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Bonjour !

J'ai le sentiment à vous lire que, comme tous les parents, vous vous faites du souci pour vos enfants, mais en l'occurrence sans doute trop pour votre fille, ce qui doit en partie expliquer son comportement envers vous.
Il me semble normal que les enfants s'adaptent à leurs parents, c'est le processus même de l'éducation qui fait que les enfants ont à s'adapter aux exigences, aux attentes des adultes. De nos jours, on valorise peut-être trop le "naturel" : on souhaite mieux éduquer les enfants en ne leur donnant plus de contraintes jugées inutiles, dépassées, nocives : et c'est souvent une heureuse évolution. Mais dans le même temps, il me semble qu'on oublie parfois le rôle de parents et d'éducateur : l'enfant n'a pas à être, par nature, et quelle que soit son intelligence et sa précocité, un égal des parents : il a besoin de leurs cadres, de leurs repères, aussi discutables soient-ils. Il est angoissant pour un enfant que cette structure ne soit pas claire et ferme, qu'il sente qu'il puisse la discuter et la remettre en cause.
Aussi un enfant qui "s' adapte" à ses parents ne me paraît pas un problème en lui-même. Ce qui vous inquiète logiquement, serait l'excès de cette adaptation face à vous. Quelle en peuvent être les causes ?
Cela peut être dû à bien des choses : par exemple, votre fille se sent coupable d'enfreindre des règles en cachette, bref veut cacher des choses réelles ou mêmes purement psychologiques : ses pensées, ses envies : elle est en train d'intégrer les règles morales, de forger son "sur-moi". Cette phase d'excès pourrait donc très bien ne durer qu'un moment.
Pour un enfant sortant de l'ordinaire qui doit aussi composer avec ses camarades, c'est un peu difficile de ne pas pouvoir être souvent "tel quel". Votre fille a tout de même la chance d'avoir son frère ! Il est donc normal qu'elle "se lâche" avec lui, peut-être plus qu'elle ne le ferait si elle pouvait le faire plus souvent, accentuant ainsi le contraste avec ses rapports avec vous.

Ce qui peut sans doute renforcer son comportement adaptatif avec vous est votre propre inquiétude : étant certainement très sensitive et réactive, elle répond probablement à votre angoisse en s'adaptant encore plus ! Voyez le cercle vicieux...
Il est impossible pour un parent de demander à son enfant d'être "naturel" avec lui : une telle attente d'un parent est en soit une double-contrainte ! L'enfant n'est "naturel" qu'avec ses camarades de jeu... Et encore y apprend-il à composer avec les autres.
Vous estimez par ailleurs que votre fille s'adapte trop en dehors de ses relations familiales : sans aucun doute, elle a besoin d'affection, de reconnaissance, et utilise son intelligence pour satisfaire ses besoins. Si vous estimez, ce qui est tout à fait possible, que cela est excessif, malheureusement la seule chose que vous puissiez faire serait de changer son cadre de vie (école...) pour que celui-ci soit plus adaptée à elle. Mais il se peut là-aussi qu'elle ne fasse que traverser une phase de son évolution, l'expérience de l'adaptation extrême. Elle a la chance d'avoir une excellente psy : tout devrait bien se passer, et celle-ci saura répondre à vos questions bien mieux que moi  

Bonjour et merci de votre réponse sunsimiao.

Bonjour danslesétoiles,
Peux-tu nous dire un exemple de sur-adaptation qui vous gêne particulièrement son père et toi ? Comment cela s'exprime-t-il pour ta fille ?
Cordialement

Merci ventdouest.

Merci pour ces précisions danslesetoiles

danslesétoiles a écrit:
Nous parents sommes donc soit dans la restriction, le reproche, soit dans le sentiment de rejet d'une enfant totalement envahissante.

Ce que tu dis m'évoques ce bouquin très sympa qui aide à comprendre qu'on peut donner de l'amour de plusieurs façons différentes, et que certaines sont plus importantes que d'autres, suivant les personnalités. Il s'agit de "Les 5 Langages De L'amour" de Gary Chapman. Le connais-tu ?
En voici un résumé illustré : http://www.kaizen-magazine.com/5-langages-de-lamour/

Bon courage à tous pour la rentrée

merci ventdouest

En général, chacun s'exprime avec le langage d'amour qui lui convient à lui, et non avec celui qui convient à l'autre.

En observant donc le comportement de ta fille, tu pourras sans doute remarquer, parmi les 5 langages identifiés dans le livre, celui qu'elle utilise pour dire "je t'aime" et donc celui avec lequel elle pourra entendre un "je t'aime". Sauf si elle suradapte à ce moment-là....
Mais alors, rien de mieux que d'expérimenter les 5 langages, et voir celui qui la fait vraiment réagir au fond d'elle même

Je te souhaite une bonne lecture et beaucoup d'amour partagé en famille

yapluka !

merci ventdouest

merci de vos conseils.

Ta fille est elle souvent en prise avec un emotionnel puissant? Est ce qu'elle parlerait fort pour couvrir ses émotions par exemple ?

Cours de chant. Chorale. Théâtre.

Merci de votre aide sunsimiao et ventdouest.

Mon fils, 7 ans, zèbre, parle fort lui aussi. On lui demande souvent de baisser un peu la voix (d'autant que ça l'empêche d'entendre ce que les autres disent).
Nous avons mis ça sur un besoin d'expression plus fort que sa soeur jumelle. C'est possible, mais, à bien s'observer, on s'est demandé si ce n'était pas aussi parce que, étant plus sensible que les autres, il éprouvait le besoin de "parler sur" (plus fort que) ses émotions, de couvrir leur impact intérieur.

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danslesétoiles a écrit:le truc c'est que c'est vraiment fatigant. et de plus gênant pour autrui (nos voisins pour ne citer qu'eux)
tant qu'elle était petite, les gens étaient compréhensifs mais elle aura bientôt 9 ans, forcément ça passe moins.
as-tu trouvé une solution pour ton fils ?

Vivre en pavillon situé au milieu de la forêt .

danslesétoiles a écrit: là la mienne joue à la tablette avec son frère, elle parle normalement, doucement.

Cela ne me surprend pas. Lorsque ce flux émotionnel se trouve mobilisé par un média qui réclame toute son attention, alors ça descend le volume.
Ca doit être vérifiable (ou pas donc) en proposant des activités faisant baisser le niveau moyen (constant) d'intensité émotionnelle.
Connais-tu "calme et attentif comme une grenouille" de Eline Snel ? Les exercices du CD posent bien mon fiston (la "Brain Gym" aussi); ensuite, il est beaucoup plus calme et s'exprime normalement. A suivre.

oui j'avais essayé sur youtube mais elle n'adhère pas du tout : le côté distancié/inhumain du truc j'ai l'impression.

après c'est bien de chercher pleins de solution et d'activités, mais du côté des parents (vous deux) pensez-vous à modifier un peu vos attentes/sollicitations pour bouger quelque chose.

les choses se passe aussi beaucoup dans la relation aux parents.

Le théâtre et le chant sont des activités agréables, sociales, normales, pas des thérapies, et pourtant elles devraient travailler le problème en profondeur... La voix est un outil pour canaliser des intentions, des émotions, le jeu est le moyen le plus naturel pour gagner en contrôle de soi, apprendre à capter l'attention de différentes manière : même en baissant la voix, par le geste, l'attitude.
Et ça peut lui plaire ! Jouer une pièce, être au centre de l'attention... et en même temps parmi d'autres.

magnétoiles a écrit:
Elle arrive à s'adapter à ses pairs tant que l'enseignant(e) la laisse "vivre". Si ce dernier est rigide, lui impose un cadre trop scolaire, alors elle cherche comment se comporter toute l'année et perd pied.

Je ne comprends pas pourquoi tu parles de sur-adaptation du coup.
Si on la laisse vivre, elle n'a donc pas besoin de s'adapter.
Et si elle perd pied, c'est qu'elle n'arrive pas à s'adapter.

De même, si elle boude/pleure/fais la gueule très souvent, c'est qu'elle n'est pas suradaptée (quel parent laisserait à entendre à ses enfants que c'est ce qu'il attend ? )

Bon, je n'ai peut-être pas compris la notion de sur-adaptation, c'est possible.
Peut-être as-tu des exemples (plus) parlants de sa sur-adaptation en famille ?

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Disons que 9 ans c'est un peu jeune pour l'autonomie totale.
Elle d'énormes facilités dis-tu. Mais bloque devant l'effort. Ce qui est un peu contradictoire si on regarde de près...

Si il y a effort, c'est que la facilité à ce niveau là n'est pas présente, ou pas encore. Ou qu'elle a besoin de temps, un peu de vide pour imaginer ce qu'il y a comprendre. Cela n'est pas apparent dans la seconde pour tous.

Je lisais un livre sur Perelman ce week end, surdoué plutôt à tendance autistique. Il a eu des prix de mathématiques et une médaille importante (mondiale) Je ne sais plus le nom. C'est celui qui a refusé la récompense.

Et bien il ne faisait rien devant sa feuille, pendant un long moment, puis il frottait sa main sur son pantalon, de plus en plus, et d'un coup il posait la solution (brève) sur sa feuille. Il ne sait jamais trompé, jamais fait une erreur d'étourderie ou de raisonnement.

Mais au début il ne dis rien, ne griffonne rien.

Je n'ai rien à voir avec ce Perelman, mais j'ai fait cela en révisant les maths de collège pour mon propre compte il y a quelques semaines. J'étais nulle en maths, mais là en révisant je trouve tout simple. L'explication est donnée, il n'y a rien à comprendre, juste à se représenter ce qui se dit. J'avais un vide, encore une fois face à ma nullité mathématique, vide, vide vide et d'un coup c'était évident et simple.

C'est vrai que la surdouance c'est la rapidité, mais il faut qu'elle passe par son propre chemin.

En tout cas elle avance super bien selon ce que tu dis. C'est génial déjà.

merci de ton retour.

Disons qu'il y a différentes manières d'apprendre.
C'est pas aisé d'inventer une manière d'apprendre à chaque fois, je veux dire  pour chaque poésie ou exercice.

Si c'était pas ma fille, que j'étais mandaté pour parler de cela, je déplacerai le problème (en dehors d'elle).
Je lui demanderais ce que veux le maître ou la maîtresse. "Que veut-il, que vous sachiez par cœur, que vous appreniez une strophe, comment font les autres enfants, ont-ils des difficultés (il y en a qui en ont) ?".

Cela parle de ce qu'il y a autour, cela crée une histoire. L'idée n'est pas qu'elle développe et raconte tout, mais cela donne un objectif, qui est en dehors de ses parents aussi.
Ca lui fait prendre du recul sur ce poème et si ce sont des maths, il faut qu'elle trouve sa propre techniques de mémorisation et de travail.

C'est juste une piste bien sûr, que vous pouvez avoir en tête.