte a pu me pousser à le créer, et du coup pourquoi cela changerait aujourd'hui si j'allais encore mieux, si cela ne pas empêché de le créer lorsque je l'étais ?

Disons que j'applique ce qu'on m'a appris pendant mes cours de fac de psy (imaginaires, je n'ai jamais été en fac de psy) : détourner l'attention.

Tu nous décris un problèmes, qu'on peut reformuler (pour autant que j'ai à peu près bien lu) : Si je n'avais plus mon ami imaginaire j'irais mieux.

On pourrait donc poser la question : en quoi est ce que tu irais mieux ? comment tu es sûre que tu irais mieux ? etc.

Ou alors on peut supposer que tu as une angoisse, un stress, et que tu construis autour de celui ci une "explication" : c'est la faute de mon ami imaginaire, de son existence et de la pratique que j'en ai si je ressens cette angoisse, ce stress etc.

Dans la réalité, le stress et l'angoisse sont un vécu très corporel, tandis que l'ami imaginaire est plutôt dans une dimension "intellectuelle / imaginaire", donc même s'il existe bien sûr des ponts forts entre les deux mondes, l'explication "si je me débarrasse de mon ami imaginaire alors je vais mieux" est peut être juste ça : une explication.

Maintenant ce qu'il se passe c'est que souvent les explications qu'on se donne à nous même ne sont pas des vérités, ce sont des modèles qu'on construit à partir d'une réalité mystérieuse (dont la vie intérieure et corporelle est une composante) pour lui donner un sens ... à posteriori.

Aussi je postule (secrètement) que la pratique ou l'absence de pratique n'est pas une cause au mal être (que ce soit fumer ou aller retrouver en urgence son ami imaginaire après chaque sortie en forêt la nuit), mais soit un symptôme, soit une construction corrélée, soit même quelque chose de totalement indépendant.

Et puisque je postule ça, alors je fais le constat : l'attention qu'elle prête à cet ami imaginaire, le fait qu'elle fasse de ce comportement une gêne majeure de sa vie génère du stress, et du mal être. A défaut de pouvoir combattre la source secrète, je peux déjà agir sur la source affichée : le combat lui même (qui provoque frustration et crispation du corps) et le mal être (ici par exemple la honte qui est évidemment un autre mot pour parler d'une gêne intérieure ).

Donc j'essaye de détourner ton attention (fort adroitement, à l'aide d'une vidéo de la chanson de la reine des neiges), pour te convaincre que la cuillère le problème où plutôt ce que tu perçois comme un problème n'est qu'un élément non saillant du paysage.

Et après je t'engage à aller mieux ... c'est à dire à résoudre non pas l'aspect conceptualisé du symptôme (avoir un ami imaginaire), mais l'aspect non conceptualisé de ta vie intérieure (il y a des choses mystérieuse qui se passent, et qui peuvent être transformées en "aller mieux).

Bien sûr "aller mieux" ne vas pas immédiatement rendre l'ami imaginaire moins envahissant ... mais "aller mieux" va te donner plus de marge de manœuvre pour modifier tes vécus (la honte vécue par le corps) et aussi tes habitudes elles même.


Voilà grosso modo la traduction du post précédent, à cerveau ouvert en mode confession intime.

(Oui toi qui me lis, et qui trouve que c'est n'importe quoi, j'admets que c'est pas joli joli, mais c'est de la psychologie : un art ancestral un peu naif, qui parfois fonctionne, et parfois fonctionne moins bien, et qui se justifie par : c'est l'intention qui compte Papi, d'ailleurs l'enfer est pavé de bonnes intentions, c'est dire si elles sont importantes ... car en enfer, là ou c'est pas pavé, difficile de circuler .. et je peux vous dire que là bas les conditions sont pas roses tous les jours, alors tout ce qu'on peut faire pour leur améliorer le quotidien est le bienvenu ! )
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Message par Sun Simiao Mar 9 Aoû 2016 - 16:34

"Faire le deuil" ?
Il s'agirait de réintégrer en toi ce qui a été projeté, tout en trouvant le moyen -et ça c'est un travail qu'un psy habile est certainement le plus à même de t'aider- de réduire son influence excessive.
 Je pense ne pas m'avancer excessivement en faisant de la psychanalyse à deux balles en déduisant de tes écrits que ton "ami imaginaire" est essentiellement une projection d'une image paternelle intériorisée.

 Donc en effet, tout a tout dit : il faut que tu fasses le deuil en toi de ce que tu n'as pas reçu de tes parents, de ce qui t'a de ton point de vue manqué de leur part, de leur affection, de leur amour quoi ; et cet ami représente tes parents en général, où la figure paternelle domine.

  Tu es remarquablement lucide, même si classiquement tu t'es exprimée par anti-phrase -ou plutôt par oxymore !- sur l'essentiel ("Cet homme n'est pas une représentation paternel (à vrai dire j'en étais amoureuse quand j'étais petite !)
Ca ne peut pas être mon père, j'en était amoureuse quand j'étais petite : c'est vraiment drôle !  
La faute d'accord, surtout en pensant que tu y a réfléchi !, n'est pas une coquille, c'est l'expression même de l'inconscient ! Savoir que tu as hésité me conforte dans cette certitude. Tu es vraiment magnifique de franchise : tout est dit, souligné...

  Evidemment, pas difficile de déduire qu'en te soumettant à ce sur-moi tyrannique tu espères inconsciemment recevoir enfin l'amour, la validation de ton père / de tes parents. Ce qui est embêtant, c'est que tu sembles faire comme si c'était le cas. Mais évidemment ce n'est jamais assez , et cet homme aux exigences tyranniques reste muet.

  Pour voir les choses positivement, nous avons tous un sur-moi qui nous donne de l'exigence, des vertus morales, bref de grandes qualités. S'il est nécessaire parfois de réduire son emprise excessive, il est bon de prendre conscience qu'aimer cette chose projetée à l'extérieure de nous-même, c'est nous aimer nous, ce qui est loin d'être négatif ! Tant que nous restons libres d'être nous-mêmes, c'est-à-dire tant que nous pouvons avoir suffisamment de distance envers cette instance pour pouvoir enfreindre ces exigences, en général venues des parents, lorsqu'elles heurtent nos besoins fondamentaux, notre nature propre avec ses qualités (et défauts associés) spécifiques. Bref, il n'y a pas d'âge pour s'autonomiser vis-à-vis de notre éducation, des attentes et projections de nos parents. Autonomie toujours relative, car notre fonctionnement psychique sera toujours redevable à ceux qui lui ont permis de se bâtir. Ainsi au deuil que tu crains se substituera la reconnaissance d'un héritage assumé, avec le bon et le moins bon. (Peut-être aussi que d'autres figures que les parents apparaîtront, avec ce qu'elles ont apporté en compensation). Bref : bonne continuation !
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Message par Diatribe Mar 9 Aoû 2016 - 17:12

Stauk a écrit:
(Oui toi qui me lis, et qui trouve que c'est n'importe quoi, j'admets que c'est pas joli joli, mais c'est de la psychologie : un art ancestral un peu naif, qui parfois fonctionne, et parfois fonctionne moins bien, et qui se justifie par : c'est l'intention qui compte Papi, d'ailleurs l'enfer est pavé de bonnes intentions, c'est dire si elles sont importantes ... car en enfer, là ou c'est pas pavé, difficile de circuler .. et je peux vous dire que la bas les conditions sont pas roses tous les jours, alors tout ce qu'on peut faire pour leur améliorer le quotidien est le bienvenu ! )

Personnellement, je ne trouve pas que ce que tu dis soit du n'importe quoi (bien que je crois très moyennement à la psychologie).

Stauk a écrit:
On pourrait donc poser la question : en quoi est ce que tu irais mieux ? comment tu es sûre que tu irais mieux ? etc.

Ou alors on peut supposer que tu as une angoisse, un stress, et que tu construis autour de celui ci une "explication" : c'est la faute de mon ami imaginaire, de son existence et de la pratique que j'en ai si je ressens cette angoisse, ce stress etc.

J'irais mieux sans cette honte plus (+) que la perte de cet ami, je suis d'accord sur ce point de confusion cause/conséquence.
Ce qui me gène avec lui, c'est qu'il m'empêche d'aller vers les autres et que mon environnement proche me fait déstabiliser. C'est l'objet de cette honte :
- J'ai eu beaucoup de remarques là-dessus, de pourquoi (je "trimballe" tout le temps mes photos)
- J'en ai marre de le camoufler à chaque fois que quelqu'un vient (mais sinon c'est un florilège de questions et des réflexions/regards de rejet, d'étrangeté)
- J'en ai marre de camoufler à mon AM (entendre Ami imaginaire, je préfère AM à AI ^^) que je fais certaines choses (que je ne veux pas lui montrer mais que dans ce rapport avec lui il est impossible de lui montrer, sinon sa raison d'être n'a pas lieu)
- J'aimerais qu'il ne gâche plus mes relations amoureuses par sa sur-présence (mon ex comprenait et le supportait sans broncher, mais nous savions très bien que mes comportements étaient influencés par sa présence, que je me comportais comme si nous étions trois au lieu de deux, et je savais très bien que ça le mettait mal-à-l'aise)...

C'est un envahissement de mon quotidien. Si j'étais seule et que je désirais rester seule, je m'en ficherais, ça m'irait parfaitement. Mais c'est un frein social. Pas que je désire tellement une vie sociale, mais faut bien entretenir un peu les relations, je gâche parfois des possibilités de rencontres à cause de ma focalisation sur lui.

Se focaliser sur lui est également une cause plus qu'une conséquence. Mais si je ne me focalisais pas sur lui, il n'aurait aucune raison d'exister (puisqu'il me sert à cela, avoir une disponibilité de 100% H24). C'est l'isolement qu'il me procure qui me blesse, je n'ai pas vraiment d'angoisse autour de lui (hormis celle qu'un invité le remarque, mais c'est assez rare puisque je n'invite quasiment personne).

De toute façon, il est le fruit d'un lourd paradoxe : j'ai besoin de lui pour palier à la solitude mais il m'isole encore plus (après, dire qu'il est "né" pour y palier est une question sans réponse).

Stauk a écrit:
Et puisque je postule ça, alors je fais le constat : l'attention qu'elle prête à cet ami imaginaire, le fait qu'elle fasse de ce comportement une gêne majeure de sa vie génère du stress, et du mal être. A défaut de pouvoir combattre la source secrète, je peux déjà agir sur la source affichée : le combat lui même (qui provoque frustration et crispation du corps) et le mal être (ici par exemple la honte qui est évidemment un autre mot pour parler d'une gêne intérieure ).

C'est ce que j'essaie de faire en en parlant ici. Peut-être pas stopper le combat directement, mais déjà, ne plus avoir honte en parlant de cela et l'accepter mieux. Cela dit, je suis d'accord sur le fait que de lutter contre ne soit pas forcément la bonne façon d'agir (même si je ne lutte pas vraiment, je procrastine sans arrêt ce passage à l'acte - et le reste d'ailleurs Razz ).
C'est en cherchant à "stopper" cet AM que je trouve peu à peu la source secrète à combattre, mais ne pas toujours être en position de "lutte" peut également être prolifique. Cela dit, je ne lutte pas vraiment, je ne ressens pas toujours le besoin de m'en débarrasser puisqu'il me fait du bien, mais je me dis parfois qu'il faut que j'arrête, que je sois raisonnable, que je n'ai pas totalement conscience dans les faits de l'isolement qu'il entretient.

Par contre, je n'ai pas compris en quoi consistait le détournement d'attention ici et ses conséquences attendues (?). Est-ce que cela a marché ?
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Message par Invité Mar 9 Aoû 2016 - 17:35

Hello,

En fait je ne vois pas trop le problème, j'imagine que cela ce passe comme les amis réels.

J'ai parfois eut un seul ami, avec qui je passais tout mon temps, qui occupait toutes mes pensées et a qui je partageais tout, et d'autres amis, avec qui je passais moins de temps, car cela "passait" moins bien.

Et puis parfois, je m'éloignais de cet ami, et un autre prenait cette importance que j'accordais à son prédécesseur.

Des fois, je n'avais pas d'ami "plus important" que les autres.

Aussi, peut être qu'en trouvant quelqu'un de réel, avec qui tu partageras autant que tu partages aujourd'hui avec ton ami imaginaire, et alors celui ci prendra moins d'importance.

Un peu comme ces amis réels que l'on ne voit plus, avec qui on a plus de contact, et avec qui pourtant, on a tant partagé.

Mon ami imaginaire est très présent, je n'en avais pas avant, j'avais un ami réel que je n'ai plus. 

Peu importe que les choses soient réel ou pas, à mon sens, il faut les appréhender de la même façon, et elles disparaîtrons de la même façon.

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Message par Diatribe Mar 9 Aoû 2016 - 18:11

Sunsimiao :

"Faire le deuil"... Je ne voyais pas trop comment l'expliquer au plus bref : ne plus avoir de séquelles ni d'espérance sur le manque affectif parental ?

Je crois que tu t'avances un peu trop en attribuant la création de mon AM au manque affectif de mes parents. C'est une hypothèse dont je ne suis même pas sûre (pas le souvenir) et j'ai d'autres hypothèses qui pourraient valider également cette création sans lien avec mes parents (la solitude, entre autre : aucun ami, le rejet des autres enfants et mon renfermement dans ma bulle). Cela reste de simples hypothèses, je n'ai pas tellement envie d'affirmer à la hâte.

Pour la représentation du père : Pourquoi serait-ce forcément le père qui serait le centre du manque affectif ? Dans ma famille, le père n'a jamais été une figure d'autorité ou autre, c'est ma mère qui détenait "tout pouvoir" à la maison (et qui était/est sous le besoin de tout contrôler, y compris nos vies, qui exigeait/exige à outrance), mon père est plutôt du genre "toutou" avec les femmes (et transparent dans tous les sens du terme à la maison, j'aurais pas eu de père c'aurait été pareil). C'est ma mère qui a toujours dominé la représentation d'un parent. Elle-même à ce propos m'a dit récemment que je n'ai pas de père. Ouais c'est bien, mais moi c'est d'elle que j'attendais quelque chose, lui je m'en fous. M'enfin maintenant je m'en fous de eux-deux - bien que je dois encore la "subir" (puisqu'ils sont divorcés depuis mes 12 ans).

D'ailleurs, mes soeurs ont vécu dans la même situation affective que moi et pourtant elles n'ont aucun manque, pas de problèmes, pas d'AM. Celle qui s'en sort le mieux à cependant plus reçu de ma mère que les autres. La chouchoute héhé ^^ A la limite, si l'AM est du à mes parents, c'est surtout d'elle qu'il provient...

Cela dit, mon AM n'est pas toujours une projection critique : je dirais même que dans 80% des cas, il est très sympathique. Parfois, il est à tendance "soumise", enfin disons, c'est moi qui lui "dit ce qu'il faut", qui lui "apprend", sans autorité non plus, juste en lui disant ce que je pense... Pour cela aussi, j'ai quelques hypothèse, quoi qu'en comparaison j'ai une relation amicale très banale avec lui. On se prend de haut tous les deux, on joue un peu au chat et à la souris, mais parfois c'est "très doux" et plein de "tendresse". Smile

Pour la faute d'orthographe : rien d'inconscient je pense, ça m'arrive fréquemment de buter sur des accords, je me demandais si on accordait avec représentation ou si paternel était invariable au nom devant lui, j'ai accordé, j'aurais pas du. D'ailleurs, là tu vois, je bute sur "du", j'arrive jamais à me foutre les accents dans le crâne, l'orthographe me demande beaucoup d'effort Mad

Je ne me trouve pas tellement lucide, d'ailleurs je ne comprends pas pourquoi mais on me le dit souvent. Bon, j'ai beaucoup réfléchis sur moi-même c'est clair, j'ai retourné les situations dans tous les sens (et j'avoue qu'en avoir autant parlé à mon AM était très utile pour cela). J'ai une multitude de pistes en tout genre dans la tête, qui se valent autant les unes que les autres et qui a mon avis sont dans leur globalité ce qui m'a mené à cela - si elles y ont avoir pour quelque chose. Par exemple, j'ai plutôt tendance à penser que c'est la profonde solitude dans ma vie (famille, amis, etc.) qui m'ont conduit à "me parler toute seule".

Mais encore une fois, c'est de la spéculation, car finalement, mes vrais galères ont commencées vers 7 ans, c'est surtout à cet instant que j'ai développé des relations "conflictuelles" avec mes parents d'ailleurs, donc après la création de cet AM. Puis, mes parents ne sont que la partie émergente de l'iceberg.

Sunsimiao a écrit:S'il est nécessaire parfois de réduire son emprise excessive, il est bon de prendre conscience qu'aimer cette chose projetée à l'extérieure de nous-même, c'est nous aimer nous, ce qui est loin d'être négatif ! Tant que nous restons libres d'être nous-mêmes, c'est-à-dire tant que nous pouvons avoir suffisamment de distance envers cette instance pour pouvoir enfreindre ces exigences, en général venue des parents, lorsqu'elles heurtent nos besoins fondamentaux, notre nature propre avec ses qualités (et défauts associés) spécifiques. Bref, il n'y a pas d'âge pour s'autonomiser vis-à-vis de notre éducation, des attentes et projections de nos parents.

Je suis tout à fait d'accord, et je n'ai jamais cédé d'ailleurs, heureusement. Au contraire, j'ai toujours fais ce qui ne fallait pas (je tends naturellement à cela, ce n'est pas volontaire, et aussi "maladif" - phobie sociale, etc.) aux regards des autres, que ce soit la famille ou n'importe qui. J'ai développé mon autonomie très jeune puisque j'ai été seule très tôt. Je n'irais jamais dans le sens inverse de ma volonté ou de ce qui me semble juste pour moi (j'ai essayé, comme beaucoup, de me "fondre dans la masse" pour être acceptée, j'ai vite laissé tomber). Les attentes et projections de mes parents je ne les comblerais jamais et j'avoue que j'en fais même une fierté (vu que leurs "attentes" sont pour moi (et d'autres) l'inverse du sensé et du "bien"). Mais bon, c'est valable pour d'autres gens que mes parents.

C'est sûr que cet AM est nous-mêmes. J'ai toujours eu parfaitement conscience qu'il était la projection que j'avais de moi-même, de chercher à me "justifier", à "m'aimer", à me "relativiser", etc. Ce n'est pas toujours négatif d'ailleurs, je dirais même que j'adore ça. Le seul soucis, c'est l'isolement qu'il me procure, je n'ai pas envie que cela dure éternellement, même si ça me fait du bien, j'ai conscience que c'est un bien illusoire. :/
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Message par Diatribe Mar 9 Aoû 2016 - 18:17

Revz a écrit:Hello,

En fait je ne vois pas trop le problème, j'imagine que cela ce passe comme les amis réels.

J'ai parfois eut un seul ami, avec qui je passais tout mon temps, qui occupait toutes mes pensées et a qui je partageais tout, et d'autres amis, avec qui je passais moins de temps, car cela "passait" moins bien.

Et puis parfois, je m'éloignais de cet ami, et un autre prenait cette importance que j'accordais à son prédécesseur.

Des fois, je n'avais pas d'ami "plus important" que les autres.

Aussi, peut être qu'en trouvant quelqu'un de réel, avec qui tu partageras autant que tu partages aujourd'hui avec ton ami imaginaire, et alors celui ci prendra moins d'importance.

Un peu comme ces amis réels que l'on ne voit plus, avec qui on a plus de contact, et avec qui pourtant, on a tant partagé.

Mon ami imaginaire est très présent, je n'en avais pas avant, j'avais un ami réel que je n'ai plus. 

Peu importe que les choses soient réel ou pas, à mon sens, il faut les appréhender de la même façon, et elles disparaîtrons de la même façon.

Carrément. C'est cela, un meilleur ami comme les autres, sauf qu'il est imaginaire.

C'est l'une des raisons pour lesquelles je ne m'en détache pas non plus : je ne trouve pas d'ami, de personne avec qui je partagerais une relation similaire. C'est sûr que ça comblerait sa disparition !
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Message par Sun Simiao Mar 9 Aoû 2016 - 21:31

Le père, c'est une représentation de la figure paternelle. Elle est transmise par la mère autant que par le père (c'est heureux, avec les familles monoparentales !). En gros c'est ce qui permet l'autonomisation vis-à-vis de la mère, qui peut facilement être psychiquement envahissante, la découverte du monde. Le côté loi, l'ordre, mais aussi l'aide, la protection, l'écoute, tout ce qui peut nous rassurer dans l'exploration du monde.
C'est pourquoi un père insuffisamment présent peut parfaitement justifier que tu te soit créé cette figure paternelle idéalisée et projetée.
Il n'est que partiellement vrai que cet ami imaginaire est toi, il est au moins autant la réalisation d'un désir, une compensation. C'est en ce sens que ton expression de "faire le deuil" était très pertinente.

Ce qui est étonnant, mais courant chez les personnes intelligentes ou brillantes, c'est ta grande lucidité sur ce que tu vis, son expression claire et déliée, alliée à l'impossibilité provisoire (sans doute?) d'en comprendre, admettre, intégrer consciemment les raisons et le sens profond.
Tu préfères te détourner de celui-ci en évoquant la surface des choses... alors que tu en livres des clefs claires et énormes ailleurs !

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Message par Diatribe Mer 10 Aoû 2016 - 9:36

Je ne suis pas d'accord, m'enfin la cause n'a pas d'importance, on ne saura jamais, ce qui importe c'est le présent Smile
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Message par Invité Mer 10 Aoû 2016 - 9:54

Diatribe a écrit: ce qui importe c'est le présent Smile

Sans aucun doute! Very Happy

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Message par Stauk Mer 10 Aoû 2016 - 11:11

Y a des jours, ou celui que j'aurais envie de laisser attaché à un arbre sur l'autoroute, ce n'est pas l'ami imaginaire, c'est l'autre.

Moi

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Bon débarras moi, tu m'enverras des cartes postales.
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Message par Invité Mer 10 Aoû 2016 - 11:28

Lool

C est clair que des fois j'ai envie d'attacher quelqu un, mais pas pour m'en debarrasser, bien au contraire Laughing

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Message par Sun Simiao Mer 10 Aoû 2016 - 11:28

Oui, ce qui importe c'est le présent, mais si tu veux réellement te débarrasser de cet ami imaginaire, alors il va falloir que tu remontes à sa véritable raison d'être.
M'est avis que, vu que tu peux à la fois donner clairement une explication très convaincante, et à la fois refuser de l'envisager franchement et même d'admettre ce que tu dis, finalement, sans un psy ça va pas être de la tarte, parce que -je n'ai jamais vu un cas d'école pareil !- c'est le phénomène de résistance qui est à l'oeuvre -ne serait-ce que dans ta façon de parler d'une foule de détails pour éviter le sujet central du pourquoi du comment. Un psy dispose lui de l'outil (le transfert) qui te permettrait d'aller chercher au fond de toi les souvenirs et les raisons inconscientes qui t'ont fait créer cet ami imaginaire, pour pouvoir t'en défaire.

Y aurait-il un autre moyen ? Bonne question.
Le fait est que tu sembles avoir très peu de souvenirs de ton enfance entre 3 et 7 ans, c'est assez symptomatique. On peut souvent libérer la mémoire par un travail corporel et énergétique : j'aime beaucoup la Méthode Camilli, certains mouvements de Méthode Feldenkrais sont puissants à ce niveau ; sinon ce que je pratique, l'Ondobiologie, est très efficace aussi, de même que l'acupuncture (par un vrai acupuncteur !).

  Voilà, je pense t'avoir donné tout ce que je pouvais pour répondre à ta question initiale.
Bonne chance, bon courage !
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Message par Invité Mer 10 Aoû 2016 - 11:37

Belena a écrit:
Moi, j'invente des histoires, je vois des personnages, des scénarios… j'écris des romans, de fois je m'inspire de ma vie, mais pas toujours, je vois carrement mes personnages parler entre eux, se promener…
Une fois j'avais écrit un récit et je  pensais qu'il était terminé, mais dans le bus, le personnage principal s'est manifesté dans ma tête,et là  je savais que je devais continuer à parler de lui, j'ai écrit 50 pages de plus…
Je ne suis pas connue, j'écris depuis mes 11 ans pour me déconnecter un peu du monde, pour rêver, je ne sais rien…  
mais ça ressemble aussi à la folie… non?  

Moi aussi, et je ne m'inspire jamais de ma vie. Ou alors inconsciemment.
J'ai des films dans ma tête et aucun mal à écrire des dialogues. Je vois mes personnages, je les entends. Enfin, pas tous. Mais quand je m'attache vraiment à l'un d'eux, je passe au discours indirect libre et suis le fil de ses pensées. J'ai tantôt un regard extérieur, tantôt intérieur.

Est-ce que ça ressemble à la folie ? Virginia Woolf, qui utilisait beaucoup le monologue intérieur, était folle et Flaubert, qui a inventé le discours indirect libre, disait "Madame Bovary, c'est moi !"
Pour être artiste ou écrivain, il faut être possédé. Bien sûr, ça va à l'encontre de ce qu'on nous enseigne, sur l'auto-fiction, blablabla, et cette "littérature" plate qui creuse le thème du nombril jusqu'à la lie.
Mais... Rolling Eyes Il suffit de lire Stephen King ou Philip K. Dick pour voir qu'ils ont tout un univers, toute une galerie de personnages, de thèmes obsédants. Lovecraft aussi, évidemment. Nerval ou Maupassant sont morts fous.
Donc oui, ça ressemble à la folie. Mais en même temps...comme le disait le chat du Cheshire, ne sommes-nous pas tous fous ? Est-ce que chasser sa folie pour rentrer dans les rangs a un quelconque intérêt ou pas ? C'est plus reposant ?...

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Message par Stauk Mer 10 Aoû 2016 - 11:45

Il était écrivain Lovercraft ? O_o ?
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Message par Diatribe Mer 10 Aoû 2016 - 12:05

J'ai peu de souvenirs précis de cette période car elle remonte, mais il m'en reste pas mal quand même ! Je me rappelle de pleins de choses mais elles s'entremêlent au fil du temps. Lorsque je regarde les cassettes de mon enfance, je me dis que ça allait plutôt très bien comparé à ce qui s'est passé par la suite.

Je crois que la piste la plus probable est la solitude, car c'est le sentiment le plus lointain et le plus fort que j'ai ressentis, d'être déjà toute seule dès la maternelle. En tout cas, c'est celui qui m'a causé le plus de tort et de souffrance, qui est un peu la source de mes difficultés au quotidien (et qui a fait que ma famille s'est "liguée" par la suite contre moi). Je travaille pas mal sur mes angoisses sociales, ça avance doucement mais surement Smile

Personnellement, je me "guéris" de mes problèmes seule parce que, et ce n'est une opinion, je ne crois pas vraiment à la psychologie, et d'expérience la vingtaine de psys (-chologues, -chiatres, -chothérapeutes, etc.) que j'ai rencontré, ainsi que la foultitude de médocs et techniques à part que j'ai testé ne m'ont servi à rien. Je vais mieux depuis que j'ai arrêté de les voir/prendre justement, et les choses bougent vraiment !
A chaque fois je décelais de l'illogisme dans leur méthode et ils étaient incapables de se remettre en question. J'avais l'impression (et c'était le cas) de perdre mon temps. Je me suis bougée en faisant et pensant ce qui me semblait juste pour moi, et c'est comme ça que je reprends de la confiance en moi, que je me libère progressivement de ma phobie sociale, etc. Smile

Sans vouloir rentrer dans le débat, j'ai souvent l'impression que la psychologie, les méthodes "chamans" (comme je les appelle Razz) etc. sont mis sur un piédestal comme seuls possibilités de s'en sortir, avec l'aide d'un "conducteur", alors qu'il est tout à fait possible de le faire entièrement par soi-même : suffit d'avoir la volonté, et pour cela il n'y a pas forcément besoin de quelqu'un (attention, je fais la distinction entre "volonté" et "envie", qui pour moi change beaucoup de choses ; on peut avoir "envie" de s'en sortir mais ne pas avoir -encore- la "volonté").

Ca me fait sourire que tu parles d'inconscient (pas par moquerie hein), ça me fait penser à l'époque où je faisais de l'hypnose (pour que ma mère arrête de me dire que je n'ai pas tout essayé). L'hypnotiseur "parlait à mon subconscient", comme il prétendait le faire. Je n'étais pas du tout convaincu par l'idée de dialogue avec le subconscient, et d'ailleurs ça n'a rien donné (à part que je m'ennuyais pendant une heure Razz ). En faite, j'ai tendance à me méfier des questions autour du "subconscient", "aura", "âme", "énergie", "méditation", enfin les pratiques "alternatives", mais encore une fois ce n'est qu'une opinion personnelle qui n'engage que moi !

Merci en tout cas de ton aide Smile
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Message par Diatribe Mer 10 Aoû 2016 - 12:12

Marion79 a écrit:Moi aussi, et je ne m'inspire jamais de ma vie. Ou alors inconsciemment.
J'ai des films dans ma tête et aucun mal à écrire des dialogues. Je vois mes personnages, je les entends. Enfin, pas tous. Mais quand je m'attache vraiment à l'un d'eux, je passe au discours indirect libre et suis le fil de ses pensées. J'ai tantôt un regard extérieur, tantôt intérieur.

Est-ce que ça ressemble à la folie ? Virginia Woolf, qui utilisait beaucoup le monologue intérieur, était folle et Flaubert, qui a inventé le discours indirect libre, disait "Madame Bovary, c'est moi !"
Pour être artiste ou écrivain, il faut être possédé. Bien sûr, ça va à l'encontre de ce qu'on nous enseigne, sur l'auto-fiction, blablabla, et cette "littérature" plate qui creuse le thème du nombril jusqu'à la lie.
Mais... Rolling Eyes Il suffit de lire Stephen King ou Philip K. Dick pour voir qu'ils ont tout un univers, toute une galerie de personnages, de thèmes obsédants. Lovecraft aussi, évidemment. Nerval ou Maupassant sont morts fous.
Donc oui, ça ressemble à la folie. Mais en même temps...comme le disait le chat du Cheshire, ne sommes-nous pas tous fous ? Est-ce que chasser sa folie pour rentrer dans les rangs a un quelconque intérêt ou pas ? C'est plus reposant ?...

Je suis carrément d'accord. De toute façon, faut être possédé pour écrire et lire du Stephen King ! Very Happy

La folie surviendrait quand on cherche à explorer un peu trop loin les limites de l'esprit ?

Comme disait Gainsbourg... :

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Message par Invité Mer 10 Aoû 2016 - 12:14

Stauk a écrit:Il était écrivain Lovecraft ? O_o ?

What else ?

Son ami imaginaire s'appelait Cthulhu. Leur relation était assez compliquée mais avec beaucoup d'amour et de patience, ils réussirent à surmonter leurs différences. I love you
Leur principal souci était que Lovecraft était allergique aux tentacules ; c'est bien connu.
Et puis Cthulhu avait la regrettable manie de l'appeler n'importe quand.
— Eh Lovecraft, mon chéri, le téléphone vient de sonner. Tu n'as pas entendu l'appel de Cthulhu ? lui disait sa maman.

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Message par Invité Mer 10 Aoû 2016 - 12:23

Bah...la grosse différence, c'est que mes compagnons imaginaires, dans ma tête, se parlent entre eux mais ne me parlent pas. Je suis tout ça comme un film. Eux ne me connaissent pas et n'ont donc aucun avis sur ma vie ou sur qui je suis. Ils n'ont même pas conscience que je suis finalement le dieu de leur univers. Rolling Eyes (Les pauvres...)

En revanche, il y en a que j'aime bien, d'autres moins, et je suis très partagée sur le cas de Suzie.


Dernière édition par Marion79 le Mer 10 Aoû 2016 - 12:23, édité 1 fois

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Message par Stauk Mer 10 Aoû 2016 - 12:23

Marion79 a écrit:
Stauk a écrit:Il était écrivain Lovecraft ? O_o ?

What else ?

Son ami imaginaire s'appelait Cthulhu. Leur relation était assez compliquée mais avec beaucoup d'amour et de patience, ils réussirent à surmonter leurs différences. I love you
Leur principal souci était que Lovecraft était allergique aux tentacules ; c'est bien connu.
Et puis Cthulhu avait la regrettable manie de l'appeler n'importe quand.
— Eh Lovecraft, mon chéri, le téléphone vient de sonner. Tu n'as pas entendu l'appel de Cthulhu ? lui disait sa maman.

Qu'il ait raconté des histoires, je veux bien l'entendre ... mais .. c'est quand même un style un peu ... heu .. lourd. Non ? Ca se vendra jamais. Indiciblement lourd le style.
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Message par Invité Mer 10 Aoû 2016 - 12:26

Stauk a écrit:
Marion79 a écrit:
Stauk a écrit:Il était écrivain Lovecraft ? O_o ?

What else ?

Son ami imaginaire s'appelait Cthulhu. Leur relation était assez compliquée mais avec beaucoup d'amour et de patience, ils réussirent à surmonter leurs différences. I love you
Leur principal souci était que Lovecraft était allergique aux tentacules ; c'est bien connu.
Et puis Cthulhu avait la regrettable manie de l'appeler n'importe quand.
— Eh Lovecraft, mon chéri, le téléphone vient de sonner. Tu n'as pas entendu l'appel de Cthulhu ? lui disait sa maman.

Qu'il ait raconté des histoires, je veux bien l'entendre ... mais .. c'est quand même un style un peu ... heu .. lourd. Non ? Ca se vendra jamais. Indiciblement lourd le style.

J'ai du mal à le lire aussi. Mais j'ai vu deux téléfilms espagnols adaptés de son oeuvre récemment et ça m'a donné envie de m'y remettre.
Bon, et puis Beigbeder se vend. drunken Robbe-Grillet s'est vendu. Sleep (encore qu'avec les Gommes, ça commençait bien...mais alors la Jalousie...)

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Message par Sun Simiao Mer 10 Aoû 2016 - 13:20

Quand un écrivain invente des personnages qui deviennent autonomes, c'est très bon signe ! C'est juste le talent, ou plutôt le génie (au sens ancien, celui qui s'empare de l'être humain) Twisted Evil
Tu es simplement une vraie créative Marion !
(Composer une bonne musique, ou plutôt une "vraie" musique, pour moi c'est arriver au moment où je sens que ce que j'ai écrit "fonctionne tout seul", comme un être autonome. D'ailleurs les musiciens qui la jouent sentent les passages particulièrement réussis.)

Diatribe, j'ai pu constater qu'il y a hélas plus de psy-trucs inutiles (ou peu utiles) que de compétents. De toute façon un psychologue n'est pas un psychanalyste, et il y a pas mal de tarés parmi les psychanalystes. Par contre, un qui maîtrise son art, c'est précieux. Et celui-ci, même s'il est en plus psychiatre, ne prescrira qu'en dernier recours un produit pharmaceutique : pour éviter un délire et l'hospitalisation, ou permettre de dormir en cas de trop grande fatigue par exemple. Tes réactions ont probablement été justifiées et saines. On peut juste se demander si parfois, tu n'as pas quitté un(e) psy qui faisait ce qu'il faut par peur, résistance : aller au fond des choses peut mettre temporairement dans un été difficile -mais c'est pour aller mieux ensuite. Evidemment, il faut une grande confiance dans le psy qui t'amène là.
Les énergies sont puissantes dans le psycho-corporel, mais ne remplace pas un psy : on ne sait pas accompagner quelqu'un en phase de régression par exemple, gérer un transfert... Simplement, ça peut accélérer le processus, donner des clefs.
Tu mélanges tout dans ton commentaire. L'hypnose, c'est une tentative d'agir sur l'inconscient, mais qui s'est avérée limitée, et certaines personnes refusent tout simplement cette approche (personnellement, je suis comme toit, c'est niet).
L'âme a plusieurs sens. Freud l'employait pour ce qu'on appelle maintenant la psyché, et on a conservé pour âme un sens un peu métaphysique, bien qu'il y ait aussi des représentations de l'âme comme quelque chose de matériel (ou énergétique, c'est pareil, E=MC2) mais de nature plus subtile que ce que l'on peut voir et étudier (pour l'instant -d'ailleurs il paraît qu'on a pu filmer une énergie rougeâtre -dans les infra-rouges donc- sortir du corps d'une personne mourante). Quoi qu'il en soit, les études médicales et les enquêtes scientifiques sur les NDE (en français EMI) ne laissent guère de doute sur le fait que la conscience n'est pas logée dans le cerveau, peut sortir du corps et fonctionne très bien avec un électro-encéphalogramme plat.
Les énergies que les taoïstes en particulier -mais aussi les Indiens via le yoga et le tantra- utilisaient dans leurs exercices et dans leur médecine sont maintenant scientifiquement étudiées. Les cartes des méridiens sont confirmées par des analyses des courants électro-magnétiques dans le corps, les points d'acupuncture présentent bien des singularité locales. Tout cela devient "scientifiquement prouvé". Mais l'expérience était déjà une preuve expérimentale...
Pour l'aura, je ne sais pas où en sont les tentatives d'objectivation scientifique. Faudrait que je me renseigne. Les choses avancent vite dans ces domaines -sauf en France qui est le pays occidental peut-être le plus à la traîne dans la reconnaissance officielle, la recherche, comme dans la diffusion des connaissances.
Le chamanisme c'est encore autre chose, ça peut être n'importe quoi (surtout dans nos contrées où la tradition s'est à peine maintenue) comme étonnamment efficace : mais il faut accepter de jouer le jeu. C'est vrai pour toutes les thérapies ! (Mais je ne dis pas qu'il est mal de rester prudent, ou de se barrer quand on n'y trouve pas son compte. L'idéal est quand même d'avoir toute confiance dans un thérapeute, donc qu'il vous soit recommandé par quelqu'un en qui l'on a confiance.)
La méditation est un ensemble de techniques orientales orientées vers un but, qui a été dévoyé dans le consumérisme occidentale au rayon bien-être -et spiritualité, tout de même, mais en mode fake ou ultra-light. En aucun cas, ce n'est une thérapie.

La solitude... beaucoup connaissent ici ! Toutes mes (nombreuses) peluches avaient une âme. Ca me rappelle le jour où j'ai fait une grande réunion de toutes mes peluches, je les ai toutes réunies. Et puis, petit à petit je m'en suis débarrassé. Je suis bizarrement ému et triste en repensant à cette "réunion extraordinaire". J'étais assez seul, aussi.
D'après ce que tu racontes, il me semble plausible que tu aies inventé cet ami imaginaire pour combler l'absence, l'effacement de ton père face à une mère psychiquement envahissante. Il t'a peut-être évité la folie ! Aussi, tu aurais fait preuve à la fois de lucidité et de créativité, d'une remarquable envie de vivre, de trouver des solutions. Mais le provisoire se serait installé en permanent. Et la béquille devient encombrante.
Si tu sembles ne pas pouvoir faire confiance à quelqu'un pour t'aider à avancer, c'est sans doute parce que tu as tôt eu le sentiment que tu ne pouvais pas compter sur tes parents -voire que c'était dangereux.
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Message par Invité Mer 10 Aoû 2016 - 13:31

La confiance, la capacité a avoir confiance est effectivement un aquis, ce n est pas inné.
Essentiellement apporte par la famille.
Les abus de confiance, dans les familles, sont pire que des trahisons et le traumatisme qui peu s en suivre, c'est surtout que ca nuit profondement pour l'apprentissage de cet aquis.

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Message par Invité Mer 10 Aoû 2016 - 13:36

Tout a fait d'accord sur le risque de folie reel associé aux relations imaginaires.
J'ai moi meme senti plusieurs fois que j aurais pu basculer.
L apaisement que je ressent a l autonomie de mon personnage imaginaire est extreme, aussi, je plussois completement ce propos.
Je sais aujourd hui que je maitrise complement mon psyche, et qu il n est plus instable. Une paix importante, une richesse incroyable.
Un reel et un irreel meles et stabilises, je n ai plus peur de sombrer une folie qui serait reelle.
Ouf ouf ouf. Very Happy

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Message par Diatribe Mer 10 Aoû 2016 - 14:24

Sunsimiao a écrit:
Si tu sembles ne pas pouvoir faire confiance à quelqu'un pour t'aider à avancer, c'est sans doute parce que tu as tôt eu le sentiment que tu ne pouvais pas compter sur tes parents -voire que c'était dangereux.

Attention avec les diagnostiques psychologiques sur internet, on ne sait pas qui est la personne en face Wink

Ce n'est pas une question de confiance, mes meilleurs amis sont d'un grand soutien et m'aident à avancer Smile. Ce sont les expériences que j'ai eu avec des psys ou autres qui n'ont simplement pas été prolifiques (pour un tas de raisons). Je connais bien le milieu, libéral ou non, hôpital ou centres d'accueil, j'ai longtemps été dans une optique d'ouverture envers les psy. Je ne m'acharnerais pas avec une méthode qui ne m'est pas efficace.

Selon moi, tout le monde n'est peut-être simplement pas adapté à suivre une thérapie psy Smile


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Message par Invité Mer 10 Aoû 2016 - 14:26

Diatribe a écrit:

Selon moi, tout le monde n'est peut-être simplement pas adapté à suivre une thérapie psy Wink

+ 1 Wink

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Message par Sun Simiao Mer 10 Aoû 2016 - 17:33

Oui, tu as raison, j'ai avancé une hypothèse peu étayée silent
Je peux tout à fait comprendre aussi que tu n'aies pas trouvé ton compte dans le milieu psy.
Cependant, concernant la confiance et le travail psychanalytique, mon intuition se basait sur deux éléments.

Le premier est que la confiance que l'on doit accorder à un thérapeute pour aller explorer la face cachée de notre psyché est d'un autre ordre que celle que l'on accorde à un ami. Ce qui est en jeu est essentiel, la peur, l'angoisse peuvent être très grandes, et contrairement à un ami qui nous conforte dans ce que l'on est, le thérapeute peut et doit nous déstabiliser afin de mobiliser ce qui stagne en nous et provoque des blocages ; et l'on s'engage à accepter provisoirement une sorte de dépendance, on se confie, on s'en remet à l'autre -et il n'est pas imaginaire... Bien sûr, tout cela pour qu'on fasse nous-même le travail qui nous libérera.
Peux-tu te passer de cette médiation ? Puisque tu la refuses, c'est tout ce que je te souhaite ! Je n'ai pas d'avis général ou particulier sur la question. Pour un de mes amis, une psychothérapie a été tout simplement formidable. Pour d'autres, décevants.

Le second élément est que tu sembles freiner des quatre fers à l'idée de trouver de l'aide extérieure. En plus tu sembles avoir interrompu plusieurs thérapies à leur début pour des motifs flous. Deux hypothèses : soit tu n'est tombée que sur de mauvais psys, ce que je n'exclue pas ; soit tu es trop angoissées par le travail psychanalytique (le transfert ?), ce qui est plus plausible et tu interromps la cure au moment où tu commences à te sentir en danger. (Ayant vécu la deuxième hypothèse, je ne peux d'ailleurs que te conseiller une approche corporelle -les deux que je t'ai mentionnées).
En effet, ce n'est pas la solitude qui explique ton ami imaginaire -sinon il aurait disparu. Vu l'âge auquel il est apparu et ses caractéristiques, il était sans aucun doute indispensable à ton équilibre psychique. Qu'en est-il aujourd'hui ? Là, je ne me risquerais pas à émettre une hypothèse !




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Message par Stauk Mer 10 Aoû 2016 - 17:47

Sunsimiao a écrit:
Le second élément est  que tu sembles freiner des quatre fers à l'idée de trouver de l'aide extérieure. En plus tu sembles avoir interrompu plusieurs thérapies à leur début pour des motifs flous. Deux hypothèses : soit tu n'est tombée que sur de mauvais psys, ce que je n'exclue pas ; soit tu es trop angoissées par le travail psychanalytique (le transfert ?), ce qui est plus plausible et tu interromps la cure au moment où tu commences à te sentir en danger. (Ayant vécu la deuxième hypothèse, je ne peux d'ailleurs que te conseiller une approche corporelle -les deux que je t'ai mentionnées).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Projection_(psychanalyse) a écrit:
Il désigne l'opération mentale (généralement inconsciente) par laquelle une personne attribue à quelqu'un d'autre ses propres sentiments, dans le but de se sortir d'une situation émotionnelle vécue comme intolérable par elle. La personne n'a généralement pas conscience d'appliquer ce mécanisme, justement car elle n'accepte pas les sentiments, ou sensations, qu'elle « projette » sur l'autre


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Message par Diatribe Mer 10 Aoû 2016 - 17:56

Sunsimiao a écrit:En plus tu sembles avoir interrompu plusieurs thérapies à leur début pour des motifs flous.

Je n'ai pas interrompu plusieurs thérapies à leur début, certaines ont duré quelques années, en plus des hospitalisations de plusieurs mois. Pour les motifs, c'est surtout que ce serait long à développer vu que j'en ai eu beaucoup et que ce n'est pas le sujet ^^
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Message par Invité Mer 10 Aoû 2016 - 18:05

@diatribe : je ne suis plus... la, l'idee de ton topic, c'est bien de trouver des idees pour etre apaisée vis a vis de ton amis imaginaire ?

J'ai l'impresssion qu'on s'oriente vers un truc du genre : si t'es trop originale, c'est que tu devrais te faire soigner pour tendre vers la norme-alité?

Perso, c'est quand j'ai accepté de quitter la dite normalité que je me suis mis a etre heureux Razz

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