La question de l'usage de l'intelligence ?

Voila je ne sais pas du tout si c'est ici que c'est l'endroit ou que faut poster ça (j'adore faire des fôtes, c'est super ludique :p) mais dans le cas contraire je suppose que les modos y veilleront

(oui le forum est si vaste que c'en est presque comme un rat dans un labyrinthe ...)

Je me pose une question d'ordre quasi 'éthique' (question qui par ailleurs a déjà été évoquée dans un autre post, mais en diagonale)

Vous arrive t il de vous dire parfois "avec mon intelligence, j'aurais vite fait de manipuler ces pantins" (je simplifie mais c'est l'idée)

Moi j'y ai déjà pensé ... plus d'une fois ... et j'avoue que j'ai surement "succombé" plus d'une fois aussi ... Bien évidement, histoire de me "rassurer" j'ai toujours posé l'axiome: ça part d'une bonne intention, je fais pour le "bien" ... ou éventuellement, au pire: c'est juste pour éviter qu'on me fasse chier (car je déteste qu'on me fasse chier mais en général je me casse sauf si c'est inévitable).

Etre con, ça se mérite (des fois) :p ... bref l'intelligence au service d'un peu plus de paix (personnelle) ... mais en même temps ça me dégoute (des fois aussi) ... ça me semble parfois "trop facile" ... je me fiche bien de savoir quel est le QI de mon vis à vis (comme je me fiche du mien), je voudrais parfois juste qu'il comprenne "un peu plus vite" ... Et quand ca va pas assez vite, ou que je me sens agressée par la bêtise crasse (à moins que justement question aussi posée sur le forum que j'ai vu passer ce ne soit l'inverse ... ne serions pas nous même d'une bêtise crasse à ne simplement pas comprendre comment 'ca marche' et 'c'est pourtant si simple' ?) j'ai tendance à sortir les griffes (et certainement parfois de façon totalement irrationnelle)

Bref j'en reviens à ma question: avez vous parfois l'impression d'utiliser votre intelligence comme une arme ? Disons le qui vise carrément à "faire mal" ? Ou pour le moins à assommer "l'adversaire" ? Moi ça m'est arrivé ... et je n'en suis pas particulièrement fière ... même pas du tout, au fait ... pour l'instant j'ai rangé ça dans la case "c'était une question de survie", mode lui ou moi y'a pas photo ... en même temps je me dis que ça dénote sans aucun doute (et je parle de certaines circonstances) d'un manque total d'empathie et de compréhension ne fut-ce qu'un peu de "l'autre" ... Et ça, je le regrette mais "c'est pas de ma faute, docteur" ...

Bref j'aimerais quelques témoignages ... enfin quelques avis sur la question ... je ne parle même pas de "solutions" parce que le côté sombre en moi fait que je doute foncièrement du fait "qu'il en existe"

Sur un post j'ai lu une référence au "coté obscur" (de la force) ... Je comprends très bien l'allusion mais la question reste posée: sommes nous réellement du côté "lumineux" ? Quand j'imagine ce que je pourrais éventuellement "faire" (ou défaire) de mon intelligence, ça frôle l'abime noire ... C'est hyper flippant en fait: on se pose toujours la question de "ne pas tomber" ... Et c'est comme un trou noir, il y a une force attractive certaine, quasi magnétique ... Parfois je me dis que je pourrais tout aussi bien être un vampire de la finance et fiche a genoux l'économie d'un pays (et toute la vie des gens surtout) par terre, d'un simple click de souris ... comme ça ... gratuitement. Parce que je m'en tape. Parce que ça m'amuserait même peut être un instant ... Parce que je suis cynique et surtout, surtout parce que tant qu'a faire, et vu que rien n'a de réelle importance, on s'en fiche. Mais je ne veux pas. Un jour, je me suis dit: reste toujours du coté "lumineux" ... je dois sans doute avoir au fond de moi une âme judéo-chrétienne :p

Voilà vraiment j'aimerais vos avis ... vous arrive t il aussi "d'y songer" ?
Bises
Louise, encore du bon côte de la force (du moins le pense t elle)
[edit] petites corrections parce que y'a des fôtes que je trouve pas aussi ludiques :p

Je hais la manipulation. Même une chose aussi anodine que mentir à mes enfants "pour leur bien" me pose problème.

Cependant, quand je fais ou dis quelque chose, j'ai conscience des effets potentiels sur les autres. Je sais que si je suis sincère, je peux aussi manipuler. Le sachant et l'acceptant je manipule de fait tout en me rassurant que l'intention première est honnête.

On peut aussi faire du mal avec les mots, comme tu le dis. Bien analyser les personnes en face de soi permet de savoir ce qui va leur faire le plus de mal.

En général, j'essaie de doser mes propos, d'éviter les phrases les plus blessantes, mais il peut m'arriver de franchir la ligne quand on me fait beaucoup de mal. Il est très facile de blesser profondément quelqu'un quand on dit des choses vraies (ou très plausibles), surtout avec une distanciation émotionnelle. J'essaie de garder cette arme terrible dans un placard.

Ma relation aux autres est largement déterminée par ce désir: ne pas leur faire ce que je ne veux pas qu'ils me fassent.

Merci déjà pour ta réponse Doinel

Comme tu dis c'est une arme terrible qu'on essaie de garder dans un placard (j'aime bien l'image, elle est parlante et terriblement vraie, et visuelle)

Mais c'est peut être ça aussi le problème ... on SAIT qu'elle est dans le placard (un peu comme quelqu'un qui aurait un fusil de chasse à la maison ... que faire en cas de cambriolage ... s'en servir, ou pas ?)

Du coup je déteste les armes (trop peur de faire une bêtise, je me connais assez) ... mais quand c'est un objet physique, passe encore, pas trop difficile de dire "pas de ça chez moi" ... Le problème c'est que pour le "verbe" c'est un tout autre problème :/

Un jour (pour illustrer mon propos), j'ai eu pas mal d'ennuis avec un gars (on était au restaurant avec des amis, et il a cru malin d'essayer de me désigner à la "vindicte populaire" pour faire son petit business sournois) ... ça n'a pas pris 2 min je déteste ce genre d'attitude (un peu comme la manipulation, que je sens venir à 100m)

Je l'ai regardé droit dans les yeux et j'ai dit: tu n'existes plus, a mes yeux, dès maintenant, tu es TRANSPARENT ... pas là ... même pas sur cette planète ....

Y'a eu un gros blanc a table. Personne sans doute ne s'attendait à ça. Simplement le ton montait, ça me fatiguait déjà, j'ai fait au plus court. Et le pire c'est que 1° pour moi le gars avait déjà cessé d'exister mais 2° même les autres se sont mis à l'ignorer, comme si de fait je l'avais "gommé" de la table ... Et le gars lui même semblait commencer à douter de sa propre présence (j'ai eu un instant de pitié et j'ai failli lui proposer d'aller s'assurer que tout allait bien en allant vérifier dans une glace ... mais il m'avait tellement remontée que je me suis abstenue "tant pis pour lui")

En fait ne soyons pas dupes c'était clairement une forme de "manipulation" aussi ... dont l'efficacité m'a moi même surprise ... et dont je me dis parfois, avec le recul que ce n'était vraiment pas "beau" de ma part ...

En même temps la question qui se pose est: faut il vraiment "refuser" ce que notre intelligence nous apporte ? Ce serait un peu comme tenter de scier un tronc d'arbre avec un silex alors qu'on dispose d'une magnifique tronçonneuse ... tout le monde s'accorderait à trouver ça stupide non ? :p

Mais ptêt que parfois la "stupidité" a du bon ... en tout cas je préfère ça de loin à certains cynismes crasses que l'on ne rencontre que de plus en plus souvent (je vise le monde de la finance pour ne parler que de celui la sinon ça ferait 15 pages :p)

Contente de t'avoir lu
Louise qui cogite un max en ce moment, limite du vertige

Louise, on peut aussi se servir de son intelligence de manière positive dans son rapport aux autres, en se mettant à leur place, en relativisant le mal qu'ils essaient de nous faire, en rentrant dans leur jeu pour le dynamiter de l'intérieur (l'ironie et l’auto-dérision devenant des outils) ou en disant des vérités sans l'ombre d'une méchanceté. Par exemple en exprimant platement ou avec humour ce que ce gars était en train de faire.

Je dis ça mais ce n'est pas parce que j'y arrive systématiquement. Disons que c'est un objectif que j'essaie de me fixer: ne pas me laisser faire mais ne pas réagir de manière agressive non plus.

Oui c'est ce que j'essaie de faire aussi mais je me sens parfois super mal outillée ... un peu comme essayer d'enfoncer une noix de coco dans une serrure :p

L'évènement que je relate remonte a bien 10 ans ... j'étais plus jeune et heu ... plus vicieuse (quelqu'un pour me dire plus conne ... merci d'avance

Question hyper réactivité -agressive parfois- je me soigne aussi ... j'en parlais encore avec un ami hier soir qui m'a dit "pourtant" en général tu arrives à te retenir ... certes ai-je opiné du bonnet mais "parfois pas" ... comme quoi je ne suis pas pantoufle :p

Je me sers parfois de mon intelligence pour "valoriser" des gens ... juste ceux que j'aime, parce qu'ils (pour moi) le "méritent" (ma façon à moi parfois de leur dire que je les aime en fait tout en ayant immédiatement l'impression de procéder comme une gourde et de me sentir pataude ... faut vraiment que je cherche les outils ?) ... par contre je ne suis jamais allée d'un "compliment" quand je l'estime déplacé (grave erreur docteur ? de préférer la sincérité fut elle crasse ou blessante ?)

Je ne sais pas la question reste posée ... je sais qu'on m'a déjà sorti des phrases genre "tu pourrais quand même faire un effort" et autres "ça ne te couterait rien" ... si, justement ça me "coute" ... je détesterais que quelqu'un me fasse un compliment ou une remarque juste "pour la forme" (ou pour servir un quelconque intérêt) ... je ne me sens donc pas autorisée à le faire moi même (en tout cas j'évite, sauf quand je dérape)

S'il y a bien une formule que je déteste c'est le "comment ça va", genre stéréotype convenu entre "collègues" ... c'est vraiment la phrase "bateau" qui ne veut rien dire ... et pourtant visiblement pour plein de gens, elle a du sens ... dans mes grands moments de perversité ludique et cruelle je m'amuse à répondre "mal" juste pour voir des tronches qui se détournent :^p

Ca éloigne un peu du sujet mais pas tant que ça ... serait ce un signe d'intelligence / de compréhension / de sociabilisation utile (pas intéressée, juste utile, presque dans l'idée "de gentillesse offerte comme ça") que de dire aussi aux gens "ça va ?" Ou une paresse mentale (moi je demande aux gens donc j'ai réellement envie de savoir comment ils vont non pas "ca va" mais "comment tu vas" ...) ... ou une forme de "manipulation" ? (genre histoire de se garder des bonnes relations sous le coude, on sait jamais ce que sera demain ...)

Bizz
Louise (qui se prendrait bien une noix de coco sur la tête si ca pouvait l'endormir :p)