A saturation.. Et vous ?

Cornichon.

Etant passé par ce stade et l'ayant dépassé, je peux essayer de témoigner un peu.
Cela dit, peut-être suis-je tout simplement dans une sorte d'illusion confortable. Mais j'y trouve de la vie. Alors peut-être que ça te parlera un peu.
Bon, c'est vrai, je suis chrétien, donc je peux recourir à "l'argument massue" : l'homme a beau être égoïste, méchant, cupide, hargneux, Dieu a donné son fils pour le sauver. Le fils a été vilainement liquidé : preuve que l'homme est, vraiment, désespérant. Mais Dieu a fait ça quand même. Alors si lui, il croit en l'homme, on peut se dire qu'il a des raisons pour ça et suivre son exemple. Si la foi te rebute, tu peux, néanmoins, tester la méthode en changeant la perspective : même si les individus que tu as en face de toi méritent des baffes et pire, qu'en est-il de l'humanité, elle ? Elle n'est pas qu'eux et elle vaut, prise dans son ensemble, plus qu'eux. Dans son pathétique, je crois qu'elle mérite qu'on l'aime.
Et pourtant, ton envie de "mutiler gravement des gens", je la partage, et notamment ce soir...
La vie met sur notre chemin, de temps à autre, des hommes qui rendent espoir en l'humanité. Des gens qui comprennent, des gens qui font preuve d'intelligence, d'empathie, de bienveillance, d'amour... Si, si, je t'assure : j'en ai rencontré. Alors, quelle richesse ! C'est comme le brouillard qui se déchire.
C'est long. C'est rare. Mais il n'y a pas d'autre solution que de continuer à y croire, car cette rencontre peut survenir n'importe quand, et si on est blindé dans une carapace de misanthropie, on risque de ne plus remarquer l'homme à rencontrer quand, enfin, il se présentera. Veillez, car vous ne savez ni le jour, ni l'heure...

Décrocher, croire, se tenir prêt, accueillir...
Quelquefois, ça marche.

Déjà tu écris très bien. Vraiment je suis épaté. Et cela me suffit pour le moment.

Le cerveau a des crises de croissances toute la vie mais en dehors tu savoures des richesses inatteignables par d'autres. Ensuite il ne faut jamais oublier que c'est toi le maître à bord, l'esprit est supérieur à la matière ; tu es le boss de tes neurones.

Arrêter de souffrir c'est parfois tout simplement changer de lieux, de visages, d'ambiances, de visions du futur ... c'est à toi de choisir les choses qui te plaisent et de t'en approcher.

Tu fais un brouillon, tu essaies, c'est bien tu continues, c'est pas bien tu changes !

Tu as des camarades idiots qui ne se rendent pas comptent des tonnes de conneries inconscientes qu'ils véhiculent – tu changes de camarades.

Juste pour jouer les papis et inverser les rôles, lol :
"de mon temps, nous avons vécu la même chose mais sans savoir que nous étions zèbres" !..

"C'est pas d'la fun ço ?!.."
= c'est pas du fun ça ? comme disent nos amis canadiens !..

J'ai à peu près ton âge et je souffre des même problèmes que toi, on peut discuter en mp si tu le souhaites. Pour ma part, j'ai réussi à faire comprendre à mes connaissances ( plutôt qu'"amis") que j'étais différente, mais que ce n'était pas pour me démarquer volontairement d'eux. Je n'en reste pas moins seule et effrayée mais cela m'aide beaucoup dans ma stabilité morale. Quant à la "folie" j'ai rencontré il y a peu un jeune homme qui souffre exactement du même problème et qui se passionne et fait des recherches poussées dans les mêmes domaines que moi. Peut-être n'es tu pas malade , seulement différente et un jour tu trouveras d'autres fous pour t'accompagner.

Bon, j'y vais de mon petit couplet, tel qu'écrit sur le forum public de Mensa. Je te le livre en le modifiant à peine, parce qu'il peut s'appliquer je crois à beaucoup de personnes, de jeunes gens en particulier.

Je comprends la déception, l'impression d'être abandonné par les vivants, d'être perdu pour la vie... ce qu'on appelle la déréliction.
Il ne s'agit pas de minimiser ce qu'on ressent alors, mais, dans la souffrance, il y a un appel à la cessation de la souffrance. Pour cela, les sens et les pensées sont dans un état d'éveil particulier. Il faut se faire confiance à soi-même.

Courage, lucidité, créativité : voilà ce qui caractérise notre rapport au monde et aux autres, dans cet ordre. En tous cas c'est ma conclusion, – provisoire.

Le courage – Il en faut pour agir malgré tout, ou pour se contenter de ce qu'on nous offre, en attendant mieux. Mais on peut manquer de courage. Ce n'est pas dramatique : il peut venir avec l'âge, ou l'on peut apprendre à se comporter comme si, et ce n'est déjà pas mal.

La lucidité – Elle peut exacerber notre sensibilité ou bien la calmer. En tous cas elle nous apprend que ce qu'on nous propose n'est pas toujours souhaitable qui sert à nous apprivoiser. Alors on peut se priver sans en souffrir. On peut même jouir d'une plage stérile et désertée où nous exercer à penser.

La créativité – Elle nous sauve. Il est possible de donner avant de communiquer, de donner et donner encore avant de recevoir. Il nous est permis de sortir de la grotte, de n'en avoir plus besoin qu'en des moments choisis. Cela parce que créer nous révèle à nous-mêmes et aux autres. On peut être sauvage sans être une bête : un être remarquable.

Bonsoir,
pour faire simple,
je dirais que tu as fait exactement ce qu'il fallait faire,
ici...
moi ce qui m'a sauvé (du suicide)ce sont des z que j'ai rencontrés pour la plupart par l'intermédiaire de ce forum, et qui sont devenus mes amis.
c'est uniquement leur rencontre qui a changé ma vie (rien d'autre).
j'en vois certains régulièrement... et c'est génial de vivre en harmonie ensembles...

mais... encore faut-il être suffisemment attentif, ouvert, sans préjugés... pour pouvoir les trouver, et faire vraiment connaissance...
il serait tres facile de passer à côté d'eux... sans se rendre compte de qui ils sont.
(d'ailleurs à mon avis ça nous arrive souvent).

Cornichon.

C'est un peu ce que je disais par ailleurs dans mon troisième point. Être capable de prêter une attention authentique à ce qu'on fait – construire, inventer, créer, jouer –, pour moi c'est qu'on dispose d'une ressource où l'on peut puiser quand rien d'autre ne va.

ce que j'aime sur ce forum c'est que nous parlons ouvertement de pulsions noires. c'est le meilleur moyen d'en venir à bout.

je relis vos interventions et je me dis que très rarement il n'y a qu'une approche ou une solution à un moment difficile. ce sont toujours des choses qui s'accumulent jusqu'au ras le bol final.

en vous lisant aujourd'hui je me demande si on vous donne assez d'amour ou tout simplement si vous êtes capables de trouver l'amour dont vous avez besoin ?..

vous êtes encore en phase de construction interne et ce moment délicat où votre pensée murit et s'affirme sans pouvoir s'appuyer sur des retours amicaux ou amoureux solides vous fragilise.

seulement quand on travaille sur soi sur les aspects négatifs de la vie et des pulsions négatives qui en découlent, on s'aperçoit souvent qu'il faut à un moment ou un autre construire le bonheur même dans le désert.

le forum est très pratique pour les rencontres virtuelles. mais en attendant de rencontrer d'autres humains intéressants, il faut continuer à se construire sur des idées positives et par rapport à ses propres aspirations.

l'envie de lascerer son prochain est simplement lié à un stress important. mais rester avec ce stress important n'est pas bon. il faut tout de suite prendre des mesures de changement assez radicales, c'est à dire proportionnelles au mal-être.

donc une question : si vous faisiez une chose par jour pour vous faire du bien indépendamment de ce qui se passe dans ce monde autour de vous : quelles sont les premières choses que vous feriez ?

Cornichon.

Enigme :

Nous avons 4 points communs.

rien à voir :

Je trouve qu'il manque 2 sujets sur le forum. J'y reviendrai plus tard.

Le plus important, urgentissime pour Toi, Eiios :

Ne pas vivre avec un déficit affectif énorme, tu as 19 ans et ce n'est surement pas la première année que tu vis ça.

Souffrir longtemps des mêmes causes ne sert à rien du tout, c'est une grosse connerie inventée par des idiots qui n'ont jamais réellement souffert longtemps.

Outre le fait que je vais t'envoyer quelques témoignages et quelques idées en MP, je voudrai que ceux qui passent lire ce post par hazard sachent la chose suivante :

ON PEUT AVOIR DE LA CHALEUR AFFECTIVE EN DEHORS DE LA STRUCTURE FAMILIALE,

L'AFFECTION VOIRE L'AMOUR DE CEUX QUI VOUS AIMENT FAIT AUTANT DE BIEN QU'IL PREVIENNE DE LA FAMILLE

OU

DE LA FAMILLE INVENTEE OU CREE ARTIFICIELLEMENT !

En d'autres mots, tu peux créer une nouvelle famille à partir des personnes qui t'entourent et qui te témoignent des signes d'affection.

Rester seul dans son malheur n'est qu'un facteur aggravant.

Choisir sa famille n'oblige pas à rejeter l'ancienne, tu gères toi même le niveau de fréquentation des personnes qui peuvent te faire très mal, tu fais à ta convenance.

Si tu dois pour cela prétexter le besoin d'avoir une chambre d'étudiant pour mieux vivre avec les autres sur le campus ou simplement pour suivre tes études, n'hésites pas une seconde, surtout que tu peux trouver par exemple des colocations ... c'est très sympa et ça évite de se retrouver seul du jour au lendemain. Et puis il existe surement des colocataires qui ont déjà un furet ?!..

Tu pourrais commencer par regarder autour de toi si tu connais déjà des gens qui t'aiment et qui ont envie de te voir souvent ?

Cornichon.

Par 'les gens qui t'aiment', je veux dire dans l'optique de remplacer les parents pour être direct, ils doivent donc se rapprocher au maximum des caractéristiques d'âge et de famille - par exp des oncles et tantes qui habitent loin et tu change de région ou de ville pour te rapprocher d'eux et tu vas les voir régulièrement, ou bien les grands parents ?.. le parrain ou la marraine (d'ailleurs la fonction principale du parrain est normalement de te guider dans la vie et de t'apporter ce que tes parents ne peuvent apporter.. c'est rarement le cas, non ?)

ça peut être aussi les parents de ta meilleure amie qui t'adoptent un peu. ou un patron paternaliste qui te prend sous son aille (c'est malheureusement de plus en plus rare mais ça avait du bon car tu t'insères dans le milieu pro en plus d'avoir tes besoins affectifs satisfaits ) ou la femme du patron qui devient une mère symbolique.

Tous les cas de figure sont possible sauf un animal ou un ami de ton âge, même très intelligents. A toi d'imaginer.

Bonne journée!

J'ai oublié le cas intermédiaire :

quand ce n'est pas possible, tu peux t'appuyer sur une assistante sociale, un prof, une famille d'accueil, un psy.

juste pour le temps de trouver les personnes qui "font l'affaire", les gagnants du casting !