Où suis-je sensé vivre ?

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Message par Akilab Mer 20 Jan 2016 - 20:46

Bonjour à tou(te)s,


je sollicite vos avis car j'ai l'impression que quelque chose ne va pas bien chez moi, quelque chose qui cloche et que je n'arrive pas à "soigner". Peut-être pourrez-vous m’éclairer.

Je suis quelqu'un d'assez exigeant dans ma vie (même si, curieusement peut-être, je fais parti des 5% les plus pauvres du pays en termes de revenus et de patrimoine). La qualité des choses est très importante pour moi, quel que soit le domaine : robustesse de mes relations sociales, durabilité et fonctionnalité des objets (outils, vêtements, par exemple), hygiène de mon lieu de vie, etc. Je suis très méticuleux, patient, observateur, prudent, toujours en train d’analyser, de chercher les limites des choses, d’évaluer les risques, la pertinence des propos, de mettre en corrélation les connaissances entre elles, de croiser les arguments, etc. Je doute de tout et tout le temps. Peu de «vérités absolues» s’imposent à moi, je ne m’arrête jamais de pousser toujours plus loin mes réflexions.

A contrario, la "médiocrité", le travail mal fait, le laissé-allé, le non-respect des biens communs (maison, ville, nature) et des autres (humains, animaux), l’ambition écrasante, l’injustice, la hiérarchie, le mensonge, la manipulation, l'hypocrisie, la violence physique et verbale ... tout cela m'insupporte au plus haut point et je n'arrive pas à l'accepter. Cela fait que je n'arrive pas à travailler, je n'ai même jamais réussi à travailler plus de quelques mois dans la même boîte tellement le fonctionnement de l'entreprise me donne la nausée. Je ne peux pas regarder la télévision sans pester devant tant de stupidité, de manipulation des émotions et de mensonges éhontés.

Globalement, je n’arrive pas à me faire à l’idée que des gens (élus, patrons, industriels, publicitaires, assureurs, banquiers, gourous, etc) puissent nous prendre franchement et ouvertement pour des crétins.

Est-ce un signe de bonne santé mentale que d’être inséré et «bien adapté» à une société malade ? Je ne le crois pas.

Même si j’ai quelques très bons amis, je me sens de plus en plus «marginal» : je ne veux consommer que des produits bio, ne mange aucune viande, ne fume plus, bois de moins en moins, etc. Je n’impose rien aux autres, je m’auto-discipline. Mon optique de vie est très «gênant» en société, surtout lors des traditionnels repas familiaux, au restaurant ou les apéros entre amis :
- la viande (bas de gamme) qu'on trouve dans la majorité des plats n'est que de la chair morte d'animaux malades
- le «bon» vin français, les alcools, les sodas industriels ne sont que des poisons
- le tabac, l’herbe, idem
- les discussions «bas niveau» m’ennuient rapidement
- tout ce qui tourne autour de la consommation (voyages en avion, voiture, téléphonie, cinéma grand public, etc) m’horripile

Comme le dit si bien Julie dans "Professeur cherche élève ayant désir de sauver le monde" : je me répète tout le temps "Il faut que je foute le camp d'ici !" Cela me trotte de plus en plus en tête.

Fuir, mais pour aller où ?

Je suis bien conscient que chaque environnement, chaque culture, chaque civilisation a ses propres contraintes ; mais j’espère qu’il y a des endroits plus adaptés à mes valeurs (et à mon régime alimentaire, entre autres) que ce pays où je suis né.

Hélas ... notre culture civilisée, progressiste et conquérante (celle de "Ceux-qui-prennent") a étendu son ombre quasiment partout à la surface du globe au cours des derniers siècles, ravageant les cultures traditionnelles, poussant les peuples indigènes à l'exode, à l'assimilation ou à un combat perdu d'avance. "L'Empire", issu du Vieux Monde, est implanté presque partout. Aux quatre coins du monde, il a imposé ses valeurs, répandant ses enfants, pondant des villes, des banques, des usines et des magasins, traçant ses routes, souillant les cours d’eau, rasant les forêts, les montagnes et mettant les paysans au travail.

Peut-on encore vivre simplement et pauvrement, sans être rattrapé et broyé par Ceux-qui-prennent, si ce n’est au coeur d’un désert ou au fin fond de l’Alaska ?

En France, beaucoup de gens ne réalisent pas à quel point nos modes de vie sont dépendant de la destruction du monde, du pillage des ressources naturelles à l'extérieur de notre territoire (pétrole, gaz, uranium, etc) et de l'exploitation des pays ""moins développés"" (Asie, Afrique notamment).

Je ne supporte plus notre culture, notre histoire, colonialiste, guerrière, où l’on exploite les animaux, où l’on admire des élites brutaux et manipulateurs, où l’école valorise ceux qui de tout temps nous ont menti et opprimé. Certains diront que j’exagère ou que je fais preuve de sensiblerie. Je dirais que nous payons bien cher aujourd’hui le prix du progrès et de la civilisation.

Mais que faire ? Je ne peux pas fermer les yeux sur ce que je sais maintenant, changer mon fonctionnement, mes valeurs. (Re)devenir le larbin d’un système économique mortifère, fermer les yeux sur les réalités du monde ... c’est au dessus de mes forces. Le capitalisme ne tue pas, il use.

J’ai réussi à vivre et à me préserver jusque là ; mais aujourd’hui, je me sens un peu au bord du vide, face à l’évidence : je ne suis pas fait pour vivre ainsi et ici. Peur de finir à la rue, de grelotter chaque hiver et de devoir voler de la nourriture (quand des millions de baraques sont vides et que les magasins débordent). Je rêve, sans doute naïvement, que la misère serait moins pénible au soleil.

Je me sens comme un singe en cage à qui le «Système» dirait : «De quoi tu te plains ? C'est cool, regardes : tu as de l'eau dans ton bol là, de la nourriture dans ta gamelle, des soins vétérinaires et un abris sur ta tête ... tout ce que tu as à faire, c’est d’effectuer gentiment tous les petits tours qu’on t’a appris et de fermer ta gueule, comme tous les autres singes !».

Mais je veux vivre et mourir en singe libre, pas en esclave : sauter d’arbres en arbres, manger des fruits et me gratter les fesses au soleil en écoutant les oiseaux chanter. C’est peut-être trop demander de nos jours, je suis peut-être né 2 millions d’années trop tard ... ou trop tôt.

Merci de m’avoir lu jusque là. Vos remarques sont les bienvenues, quelles qu’elles soient.




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Message par Gabriel Mer 20 Jan 2016 - 22:31

Lis ça http://www.survivre-au-systeme.fr/2016/01/17/tout-quitter-pour-vivre-au-plus-près-de-la-nature/

Bon, ce n'est pas rien à mettre en oeuvre....
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Message par ShineFlower Jeu 21 Jan 2016 - 15:27

@Gabriel Je te comprend tout à fait. je ne mange pas non plus de viande. Quand j'ai vu comment ils torturent les animaux dans les abattoirs ça me donne la cher de poule. je suis dégoutée. je ne mange que de la volaille et du poisson. Je ne crois pas que les volatiles soient maltraités dans les fermes. je ne mange que des poulets fermiers. Quand au réchauffement climatique, il est tant qu'on y prenne garde, si on veut éviter de gros problèmes. Il n' a qu'à voir la banquise comment elle fond rapidement. Déjà roulons en ville en vélo ou en transport en commun. Recyclons tous nos produits. Je sais les progrès ont commencé. Ta réflexion est intéressante sur l'évolution du monde. Comment le changer? Je ne sais pas. Ca commence à un niveau individuel en faisant attention chaque jour à ce que nous mangeons, aux produits qui polluent...
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Message par Gabriel Jeu 21 Jan 2016 - 16:57

ShineFlower a écrit:@Gabriel Je te comprend tout à fait. je ne mange pas non plus de viande. Quand j'ai vu comment ils torturent les animaux dans les abattoirs ça me donne la cher de poule. je suis dégoutée. je ne mange que de la volaille et du poisson. Je ne crois pas que les volatiles soient maltraités dans les fermes. je ne mange que des poulets fermiers. Quand au réchauffement climatique, il est tant qu'on y prenne garde, si on veut éviter de gros problèmes. Il n' a qu'à voir la banquise comment elle fond rapidement. Déjà roulons en ville en vélo ou en transport en commun. Recyclons tous nos produits. Je sais les progrès ont commencé. Ta réflexion est intéressante sur l'évolution du monde. Comment le changer?  Je ne sais pas. Ca commence à un niveau individuel en faisant attention chaque jour à ce que nous mangeons, aux produits qui polluent...

L'action individuelle est importante, ne serait-ce que dans un souci de cohérence avec soi-même. Sachant que l'on fait ce que l'on peut (le parfait étant l'ennemi du bien).

Mais je crains fort que pour faire bouger les lignes en profondeur, il faudrait aussi un mouvement plus global.

Le souci c'est que l'homme n'agit pas tant qu'il n'est pas au pied du mur. Tant que le  développement durable sera présenté sous l'angle de « quelle planète laissera-t-on à nos enfants ? », il ne se passera pas grand chose. Par contre, si la bagnole de  monsieur-madame tout le monde ne démarre pas (moi compris), c'est tout de suite que l'on veut une solution.

A titre d'illustration, je partage cette vidéo d'une intervention d'une jeune fille en 1992 à la conférence de l'environnement de Rio, poignante et au contenu lourd de sens. Mais, malgré une adhésion morale massive, dans quelle mesure les dirigeants des Etats ont-ils changé leurs pratiques ? :
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Message par Akilab Jeu 21 Jan 2016 - 20:44

Oui, cette video est tout à fait poignante.

Jean-Paul Jaud a d'ailleurs réalisé un documentaire sur cette fille, 20 ans après cette conférence, dont le titre est "Severn : la voix de nos enfants-lefilm.com/s". Elle ne cache pas sa tristesse de voir le monde changer si lentement.

Le problème est là : il y a bien une petite prise de conscience, des initiatives de partout, de légers changements, des petits gestes au quotidien, certes c'est génial ... mais ça n'est ni suffisant, ni assez rapide pour empêcher la locomotive de la civilisation de se planter lamentablement au cours de ce siècle. Il y a 100 000 nouveaux humains supplémentaires chaque jour sur cette planète et les ressources fossiles qui ont permis de passer de 1 milliard d'humains à plus de 7 milliards en seulement 200 ans sont déjà en raréfaction. Nous touchons aux limites du monde dans bien des domaines et dans bien des endroits.

Nous attendons d'être bien certains que le danger soit réel avant d'agir. Pourtant beaucoup de signaux passent au rouge en ce moment : biodiversité, fertilité des sols, énergies fossiles, climat, etc. Les dangers sont évidents mais nous ne croyons pas ce que nous savons. C'est tragique.

Nos ancêtres ont bâti un monde de 7 milliards d'humains sur des bases non durables.
La civilisation humaine est peut-être bien dans une impasse. Ce qui est effrayant, ce n'est pas tant que le "système capitaliste et thermo-industriel" s'effondre, c'est tout ce qu'il fait pour nous entrainer dans sa chute.

Nourrir, loger et soigner 70 millions de français à l'horizon 2050, ça va pas être de la tarte.
Ne pas oublier que, pour protéger le climat et limiter l'augmentation de la température à une valeur acceptable, les français, par exemple, doivent diviser leurs émissions de C0² par 4 et l'humanité dans son ensemble doit laisser dans le sous-sol 80% des énergies fossiles restantes et ne surtout pas les brûler !

Regardons bien en face l'objectif à attendre pour 2100 (la génération des enfants qui naissent aujourd'hui) : quasiment ZERO énergies fossiles et au minimum 2°C de réchauffement (quoi qu'on fasse). Nous ne pourrons pas maintenir le niveau de vie actuel en France, ni entretenir une population de 70 millions d'habitants dans ces conditions, c'est impossible.

Que faut-il faire ?

Collectivement : faire baisser la population progressivement, changer radicalement de modèle de civilisation, revoir toutes les bases (agriculture, urbanisme, politique, finance, etc), remettre en cause notre culture et nos croyances en un progrès continu et sans limites, relocaliser, limiter les besoins, etc.
Individuellement : sauver sa peau, se barrer des villes, ne pas faire trop d'enfants, leur apprendre à se débrouiller par eux-mêmes, rechercher l'autonomie maximale ... ou profiter simplement en attendant la fin.

Quelques idées lancées en l'air. M'est avis qu'en France, ça va pas tarder à "chauffer" (dans tous les sens du terme).
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Message par LaDemoiselle des Licornes Jeu 21 Jan 2016 - 21:07

Bon courage.
Je dis ça car je n'ai pas vraiment de solution à t'apporter. Je suis moi aussi énormément touchée par la cause écologie et le «salut de nos âmes» (pas dans le sens religieux, mais juste par rapport à notre mort émotionnelle... «Un oiseau né en cage pense que voler est une maladie», ma citation favorite ). J'en ai beaucoup souffert, et souvent ce n'est pas facile à supporter.

La meilleure chose que j'ai trouvée pour avance, c'est de me fixer des objectifs qui tendent à améliorer mon monde et moi-même. Restons réalistes, sauver le monde est impossible...

J'essaie donc de «briller pour que ma lumière donne la force aux autres de briller à leur tour». Me donner un but à l'existence, une utilité. Peut-être que ça peut t'aider toi aussi... ?

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Message par Ishtar Ven 22 Jan 2016 - 8:51

je suis tombée sur cet article hier:

http://www.sudouest.fr/2016/01/03/ils-se-lancent-dans-l-eco-hameau-2232611-1324.php

Ils proposent leur maison et leur terrain en partage pour fonder une coopérative d’habitants

ici on peut lire l'article en entier sans abonnement:

http://lesmoutonsenrages.fr/2016/01/21/ils-se-lancent-dans-leco-hameau-et-cherchent-des-volontaires/


sinon je ne comprends pas pourquoi tu ne pourrais pas mettre en place tout ce dont tu parles n'importe où.
Il me semble que c'est le regard de l'autre qui te gène plus qu'autre chose.
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Message par Akilab Lun 25 Jan 2016 - 22:54

@Gabriel : merci pour le lien que tu as posté.
Il y a vraiment des gens motivés pour vivre autrement, c'est chouette qu'ils partagent leur expérience de vie !

@La Demoiselle des Licornes : merci pour ton soutien. Tu as raison, se donner des objectifs réalisables peut aider à se sentir mieux dans ce monde. Il n'est pas toujours aisé de briller, d'être une petite lumière pour les autres et pour soi-même. Ca demande un effort permanent, mais ça en vaut la chandelle. Je vais y penser un peu plus.

@Atchétsoup :
ce qui me gène, c'est que je me sens trop (et de plus en plus) en décalage avec l'immense majorité des gens que je connais (mis à part mes amis proches) et avec l'administration en particulier, en décalage par rapport à notre culture "française" (et "civilisationnelle" dans son ensemble.

Nous sommes enfermés dans un carcan culturel, social, économique, idéologique, ... il y a des "bases" sur lesquelles une immense majorité de gens est d'accord et si tu remets en cause une partie (voire la totalité de ces bases) il peut y avoir quelques tensions, mais si tu vas trop loin, il peut t'arriver suffisamment de bricoles pour être exclus, voire pour que le système te laisse crever à petit feu. Je cite quelques bases, en exemple :
- manger des produits issus d'animaux est normal, c'est notre culture gastronomique, il faut le faire pour être en bonne santé
- mettre ses enfants à l'école, c'est bien, cela fait d'eux de bons citoyens et de bons travailleurs, il faut faire des enfants et laisser l'éducation nationale les "programmer"
- un bon citoyen doit voter pour laisser les spécialistes de la politique décider à sa place ce qui est bon pour lui, nous sommes en ""démocratie""
- il est normal de payer des impôts exorbitant pour payer la dette du pays, financer l'armée, les écoles, les hôpitaux, la ""sécurité intérieure"", les grands projets inutiles, etc
- il est normal que notre pays (grâce à son armée, ses entreprises et sa diplomatie) pille des ressources à l'étranger, notamment dans ses anciennes colonies, pour assurer le niveau de vie de ses habitants
- il est normal que les ressources naturelles (eau, forêt, terres fertiles) et que la nourriture soient "sous clé" (privatisées par des entreprises, des particuliers ou l'Etat) et il est normal de travailler pour avoir le droit de les obtenir, en gagnant de l'argent qui ne sort de nulle part.
- la France est (et a toujours été ?) du côté des "gentils", nous sommes un pays "développé"

J'aimerais me dire que tout cela est acceptable, que c'est ça qu'il faut croire ; mais je n'y arrive plus, c'est plus fort que moi. Je voudrais tellement "formater" mon cerveau, oublier tout ce que j'ai compris, ne plus savoir, ne plus comprendre, ... trouver un petit boulot où j'irais avec ma petite voiture, acheter un petit appart' à crédit avec ma petite femme et me laver le cerveau tous les soirs devant la TV.

Quelqu'un a-t-il une petite pilule bleue à dépanner ? =D
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Message par sarah sarah Mer 3 Fév 2016 - 0:19

Hello Akilab,

Mmmh mmh, c'est peut-être un peu moyen de te dire ça, mais à moi ça me fait plaisir d'entendre ce que tu dis. Disons que quelque part je trouve ça rassurant.
Comme tu l'as dit, il me semble que ton point de souffrance réside peut-être davantage dans
le fait que tu te sentes marginal dans ta démarche, dans ton rapport au monde.
Sincèrement, rien ne t'empêche de te barrer à tatouine et de te dorer au soleil en écoutant l'oiseau (privilège de blanc, dailleurs), pourtant si beaucoup de gens font le même constat que toi, peu sont ceux qui vont à tataouine.
Il me semble qu'une pilule bleue serait d'aller fouiner ici et là pour trouver des personnes
qui sont dans cette même dynamique.
Il me semble que de s'entourer, que de s'apercevoir que des tas de gens sont mus par les
mêmes choses, c'est ultra important.
Pour ma part j'ai ruminé seule des années, c'est très douloureux.
Cette solitude face au constat d'un monde qui concerne pourtant tout un chacun est désespérante. C'est comme si on te renvoyais tes aspirations somme toute positives à la figure,qu'elles se retournaient contre toi,c'est absurde.
Ouille je vois qu'il est très tard, flûte, j'expédie donc ma réponse et me permet d'ajouter ceci ;
je sens entre tes lignes une certaine aigreur, elle est bien légitime, mais il serait dommage
que ton refus de la norme se retourne contre toi, que tu ne sache pas quoi en faire faute trouver de quoi l'incarner. Il me semble très sain, ce refus.
Entoure toi! facile à dire tu me diras, ou peut-être pas suffisant, pourtant ça me semble
être une base. Seul, c'est la déroute.
Je m'en tiens là, mais aurait plaisir à continuer un jour prochain.
Tout de bon,
chaleureusement






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Message par Akilab Mer 3 Fév 2016 - 19:10

Comme tu l'as dit, il me semble que ton point de souffrance réside peut-être davantage dans le fait que tu te sentes marginal dans ta démarche, dans ton rapport au monde.

Oui, j'ai un peu l'impression d'être un extra-terrestre, de voir le monde de manière particulière, peu commune, hors des normes culturelles.
Je ne me sens pas à ma place dans la super-tribu (La France) dans laquelle je suis née et encore moins dans l'hyper-tribu (la société capitaliste qui se répand partout dans le monde). J'en vois de plus en plus les nombreux travers, les limites, les aberrations, les horreurs et les injustices. Je ne veux plus vivre dans un pays comme le nôtre qui détruit le monde autour de lui et pille les ressources de ses voisins.

Sincèrement, rien ne t'empêche de te barrer à tatouine et de te dorer au soleil en écoutant l'oiseau (privilège de blanc, d'ailleurs), pourtant si beaucoup de gens font le même constat que toi, peu sont ceux qui vont à tataouine.

Trouver un ailleurs est-il seulement possible ? Est-ce une solution ?

Il me semble qu'une pilule bleue serait d'aller fouiner ici et là pour trouver des personnes qui sont dans cette même dynamique.
Il me semble que de s'entourer, que de s'apercevoir que des tas de gens sont mus par les mêmes choses, c'est ultra important.

Oui, trouver (ou fonder ?) une tribu qui corresponde mieux.

Je sens entre tes lignes une certaine aigreur, elle est bien légitime, mais il serait dommage que ton refus de la norme se retourne contre toi, que tu ne saches pas quoi en faire faute de trouver de quoi l'incarner. Il me semble très sain, ce refus.

Sain, peut-être.
J'ai surtout l'impression que mon rapport au monde est une aberration, comme un "bug" dans un programme énorme.
Ce que je ressens c'est un peu comme être entouré de fumeurs en permanence (et c'est le cas, d'ailleurs !), de me mettre à tousser et de me dire qu'il n'est pas normal que je tousse alors que tout le monde fume en rigolant.

Entoure-toi !
Facile à dire tu me diras, ou peut-être pas suffisant, pourtant ça me semble être une base. Seul, c'est la déroute.
Je m'en tiens là, mais aurais plaisir à continuer un jour prochain.
Tout de bon, chaleureusement

Je pense qu'il me faut trouver (ou fonder ?) une tribu dans laquelle je me sente bien, qui partage mes valeurs, en effet.
Faudrait cependant que je fasse gaffe à ne pas tomber dans un truc sectaire délirant ; mais je pense avoir assez de scepticisme et d'esprit critique pour ne pas me faire embobiner.

Merci pour tes conseils. Very Happy
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Message par Akilab Lun 26 Sep 2022 - 16:11

Bon, je n'ai pas plus chercher à partir à Tatouine. J'ai atterri au pays des bisounours, en France. C'est tout de même un avantage de ne pas être perçu comme un étranger et de partager une culture commune. Je ne suis pas certains que j'aurais pu m'adapter à un climat trop chaud, à des maladies tropicales et à une culture avec laquelle les valeurs auxquelles j'adhère ne seraient pas en phase (respect des animaux, féminisme, anti-virilisme, etc). Je suis bien content d'habiter un pays relativement progressiste dans lequel je suis relativement bien en sécurité, pas comme au Texas, en Argentine, en Chine ou en Arabie-Saoudite !
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Message par mmashoro Lun 26 Sep 2022 - 20:24

Salut Akilab,

Akilab a écrit:Peut-on encore vivre simplement et pauvrement, sans être rattrapé et broyé par Ceux-qui-prennent, si ce n’est au coeur d’un désert ou au fin fond de l’Alaska ?

Il y a aussi plein « d'écolieux » partout, notamment en France. Dans le monde anglo-saxon, ils appellent ça “intentional communities”, ce qui semble un peu plus large.

Akilab a écrit:je ne suis pas fait pour vivre ainsi et ici

Mal en campagne, et mal en ville ?

Akilab a écrit:Peur de finir à la rue, de grelotter chaque hiver et de devoir voler de la nourriture.

J'ai constaté l'hiver dernier que dans une yourte un peu isolée et avec 5-7 couches de couvertures, à hauteur de Caussade / Caylus, on ne crève pas de froid. Il y a des hypothèses en ce moment qui sont émises comme quoi l'être humain aurait, comme beaucoup de mammifères, la capacité à hiberner, rentrer dans cet état de torpeur où on fonctionne au ralentit et on fonctionne sur nos réserves de graisse. On a quelques témoignages historiques (Sibérie début XXème je crois, et un supposé mec en Grèce antique), et des découvertes archéologiques d'hibernations un peu ratées. Il faudrait apparemment avoir un air suffisamment ionisé pour avoir les apports en minéraux qui créent l'influx nerveux (potassium, etc…). L'idéal : une grotte avec de la mousse.
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Message par câlin Mar 27 Sep 2022 - 22:59

Akilab a écrit:

Regardons bien en face l'objectif à attendre pour 2100 (la génération des enfants qui naissent aujourd'hui) : quasiment ZERO énergies fossiles et au minimum 2°C de réchauffement (quoi qu'on fasse). Nous ne pourrons pas maintenir le niveau de vie actuel en France, ni entretenir une population de 70 millions d'habitants dans ces conditions, c'est impossible.

Que faut-il faire ?


Je me permets de nuancer le propos. Déjà l'objectif des deux degrés est purement arbitraire, il fallait bien choisir un seuil, celui-ci a paru « raisonnable ». La nature elle possède tout un tas de seuils présents à tous les degrés de réchauffement. Certains ont déjà été franchis. Savoir si les autres seront grave ou pas dépend grandement de comment les entreprises et les gouvernements vont anticiper et réagir, mais personnellement je ne suis pas hyper serein.

Cependant, il me semble tout à fait possible de maintenir quasiment le même niveau de vie tout en réduisant drastiquement son bilan carbone :

Où suis-je sensé vivre ? Bilan_10

D'après ce diagramme en barres, si demain tout le monde prend le vélo et le train au lieu de la voiture et l'avion, remplace la viande par des légumes, les boissons par de l'eau du robinet, et le gaz et le fioul par des pulls et une meilleure isolation, alors si tu fais le calcul, le bilan carbone de tout le monde est divisé par deux. Certes ce n'est pas l'objectif deux degrés, qui vise plutôt une division par 4 ou 5, mais c'est déjà pas mal. Et c'est faisable immédiatement. Par tout le monde. Demain par exemple. Pouf.

Avec ce programme, le niveau de vie est conservé, tout le monde garde son boulot, peut continuer à faire la fête, regarder de films, aller sur ZebrasCrossing, lire des livres, faire l'amour, jouer à Zelda, passer l'aspirateur, acheter les dernières robes à la mode, être soigné à l'hôpital, jouer au foot le weekend, et je vous laisse continuer la liste infinie... En fait diviser les émissions par deux ça c'est facile. On commence ?

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Message par Akilab Lun 26 Juin 2023 - 17:18

câlin a écrit:
Déjà l'objectif des deux degrés est purement arbitraire, il fallait bien choisir un seuil, celui-ci a paru « raisonnable ».

Il ne me semble pas qu'il soit arbitraire, justement.
Il doit y avoir une raison. Je vais demander à Jean-Marc Jancovici.

câlin a écrit:
Cependant, il me semble tout à fait possible de maintenir quasiment le même niveau de vie tout en réduisant drastiquement son bilan carbone

Ce n'est pas ce que certains calculs montrent : on doit tout réduire, globalement :

- la distance parcourue chaque année avec des véhicules à moteur thermique (voiture, avion, bateau, etc)
- le nombre d'objets achetés (véhicules, vêtements, matériel électronique, meubles, jouets, accessoires, outils, etc)
- la quantité d'animaux et de produits issus d'animaux consommée
- la taille des logements
- la quantité d'énergie utilisée pour le chauffage
- la quantité de données électroniques échangées (streaming, téléchargements, etc)
- etc

La question, c'est aussi de le maintenir pour qui ?

câlin a écrit:
D'après ce diagramme en barres, si demain tout le monde prend le vélo et le train au lieu de la voiture et l'avion, remplace la viande par des légumes, les boissons par de l'eau du robinet, et le gaz et le fioul par des pulls et une meilleure isolation, alors si tu fais le calcul, le bilan carbone de tout le monde est divisé par deux. Certes ce n'est pas l'objectif deux degrés, qui vise plutôt une division par 4 ou 5, mais c'est déjà pas mal. Et c'est faisable immédiatement. Par tout le monde. Demain par exemple. Pouf.

L'impact des particuliers ne représente que la moitié (en gros) du bilan carbone du pays. Mais admettons : il est possible, aujourd'hui de diviser son impact par 2 assez facilement, quand on en a, à la fois, la possibilité et les moyens. Ce n'est pas si simple "pour tout le monde".

Par exemple, une bonne partie de la population rurale et péri-urbaine dépend de la voiture individuelle pour se déplacer (aller travailler, faire ses courses, emmener les enfants à l'école, se soigner, etc). Des centaines de gares et de lignes de bus ont disparu et ne pas prendre sa voiture n'est souvent juste pas possible pour ces personnes. Ce n'est pas un choix. Cela impliquerait une action forte de l'état pour (re)mettre en place des alternatives à la voiture et rendre les territoires plus autonomes. Il faudrait remettre des écoles, des magasins, des emplois, des services publiques dans ces territoires, etc ... autrement dit : recréer quasiment tout ce qui a été démoli depuis 80 ans. clown

Il est indispensable aussi de tenir compte des énormes différences entre classes sociales : l'impact d'un cadre (qui, par exemple, prend 17 fois plus l'avion qu'un ouvrier) n'est pas le même que celui d'une caissière ou d'un saisonnier. Les 1% les plus riches arrivent même à avoir un impact carbone 200 fois supérieur à celui d'un ouvrier !

câlin a écrit:
Avec ce programme, le niveau de vie est conservé ...

Mouais ... le "mode de vie moyen" ça serait plutôt celui des années 70 (dixit Jean-Marc Jancovici) que le mode de vie "standard" actuel, avec moins de tout en général.

Oui, commençons (surtout les riches !), il est grand temps.
L'objectif est la division des émissions par 4-5, en France, pas seulement par 2

Ajoutons à cela que la France ne représente qu'une toute petite part des émissions de C0² totales.
En fait, l'avenir et l'habitabilité de la planète va se décider par l'action des Etats-Unis, de la Chine et de l'Asie du sud-est.
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