nini

C'est tout intimidée que je souhaite participer à ce forum. Le mieux est que je me présente un peu, c'est la moindre des choses.

Deux psy m'ont considérée comme surdouée: j'ai trouvé que la première s'y prenait un peu fort pour me remonter le moral (j'avais 18 ans, les idées sens dessus dessous et un passé difficile à assumer; en plus elle me disait que je devais être une précoce non détectée, et comme elle parlait au passé et qu'un précoce a priori ça se fait rattraper par les autres, j'ai estimé que ça ne me concernait plus et que ça me faisait une belle jambe; ah la déprime c'est quelque chose!); la seconde a été un peu plus fine.

Je lui parlais d'un enfant de maternelle dont j'avais la charge (j'étais instit_ mais je ne le suis plus) et elle confirme les soupçons d'une de mes collègues, à savoir que cet enfant pourrait être précoce. Elle me demande au bout d'un moment si je ne me reconnais pas dans la description de cet enfant (ou de moi enfant...). Complètement, mais bon moi je ne suis pas très intelligente (ce dont j'étais profondément persuadée, pour diverses raisons). Elle me fait passer un petit test de rien du tout pour me montrer que je raisonne d'une façon particulière: il fallait reconnaitre un mot à partir d'une succession de cases côte à côte, avec des hauteurs différentes vers le bas ou le haut si la lettre est un l ou un p par exemple. Je trouve le mot au bout de 5 secondes, par intuition, et elle m'explique que peu de gens trouvent facilement, ce que je vérifie auprès de ma famille, complètement déboussolée (moi, pas ma famille). C'était un exercise portant finalement sur la différence entre intelligence analytique et synthétique (je crois). Alors c'était peut-être un hasard ou un coup de chance ( enfin, quand j'ai trouvé le mot, j'étais sûre de moi, et presque gênée d'avoir mis 5 secondes de trop pour quelque chose d'aussi simple!), j'ai lu tout ce que j'ai pu trouvé et même si cela était bouleversant, cela m'a surtout enlevé un gros poids. Le livre de JFS a été déterminant!

J'avais enfin plein de réponses et je pouvais enfin accepter mon sentiment de décalage et d'incompréhension avec plus de sérénité. Je pourrais délayer encore mais je vais peut-être m'arrêter là. Avec le temps, ça fait deux ans maintenant, j'ai appris à mieux me connaître et à enfin oser dire ce que je pense et ce que je ressens (enfin pas tout le temps non plus, je préfère toujours la discrétion). Je ferais un test quand je me sentirais moins fatiguée et que j'aurais une vie plus équilibrée (un boulot notamment!)... On ne parle pas beaucoup d'inhibition intellectuelle dans le forum, plutôt normal me direz-vous! Mais si certains se sentent concernés, je voudrais bien en discuter avec eux. Je crois que l'université m'a aidé à progressivement me faire confiance, à libérer le flux peu à peu et à voir, o surprise, que cela était estimé....Bref, tout une aventure!

Ce qui m'intriguerait aussi ce serait de savoir comment d'autres personnes ont vécu des traumatismes dans leur enfance et comment leur douance a pu s'y exprimer. Car je ne trouve aucune recherche là-dessus, il faut certainement attendre, les études sur les adultes surdoués débutant seulement...

Maintenant, je cherche à vivre avec moi-même: chercher à aller bien avec les autres malgré les décalages, à me réjouir de me sentir de "tout âge" (j'ai l'humeur enfantine puis je passe à d'autres dimensions, à d'autres âges, quelle richesse) et ne plus chercher à me cadrer dans les rangs, à gérer émotions et pensées en cherchant du côté de la spiritualité, de la psy, de la sophrologie etc... En ce moment, je pense en terme d'ondes ou de vibrations: si mes pensées sont dans un cercle vicieux, je me dis que je vais changer d'onde radio pour émettre et recevoir autre chose. Difficile mais avec de l'entrainement j'ai eu des réussites!

En espérant être bien accueillie, salutations!