Comment avez-vous annoncé à votre conjoint votre zébritude ?

.

Tu veux dire que ça commence mal ?
Je voulais simplement dire que j'ai donné beaucoup d'importance à ce test, comme si ça allait changer quelque chose entre nous...et je me rends compte que ce n'est pas le cas.

.

Oui, je vais essayer de donner la juste importance à cette découverte pour que les choses passent au mieux entre nous

J'ai essayé d'aborder le sujet il m'a traité de "suffisante" et m'a demandé si cette drôle d'idée venait des cachets (étais en dépression sévère)
Comme je ne suis toujours pas prête à faire le test j'ai lâché l'affaire pour l'instant. En plus il commence à faire un ti complexe d'infériorité

c'est au cours d'un entretien en couple avec la psy de ma femme qu'elle lui a conseillée que je consulte ayant détecté mes rayures, la suite a coulée de source

Pour ma part, je lui en parlé dès que je l'ai soupçonné, en lui demandant s'il pensait que je pouvais effectivement être zèbrée...
Ce à quoi il a répondu que, même s'il me trouvait intelligente, peut-être pas au point d'être surdouée ^^'
Je lui ai donc expliqué que non, être zèbre ça n'était pas QUE être intelligent ; et il s'est progressivement rendu compte que oui, mes petites particularités viennent certainement de là !
Aujourd'hui il en est plus que convaincu, et on le vit très bien tous les deux. Ca simplifie nos rapports, parce que maintenant quand je suis en phase "off", il sait que je ne le fais vraiment pas exprès, il me laisse le temps...

ma compagne est psychologue, on est ensemble depuis onze ans maintenant et on se connait depuis seize ans. elle n'a donc eu aucun mal à me "découvrir". ce n'est qu'ensuite que je lui ai parlé des tests que j'ai passé enfant, puis ado.

J'étais tellement épouvantée à l'idée de passer le WAIS 4 que mon compagnon m'a demandé de lui téléphoné mon résultat le jour où je l'aurais ... ce que j'ai fait avec des ailes dans le dos après avoir appris que non je n'avais pas l'intelligence d'une moule, bien au contraire. Après coup j'ai crains qu'il le prenne mal, mais non ... et puis je me suis plongée dans les bouquins sur la zébritude pour comprendre ce que c'était, et je l'ai tellement vu dedans que je lui ai passé le plus synthétique ... où il s'est aussi reconnu. Il en a parlé à un pro qui lui a conseillé de passer un test, car oui il y a bcp de doutes pour lui ...

Nourrir ton besoin d'échanger avec d'autres zèbres en virtuel, comme ici ?
Ou bien l'échange irl est trop important pour toi ?
Lui faire lire des bouquins sur le sujet, pour qu'il comprenne mieux ?
Aller voir un thérapeute pour qu'une personne neutre puisse vous aider à communiquer sur le sujet ?

Bonjour Dame Seli pour ta réponse aussi rapide.
J'ai déjà essayé de proposer des livres sur la "douance", il n'est pas intéressé (pourtant c'était du "lourd": Arielle ADDA, Winicott, De KERMADEC...), mais la psy et lui ça fait deux, donc une thérapie c'est mal parti d'autant que je lui avais déjà proposé une thérapie de couple avant de découvrir ma zébritude.
Alors tu as raison, il me reste le virtuel, et j'aime bien mais rien ne vaut un échange en live. Je pense ressentir ce besoin d'échanger directement sans doute pour améliorer la gestion de mes émotions et aller plus loin dans des sujets divers et variés. En fait, je suis à un stade où je suis encore curieuse de tout , et même si on trouve une multitude de source sur la toile, une conversation réelle sollicite davantage de réactivité et surtout j'aime rire, ce qui est plus difficile face à un écran. Si je cherchais je trouverais encore d'autres raisons je pense.
Finalement, il faut peut-être attendre un peu,  laissez le temps au temps...?

Je lui ai dit tout simplement que ma psychologue avait la certitude que je suis zébrée. Et en même temps, qu'elle est sûre aussi que nos deux rejetons le sont aussi.
Lui, il est sûr qu'il ne l'est pas (moi aussi j'en suis sûre !).
Comme c'est tout récent pour moi, je lui en ai parlé souvent car cette annonce m'a pas mal bousculée, fait réfléchir, fait comprendre pas mal de choses... j'avais vraiment besoin de m'exprimer à ce sujet (d'où aussi mon inscription au forum).
Ma douce moitié a l'air un peu comme vexé, dès que je parle de HP il se ferme et marmonne quelque chose comme "oui et y a que moi qui suis un con"....
Il a même émis des doutes sur les capacités de ma psychologue (qu'il n'a jamais rencontrée et même qu'il a REFUSÉ de rencontrer) et m'a même dit qu'"il ne faudrait pas qu'elle te mette des idées en tête"....

Ah je vous dis... suis pas aidée !!!

Bonsoir,
Je vois que je ne suis pas la seule dans la même galère, ça me rassure un peu! d'ailleurs, moi aussi ça m'a bien bousculée de comprendre que je suis zèbre et comme toi, j'ai eu besoin d'en parler et aussi de lire pour en savoir davantage. J'ai également pu comprendre les raisons de toutes ces années d'égarement, de solitude désirée ou pas.... et cela a littéralement redonné un sens à ma vie. Il était temps!
Je ne sais pas si mes filles sont également HP, je suis quasiment certaine pour la troisième, pour les autres je ne suis pas sûre. Je comptais consulter un pédopsy pour ma petite dernière justement car elle a comme des tics/tocs, en espérant qu'il saura déceler son éventuelle "douance". Il me semble que c'est important de savoir, pour mieux se construire et se comprendre soi-même.
Pour mon mari, je ne pense pas qu'il se sente complexé (parce qu'il a un niveau d'études supérieur au mien comme il me le rappelle régulièrement   ), mais c'est vrai que l'autre jour je lui ai avoué parfois m'ennuyer avec lui et ça il l'a mal pris. Du coup, j'ai essayé de me rattraper en lui disant qu'avec lui, j'étais plus calme et que j'avais besoin de cela pour freiner mon tempérament hyperactif.
Aujourd'hui cependant, j'ai rouvert le fameux débat sur le besoin de côtoyer des HP, et là ça a été encore très tendu, on a failli se friter, mais j'ai coupé court à la conversation avant que ça ne parte en engueulade. En fin de compte, il m'a dit ne pas avoir aimé le lieu où on les a rencontrés (un café à la Zola!) et pour des surdoués, il ne trouve pas le lieu à leur hauteur! (dixit), en plus, il n'aime pas les bars car on y boit de l'alcool!
Pour lui, ce type de rencontres pourrait être crédible si une association les organisait.
Preuve qu'il a une représentation très limitée des HP, malheureusement, je crois qu'il faudra encore des débats avant qu'il comprenne mieux ce qu'est un surdoué et j'avoue que le climat étant encore très tendu, les discussions restent trop courtes pour m'étendre sur ce sujet très complexe.
Personnellement, je ne l'ai dit à personne d'autres que lui et je mesure déjà la somme de complications, alors je ne pense pas l'annoncer à d'autres personnes de mon entourage, et toi Cedrina, (ou d'autres qui voudront bien en parler) as-tu eu l'occasion d'en parler à d'autres personnes?

PS: Existe-t-il une assoc de HP?!
Zève

Zéverine, tu aimerais rencontrer d'autres HP mais en présence de ton mari ?
Il n'est pas envisageable dans votre relation de couple que tu fasses des rencontres seule ?

Je ne parle de ma douance qu'avec des gens dont je sais qu'ils vont être à l'écoute, sans jugement ; mes amis proches quoi ....
Comme je ne supporte pas le raccourci hp = plus intelligents que les autres, j'explique en quoi cela consiste.
Mais sinon, c'est un sujet que je n'aborde pas (pour mes enfants, qui le sont également, non plus).

Et puis comme je ne me sens pas "que" zèbre, et bien si je fais de nouvelles rencontres (hors forum zèbre, évidemment ! ), je préfère que la personne me découvre, moi, telle que je suis, plutôt qu'avec une "étiquette".

Bonsoir,
oui, c'est un problème D Seli, il a du mal à me lâcher. Et lui de son côté, il n'a quasiment pas d'activités seul, alors que je l'incite à en faire. On dirait que je suis son centre du monde, qu'il gravite autour de moi et qu'il attend à ce que je fasse la même chose envers lui, mais moi je suis très indépendante, j'ai besoin  de libertés. Il est d'accord pour que je sorte avec des copines, mais seulement celles qu'il connait et il est toujours très inquiet tant que je ne suis pas rentrée. En plus, l'autre jour, je me suis fait voler mon sac à main à l'arrachée dans une rue calme en plein ap midi, ça n'arrange pas les choses!
C'est principalement pour cette raison que je lui avais proposé une thérapie de couple, mais il a refusé.

Je crois aussi que je vais m'arrêter là dans l'annonce de ma zèbritude, en effet, comme toi,  je ne veux pas qu'on me mette une étiquette et surtout susciter des envies voire jalousies, injustifiées par ailleurs.
Par contre, tu précises que tes enfants sont zèbres, tu  leur en as parlé? Ce ne doit pas être évident de trouver la manière d'annoncer cela.

Si ça vous intéresse, j'ai trouvé une assoc de HP: Mensa, mais d'abord il faut passer des tests payants pour en faire partie (40 euros), et en plus, ça a l'air très (trop?) sérieux comme club. Qu'en pensez-vous?

Et merci pour vos réponses, ça fait du bien d'en parler, même sur écran

.

Zèverine a écrit:
Par contre, tu précises que tes enfants sont zèbres, tu  leur en as parlé? Ce ne doit pas être évident de trouver la manière d'annoncer cela.

A eux tu veux dire ? Ah ben oui !
D'une manière générale, je parle à mes enfants de tout ce qui les concernent ....
Et puis non seulement il fallait bien expliqué en quoi consistaient les tests, mais ça les a beaucoup aidé de pouvoir mettre des mots sur leurs ressentis ; à leur niveau, eux aussi ressentaient un certain malaise qu'ils ne pouvaient pas nommer.

Quant à ce que tu expliques de ton vécu avec ton mari, je ne sais pas quoi te dire, je ne pourrais pas vivre dans une telle relation ....

Et de rien, n'hésite pas à venir vider ton sac ici, je suis là depuis peu mais je suis certaine que tu trouveras toujours une oreille attentive.

Bonjour,
je voulais répondre à Cedrina, je sais j'ai mis du temps, mais j'ai toujours plein de trucs à faire. Désolée.
je me disais pour ton mari qui se sent un peu "con", comme il dit au milieu de ses zèbres, que c'est dommage qu'il voie des inconvénients à sa "non zèbritude". En fait, d'après une citation de Coluche (qui s'est inspiré d'un philosophe dont je ne sais plus le nom, si vous le retrouvez aidez-moi!): "C'est quand même con de retourner sa propre intelligence contre soi-même!"
Je trouve qu'à sa manière il traduit bien le paradoxe dans lequel nous vivons, ou en tout cas celui que je ressens. A force de trop réfléchir, de remuer nos pensées dans tous les sens, j'ai l'impression que l'on s'angoisse voire que l'on s'abîme beaucoup trop.
Moi, perso je crois que je préfèrerais ne pas être "douée", ça me simplifierait la vie, je porterais moins de soucis, je dormirais mieux, je serais plus zen...
Par contre, c'est vrai qu'à certains moments je suis vraiment heureuse de posséder cette acuité des sens, en particulier quand je me trouve dans des lieux magnifiques ou quand j'écoute une musique excellentissime ou que je lis un livre ou vois un film de grande qualité.
Et vous, qu'en pensez-vous?

Zèverine a écrit:Bonjour,
je voulais répondre à Cedrina, je sais j'ai mis du temps, mais j'ai toujours plein de trucs à faire. Désolée.
je me disais pour ton mari qui se sent un peu "con", comme il dit au milieu de ses zèbres, que c'est dommage qu'il voie des inconvénients à sa "non zèbritude". En fait, d'après une citation de Coluche (qui s'est inspiré d'un philosophe dont je ne sais plus le nom, si vous le retrouvez aidez-moi!): "C'est quand même con de retourner sa propre intelligence contre soi-même!"
Je trouve qu'à sa manière il traduit bien le paradoxe dans lequel nous vivons, ou en tout cas celui que je ressens. A force de trop réfléchir, de remuer nos pensées dans tous les sens, j'ai l'impression que l'on s'angoisse voire que l'on s'abîme beaucoup trop.
Moi, perso je crois que je préfèrerais ne pas être "douée", ça me simplifierait la vie, je porterais moins de soucis, je dormirais mieux, je serais plus zen...
Par contre, c'est vrai qu'à certains moments je suis vraiment heureuse de posséder cette acuité des sens, en particulier quand je me trouve dans des lieux magnifiques ou quand j'écoute une musique excellentissime ou que je lis un livre ou vois un film de grande qualité.
Et vous, qu'en pensez-vous?

J'imagine juste la tête qu'il ferait...déjà qu'il ne comprend rien ou ne veut rien comprendre.

Oui, on est heureux d'avoir cette acuité des sens...sauf qu'au moment où tu ressens un maximum d'émotions face à un morceau de musique ou un lieu d'extraordinaires, où tu perçois soudain une porte qui s'entrouve sur un monde "supérieur émotionnellement", tu as un fâcheux qui te demande quelle heure il est ou fait du bruit...et là, moi, j'en deviendrais presque violente. Les encéphalogrammes plats du Nombre d'Or, c'est insupportable.

Mais à l'idée de penser que nous aurions pu ne pas être doués et donc de passer à côté de toutes ces choses, et bien, pour moi, c'est suprêmement angoissant.

C'est elle qui me l'a annoncée mais je ne l'ai pas crue...

Moi c'est ma conjointe qui m'a "forcé" voir fortement suggéré ma propre zébritude dont je n'étais pas au courant.

Elle m'a fait lire plusieurs livres et aujour'huit je suis plus calme et détendu car plusieurs de mes comportement différents on maintenant une "raison officiel" d'exister.
Du coup, j'ai plus de contrôle et je peux mieux choisir mes moments pour être moi-même. Par exemple, mon désir de passer du temps seul, plus grand que la moyenne, est maintenant plus facile a justifier car c'est une caractéristique souvent (pas toujours) présente chez les zebres... Mon amour fou des jeux de mots s'explique aussi maintenant. Alors un gros merci a ma conjointe qui l'a découvert pour moi.

Anodin a écrit:Mon amour fou des jeux de mots s'explique aussi maintenant.

Je kiffe grave aussi j'ai bien du mal à trouver un interlocuteur aussi rapide et débile que moi souvent

Mon fils qui a de fortes chances d'avoir des rayures comprend le second degré, ça vient doucement

Bonjour,
Je rebondis très tardivement sur ce post.
En couple depuis quelques mois avec un zèbre, j'ai réalisé que ça pouvait me concerner aussi ces rayures...Après une grosse crise entre nous, j'ai craqué. Confirmation zébritude il y a à peine trois semaine, entre temps réconciliation, mais je ne lui en ai pas de ma "découverte". J'ai peur qu'il me juge, je ne sais pas pourquoi, c'est bête il est zèbre aussi. J'ai peur qu'il me pose plein de questions sur les résultats du test, dont je n'ai pas du tout envie de parler.
J'étais de passer des messages subliminaux pour qu'il aborde le sujet lui-même. Il me dit régulièrement que chaque fois que je parle il se reconnait trop.
Bref...je me demande s'il faut le laisser venir ou y aller en frontal. Ca ne va pas changer notre vie mais je ne sais pas si j'aime garder ce secret alors que lui s'est ouvert.

Pour te donner mon sentiment: c'est compliqué ce qui ressemble à une peur de ne pas être à la hauteur de l'image que l'autre se fait de la douance. Je connais des couples qui se sont découverts zèbres après avoir testé leurs enfants, et qui ont du coup compris pourquoi c'était si fluide entre eux, ça n'a fait que conforter une évidence pour eux. Puisqu'il fait déjà lui-même le constat de vos similitudes, il ne devrait pas être étonné. Et puis, et c'est un ressenti très personnel, c'est dommage de construire une relation sur un "secret". Mais là je laisse parler mon idéalisme et ma foi en une certaine idée des sentiments sincères.
Écoute-toi et fais-toi (lui?) confiance peut-être...

Fait et il a compris On a raison d'être idéaliste !

Good news!

Bonsoir tout le monde.
Je dois avouer que je n'ai pas pu lire l'ensemble des posts avant de décider de proposer le mien. Donc j'imagine que ce que je vais dire là a déjà été dit par d'autres plus d'une fois, et peut-être en mieux, mais bon, peut-être que ça servira à quelqu'un.
Je n'ai pas encore de conjoint, mais je songe à une personne rencontrée il y a quelques mois, avec qui je m'imagine bien (euh non, totalement, en fait) avoir ce genre de relation... Etrangement, je lui ai très vite parlé de mes rayures. J'en éprouvais le besoin urgent, dans une envie d'honnêteté, d'authenticité et d'intégrité. Je voulais des bases limpides, à l'opposé de celles que j'ai pu construire dans le passé avec d'autres personnes, face auxquelles je passais mon temps à composer avec ce qui leur convenait à elles, avec ce que je croyais être le mieux (surtout qu'à l'époque, j'ignorais encore que j'étais rayée). Donc j'en ai parlé vite, et peut-être était-ce précipité et/ou maladroit, mais j'avais un avantage non négligeable à mes yeux : le fait qu'il soit psychothérapeute. De plus, ayant fait un beau travail sur lui-même par le passé, cela fait de lui une personne plutôt très bien dans ses pompes, et qui vous considère toujours avec bienveillance. Lorsque je le lui ai dit, il n'a montré aucune réaction, sinon une attention sereine. Environ deux semaines plus tard, il a commencé à plaisanter sur le sujet. Plus précisément, sur la différence potentielle de points de QI entre lui et moi. Je suis entrée dans le délire parce que j'adore rire (surtout avec lui - ouais elle est mordue ça y est), mais j'ai vite senti que c'était pour lui une façon plus ou moins inconsciente d'exprimer une crainte, ou un complexe, ou les deux à la fois (je penche plutôt pour la crainte). Crainte de quoi précisément ? Je ne sais pas. Peut-être que ce soit compliqué, que la combinaison de son métier et de l'apprivoisement de ma condition de zèbre encore en cours colore notre lien d'une dimension un peu trop thérapeutique, un peu trop "assistant/assisté", donneur/receveur... Je me demande même ce soir si ce n'est pas à cause de cette crainte sous-jacente que notre lien reste vivant mais ténu, ne se développe pas malgré une proximité évidente, et ne prend pas la tournure que je souhaiterais.
Ma réaction, devant cette crainte supposément exprimée via l'humour, a consisté en plusieurs phases, parfois suivies, parfois simultanées, le tout à plusieurs reprises :
1. banaliser mes rayures, c'est-à-dire lui en montrer le caractère profondément humain (et pas alien, donc), traduction : "T'es tout blanc, je suis blanche et noire, mais tout va bien se passer, je vais pas te bouffer bichon. Et puis oublies tout ce que tu sais et constates sur ma célérité cérébrale, on s'en bat les steaks. Ce n'est pas ça qui fait fondamentalement ce que je suis."
2. Lui rappeler que toute bonne relation, quelle que soit sa nature, porte en elle une dimension thérapeutique. On se lie théoriquement à des personnes pour être accompagné(e) vers une meilleure version (sinon LA meilleure version ?) de soi-même. Traduction : "Admettons qu'on tente un truc ensemble, même si parfois t'as l'impression d'être plus mon psy que mon copain, t'en fais pas, c'est normal. Moi aussi je serai ta "psy" parfois."
3. Lui préciser que ce que je recherche avant tout chez l'autre n'a pas grand chose à voir avec ma zébritude. Bien sûr que c'est kiffant d'être avec quelqu'un qui vous comprend à ce point, qui va aussi vite, qui partage le même humour, la même sensibilité, mais bon, moi, c'est la différence qui me stimule (surtout depuis que je suis tombée sur un zèbre complètement tarte, rencontré ici d'ailleurs       ). Par exemple, il n'est pas zèbre, mais c'est le seul à pouvoir me faire rire comme une grosse truie... Après va savoir, peut-être qu'il prépare ses blagues plusieurs jours à l'avance, mais ça, ça ne me regarde pas. Et même, ce serait touchant, ça voudrait dire que mon appréciation compte beaucoup pour lui. Traduction : "Je n'ai aucune envie de sortir avec mon jumeau. Ton QI qui soi-disant frise le 70 me va très bien. Comme ta façon d'écouter les gens et d'interroger le monde, tes yeux, ton sourire, et... bref, t'as pigé."
4. Le valoriser, par des compliments réguliers, et du soutien moral et technique dans son activité pro qui démarre. Traduction : "Qu'est-ce que t'es beau, putain. Et t'as grave du talent dans ta façon de pratiquer ton métier, aussi. Et c'est pas croyable comme t'es beau, la vache."
(n.b. : il va sans dire que j'y ai mis les formes, à toutes ces paroles...)

Voilà. J'ignore si ça marchera. Si effectivement mes rayures lui font peur, et s'il cessera un jour d'en avoir peur. Je ne sais pas où ça va, mais ça m'a fait comprendre une chose (ENFIN, ON Y ARRIVE) : le dire à son conjoint, absolument, par authenticité et intégrité. Mais il vaut mieux que ledit conjoint soit bien dans ses baskets. C'est pour moi la condition sine qua non. En tout cas, pour avoir rencontré coup sur coup un zèbre super mal dans sa peau (avec un parcours de drama queen, et plus tout jeune, donc va décrasser 25 ans de noirceur...), et un normo-pensant en accord avec lui-même, y a pas photo : ça fait toute la différence.

Donc bonne continuation à celles et ceux qui ont osé se montrer au grand jour, bonne chance à ceux qui s'apprêtent à le faire, et des poutous à tout le monde.