Jouer avec son cerveau, falsifier des stimulis

Hola les gens. Je me demandais si d'autres parmis vous jouent avec leur perception, et les stimulis qui les entourent (ou justement pas). Je m'explique.

Simuler des stimulis différents.
Comme beaucoup, j'ai passé beaucoup de temps plus jeune a visualiser avec l'oeil interne des créatures et aventures autour de moi. C'était très basique et sous la forme d'imagination plus que de faux stimulis visuel. Mais avec le temps, j'ai décidé d'approfondir ce principe et de tenter d'appuyer la visualisation le plus possible sur la réalité. En résultat, je ne peut pas faire croire a mon cerveau ce que je veut, mais je peut parfaitement prévisualiser des choses. Par exemple changer la couleur d'un objet, rajouter un chateau-fort sur mon plan de travail, etc...

Pour ce qui est du visuel, j'en ai été jusqu'à tenter de "voir" un désert tout autour de moi avec des collines de sable, ou de changer la luminosité du jour en nuit. Changer une texture ou superposer des élément est simple, mais faire voir l'horizon au lieu du bureau qu'on a en face de soi l'a moins été au début.
Mais cela reste applicable pour de nombreux domaines, à savoir la musique (superposer des instruments sur une chanson, actuellement jusqu'a 2-3 maximum), mais aussi aux émotions. Et c'est là que réside tout l'intérêt de ces manipulations.

Faire croire des conditions à son inconscient.
Quand on superpose des éléments visuels à notre vision, on est pas dupe, la réalité reste ce qu'elle est. Il en va de même pour les émotion, on ne peut les changer "comme ça". En revanche, pour mon cas un moyen détourné fonctionne, il s'agit de changer les variables qui causent certaines émotions. Ou plutôt, simuler qu'elles ont changées.
Par exemple, dans le métro au lieu d'être de plutôt mauvaise humeur, début de journée, il suffit de se projetter au maximum à la situation émotionelle que l'on aurait dans son lit, un jour de vacances sans rien de prévu le lendemain. Faire un vide dans sa tête que l'on re-remplit avec autre chose. Cette situation du métro est totalement banale, mais pour des cas plus avancés cela peut être utile. C'est par exemple comme ça que j'ai géré sans problème la mort d'un de mes chats (On peut penser que c'est "sans âme" mais au final cela m'a juste été "utile" de ne pas pleurer une mort).

Initialement cela m'est pas mal venu du phénomène des tulpas, que je n'ai jamais fait car je n'en avait pas besoin ( et flemme    ), mais les concepts alentours me fascinent (Comment bricoler son cerveau et duper son inconscient).

Intéressant. Le cas pratique le plus utile que j'ai expérimenté : lors de canicules, visualiser une banquise, tenter de convaincre tout mes sens qu'ils avaient affaire au froid, non au torride. Ca marche jusqu'à un certain point !
Sinon, je conçois des objets 3D et la faculté d'avoir une sorte de "logiciel de 3D" dans l'esprit est appréciable dans ce cas.

J'ai une tendance à "jouer" aussi avec mes humeurs, mais pas comme toi tout à fait.

J'arrive à me projeter également comme si il faisait beau et que j'étais en vacances, pour ne pas me laisser succomber à ma grisaille interne, ou genre, il fait un temps pourri, genre tempête et pluie, et je me mets en mode "gamine qui s'amuse de tout" et je profite vraiment de ma balade complétement.

Pour les choses disons plus sérieuses, si j'arrive à compartimenter mon cerveau pour éviter de penser à... ça s'arrête là. Je temporise en fait, le temps de pouvoir faire un truc important, mais je sais qu'il va falloir passer par la vraie case à un moment où un autre.
C'est juste retarder, pas annuler.
Et je trouve ça important, car en fait, j'aurais très peur de perdre mes émotions à faire ça ou de devenir quelqu'un qui n'est pas moi. Je me suis toujours dit que les gens qui faisaient des horreurs étaient des gens qui faisaient ça. C'est pour ça.

@Godzilla
En effet l'aspect objet 3D est très utile, dans mon cas pour le dessin, il suffit de "voir" quoi dessiner plutôt que de savoir comment dessiner la chose.

@Bimbang
Oui je voit ton point de vue et le partage. J'ai eu une période oû j'ai pensé qu'être épanouis était le fait d'être 100% heureux, sans bas. Or, c'est juste être en paix avec ses hauts et ses bas. Je fais comme toi et reporte simplement désormais, mais seulement pour les cas importants. Si on cherche juste a oublier, les évènnements graves vont se manifester sous une autre forme inconsciemment plus tard.

Ἑκάτη a écrit:

@Godzilla:

xD

Très intéressant, je vous rejoins dans ce genre d'expérience. La visualisation 3D qu'évoque Godzilla me parle beaucoup aussi en tant qu'infographiste et illustratrice. S'imaginer d'autres décors autour de soi, des créatures, des personnage le plus précisément possible. Parfois même je m'imagine en immersion dans des scènes complètes avec plusieurs protagonistes et des propos qui s'échangent. D'autres fois je suis absente de la scène, ou comme en spectatrice, extérieure ou surplombante avec un quatrième mur brisé. Je fais cela quand je m'ennuie, ou pour m'inspirer, ou parfois cela vient sans même que je l'aie commandé.

Sinon, dans la méditation, il y a beaucoup d'exercices appelant à la visualisation d'une sensation, d'un paysage, ou à la focalisation sur un objet, une bonne odeur, un son etc. Pour s'apaiser, pour le convoquer à soi dans les moments de stress.

Un autre cas pour ma part, c'est un conditionnement de mon cerveau et de mon ressenti en jouant à être complètement quelqu'un d'autre. Pour être plus claire, en gros j'ai tout l'univers du roman que j'ai écrit et tous ses personnages quasi en permanence dans ma tête. Et certains jours, il me prend l'envie (quand cela ne se met pas en place de façon complètement inconsciente d'autres fois) de me mettre littéralement dans la peau et dans le cerveau d'un des personnages. Et chacun des personnages étant sensibles à des choses diverses, tel ou tel sens va davantage travailler, ou telle ou telle façon de percevoir ou de rationaliser. Jérémie est plutôt froid, très logique, hypersensible aux substrats verbaux, à la mécanique des choses et à la perception des corps et de son propre corps comme une mécanique à comprendre -- presque une carcasse à analyser. Tristan est assez mystique, créatif, synesthésique, hypersensible aux ambiances, odeurs et couleurs, aux sentiments d'autrui. Lénius est plus cynique, bien plus bavard que les deux autre, réagit à tout par le rire, mais un rire grinçant qui tend à faire ressortir les contradictions. Bref, etc....
Parfois pendent quelques instants seulement, parfois plusieurs heures, je suis littéralement un de ces personnages (ou d'autres). Une fois je n'ai même pas répondu / réagi à mon vrai prénom c'était grave xDDD

D'autres fois, c'est la dépersonnalisation. Je me vois de l'extérieur, et tout se passe comme une scène de théâtre ou de film. C'est plus rare et pour le coup je ne le commande pas, mais c'est eu arrivé.

Je ne sais pas trop quoi penser de ces expériences. Certaines font du bien, éveillent et apaisent, comme les visualisions et matérialisations dans la méditation en pleine conscience... D'autres sont bien kiffantes, elles me font percevoir différemment ou me désennuient... mais poussées trop loin ça peut être craignos et pour moi et pour mon entourage. Certaines ouvrent, d'autres risquent d'enfermer.

Je livre là mon expérience, je ne sais pas du tout ce que vous pensez des vôtres ? Quand sont-elles bénéfiques ? Quand risquent-elles d'être excessives ?

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JeannieC. a écrit:
Je ne sais pas trop quoi penser de ces expériences. Certaines font du bien, éveillent et apaisent, comme les visualisions et matérialisations dans la méditation en pleine conscience... D'autres sont bien kiffantes, elles me font percevoir différemment ou me désennuient... mais poussées trop loin ça peut être craignos et pour moi et pour mon entourage. Certaines ouvrent, d'autres risquent d'enfermer.

Je livre là mon expérience, je ne sais pas du tout ce que vous pensez des vôtres ? Quand sont-elles bénéfiques ? Quand risquent-elles d'être excessives ?

Disons que c'est surtout néfaste quand les autres le réalisent, car tout ce qui est différent côté cerveau est très mal vu. Personnellement je m'efforce a paraître le plus lambda possible (ça à ses défauts également) et du coup ne fait pas de choses aillant d'impact extérieur.
Et même au niveau personnel, je pense qu'il y a des risques. J'ai par exemple voulu voir ce que c'était que pousser la philosophie du "tout n'es que stimulis, tout n'existe que parce que tu y crois" et ait tenté de ne plus y croire. J'ai jamais de ma vie autant été perdu, sans réussir à me raccrocher à la réalité pendant toute une soirée. Que faire quand tu as réussi a te persuader que le plafond au dessus de toi n'est pas au dessus de toi ?

Donc désormais je me limite aux applications "fun" et utiles, comme pour designer un site web, amménager des pièces, et se créer un monde persistant dans la tête avec des "personnages non joueurs" (cette description parlera plus aux rôliste et joueurs) que je ne contrôle pas et que je ne peut prédire.

En revanche je n'ai pas tenté de changer ma personnalité, seulement de simuler des personnages avec d'autre et de les visualiser dans la pièce. C'est utile pour ordonner ses idées, de parler dans sa tête comme à un psy.

JeannieC. a écrit:Sinon, dans la méditation, il y a beaucoup d'exercices appelant à la visualisation d'une sensation, d'un paysage, ou à la focalisation sur un objet, une bonne odeur, un son etc.

Je joue beaucoup à ça au hammam (chaque jeudi !), j'aime les fleurs pour ces coups là.
Et aussi à changer la forme de mon corps : membres trèèèès longs et caoutchouteux ou au contraire tout rabougris (j'adore ce mot !), devenir une boule ...
Ou rentrer dans la dalle de béton sur laquelle je glande puis flotter au dessus du sol.
Et aussi, en pratiquant des exercices respiratoires et de régulation cardiaque on a la sensation de modifier l'écoulement du temps etc.
Avec un peu de bonne volonté j'arrive même à avoir une sensation de froid cf Godzi (*) !

C'est cool et ça fait passer le temps.


(*) on a beaucoup voyagé dans des pays TRÈS chaud avec nos mômes qui gueulaient comme des veaux lorsqu'on visitait des sites archéo par 44° à midi à la frontière de l’Irak par exple. Je leur ai toujours expliqué que la chaleur c'est dans la tête et c'est très exactement ce que je ressens (mais ils ne m'ont jamais cru et ont continué à râler !)

absolument passionnant ce sujet !!

::edit:: et je rejoins flotos, en effet, ne pas aller trop loin..... il y a un moment où on sent que la limite s'impose et qu'il est sage de pas franchir...

Vous avez déjà joué à imaginer qu'un fil sortait du haut de votre crâne, et qu'il tirait légèrement votre tête vers le haut ?

Instantanément, je redresse mon buste, je décontracte mes épaules, et je respire mieux. Toute la posture change.

Et faut pas s'y tromper, ça ne fait pas du tout la même posture que d'avoir un manche à balai dans le fion...

Oui Bimbang, j'ai déjà fait ça pour imaginer que je pouvais même décoller du sol....
J'ai aussi fait des "conditionnements gustatifs" : par ex, j'ai envie de chocolat mais yen a pas alors je mange un autre truc et j'ai le goût du chocolat.
Quand je regarde autour de moi, je peux imaginer le point de vue que j'aurais si j'étais à un autre endroit, même à l'envers au plafond, ou en haut d'un arbre ou sur la lune....
Quand je regarde une chose, j'arrive à la projeter en moi et à me projeter dans la chose de sorte que l'espace disparait entre la chose et moi.... même avec le monde tout entier......
Je crois que c'est le troisième oeil.
J'entends aussi des sons au niveau du chakra coronal ça fait comme une troisième oreille.....


Edit :

Après tout ce temps, je me rends compte que sur un autre fil, certains pensent que je me prétends plus éveillée et j'ai repensé à ce message où j'avais parlé du troisième oeil
donc je rajoute ces précisions :

Le chakra frontal permet de prendre du recul et ouvre comme un sixième sens. Il permet d’apprécier notre réalité sous ses aspects différents et en conscience.
Donc c'est de cette ressemblance avec mon expérience, dont je parlais ici. Je ne voulais pas mettre en avant une plus grande sagesse que j'aurais.

Et pour le chakra coronal, qui unit à l'univers, j'en ai la sensation et surtout aussi à cause de la fameuse sensation d'une troisième oreille.
Mais encore une fois, je ne prétends pas être plus éveillée ou sage qu'une autre personne.

D'ailleurs, je précise que ces sons sont des musiques, et aujourd'hui j'entends des "musiques intérieures", des acouphènes musicaux, à plusieurs endroits de ma tête, pas seulement au dessus du crâne ou dans mes oreilles.... ça se promène partout dans ma tête, mais c'est aussi parce que je suis synesthète.....

Ah tiens, c'est bizarre cette envie de s'unifier avec un objet...
Enfin... pardon, JE trouve ça bizarre. Par contre, ça me rend curieuse. Je vois pas trop l'intérêt de la chose. Tu peux expliquer ?

Pour le conditionnement gustatif, j'ai fait l'expérience sans le vouloir (donc ça compte pas trop ^^). J'avais allumé une clope en roulant, il faisait nuit, et au moment de tirer dessus, je me suis demandée si j'avais pris le bon bout dans la bouche... j'inspire la fumée : c'est infect !! je tousse et je tousse... jusqu'à ce que j'allume la loupiotte... et que je constate que tout était normal.

Ca fait cogiter...

Tu regardes un objet ou tout un environnement et tu sens que la distance rétrécit entre toi et l'objet, que toi et l'objet êtes dans des "plans" qui finissent par se confondre. Pour l'environnement,  tu sens que toutes les choses sont des illusions perceptives dans un "plan" qui est en fait enroulé autour de toi et la distance rétrécit jusqu'à ce que tu ne saches plus si tu es l'environnement ou si l'environnement est toi.

Bon, je sais pas, j'ai pas "envie".

T'as déjà fait des jeux de rôles, Horizon ? Tu serais surement excellente.

Non sauf si tu imagines que la vie est un jeu ou chacun joue son rôle.
La prise de conscience de l'environnement n'est qu'une "désinflation cosmique" du cosmos mental. Je ne suis pas du tout barrée malgré les apparences. C'est très logique et "mentalisable" comme l'inverse de ce qui s'est passé à la naissance de l'univers d'après le modèle cosmologique. Au lieu que les distances s'agrandissent, tu les fais rétrécir dans ta tête. Juste après le big bang, l'univers s'est agrandi d'un coup quasi instantanément alors qu'il n'y avait encore rien dedans et justement parce qu'il fallait créer la place pour y mettre quelque chose.

Tu prends conscience = tu prends dans ta conscience = tu rétrécis les distances entre ta conscience et ce que tu veux mettre dedans. Moi ça me parait naturel.

Rappel de la première minute du cosmos vue par les physiciens (pas par les métaphysiciens) :

Une immense densité énergétique est contenue dans un vide dix milliards de milliards de fois plus petit qu'un atome (longueur de Planck) ; en moins d'une seconde, c'est l'inflation cosmique, le volume infinitésimal de vide "quantique" se dilate exponentiellement dans une transition de phase selon toutes les directions en produisant des fluctuations de matière (création de particules et antiparticules éphémères virtuelles) ainsi que les champs de forces (ou interactions) fondamentales (car la symétrie de la force fondamentale unifiée se brise, peut-être à cause du champ de Higgs : apparition des forces de gravitation, nucléaires forte, nucléaire faible, et électromagnétique).

Puis grâce à une deuxième brisure de symétrie, cette fois de la matière/antimatière (peut-être due aux neutrinos), la matière surabondante l'emporte sur l'antimatière (ou alors l'antimatière a été créée en quantité inférieure et éliminée par le surplus de matière, ou encore l'antimatière a été projetée à l'opposé de l'univers). Les premières particules subatomiques réelles se créent  et interagissent entre elles, sous forme de quarks, gluons, photons, électrons, neutrinos, puis protons et neutrons, et de particules de matière noire.

A trois minutes commence l'expansion.

Mais l'expansion n'est pas l'inflation, car la matière existe. L'inflation n'a plus lieu d'être ; elle a déjà dilaté l'univers en lui donnant une taille proche de celle qu'il a aujourd'hui ; l'expansion dilate l'univers en distances* beaucoup moins rapidement que l'inflation (quasi instantanée) mais quand même plus vite que la lumière..... et pourtant l'univers est tellement grand que sa taille varie peu.
(*essentiellement entre les amas galactiques)

Les physiciens te disent que ça s'est passé en vrai, ils jouent beaucoup avec leur cerveau aussi. Moi je me contente d'expérimenter dans ma tête, je dis que ça se passe en vrai mais seulement dans ma tête et dans la tête de qui le souhaite. Je ne suis pas plus barrée qu'eux..... J'adore la physique par ailleurs

flotos a écrit:

JeannieC. a écrit:
Je ne sais pas trop quoi penser de ces expériences. Certaines font du bien, éveillent et apaisent, comme les visualisions et matérialisations dans la méditation en pleine conscience... D'autres sont bien kiffantes, elles me font percevoir différemment ou me désennuient... mais poussées trop loin ça peut être craignos et pour moi et pour mon entourage. Certaines ouvrent, d'autres risquent d'enfermer.

Je livre là mon expérience, je ne sais pas du tout ce que vous pensez des vôtres ? Quand sont-elles bénéfiques ? Quand risquent-elles d'être excessives ?

Disons que c'est surtout néfaste quand les autres le réalisent, car tout ce qui est différent côté cerveau est très mal vu. Personnellement je m'efforce a paraître le plus lambda possible (ça à ses défauts également) et du coup ne fait pas de choses aillant d'impact extérieur.
Et même au niveau personnel, je pense qu'il y a des risques. J'ai par exemple voulu voir ce que c'était que pousser la philosophie du "tout n'es que stimulis, tout n'existe que parce que tu y crois" et ait tenté de ne plus y croire. J'ai jamais de ma vie autant été perdu, sans réussir à me raccrocher à la réalité pendant toute une soirée. Que faire quand tu as réussi a te persuader que le plafond au dessus de toi n'est pas au dessus de toi ?

Donc désormais je me limite aux applications "fun" et utiles, comme pour designer un site web, amménager des pièces, et se créer un monde persistant dans la tête avec des "personnages non joueurs" (cette description parlera plus aux rôliste et joueurs) que je ne contrôle pas et que je ne peut prédire.

En revanche je n'ai pas tenté de changer ma personnalité, seulement de simuler des personnages avec d'autre et de les visualiser dans la pièce. C'est utile pour ordonner ses idées, de parler dans sa tête comme à un psy.

Alors moi ça me vient naturellement et je ne perds aucun repère. Je comprends que ça peut effrayer. Peut-être qu'il faut avoir quelque chose à quoi s'accrocher, une ligne de vie, c'est mon cas. Il ne faut surtout pas passer du côté obscur ; je me rends compte que l'esprit peut avoir des limites que j'ai personnellement dépassées. Je sais chasser les idées dangereuses qui chuchotent parfois (rarement et brièvement) à mes oreilles car je sais les différencier des idées saines.

Et je n'aimerais pas jouer le rôle de quelqu'un d'autre ; mais je pourrais m'identifier à une autre personne en me connectant à elle si elle me ressemble assez. Ce serait plutôt une empathie, un altruisme, une connexion spirituelle.

Sans doute que les personnes qui ont peur ne doivent pas tenter de regarder trop profondément dans leur esprit, comme elle ne doivent pas marcher trop près du bord d'une falaise. Je n'ai pas ce problème car je n'ai pas vraiment de falaise dans mon esprit. C'est comme si le fond de l'inconnu était remonté très haut près de la surface. (Mais ça ne veut pas dire que je sais tout sur tout)

Je n'encourage donc personne à plonger dans l'inconnu sans précaution. Quand vous entendrez l'appel intérieur, tout doucement. Au début vous ferez connaissance avec votre inconscient dans vos rêves, vous vous apprivoiserez. Mais tant que vous avez une crainte, ne tentez rien.

C'est clairement ça quand je dis que j'ai pas "envie". J'imagine intellectuellement, mais je n'ai pas "envie" de tenter l'expérience de la ressentir. Une barrière est là, ou une sorte de résistance, "quelque chose" que j'ai appris à respecter.

Je n'ai pas pensé que tu étais barrée. Je pense que c'est sain d'expérimenter que notre cerveau est très clairement influençable par des paramètres culturels notamment, mais aussi personnels.

Je fais du jeu de rôle, mais par écrit (et je pense que c'est important à préciser), et ça m'a appris à observer des scènes (même imaginaires) comme tu le fais, à partir d'endroits différents géographiquement, mais aussi en les observant comme si j'avais les caractéristiques de quelqu'un d'autre. C'est assez caricatural dans l'ensemble, mais j'arrive néanmoins à comprendre des schémas potentiels suivant les historiques des personnages, et à imaginer les sensations qu'ils peuvent avoir en fonction des évènements, à prendre leurs yeux pendant un bref moment, et en déduire les actions en réactions.

Je comprends bien ce que tu veux dire.
Je peux m'identifier facilement à des personnages fictifs dans des films ou des romans. Mais je ne pourrais pas m'identifier à une autre personne que moi devant des vraies personnes, sauf si je prévenais que je jouais dans une pièce de théâtre par exemple.(Quand je lis un roman, ou que je regarde un film, je m'identifie au personnage mais je ne l'incarne pas)
C'est à dire que je ne peux pas tricher avec la vérité. Quand je dois mentir un peu pour me protéger, ça me perturbe beaucoup ; je ne peux pas m'éloigner trop de la vérité; au plus ce sont des approximations, des mensonges par omission...
Je n'ai jamais fait de jeu de rôle et ça ne m'intéresse pas vraiment mais je comprends l'intérêt, du moment que chacun sait différencier entre le jeu et la vraie vie.
Je ne suis pas non plus attirée par les jeux vidéos ; je ne suis pas attirée pour incarner un personnage imaginaire dans un monde imaginaire que je n'ai pas imaginé moi même. Mais je pourrais le faire, pourquoi pas, si je n'avais pas autre chose à faire en priorité.
Je préfère entrer dans l'imaginaire d'un auteur en restant passive, m'identifier à lui en me laissant porter, en essayant juste de comprendre ce qui a amené l'auteur a imaginer son oeuvre.

Quand je vois une personne qui a des problèmes dans la vie, bien sûr je peux m'identifier à elle, en me mettant à sa place, en ressentant ce que je crois qu'elle ressent. C'est empathique.

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Quand on a parlé des spirales, je n'avais jamais essayé de me mettre dans ma spirale. C'est toi qui m'a donné l'idée. Mais me projeter dans une spirale en mouvement et imaginer changer le sens plusieurs fois, ça m'a quand même fait bizarre et j'ai mélangé ma gauche et ma droite toute la journée.....

Il me vient l'idée que j'interprète peut être mal tes mots.
Quand tu poses le mot "projeter", pour moi ça induit le fait de le sentir dans mon corps. C'est peut être là que je me trompe.

Je me projette dans la spirale et elle est aussi en moi. La spirale et moi sommes dans le même plan. Il n'y a pas de distance entre nous. Mais je peux aussi changer mon point de vue : l'extérioriser et me voir de loin dans la spirale ou l'intérioriser et me voir de l'intérieur avec la spirale en moi. Quand je regarde de l'intérieur et que la spirale tourne, ça fait quand même un "haut de coeur". Si je change le sens plusieurs fois, c'est assez perturbant.

Pareil que toi, sinon, pour le mensonge.

C'est pas du tout la même chose de mentir en vrai, que d'imaginer des choses fausses.
Et même écrire ça, j'ai l'impression de mentir parce que je me dis que peut être j'ai oublié des moments où j'ai menti un peu, genre maquillé un peu certains éléments, ou ai gardé le silence sur certaines choses.
Je vais sans doute y penser pendant des heures même. A me demander ce que vont penser les autres, à savoir si c'est assez "probant" alors que je sais que c'est vrai.
C'est la contre-partie à "pouvoir imaginer plein de choses".
On se pose des questions à n'en plus finir.

Revenir à la réalité c'est certainement compliqué quand on a plongé dans une réalité contrefaite.

Oui moi aussi bimbang, je suis presque dans un cercle vicieux de vouloir toujours mieux expliquer, mieux faire pour être plus vraie.

J'ai repensé au fait de me projeter dans des objets ou des paysages. J'annule la distance et je fais un changement d'échelle. Je ressens comme une impression de mettre un vêtement.

J'ai déjà essayé de voir si je pouvais me projeter dans une personne. Je peux le faire seulement quand la personne dort. Mais je reste moi, je ne deviens pas la personne. J'ai l'impression de seulement changer de peau, pas d'esprit.

Je ne parviens pas à le faire quand la personne est consciente. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui dit "stop ! c'est occupé".....

Quand je rêve, je suis souvent quelqu'un d'autre, un physique différent, parfois des enfants différents.
Il y a beaucoup d'acteurs de cinoche dans mes rêves. Ce sont des histoires qui ressemblent à des films....

Hier, à la télé, j'ai vu une personne en réa à cause du corona virus. Elle avait des tubes qui lui envoyaient de l'oxygène et qui gonflaient ses poumons ; ça m'a perturbé mon rythme respiratoire. Je sentais qu'on me gonflait mes poumons trop fort et j'avais l'impression d'avoir mal.... ça a duré plus d'une heure...
Ce n'était pas volontaire. Je me suis identifiée sans le vouloir.


Trop bizarre.

En fait, n'importe où je me "projette" même en rêve, je suis toujours moi, je ne suis jamais la chose ou la personne du rêve. Je suis dans cette chose ou dans ce personnage mais c'est toujours moi. Je ne me dissous pas, ça ressemble plus à de l'appropriation provisoire, ou alors, je me sens accueillie comme chez moi.

Non, Siamois, ce sont juste des univers différents. Dans le faux, en fait, je n'ai pas d'interlocuteurs, c'est en moi.
Dans le vrai, il y a de vrais gens qui ne sont pas en moi. Si j'ai des gens autours qui peuvent me parler, je suis forcément dans la réalité. Si je ne fais que les regarder, que je suis sure de ne pas être sollicitée, alors je peux imaginer.

En fait, je crois que c'est tout de même le terme "se projeter" qui me gène. S'"habiller" me convient mieux. C'est faire venir en moi, plus que d'aller vers l'extérieur.
J'utiliserais plutôt "se projeter" dans le cadre d'un univers complément créé, et donc où je vais me déplacer, m'imaginer.

Je peux m'"habiller" du coup, d'une personne que j'aurais assez bien observée, ou bien lue, et tenter de ressentir un peu ce qu'elle peut ressentir, même si elle n'est pas là.
Si elle est là, du coup, je suis dans la vraie vie, et je ne peux pas être dans "mon" monde.

Oui habiller ça revient un peu à la même chose que ce que je disais avec projeter

Mais je n'ai pas vraiment l'impression que je me déplace vers la personne ou que la personne se déplace vers moi. Ce sont les distances qui se rétrécissent.

C'est un peu chelou ton truc horizon artificiel. Ça ressemble à Avatar.
Ou de la possession.

Non pas du tout

Pourtant hier, j'étais persuadée que je tenais l'affaire, et je sentais bien comme un mouvement.
Non, c'est vrai, ce n'est pas vraiment du "mouvement", mais c'est l'intention qui n'a pas tout à fait le même sens, quelque chose comme ça...
Quand tu dis "se projeter dans un objet", alors je regardais l'objet et j'essayais de me glisser dedans pour voir comment ça pouvait être de son point de vue. Alors qu'habiller, je me pare de ses caractéristiques. Ouais, au final, ça doit être en gros la même chose

Et pourtant, j'ai l'impression que non...
Pourquoi j'ai moins de mal à m'habiller, qu'à me projeter ? ^^

Woah, la révélation ce post ! Je viens de verbaliser dans ma tête que je jouais avec mon cerveau, et qu'en plus on était plusieurs à le faire !

Je me sens assez proche de ce que tu décris, Horizon artificiel.
Il y a eu une période où j'ai réprimé ce mécanisme par volonté d'être au plus proche possible du "vrai", de qui j'étais "pour de vrai", j'avais peur de me mentir à moi même, je devais me chercher... Aujourd'hui, depuis que j'ai repris la lecture plaisir, je renoue avec mon imaginaire ce "jeu" de mon cerveau réapparaît. J'ai grandi et je dois mieux me connaître, alors je le prends de manière plus assurée, sans la peur de "tomber dans le gouffre" et de plus savoir distinguer le vrai du faux. J'ai aussi, en amont, pas mal entraîné mon cerveau à distinguer mes vrais souvenirs de mon imaginaire. Jeu dangereux, les faux souvenirs sont traîtres, mais je crois que c'est justement pour ça que je cherche à m'y frotter, pour mieux apprivoiser la chose (comment ça je tente le diable ? ^^).

Au début je voyais ça comme quelque chose d'un peu dangereux donc, je crois qu'enfant j'avais un peu la frousse, mais maintenant j'arrive à en faire un chouette outil, je prends conscience des limites que pose mon cerveau comme vous l'évoquiez : je peux jouer avec les stimuli pour m'aider à passer un mauvais moment, mais attention au retour de bâton (s'imaginer sur la banquise en plein cagnard c'est chouette, mais dès que le stimuli s'évapore, j'ai encore plus chaud !), je ne tente pas de jouer à "remplir les trous" avec des souvenirs réels un peu trop flous. C'est d'ailleurs fascinant, je trouve, qu'on arrive à se trouver nos limites dans ce petit jeu !

Je peux aussi sentir qu'un personnage fictif m'imprègne (oui, moi je crois que c'est ce mot qui me convient bien. C'est comme une sorte de couleur ou de texture de "personnalité" qui viendrait se mélanger un peu à la mienne) - en ce moment notamment, je remarque que le prisme de mes réactions est influencé par un personnage de jeu vidéo très très calme, franc et posé, qui gère ses émotions, un peu distant - mais jamais ça ne m'est arrivé avec une personne réelle "déjà habitée" comme quelqu'un l'a dit avant moi. Je crois que ça ne m'a jamais même traversé l'esprit, ni même frôlé de loin. Et je n'ai pas non plus l'impression que l'imprégnation va trop loin, que je n'arrive plus à la gérer. J'arrive à distinguer l'influence du personnage je crois, je garde conscience que "ce n'est que ça" et du coup je le mets pleinement à profit ! Comme si j'avais à disposition de nouvelles cartes en main, qui s'adaptent à mon jeu mais le complètent, des "cartes bonus" en somme. Là par exemple, l'imprégnation de ce personnage me sert bien pour gérer des douleurs chroniques !

En tout cas vos post m'ont permis de verbaliser tout ça, ça m'aide à apprivoiser ce truc de mon cerveau et je sens que ça va devenir un outil encore plus formidable !

En revanche je me demande si cette particularité peut être bénéfique pour tous les gens qui l'ont (d'ailleurs, est-ce que c'est spécifique aux HPI, ou est-ce qu'on le verbalise juste parce qu'on fait davantage d'introspection ?)

Un sujet intéressant ! Avec pas mal d'exemples différents !
Would that be specific to Gifted or did everyone did it?


Du coup je vais rebondir sur les miens

> La projection 3D est un MUST pour la géométrie ! Et l'aménagement de son appartement ^^

> J'utilise quelque fois la projection pour me faire faire une action (inhabituelle voir plus) : genre me jeter sous une voiture pour ressentir dans ce cas la peur (et un peu me tester aussi).
>> Ça m'a permis d'apprendre à me faire ressentir une émotion toute seule, même si l'intensité est bien moindre qu'avec un contexte.
>>> Plus récemment, je m’exerçais à re-vivre ma vie (des moments) mais en ayant changé de genre. J'ai compris pas mal de choses relatives à l'apparence et aux ressentis associés ( et plus si affinités... C'est assez utile en couple ).

> Dans un autre genre de "simulation"/"revêtir quelqu'un" (mais pas totalement voulu) : je décrirai ça comme une sorte de flash d'empathie qui permet de "singer" l'entière compréhension de quelqu'un sur un sujet ou son l'état d'esprit au moment du flash. Comprendre la compréhension d'un prof (bizarrement souvent ceux qui sont réputés incompréhensibles) ou de pouvoir miraculeusement prendre la parole sans stresser en plein milieu d'un exposé. L'effet de la "copie" s'estompe assez vite surtout pour l'état d'esprit, mais ma compréhension de la compréhension reste.

> Enfin avant le sommeil, j'ai des moments (rares) où ma perception des distances déconne/disparait, et tout devient infiniment grand ou/et petit.

j'adore les visuels de trompe l'oeil qui stimulent justement les perceptions visuels
regarder les formes dans les nuages et les flammes

la photo aussi m'a bien fait travailler le cerveau, que ce soit en mise en scène ou seulement à "voir" une situation en image finale (apres traitement de colorimétrie/n&b, valorisation de certaines zones...)