Ce que m'inspire beaucoup de gens (DEMOTIVATOR)

Lanza a écrit:(Mes rebelles préférés sont ceux qui prennent systématiquement le contrepied de la tendance exprès pour pas faire comme tout le monde, et qui se recréent un conformisme qui dépend très exactement de ce qu'ils fuient. Je trouve ça délicieusement cocasse, d'autant que j'en ai été. Que celui qui n'a jamais dit, à propos de son ex groupe préféré "ah ouais, mais nan, mais mâtnant, c'est trop commercial, tu vois..." me jette la première pierre.)

Remy de Gourmond a écrit:Le type libre-penseur est moyen, comme tous les types. Il n'est ni tout à fait intelligent ni tout à fait stupide. Son intelligence consiste dans un certain sens critique, fort limité, mais assez droit à l'intérieur de ses limites. Sa stupidité, ou plutôt sa bêtise, n'est, le plus souvent, qu'un mélange d'ignorance et d'entêtement ou de fatuité. Ignorance parce que : ou il ignore ce qu'il rejette, ou il ignore ce qu'il admet ; sa critique ne porte jamais que sur un côté. En quoi il ressemble singulièrement au croyant. Autre ressemblance : il possède la vérité, soit qu'il l'ait cherchée en conscience et nécessairement trouvée, soit qu'il la détienne de naissance, soit qu'il l'ait « gagnée », comme on gagne la fièvre. On pourrait peindre le croyant et le libre-penseur par des traits communs ; aucun de ces traits ne conviendrait ni au savant, ni au philosophe, ni à l'homme d'un métier, qu'il fût un peintre comme Millet, un conteur comme Maupassant, ou le premier artisan venu et qui n'est que cela. Cela veut dire que, chez le libre-penseur comme chez le clérical, le métier est de croire, tandis que, chez le maçon, le métier est de maçonner. Shakespeare, en somme, maçonnait, et Spinoza aussi.

Remy de Gourmond a écrit:Réunis en foule, les hommes deviennent particulièrement automatiques, et d'abord leur instinct de se réunir, de faire à un moment donné tous la même chose témoigne bien de la nature de leur intelligence. Comment supposer une conscience et une volonté aux membres de ces cohues qui, aux jours de fête ou de troubles, se pressent tous vers le même point, avec les mêmes gestes et le mêmes cris ? [....] L'homme conscient qui se mêle naïvement à la foule, qui agit dans le sens de la foule, perd sa personnalité ; il n'est plus qu'un des suçoirs de la grande pieuvre factice, et presque toutes ses sensations vont mourir vainement dans le cerveau collectif de l'hypothétique animal ; de ce contact, il ne rapportera à peu près rien ; l'homme qui sort de la foule n'a qu'un souvenir, comme le noyé qui émerge, celui d'être tombé dans l'eau (...)

Lanza a écrit: "ah ouais, mais nan, mais mâtnant, c'est trop commercial, tu vois..." )

David Latapie a écrit:Tiens, Rémy de Gourmond serait-il un de ces rebelz, trop fier pour reconnaître qu'il est un homme comme les autres, donc un animal social qui est programmé pour agir la plupart du temps comme la masse, parce que des milliers d"années d'évolution ont ancré dans les gènes que l'on a de meilleures chances de survie en groupe qu'isolé ?