Le bruit de l'eau dans les gouttes
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Saphodane- Messages : 3002
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Coucou sid, juste des bises en passant.
Nanana- Messages : 1979
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Hey hey !
Je me demandais si tu étais toujours en vie.
Ravi de le voir.
À bientôt j'espère !
Je me demandais si tu étais toujours en vie.
Ravi de le voir.
À bientôt j'espère !
siddhartha- Messages : 378
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Localisation : Sur le chemin après ma rencontre avec Alice Miller
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
North Atlantic Tracks NAT a écrit:Coucou sid, juste des bises en passant.
Hé ben moi ...ben j'en tout plein partout à tous le monde ... ( ben quoi ...chui un tendre moi ...et alors ?? )
SMAAAAAKEUUUUUUUUU
Taz- Messages : 1178
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
En vie plus que jamais
Plus très présente par ici, mais je continue à lire ceux comme toi qui égayent mes journées ^^.
XXX
PS : des bises à toi aussi mon taz
Plus très présente par ici, mais je continue à lire ceux comme toi qui égayent mes journées ^^.
XXX
PS : des bises à toi aussi mon taz
Nanana- Messages : 1979
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Ouaiiiiis, des bisous !!! \o/
Saphodane- Messages : 3002
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
et encore et puis
purée , mais je gogolise moi ....YO LES COPAINS , LES COPINE HELP , JE ME MOLDUTISE
purée , mais je gogolise moi ....YO LES COPAINS , LES COPINE HELP , JE ME MOLDUTISE
Taz- Messages : 1178
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Bonsoir les amis,
Je reviens, écrire ici plutôt qu'ailleurs. Parce que. C'est un beau lieu ici. Alors je continue. Encore.
J'aime.
Étonnamment je suis calme. J'ai franchi une sorte de cap. Un peu comme lorsque la douleur s'annule elle-même. Ou quand on s'évanouit. La fatigue.
Je me sens un peu faible. J'ai ce grain de beauté sur la clavicule qui vient me démanger et me gêner. D'aussi longtemps que je me souvienne, il a toujours été mon point de faiblesse par excellence, cet endroit de mon corps vulnérable, qui me donne l'impression que l'on pourrait rentrer dans l'os par une simple caresse. Pas pratique pour la ceinture de sécurité. À l'instant, j'ai cette douce anxiété qui vient se frotter entre mon pouce et mon index. Le gros vient se frotter sous le petit, comme pour se protéger du monde des grands qui vient encore de frapper comme on lance une grenade à fragmentation. Mais je suis calme.
J'aurais cru avoir besoin des larmes pour m'échapper de mon corps par un autre quelconque. J'aurais cru avoir besoin de m'emporter face à un colloc qui m'exaspère par moment autant que je voudrais le faire taire, juste pour faire sortir quelque chose de moi, une tension. J'aurais cru tout sauf cela : le calme. Maintenant je souris à mon colloc, et la tristesse qui doit briller au fin fond de mon oeil n'est là que pour donner une sorte de noblesse à mon âme semble-t-il. Pas une larme ne sera venu sortir ces chaînes de mon corps faible, de cette enveloppe frémissante qui s'écorche tant dans la seule expérience d'être au monde. Je ne suis même pas tout à fait résigné. Plutôt triste. Et encore. Fatigué peut-être. Ennuyé aussi. L'ennui.
Quand on se bat toujours contre ses fantômes, on finit par s'épuiser et tomber las. Pas besoin de larme alors. Pas besoin d'engueulade. L'écoute de soi porte ses fruits, et vient prendre dans ses bras par lui-même l'enfant enfoui qui tremble de peur. Quand on attend plus rien, il n'y a plus de quoi inscrire sa souffrance sur quelque chose. Apprendre à mourir en quelque sorte. Lentement. Pour soi. Et quelle fierté de ne se voir plus fuir, mais prendre avec douceur la posture qu'il faudra assumer. Parce que l'on a pas le choix. Parce que l'on est. Et parce que l'on sera encore par la suite. Un vrai programme, en soi.
L'absurde est rigolo. C'est bien pour ça que la vie aligne ces lettres. On entend un arbre grincer, et il ne s'agissait que d'une feuille amenée à rejoindre le vent. Pas besoin d'être Z pour savoir que la danse est belle et que du mouvement naît la vie même. Alors je m'obstine à croire que les autres devraient, que les autres pourraient, que tout devrait être différent. Puis je m'endors. Et je cligne des yeux en essayant de distinguer le vrai du faux, le rêve de l'éveil, la couleur de la forme... Et je m'évanouis encore une fois dans la course, sans mesure possible de mes prises. Un vertige s'établit et la folie naissante est la belle amie du réconfort que je viens bercer du coin de la chansonnette en me racontant des histoires. Et même si rien de tout cela n'est advenu, je garde toujours en mon coeur le chant possible de ce poème, et joue avec. Certains chats l'ont compris. Je finirai par pleurer.
Je suis heureux de me découvrir ce soir dans cet état décalé, qui fait percevoir la vie avec une douceur écorchée mais si belle. Je ne supporte pas cette pellicule des jours qui vient se coller sur la vie comme de la suie. On dirait qu'on revit en permanence les mêmes actes, avec un décors qui file et des rencontres qui ne se font plus. L'habitude réconfortante vient voler à la douceur sa fragilité, et tout s'effondre. Ou plutôt tout se grippe, grogne en soi et s'oubli. Alors quand on voit encore le monde avec des yeux clairs, qu'il vous brûle la rétine et que vous prenez le large en vous-même... il n'y a qu'un pas à se croire déjà parti, réalisé, dans le vrai, sur cette ombre flottante que l'on nomme existence. Mais j'oublierai encore, j e plierai de nouveau sous le poids du nécessaire. Bien dur de se trouver dans un pareil louvoyage.
On croirait chercher un homme à la mer sans comprendre qu'on entend ces voix depuis toujours, et qu'elle ne viennent que de nous. J'ai déjà le sommeil qui m'appelle. Bercé de trop de fatigue, je sombre et m'endors. Bonne nuit aux courageux qui parcourront ces lignes. La tristesse et le désespoir vont aller retrouver ma contemplation dans mes rêves pour en faire quelque chose de beau, là où tout est encore possible et que les anges ne chantent pas encore la litanie du vent.
Prenez soin de vous. Toujours.
Je reviens, écrire ici plutôt qu'ailleurs. Parce que. C'est un beau lieu ici. Alors je continue. Encore.
J'aime.
Étonnamment je suis calme. J'ai franchi une sorte de cap. Un peu comme lorsque la douleur s'annule elle-même. Ou quand on s'évanouit. La fatigue.
Je me sens un peu faible. J'ai ce grain de beauté sur la clavicule qui vient me démanger et me gêner. D'aussi longtemps que je me souvienne, il a toujours été mon point de faiblesse par excellence, cet endroit de mon corps vulnérable, qui me donne l'impression que l'on pourrait rentrer dans l'os par une simple caresse. Pas pratique pour la ceinture de sécurité. À l'instant, j'ai cette douce anxiété qui vient se frotter entre mon pouce et mon index. Le gros vient se frotter sous le petit, comme pour se protéger du monde des grands qui vient encore de frapper comme on lance une grenade à fragmentation. Mais je suis calme.
J'aurais cru avoir besoin des larmes pour m'échapper de mon corps par un autre quelconque. J'aurais cru avoir besoin de m'emporter face à un colloc qui m'exaspère par moment autant que je voudrais le faire taire, juste pour faire sortir quelque chose de moi, une tension. J'aurais cru tout sauf cela : le calme. Maintenant je souris à mon colloc, et la tristesse qui doit briller au fin fond de mon oeil n'est là que pour donner une sorte de noblesse à mon âme semble-t-il. Pas une larme ne sera venu sortir ces chaînes de mon corps faible, de cette enveloppe frémissante qui s'écorche tant dans la seule expérience d'être au monde. Je ne suis même pas tout à fait résigné. Plutôt triste. Et encore. Fatigué peut-être. Ennuyé aussi. L'ennui.
Quand on se bat toujours contre ses fantômes, on finit par s'épuiser et tomber las. Pas besoin de larme alors. Pas besoin d'engueulade. L'écoute de soi porte ses fruits, et vient prendre dans ses bras par lui-même l'enfant enfoui qui tremble de peur. Quand on attend plus rien, il n'y a plus de quoi inscrire sa souffrance sur quelque chose. Apprendre à mourir en quelque sorte. Lentement. Pour soi. Et quelle fierté de ne se voir plus fuir, mais prendre avec douceur la posture qu'il faudra assumer. Parce que l'on a pas le choix. Parce que l'on est. Et parce que l'on sera encore par la suite. Un vrai programme, en soi.
L'absurde est rigolo. C'est bien pour ça que la vie aligne ces lettres. On entend un arbre grincer, et il ne s'agissait que d'une feuille amenée à rejoindre le vent. Pas besoin d'être Z pour savoir que la danse est belle et que du mouvement naît la vie même. Alors je m'obstine à croire que les autres devraient, que les autres pourraient, que tout devrait être différent. Puis je m'endors. Et je cligne des yeux en essayant de distinguer le vrai du faux, le rêve de l'éveil, la couleur de la forme... Et je m'évanouis encore une fois dans la course, sans mesure possible de mes prises. Un vertige s'établit et la folie naissante est la belle amie du réconfort que je viens bercer du coin de la chansonnette en me racontant des histoires. Et même si rien de tout cela n'est advenu, je garde toujours en mon coeur le chant possible de ce poème, et joue avec. Certains chats l'ont compris. Je finirai par pleurer.
Je suis heureux de me découvrir ce soir dans cet état décalé, qui fait percevoir la vie avec une douceur écorchée mais si belle. Je ne supporte pas cette pellicule des jours qui vient se coller sur la vie comme de la suie. On dirait qu'on revit en permanence les mêmes actes, avec un décors qui file et des rencontres qui ne se font plus. L'habitude réconfortante vient voler à la douceur sa fragilité, et tout s'effondre. Ou plutôt tout se grippe, grogne en soi et s'oubli. Alors quand on voit encore le monde avec des yeux clairs, qu'il vous brûle la rétine et que vous prenez le large en vous-même... il n'y a qu'un pas à se croire déjà parti, réalisé, dans le vrai, sur cette ombre flottante que l'on nomme existence. Mais j'oublierai encore, j e plierai de nouveau sous le poids du nécessaire. Bien dur de se trouver dans un pareil louvoyage.
On croirait chercher un homme à la mer sans comprendre qu'on entend ces voix depuis toujours, et qu'elle ne viennent que de nous. J'ai déjà le sommeil qui m'appelle. Bercé de trop de fatigue, je sombre et m'endors. Bonne nuit aux courageux qui parcourront ces lignes. La tristesse et le désespoir vont aller retrouver ma contemplation dans mes rêves pour en faire quelque chose de beau, là où tout est encore possible et que les anges ne chantent pas encore la litanie du vent.
Prenez soin de vous. Toujours.
siddhartha- Messages : 378
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Localisation : Sur le chemin après ma rencontre avec Alice Miller
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Difficile d'exprimer aussi élégamment une profonde mélancolie. Difficile aussi d'imaginer qu'une telle élégance ne naisse pas d'une vie élégante de même, de l'élégance des vrais princes.
A continuer à te lire souvent.
A continuer à te lire souvent.
Invité- Invité
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Tant de douceur sur un lit de souffrance, l'humour en oreiller... mais le sommier grince encore parfois
<3
<3
Nanana- Messages : 1979
Date d'inscription : 26/07/2010
Age : 55
Localisation : bxl, ici et maintenant
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Une plume incomparable pour un partage de tristesse, de délicatesse, de sensibilité, émouvant, touchant à lire et à relire.
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
siddhartha a écrit:Certains chats l'ont compris.
siddhartha a écrit:il n'y a qu'un pas à se croire déjà parti, réalisé, dans le vrai, sur cette ombre flottante que l'on nomme existence. Mais j'oublierai encore, j e plierai de nouveau sous le poids du nécessaire. Bien dur de se trouver dans un pareil louvoyage.
On croirait chercher un homme à la mer sans comprendre qu'on entend ces voix depuis toujours, et qu'elle ne viennent que de nous. J'ai déjà le sommeil qui m'appelle. Bercé de trop de fatigue, je sombre et m'endors. Bonne nuit aux courageux qui parcourront ces lignes. La tristesse et le désespoir vont aller retrouver ma contemplation dans mes rêves pour en faire quelque chose de beau, là où tout est encore possible et que les anges ne chantent pas encore la litanie du vent.
Prenez soin de vous. Toujours.
Suis les vagues.
Il suffit de laisser le mouvement se faire, de suivre les intuitions. Cela te façonne autrement, te donne de nouvelles ailes.
Et lorsque cela recommence, oui on oublie, mais peu à peu on comprend mieux le mécanisme, on reconnaît les signes. Du coup cela permet d'aller plus vite, ou plus tranquillement.
C'est comme les accouchements. ^^
Dur la première fois, puis le passage est fait, donc cela aide.
Quand c'est pénible, c'est la phase préparatoire si on n'est pas habitué.
On est serré, à l'étroit, dans le noir, comme un bébé qui va naître. Puis arrive l'heure du passage, de la transition à suivre. Se laisser guider, ton corps et ton mental savent quoi faire, écoute-les et suis. Il faut pousser un moment, ou laisser faire, et puis hop, magie, c'est fini et la sortie est là, merveilleuse.
Le coup suivant, pareil. Mais plus simple, ou plus tranquille.
Et le jour où cela arrive aux couches plus anciennes et profondes, ce sera difficile un temps, on repensera alors aux mécanismes de base pour passer le cap, et voilà. Dès qu'on les retrouve, ouf ça va mieux.
Invité- Invité
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Deux mots ..... MERCI et RESPECT ...........
Taz- Messages : 1178
Date d'inscription : 17/05/2011
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Merci à vous, c'est très gentil de votre part tous ces commentaires.
De fait, vous m'encouragez à livrer plus.
Alors voici ce que je viens d'écrire pour le plaisir et pour le sortir du chien en moi. Une sorte de posture pseudo externe où j'en viens tout progressivement à construire une narration à la troisième personne pour m'entraîner à d'autres formes que le seul épanchement sentimentale curatif, mais bien l'expression singulière en vue de partage à qui voudra, d'une histoire et d'autres, d'idées et d'expérimentations.
Alors voilà une proposition. Si ça se trouve je la supprimerai demain après avoir dormi. Ou pas. Qui verra verra. Et des bisous. Parce que c'est bien aussi.
EDIT : Voilà, pfiouf, parti. Un tel propos n'a pas d'intérêt sans cohérence plus large, à défaut de quoi le nombrilisme à la troisième personne me guette. À bientôt.
De fait, vous m'encouragez à livrer plus.
Alors voici ce que je viens d'écrire pour le plaisir et pour le sortir du chien en moi. Une sorte de posture pseudo externe où j'en viens tout progressivement à construire une narration à la troisième personne pour m'entraîner à d'autres formes que le seul épanchement sentimentale curatif, mais bien l'expression singulière en vue de partage à qui voudra, d'une histoire et d'autres, d'idées et d'expérimentations.
Alors voilà une proposition. Si ça se trouve je la supprimerai demain après avoir dormi. Ou pas. Qui verra verra. Et des bisous. Parce que c'est bien aussi.
EDIT : Voilà, pfiouf, parti. Un tel propos n'a pas d'intérêt sans cohérence plus large, à défaut de quoi le nombrilisme à la troisième personne me guette. À bientôt.
siddhartha- Messages : 378
Date d'inscription : 25/01/2012
Age : 39
Localisation : Sur le chemin après ma rencontre avec Alice Miller
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Zut, loupé.
Nanana- Messages : 1979
Date d'inscription : 26/07/2010
Age : 55
Localisation : bxl, ici et maintenant
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
(fallait se lever de bonne heure pour voir. J'ai vu. Et apprécié. )
Invité- Invité
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
J'ai pensé finalement l'envoyer en MP à qui veut. Puis je me suis dit que dans le fond j'avais autant l'envie de livrer quelque chose de moi par ici car j'aime bien ces lieux, que d'avoir des avis concernant ce qui est plus un travail en quelque sorte, sans pour autant me sentir prêt à le livrer comme quelque chose qui se tient. Et dans ce cas pourquoi ne pas le poster ici ? Puis je ne sais plus... J'avais donc, après coup, peur d'avoir été prétentieux, à côté de la plaque, et me prenant moi-même les pieds dans le tapis à finalement le retirer, à la façon de "bon d'accord puisque vous insistez". Je me suis donc un peu perdu là-dedans, et j'ai repris un peu le texte, essayant d'y voir plus clair sur la pertinence de la livrée. Pas facile, pas possible. Comment partager sur des choses personnelles quand on les a habillées dans une forme d'expression autre qu'en son propre nom ? Où se trouve la limite entre le nombrilisme inerte et la proposition féconde ? Qu'y a-t-il à dissocier entre les sentiments d'où cela vient et l'expérience, la proposition qui est faite sous cette forme, et enfin la lecture qui rend alors réelle l'idée de partage dans la démarche ?
Et une forme de fatigue dans tout ça m'empêche d'avoir les idées claires... Laisser venir n'est pas chose facile quand on s'est crispé dans une sorte de torticolis mental...
(Merci Protée G. pour cette belle épitaphe )
D'ailleurs je viens de cliquer sur le lien vers un site web dans ton profil et je suis scotché car je trouve cela magnifique. J'aimerais beaucoup y retourner et m'y promener, et même grandement avoir l'occasion de parler de tout cela avec l'auteur de ces clichés un de ces jours. Est-ce toi ? Il y a une lumière que j'affectionne particulièrement, un peu comme si une chose commune avait été saisie dans cette sensibilité à regarder... Merci du lien quoi qu'il en soit.
Par un autre ailleurs, et comme il s'agit de partage, la lecture du fil d'ours me rappelle à une découverte de cet été que j'avais postée sur le fil des humeurs en musique. Alors comme il me semble en effets qu'il est plus pertinent/intéressant/partageant de le placer ici, je double et vous remets les mots qui j'y avais reliés. Vous en souhaitant bien du plaisir !
Pour mon (re)passage par ici depuis quelques temps, une petite merveille que j'ai découverte cet été par hasard, alors que je m'apercevais en même temps de l'importance de l'oeuvre de Nietzsche pour moi-même. Depuis j'ai même nommé mon bateau ainsi, et je suis atterré de constater que bien peu de personnes, si ce n'est aucune n'a encore compris de quoi il s'agissait quand je leur annonce que mon bateau s'appelle Zarathoustra...
Monte le son garçon :
Et une forme de fatigue dans tout ça m'empêche d'avoir les idées claires... Laisser venir n'est pas chose facile quand on s'est crispé dans une sorte de torticolis mental...
(Merci Protée G. pour cette belle épitaphe )
D'ailleurs je viens de cliquer sur le lien vers un site web dans ton profil et je suis scotché car je trouve cela magnifique. J'aimerais beaucoup y retourner et m'y promener, et même grandement avoir l'occasion de parler de tout cela avec l'auteur de ces clichés un de ces jours. Est-ce toi ? Il y a une lumière que j'affectionne particulièrement, un peu comme si une chose commune avait été saisie dans cette sensibilité à regarder... Merci du lien quoi qu'il en soit.
Par un autre ailleurs, et comme il s'agit de partage, la lecture du fil d'ours me rappelle à une découverte de cet été que j'avais postée sur le fil des humeurs en musique. Alors comme il me semble en effets qu'il est plus pertinent/intéressant/partageant de le placer ici, je double et vous remets les mots qui j'y avais reliés. Vous en souhaitant bien du plaisir !
Pour mon (re)passage par ici depuis quelques temps, une petite merveille que j'ai découverte cet été par hasard, alors que je m'apercevais en même temps de l'importance de l'oeuvre de Nietzsche pour moi-même. Depuis j'ai même nommé mon bateau ainsi, et je suis atterré de constater que bien peu de personnes, si ce n'est aucune n'a encore compris de quoi il s'agissait quand je leur annonce que mon bateau s'appelle Zarathoustra...
Monte le son garçon :
siddhartha- Messages : 378
Date d'inscription : 25/01/2012
Age : 39
Localisation : Sur le chemin après ma rencontre avec Alice Miller
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Privilège des lève-tôt, j’ai eu le temps de lire ton texte à mon réveil avant l’aube. A mon avis tu n’aurais pas dû l’effacer. Il n’y a rien de prétentieux à partager et ce forum est là pour nous permettre d’écrire en toute liberté sur des sujets personnels ou non avec la forme qu’on souhaite y mettre. Lis et commente qui veut. Merci de nous faire redécouvrir l’adaptation du poème symphonique de Richard Strauss « Ainsi parlait Zarathoustra » par Deodato.
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Laisser venir, laisser aller, déplier nos idées et laisser filer nos mots étoilés. Ceux du cœur, ceux de l’âme. Sans juger. Jamais. Le juge est l’assassin de nos âmes.
Tu vois, je n’ai pas réfléchi en écrivant le truc ci-dessus. Si je réfléchissais, je me dirais que… pfff... tout plein de trucs, et je l’effacerais.
Doit-on réfléchir sans cesse à la légitimité de notre expression même ?
Expression.
Syn. : air, figure, visage, caractère, parole, manifestation, proposition, incarnation, écho, tonalité, personnification, vie, et bien d'autre choses encore. ( ici )
Très chouette zik' !
Tu vois, je n’ai pas réfléchi en écrivant le truc ci-dessus. Si je réfléchissais, je me dirais que… pfff... tout plein de trucs, et je l’effacerais.
Doit-on réfléchir sans cesse à la légitimité de notre expression même ?
Expression.
Syn. : air, figure, visage, caractère, parole, manifestation, proposition, incarnation, écho, tonalité, personnification, vie, et bien d'autre choses encore. ( ici )
- Spoiler:
- Pour le site, ça n'est que mon tumblr., sorte de réseau social de partage d'images. Truc assez inutile et vain en somme, mais qui est mon journal d'humeurs et de rêves, en images. Et aucune photo n'est de moi. Tant mieux s'il t'a plu en tous cas !
Très chouette zik' !
Invité- Invité
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
j'en ai profité pour faire le curieux....Protée G. a écrit: Pour le site, ça n'est que mon tumblr., sorte de réseau social de partage d'images. Truc assez inutile et vain en somme, mais qui est mon journal d'humeurs et de rêves, en images. Et aucune photo n'est de moi. Tant mieux s'il t'a plu en tous cas ! [
J'ai aimé.
Invité- Invité
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Protée G. a écrit:Doit-on réfléchir sans cesse à la légitimité de notre expression même ?
Non, tout à fait, on ne doit pas y réfléchir sans cesse. Pour autant, je crois que la légitimité de notre expression même est tout en question dans notre façon d'être, et donc directement reliée à la confiance en soi. En d'autres termes, même s'il est déplacé de réfléchir sans cesse à cela jusqu'à se bloquer en croyant se protéger (comme pour bien d'autres choses d'ailleurs), la légitimité demeure pour moi par-delà cela la condition sine qua non d'un bon mode d'être. C'est du moins la cohérence de principe que je souhaite me donner, en relation, toujours.
Si ce mouvement occulte tout mode d'être du fait d'une quête de légitimité, c'est que la volonté de contrôle a pris le pas sur celle de spontanéité, sur l'énergie du rire, sur l'en vie. Et c'est bien comme cela que je me bloque. Il est donc bien question de "laisser", comme tu le dis si bien. Et là, c'est bien le mystère. Et ça a beau être beau, ce n'en est pas moins difficile. Un beau défi je dirais.
Dans le fond, par l'ensemble de mes écrits, j'aimerais trouver le point entre mon expression et cette cohérence hypnotique que je finis par benoitement vénérer... Voilà pourquoi, dans le fond, j'aimerais un jour pouvoir me réaliser de la sorte par la production d'un fatra cohérent qu'on pourrait lire dans un ensemble, et même retirer quelque chose de ce mouvement. L'agencement de la vie est tellement inepte, qu'à défaut de trouver un sens dans le quotidien comme certains cherchent une voie, je cherche dans mes pas la forme de mon discours. Pour advenir tel que je me le dois peut-être. Ou pour rien. C'est à ce genre de stade de réflexion qu'on tourne en rond dans le lointain sans pouvoir s'en remettre au brouillard rassurant d'un quai de gare... Alors je me rassure en guettant les indices établissant qu'à défaut de cette cohérence idéale, ce que j'écris peut être beau. Car en moi-même seul je n'en trouve pas la force. Et j'y trouve dans ce cas la légitimité tant recherchée afin que je me permette, par-delà moi-même, d'aller dans le sens que je me suis choisi, au fil de mon chemin.
Je vous remets donc ce texte, revu un peu depuis ce matin. Il est là parce qu'il est passé, et qu'il avait son chemin à traîner du côté de ces échanges. Pour ma plus grande joie d'échanger de la sorte avec vous. Au plaisir de nombreux encore.
Bonne nuit.
Intitulé pour deux
En se promenant, par la main, on aurait presque. Temps que d'autre chose non, peut-être. Une voie, un but, un soleil.
Cela faisait quelques semaines qu'ils s'étaient tournés autour. Mais plutôt l'une que l'autre. Cela faisait des semaines, et pourtant il advint qu'il fallait désormais faire revivre en un espoir lointain et sauvage une ombre furtive de ce qui ne sera jamais. Cela fait partie du flirt. Chacun y retrouve de ses fragments, d'espoir, d'égo, de conquêtes, de maîtrise, d'abandon, de peur... Un florilège de faux-semblants qui donnent à croire, à force, que l'on sait bien où l'on va, ce que l'on veut, voire qui l'on est. L'illustre mégarde de la conscience que de se croire apte à juger.
Puis il s'était surpris à vouloir l'embrasser, de ces curieuses envies qui font remonter des tréfonds les souvenirs de glace à la fraise. Il s'était surpris, et l'idée lui parut coquasse. C'est la meilleure chose qu'il aurait eu à faire en cet instant : l'embrasser. Juste la prendre dans ses bras, mais pas vraiment. Juste se pencher vers elle, pour saisir du bout des lèvres un semblant de désir qui serait venu fleurir là, dans l'instant, alors que rien ne présageait pareille effusion. Ou peut-être que si. Et c'est bien là le problème.
Leurs rencontres se passaient toujours le Dimanche. Le Dimanche, c'est bien pour manger des croissants et boire du café hors de prix sur une terrasse au soleil. Parfois, le Dimanche a de ces airs solennels qui rendent possibles les situations ridicules. On trouve toujours mille courant pour nous emporter quand on ne peut pas aborder les choses de front. Il ne l'avait pas même touchée. Il ne voulait pas assumer la suite. En somme, il ne voulait pas. Il y a de ces motivations immobiles pour lesquelles la terre mériterait de trembler mais ne fait que ronronner doucement. Pour peu que le doute s'installe, on en resterait dans son être, immobile. L'amour est un gros chat imbécile qui vit heureux de regarder toujours de haut les cons d'humains qui se pavanent à ricaner des chats idiots.
Un autre jour, il peinait à remettre ses nerfs en place. Il sentait que tout vient à point à qui sait attendre. Alors il attendait. Les pleurs et les cris qu'il avait tant attendus n'étaient là qu'en suspens comme l'idée d'un sentiment et d'une expérience pour laquelle il faudrait bien un jour faire en sorte d'être passé par là. Rien n'était sorti. Rien ne sortait toujours pour autant. Mais que de soubresauts ajusteurs, de fatigue et de mélancolie post-traumatique, de syndromes bien complexes et autres considérations à triporteur. Il savait maintenant que l'on pouvait lâcher, parfois, les choses, comme elles viennent, ou comme elles sont venues. Après. Pendant. Avec. À côté. De soi. À l'écoute. Un peu trop.
Il focalisait maintenant sur cette femme. Elle le troublait depuis le premier jour de leur rencontre. Pas de ces troubles grandiloquents qui donnent de la constance à une perception bancale. Juste un trouble, une question, une rencontre peut-être, sa possibilité sans doute. Oh il s'en était bien protégé ! Il avait même fait force de courage et montre d'attention se disait-il, presque : « Elle est mignonne... des hanches peut-être un peu larges... mais quelle importance cela peut bien avoir !? Une taille tout de même conséquente... Arrête idiot ! J'ai toujours préféré les petites !... Aaarrrgghhh !!! C'est marrant comme elles sont toutes grandes depuis quelques temps ! Quel beau sourire... quel visage lumineux... regard... présence... attirance... peut-être... oui, ou encore un peut-être... Mais quelle douceur dans le regard... des yeux et un air qui... !!! Et merde ! Encore un rappel aux anciennes rumeurs intimes... Peur ! Hanches larges... Hanches larges ! Taille conséquente ! Elle est grande bordel, tu le vois pas ? T'as toujours préféré les petites ! Et puis certainement plein d'autres choses encore qui ne conviennent pas... peur... Peut-être... » C'en était fait. L'idée avait été jetée, il y avait donc encore un lien. De quoi alimenter bien des angoisses et peurs de l'éternel retour. N'en sortirait-il donc jamais ? Qu'à cela ne tienne, il verrait comment les choses vont quand on les égraines au fil du hasard.
Et c'est ainsi qu'ils parlèrent un moment, bien des instants plus tard. C'était le temps des prises de connaissance badines. Tout en lui était prêt à saisir le moindre indice de fuite, d'attirance, d'un trait de caractère ou d'une inclination néfaste à toute possibilité dont il pourrait se figurer la forme. Avant. Elle n'était pas si belle. D'ailleurs, il se l'était déjà dit. La rencontre est toujours faite de ces allers-retours stupides qui finissent par faire douter des repères. Il fallait l'admettre, elle lui plaisait au moins un peu... Significativement, dirait-il. Peut-être. À chacun son langage. Et puis ce serait bien, qu'elle lui plaise un peu. On pourrait en construire de ces possibles merveilleux qui vous font déplacer des océans pour mieux crier avec les mouettes. Puis une phrase tomba comme un sourd. « Management... Produits... Surgelés... » Ces trois mots y flottaient encore, ridicules, prêt à faire fuir tous les poèmes. Et il crût défaillir, voulut s'en amuser... Un château de carte s'écroulait. Sans bruit.
Une semaine s'étalait désormais devant. On avait laissé aux salamalecs les restes rougeoyants de ce que l'on n'avait pas vu. Avant que de ne voir renaître la possibilité d'une île, cette rencontre par-delà, il faudrait se laisser à cette fatuité si belle. Une vraie promesse d'ivresse dans le lointain se mettait à chanter, mais pas une joie au cœur, non, mais pas de tremblement. On avait vu en ombres mal portées se dessiner ensemble le choeur des possibles, portant d'un même élan l'ensemble d'une même voix. Des entrailles elle venait. Des entrailles elle portait. Et cette trace flétrie qui ne faisait que marquer sa présence aux passants ne venait cette fois qu'emprunter les rengaines, pour mieux laisser à l'abandon la beauté d'une fleur. Il n'avait plus qu'à attendre, pour le moment. On n'est jamais que d'une pièce, un mobile en suspens.
siddhartha- Messages : 378
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
La confiance en soi, c’est ce qui manque à beaucoup d’entre nous, il faut parfois se faire violence pour dépasser nos blocages et agir avec plus de spontanéité.
Tu as revu ton texte et cela me semble plus cohérent pour le lecteur avec une meilleure compréhension des sentiments du personnage.
J’ai hésité avant de publier ces quelques lignes et je ne souhaite pas développer plus avant. Ils vont penser que…, ils vont croire que…, ils vont trouver que….. ou ils seront complètement indifférents à ce que je pourrais exprimer. Quelle légitimité y a-t-il à intervenir ? (je sais c'est en contradiction avec ma précédente intervention).
Confiance en soi ai-je dit en préambule…..
Tu as revu ton texte et cela me semble plus cohérent pour le lecteur avec une meilleure compréhension des sentiments du personnage.
J’ai hésité avant de publier ces quelques lignes et je ne souhaite pas développer plus avant. Ils vont penser que…, ils vont croire que…, ils vont trouver que….. ou ils seront complètement indifférents à ce que je pourrais exprimer. Quelle légitimité y a-t-il à intervenir ? (je sais c'est en contradiction avec ma précédente intervention).
Confiance en soi ai-je dit en préambule…..
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Je ne suis pas d'accord avec toi concernant la violence. Celle-ci est inutile, toujours. De l'écoute on peut trouver la force, ou la source d'un mouvement. C'est de là que naît la confiance, et non de la violence.
Se faire violence est une notion que je n'aime pas, et à laquelle je relie d'ailleurs pas mal de difficultés de socialisation. Comme si l'on ne pouvait être légitime que par la violence que la convenance nous impose au travers de nous même.
Je vois ce que tu veux dire, mais je chipote car je crois là qu'il y a quelque chose d'assez important. Si l'on ose pas faire quelque chose, ce n'est pas en se faisant violence que l'on se le permettra. Sauf en l'occurrence, de mon point de vue, à avoir en définitive une bien basse image de soi pour s'en référer aux convenances insinuant leur pouvoir jusque dans notre intime façon d'être.
Se faire violence est une notion que je n'aime pas, et à laquelle je relie d'ailleurs pas mal de difficultés de socialisation. Comme si l'on ne pouvait être légitime que par la violence que la convenance nous impose au travers de nous même.
Je vois ce que tu veux dire, mais je chipote car je crois là qu'il y a quelque chose d'assez important. Si l'on ose pas faire quelque chose, ce n'est pas en se faisant violence que l'on se le permettra. Sauf en l'occurrence, de mon point de vue, à avoir en définitive une bien basse image de soi pour s'en référer aux convenances insinuant leur pouvoir jusque dans notre intime façon d'être.
siddhartha- Messages : 378
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Le mot violence est sans doute mal choisi mais tu sais qu'il m'est souvent difficile de traduire ma pensée par des mots.
Dépasser mes blocages, être davantage à mon écoute pour me faire aller de l'avant, pour oser, pour progresser, pour réaliser, pour moi-même et non pas pour me conformer à des convenances. Est-ce plus clair ?
Dépasser mes blocages, être davantage à mon écoute pour me faire aller de l'avant, pour oser, pour progresser, pour réaliser, pour moi-même et non pas pour me conformer à des convenances. Est-ce plus clair ?
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Merci Sid pour ce partage. J'ai été troublée et j'ai ri, puis émue encore. Tu as raison pour la violence, elle est déjà bien assez présente en soi pour ne pas en rajouter... mais quelle est-elle sinon l'expression de désirs antagonistes? Ce tiraillement, ce déchirement entre ce que l'on est et ce que l'on est? Ne pas choisir, ne pas chercher la globalité, ne pas exiger de soi le sens, c'est la violence la plus douce à s'infliger... Je crois.
Nanana- Messages : 1979
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Au risque d'avoir l'amalgame fumeux, ce que tu soulignes ne pourrait-il donc pas se retrouver dans la "volonté de puissance" et non la violence ?
Je sais, malheureusement je fais un peu de la référencite. C'est que je n'ai pas encore exactement fait mienne les conceptions de Nietzsche pour me les cuisiner à ma sauce. D'où l'intérêt, aussi, d'une pareille discussion pour moi-même.
Je sais, malheureusement je fais un peu de la référencite. C'est que je n'ai pas encore exactement fait mienne les conceptions de Nietzsche pour me les cuisiner à ma sauce. D'où l'intérêt, aussi, d'une pareille discussion pour moi-même.
siddhartha- Messages : 378
Date d'inscription : 25/01/2012
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
« Mais on méconnaît alors l'essence de la vie, la volonté de puissance ; alors on néglige la prééminence de principe que possèdent les forces spontanées, agressives, envahissantes qui réinterprètent, réorientent et forment, dont l' « adaptation » ne fait que suivre les effets, alors on dénie dans l'organisme même le rôle dominateur des instances suprêmes, dans lesquelles la volonté vitale apparaît active et formatrice. » (généalogie de la morale)
Bien sûr, oui, se plier, se conformer, se nier pour correspondre, c'est une violence qui vise à tuer la violence, salutaire pourtant et nécessaire à la vie, qu'on peut appeler volonté de puissance.
Bien sûr, oui, se plier, se conformer, se nier pour correspondre, c'est une violence qui vise à tuer la violence, salutaire pourtant et nécessaire à la vie, qu'on peut appeler volonté de puissance.
Nanana- Messages : 1979
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Merci
(on ne devrait jamais mettre de point après ce mot)
(on ne devrait jamais mettre de point après ce mot)
siddhartha- Messages : 378
Date d'inscription : 25/01/2012
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Localisation : Sur le chemin après ma rencontre avec Alice Miller
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Heu ben de rien. Gasta était déjà passé... (La violence c'est aussi celle d'accepter la solitude qui découle de cette volonté. Il faut pouvoir aller contre certaines illusions rassurantes (mais en réalité emprisonnantes).)
Nanana- Messages : 1979
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Volonté de puissance, la volonté de puissance, une volonté de puissance, agir, sentir, penser vouloir
Du coup ça me donne envie de m'intéresser à l'oeuvre de Nietzsche, j'en suis pour l'instant à parcourir le web.
Du coup ça me donne envie de m'intéresser à l'oeuvre de Nietzsche, j'en suis pour l'instant à parcourir le web.
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
De fil en poule, je me suis mis à tapoter à l'instant sur mon fidèle ordinateur, un peu moins complexé qu'à l'habitude. L'oeuf n'était pas plus arrivé que l'aiguille à quelconque destination, mais je me suis dit que je pouvais lancer tout cela là, parce que le pourquoi pas de ce comment qui fît que ça fût ci puis oui pas non. D'où ce... texte suivant ces quelques propos introductifs. J'écris quelque bribes comme ça par foi, me disant que je finirai peut-être par en trouver une cohérence un jour ou l'autre... et puis c'est rigolo aussi. Et rien que pour le rigolo je transformerais bien toutes les enclumes en vaches pour être un peu moins con à regarder les trains.
EDIT : tentative d'épuration...
J'avais des plans de tomates, grosses comme le point. On aurait dit des citrouilles !
Et t'en as pas mangé ?
Non, j'avais pas faim, pas de ces faims là.
C'étaient les seuls mots qui transperçaient le silence jusqu'à elle. Une oreille tendue, puis deux, mais rien à faire. Elle ne comprendrait pas plus loin. Elle sortit alors son parapluie pour sortir du café, il était mince et robuste à la fois. Il gardait toute l'élégance de sa fonction se disait-elle. C'était un bon parapluie. Le regard perdu dans le vague du dehors, elle guettait. Son nez donnait déjà la direction que prendraient ses pas, mais ses pensées ne l'avaient pas tout à fait rejointes. Il pleuvait toujours au dehors. Elle était toujours ailleurs au dedans. Mais tout le monde faisait comme de rien. Alors elle sorti.
C'était encore le jour et il pleuvait tout bas, de ces petites pluies fines qui font trouver que la vie est belle. Elle ferma le parapluie d'une main fragile, d'un air robuste. À quoi bon toute cette mascarade ? La pluie caressait maintenant ses paupières, comme un homme aime un homme en le regardant dans les yeux. C'était bon. Elle sentait couler sur elle toute la vie. La veille encore cette délicatesse, fervente de toutes ces formes imprégnées, glissait déjà avec surprise dans l'expérience du corps, sur ses moindres membranes. On devrait apprendre aux enfants à regarder de loin, se disait-elle, pour mieux oublier les fonctions des lieux. Pourtant, pour Ludivine, il ne s'agissait plus d'agiter les prémisses de l'enfance, sa magie, ses idées sans idées. Elle savait tout cela et faisait le choix sage, de ne s'en plus remettre à d'autre ailleurs qu'à elle même.
Cette prime expérience du vide et de la solitude avait été pour elle comme un tromblon porté aux oreilles d'un sourd. Ça vibre, ça ne chante pas. Elle avait empruntée ces parcours plus sinueux, ces méandres obscurs, et ces promesses d'asphalte. Elle avait jeté des défis en l'air pour les laisser tomber de guerre lasse. Mais elle ne rampait ni ne se prosternait sur le sol en hommage au rallye du monde. Elle ne lui prenait pas la main à cette destinée morne des hordes fatales qui courent chacun plus vite pour mieux nuire à sa perte. Elle vibrait en elle sans savoir quel encore allait un jour lui dire qu'il était temps de s'y mettre. Une sourde et implacable envie allait désormais la saisir et l'emmener jusqu'à elle, comme on enterre les morts, comme on exprime sa joie.
EDIT : tentative d'épuration...
J'avais des plans de tomates, grosses comme le point. On aurait dit des citrouilles !
Et t'en as pas mangé ?
Non, j'avais pas faim, pas de ces faims là.
C'étaient les seuls mots qui transperçaient le silence jusqu'à elle. Une oreille tendue, puis deux, mais rien à faire. Elle ne comprendrait pas plus loin. Elle sortit alors son parapluie pour sortir du café, il était mince et robuste à la fois. Il gardait toute l'élégance de sa fonction se disait-elle. C'était un bon parapluie. Le regard perdu dans le vague du dehors, elle guettait. Son nez donnait déjà la direction que prendraient ses pas, mais ses pensées ne l'avaient pas tout à fait rejointes. Il pleuvait toujours au dehors. Elle était toujours ailleurs au dedans. Mais tout le monde faisait comme de rien. Alors elle sorti.
C'était encore le jour et il pleuvait tout bas, de ces petites pluies fines qui font trouver que la vie est belle. Elle ferma le parapluie d'une main fragile, d'un air robuste. À quoi bon toute cette mascarade ? La pluie caressait maintenant ses paupières, comme un homme aime un homme en le regardant dans les yeux. C'était bon. Elle sentait couler sur elle toute la vie. La veille encore cette délicatesse, fervente de toutes ces formes imprégnées, glissait déjà avec surprise dans l'expérience du corps, sur ses moindres membranes. On devrait apprendre aux enfants à regarder de loin, se disait-elle, pour mieux oublier les fonctions des lieux. Pourtant, pour Ludivine, il ne s'agissait plus d'agiter les prémisses de l'enfance, sa magie, ses idées sans idées. Elle savait tout cela et faisait le choix sage, de ne s'en plus remettre à d'autre ailleurs qu'à elle même.
Cette prime expérience du vide et de la solitude avait été pour elle comme un tromblon porté aux oreilles d'un sourd. Ça vibre, ça ne chante pas. Elle avait empruntée ces parcours plus sinueux, ces méandres obscurs, et ces promesses d'asphalte. Elle avait jeté des défis en l'air pour les laisser tomber de guerre lasse. Mais elle ne rampait ni ne se prosternait sur le sol en hommage au rallye du monde. Elle ne lui prenait pas la main à cette destinée morne des hordes fatales qui courent chacun plus vite pour mieux nuire à sa perte. Elle vibrait en elle sans savoir quel encore allait un jour lui dire qu'il était temps de s'y mettre. Une sourde et implacable envie allait désormais la saisir et l'emmener jusqu'à elle, comme on enterre les morts, comme on exprime sa joie.
Dernière édition par siddhartha le Mar 2 Oct 2012 - 17:01, édité 4 fois
siddhartha- Messages : 378
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Régulièrement je m'abandonne à vouloir produire quelque chose d'écrit. Puis je ne sais jamais si cela le mérite ou si c'est le moment ou le sujet à traiter. Alors j'essaye comme ici, au risque que ma lucidité ne me ramène sciemment au désarroi de constater que ce n'est pas possible, que je n'ai fait que me bercer de douces illusions par conformisme et une bonne dose d'égotisme. Ce qui m'amène d'ailleurs à m'interroger sur la place accordée à la critique de l'égoïsme dans notre société et sa fonction sociale de normalisation. Mais c'est un autre sujet... qu'il me faudra développer au moins dans mon for intérieur pour plus tard.
Dernière édition par siddhartha le Mar 2 Oct 2012 - 0:05, édité 2 fois
siddhartha- Messages : 378
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
C'est dingue comme on peut passer d'un joli mouton rose dans le ciel à un beau down acéré. Le stress à l'état pur qui vient vous chatouiller plus que la langue à la façon d'une goutte de trop d'huile essentielle. Tiens, un moustique. J'ai l'impression qu'ils ne piquent plus avec le froid qui vient. J'en avais apprivoisé un l'an dernier dans mon ancien chez moi. Je ne sais pas ce qu'il est devenu. Il est peut-être sur facebook ?
Ça me fait du bien d'être un peu fou, rêveur ou désinvolte. Ça me soulage de toute cette pesanteur.
Je suis plutôt à fleur de peau aujourd'hui. Ce ne sont pas mes nerfs tout à fait qui s'y promènent, mais plutôt mes sens sociaux. La susceptibilité ne saurait décrire assez précisément mon ressenti. C'est plutôt comme si, une fois de plus, la vie me mettait face à une épreuve de moi-même à franchir, surmonter l'impossible, advenir de moi. J'ai vraiment l'impression que les gens ressentent ce qui ne va pas et trouvent là, d'un coup, la plaie béante à chatouiller. Comme si je tendais le bâton pour me faire battre dans sa plus simple expression. On a vu plus doux comme contact.
Même là, en écrivant ces mots ici pour vous qui me lisez, il y a de cela. Je cherche une existence jusque dans l'expérience de mes faiblesses. Et pourtant ça fait mal. Alors arrive bien vite mes humeurs habituelles qui confinent mon corps dans ce que l'esprit radin et narquois consens à me laisser. Je me suis baigné maintes fois dans ce fleuve jamais tari tout à fait. Il part de soi et va vers nulle part, comme une autoroute du plaisir à 130km/h la langue contre l'asphalte. Une forme en moi cherche le réconfort. Même si l'on apprend à faire face pour s'en sortir, il reste toujours cet espoir immortel de pouvoir se blottir quelque part pour éviter l'égarement, pour compenser l'angoisse.
C'est toute une panoplie de sentiments alors qui viennent se loger dans le creux des nouveaux. On en reconnait le goût âcre en bouche, et pourtant l'on sait bien que ce n'est qu'un mauvais fantôme qui s'affole. La marche funeste est lancée. Le carnaval des émotions emmène toutes les joies en suspens. Pour un peu, on se croirait retomber dans les vieilles trappes jamais bien refermées. La vie est un grenier où règnent tour à tour les enchantements. Et j'ai peur.
Quand ce n'est pas une forme de tristesse ou d'angoisse qui s'achève, c'est l'ennui qui vient là se poser sur la main, pareil à une bête assoiffée de rencontre. On voudrait presque se voir schizophrène, de sorte de n'avoir pas à affronter ses vieux tourments qui vous plongent une fois de plus dans cette odeur qui habite dans la gorge. Comme si l'on choisissait sa folie...
Dans le fond ça va, on se raconte des rengaines, pour mieux se voir après, pour mieux se voir devant. Mais ce goût de reviens-y lasse, et j'aimerais vraiment un jour pouvoir seulement accepter qu'elle coule de l'âme cette horrible mélancolie. Je serai peut-être moins riche de tant d'épreuves. Je serai peut-être moins beau de tant de souffrances. Je serai peut-être mort de trop peu d'expériences. Je serai surtout fier d'avoir trouvé ma voie. Mais sûrement là encore, me raconté-je des conneries. Pas facile la sagesse. Ni son autre d'ailleurs. Pffff...
Ça me fait du bien d'être un peu fou, rêveur ou désinvolte. Ça me soulage de toute cette pesanteur.
Je suis plutôt à fleur de peau aujourd'hui. Ce ne sont pas mes nerfs tout à fait qui s'y promènent, mais plutôt mes sens sociaux. La susceptibilité ne saurait décrire assez précisément mon ressenti. C'est plutôt comme si, une fois de plus, la vie me mettait face à une épreuve de moi-même à franchir, surmonter l'impossible, advenir de moi. J'ai vraiment l'impression que les gens ressentent ce qui ne va pas et trouvent là, d'un coup, la plaie béante à chatouiller. Comme si je tendais le bâton pour me faire battre dans sa plus simple expression. On a vu plus doux comme contact.
Même là, en écrivant ces mots ici pour vous qui me lisez, il y a de cela. Je cherche une existence jusque dans l'expérience de mes faiblesses. Et pourtant ça fait mal. Alors arrive bien vite mes humeurs habituelles qui confinent mon corps dans ce que l'esprit radin et narquois consens à me laisser. Je me suis baigné maintes fois dans ce fleuve jamais tari tout à fait. Il part de soi et va vers nulle part, comme une autoroute du plaisir à 130km/h la langue contre l'asphalte. Une forme en moi cherche le réconfort. Même si l'on apprend à faire face pour s'en sortir, il reste toujours cet espoir immortel de pouvoir se blottir quelque part pour éviter l'égarement, pour compenser l'angoisse.
C'est toute une panoplie de sentiments alors qui viennent se loger dans le creux des nouveaux. On en reconnait le goût âcre en bouche, et pourtant l'on sait bien que ce n'est qu'un mauvais fantôme qui s'affole. La marche funeste est lancée. Le carnaval des émotions emmène toutes les joies en suspens. Pour un peu, on se croirait retomber dans les vieilles trappes jamais bien refermées. La vie est un grenier où règnent tour à tour les enchantements. Et j'ai peur.
Quand ce n'est pas une forme de tristesse ou d'angoisse qui s'achève, c'est l'ennui qui vient là se poser sur la main, pareil à une bête assoiffée de rencontre. On voudrait presque se voir schizophrène, de sorte de n'avoir pas à affronter ses vieux tourments qui vous plongent une fois de plus dans cette odeur qui habite dans la gorge. Comme si l'on choisissait sa folie...
Dans le fond ça va, on se raconte des rengaines, pour mieux se voir après, pour mieux se voir devant. Mais ce goût de reviens-y lasse, et j'aimerais vraiment un jour pouvoir seulement accepter qu'elle coule de l'âme cette horrible mélancolie. Je serai peut-être moins riche de tant d'épreuves. Je serai peut-être moins beau de tant de souffrances. Je serai peut-être mort de trop peu d'expériences. Je serai surtout fier d'avoir trouvé ma voie. Mais sûrement là encore, me raconté-je des conneries. Pas facile la sagesse. Ni son autre d'ailleurs. Pffff...
siddhartha- Messages : 378
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
J'ai commencé à lire le texte que tu as déposé alors que la fièvre me prenait, du coup j'ai interrompu ma lecture au bout de 3 lignes en me disant que d'autres te liraient et te répondraient. Mais dans le même temps j'ai pensé "et si personne ne lui répond? Alors qu'on l'a poussé à se donner à lire ici ?" Je me suis répondu "on verra". Et voilà. Tu es seul face à toi-même et j'imagine la détresse qui doit être la tienne. C'est pourtant elle qu'il te faut apprivoiser : la solitude c'est l'impossibilité à trouver chez l'autre de quoi se définir. Personne ne peut rendre ton existence légitime, à part toi. Et le désert en face de toi ne doit pas t'empêcher d'avancer. Ce fleuve, tu peux choisir de t'y laisser porter, regard tourné vers le ciel, faire la planche sur ta mélancolie, elle te déposera toujours quelque part. Et tu ne seras ni moins beau ni mort, mais riche de ce qu'elle t'aura donné. <3
Nanana- Messages : 1979
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Merci NAT pour ces jolis mots. Ils m'accompagnent comme une évidence qui se montre sans jamais se laisser faire tout à fait d'elle-même. Cela me montre surtout que je ne me trompe pas de chemin, et c'est bien l'essentiel. Faudra vraiment qu'on se rencontre un de ces quatre.
siddhartha- Messages : 378
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Les plus belles portes sont environnées de Désert.
La mélancolie coule toujours avant de s'y rendre, ou pendant ce voyage, il faut lui laisser le temps de s'écouler, peu à peu, comme des nuages qui passent dans le ciel, lentement.
La lenteur fait son oeuvre elle aussi, tout comme la mélancolie pendant son passage. Apprendre à la laisser faire, l'observer, on finit par la trouver belle à sa manière, on lui découvre un matin, de magnifiques rainures flamboyantes qui scintillent.
Chaque lenteur, chaque Désert, chaque mélancolie, porte en son sein une perle magnifique. Vouloir s'en débarrasser "vite", n'est donc pas le mieux, ni ce qui est notre chemin.
C'est un peu comme la boue soignante: certaines sont à laisser couler, à nettoyer, mais d'autres boues nous imprègnent de près, nous collent, on s'englue dedans, mais une fois séchée, cette boue craquelle toute seule ensuite. Et en tombant, elle emporte avec elle tous les excédents dont on avait perdu la notion de leur existence.
La mélancolie coule toujours avant de s'y rendre, ou pendant ce voyage, il faut lui laisser le temps de s'écouler, peu à peu, comme des nuages qui passent dans le ciel, lentement.
La lenteur fait son oeuvre elle aussi, tout comme la mélancolie pendant son passage. Apprendre à la laisser faire, l'observer, on finit par la trouver belle à sa manière, on lui découvre un matin, de magnifiques rainures flamboyantes qui scintillent.
Chaque lenteur, chaque Désert, chaque mélancolie, porte en son sein une perle magnifique. Vouloir s'en débarrasser "vite", n'est donc pas le mieux, ni ce qui est notre chemin.
C'est un peu comme la boue soignante: certaines sont à laisser couler, à nettoyer, mais d'autres boues nous imprègnent de près, nous collent, on s'englue dedans, mais une fois séchée, cette boue craquelle toute seule ensuite. Et en tombant, elle emporte avec elle tous les excédents dont on avait perdu la notion de leur existence.
Invité- Invité
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
You're welcome my dear
Nanana- Messages : 1979
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Salut à vous !
Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager ce courrier que je viens d'envoyer au Directeur du CROUS, responsable du Restaurant Universitaire où je me sustente quelques soirs par ci, quelques soirs par là. Je me suis fait plaisir, j'avoue.
J'ai le moral aujourd'hui, alors ça fait du bien aussi de le partager, parce qu'on oublie trop souvent de le faire.
Des bécots les amigos.
Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager ce courrier que je viens d'envoyer au Directeur du CROUS, responsable du Restaurant Universitaire où je me sustente quelques soirs par ci, quelques soirs par là. Je me suis fait plaisir, j'avoue.
J'ai le moral aujourd'hui, alors ça fait du bien aussi de le partager, parce qu'on oublie trop souvent de le faire.
Des bécots les amigos.
Monsieur le Directeur,
Je tenais à vous écrire pour vous faire part de ma satisfaction. Je suis ravi. C'est vrai, avoir un repas chaud de qualité tous les soirs n'est pas une mince affaire lorsque l'on est étudiant et que le temps nous manque. Quoiqu'il nous manque en général moins que l'argent il est vrai, et ce même si les deux sont souvent liés, je le conçois. Cela fait donc quelques années que j'ai la chance d'apprécier régulièrement des dîners au RU de la ***, sur le campus *** de l'Université ***. La nourriture y est globalement bonne, et le personnel tout à fait sympathique. Il est vrai, un approvisionnement local serait le bienvenu, et je ne parle même pas du bio. Mais je ne m'en fais pas, je suis sûr que votre conscience socio-environnementale fera le nécessaire un jour ou l'autre. N'est-ce pas ? C'est, quoi qu'il en soit, le choix d'un nombre croissant de cantines scolaires. Et force est de constater qu'elles ne s'en portent pas plus mal, et que les élèves y retrouvent une certaine qualité qui semble échapper de plus en plus au vocabulaire comptable qui anime malheureusement avec une jalouse exclusivité l'esprit de certains décisionnaires. Mais ce n'est pas le cas au CROUS, j'en suis sûr.
Mais venons-en aux faits. Ce dont je voulais vous faire part concerne l'innovation majeure et symptomatique du progrès vers lequel la restauration étudiante s'achemine. Non je ne parle pas de ces magnifiques bornes que dans sa mansuétude BNP Paribas a consenti à nous fournir pour nous rapprocher de la privatisation de la monnaie en nous obligeant désormais à payer par carte. Mais quel ne fût pas mon plaisir quand je découvris le nouvel agencement du RU *** le soir ! Plus d'assiettes, plus de verres, plus de coupelles... La modernité était là, ouvrant à nous, humbles étudiants, les portes de la nouvelle technologie. Comme le disait Plastique Bertrand, « le plastique, c'est fantastique ». Oui, je suis lettré, c'est que je travaille tard à la BU ! Alors quel plaisir que de côtoyer le miracle de la chimie pétrolière et de la nourriture estudiantine dans une orgie de déchets non recyclables ! Ahlala, je suis bluffé par votre esprit d'initiative en termes environnementaux qui vous pousse de la sorte à innover avec bravoure sur le chemin de la qualité.
Je vous le concède, ce serait dommage de s'en priver. Il y a toute l'infrastructure à vingt mètres de l'autre côté de la cloison pour continuer comme les années précédentes à utiliser ces vieilles et démodés assiettes et autres verres dont nous pouvons désormais nous passer. Et ce n'est pas la bagatelle de compliquer la tâche de toute l'équipe de cuisine qui devrait nous amener à reconsidérer pareil progrès, non ! Et quid du coût ? Un détail de l'histoire devant la qualité de service, n'est-ce pas ? Voyons, le travail n'attends pas quand l'innovation technologique est en marche ! Vous devriez le rappeler à l'équipe de cuisine, car ils ne semblent pas avoir compris que cette complexification inutile de leur travail n'est du qu'au seul choix arbitraire de la modernité. Et on arrête pas le Progrès, hein !
Merci. Je crois que vous participez à votre façon à rendre l'étudiant heureux. Cette brave bête omnivore et fauchée qui erre l'oeil hagard entre deux manuels théoriques ou autre ouvrage subversif n'a de pâture que de voir ses conditions de vie s'enjoliver. Mais il gémit par troupeau, il faut le savoir. Il se prélasse et rêve quand il en a le temps, et parfois il lui vient à l'idée de faire quelque chose de concret pour que les idées stupides en reviennent à un meilleur agencement à l'écoute de tous, dont les premiers concernés restent les employés de ce service de restauration. Il est en effet affligeant de constater pareille évolution polluante en tant que telle. Mais c'est quand on apprend les difficultés que cela représente pour ceux qui ont la gentillesse de nous servir ces repas que l'on est atterré du manque de considération que vous pouvez porter dans votre organisation à la personne humaine. Alors même qu'il suffirait de leur donner la parole, à eux qui ont compris les bases d'un service de qualité du simple fait qu'ils le font bien, avec leur expérience et le sourire, et ce depuis des années...
En l'attente de vos précisions quant au nombre de signatures que vous souhaiteriez recevoir par mail individuel ou sur une pétition afin que cette ineptie cesse, il serait pertinent de connaître également votre avis concernant le journal que vous préféreriez informer. J'en suis sûr, vous saurez reconnaître dans la désinvolture de mes propos une interrogation humoristique de la procédure même de cette évolution de service, et je vous prierai avec diligence de bien vouloir considérer cette démarche comme l'expression de ceux qui ont (aussi) leur mot à dire.
Bien à vous.
Plastiquement,
siddhartha- Messages : 378
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Vachte. Ils ont osé ?... ô_O En tout cas, ton texte est ébouriffant ! Merci pour ce partage !
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Joli ^^.
(Du coup j'en profite pour balancer une de mes chansons les moins jetables)
(Du coup j'en profite pour balancer une de mes chansons les moins jetables)
Nanana- Messages : 1979
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Jeudi prochain à Bercy !!!
PS: J'ai encore une place en rab au prix d'achat (MP).
PS: J'ai encore une place en rab au prix d'achat (MP).
Dernière édition par siddhartha le Jeu 4 Oct 2012 - 9:23, édité 2 fois
siddhartha- Messages : 378
Date d'inscription : 25/01/2012
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Jolie lettre, en effet !
Et pour Bercy : quelle chance... (je radotte, oui. La faute à l'âge sans doute, déjà...).
Et pour Bercy : quelle chance... (je radotte, oui. La faute à l'âge sans doute, déjà...).
Invité- Invité
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
siddhartha a écrit:Jeudi prochain à Bercy !!!
PS: J'ai encore une place en rab au prix d'achat (MP).
OMG si je m'écoutais
Nanana- Messages : 1979
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Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Plif. Plouf.
…
Plif.
…
Plouf.
Plif...
Plif.
Les yeux regardent la flaque. Suspendus, en apesanteur, frêles. Personne n'est mort, mais ça pourrait. On aurait quelque chose de similaire qui flotterait là, dans l'air presque pâteux qui enfle jusqu'à l'épiderme. Une goutte, puis une autre. Le balais incessant s'arrêterait presque. On ne sait pas. On erre. On nage. On ploie. Des fois que la lumière darde. Des fois que la lumière darde. Pourquoi.
Une incandescence s'étale dans l'air, dans cette masse visqueuse qui à terme s'éteindra. La naissance vient toujours d'une belle mort. Brûler en soi tous les restes incandescents, et s'arrêter comme pour rompre un mouvement. Un chatouilli gracieux emporte alors le tumulte pour aller voir là-bas comme y flotte l'air. Toujours mieux ou plus vite, dans une orgie abstraite, la belle hécatombe du geste d'après s’éteint toute seule quand lui vient la soif. Elle porte alors en elle toutes les belles bassesses, celles qui ne se sont pas rompues à la saveur des jours, et qui lentement viendront donner cet éclat de soleil à la peau qui scintille. J'aime tout cela. Et parfois le reste aussi.
Quand j'étais petit, j'ai toujours cru qu'il me fallait grandir pour voir plus loin, qu'il était temps d'y faire mes preuves. Je désespérais alors de voir renaître constamment mes mêmes travers, mes embuches les plus crasses, et même les sillons les plus fourbes. J'avais les yeux tressés et les paupières appesanties. Il me fallait bien cela pour supporter le jour, cette épreuve de surface qui vient couvrir le bruit de l'âme quand la tête vous gargouille. Les esprits ne sont rien à côté des contradictions. C'en avait même le goût des contines, des chants premiers et des erreurs de jugement. Un vrai poids.
La plus petite épine peut venir chatouiller jusqu'à ce que la blessure devienne plus importante que la simple trace de passage. Ainsi est-elle partie. Ainsi déjà vous tremblez. L'épine est sortie faire un tour, et vous n'avez plus que l'épreuve de sa trace, son mouvement incarné. Elle a creusé en vous son sillon. Dans ce chemin fertile s'est déposé déjà tout un monde de possible que vous ne voyez pas alors que vous luttez. La douleur est plus forte que le mal, et le bien n'a rien à faire non plus dans des moments comme cela. Chercher à s'enfuir de soi-même. Ô oui que c'est commode ! Mais la blessure est là, indélébile, prête à s'étendre et suppurer au moindre pas. La douleur qui sourde n'est pas là pour être belle. Elle vous rappelle à vous même et l'expérience n'a de cesse que de vous y ramener. C'est une rose qui pourrait y pousser. Sans trace de venin.
La gloire à ceux qui pleurent, on se répand en jérémiade. Solide et le cœur tendre, on en ferait des hommes beaux. Mais là n'est pas l'enveloppe. Mais là n'est pas la couture. Une œuvre gracieuse s'épancherait volontiers si vous saviez au moins qu'on ne fait pas de mousse avec du chardon. Un bel incendie vous a gagné à la faveur d'une écorchure, et cette incision, ridicule et majeure, vous verra bien un jour briller d'un éclat sombre et joyeux, pour peu que vous le vouliez. Il est des chemins à piétiner que l'on ne s'est pas même vu prendre, mais où l'on risque fort mieux de se trouver.
Alors le regard vide, et plein de nostalgie de ce que je n'ai pas perdu, l'air s'est arrêté. Interloqué comme une bille qui résonne à l'oreille d'un enfant, la partie était finie et c'était le temps qui se figeait. Pas même un souvenir ne se glisse alors entre moi et la flaque. Pas même une rencontre ne donne quoi que ce soit à y voir. Le reflet est inerte, et la fraicheur m'étreint. Je n'ai pas froid. Il ne pleut pas. Mes lèvres entrouvertes y découvrent même un air de musique. Mais aucune note n'en sort. La peur s'évanouit comme un charme qui laisse ses empreintes quand il brule. L'air n'embaume même pas le jour neuf. Je n'ai pas encore la joie pour tout cela.
Je sais juste qu'il y a quelque chose qui pourri dans mon crâne. Une de ces illusions perdues qui s'efface en toussant. discrètement. J'aime tout cela. Le calme rejoint la fatigue pour laisser le doute sur les causes. Et le composte des idées du jour vient lentement remuer la douce et tendre énergie qui grouille sous mon front. Fertile. Je n'ai pas encore aéré tout cela. Je n'ai pas déjà parcouru les sillons. Il est de ces jours qu'il faut laisser pour demain. Il est de ces peurs qu'il faut choyer pour de bon.
Une belle nuit à vous et aux vôtres.
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Plif.
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Plouf.
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Les yeux regardent la flaque. Suspendus, en apesanteur, frêles. Personne n'est mort, mais ça pourrait. On aurait quelque chose de similaire qui flotterait là, dans l'air presque pâteux qui enfle jusqu'à l'épiderme. Une goutte, puis une autre. Le balais incessant s'arrêterait presque. On ne sait pas. On erre. On nage. On ploie. Des fois que la lumière darde. Des fois que la lumière darde. Pourquoi.
Une incandescence s'étale dans l'air, dans cette masse visqueuse qui à terme s'éteindra. La naissance vient toujours d'une belle mort. Brûler en soi tous les restes incandescents, et s'arrêter comme pour rompre un mouvement. Un chatouilli gracieux emporte alors le tumulte pour aller voir là-bas comme y flotte l'air. Toujours mieux ou plus vite, dans une orgie abstraite, la belle hécatombe du geste d'après s’éteint toute seule quand lui vient la soif. Elle porte alors en elle toutes les belles bassesses, celles qui ne se sont pas rompues à la saveur des jours, et qui lentement viendront donner cet éclat de soleil à la peau qui scintille. J'aime tout cela. Et parfois le reste aussi.
Quand j'étais petit, j'ai toujours cru qu'il me fallait grandir pour voir plus loin, qu'il était temps d'y faire mes preuves. Je désespérais alors de voir renaître constamment mes mêmes travers, mes embuches les plus crasses, et même les sillons les plus fourbes. J'avais les yeux tressés et les paupières appesanties. Il me fallait bien cela pour supporter le jour, cette épreuve de surface qui vient couvrir le bruit de l'âme quand la tête vous gargouille. Les esprits ne sont rien à côté des contradictions. C'en avait même le goût des contines, des chants premiers et des erreurs de jugement. Un vrai poids.
La plus petite épine peut venir chatouiller jusqu'à ce que la blessure devienne plus importante que la simple trace de passage. Ainsi est-elle partie. Ainsi déjà vous tremblez. L'épine est sortie faire un tour, et vous n'avez plus que l'épreuve de sa trace, son mouvement incarné. Elle a creusé en vous son sillon. Dans ce chemin fertile s'est déposé déjà tout un monde de possible que vous ne voyez pas alors que vous luttez. La douleur est plus forte que le mal, et le bien n'a rien à faire non plus dans des moments comme cela. Chercher à s'enfuir de soi-même. Ô oui que c'est commode ! Mais la blessure est là, indélébile, prête à s'étendre et suppurer au moindre pas. La douleur qui sourde n'est pas là pour être belle. Elle vous rappelle à vous même et l'expérience n'a de cesse que de vous y ramener. C'est une rose qui pourrait y pousser. Sans trace de venin.
La gloire à ceux qui pleurent, on se répand en jérémiade. Solide et le cœur tendre, on en ferait des hommes beaux. Mais là n'est pas l'enveloppe. Mais là n'est pas la couture. Une œuvre gracieuse s'épancherait volontiers si vous saviez au moins qu'on ne fait pas de mousse avec du chardon. Un bel incendie vous a gagné à la faveur d'une écorchure, et cette incision, ridicule et majeure, vous verra bien un jour briller d'un éclat sombre et joyeux, pour peu que vous le vouliez. Il est des chemins à piétiner que l'on ne s'est pas même vu prendre, mais où l'on risque fort mieux de se trouver.
Alors le regard vide, et plein de nostalgie de ce que je n'ai pas perdu, l'air s'est arrêté. Interloqué comme une bille qui résonne à l'oreille d'un enfant, la partie était finie et c'était le temps qui se figeait. Pas même un souvenir ne se glisse alors entre moi et la flaque. Pas même une rencontre ne donne quoi que ce soit à y voir. Le reflet est inerte, et la fraicheur m'étreint. Je n'ai pas froid. Il ne pleut pas. Mes lèvres entrouvertes y découvrent même un air de musique. Mais aucune note n'en sort. La peur s'évanouit comme un charme qui laisse ses empreintes quand il brule. L'air n'embaume même pas le jour neuf. Je n'ai pas encore la joie pour tout cela.
Je sais juste qu'il y a quelque chose qui pourri dans mon crâne. Une de ces illusions perdues qui s'efface en toussant. discrètement. J'aime tout cela. Le calme rejoint la fatigue pour laisser le doute sur les causes. Et le composte des idées du jour vient lentement remuer la douce et tendre énergie qui grouille sous mon front. Fertile. Je n'ai pas encore aéré tout cela. Je n'ai pas déjà parcouru les sillons. Il est de ces jours qu'il faut laisser pour demain. Il est de ces peurs qu'il faut choyer pour de bon.
Une belle nuit à vous et aux vôtres.
siddhartha- Messages : 378
Date d'inscription : 25/01/2012
Age : 39
Localisation : Sur le chemin après ma rencontre avec Alice Miller
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
La socialisation.
S'il y a bien un truc qui me chiffonne, c'est bien la socialisation. Dans tous les sens. Du terme, du bien, de l'être, du mal... de moi.
Il y a un an, je rentrais d'un voyage qui m'avais fait un bien fou : j'avais parcouru de grandes étendues par moi-même, seul en vélo avec ma guitare, à la rencontre du monde et de belles personnes que l'on ne trouve que dans des moments pareils. Puis, comme un mobile qui se balance et se choque par le mouvement alternatif de ses billes, je revenais dans la danse de mon être, et je décidais de poursuivre, avec toutes les renonciations rêveuses inhérentes. Il faut aboutir ce qu'on entreprend. Progressivement, je décidais donc même d'assumer mon statut social. Trivialement, stupidement, socialement, moutonnement, stigmatisé-de-bien-pensance-ment, connement, je faisais des choix sans importance et pourtant m'ancrant si bien dans une certaine position. En septembre, j'étais prêt à ne plus avoir de téléphone portable et souhaitais voyager au petit bonheur. Fin octobre, j'achetais un smartphone "pour pouvoir me rassurer en accédant à mes mails" et je renouvelais mon vieux PC portable par un macbook air au prix d'un rein bon marché. J'ai toujours été tiraillé entre ces réalités philosophiques et politiques de conceptions idéales, et ces aspirations à un positionnement assumant une forme d'existence permettant même de penser la réalité de mes interactions sociales. J'ai donc entrepris ma maturité, à bras le corps (défendant).
Et voilà que maintenant, un an après ces non-évènements, je me retrouve pleinement confronté à des choix m'ordonnant de me positionner, non pas pour toujours, non pas pour jamais, mais pour aujourd'hui, dans une perspective d'un demain. Je crois que c'est (aussi) ce qu'on appelle (parfois) grandir. Ou mûrir. Ou assumer. Ou se conformer. Ou s'assumer. Ou se méprendre. Ou s'apprendre. Question de... point de vue. Et d'illusions choisies... à leur manière. La mienne, pour une fois, et pour les autres fois, à suivre. Il s'agit donc, pour moi, de proposer des choses, de les analyser puisque là est mon rôle d'universitaire. Mais je ne peux plus me cacher derrière mes belles idées valeureusement étendues derrière des conceptions programmatiques empruntes de soleil. Je perçois à quel point la bien-pensance, dans laquelle mes braves idées ont le courage de s'argumenter, n'a de perspective que celle de l'absolu, du vide et du trop plein, de l'ailleurs et du pour toujours, du jamais aussi. Non, ce n'est pas renier bêtement ses beaux idéaux pour mûrir et s'intégrer solennellement dans les bataillons de la chienlit. Mais aujourd'hui je sens la chienlit dans ma bienséance même au sein de laquelle je me noie de trop d'évidence non élaborées.
Je n'ai pas changé mon mode de vie pour faire en sorte d'appliquer à la lettre les conséquences pratiques des idées que je vénère. Je n'ai pas poussé au-delà du simple sourire arrogant l'analyse critique des situations sociales et politiques qui me débectent. Je ne fais rien que de me rassurer à ma manière en le faisant au mieux, avec le sourire au possible, et en m'efforçant de le faire selon mes principes de justesse. Et c'est bien cela qui m'asphyxie et me désespère au plus haut point. Et comment en attendre autre chose ? Mon idéalisme aussi mérite bien de passer à la moulinette de mon radicalisme. Alors voilà, il est temps pour moi de faire face à cette incarnation rude qui se trouve dans le vent et les feuilles et leur danse et tout ça.
Comment rendre possible ce qui ne l'est pas dans les pas de ce que l'on pense être, ou plutôt dans la manière que l'on pense s'être ? Bien flou tout ça. La société que je perçois n'est rien d'autre que le problème que je pose mal en le voyant tel que je me trouve incapable d'agir. Et la rage m'emporte avec son énergie vitale. Et la rage m'emporte. Sans trop savoir. C'est qu'il n'est pas question de savoir. Et je cherche... Et je cherche...
S'il y a bien un truc qui me chiffonne, c'est bien la socialisation. Dans tous les sens. Du terme, du bien, de l'être, du mal... de moi.
Il y a un an, je rentrais d'un voyage qui m'avais fait un bien fou : j'avais parcouru de grandes étendues par moi-même, seul en vélo avec ma guitare, à la rencontre du monde et de belles personnes que l'on ne trouve que dans des moments pareils. Puis, comme un mobile qui se balance et se choque par le mouvement alternatif de ses billes, je revenais dans la danse de mon être, et je décidais de poursuivre, avec toutes les renonciations rêveuses inhérentes. Il faut aboutir ce qu'on entreprend. Progressivement, je décidais donc même d'assumer mon statut social. Trivialement, stupidement, socialement, moutonnement, stigmatisé-de-bien-pensance-ment, connement, je faisais des choix sans importance et pourtant m'ancrant si bien dans une certaine position. En septembre, j'étais prêt à ne plus avoir de téléphone portable et souhaitais voyager au petit bonheur. Fin octobre, j'achetais un smartphone "pour pouvoir me rassurer en accédant à mes mails" et je renouvelais mon vieux PC portable par un macbook air au prix d'un rein bon marché. J'ai toujours été tiraillé entre ces réalités philosophiques et politiques de conceptions idéales, et ces aspirations à un positionnement assumant une forme d'existence permettant même de penser la réalité de mes interactions sociales. J'ai donc entrepris ma maturité, à bras le corps (défendant).
Et voilà que maintenant, un an après ces non-évènements, je me retrouve pleinement confronté à des choix m'ordonnant de me positionner, non pas pour toujours, non pas pour jamais, mais pour aujourd'hui, dans une perspective d'un demain. Je crois que c'est (aussi) ce qu'on appelle (parfois) grandir. Ou mûrir. Ou assumer. Ou se conformer. Ou s'assumer. Ou se méprendre. Ou s'apprendre. Question de... point de vue. Et d'illusions choisies... à leur manière. La mienne, pour une fois, et pour les autres fois, à suivre. Il s'agit donc, pour moi, de proposer des choses, de les analyser puisque là est mon rôle d'universitaire. Mais je ne peux plus me cacher derrière mes belles idées valeureusement étendues derrière des conceptions programmatiques empruntes de soleil. Je perçois à quel point la bien-pensance, dans laquelle mes braves idées ont le courage de s'argumenter, n'a de perspective que celle de l'absolu, du vide et du trop plein, de l'ailleurs et du pour toujours, du jamais aussi. Non, ce n'est pas renier bêtement ses beaux idéaux pour mûrir et s'intégrer solennellement dans les bataillons de la chienlit. Mais aujourd'hui je sens la chienlit dans ma bienséance même au sein de laquelle je me noie de trop d'évidence non élaborées.
Je n'ai pas changé mon mode de vie pour faire en sorte d'appliquer à la lettre les conséquences pratiques des idées que je vénère. Je n'ai pas poussé au-delà du simple sourire arrogant l'analyse critique des situations sociales et politiques qui me débectent. Je ne fais rien que de me rassurer à ma manière en le faisant au mieux, avec le sourire au possible, et en m'efforçant de le faire selon mes principes de justesse. Et c'est bien cela qui m'asphyxie et me désespère au plus haut point. Et comment en attendre autre chose ? Mon idéalisme aussi mérite bien de passer à la moulinette de mon radicalisme. Alors voilà, il est temps pour moi de faire face à cette incarnation rude qui se trouve dans le vent et les feuilles et leur danse et tout ça.
Comment rendre possible ce qui ne l'est pas dans les pas de ce que l'on pense être, ou plutôt dans la manière que l'on pense s'être ? Bien flou tout ça. La société que je perçois n'est rien d'autre que le problème que je pose mal en le voyant tel que je me trouve incapable d'agir. Et la rage m'emporte avec son énergie vitale. Et la rage m'emporte. Sans trop savoir. C'est qu'il n'est pas question de savoir. Et je cherche... Et je cherche...
siddhartha- Messages : 378
Date d'inscription : 25/01/2012
Age : 39
Localisation : Sur le chemin après ma rencontre avec Alice Miller
Re: Le bruit de l'eau dans les gouttes
Ce que tu décris me fait penser à 2 théories qui pourront peut-être t'aider :
la théorie des idéologies éthiques de forsyth qui croise relativisme et idéalisme pour déterminer le type de jugements éthiques sur lesquels reposent les actes des individus (classés en 4 modèles : situationnisme, absolutisme, subjectivisme et exceptionnisme)
http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/54/81/24/PDF/46-PRAT_HAURET_.pdf
(pages 3-9)
L'éthique minimale de Ruwen Ogien qui repose sur trois principes :
1.La neutralité à l’égard des conceptions substantielles du bien.
2.Le principe négatif d’éviter de causer des dommages à autrui.
3.Le principe positif qui nous demande d’accorder la même valeur aux voix ou aux intérêts de chacun.
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thique_minimale
Bon c'est peut-être à côté de la plaque mais au pire ça ne te parlera juste pas
Bises.
la théorie des idéologies éthiques de forsyth qui croise relativisme et idéalisme pour déterminer le type de jugements éthiques sur lesquels reposent les actes des individus (classés en 4 modèles : situationnisme, absolutisme, subjectivisme et exceptionnisme)
http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/54/81/24/PDF/46-PRAT_HAURET_.pdf
(pages 3-9)
L'éthique minimale de Ruwen Ogien qui repose sur trois principes :
1.La neutralité à l’égard des conceptions substantielles du bien.
2.Le principe négatif d’éviter de causer des dommages à autrui.
3.Le principe positif qui nous demande d’accorder la même valeur aux voix ou aux intérêts de chacun.
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thique_minimale
Bon c'est peut-être à côté de la plaque mais au pire ça ne te parlera juste pas
Bises.
Nanana- Messages : 1979
Date d'inscription : 26/07/2010
Age : 55
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