In girum imus nocte, et consumimur igni....

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Message par Quasar Jeu 11 Avr 2013 - 23:33

GUY DEBORD. UN ART DE LA GUERRE.

Exposition BnF
du 27 mars 2013 au 13 juillet 2013
François-Mitterrand / Grande Galerie


Paris, 1953, au fond de la rue de Seine, un jeune homme écrit sur un mur en hautes lettres :
NE TRAVAILLEZ JAMAIS !

Guy Debord n’a jamais travaillé. Il a beaucoup marché dans les rues de Paris, bu certainement plus que d’autres et a surtout développé dans ses œuvres, écrites ou filmées, les armes théoriques d’une critique sans concession de la société moderne.

Les mouvements d’avant-garde dont il fut l’initiateur, l’Internationale Lettriste (1952-1957) puis l’Internationale Situationniste (1957-1972), furent les points d’appui de cette lutte organisée pour combattre tout ce qui fait entrave à la vie véritablement vécue....

À la fois poète, artiste, marxiste révolutionnaire, directeur de revue, cinéaste, Guy Debord fut avant tout le stratège d’une guerre de mouvement contre les faux-semblants de notre société, dont il démontra très tôt et très précisément le mécanisme pervers (La Société du Spectacle, Éditions Buchet-Chastel, 1967).

C’est sous cet angle de la stratégie que sera abordé le parcours de Guy Debord et de ses compagnons d’armes dans l’exposition que lui consacre la BnF. Son œuvre, son regard et sa pratique seront constamment au centre d’un dispositif qui présentera, époque après époque, les travaux collectifs et individuels de ceux qui unirent leurs efforts pour concevoir une société à leurs yeux moins absurde que le système d’une économie capitaliste marchande, alors en plein essor....
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Message par Quasar Sam 27 Avr 2013 - 14:44

CECI N'EST PAS UN RENDEZ-VOUS

Il ne sert à rien de se voiler la face ; ce que je m'apprête à faire, et qui pourtant ne me ressemble guère, n'est rien moins que l'annonce publique, sur un forum fréquenté par de drôles de zèbres que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam, de ma présence probable le mardi 30 avril 2013, à la Bibliothèque nationale de France site François-Mitterrand, pour une expo qui me tient particulièrement à coeur (amours estudiantines de jeunesse), consacrée à Guy Debord en premier chef et plus généralement au mouvement situ....

Pour tout dire, cette démarche est une première pour moi, et si je vis la chose en partie sur un mode expérimental, non sans un mélange certain de crainte et d'excitation, et s'il m'en coûte de transgresser des règles que je m'étais à moi-même imposées, mon petit doigt me dit qu'il ne peut jamais rien résulter de bien mauvais à qui s'essaie d'aborder la vie en souriant, par amour du jeu, confiant en la magie bizarre des rencontres fortuites....

Bref, créer les conditions d'une éventuelle rencontre sans pour autant en fixer par avance tous les paramètres : un lieu, une date ; pour le reste, laisser sa part à l'imprévu, sa place au hasard, sa chance à la vie véritablement vécue....

Je veux croire que les semblables se reconnaissent toujours entre eux, irrésisstiblement, un peu à la façon dont s'attirent les aimants ; un simple regard, un ressenti, une présence....

Afin d'illustrer de la manière la plus scientifique et rigoureuse qui soit, le rôle joué par le hasard et les coïncidences dans nos vies, je ne résiste pas à la tentation de faire appel aux propos éclairants d'un célèbre mathématicien contemporain, que j'ai par ailleurs moi-même croisé un jour - par hasard - dans le métro parisien à la station Michel-Ange-Auteuil :

« Je suis revenu dans mon élément, mais rien n'est comme avant. Certes, des artisans ont oeuvré pendant notre absence, et c'est à peine si l'on reconnaît l'appartement.... Mais cela n'est rien ; bien plus importante est la métamorphose effectuée à l'intérieur de moi. Le travail accompli à Princeton m'a transformé, comme un alpiniste de retour à terre qui aurait encore la tête pleine des hauteurs qu'il a explorées. Le hasard a dévié ma trajectoire scientifique à un point que je ne pouvais pas imaginer il y a six mois.

Dans les années 1950, une révolution scientifique s'est produite quand on a compris que, pour explorer un système trop riche en possibles, il est souvent préférable de s'y déplacer au hasard, plutôt que de le quadriller méthodiquement ou d'y choisir des échantillons successifs de manière parfaitement aléatoire. C'était l'algorithme de Metropolis-Hastings, c'est aujourd'hui tout le domaine des MCMC, les Monte-Carlo Markov Chains, dont l'efficacité déraisonnable en physique, en chimie, en biologie, n'a toujours pas été expliquée. Ce n'est pas une exploration déterministe, ce n'est pas non plus une exploration complètement aléatoire, c'est une exploration par marche au hasard.

Mais au fond, ça n'est pas nouveau, c'est pareil dans la vie : en allant un peu au hasard d'une situation à l'autre, on explore tellement plus de possibilités, comme un chercheur qui change de continent scientifique au gré des rencontres.... »

Cédric Villani, « Théorème vivant », chapitre 33


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Message par Quasar Lun 29 Avr 2013 - 15:56

Un coup de dés jamais n'abolira le hasard....

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