Flash back

Aujourd'hui; travail, enfants, sortie à Wallygator, cirque.

J'ai redécouvert mon âme d'enfant en regardant un spectacle de cirque dans le parc d'attraction où nous sommes allés avec les enfants. J'ai ouvert grand les yeux, j'ai ouvert grand la bouche, je me suis émerveillée de la magie, des jongleries et des pitreries. J'ai éclaté de rire face aux blagues, j'ai frémis face aux dagues. J'ai eu les larmes aux yeux à l'écoute d'une musique, à la vue d'un numéro d'équilibriste.

Mon coeur s'est remis à battre aussi fort que lorsque gamine j'assistais à ce genre de spectacle. Les yeux brillants d'émotion et d'excitation j'ai envie de me replonger dans cet univers magique qui fait ressortir les souvenirs d'enfance.

Ben dis donc je n'imaginais pas que les mots utilisés auraient un tel effet. Je voulais juste partager ... j'ai partager au delà de mon imagination ^^ ça fait du bien

Le flash back de l'enfance, pour moi c'est une chose qui fait partie de moi. Il y a beaucoup à dire, surtout à ressentir. Un objet ressorti d'une boîte qui possède le pouvoir de vous ramener au dernier moment où vous enfant, l'avez touché. Où bien un lieu qui n'a pas changer et qui vous transporte à vos 10 ans. C'est une chose délicieuse.

Il y a une chose qui fait ressurgir pleins de souvenirs d'enfance; l'odeur qu'il y a dans un train. Le mélange plus ou moins subtile du cuir et du tissu. Mon père travaille en tant que contrôleur à la sncf et j'ai passé beaucoup de temps dans les trains. A chaque fois que je me pose dans un train j'ai la tête assailli par les souvenirs. C'est sublime.

J'aime aussi provoquer ces moments. Allongée dans l'herbe je me repasse sur mon MP3 les grands de la musique classique que je jouais à la flûte à mes débuts. Un frisson m'envahit alors et je me revois gamine entrain de m'entraîner avec mon prof, dans ma chambre. Je ressens les émotions d'antan. C'est fabuleux.

Si je m'écoutais je ferais une liste de toutes ces choses, mais je reste là sinon je vais en avoir pour la nuit.

Aujourd'hui ... j'ai revisité mon enfance au centre aéré grâce à une petite fille qui me fait penser à moi à son âge. Je l'observe du coin de l'oeil. Elle est assise tranquillement dans un coin du bungalow des grands. Sur le canapé et fais un scoubidou, la seule activité qu'elle apprécie bien. Elle ne veut pas participer aux activités manuelles. Encore moins aux sportives. Elle aussi observe les gens. Elle ne dit pas grand chose, pour ne pas dire rien du tout. L'équipe pédagogique l'a trouve étrange. Moi pas. Elle m'est familière. Elle dessine bien, écris et compose. Elle apprécie les mêmes compositeur que moi.
Puis, dans le courant de l'après-midi, pendant que nous faisions les décors pour le spectacle, elle sort. J'entrevois des larmes. Je me précipite. On se moque d'elle derrière moi. Je la rattrape. Elle se blottit contre moi. Je sens son coeur battre contre le mien. Je lui demande ce qu'il se passe.
Là elle me sort une phrase qui a fait monter les larmes (j'en ai encore des picotements):

- Je suis différente des autres, je le sais. Mais ce que je ne comprends pas c'est que je comprends trop.

Ouaw.

Hier j'ai enregistré Nathalie, 5 ans et demi, petite fille du centre aéré dont la famille est presque inexistante. Une mère distante et peu présente, un père violent qui a disparu, des grands parents qui ne veulent pas parler de leurs petits enfants, un foyer sans repères, des revenus qui ne permettent pas de faire manger tout le monde à la maison. Bref une petite fille qui n'a pas grand chose dans la vie. Du point de vue matériel et du point de vue émotionnel. Pas vraiment d'amour à la maison. Et hier je l'ai enregistré riant aux éclats. Elle a un de ces rires ... qui quand on l'écoute fait s'envoler tous les soucis. Un rire qui vous transporte en une fraction de seconde à cet état d'insouciance qui m'a (nous) a manqué. Quand je l'entends rire j'ai envie de la serrer dans mes bras. Quand je l'entends rire je comprends qu'on peut très bien ne pas avoir de chance dans la vie et avoir quand même envie de vivre à fond. Elle est pleine de vie cette Nathalie, elle est pleine d'amour cette Nathalie. Elle est ... ma Nathalie...

Je bosse avec des enfants placés.
L'autre jour, un de nos petits bonhommes (4 ans) vient vers moi pour me dire bonjour, puis ajoute :
"J'ai été piqué par une abeille tout à l'heure!
- Oh! ça a du te faire mal.
- Oui, mais surtout depuis, y'a une question que je me pose...
- Ah bon, laquelle?
Il s'approche de moi comme s'il voulait me faire une confidence et me dit :
- Tu crois que je vais avoir du miel?"

Trop mignon!
Allez savoir pourquoi, j'ai pensé au Petit Prince : "Et c'est pas important la guerre des moutons et des fleurs?"

Quand ils posent des questions comme cela c'est tellement mignon ... ils sont ma bouffée d'oxygène. Même si parfois ils sont un peu pénibles ils sont quand même mes mômes, mes amours.

J'aimerais pouvoir te faire écouter le rire de ma Nathalie ...