Je n’aime pas mon père

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Message par RonaldMcDonald Jeu 24 Sep 2020 - 10:06

Est-ce-normal? Là, tu ouvres la boite de pandore. Chacun a sa propre définition de la normalité. Chez certains croyants, tu as le commandement numéro 4 : "Tes pères et mères honoreras, tes supérieurs pareillement". C'est une normalité fréquemment répandue. Ce n'est pas la mienne.

La question de la normalité n'est donc peut-être pas optimale. Le sujet du pervers narcissique est risqué aussi : c'est un diagnostique bien plus précis - et donc risqué - que l'antique "connard", que l'on tourne aujourd'hui sous le vocable de "toxique". Et là, ce que tu nous a donné comme description suffit à donner une forte tendance dans ce sens-là.

On ne choisis pas ses parents, on les a. Point. Partant de là, je te dirais d'être utilitariste : prends en lui ce qu'il a de bon (son éthique professionnelle, semble-t-il), et laisse le reste partir avec lui dans sa tombe. Que ça soit normal ou pas. Il a probablement eu des choses dans sa vie qui l'ont poussé à être comme ça.

J'ai presque envie de dire : pardonne le, et oublie le. Dans cet ordre. Tu peux pardonner parce-que le dommage qu'il pouvait te faire est terminé (ne jaaaaamais pardonner à quelqu'un en position de recommencer). Ensuite, tu pourras oublier, et passer à une nouvelle étape de ta vie. En chérissant ce qu'il t'a donné de bon, et en ayant fait la paix avec le reste (c'est à ça que sert le pardon).

Mais bon, c'est juste un point de vue, un échantillon de taille 1 (donc non représentatif) qui donne son avis sur la seule base de ce post, hein.
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Message par So Sûre 2 Jeu 24 Sep 2020 - 12:48

study

Notes pour trop tard.
Orelsan.
Musique YouT ?

Hello,

Déjà, tu lui trouves une qualité,
"à chaud", je dirais que la vie, c'est un peu une loterie,
Trouver des moyens de rester dans le respect de part et d'autre,

après "aimer", c'est là, ça vient où ça vient pas, c'est un peu la surprise dans le kind'air et le cadeau dans le paquet de lessive Bonux.. ou pas.


Ça ne peut pas/doit pas être un devoir et une obligation, un ressenti, un sentiment, l'affection..

et ça ne fait de quiconque, quelqu'un de "mauvais" ou de "non aimable"

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Message par Invité Jeu 24 Sep 2020 - 12:58

hello
on n'est pas obligé d'aimer ses parents ! heureusement


perso j'ai haï le mien quand je me suis souvenue de tout ce qu'il m'avait fait ado. et ce pendant 5-7 ans.
j'ai coupé les ponts en 2002, parce que c'était trop dur.
la famille a refusé ma position et me l'a collé dans les pattes à la dernière minute histoire que je ne puisse rien dire.

quand ma mère m'a appelée un jour en septembre 2017 pour me dire qu'il était mort, j'ai sauté de joie. sans rire ! mes collègues ont cru que j'avais gagné qqch, j'ai juste dit, non mon bâtard de père est mort. imaginez le froid !

j'ai refusé de participé aux préparations des obsèques.
du coup mon frère et ma soeur ont coupé les ponts avec moi.
Ma mère m'a fait la gueule...tant pis
je ne voulais pas aller à l'enterrement, mais j'y suis allée, pour la famille, pour ma mère et pour bénir le cercueil en lui disant d'aller crever en enfer.

depuis je suis DELIVREE.
je n'ai plus la trouille qu'on me le colle dans la voiture à la dernière minute, que je vois sa tête de pervers alcolo en train de reluquer fesses ou autre....

pour info, j'ai subi inceste de sa part, et bcp dans la famille ont fermé leur gueule alors qu'ils savaient.
donc crève en enfer !

donc ne te sens pas coupable DVR.
Franchement, tu vis ta vie, pas celle de tes parents.
C’est faire preuve de bcp de courage que de couper les ponts et tu peux en etre fier.
et !
personne ne vit ta situation, donc personne ne peut juger !

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Message par Invité Lun 28 Sep 2020 - 9:52


Et ben, les pères...

Je n'ai pas de respect pour le mien.
Aujourd'hui, d'adulte à adulte, je le juge, et je le condamne, voila tout.

Oh, ça aurait pu être pire. C'était pas non plus une crapule. Il a à peu près assumé ses devoirs de géniteur. Le gîte, le couvert, l'éducation si j'en avais eu la discipline.
Merci pour ça, et pour rien d'autre. Ça fait léger.

J'ai vu comment il s'est comporté. Avec moi, avec sa femme, avec sa mère, avec ses... amis.
La conclusion est tout simplement que s'il n'avait pas fait partie de ma famille, il n'aurait certainement pas fait aussi longtemps partie de ma vie.

Ça doit faire cinq ans que nous ne nous sommes plus vus, plus parlé.
Il ne me manque pas, et j'imagine que c'est réciproque.

Ce n'est pas forcément si simple de se voir inculqué la froide vérité que rien n'est sacré, et certainement pas la famille.
Il n'y aura pas de "mise-à-plat", de grande réconciliation. J'en suis convaincu.

Je participerai à ses funérailles. Partiellement au moins.
Mais pas pour lui : pour ma mère. Non pas qu'elle l'aime, mais simplement parce qu'à l'image de certaines femmes d'une autre génération, elle a développé une dépendance, et que l'enterrer sera pour elle une épreuve, qu'elle aurait du mal à assumer seule, ne serait-ce que pour ses modalités pratiques.
Parce que, contrairement à lui, et malgré ses erreurs, elle, je lui ai pardonné. Parce qu'elle, elle s'en est donné la peine.

J'espère d'ailleurs qu'il mourra avant elle, qu'elle puisse profiter de quelques années de liberté. Elle ne se rend pas compte à quel point ça lui ferait du bien.
On ne manque pas de ce que l'on ne connaît pas.

Mais vous savez ce que l'on dit : les meilleurs s'en vont les premiers.
Ça, par contre, ça me ferait chier : enterrer ma mère avec lui...

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Message par Basilice Jeu 1 Oct 2020 - 9:46

DVR a écrit:
Je me demande si c’est normal d’avoir aussi peu d’estime pour son père

Il ne semble pas avoir beaucoup d'estime de lui-même, et son entourage proche renforce cette idée en le nommant de boulet, c'est un cercle vicieux.
Peut-être que ta vision de lui est influencée par un ensemble de croyances, y compris les siennes, et pas seulement par ce qu'il est et fait réellement (cela reste une hypothèse).

DVR a écrit:je semble être la seule personne à avoir autant d’indifférence pour son père

Je ne trouve pas que tu éprouves de l'indifférence pour ton père, tu dis qu'il est comme une épine dans ton pied lorsque tu es en contact avec lui, tu as mal, ce n'est pas de l'indifférence.

DVR a écrit:c’est très probablement un pervers narcissique (ma mère que j’aime et qu’il a beaucoup fait souffrir a fait cette déduction qui me semble très réaliste)
Mais il a fait souffrir ma mère et mes petites soeurs que j’aime et je ne lui pardonnerai jamais

Il t'a fait souffrir toi aussi.
Aimer quelqu'un qui semble si peu nous aimer peut être très douloureux à vivre.
Peut-être que tu te protèges affectivement et émotionnellement, par ce détachement et cet éloignement.
Intellectuellement un PN n'est pas aimable, il est normal de ne pas l'aimer. Mais qu'est-ce que ça dit affectivement ?



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Message par Pureté Jeu 1 Oct 2020 - 11:30

Étant donné qu'on ne peut déjà pas choisir ses parents, ce serait quand même dingue de devoir impérativement les aimer et/ou les supporter jusqu'à perpétuité (jusqu'à leur mort ou la notre).

Le mot perpétuité peut sembler fort, très connoté car il évoque immédiatement le milieu carcéral, mais il y a un peu de ça dans l'idée de subir.

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Message par Basilice Jeu 1 Oct 2020 - 11:33

Pureté a écrit:Étant donné qu'on ne peut déjà pas choisir ses parents, ce serait quand même dingue de devoir impérativement les aimer et/ou les supporter

Précisément l'amour n'a pas grand-chose à faire du devoir.
Le devoir c'est intellectuel, moral.
L'amour c'est du sentiment, de l'émotion, des trucs volatiles et fluctuants plein de mouvements qui ne rentrent pas dans les cases.
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Message par Sélène-Nyx Jeu 1 Oct 2020 - 12:15


Shocked

Aimer, c'est qque chose qui n'est pas une obligatoire, c'est un sentiment.
Des parents qui "n'aiment" pas leurs enfants, ou des enfants qui "n'aiment" pas leurs parents, ça arrive ... Cependant, d'après la Loi, les parents doivent subvenir aux besoins de leurs enfants jusqu'à la majorité et réciproquement, les enfants doivent assistance à leurs ascendants âgés ...
Je comprends qu'on ne soit pas "obligé" d'aimer ... Mais je trouve cela surprenant de la part de "zèbres" qui seraient, donc, plein d'empathie etc... Rolling Eyes
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Message par Pureté Jeu 1 Oct 2020 - 13:10

Basilice a écrit:
Pureté a écrit:Étant donné qu'on ne peut déjà pas choisir ses parents, ce serait quand même dingue de devoir impérativement les aimer et/ou les supporter

Précisément l'amour n'a pas grand-chose à faire du devoir.
Le devoir c'est intellectuel, moral.
L'amour c'est du sentiment, de l'émotion, des trucs volatiles et fluctuants plein de mouvements qui ne rentrent pas dans les cases.

Effectivement, et pourtant le fait d'aimer ses parents est presque une obligation dans la plupart des cultures.
Même une fois adulte, c'est très dur de s'extraire totalement de cette "matrice" familiale qui est la première structure sociale et sociétale.

Comme si la filiation biologique supplentait tous les aspects relationnel et émotionnels, alors que ce sont ces derniers qui importent réellement en tant qu'humain.

Sélène-Nyx a écrit:
  Shocked

 Aimer, c'est qque chose qui n'est pas une obligatoire, c'est un sentiment.
 Des parents qui "n'aiment" pas leurs enfants, ou des enfants qui "n'aiment" pas leurs parents, ça arrive ... Cependant, d'après la Loi, les parents doivent subvenir aux besoins de leurs enfants jusqu'à la majorité et réciproquement, les enfants doivent assistance à leurs ascendants âgés ...
  Je comprends qu'on ne soit pas "obligé" d'aimer ... Mais je trouve cela surprenant de la part de "zèbres" qui seraient, donc, plein d'empathie etc... Rolling Eyes

D'après la loi peut-être mais la loi des hommes n'est pas la loi divine. Le législateur ignore quel type de relation un individu quelconque entretient(ait) avec ses parents.
J'imagine qu'il y a jurisprudence dans certains cas, car ce serait quand même cocasse (pour ne pas dire gonflé) de demander à une personne de porter assistance à ses géniteurs lui ayant bousillé sa vie par exemple.

La loi ne peut pas régir et réguler la vie sentimentale des gens, et heureusement.

Je ne comprends pas tellement le lien que tu fais entre la douance et l'empathie qui serait en moyenne plus prononcée chez les surdoués.

Personnellement j'ai du mal avec les représentations monolithiques telles que "l'homme" ou "la femme".

Pour les surdoués c'est la même chose, ils sont tous différents les uns des autres.
Je mets de côté l'imagerie populaire du surdoué de type "Forrest Gump", qui est une vision fantasmée appartenant à la fiction.
De ce que j'ai compris, les surdoués ne sont pas des génies à proprement parler mais plutôt des gens ayant un profil atypique qui se traduit soit par un isolement social plus ou moins bien vécu, soit par un handicap social pouvant entraîner des difficultés là aussi plus ou moins prononcées dans la vie en société.

Après les capacités en terme d'empathie, de raisonnement, d'analyse, etc ; sont spécifiques à chaque individu, "zèbres" ou non.

Voilà pourquoi j'ai tendance à me méfier des classifications à partir d'un certain point. Car autrement elles sont utiles et nécessaires. Sinon on n'arriverait pas à s'organiser au sens large.

Et pour ce qui est de l'empathie en elle-même, il ne faut pas oublier le principe de réciprocité. Si la personne n'a pas reçu d'affection du tout (au mieux de l'indifférence, au pire de la maltraitance) il est logique qu'elle n'ait plus envie d'avoir le moindre contact avec ses parents. Il serait inutile et même insensé de persister à vouloir créer un lien affectif qui n'a jamais existé et qui n'existera jamais non plus.

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Message par My_illusion Jeu 1 Oct 2020 - 13:38

.


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Message par Basilice Ven 2 Oct 2020 - 13:48

Pureté a écrit:
Effectivement, et pourtant le fait d'aimer ses parents est presque une obligation dans la plupart des cultures.
Même une fois adulte, c'est très dur de s'extraire totalement de cette "matrice" familiale qui est la première structure sociale et sociétale.

Comme si la filiation biologique supplentait tous les aspects relationnel et émotionnels, alors que ce sont ces derniers qui importent réellement en tant qu'humain.

Je pense que l'obligation est du registre des lois, des règles, de la morale, et que "obligation d'aimer, droit ou devoir d'aimer" est un abus de langage (avec lequel je vis bien hein, je ne voudrais pas avoir l'air tatillon Laughing ).

Je trouve la question de l'adoption intéressante, elle amène automatiquement vers l'aspect symbolique d'une relation alors que parfois dans un contexte de filiation biologique, cet aspect pourtant essentiel est oublié.
Un parent qui adopte se pose nécessairement la question de l'enfant étranger qui va arriver dans sa vie et dont il va avoir la responsabilité.
Un parent qui met au monde ne se pose pas nécessairement cette question et toutes celles qui en découlent, c'est dommage car l'enfant qui arrive est toujours étranger à soi.

Un parent PN a priori ne supporte pas que l'enfant qui arrive soit étranger à lui, qu'il ne soit pas son prolongement.
Cela peut faire beaucoup de dégâts et compliquer de beaucoup la construction identitaire de l'enfant.
Mais pour autant, est-ce que cet enfant n'aime pas son parent ?
Il ne faut pas croire tout du discours de l'autre (ou de son propre discours clown ). Dire "je n'aime pas mon parent" ça peut aussi être de la colère, du désespoir, autre. Ce n'est pas forcément conforme à ce qui est vécu et ressenti tout au fond de soi.
La plupart des enfants aiment leurs parents, ça ne veut pas dire qu'ils sont obligés d'être en contact avec eux, ni de subir des horreurs. C'est un point important parce que parfois l'enfant peut se dire "si j'aime mon parent, je suis obligé d'accepter ce qu'il me demande, de lui faire plaisir, de suivre son ordre". Surtout les enfants de parents PN qui utilisent la culpabilisation pour obtenir ce qu'ils veulent.
Il y a peut-être des choses à désintriquer pour s'apaiser et retrouver la nature de ses sentiments.
Il y a l'amour des autres et l'amour de soi, l'amour de soi est difficile quand on a pas été aimé, ça ne veut pas dire que c'est foutu ou que l'on n'a aucune empathie, peut-être qu'il y a de grandes blessures à p/e/a/nser. Qu'en pensez-vous ?




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Message par Sélène-Nyx Sam 3 Oct 2020 - 13:51

Basilice: a écrit:
Je trouve la question de l'adoption intéressante, elle amène automatiquement vers l'aspect symbolique d'une relation alors que parfois dans un contexte de filiation biologique, cet aspect pourtant essentiel est oublié.
Un parent qui adopte se pose nécessairement la question de l'enfant étranger qui va arriver dans sa vie et dont il va avoir la responsabilité.
Un parent qui met au monde ne se pose pas nécessairement cette question et toutes celles qui en découlent, c'est dommage car l'enfant qui arrive est toujours étranger à soi.

Adopter un enfant (donc un « étranger » ) peut être source de problèmes car certaines personnes ont du mal à comprendre « l'autre » et à accepter ses différences. C'est beaucoup plus difficile de le faire entrer (l'enfant ) dans le prolongement de soi (gènes différents, déjà), et, suivant l'âge auquel il a été adopté, il faut tenir compte de son histoire, à lui. Donc, le rôle de transmission s'en trouve faussé.
Mon père, adopté:

Je pense, en particulier à Albertine Sarrazin (son roman « l'Astragale », paru en 1965) qui était l'exemple même d'une adoption « ratée ». (Et, en plus, si on lit ceux (psys, intellos, avocats etc …) qui parlaient d'elle, on dirait aujourd'hui qu'elle avait tout d'une « zèbre ».

C'est vrai qu'en dehors de l'adoption, avec les « enfants naturels », tout se passe … naturellement, on ne se pose pas de questions (peut-être pas assez, d'ailleurs).
Mon papa aimait beaucoup sa maman, partie trop vite d'un cancer au sein … C'est seulement à ce moment qu'il a su qu'elle n'avait jamais eu d'enfant, jamais allaité, d'où, selon lui, son cancer...

Il y a beaucoup d'enfants adoptés, leur vie est-elle si différente de celle des autres ? J'sais pas....
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Message par Invité Mer 7 Oct 2020 - 14:51

Il est difficile de juger d'un contexte familial, qui confronte dans l'intimité, de subjectivités qui se tôt ou tard se bousculent.
Ok.

Maintenant, même un contexte subjectif peut être pensé avec recul. On peut par exemple plutôt orienter sa réflexion vers des comportements, tenter de poser un vocabulaire un peu plus précis qui fasse tout de même consensus, essayer d'élargir le cadre pour voir si les schémas relationnels d'une personne se limitent à son contexte familial, ou s'étendent à ses autres relations.

En ce qui me concerne, je n'ai pas eu de père : j'ai eu un tuteur. Je remercie le tuteur pour ce qu'il m'a apporté : le gîte, le couvert, l'habillement, l'éducation.
Je déplore à côté de ça l'absence d'un père qui m'aurait transmis des valeurs, des compétences, un support affectif et psychologique. Rien de ce qui me compose aujourd'hui, ne provient de mon "père". Hormis ce qu'a produit son absence, mais je ne considère pas cela comme assimilable à ce que je veux décrire.

Aujourd'hui, en tant qu'adulte assumant moi aussi les difficultés de la vie, après plusieurs années séparé de lui, je peux poser un regard raisonnable, un peu plus distancié, sur tout ça.
Ce que je constate, c'est qu'il n'était pas plus un père qu'un mari. Son indifférence, sa domination, voire sa violence, psychique comme physique, ne m'était pas exclusivement réservées.
Mon cadre familial était patriarcal. Mon père détenait tout pouvoir et toute autorité. Sa vie en témoigne : il sortait, picolait, partait à l'étranger faire du parcours de tir, n'assumait à côté de ça pas l'entièreté des charges du ménage, puisque ma mère travaillait aussi, ne rendait aucun compte. Il serait donc hors de propos de le considérer comme la victime de la situation.

À côté de ça, je constate également qu'il n'a jamais pu se faire d'amis à long terme. Sa tendance à la domination, et l'irascibilité qui en découlait, ne se limitaient pas à sa famille. Sauf qu'il n'est jamais arrivé qu'il tombe sur quelqu'un qui, n'ayant pas besoin de lui, trouve satisfaction, pour quelque raison que ce soit, à la soumission.
Je me souviens également que, professionnellement, il occupait un poste d'autorité, ce qui devait renforcer le schéma.

Je m'attache à mon cas, parce que c'est celui qui je connais.
Mais je veux signifier qu'au-delà du brouillard psycho-affectif, il est possible de poser des balises, non pas pour mesurer précisément, mais appréhender raisonnablement une situation de ce type, afin de désamorcer la mauvaise foi, souvent récurrente, de certains des protagonistes.

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Message par Basilice Sam 10 Oct 2020 - 20:11

Para-Crypto Spéculatif a écrit:
En ce qui me concerne, je n'ai pas eu de père : j'ai eu un tuteur. Je remercie le tuteur pour ce qu'il m'a apporté : le gîte, le couvert, l'habillement, l'éducation.
Je déplore à côté de ça l'absence d'un père qui m'aurait transmis des valeurs, des compétences, un support affectif et psychologique. Rien de ce qui me compose aujourd'hui, ne provient de mon "père". Hormis ce qu'a produit son absence, mais je ne considère pas cela comme assimilable à ce que je veux décrire.

Ce que tu expliques avec une grande clarté est proche de ce que j'abordais avec la question du symbolique.

Il ne suffit d'avoir mis au monde pour être un père ou une mère, et on peut devenir un père ou une mère sans avoir mis au monde.
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Message par Basilice Sam 10 Oct 2020 - 20:20

Para-Crypto Spéculatif a écrit:au-delà du brouillard psycho-affectif, il est possible de poser des balises, non pas pour mesurer précisément, mais appréhender raisonnablement une situation de ce type, afin de désamorcer la mauvaise foi, souvent récurrente, de certains des protagonistes.

Je te rejoins sur les bienfaits d'une prise de recul, savoir se situer en conscience et connaissance de cause permet d'être serein quel que soit le comportement de l'autre en face.
Il y a des personnes de ma famille que je ne vois quasiment plus, par choix.
Il y a des amis avec qui j'ai noué des liens proches des liens familiaux.
Cependant j'ai pu constater à de nombreuses reprises que "la famille c'est la famille", rien ni personne ne la remplace. C'est là où l'affiliation symbolique a ses limites.
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