Entre besoin d'intensité et mise en danger (professionnel)... tu parles d'une reine du monde !!!

Bonjour à tous,

pour aller droit au but : j'estime être en grand danger professionnel...
Que je vous explique : je suis profession libérale (dans le secteur des services).

Et j'ai un énorme défaut que mes clients ne supportent plus, mais alors plus du tout, au point de me harceler au téléphone !!!

JE SUIS INCAPABLE DE TENIR UN DELAI.
Pire... je me demande, parfois, si je ne le fais pas exprès.

La chose n'est pas nouvelle, chez moi. Mais là... j'avoue être en pleine phase paroxystique !!!

C'est quoi ce souk dans ma tête ???

Pourquoi est-ce que j'ai besoin d'assurer autant de commandes (prétendument pour compenser les "défauts de mes consoeurs" dont une zèbre soit dit en passant) ???
Qu'est-ce que j'ai à prouver ???
Comme si j'avais besoin de "sauver la planète".
Une commande urgente ? Elle est pour moi, c'est sûr !!! Je me dis souvent que si j'avais été médecin, j'aurais été urgentiste...
Pour le seul plaisir (ou besoin) d'enfourcher mon cheval blanc, de sortir mon clairon et taïauttaïauttaïauttaïaut, allons bouter ces Anglois hors de France.
Je plaisante pour respirer un peu, mais je ne me fais plus rire du tout !

Me voilà partie à bosser le jour, les week-ends et à réduire mon sommeil au minimum.
Je m'alimente n'importe comment.
25 ans d'expérience = 30 kilos de trop.

Pourquoi est-ce que je m'inflige une telle violence ???
Pour le stress ? Les frissons ? L'adrénaline ?
J'ai l'impression de payer tout cela très cher.

Je comprends mon comportement d'autant moins que j'exerce mon métier par vocation.

Certains d'entre-vous connaissent-ils également ces problèmes de comportement ?

Avez-vous trouvé des solutions ?
Lâché prise pour aller combler ailleurs vos besoins d'intensité ?

Comme dirait mon psychiatre : "Vous faites de très gros efforts pour vous mettre en difficulté"...

Je n'arrive pas du tout à sortir de cette spirale infernale.
Et en plus, la zébrette que je suis ne trouve pas ça intelligent du tout !


Merci à vous pour votre partage d'expérience.

Ho que oui, j'ai connu ça ! Je me suis même retrouvée à prendre un poste, puis les tâches d'une nana qui partait (temps plein quand même..), puis la moitié des tâches d'un autre qui partait (mi-temps donc) et c'est seulement quand on a voulu me faire prendre les tâches d'une autre personne qui allait partir (ce qui me faisait l 'équivalent de 3,5 équivalent temps plein) que j'ai "commencé" à dire que là, c'était "quand même, un peu trop". Mais je l'ai pris quand même.

Obligée donc de carburer, de bosser comme une malade, d'être super vigilante (pour éviter les erreurs que je risquais de faire vu la multiplicité des dossiers), de rationnaliser mes procédures de travail au maximum, et .. la fatigue, l'épuisement, les crises de boulimie pour tenir et bien sûr, les insomnies (pendant lesquelles, je ... bossais).

Comment j'ai fait ? J'ai changé de boulot mais j'ai fait pareil ailleurs (et j'avais fait pareil avant ça aussi). Je sais pas "pas faire".

En même temps, je me trouve encore plus fatiguée maintenant que mon job actuel ne me satisfait pas, et que je m'ennuie toute la journée. Y a t-il un juste milieu ? Comment faire ? Je ne sais pas...

Merci Mary pour ton témoignage.

J'en arrivais à me dire qu'il faudrait que je pratique un sport extrême...
Est-ce que tu y as songé ?

Attentons d'avoir d'autres contributions.
Ce soir il faut que j'avance sur mes dossiers.

Mais l'idée serait vraiment de "sortir" de ça et de réfléchir ensemble pour savoir comment s'y prendre.

Sport extrême : j'en fais ! Je fais de la moto GP avec un ami (je suis sa passagère) et c'est.. à fond ! J'adore et ça me fait un bien fou.

syndrome Jeanne d'arc, qui finit cramer sur le bucher ! oh que oui je connais aussi ..
avec ce zeste de Culpabilité : "tu l'avais pourtant vu ce mur, gros comme une maison !"
le burn out c'était il y a 12 ans ..
il y a aussi les situations "pas du tout à ma place" : là c'est le dos qui prend ..

depuis .. pas sûre d'avoir appris à dire non .. à demander de l'aide OUI, à arrêter de lever le doigt systématiquement aussi. je sais que sinon la tendinite de l'épaule va reprendre (mon corps maîtrise à mort la somatisation, maintenant qu'il a compris comment ME parler pour que je l'entende..). et puis j'ai dans ma maison un nain, j'en suis responsable : pas question d'y retourner au fond du trou à ramper telle la limace moyenne ..

et aussi, parce que la dure réalité, c'est quand on pshiiiiiii se dégonfle épuisée, on est REMPLACEE, par 1-2-3 -4 personnes ... nulle n'est indispensable, nous comme les autres. en plus on avait fait enfler les stats du chomage, c'est égoiste ça non ? de prendre le boulot des autres ?

sport ? c'est quoi ce gros mot ? jamais réussi à faire ce vase communiquant vers l'adrénaline.

par contre, je divise pour mieux régner : multi-tâche, mais pas pour les mêmes sphères : pro, amical, réseaux, apprendre, rencontrer, écouter et parler, bcp. ça épuise mais pas de la même façon. récolte de sourires, de rires, d'expériences, tous les jours, dehors
dans ce pays "là où il fait beau au moins une fois par jour", je chasse les arcs en ciel !

@Fabuliotte : Le temps je le maitrise assez. J'ai plutôt l'impression que tu cherches à te cacher quelque chose.

siamois93 a écrit:@Fabuliotte : Le temps je le maitrise assez. J'ai plutôt l'impression que tu cherches à te cacher quelque chose.

Oulà... il y a longtemps que ce fil était remonté...

Salut Siamois

Tes petites phrases, faussement anodines me font toujours un peu peur...

J'ai avancé depuis ! Et j'ai lu Alice Miller comme le suggère Ainaelin dans son humeur...

J'en suis arrivée à la conclusion (peut-être trop facile ?) que j'étais totalement dans la "grandiosité"... avec mon agenda de ministre et mes objectifs totalement surréalistes.

Je suis en train de lâcher cela. Je m'autorise, aujourd'hui à "ne plus être ce que je croyais grandiose"... mais à composer avec mes capacités du moment.

Tu vois autre chose ??????

eaudeVie a écrit:en plus on avait fait enfler les stats du chomage, c'est égoiste ça non ? de prendre le boulot des autres ?

C'est marrant, moi c'est pour cette raison que j'ai toujours terminé bonne deuxième à toutes les situations type "concours".
Nan mais prenez plutôt ma voisine, elle le mérite plus que moi. Déjà que j'ai de la chance de, et de, et de, et aussi de, je ne vais pas en plus priver quelqu'un de sa place...

Ceci dit, je suis aussi assez douée pour charger le mule... Enfin j'étais. Toujours 5 projets en même temps. Les autres s'y perdaient.
Faut dire, c'est difficile de ne pas faire ça quand on adore ce qu'on fait.
- Et sinon, le week end ou le soir, c'est quoi tes loisirs ?
- Mes loisirs ??? Euh ben c'est mon métier, en fait...

Alice Miller, je n'ai pas réussi à lire. Je ne sais pas pourquoi, ça ne m'a pas parlé. Pourtant tout le monde me dit, m'écoutant raconter mes trucs "ah faut que je lises Alice Miller".
Qu'est-ce que tu en as retiré par rapport à ça, Fabuliotte ? Ca m'intéresse.
Car je me pose aussi la question de la boulimie (à tous les nivaux d'ailleurs!)
Mais qu'est-ce que je chercher à combler????? Ca fait des années que j'investigue et toujours pas l'ombre d'un début de réponse...

Donner du grain à moudre à ma cervelle est la conclusion à laquelle j'en suis venue depuis que je Zède, mais je ne suis pas convaincue...

colargolle a écrit:- Et sinon, le week end ou le soir, c'est quoi tes loisirs ?
- Mes loisirs ??? Euh ben c'est mon métier, en fait...

    
C'est précisément ce que j'avais répondu à la question "Loisirs" en remplissant mon profil ZC.

colargolle a écrit:Alice Miller, je n'ai pas réussi à lire. Je ne sais pas pourquoi, ça ne m'a pas parlé. Pourtant tout le monde me dit, m'écoutant raconter mes trucs "ah faut que je lises Alice Miller".
Qu'est-ce que tu en as retiré par rapport à ça, Fabuliotte ? Ca m'intéresse.

Soyons honnêtes !
Je n'irais pas jusqu'à dire que quand tu as lu UN Alice Miller tu les as tous lus... mais presque.
C'est un peu gros poil plus profond que Jacques Salomé.
Et c'est bourré de bon sens. On en retire des petites phrases qui peuvent servir d'ancrage, qui viennent confirmer des intuitions. Et mine de rien, sa démarche est très gonflée.

Précision :

LE sujet d'Alice Miller c'est la violence faite aux enfants.
Tu le retrouves partout (pas encore tout lu).

Dans Le drame de l'enfant doué elle parle de la "petite violence ordinaire et quotidienne".
Le thème majeur du bouquin c'est la grandiosité par laquelle l'enfant échappe à la dépression.
La grandiosité c'est : les jeux olympiques = plus haut, plus grand, plus fort.
Sinon : on plonge. Ce que j'en retire, sur le point qui nous intéresse, c'est cela : avoir mis un mot sur mon schéma comportemental : la "grandiosité".

Dans Notre corps ne ment jamais elle va encore plus loin en proposant, notamment, de ne pas suivre le 4e commandement : "Tu honoreras ton père et ta père". Et dit précisément que "nul n'est tenu d'honorer son père et sa mère". Ce truc-là n'a l'air de rien. Si tu n'y prends pas garde, cela passerait presque inaperçu !!!
Mais à bien y réfléchir : C'EST DE LA BOMBE ! C'est totalement subversif.

Ca me rappelle une vidéo du Mucem:

Alice Miller c'est ce que j'appelle de la littérature appliquée...
Pas de la littérature "fondamentale" qui t'amène dans une réflexion complexe et qui te forme, non.
Une littérature dans laquelle tu tombes parce que tu es parvenue à des conclusions xy et que la lecture du bouquin arrive pile pour te confirme dans tes réflexions et passer à autre chose.
Cela n'est pas un sujet d'étude. C'est bien pour ton quotidien.

Moi j'aime bien. Mais en fait j'aurais dû noter deux/trois petites phrases pendant la lecture.

Mais j'ai trois tonnes de paperasse sur mon bureau et ne remets pas la main sur THE carnet ultime.

colargolle a écrit:Car je me pose aussi la question de la boulimie (à tous les nivaux d'ailleurs!)
Mais qu'est-ce que je chercher à combler?????<<

Ma réponse perso : RIEN ! Imaginer que tu cherches à combler quelque chose c'est une approche "pathologique". Les gens comme nous n'ont rien à COMBLER, ils ont UNE INTENSITE A VIVRE.

Si, si, grain à moudre, j'insiste !!!

Je pense que pour avancer vraiment nous devrions nous tourner vers du plus lourd.

Onfray est intéressant, en introduction : La politique du rebelle

Sinon je prévois d'aller fouiller chez Bergson avec son idée d'élan créateur.
Je suis sûre qu'il y a des réponses à trouver par là...

Mais tu viens demain à Saint-Brieuc n'est-ce pas ?
Je covoiture et ai prévenu d'un départ vers 18h30.
Si tu arrives dans ces eaux-là nous nous verrons.
Sinon, dis-moi jusqu'à quand tu restes.

MERCI D'AVOIR FAIT REMONTER CE FIL