Revivre après un ivg
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Revivre après un ivg
Il y a quelques mois je suis tombée enceinte , je l'ai appris avec effarement et j'ai réfléchi . A moi , à mon compagnon ,à l'enfant . Et je n'ai pas voulu le garder , pour plein de raisons . Des raisons de santé qui faisaient que ma grossesse serait forcément une grossesse à risque , des raisons plus égoïstes , de temps , de travail ,de choix . Choisir c'est sacrifier .
Je suis donc allé vaillamment dans un hôpital , la grossesse était toute petite , à peine trois semaines . La gynéco m'a donné un médicament retiré du marché , soit faut bien qu'on souffre après tout . On l'a cherché . Cette mentalité stupide qui veut que lorsqu'on a fauté : on paye .
J'ai beaucoup parlé à l enfant , ça m'a fait beaucoup de bien . Cela m'a aidé à avoir du recul sur les choses , sur l'acte , sur la souffrance que je créais , malgré moi .
Étrangement , psychologiquement je n'ai pas eu de passage à vide , pas de dépression . Pas de remords car j'ai pris l'entière et pleine responsabilité de ce que je faisais , je n'ai ni excuses , ni atermoiements .
Mais depuis je ne suis plus tout à fait la même , je vis comme si on m'avait amputée d'une partie de moi même , comme une sorte de vacance de l'âme .
Je suis croyante mais ne me reconnais pas dans le discours d'auto flagellation , j'estime que si Dieu existe il est plus intelligent que nous et ignore la loi du Talion .
J'aimerai avoir des témoignages qui sont "passés par là" , des avis , des mots afin de cicatriser peu à peu .
Je suis donc allé vaillamment dans un hôpital , la grossesse était toute petite , à peine trois semaines . La gynéco m'a donné un médicament retiré du marché , soit faut bien qu'on souffre après tout . On l'a cherché . Cette mentalité stupide qui veut que lorsqu'on a fauté : on paye .
J'ai beaucoup parlé à l enfant , ça m'a fait beaucoup de bien . Cela m'a aidé à avoir du recul sur les choses , sur l'acte , sur la souffrance que je créais , malgré moi .
Étrangement , psychologiquement je n'ai pas eu de passage à vide , pas de dépression . Pas de remords car j'ai pris l'entière et pleine responsabilité de ce que je faisais , je n'ai ni excuses , ni atermoiements .
Mais depuis je ne suis plus tout à fait la même , je vis comme si on m'avait amputée d'une partie de moi même , comme une sorte de vacance de l'âme .
Je suis croyante mais ne me reconnais pas dans le discours d'auto flagellation , j'estime que si Dieu existe il est plus intelligent que nous et ignore la loi du Talion .
J'aimerai avoir des témoignages qui sont "passés par là" , des avis , des mots afin de cicatriser peu à peu .
Enaid- Messages : 138
Date d'inscription : 19/10/2011
Re: Revivre après un ivg
Bonsoir Enaid,
As-tu pris ta décision seule, ou après échange avec ton compagnon?
Si tu ne sens pas de passage à vide, de dépression, la peine et la souffrance rattachée à cet évènement est perceptible à travers tes mots.
Tu n'es plus tout à fait la même. Tu as éprouvé et accueilli une nouvelle vie en toi, ne fut-ce que quelques semaines. Avant le choix réfléchi et le chemin emprunté, un possible, un potentiel en devenir, est entrapparu quelques temps...C'est une expérience à intégrer peu à peu dans ta vie. Ton corps et ton âme aura cet éprouvé dans ton parcours de femme.
Même si rationnellement, tu sembles ok dans ton raisonnement et sans regrets dans cette décision, cela ne reste pas anodin, humainement et affectivement parlant.
C'est à travers un deuil d'un enfant resté imaginaire que tu auras éprouvé pour la première fois ton "être mère". Et cela n'entache rien à ce potentiel en devenir, quand et si cela cela sera plus acceptable et concevable dans tes projets de vie. Cette IVG, par le choix auquel elle t'a soumis, vient questionner les plans et projets profonds de vie...si/quand on ne se les pose pas, ou que l'on sait/sent que ce n'est pas les bonnes circonstances pour accueillir ce projet et cet enfant à naître, vient confronter et animer ces profondeurs. Pour peu que l'on soit sensible et un tant soi peu connecté à Soi.
J'espère que mes mots ne seront pas trop forts. Et qu'ils te seront adéquats, là où tu en es en ce moment...
As-tu pris ta décision seule, ou après échange avec ton compagnon?
Si tu ne sens pas de passage à vide, de dépression, la peine et la souffrance rattachée à cet évènement est perceptible à travers tes mots.
Tu n'es plus tout à fait la même. Tu as éprouvé et accueilli une nouvelle vie en toi, ne fut-ce que quelques semaines. Avant le choix réfléchi et le chemin emprunté, un possible, un potentiel en devenir, est entrapparu quelques temps...C'est une expérience à intégrer peu à peu dans ta vie. Ton corps et ton âme aura cet éprouvé dans ton parcours de femme.
Même si rationnellement, tu sembles ok dans ton raisonnement et sans regrets dans cette décision, cela ne reste pas anodin, humainement et affectivement parlant.
C'est à travers un deuil d'un enfant resté imaginaire que tu auras éprouvé pour la première fois ton "être mère". Et cela n'entache rien à ce potentiel en devenir, quand et si cela cela sera plus acceptable et concevable dans tes projets de vie. Cette IVG, par le choix auquel elle t'a soumis, vient questionner les plans et projets profonds de vie...si/quand on ne se les pose pas, ou que l'on sait/sent que ce n'est pas les bonnes circonstances pour accueillir ce projet et cet enfant à naître, vient confronter et animer ces profondeurs. Pour peu que l'on soit sensible et un tant soi peu connecté à Soi.
J'espère que mes mots ne seront pas trop forts. Et qu'ils te seront adéquats, là où tu en es en ce moment...
Ayla- Messages : 562
Date d'inscription : 30/09/2014
Age : 39
Localisation : Ici et ailleurs
Re: Revivre après un ivg
Merci @Ayla pour ce beau message , il me touche beaucoup parce qu'il entre en résonance avec ce que je vis actuellement .
Lorsque je dis que j'assume mon choix , cela ne veut pas dire que je n'en ai pas souffert ou que je le "minimise " bien au contraire .
Mais je refuse de me mettre dans une position de victime , ou de bourreau . Ce choix au final même si j'étais entourée , c'est toujours un choix que l'on prend seule et où l'on souffre seule .
Le choix m'appartenait puisque mon compagnon m'aurait épaulé , quelque soit le choix .
Je n'ai pas été contrainte , ni forcée par quelconque pression ou nécessité que ce soit .
Si ce n'est que pour moi , le chemin de vie que j'aurais eu à cet instant T de ma vie , si j'avais mené cette grossesse à son terme ( et survécu à mes problèmes médicaux ) n'aurait pas été en accord avec ce à quoi j'aspirais , pour moi et pour un enfant
Lorsque je dis que j'assume mon choix , cela ne veut pas dire que je n'en ai pas souffert ou que je le "minimise " bien au contraire .
Mais je refuse de me mettre dans une position de victime , ou de bourreau . Ce choix au final même si j'étais entourée , c'est toujours un choix que l'on prend seule et où l'on souffre seule .
Le choix m'appartenait puisque mon compagnon m'aurait épaulé , quelque soit le choix .
Je n'ai pas été contrainte , ni forcée par quelconque pression ou nécessité que ce soit .
Si ce n'est que pour moi , le chemin de vie que j'aurais eu à cet instant T de ma vie , si j'avais mené cette grossesse à son terme ( et survécu à mes problèmes médicaux ) n'aurait pas été en accord avec ce à quoi j'aspirais , pour moi et pour un enfant
Enaid- Messages : 138
Date d'inscription : 19/10/2011
Re: Revivre après un ivg
C'est un beau témoignage, je n'ai pas vécu ça (je veut tellement un enfant, qu'un IVG serrais contrains et forcé par la force des choses - maladies, handicaps trop lourd etc) mais je voulais parler du cas de ma mère.
Elle à avorter trois fois (autre époque, autre prise de risque), mais ne parlais que d'un (elles à toujours décrit les trois mais un seule l'a vraiment marquer) le premier.
Le premier elle, elle voulait le garder mais l'autour (famille) à fait pression sur elle et la envoyer en Belgique (je crois, ou engletaire je sais plus, c'était pas encore autorisé ici). Bref, celui ci elle l'a vraiment mal vécu et à fait "grandir" l'enfant très longtemps.
Par contre, les deux suivants, c'était un choix de sa part, elle ne voulait pas de ses embryons (qu'elle n'a jamais nommé), elle dit pas que c'était facile et pas culpabilisant, juste que c'était pas le moment, pas le bon père, pas... etc etc. Et de ceux là, elle n'a pas garder de souvenir traumatique.
Tu as fait un choix en pleine conscience, oui, ça reste et ça t’accompagnera un temps, mais tu as fait le bon choix et les peines et doute s'atténue dans cette certitude.
Courage, le temps est ici ton allié.
Elle à avorter trois fois (autre époque, autre prise de risque), mais ne parlais que d'un (elles à toujours décrit les trois mais un seule l'a vraiment marquer) le premier.
Le premier elle, elle voulait le garder mais l'autour (famille) à fait pression sur elle et la envoyer en Belgique (je crois, ou engletaire je sais plus, c'était pas encore autorisé ici). Bref, celui ci elle l'a vraiment mal vécu et à fait "grandir" l'enfant très longtemps.
Par contre, les deux suivants, c'était un choix de sa part, elle ne voulait pas de ses embryons (qu'elle n'a jamais nommé), elle dit pas que c'était facile et pas culpabilisant, juste que c'était pas le moment, pas le bon père, pas... etc etc. Et de ceux là, elle n'a pas garder de souvenir traumatique.
Tu as fait un choix en pleine conscience, oui, ça reste et ça t’accompagnera un temps, mais tu as fait le bon choix et les peines et doute s'atténue dans cette certitude.
Courage, le temps est ici ton allié.
AlphonseK- Messages : 232
Date d'inscription : 21/03/2018
Localisation : Presque à Paris.
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