Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
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Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Bonjour
Depuis toujours, je fais le caméléon , je m'adapte en permanence comme un miroir par rapport aux autres.
Je le fais depuis si longtemps, que je ne m'en rends même pas compte, c'est automatique, et inconscient.
Je n'ai pas une personnalité fixe, et je ne sais pas qui je suis.
Quel chemin prendre ?
Depuis toujours, je fais le caméléon , je m'adapte en permanence comme un miroir par rapport aux autres.
Je le fais depuis si longtemps, que je ne m'en rends même pas compte, c'est automatique, et inconscient.
Je n'ai pas une personnalité fixe, et je ne sais pas qui je suis.
Quel chemin prendre ?
-Benoit-- Messages : 971
Date d'inscription : 30/10/2016
Age : 32
Localisation : Je travaille à cahors (46), mais je suis aussi là : 24, 31, 34, 84, 87, bref, toute la moitié sud du pays !
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Bonjour.
Tous les humains font ça plus ou moins. L'identité et la personnalité sont des constructions mentales. Pour certains les barrières érigées en guise d'identité sont infranchissables, pour d'autres elles sont facilement réadaptables selon les situations. Je pense que c'est plutôt un avantage. L'intelligence c'est aussi la capacité de changer.
Notre culture de la domination égocentrique ne cesse de nous écraser sous des injonctions telles que "sois toi même", "fais ce que tu aimes", "chacun ses goûts", etc... Mais tout ceci est absurde. Nous ne sommes pas des petits dieux libres d'expérimenter un univers à leur image et dotés d'une légitimité quelconque pour décider d'être comme ci ou comme ça, d'aimer ci ou de ne pas aimer ça. L'identité est une illusion, elle empêche la conscience de s'ouvrir à ce qui nous dépasse et qui compte réellement. Si tu ne sais pas qui tu es, je dirais que c'est une très bonne chose, cela te donne un potentiel infiniment plus large que si tu savais exactement qui tu es, pour ce qui est d'avoir une vie vraiment épanouie (pas au sens que notre culture l'entend).
Voici un texte sur le sujet qui m'a été inspiré lors d'une transe psychédélique récente:
"La chose qui nous empêche de progresser est la même qui nous a fait naître. Dans un moment de singularité incomplète, la conscience de l'Homme a pris conscience d'elle même, le condamnant à l'errance spirituelle dans un paradoxe psychédélique insoluble. La solution implique nécessairement le surpassement de la pulsion identitaire et l'auto-création permanente. Sans habitudes et sans les milliards d'identités qu'elle représente, l'humanité serait parfaitement en harmonie avec l'Univers et pourrait alors participer aux choses sérieuses."
C'est un peu pompeux comme texte, j'en conviens, mais c'est le genre de chose qui vient tel quel durant les transes, faut sans doute pas tout prendre au pied de la lettre.
Tous les humains font ça plus ou moins. L'identité et la personnalité sont des constructions mentales. Pour certains les barrières érigées en guise d'identité sont infranchissables, pour d'autres elles sont facilement réadaptables selon les situations. Je pense que c'est plutôt un avantage. L'intelligence c'est aussi la capacité de changer.
Notre culture de la domination égocentrique ne cesse de nous écraser sous des injonctions telles que "sois toi même", "fais ce que tu aimes", "chacun ses goûts", etc... Mais tout ceci est absurde. Nous ne sommes pas des petits dieux libres d'expérimenter un univers à leur image et dotés d'une légitimité quelconque pour décider d'être comme ci ou comme ça, d'aimer ci ou de ne pas aimer ça. L'identité est une illusion, elle empêche la conscience de s'ouvrir à ce qui nous dépasse et qui compte réellement. Si tu ne sais pas qui tu es, je dirais que c'est une très bonne chose, cela te donne un potentiel infiniment plus large que si tu savais exactement qui tu es, pour ce qui est d'avoir une vie vraiment épanouie (pas au sens que notre culture l'entend).
Voici un texte sur le sujet qui m'a été inspiré lors d'une transe psychédélique récente:
"La chose qui nous empêche de progresser est la même qui nous a fait naître. Dans un moment de singularité incomplète, la conscience de l'Homme a pris conscience d'elle même, le condamnant à l'errance spirituelle dans un paradoxe psychédélique insoluble. La solution implique nécessairement le surpassement de la pulsion identitaire et l'auto-création permanente. Sans habitudes et sans les milliards d'identités qu'elle représente, l'humanité serait parfaitement en harmonie avec l'Univers et pourrait alors participer aux choses sérieuses."
C'est un peu pompeux comme texte, j'en conviens, mais c'est le genre de chose qui vient tel quel durant les transes, faut sans doute pas tout prendre au pied de la lettre.
Invité- Invité
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Bonjour Benoit,
Aurais-tu des exemples pour décrire ces situations où tu n'es pas vraiment toi ?
Comment est-ce que cela se passe quand tu es seul et que tu peux t'occuper comme tu le souhaites ? À quoi t'occupes-tu ? Subis-tu encore le "goût" des autres ?
T'intéresses-tu à tenter de trouver les cheminements mentaux des personnes avec qui tu parles ? Es-tu bon dans ce domaine, selon toi ?
Est-ce que les gens que tu fréquentes déteignent sur toi ? : reprends-tu malgré toi leurs tics de langages ou des éléments de leur gestuelle même en leur absence ?
As-tu vécu des moments où quelqu'un semble abuser de ton état, comme si tu étais une annexe de son être, sans volonté propre ? Par exemple, cette personne exige que tu solutionnes ses préoccupations sans délai sans quoi tu obtiens une remarque désagréable et insidieuse.
Trouves-tu pénible de parler à des personnes qui sont plus lentes, qui n'en viennent pas aux faits, ou qui manquent totalement de logique ?
As-tu déjà adopté le système de croyances d'un penseur au point que tu te sentes être digne de son héritage ?
As-tu déjà vécu des épisodes où tu retrouves un sens affirmé de ton identité, et tu te dis que tu étais très passif jusqu'alors ?
Si tu ressens un peu ce que ressentent les autres (tu parles de "caméléon")... n'as-tu pas une idée de comment "fonctionne" le sentiment d'identité des gens qui en ont une qui dépende moins des individus qui les entourent par rapport à la tienne ? Veux-tu signifier par ta question "Quel chemin prendre ?" que dans l'absolu tu pourrais choisir différentes versions de ta personnalité (qui, je le suppose, doit être changeante au cours des mois, années... : multifacettes) ?
Tu t'adaptes à n'importe quel groupe ou alors c'est seulement quand tu n'as pas le choix ou encore que tu veux t'intégrer par commodité ?
Y a-t-il des interlocuteurs avec lesquels tu es incapable de rentrer en empathie quant à leur récit/expèrience (surtout si elle est douloureuse et que tu n'en as pas vécues de comparables) ?
Y a-t-il des personnes parmi tes proches que tu évites, des personnes que tu trouves envahissantes, trop bruyantes ou trop vulgaires ?
Un faux-self, c'est d'après toi une personnalité d'emprunt et "fausse" qui sert à se fondre dans la masse, à inhiber des caractéristiques qui font paraître étrange ? Cela te dérange si on te trouve bizarre ? ou si tu attires l'attention ?
As-tu observé que les cheminements mentaux sont compréhensibles en ayant un aperçu de l'historique de la personne, et que finalement toutes ces personnalités que tu fréquentes sont à la fois singulières et très banales du fait d'un conditionnement qui opère d'une façon prévisible chez tout le monde, comme si la construction de la personnalité venait valider simplement les diverses experiences sans que la personnalité ne soit une chose en soi, mais juste une agglomération de conséquences et d'auto-validation régie par la certitude d'être Soi (ce Je, cette aperception originelle) ? Au fond de toi, il n'y aurait que les chemins des autres (si tu ne te sens personne, ou personne en particulier)... chemins que tu perçois, quand ceux qui n'ont pas ces interrogations les vivent.
__________________
Pardon si cela fait beaucoup de questions. Je comprendrais que tu n'y répondes pas.
PS : Les termes "caméléon" et "faux-self", ce genre de jargon de développement personnel, tu ne le trouves pas creux ? Moi, horriblement.
Allez hop, d'autres questions ! :
Quand tu parcours le forum, te fais-tu une vague idée sur les ressorts psychiques induits chez la personne qui a rédigé un message donné ? Est-ce que ce sont des évidences qui te sautent aux yeux ?
Vois-tu certains échanges de loin comme s'il s'agissait d'un théâtre de marionnettes inconscientes des fils mis en jeu ?
Te prends-tu parfois à ce jeu sur ce forum ? Et dans ces cas-là, c'est bien ta personnalité qui s'exprime et pas un reflet, non ?
Je vais pousser un peu plus loin le bouchon : si je devais imaginer vaguement ton idée en écrivant ce sujet, comme mes capacités en la matière ne vont pas loin, je ne peux qu'être surpris que tu poses une question précise et complexe (en gros, celle de savoir quoi faire de ta vie) alors que pour rédiger ce sujet tu as principalement lancé deux mots : "caméléon" et "faux-self", cela en 10 lignes bien espacées. Donc soit tu t'imagines que tu vas recevoir des pistes utiles en ayant été aussi chiche, soit ??? : ça me dépasse.
Bonne chasse aux œufs, bon week-end.
Nouveau PS : il y a un ressort ici qui m'a exigé d'évoquer ton idée à la création du sujet... à mon avis, à peu près le même que celui qui a fait que j'ai demandé à la louche l'autre jour : "Faut-il draguer sur un sujet qui revient à une demande sérieuse, une demande de conseils sur ces bidules de zébritudes, et en ressortant exactement la même techinque de drague que sur une fiche Zeetic : je suis un loubard de forum, un loubard périphérique... ?" Un ressort un peu taquin.
Aurais-tu des exemples pour décrire ces situations où tu n'es pas vraiment toi ?
Comment est-ce que cela se passe quand tu es seul et que tu peux t'occuper comme tu le souhaites ? À quoi t'occupes-tu ? Subis-tu encore le "goût" des autres ?
T'intéresses-tu à tenter de trouver les cheminements mentaux des personnes avec qui tu parles ? Es-tu bon dans ce domaine, selon toi ?
Est-ce que les gens que tu fréquentes déteignent sur toi ? : reprends-tu malgré toi leurs tics de langages ou des éléments de leur gestuelle même en leur absence ?
As-tu vécu des moments où quelqu'un semble abuser de ton état, comme si tu étais une annexe de son être, sans volonté propre ? Par exemple, cette personne exige que tu solutionnes ses préoccupations sans délai sans quoi tu obtiens une remarque désagréable et insidieuse.
Trouves-tu pénible de parler à des personnes qui sont plus lentes, qui n'en viennent pas aux faits, ou qui manquent totalement de logique ?
As-tu déjà adopté le système de croyances d'un penseur au point que tu te sentes être digne de son héritage ?
As-tu déjà vécu des épisodes où tu retrouves un sens affirmé de ton identité, et tu te dis que tu étais très passif jusqu'alors ?
C'est joliment paradoxal, cette annonce suivie de cette question.-Benoit- a écrit:Je n'ai pas une personnalité fixe, et je ne sais pas qui je suis.
Quel chemin prendre ?
Si tu ressens un peu ce que ressentent les autres (tu parles de "caméléon")... n'as-tu pas une idée de comment "fonctionne" le sentiment d'identité des gens qui en ont une qui dépende moins des individus qui les entourent par rapport à la tienne ? Veux-tu signifier par ta question "Quel chemin prendre ?" que dans l'absolu tu pourrais choisir différentes versions de ta personnalité (qui, je le suppose, doit être changeante au cours des mois, années... : multifacettes) ?
Tu t'adaptes à n'importe quel groupe ou alors c'est seulement quand tu n'as pas le choix ou encore que tu veux t'intégrer par commodité ?
Y a-t-il des interlocuteurs avec lesquels tu es incapable de rentrer en empathie quant à leur récit/expèrience (surtout si elle est douloureuse et que tu n'en as pas vécues de comparables) ?
Y a-t-il des personnes parmi tes proches que tu évites, des personnes que tu trouves envahissantes, trop bruyantes ou trop vulgaires ?
Un faux-self, c'est d'après toi une personnalité d'emprunt et "fausse" qui sert à se fondre dans la masse, à inhiber des caractéristiques qui font paraître étrange ? Cela te dérange si on te trouve bizarre ? ou si tu attires l'attention ?
As-tu observé que les cheminements mentaux sont compréhensibles en ayant un aperçu de l'historique de la personne, et que finalement toutes ces personnalités que tu fréquentes sont à la fois singulières et très banales du fait d'un conditionnement qui opère d'une façon prévisible chez tout le monde, comme si la construction de la personnalité venait valider simplement les diverses experiences sans que la personnalité ne soit une chose en soi, mais juste une agglomération de conséquences et d'auto-validation régie par la certitude d'être Soi (ce Je, cette aperception originelle) ? Au fond de toi, il n'y aurait que les chemins des autres (si tu ne te sens personne, ou personne en particulier)... chemins que tu perçois, quand ceux qui n'ont pas ces interrogations les vivent.
__________________
Pardon si cela fait beaucoup de questions. Je comprendrais que tu n'y répondes pas.
PS : Les termes "caméléon" et "faux-self", ce genre de jargon de développement personnel, tu ne le trouves pas creux ? Moi, horriblement.
Allez hop, d'autres questions ! :
Quand tu parcours le forum, te fais-tu une vague idée sur les ressorts psychiques induits chez la personne qui a rédigé un message donné ? Est-ce que ce sont des évidences qui te sautent aux yeux ?
Vois-tu certains échanges de loin comme s'il s'agissait d'un théâtre de marionnettes inconscientes des fils mis en jeu ?
Te prends-tu parfois à ce jeu sur ce forum ? Et dans ces cas-là, c'est bien ta personnalité qui s'exprime et pas un reflet, non ?
Je vais pousser un peu plus loin le bouchon : si je devais imaginer vaguement ton idée en écrivant ce sujet, comme mes capacités en la matière ne vont pas loin, je ne peux qu'être surpris que tu poses une question précise et complexe (en gros, celle de savoir quoi faire de ta vie) alors que pour rédiger ce sujet tu as principalement lancé deux mots : "caméléon" et "faux-self", cela en 10 lignes bien espacées. Donc soit tu t'imagines que tu vas recevoir des pistes utiles en ayant été aussi chiche, soit ??? : ça me dépasse.
Bonne chasse aux œufs, bon week-end.
Nouveau PS : il y a un ressort ici qui m'a exigé d'évoquer ton idée à la création du sujet... à mon avis, à peu près le même que celui qui a fait que j'ai demandé à la louche l'autre jour : "Faut-il draguer sur un sujet qui revient à une demande sérieuse, une demande de conseils sur ces bidules de zébritudes, et en ressortant exactement la même techinque de drague que sur une fiche Zeetic : je suis un loubard de forum, un loubard périphérique... ?" Un ressort un peu taquin.
Keigo- Messages : 31
Date d'inscription : 13/04/2019
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
J'ai une idée : à mon avis (et c'est un peu audacieux de ma part de le dire sans rien savoir de toi), le problème n'est pas attrapé par le bon bout. Ce qui te fait dramatiser sur ta non-personnalité, c'est sûrement un doute maladif : une manie de s'observer et de ne pas valider, mais toujours questionner sa façon d'être. Les ressources que demandent cette observation de soi, cette division de l'attention, et l'état nerveux que cela induit agravent la fatigue nerveuse et le doute : l'état anxieux "de départ".
Le problème ne serait pas que tu n'es pas "toi", mais que ton mode de fonctionnement est une galère. Cette manie de t'observer aurait disloqué cette impression commune d'être quelqu'un.
Si c'est de cela qu'il s'agit, il faudrait trouver un moyen de reconcentrer tes ressources intellectuelles qui se perdent en questions sans fin. Comme si le mécanisme d'observation pour comprendre les aspects de ta personnalité était devenu un mauvais réflexe, une quête poussée jusqu'au non-sens et l'autodigestion.
En remettant en cause ta manière d'être, ton système de croyances du moment, en allant plus loin, le démontant pour en soutirer les cheminements, les mécanismes qu'ils impliquent, tu perdrais de vue ton référentiel : la personnalité qui a initié le questionnement phagocytaire. D'où la désorientation, le constat alarmé de non-personnalité.
Le problème ne serait pas que tu n'es pas "toi", mais que ton mode de fonctionnement est une galère. Cette manie de t'observer aurait disloqué cette impression commune d'être quelqu'un.
Si c'est de cela qu'il s'agit, il faudrait trouver un moyen de reconcentrer tes ressources intellectuelles qui se perdent en questions sans fin. Comme si le mécanisme d'observation pour comprendre les aspects de ta personnalité était devenu un mauvais réflexe, une quête poussée jusqu'au non-sens et l'autodigestion.
En remettant en cause ta manière d'être, ton système de croyances du moment, en allant plus loin, le démontant pour en soutirer les cheminements, les mécanismes qu'ils impliquent, tu perdrais de vue ton référentiel : la personnalité qui a initié le questionnement phagocytaire. D'où la désorientation, le constat alarmé de non-personnalité.
Keigo- Messages : 31
Date d'inscription : 13/04/2019
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Bonjour Benoît,
Avant de répondre, je précise qu’il y a une différence entre la personnalité et l’identité. La personnalité décrit nos goûts, nos habitudes, nos comportements. Elle prend racine dans notre éducation et notre culture, dans nos expériences de vie et permet de définir nos façons de penser, d’agir.
L’identité est la sensation d’exister au travers de notre personnalité en tant qu’individu unique au fil de notre vie. L’identité est une « impression », une « expérience » ou la conscience de vivre/d'exister au travers d’une personnalité qui nous est propre.
C’est très différent. A priori, je dirais que tout le monde a une personnalité plus ou moins marquée et plus ou moins « compatible » avec celles des autres, que l’on va choisir d’adapter ou non pour faciliter (ou non) notre intégration dans des groupes. Si tout le monde peut expérimenter la sensation d'identité, on ne lui accorde pas tous la même importance...
Mais je vais parler d’identité car c’est le mot que tu as employé.
Je rejoins vgbass sur plusieurs points : l’identité est une construction mentale, elle n’a donc de réalité que celle qu’on veut bien lui donné, et donc l’importance que l’on veut bien lui accordé également (c’est-à-dire qu’on est plus ou moins convaincus de la réalité et de la nécessité d’avoir une identité).
Pour certaines personnes, il va donc être très important d’avoir une identité bien définie, reconnaissable et plutôt stable pour leur donner une sensation de connaissance sur elles-mêmes, voire d’existence (si on prend l’option que ne pas avoir d’identité c’est comme ne pas exister, ce qui est très discutable évidemment), ce qui peut être rassurant.
Pour d’autres (en moins grand nombre, d’après mon expérience personnelle, et je rejoins donc vgbass sur notre culture de l’ego), cela n’a pas ou moins d’importance de « savoir qui ils sont », puisque l’identité est une construction mentale qui va bouger au rythme de nos découvertes, de nos goûts, de nos objectifs de vie, etc… Toutes ces choses qui modifient notre façon de percevoir et d’analyser notre monde et notre entourage, qui modifient notre façon d’interagir avec les gens autour de nous (qui modifient notre personnalité au final). Ces personnes ne leur accordent pas d’importance car elles ne s’y attachent pas.
Autrement dit, as-tu besoin ou envie d’avoir une identité définie qui te permettra d’identifier clairement la façon dont tu dois/a envie d’interagir avec les autres ?
J’imagine que la question est là puisque ce comportement « caméléon » semble te questionner, et que le fait de s’adapter toujours aux autres impliquent forcément de ne pas exprimer clairement sa propre personnalité, ce qui peut être source de mal-être ou de souffrance.
D’autre part, le fait de chercher absolument une identité définie, cela peut être également source de souffrance comme le dit Keigo. Si on accorde de l’importance à notre identité mais que l’on ne sait pas comment s’autodéfinir, notamment par rapport aux autres, cela crée un état de doute qui n’a pas forcément lieu d’être car l’identité est importante pour nous uniquement si on le décide (une identité n’existe que si on y croit, puisque c’est une construction mentale). Je précise que les gens qui bossent dessus en psycho-sociale s’accordent sur le fait que l’identité personnelle se construit en grande partie par le regard, l’évaluation et le jugement des autres, il est donc normal de douter de son identité lorsqu'on a l'impression de devoir systématiquement s'adapter aux autres, car les autres nous renvoient l'image déformée que nous leur donnons.
C’est donc à toi de décider si avoir une identité est quelque chose d’important pour toi et ton fonctionnement, ou si c’est quelque chose qui a besoin d’être vraiment bien défini pour te sentir à l’aise avec, et donc ne plus être dans un doute constant. Il est vrai qu’avoir une identité et y croire doit probablement faciliter les relations sociales vu que la plupart des humains fonctionnent de cette façon, et que l’identité est un outil très intéressant pour faciliter la représentation de nous-même pour les autres, et inversement nous faciliter la représentation des autres.
Par ailleurs, les questions qu’a posé Keigo me semblent pertinentes pour explorer tes questionnements et trouver des pistes de réponses.
Avant de répondre, je précise qu’il y a une différence entre la personnalité et l’identité. La personnalité décrit nos goûts, nos habitudes, nos comportements. Elle prend racine dans notre éducation et notre culture, dans nos expériences de vie et permet de définir nos façons de penser, d’agir.
L’identité est la sensation d’exister au travers de notre personnalité en tant qu’individu unique au fil de notre vie. L’identité est une « impression », une « expérience » ou la conscience de vivre/d'exister au travers d’une personnalité qui nous est propre.
C’est très différent. A priori, je dirais que tout le monde a une personnalité plus ou moins marquée et plus ou moins « compatible » avec celles des autres, que l’on va choisir d’adapter ou non pour faciliter (ou non) notre intégration dans des groupes. Si tout le monde peut expérimenter la sensation d'identité, on ne lui accorde pas tous la même importance...
Mais je vais parler d’identité car c’est le mot que tu as employé.
Je rejoins vgbass sur plusieurs points : l’identité est une construction mentale, elle n’a donc de réalité que celle qu’on veut bien lui donné, et donc l’importance que l’on veut bien lui accordé également (c’est-à-dire qu’on est plus ou moins convaincus de la réalité et de la nécessité d’avoir une identité).
Pour certaines personnes, il va donc être très important d’avoir une identité bien définie, reconnaissable et plutôt stable pour leur donner une sensation de connaissance sur elles-mêmes, voire d’existence (si on prend l’option que ne pas avoir d’identité c’est comme ne pas exister, ce qui est très discutable évidemment), ce qui peut être rassurant.
Pour d’autres (en moins grand nombre, d’après mon expérience personnelle, et je rejoins donc vgbass sur notre culture de l’ego), cela n’a pas ou moins d’importance de « savoir qui ils sont », puisque l’identité est une construction mentale qui va bouger au rythme de nos découvertes, de nos goûts, de nos objectifs de vie, etc… Toutes ces choses qui modifient notre façon de percevoir et d’analyser notre monde et notre entourage, qui modifient notre façon d’interagir avec les gens autour de nous (qui modifient notre personnalité au final). Ces personnes ne leur accordent pas d’importance car elles ne s’y attachent pas.
Autrement dit, as-tu besoin ou envie d’avoir une identité définie qui te permettra d’identifier clairement la façon dont tu dois/a envie d’interagir avec les autres ?
J’imagine que la question est là puisque ce comportement « caméléon » semble te questionner, et que le fait de s’adapter toujours aux autres impliquent forcément de ne pas exprimer clairement sa propre personnalité, ce qui peut être source de mal-être ou de souffrance.
D’autre part, le fait de chercher absolument une identité définie, cela peut être également source de souffrance comme le dit Keigo. Si on accorde de l’importance à notre identité mais que l’on ne sait pas comment s’autodéfinir, notamment par rapport aux autres, cela crée un état de doute qui n’a pas forcément lieu d’être car l’identité est importante pour nous uniquement si on le décide (une identité n’existe que si on y croit, puisque c’est une construction mentale). Je précise que les gens qui bossent dessus en psycho-sociale s’accordent sur le fait que l’identité personnelle se construit en grande partie par le regard, l’évaluation et le jugement des autres, il est donc normal de douter de son identité lorsqu'on a l'impression de devoir systématiquement s'adapter aux autres, car les autres nous renvoient l'image déformée que nous leur donnons.
C’est donc à toi de décider si avoir une identité est quelque chose d’important pour toi et ton fonctionnement, ou si c’est quelque chose qui a besoin d’être vraiment bien défini pour te sentir à l’aise avec, et donc ne plus être dans un doute constant. Il est vrai qu’avoir une identité et y croire doit probablement faciliter les relations sociales vu que la plupart des humains fonctionnent de cette façon, et que l’identité est un outil très intéressant pour faciliter la représentation de nous-même pour les autres, et inversement nous faciliter la représentation des autres.
Par ailleurs, les questions qu’a posé Keigo me semblent pertinentes pour explorer tes questionnements et trouver des pistes de réponses.
Fenrir- Messages : 58
Date d'inscription : 13/10/2018
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Salut,
Le caméléon a le don de se fondre dans le paysage. C'est son identité.
De notre côté nous bénéficions d'une grande adaptabilité qui nous permet de nous comporter de manière différente avec différentes personnes.
Tu es la somme de toutes ces identités, tout simplement...
Le caméléon a le don de se fondre dans le paysage. C'est son identité.
De notre côté nous bénéficions d'une grande adaptabilité qui nous permet de nous comporter de manière différente avec différentes personnes.
Tu es la somme de toutes ces identités, tout simplement...
Reutasilitu- Messages : 12
Date d'inscription : 05/05/2019
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
"La vie contemplative est souvent misérable, il faut agir davantage, penser moins et ne pas se regarder vivre."
"Comprendre que le simple fait d'errer dans le désert n'implique pas l'existence de la terre promise."
Tirés du même portrait...
Une observation optimiste : Benoit, tu n'es pas un normopathe, tu ne passes pas ta vie à répondre point pour point à des normes sociales, sans quoi tu aurais eu la politesse de répondre aux personnes qui ont fait l'effort de t'écrire.
"Comprendre que le simple fait d'errer dans le désert n'implique pas l'existence de la terre promise."
Tirés du même portrait...
Une observation optimiste : Benoit, tu n'es pas un normopathe, tu ne passes pas ta vie à répondre point pour point à des normes sociales, sans quoi tu aurais eu la politesse de répondre aux personnes qui ont fait l'effort de t'écrire.
Invité- Invité
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Comme ils disent dans Days Gone : "Pense à allumer un cierge."
Métacognition, adaptation, poils au bidon :
Si on est capable de rouler le capot ouvert :
1) Tant mieux ;
2) C'est quand même pas évident de voir la route...
d) Ceux qui ont perdu leur langue.
Métacognition, adaptation, poils au bidon :
La pratique du jeu d'échecs est-elle vraiment bénéfique ?
Le bénéfice réel que j'en ai tiré, c'est que je sais désormais qu'il y a un gouffre entre tenter d'agir avec bon sens comme cela nous vient et avoir une stratégie. Je parle de la vie de tous les jours comme pour les Échecs : une stratégie est, par nature, carrément plus impitoyable, si je puis dire.
L'état d'esprit que j'ai identifié peut illustrer cette différence entre stratégique et, disons, plus hasardeux. Et encore, je ne suis pas très bon, ni ne possède énormément de ressources. Cet état d'esprit, donc (pour ceux qui n'ont pas décroché) : ça va paraître bête à dire, mais mieux vaut avoir plusieurs idées qu'une seule, ou même qu'aucune. Et dans une discussion, disons à un repas convivial, on voit bien : a) ceux qui s'expriment sur un sujet avec zéro idée ("On peut dire ce qu'on veut, Macron est un type intelligent.") b) ceux qui ont une idée et l'expriment sous forme déclarative (simple affirmation ou négation) c) ceux qui ont plusieurs idées et qui ne concluent pas si facilement (un énoncé qui admet l'incertitude : une pensée qui articule plusieurs idées).
Les personnes de la catégorie C ne méritent pas celles des deux autres.
Aux échecs, les fois où j'ai été le plus performant (ce n'est pas mon seul avis, mais le moteur d'analyse me donnait plutôt raison (plus que d'habitude)), j'étais à la cool, j'en avais rien à faire de perdre ou de gagner, d'une humeur plutôt bonne, et, sûrement le plus important, plusieurs idées me venaient avant même que mon adversaire ne joue, et je choisissais parmi celles-ci, toujours à la cool. Il y a autre chose qui participe à cet état d'esprit : on dit souvent que les Échecs sont un exutoire et notamment d'agressivité, pour moi, c'est au moins autant un substitut : une bonne partie vaut une bonne discussion. Si je joue contre quelqu'un dont je peux imaginer les cheminements de pensée, la partie est d'autant plus stimulante : on s'envoie arguments contre arguments, et bien sûr on se plante, chacun ne saisit pas exactement les meilleures occasions (à nos niveaux modestes, on en est loin), mais la partie, dans le meilleur des cas, fait office de discussion honnête.
Cet état d'esprit est transposable ailleurs qu'aux Échecs. Ça me vient quand je vois un intérêt à ce que je fais et qu'il y a une partie de mon cerveau qui s'exécute et à ne pas contrarier l'autre qui révasse et se la joue néanmoins prolixe. En un mot, d'autres auraient dit : "Je joue mieux quand je suis concentré, comme cela aide pour d'autres activités." Certes.
Si on est capable de rouler le capot ouvert :
1) Tant mieux ;
2) C'est quand même pas évident de voir la route...
d) Ceux qui ont perdu leur langue.
Invité- Invité
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Bah voui, mais non, le mec qui ne répond pas évoque le "faux-self"... Le faux-self, c'est une personnalité de façade qui sert à se protéger, à s'adapter. Tout le monde en fait plus ou moins, de l'adaptation sociale à rebrousse-poil de sa "réelle personnalité" et/ou de ses convictions, de ses sentiments... mais tout le monde, a priori, ne ressent pas cette disparition de l'identité par le truchement de la manie de jouer un miroir en société.Reutasilitu a écrit:Salut,
Le caméléon a le don de se fondre dans le paysage. C'est son identité.
De notre côté nous bénéficions d'une grande adaptabilité qui nous permet de nous comporter de manière différente avec différentes personnes.
Tu es la somme de toutes ces identités, tout simplement...
Je vais être un peu polémique pour faire vivre le sujet : dire : "Le caméléon a le don de se fondre dans le paysage. C'est son identité.", c'est comme dire : "Le chewing-gum collé au cul de Tarzan se balance de liane en liane, c'est qu'il est fort en gymnastique."
Ça, c'est absolument tout le monde qui est différent selon les situations. Quand on parle de personnalité, on se fait une construction mentale, une synthèse pour évoquer des tendances, alors qu'en vrai personne n'est égal à lui-même.De notre côté nous bénéficions d'une grande adaptabilité qui nous permet de nous comporter de manière différente avec différentes personnes.
Dernière édition par enjence le Mer 8 Mai 2019 - 12:15, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
"Le caméléon a le don de se fondre dans le paysage. C'est son identité.", c'est comme dire : "Le chewing-gum collé au cul de Tarzan se balance de liane en liane, c'est qu'il est fort en gymnastique.
J'ai bien ri...
Invité- Invité
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Chers amis,
C'est avec de longs mois de retard que je vous réponds : merci
Au moment où j'avais suivi vos réponse en avril, j'avais la tête en vrac.
Si je compare ma tête à un ordinateur : je n'ai pas assez de mémoire RAM pour répondre correctement à vos messages mais je souhaiterais le faire un jour , car votre aide m'a été précieuse .
A bientôt
C'est avec de longs mois de retard que je vous réponds : merci
Au moment où j'avais suivi vos réponse en avril, j'avais la tête en vrac.
Si je compare ma tête à un ordinateur : je n'ai pas assez de mémoire RAM pour répondre correctement à vos messages mais je souhaiterais le faire un jour , car votre aide m'a été précieuse .
A bientôt
-Benoit-- Messages : 971
Date d'inscription : 30/10/2016
Age : 32
Localisation : Je travaille à cahors (46), mais je suis aussi là : 24, 31, 34, 84, 87, bref, toute la moitié sud du pays !
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Salut -Benoit-, où en es-tu de ton cheminement ? Y vois-tu un peu plus clair à présent ?
Je remercie ceux qui t'ont répondu, parce que le sujet m'intéresse aussi.
Personnellement, je me suis rendu compte qu'il y a beaucoup de choses que je fais pour les autres, pour faire plaisir, parce que la société dit que… ou je ne sais quoi d'autre.
Et je ne savais plus toujours vraiment si je faisais quelque chose pour les autres parce que ça me convenait tout de même (par exemple, si je fais plaisir à mes enfants, même si l'acte en soi ne m'emballe pas plus que ça, j'ai la satisfaction de faire cela pour eux et de voir qu'ils y prennent du plaisir) ou si je le faisais malgré le fait que ça ne me convient pas, sans rien en retirer d'autre que la conformité à ce que les autres attendent de moi.
Je ne sais pas si je suis très claire… J'essayais un peu trop de coller à l'image de "la bonne épouse", "la bonne mère", "la bonne copine", etc., au détriment de mon équilibre personnel.
Bref, j'en ai eu marre de me conformer à ce qu'on attend de moi. Le changement a commencé, mais en douceur ; je ne veux pas non plus chambouler mon entourage. Je dis non, j'exprime ce que je souhaite, quels sont mes besoins, mais je suis encore en pleine métamorphose vers "une meilleure version de moi-même".
Je remercie ceux qui t'ont répondu, parce que le sujet m'intéresse aussi.
Personnellement, je me suis rendu compte qu'il y a beaucoup de choses que je fais pour les autres, pour faire plaisir, parce que la société dit que… ou je ne sais quoi d'autre.
Et je ne savais plus toujours vraiment si je faisais quelque chose pour les autres parce que ça me convenait tout de même (par exemple, si je fais plaisir à mes enfants, même si l'acte en soi ne m'emballe pas plus que ça, j'ai la satisfaction de faire cela pour eux et de voir qu'ils y prennent du plaisir) ou si je le faisais malgré le fait que ça ne me convient pas, sans rien en retirer d'autre que la conformité à ce que les autres attendent de moi.
Je ne sais pas si je suis très claire… J'essayais un peu trop de coller à l'image de "la bonne épouse", "la bonne mère", "la bonne copine", etc., au détriment de mon équilibre personnel.
Bref, j'en ai eu marre de me conformer à ce qu'on attend de moi. Le changement a commencé, mais en douceur ; je ne veux pas non plus chambouler mon entourage. Je dis non, j'exprime ce que je souhaite, quels sont mes besoins, mais je suis encore en pleine métamorphose vers "une meilleure version de moi-même".
Kallima- Messages : 357
Date d'inscription : 30/12/2019
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Localisation : Belgique (région namuroise)
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Je trouve cela très clair, oui.
Invité- Invité
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Fenrir a écrit:
L’identité est la sensation d’exister au travers de notre personnalité en tant qu’individu unique au fil de notre vie. L’identité est une « impression », une « expérience » ou la conscience de vivre/d'exister au travers d’une personnalité qui nous est propre.
Il est vrai est qu'un enfant nait sans identité, c'est-à-dire sans "conscience d'exister" en dehors du regard de l'autre, le parent dont dépend sa survie à la fois physique et psychique. Au stade précoce, il n'y a aucune frontière entre le "moi" et le "non-moi" que représente son environnement.
Cette ultra dépendance à son environnement crée chez l'enfant une angoisse terrible dont il ne peut sortir qu'à l'issue d'un processus psychique inconscient qui commencera au stade sadique-anal (2/3 ans où l'enfant découvre qu'il dispose d'un pouvoir autonome sur son corps (il apprend à se retenir et se soulager indépendamment de son environnement) pour s'achever vers les 7 ans (l'"âge de raison"). Entre temps, il aura du "tuer" symboliquement (dans la haine) "l'image" du parent. L'amour ne peut naître que de la haine nous a expliqué Freud .
Entre 2 et 7 ans, l'enfant "caméléon" va devoir sa survie à sa capacité de s'adapter à son environnement et ce, d'autant plus que ce dernier n'aura pas été en capacité ou su s'adapter à lui (parents imprévisible, dépressifs, maltraitants ou au contraire trop invasifs) . Il va développer des capacités d'"empathie" qui le rend perméable à son environnement d'autant plus grandes que cet environnement sera imprévisible ou hostile. La mère ne s'étant pas adapté aux besoins psychiques de l'enfant, l'enfant aura été contraint de se sur-adapter à ceux de sa mère.
Mais cette perméabilité à son environnement est à la fois ce qui lui permet de survivre et à la fois ce qui fait barrage à la construction de sa propre identité en tant que "Moi" distinct.
Tant et si bien que si l'enfant n'a pas reçu l'environnement sécurisant adéquat, l'autre sera alors autant "objet d'amour" car c'est celui dont sa survie dépend que "persécuteur" et angoissant puisque, sans l'existence de frontières psychiques suffisantes, l'autre devient l' "intrus" que l'enfant cherchera inconsciemment à exclure de sa vie psychique afin qu'il puisse libérer l'espace dont il a besoin afin de construire la sienne, c'est à dire son propre-moi (ou amour-propre).
L'enfant doit ainsi symboliquement "tuer" le parent avant de pouvoir ensuite via un processus d'identification projective (qui ne peut avoir lieu que si l'autre est reconnu comme autre, c'est à dire "non-moi") construire une identité distincte avec des frontières bien définies et se sentir exister en tant qu'individu libre, indépendant, doté d'une volonté, de désir et de besoins propres à lui.
Sinon, l'enfant "caméléon" risque de s'enfermer dans un faux seul dans lequel il vivra caché et dans le déni de sa propre vie intérieure, ne trouvant à exister que dans le regard de l'autre.
Si au cours de son développement, l'enfant n'a pas pu symboliser la mort symbolique du parent à cause d'un parent "dysfonctionnel", l'adulte "demeuré" psychiquement coincé au stade très précoce de construction de son identité (stade sadique-anal) cherchera inconsciemment à "tuer" tous les "objets" dont il cherchera en réalité à s'identifier. Cet objet d'amour transitionnel qui pourra prendre les traits d' un compagnon, un ami, une figure d'autorité.. représentera symboliquement le parent que l'enfant cherche inconsciemment à exclure de sa vie psychique afin qu'il puisse construire son propre "moi" en s'identifiant à lui.
Il se sur-adaptera à lui afin de créer la "fusion originelle" dans le but inconscient de pouvoir rejouer le traumatisme du détachement qu'il n'a pas pu vivre enfant et qui l'empêche de construire sa véritable identité.
Il sera "contraint" de tuer détruire psychiquement toute personne dont il cherchera ainsi paradoxalement à s'identifier afin de faire vivre à cette personne ce qu'il n'a pas pu faire vivre au parent "idéalisé". Cette scène n'ayant pu se jouer "symboliquement" avec l'objet d'amour précoce (le parent), l'adulte la rejouera en boucle dans sa vie amoureuse dans une quête désespérée visant à réparer son "moi" défaillant (amour-propre).
Certains adultes, asphyxiés dans ce qui leur sert de faux-self pour se suradapter à leur environnement vivent paradoxalement dans l'angoisse que l'autre, vécu par lui comme hostile et persécuteur vienne envahir leur sphère psychique. Cette perméabilité aux autres qui les rend capables d'une "hyper-empathie" se fait au détriment d'une incapacité proportionnelle de ces personnes à accéder à leur propre vie intérieure qui n'ayant pas pu se construire précocement, vivent dans une angoisse existentielle mêlée de dépendance affective, déni de leurs besoins, angoisse d'abandon, sentiment de persécution etc..
Ils cherchent dans les yeux de l'autre un miroir capable de leur montrer qui ils sont tout en se faisant eux-mêmes le miroir de cette même personne. Un jeu de miroir qui ne leur montre en fait qu'un vide infini...
C'est de cette défaillance dans la construction du "moi" que prend sa source les comportements pervers narcissiques les plus destructeurs pour autrui. L'amour (le vrai) ne pouvant naître que de la haine du parent qui permet au jeune enfant de "défusionner" avec sa mère avant de pouvoir s'identifier (identification projective) en tant qu'"autre", ces personnes font revivre l'expérience de la "séparation dans la haine" à un "objet" qu'il n'idéalise que pour mieux pouvoir provoquer sa mort psychique... et ce afin que lui puisse enfin devenir "sujet".
N'ayant plus la capacité (l'âge requis) à fantasmer le "crime", ils sont dans l'obligation de le faire vivre" en vrai à une victime bien réelle".
Je parle là bien sûr de cas extrêmes de faux-self mais dans l'absolu, je dirais que plus une personne déploiera une identité propre, (moins elle sera donc caméléon), plus elle saura délimiter les frontières entre elle et son environnement et plus elle sera en capacité à la fois d'être bien avec elle-même et à la fois à l'abri des comportements manipulateurs les plus pervers, que ceux-ci existent en elle-même ou viennent de l'extérieur.
En résumé, je pense qu'un faux self est toujours un habit d'emprunt qui permet de se fondre temporairement dans un environnement jugé "autre" pour pouvoir y survivre et ne saurait être quelque chose de malsain car c'est un mécanisme de survie très utile à sa propre existence, tant que derrière le "faux", la personne a conscience du "vrai" et ne confond pas les deux.
celui, qui, par contre ne sachant reconnaître le vrai du faux ne doit sa survie psychique qu'au besoin d'emprunter la psychée d'un autre à son "coeur défendant" est comme le psychopathe du "silence des agneaux" qui accumule les meurtres dans le seul but de récupérer la peau de ses victimes à leur "corps défendant".
Edit : j'ai écrit que le faux-self était un mécanisme de survie, c'est à dire qu'il peut être un mécanisme de défense (lorsque l'environnement est jugé hostile) ou au contraire un mécanisme d'adaptation par "volonté" de mimétisme à un environnement jugé bienveillant.
Il me semble que la vision que l'on a du monde extérieur conditionnera donc la manière dont les caméléons utiliseront leurs capacités "innés" de faux-self.
les caméléons peuvent être amenés à vouloir ressembler à ceux capables de les accueillir en "leur sein" en confiance (mécanismes d'adhésion) tout autant que de se servir de leur faux-self inverse pour au contraire faire sortir hors de sa vie psychique ceux jugés hostiles ou menaçants (mécanismes de défense). la manière dont le caméléon appréhendera la réalité de son environnement (bienveillant/hostile) conditionnera donc ce qu'il acceptera de montrer de lui, c'est à dire aussi de cacher.
J'ajoute que je me reconnais dans le portrait de ce caméléon, capable "d'ouverture" tout autant que de "fermeture" en fonction de l'environnement ressenti comme accueillant ou hostile et donc que c'est un mécanisme que j'ai appris avec le temps à "apprivoiser".
Dernière édition par shiznogood le Sam 8 Jan 2022 - 14:24, édité 3 fois (Raison : fautes)
Invité- Invité
AnaKoluth- Messages : 1344
Date d'inscription : 04/10/2021
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
ce topic est le questionnement de nombre de zebres je crois
Ce qui me gonfle serieusement c'est tous ces specialistes de douance (des escrocs ?) qui pretendent que le zebre doit se debarasser de son faux self bien sur sans aucune subtilité
Alors que le zebre est en permanence dans la suradaption
Le cameleon social, c'est bien mais c'est comme quand tu fais du theatre. quand la representation est terminée, le role c'est fini . etre 100% faux self tout le temps pour un zebre c'est epuisant (ces salauds de zebres sont censés cacher leur rayure, ca derange)
personnellement j'ai l'impression de pas avoir ete assez souvent dans le faux self
concernant le zebre, un test simple. essayer d'etre 100% zebre dans le milieu pro je vous souhaite bien du plaisir
Ce qui me gonfle serieusement c'est tous ces specialistes de douance (des escrocs ?) qui pretendent que le zebre doit se debarasser de son faux self bien sur sans aucune subtilité
Alors que le zebre est en permanence dans la suradaption
Le cameleon social, c'est bien mais c'est comme quand tu fais du theatre. quand la representation est terminée, le role c'est fini . etre 100% faux self tout le temps pour un zebre c'est epuisant (ces salauds de zebres sont censés cacher leur rayure, ca derange)
personnellement j'ai l'impression de pas avoir ete assez souvent dans le faux self
concernant le zebre, un test simple. essayer d'etre 100% zebre dans le milieu pro je vous souhaite bien du plaisir
zebrepat- Messages : 619
Date d'inscription : 26/03/2016
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
zebrepat a écrit:ce topic est le questionnement de nombre de zebres je crois
Ce qui me gonfle serieusement c'est tous ces specialistes de douance (des escrocs ?) qui pretendent que le zebre doit se debarasser de son faux self bien sur sans aucune subtilité
Alors que le zebre est en permanence dans la suradaption
Le cameleon social, c'est bien mais c'est comme quand tu fais du theatre. quand la representation est terminée, le role c'est fini . etre 100% faux self tout le temps pour un zebre c'est epuisant (ces salauds de zebres sont censés cacher leur rayure, ca derange)
personnellement j'ai l'impression de pas avoir ete assez souvent dans le faux self
concernant le zebre, un test simple. essayer d'etre 100% zebre dans le milieu pro je vous souhaite bien du plaisir
je plussoie pour ce qui de se suradapter en permanence = s'épuiser. Avec burn-out à répétition à la clé.
AnaKoluth- Messages : 1344
Date d'inscription : 04/10/2021
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
C'est le questionnement sain de tout zebre normalement constitué et qui doit etre doit etre revisité a la lueur de la dualité hegelienne : "Être contre paraitre"
nous sommes dans la société du spectacle (guy debord, repris par jean baudrillard dont le successeur manque encore a l'affiche a l'epoque du metaverse).
nous sommes dans la société du spectacle (guy debord, repris par jean baudrillard dont le successeur manque encore a l'affiche a l'epoque du metaverse).
zebrepat- Messages : 619
Date d'inscription : 26/03/2016
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Est-ce que si on copie un peu les autres pour s'intégrer on est moins nous?
Mars avril mai- Messages : 624
Date d'inscription : 16/07/2022
Age : 34
Abracadaboum- Messages : 201
Date d'inscription : 19/11/2022
Age : 101
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
zebrepat a écrit:C'est le questionnement sain de tout zebre normalement constitué et qui doit etre doit etre revisité a la lueur de la dualité hegelienne : "Être contre paraitre"
nous sommes dans la société du spectacle (guy debord, repris par jean baudrillard dont le successeur manque encore a l'affiche a l'epoque du metaverse).
y'a l'auteur de "House of Leaves" , peut-être...
mais pas d'avatar post-moderne du concept brillant de Debord, en effet
ça manque !
AnaKoluth- Messages : 1344
Date d'inscription : 04/10/2021
Re: Cameleon , faux-self ... Comment redevenir soi-même ?
Il est sympa ce dessin du caméléon, merci AnaKoluth <3
En ce qui me concerne le fait d'être caméléon me permet - et je trouve que c'est un avantage qui mériterait d'être évoqué - d'être en contact (au lycée quand j'étais jeune, au boulot désormais) avec des groupes d'individus qui, eux, ne communiquent pas entre eux. Ca m'interpelait beaucoup quand j'étais ado, cette propension que j'avais à circuler dans tous les groupes sans être dans un seul, ce n'était pas forcément confortable de ne pas être entièrement assimilé dans un groupe, ça peut faire mal, mais maintenant que je suis à un âge plus avancé je trouve ça sympa, car ça permet de rencontrer plein de gens très différents les uns des autres, c'est enrichissant.
Ce que je retiens surtout du récap concernant l'hypersensibilité, c'est la fatigue mentale, fatigue tout court du reste, avec laquelle je vis en permanence, c'est proche du handicap par moment et j'aurais tellement aimé que ça puisse être reconnu. Ca me fait du bien de le voir écrit sur ce petit récap.
En ce qui me concerne le fait d'être caméléon me permet - et je trouve que c'est un avantage qui mériterait d'être évoqué - d'être en contact (au lycée quand j'étais jeune, au boulot désormais) avec des groupes d'individus qui, eux, ne communiquent pas entre eux. Ca m'interpelait beaucoup quand j'étais ado, cette propension que j'avais à circuler dans tous les groupes sans être dans un seul, ce n'était pas forcément confortable de ne pas être entièrement assimilé dans un groupe, ça peut faire mal, mais maintenant que je suis à un âge plus avancé je trouve ça sympa, car ça permet de rencontrer plein de gens très différents les uns des autres, c'est enrichissant.
Ce que je retiens surtout du récap concernant l'hypersensibilité, c'est la fatigue mentale, fatigue tout court du reste, avec laquelle je vis en permanence, c'est proche du handicap par moment et j'aurais tellement aimé que ça puisse être reconnu. Ca me fait du bien de le voir écrit sur ce petit récap.
Zorglub_33- Messages : 253
Date d'inscription : 30/08/2017
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