Coût des tests, alibi, richesse, épargne et investissement

J'ai pensé à plusieurs choses, en lisant ce début de discussion.
Tout d'abord :

Le moment Étienne Lantier

Ce n'est pas le premier fil où je vois l'idée que l'argument financier serait presque de la mauvaise foi de la part des non-testés... et je ne saurais trop conseiller aux gens de ne pas aller trop vite en besogne. Pour ne citer que mon exemple personnel, question phynances, consulter un psy est déjà hors de question, quand bien même je pourrais estimer en avoir besoin, alors passer un test... Alors, certes, c'est aussi que j'ai d'autres priorités, mais, forcément, plus les revenus sont limités, plus il faut trancher durement entre les priorités et le reste.

Plus généralement... Au cours de mon cursus, j'ai été amenée à fréquenter assez longuement des gens qui n'étaient pas du même niveau social que moi, et j'avais remarqué cette tendance à prendre pour de la mauvaise volonté, pour des "excuses" le fait de ne pas faire quelque chose. Sauf que... non, je ne pouvais acheter tous les livres comme tout le monde, je ne pouvais me payer de séjours à l'étranger pour améliorer mon niveau de langue... Ce n'est pas que je ne voulais pas ou que je ne me donnais pas la peine, je n'avais réellement pas les moyens pour. Sauf qu'ils semblaient incapables de le concevoir. Et c'est une situation dont j'ai beaucoup souffert : détailler ma situation revenait à étaler mon niveau de vie, de ressources, ce dont je n'avais pas envie ; dire simplement que ce n'était pas possible n'était pas vraiment recevable.

Tout ça pour dire qu'on a souvent tendance à juger selon ses propres possibilités, en oubliant que tout n'est pas accessible pour tout le monde. Même avec de la bonne volonté. Alors un peu de prudence, peut-être... ?

La fin du moment Etienne Lantier.

Je tenais à le signaler, car cela me semblait important, mais c'est faire dériver le sujet qui pose, je pense, une question intéressante si on la développe correctement. En ce sens, je pense que Deedee a donné le mot juste : j'imagine que c'est avant tout une question de priorités. Et la question devient très intéressante car elle interroge le rapport qu'on entretient avec nous-mêmes avant de porter sur quoi que ce soit d'autre.

Parce que nous allons tous placer notre investissement sur quelque chose de différent. Je crains de ne devoir vous développer encore mon exemple mais vous me pardonnerez bien gentiment, car je n'ai que celui-là sous la main. L'argent donc je dispose hors dépenses impondérables, je vais le destiner à ma vie sociale et culturelle. C'est un investissement aussi, et qui me semble plus sûr : je ne pense pas qu'à l'heure actuelle un test, quel que soit son résultat, m'aiderait à aller mieux. En revanche, m'épanouir artistiquement, voir des gens que j'apprécie, découvrir de nouvelles choses, y réfléchir... ! Et c'est cela qui me semble à creuser, pour chacun de nous. Si d'autres priorités réelles n'apparaissent pas, peut-être pourra-t-on penser à une manœuvre d'évitement, à une forme d'alibi... Mais on peut rencontrer aussi d'autres systèmes de représentations, d'autres échelles de priorité, qui ne sont ni plus ni moins valables. Pour ma part, ne voyant pas du tout l'issue du test comme une certitude, j'investis tout de même à mon sens, mais... ailleurs.