Bonjour, je suis une m...
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Re: Bonjour, je suis une m...
Ultraterrestre, je suis désolée de ces nouvelles, mais certainement pas déçue, au sens où j'aurais attendu quoi que ce soit. Et je plussoie Supanem, je pense que si tu viens ici pour nous faire part de ce que tu deviens, c'est que ça a un sens, et que c'est important pour toi. C'est créateur de quelque chose, infime peut-être, mais les petites choses sont parfois plus importantes que les grandes. Tu as notre soutien
Invité- Invité
Re: Bonjour, je suis une m...
Je plussoie également SupaNem! Si tu t'es inscrit sur ce forum, c'est que tu as encore de la volonté, tu es capable de ne pas rester passif face à ce qui t'arrive en ce moment.
La "reconstruction" qui t'attend te semble sans doute pharaonique , il vaut mieux l'aborder pas à pas, à ton rythme.
Que la Force soit avec toi
La "reconstruction" qui t'attend te semble sans doute pharaonique , il vaut mieux l'aborder pas à pas, à ton rythme.
Que la Force soit avec toi
Joe Dalton- Messages : 22222
Date d'inscription : 23/09/2013
Age : 53
Localisation : J'entre en ...Gard
Re: Bonjour, je suis une m...
MAIS JOE, QUE VEUT DIRE CE PHARAON.. ...TU C'EST QU' IL M APPARTIENT .. .....
tout ça pour ne rien dire, mais juste un chti koukou !!!!
Et si besoin de la force pharaonique..... Anubis est là !
tout ça pour ne rien dire, mais juste un chti koukou !!!!
Et si besoin de la force pharaonique..... Anubis est là !
Anubis- Messages : 2012
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 46
Localisation : Dimensions parallèles
Re: Bonjour, je suis une m...
Palsambleu! J'ignorais que j'empruntais là le bien d'autrui sans lui demander son consentement. Désolé, Pharaonne
Chti koukou à toi aussi.
M'est avis qu'Ultraterrestre, qui en a plus besoin que moi, ne dira pas non à ta force pharaonique .
Chti koukou à toi aussi.
M'est avis qu'Ultraterrestre, qui en a plus besoin que moi, ne dira pas non à ta force pharaonique .
Joe Dalton- Messages : 22222
Date d'inscription : 23/09/2013
Age : 53
Localisation : J'entre en ...Gard
Re: Bonjour, je suis une m...
Si tu es aussi immobile c'est peut être parce que tu a du mal à faire un choix. Tu es intéressé par plusieurs domaines à la fois. Et tu a peut être du mal à choisir un domaine en particulier dans lequel t'exprimer car "choisir" revient à laisser tomber le reste ce qui est inconcevable pour un zèbre. Et donc au final tu ne fais rien car tu ne peux choisir. non?
j'espère t'avoir aider.
j'espère t'avoir aider.
fati- Messages : 14
Date d'inscription : 04/01/2014
Localisation : Lille
Re: Bonjour, je suis une m...
Je pense au contraire que le cas zebre peut être un frein ici.
Ce n'est pas une critique fati. Je comprend ce que tu veux dire.
Mais je peux comprendre que le cas "surdoué", ou peut importe le nom,
peut devenir dans ce genre de cas un faux ami, un déconstructeur
dans le sens négatif. Donc attention aux glissades facile propre
à ce genre de nomination qui tend à réécrire notre histoire et
notre nature.
J'ai moi même connu une longue route dépressive, je peux dire
que j'en sort cette année. 10 ans de discipline intellectuelle pour ne
pas sombrer et me perdre. La zebritude a été un réel ennemi.
Un gouffre dont je me suis heureusement vite méfié mais qui
m'a toujours suivit, comme une ombre. Ce n'est que depuis que
je vais mieux que je m'en détache. Les choses reprenant leurs couleurs
et mon identité avec. La "douance" alors s'éloigne peu à peu.
Difficile de se forger une identité dès lors qu'une notion tel que la
douance avec ses travers nous exclu des réalités du groupe.
Groupe sans lequel on est que peu de chose. Pour ne parler que
de cet aspect. Je te conseil de faire un tri, voir un éloignement,
voir même un certain rejet de la douance. Le déconstruire,
un gros travail de critique et de recherche sur soit.
Simplement. Je prend un exemple.
La pensée en arborescence. C'est quelque chose d'irréel.
Sais tu réellement le voir ? Chez toi ? Peut être. Disons.
Mais alors chez l'autre ? Bloqué. Les choses deviennent flou ici.
Et pourtant cet aspect, comme d'autre (hypersensibilité, rapidité d'exécution),
sont des notions plutôt flou en réalité. Dans les faits.
La douance à cette faculté à nous imposer des réalités
plus ou moins réel en fait. Et a nous expliquer les difficultés
par un faisceau extrêmement réduis et marginalisant.
Mais les faits sont souvent tout autre.
C'est brouillon tout ça. C'est du vécu,
et il me pousse à te dire que la vérité est ailleurs.
Plus simple, plus humble. Plus normale.
Je ne sais si cela t'aide. Pour moi, la couche
que vient rajouter la douance est à prendre si
elle a vraiment du sens. Vérifié, par toi même
avec une finesse extrême.
Tu es en douleur, en déséquilibre. Les gens
font tout pour fuir cet état. Certain ne le connaitrons
jamais vraiment, les échappatoires sont nombreuse,
caché, dissimulé, instinctive. La douance en est une aussi.
Bon je radote. C'est le bordel ce que j'écris. Un peu mais voila.
Ce n'est pas une critique fati. Je comprend ce que tu veux dire.
Mais je peux comprendre que le cas "surdoué", ou peut importe le nom,
peut devenir dans ce genre de cas un faux ami, un déconstructeur
dans le sens négatif. Donc attention aux glissades facile propre
à ce genre de nomination qui tend à réécrire notre histoire et
notre nature.
J'ai moi même connu une longue route dépressive, je peux dire
que j'en sort cette année. 10 ans de discipline intellectuelle pour ne
pas sombrer et me perdre. La zebritude a été un réel ennemi.
Un gouffre dont je me suis heureusement vite méfié mais qui
m'a toujours suivit, comme une ombre. Ce n'est que depuis que
je vais mieux que je m'en détache. Les choses reprenant leurs couleurs
et mon identité avec. La "douance" alors s'éloigne peu à peu.
Difficile de se forger une identité dès lors qu'une notion tel que la
douance avec ses travers nous exclu des réalités du groupe.
Groupe sans lequel on est que peu de chose. Pour ne parler que
de cet aspect. Je te conseil de faire un tri, voir un éloignement,
voir même un certain rejet de la douance. Le déconstruire,
un gros travail de critique et de recherche sur soit.
Simplement. Je prend un exemple.
La pensée en arborescence. C'est quelque chose d'irréel.
Sais tu réellement le voir ? Chez toi ? Peut être. Disons.
Mais alors chez l'autre ? Bloqué. Les choses deviennent flou ici.
Et pourtant cet aspect, comme d'autre (hypersensibilité, rapidité d'exécution),
sont des notions plutôt flou en réalité. Dans les faits.
La douance à cette faculté à nous imposer des réalités
plus ou moins réel en fait. Et a nous expliquer les difficultés
par un faisceau extrêmement réduis et marginalisant.
Mais les faits sont souvent tout autre.
C'est brouillon tout ça. C'est du vécu,
et il me pousse à te dire que la vérité est ailleurs.
Plus simple, plus humble. Plus normale.
Je ne sais si cela t'aide. Pour moi, la couche
que vient rajouter la douance est à prendre si
elle a vraiment du sens. Vérifié, par toi même
avec une finesse extrême.
Tu es en douleur, en déséquilibre. Les gens
font tout pour fuir cet état. Certain ne le connaitrons
jamais vraiment, les échappatoires sont nombreuse,
caché, dissimulé, instinctive. La douance en est une aussi.
Bon je radote. C'est le bordel ce que j'écris. Un peu mais voila.
ffff- Messages : 51
Date d'inscription : 13/11/2013
Age : 37
Localisation : gironde
Re: Bonjour, je suis une m...
Salut Lulu,
moi je voulais juste te dire que tu n'as pas besoin de répondre à nos messages. Dans le sens où ils n'attendent pas de réponse particulière. Ils sont juste là pour toi, au cas où ils puissent te faire du bien. (tant pis si y'en a qui ne sont pas d'accord mais je ne vois pas qui ne serait pas d'accord...)
Et je me dis aussi, comme d'autres, que si tu as écrit ces nouvelles ici, c'est que quelque chose en toi, malgré tout, chercher à lutter contre l'inertie. Même si tu ne vois pas ce petit moteur, il est bien là. Sinon tu n'aurais pas réouvert ZC.
Ce n'est pas pitoyable, c'est juste comme ça. Un parcours de vie, et il y en a des milliers. Pas un qui n'ait plus de valeur qu'un autre. Nous, avec nos petites contributions à deux balles, ne vallons pas mieux que toi immoble devant ton écran, et tu vaux bien plus que ce que tu perçois de toi, ça c'est sûr.
Voilà, c'était le petit mot du soir.
Continue à lire en silence, c'est très bien.
Prends ce qui te nourrit.
Laisse de côté ce qui te fatigue.
C'est très bien.
Je te souhaite de percevoir la petite lumière qui continue à te faire ouvrir des fils et lire des trucs. (ah, la fourbe...)
moi je voulais juste te dire que tu n'as pas besoin de répondre à nos messages. Dans le sens où ils n'attendent pas de réponse particulière. Ils sont juste là pour toi, au cas où ils puissent te faire du bien. (tant pis si y'en a qui ne sont pas d'accord mais je ne vois pas qui ne serait pas d'accord...)
Et je me dis aussi, comme d'autres, que si tu as écrit ces nouvelles ici, c'est que quelque chose en toi, malgré tout, chercher à lutter contre l'inertie. Même si tu ne vois pas ce petit moteur, il est bien là. Sinon tu n'aurais pas réouvert ZC.
Ce n'est pas pitoyable, c'est juste comme ça. Un parcours de vie, et il y en a des milliers. Pas un qui n'ait plus de valeur qu'un autre. Nous, avec nos petites contributions à deux balles, ne vallons pas mieux que toi immoble devant ton écran, et tu vaux bien plus que ce que tu perçois de toi, ça c'est sûr.
Voilà, c'était le petit mot du soir.
Continue à lire en silence, c'est très bien.
Prends ce qui te nourrit.
Laisse de côté ce qui te fatigue.
C'est très bien.
Je te souhaite de percevoir la petite lumière qui continue à te faire ouvrir des fils et lire des trucs. (ah, la fourbe...)
colargolle- Messages : 1068
Date d'inscription : 09/06/2012
Age : 50
Localisation : Marseille
Re: Bonjour, je suis une m...
Je ne sais pas pourquoi j'ai cliqué là. Cela apparaissait dans les derniers message sur la page de garde du forum. J'avais déjà parcouru ton fil, j'en avais été touchée,, mais là... réaction en lisant les derniers messages
parce que je me reconnais beaucoup dans ce que tu (d)écris : cette inertie, cette insensibilité qui est tout de même un ressenti et dont on s'accuse sans pour autant pouvoir y remédier... sans compter ce que tu dis, esquisses concernant le fait de ne pas arriver à se concentrer, à mettre des plombes à écrire un message. Je me reconnais vraiment beaucoup dans l'eau de ton avatar.
Et je n'ai malheureusement (ce mot sonne faux, mais je n'en trouve pas d'autre) pas de solution à t'apporter.
Alors très égoïstement je vais parler de moi : en comptant que ce n'est peut-être qu'une projection que je fais, et que tout ce que j'écris n'a rien à voir du tout avec ta situation.
L'impression que j'en ai (même si, hm, je ressasse cette expression en long en large et tout de travers depuis bientôt quatre mois, depuis le moment où j'ai eu cette déconnexion de moi-même, avec tous les guillemets fictifs que l'on pourrait mettre sur cette dernière expression, vu que c'est justement ça le problème), c'est d'avoir fait comme un suicide psychologique. Et de se retrouver dans les limbes de la réalité : à côté. Les gens autour, les choses, ont leur existence, mais c'est comme si l'on n'y avait pas prise soi-même. Et quand bien même l'on arrive à accomplir différents actes - car même si j'ai l'impression de ne rien faire, d'être un trou noir en circulation libre, j'effectue quand même des choses, bien entendu, même à un niveau minime -, cela ne permet pas un ''retour sur terre'' si je puis m'exprimer ainsi, seulement, un maigre ''soulagement'', que cette fois-là encore, l'on ne s'est pas véritablement confronté aux choses, et qu'une partie de nous, cette partie que l'on tente à la fois de rompre et de conserver, en éprouve une forme d'apaisement. Apaisement qui n'est qu'illusoire, bien entendu...
Peut-être est-ce une lutte contre les paradoxes. Mais j'aurais du mal à expliquer ce point (justement) - pour essayer de clarifier un peu, ma spécialité en ce moment c'est d'écrire trois paragraphes en même temps, prendre l'ascenseur de la souris pour revenir sur le premier, pour ensuite redescendre au troisième, du coup, c'est vague et pas construit pour deux sous... -.
Sur ton fil la question de la créativité est revenue assez fréquemment il me semble. J'y attache moi-même beaucoup d'importance (c'est peut-être bien ça le problème, se focaliser là-dessus)... tellement même que j'en suis arrivée à l'exact opposé, à savoir un beau blocage. S'étendant à des domaines demandant a fortiori peu de créativité, mais cela, ce doit être un effet kiss cool du manque de confiance en soi, ou devrais-je dire de l'écrabouillement de la confiance en soi.
Il y a des choses dans ce qu'écrit SupaNem concernant la douance que je trouve très parlantes. Mais bien incapable là d'en parler, de rebondir là-dessus. Seule idée qui émerge : ça a peut-être été le caillou qui a fait basculer l'ensemble qui oscillait déjà dangereusement, mais avait toujours su garder un certain équilibre. Mais bon, c'est assez bête ce que j'écris, et relativement applicable à d'autres phénomènes, d'autres situations.
Donc, sans savoir que dire, en espérant n'avoir pas froissé par mes rafales de mots confus ton fil...
parce que je me reconnais beaucoup dans ce que tu (d)écris : cette inertie, cette insensibilité qui est tout de même un ressenti et dont on s'accuse sans pour autant pouvoir y remédier... sans compter ce que tu dis, esquisses concernant le fait de ne pas arriver à se concentrer, à mettre des plombes à écrire un message. Je me reconnais vraiment beaucoup dans l'eau de ton avatar.
Et je n'ai malheureusement (ce mot sonne faux, mais je n'en trouve pas d'autre) pas de solution à t'apporter.
Alors très égoïstement je vais parler de moi : en comptant que ce n'est peut-être qu'une projection que je fais, et que tout ce que j'écris n'a rien à voir du tout avec ta situation.
L'impression que j'en ai (même si, hm, je ressasse cette expression en long en large et tout de travers depuis bientôt quatre mois, depuis le moment où j'ai eu cette déconnexion de moi-même, avec tous les guillemets fictifs que l'on pourrait mettre sur cette dernière expression, vu que c'est justement ça le problème), c'est d'avoir fait comme un suicide psychologique. Et de se retrouver dans les limbes de la réalité : à côté. Les gens autour, les choses, ont leur existence, mais c'est comme si l'on n'y avait pas prise soi-même. Et quand bien même l'on arrive à accomplir différents actes - car même si j'ai l'impression de ne rien faire, d'être un trou noir en circulation libre, j'effectue quand même des choses, bien entendu, même à un niveau minime -, cela ne permet pas un ''retour sur terre'' si je puis m'exprimer ainsi, seulement, un maigre ''soulagement'', que cette fois-là encore, l'on ne s'est pas véritablement confronté aux choses, et qu'une partie de nous, cette partie que l'on tente à la fois de rompre et de conserver, en éprouve une forme d'apaisement. Apaisement qui n'est qu'illusoire, bien entendu...
Peut-être est-ce une lutte contre les paradoxes. Mais j'aurais du mal à expliquer ce point (justement) - pour essayer de clarifier un peu, ma spécialité en ce moment c'est d'écrire trois paragraphes en même temps, prendre l'ascenseur de la souris pour revenir sur le premier, pour ensuite redescendre au troisième, du coup, c'est vague et pas construit pour deux sous... -.
Sur ton fil la question de la créativité est revenue assez fréquemment il me semble. J'y attache moi-même beaucoup d'importance (c'est peut-être bien ça le problème, se focaliser là-dessus)... tellement même que j'en suis arrivée à l'exact opposé, à savoir un beau blocage. S'étendant à des domaines demandant a fortiori peu de créativité, mais cela, ce doit être un effet kiss cool du manque de confiance en soi, ou devrais-je dire de l'écrabouillement de la confiance en soi.
Il y a des choses dans ce qu'écrit SupaNem concernant la douance que je trouve très parlantes. Mais bien incapable là d'en parler, de rebondir là-dessus. Seule idée qui émerge : ça a peut-être été le caillou qui a fait basculer l'ensemble qui oscillait déjà dangereusement, mais avait toujours su garder un certain équilibre. Mais bon, c'est assez bête ce que j'écris, et relativement applicable à d'autres phénomènes, d'autres situations.
Donc, sans savoir que dire, en espérant n'avoir pas froissé par mes rafales de mots confus ton fil...
Zwischending- Messages : 889
Date d'inscription : 27/05/2013
Localisation : île de France
Re: Bonjour, je suis une m...
D’accord avec Supanem et les autres.
Il faut que tu arrêtes de te rebaisser.
Pour plein de raisons.
Attention, je vais être un peu long alors ceinturez vos bretelles.
D’abord, tu sais très bien que dans un autre contexte tout aurait été différent, et tes talents auraient joué non contre toi mais avec toi.
D’accord avec ça ?
Si tu avais été par exemple adopté par un riche inventeur mystico-excentrique. Pas de problèmes, pas d’engueulades, pas d’incompréhensions, pas d’angoisses irrationnelles, imagine tout ce que tu aurais pu faire.
Et la bonne nouvelle c’est que tout ça, tu peux encore le faire. Crois-moi sur parole, même si tu as l’impression de ne rien faire, de ne pas progresser, tout ce qui est toi est intact quelque part en toi et ne demande que les bonnes conditions pour exister à nouveau. Mais comme le riche inventeur mystico-excentrique n’existe pas, il faut faire arriver les bonnes conditions soi-même. Et pour ça, il faut poser une brique, puis une autre, puis une autre... la meilleure première brique que je vois étant celle de Supanem : ne pas se rabaisser.
Parce qu’on ne peut même pas imaginer la personne extraordinaire qu’on est réellement. Alors d’un autre côté moi ça m’énerve les gens qui disent : « Quoiqu’il arrive, sachez que vous êtes beaux et merveilleux. » La pensée positive et les trucs de ce genre. Parce que c’est simpliste et ça n’explique pas bien la réalité ni comment se comprendre. Donc le truc ce n’est pas tellement de *savoir* qu’on est magnifiques, c’est plutôt qu’on ne *sait pas* et qu’on *ne peut pas savoir* combien on est magnifiques parce qu’aucun de nous n’a eu toutes les opportunités pour expérimenter les limites du potentiel de ce qu’il est capable de produire de beau, humainement ou artistiquement. Comme d’hab, la différence est subtile mais criante : il ne s’agit pas de se convaincre qu’on est beau, mais de se convaincre qu’on ne pourra pas savoir à quel point on est beau tant que la vie ne nous aura pas amené à ces instants-là où la gloire rayonnera partout en nous et autour de nous (je poétise mais c’est vrai...). C’est la meilleure (et pour moi la seule) raison de faire confiance au futur. Savoir qu’on ne sait pas encore, et qu’on ne saura jamais totalement, qui on est. La certitude logique (et pas l’espoir émotionnel) qu’à plusieurs moments dans le futur, on se redéfinira complètement, on sera des personnes complètement autres et que les galères du passé nous feront sourire. Ce n’est pas de l’espoir pour aider à vivre le présent, parce que je parle de moments où ce genre d’idée n’a plus tellement d’effet. Dans cette optique-là, le présent reste dur à vivre. C’est quelque chose de plus fort que l’espoir, qui nous dit que plus tard, on n’aura pas les mêmes limites qu’aujourd’hui. On pourrait appeler ça de la volonté, mais là ce n’est pas les obligations qu’on déguise généralement sous ce nom.
« Planifier des choses pour que les choses aillent mieux », c’est bien, mais c’est ce que tout le monde fait depuis les débuts de la civilisation. C’est insuffisant comme motivation tournée vers la vie, la vraie. Je ne dis pas qu’il ne faut pas des buts précis, juste que tout le monde ne fait que rabâcher ça et que pour moi c’est insuffisant.
Donc, tu es un potentiel que tu n’es même pas capable d’imaginer. C’est là qu’il faut être plus malin que son cerveau , qui a tendance à rationaliser, dire oui je suis mauvais, et qui peut trouver autant d’exemples qu’il veut du soi-disant fait qu’il est mauvais.
L’esprit rationnel manque cruellement d’imagination puisqu’il analyse et ne sait faire que ça... et ceci touche d’autant plus les gens qui sont par ailleurs très imaginatifs, puisqu’ils vont voir plus facilement de nouveaux exemples valider ce qu’ils pensent d’eux-mêmes. Les anglo-saxons disent qu’il ne faut pas être « self-conscious » ce qui est intraduisible en français : un mélange de timidité, d’anticipation négative de ce que vont penser les gens, de boucle mental-physique comme pour le trac... et de trop grand sérieux.
Mais peut-on se blâmer pour ça ? Evidemment non. C’est pas de notre faute si en 2,4 millions d’années d’évolution nos aînés ont pas réussi à découvrir (et à nous apprendre) comment gérer une chose aussi débile que le trac. Par contre, cette humanité qui n’est pas sortie de l’enfance est très bonne pour donner des leçons faciles du style : « tu es trop... tu n’es pas assez... tu aurais dû... ». Et après, comme on a pas d’autre système d’explication du monde, on reprend à notre compte ces flagellations pour se les infliger tout seuls comme des grands.
Et ça c’est sûr, pas un seul des gens qui jugent n’est pas en réalité lui-même en train de se flageller avec ses propres impératifs. Les gens normaux n’ont pas mieux compris que les parias *qui* ils étaient. Tous ces gens sentent confusément qu’ils ont loupé quelque chose et sont bloqués dans un « quelque part » qu’ils ne comprennent pas, mais font semblant de comprendre en se raccrochant à quelques notions bien rassurantes : « mon » pognon, « ma » femme, « mes » muscles, « ma » façon de voir les choses, « ma » façon de faire pour réussir / profiter de la vie / éviter les risques / être heureux.
Comme ça juger les autres c’est tellement plus facile.
Ben désolé pour eux, mais ce qui est sûr, c’est que les recettes, dans la vie, ça ne marche pas. En tout cas jamais aussi bien qu’on le voudrait. Et ça frustre considérablement les gens qui voudraient que tout soit explicable, contrôlable, quantifiable et capitalisable. Et la majorité des gens sont comme ça : un capitalise le pognon... l’autre les petites amies... un autre la maîtrise technique parfaite de tel ou tel sport ou art... un autre les relations sociales superficielles.
Faut leur montrer ! Montrer qu’on peut se projeter dans le futur sans avoir besoin de capitaliser tout ce qu’on souhaite de la vie, avoir ses défauts sans continuellement avoir à s’excuser d’être soi. Etre en confiance avec soi, tout en refusant toutes les certitudes qu’on veut nous/se servir. Pouvoir apprécier les petites choses sans sans arrêt s'inquiéter des grandes.
C’est pour ça que les cons ne doutent pas d’eux-mêmes. Ils n’en ont pas l’imagination, et ce serait trop dangereux pour eux de le faire.
Tu trouveras toujours des exemples qui justifient ce que tu penses de toi, que ce soit en mal ou en bien. Parce que tu es humain et que tu es imparfait. Même les gens les plus lisses et respectables (surtout les gens lisses et respectables) ont des aspects inavouables , mais ils pensent qu’ils sont respectables alors ça leur confirme cette image. C’est le « biais de confirmation » : on commence toujours par chercher les indices qui confirment nos théories, et pas les contre-exemples. Cherche les indices qui montrent que tu valable, courageux, persévérant, inventif, généreux. Tu en trouveras toujours au moins un. Pourquoi est-ce si facile de se trouver lâche si on a de temps en temps des peurs humaines, et si difficile de se considérer courageux alors même qu’on vit, tous les jours, dans un monde effrayant ? Je ne sais pas : pression sociale, rationalisation, « naturel » timide... Si tu considères que cet unique exemple est suffisant pour prouver que tu es valable, courageux, persévérant, inventif, généreux, tu en verras d’autres d’un coup.
Pas la peine de se concentrer sur les choses inavouables. Si on joue à ça, chacun de nous est un monstre. Se penser pire que les autres est une illusion, et ce n'est même pas une illusion sympa... ça vaut pas le coup.
C’est là qu’arrive le problème de l’image que nous renvoient les autres. Les autres sont toujours là pour nous rappeler de quelle façon on s’est comporté... ce qui est mal et ce qu'il faudrait changer... ils post-rationalisent nos comportements, nous font dire des choses qu'on a pas dites... Bref ils nous enferment dans une certaine caricature qui rend difficile de changer l’image de soi. Comme on ne peut pas se débarrasser des autres (on peut fuir certaines personnes toxiques... mais on ne peut pas fuir tout le monde) il faut essayer petit à petit de se libérer de l’emprise que les autres ont sur notre propre image. Pour aider ça, il faut de temps en temps faire des « efforts » pour « prouver » aux autres qu’on est devenu quelqu’un de « bien ». En gros, c’est pareil qu’avant... sauf qu’on est conscient qu’on ne fait pas ça pour faire plaisir aux autres mais pour s’aider soi à changer, car sinon les autres ne nous laisseront pas changer. La différence est cruciale.
Ensuite, il y a un effet de flagellation judéo-chrétienne : on pense que même ce qui ne dépend pas de nous est de notre faute... ça, je ne comprends pas d’où ça sort ni surtout comment ça se fait que c’est aussi fort, mais tous les gens à qui j’en ai parlé admettent qu’ils se sentent coupables, et là c’est très mystérieux, même quand c’est quelque chose dont ils ne sont absolument pas coupables. Tout se passe comme si on ne savait pas être triste sans culpabiliser.
Du coup, loi : on culpabilise pour tout et pour rien. On culpabilise en général juste parce qu’on va mal. Et pas du tout pas parce qu’on a mal fait. C’est idiot ; pourquoi culpabiliser parce qu’on va mal ? alors que 90 % c’est du pas de bol, et 9 % c’est la loi de la vie, 0,9 % c’est la façon dont on a été conditionné, 0,09% c’est nos gènes, et le reste c’est peut-être nous qui sommes responsables ? J'ai aucune idée de pourquoi on fait ça. 2500 ans de culture judéo-chrétienne, c’est peut-être suffisant. Mais bon on dirait que tout le monde trouve ça absolument normal... o_ô
Don non seulement on culpabilise tout le temps pour tout... (surtout dès qu’on va pas bien) mais en plus l’esprit a du mal à imaginer un autre état que celui où il est en ce moment. Pour la simple raison que l’esprit croit qu’il est tout... que la vision du monde qu’il a à un instant T est parfaite. Et on peut très bien comprendre pourquoi : si l’esprit ne pensait pas, par définition, qu’il est juste... à quoi nous servirait-il ? Son but est de nous donner une représentation la plus fidèle possible du monde. Il est donc nécessaire qu’il croie à l’image qu’il construit, mais en fait, il ne s’agit que de ça, une reconstruction (plus ou moins fidèle) du monde via les signaux des sens. Cette reconstruction, ça marche très bien pour l’espace physique, mais assez mal pour l’espace mental, parce que le subconscient profond est totalement impénétrable aux sens et donc, on va faire tout un tas d’inférences fausses (sur qui on est, ce qu’on est capable de faire, etc.). En particulier, on va se doter d’un tas de croyances limitantes. Et pour couronner le tout, on a la fâcheuse tendance de se considérer comme un objet plus ou moins immuable, qui peut être observé de l’extérieur. Or c’est l’action qui donne sa forme à l’esprit, qui est un ensemble de signaux électriques qui bouclent, pas un tas de cailloux qu’on peut ajouter ou soustraire (« demain je serai plus... je serai moins... »)
Et il y a *encore* des effets qui renforcent *encore* ça : la culpabilité se construit en même temps que notre personnalité. Comme on aime bien croire qu’on est « nous », on garde la culpabilité qui vient avec. C’est pour ça que malgré le raisonnement "la culpabilité ça sert à rien", l’esprit ne veut pas lâcher la culpabilité parce que c’est quelque chose qu’il reconnaît, à laquelle il est attaché.
Encore plus ! A force de vivre dans la culpabilité, on se programme à la trouver normale et supportable.
Il y a deux *gros* côtés positifs à tout cela.
D’une, quand on commence un peu à briser les cercles vicieux, on voit que tous ces effets qui se renforcent les uns les autres peuvent tomber par paquets. Et certains, comme le fait de culpabiliser pour tout, sont surtout de gros effets d'optique. Donc, c’est très souvent beaucoup moins dur de s’en sortir que ce qu’on imagine quand on est dedans. Je ne dis pas que c’est facile ; ce n’est pas que le premier pas qui est difficile comme croient parfois les gens qui regardent de l’extérieur. C’est quand même un peu moins simple que juste « se tirer les doigts du cul » comme je me suis entendu dire par exemple. Mais c’est vrai que quand on résoud certains problèmes, d’autres disparaissent comme par enchantement. De sorte que la tâche est beaucoup moins pharaonique :farao:qu’il ne peut paraître. Et qu’on peut très bien se retrouver à faire des choses qu’on se croyait à jamais incapables de faire faire à nouveau. Et même le pire... à trouver ça *normal* c’est fou...
Alors, même si un processus du genre : - je m’habitue à la culpabilité... - donc j’ai honte (parce que j’ai l’impression que je sombre, que je ne lutte plus), je m’habitue à la honte... - donc je m’insensibilise (car comment exister quand on a honte d’exister) je m’habitue à l’insensibilisation... - donc je perds tout espoir (car comment revenir quand on s’est habitué à l’envie de ne pas vivre ?)... est hyper désagréable et hyper flippant...
eh bien... c’est comme s’adapter à survivre dans un froid glacial comme un manchot. Pour réussir à survivre, l’organisme doit se persuader que cet environnement est normal. Quelque part, on s’adapte trop bien. Mais c’est quand même cool parce que ça nous permet de survivre.
Et donc le deuxième point positif, c’est qu’on est aussi très évolutifs pour se réadapter à une nouvelle vie quand les conditions ont changé. C’est juste que quand on est dans une *logique* d’adaptation au froid... forcément, on ne s’imagine pas, dans l’immédiat, s’adapter à la chaleur. C’est ce paradoxe qui nous fait croire qu’on a même plus envie d’être heureux, qu’on a plus de volonté.
Mais c’est tout le contraire : on s’adapte pour survivre à toutes les situations, c’est en soi une réussite dont on peut être fier.
A moins d’être né dans un environnement foncièrement 100% hostile, enfant, on a une capacité naturelle à être heureux. Si on s’adapte à des temps plus durs, on a alors l’impression que l’âge d’or est passé et qu’il ne reviendra jamais. Mais c’est une impression... c’est juste qu’on a pas encore vécu un cycle d’adaptation complet, c’est tout. Mais on a été tellement bassinés avec ces histoires de perte de l’innocence et gna gna gna... qu’on ne pense pas du tout à remettre en question ce genre de présupposé. Prophétie auto-réalisatrice en veux-tu... Du coup, si on voit des gens âgés heureux, par exemple, on se dit qu’il y a d’un côté les gens qui ont « conservé » leur spontanéité d’enfant, et de l’autre ceux qui l’ont perdue. Mais non, il n’y a que des gens qui la perdent et qui la retrouvent.
En résumé : tu sais très bien que dans un autre contexte tout aurait été différent. On est bien plus plus que ce qu’on croit. L’insensibilité est dure à vivre mais ce n’est qu’une réaction passagère de l’être humain suite à un trop long stress et un contexte défavorable. Tout le potentiel que tu connais et plus encore peuvent fleurir dans un autre contexte. Ce contexte est à la fois en toi et hors de toi : il faut le faire advenir par la ruse. Une activité physique modérée est un des moyens les plus simples et efficaces pour secouer brutalement le contexte dans lequel on se trouve. (et « amorcer » la pompe).
Deux vidéos hyper, mais vraiment hyper intéressantes, en partie sur ce sujet. (en anglische)
1/ https://www.youtube.com/watch?v=drv3BP0Fdi8
2/ https://www.youtube.com/watch?v=hDvAsp3ySEo
Sinon il y a aussi aller voir un psy. Moi aussi j'ai eu des expériences moyennes, mais je suppose que c'est possible de trouver de bons praticiens.
Pas un psychiatre ni un psychanalyste, surtout pas lacanien, de préférence. Plutôt quelqu'un qui pratique les TCC ou une approche de ce genre (un peu humaine quoi).
Par contre ça coûte du pognon, et je sais que c’est un problème pour plusieurs de mes amis. Je ne sais pas s’il y a des cas où ça peut être remboursé.
Quelqu’un a des infos à ce sujet ?
Bonne soirée à tous, et faites de beaux rêves.
Il faut que tu arrêtes de te rebaisser.
Pour plein de raisons.
Attention, je vais être un peu long alors ceinturez vos bretelles.
D’abord, tu sais très bien que dans un autre contexte tout aurait été différent, et tes talents auraient joué non contre toi mais avec toi.
D’accord avec ça ?
Si tu avais été par exemple adopté par un riche inventeur mystico-excentrique. Pas de problèmes, pas d’engueulades, pas d’incompréhensions, pas d’angoisses irrationnelles, imagine tout ce que tu aurais pu faire.
Et la bonne nouvelle c’est que tout ça, tu peux encore le faire. Crois-moi sur parole, même si tu as l’impression de ne rien faire, de ne pas progresser, tout ce qui est toi est intact quelque part en toi et ne demande que les bonnes conditions pour exister à nouveau. Mais comme le riche inventeur mystico-excentrique n’existe pas, il faut faire arriver les bonnes conditions soi-même. Et pour ça, il faut poser une brique, puis une autre, puis une autre... la meilleure première brique que je vois étant celle de Supanem : ne pas se rabaisser.
Parce qu’on ne peut même pas imaginer la personne extraordinaire qu’on est réellement. Alors d’un autre côté moi ça m’énerve les gens qui disent : « Quoiqu’il arrive, sachez que vous êtes beaux et merveilleux. » La pensée positive et les trucs de ce genre. Parce que c’est simpliste et ça n’explique pas bien la réalité ni comment se comprendre. Donc le truc ce n’est pas tellement de *savoir* qu’on est magnifiques, c’est plutôt qu’on ne *sait pas* et qu’on *ne peut pas savoir* combien on est magnifiques parce qu’aucun de nous n’a eu toutes les opportunités pour expérimenter les limites du potentiel de ce qu’il est capable de produire de beau, humainement ou artistiquement. Comme d’hab, la différence est subtile mais criante : il ne s’agit pas de se convaincre qu’on est beau, mais de se convaincre qu’on ne pourra pas savoir à quel point on est beau tant que la vie ne nous aura pas amené à ces instants-là où la gloire rayonnera partout en nous et autour de nous (je poétise mais c’est vrai...). C’est la meilleure (et pour moi la seule) raison de faire confiance au futur. Savoir qu’on ne sait pas encore, et qu’on ne saura jamais totalement, qui on est. La certitude logique (et pas l’espoir émotionnel) qu’à plusieurs moments dans le futur, on se redéfinira complètement, on sera des personnes complètement autres et que les galères du passé nous feront sourire. Ce n’est pas de l’espoir pour aider à vivre le présent, parce que je parle de moments où ce genre d’idée n’a plus tellement d’effet. Dans cette optique-là, le présent reste dur à vivre. C’est quelque chose de plus fort que l’espoir, qui nous dit que plus tard, on n’aura pas les mêmes limites qu’aujourd’hui. On pourrait appeler ça de la volonté, mais là ce n’est pas les obligations qu’on déguise généralement sous ce nom.
« Planifier des choses pour que les choses aillent mieux », c’est bien, mais c’est ce que tout le monde fait depuis les débuts de la civilisation. C’est insuffisant comme motivation tournée vers la vie, la vraie. Je ne dis pas qu’il ne faut pas des buts précis, juste que tout le monde ne fait que rabâcher ça et que pour moi c’est insuffisant.
Donc, tu es un potentiel que tu n’es même pas capable d’imaginer. C’est là qu’il faut être plus malin que son cerveau , qui a tendance à rationaliser, dire oui je suis mauvais, et qui peut trouver autant d’exemples qu’il veut du soi-disant fait qu’il est mauvais.
L’esprit rationnel manque cruellement d’imagination puisqu’il analyse et ne sait faire que ça... et ceci touche d’autant plus les gens qui sont par ailleurs très imaginatifs, puisqu’ils vont voir plus facilement de nouveaux exemples valider ce qu’ils pensent d’eux-mêmes. Les anglo-saxons disent qu’il ne faut pas être « self-conscious » ce qui est intraduisible en français : un mélange de timidité, d’anticipation négative de ce que vont penser les gens, de boucle mental-physique comme pour le trac... et de trop grand sérieux.
Mais peut-on se blâmer pour ça ? Evidemment non. C’est pas de notre faute si en 2,4 millions d’années d’évolution nos aînés ont pas réussi à découvrir (et à nous apprendre) comment gérer une chose aussi débile que le trac. Par contre, cette humanité qui n’est pas sortie de l’enfance est très bonne pour donner des leçons faciles du style : « tu es trop... tu n’es pas assez... tu aurais dû... ». Et après, comme on a pas d’autre système d’explication du monde, on reprend à notre compte ces flagellations pour se les infliger tout seuls comme des grands.
Et ça c’est sûr, pas un seul des gens qui jugent n’est pas en réalité lui-même en train de se flageller avec ses propres impératifs. Les gens normaux n’ont pas mieux compris que les parias *qui* ils étaient. Tous ces gens sentent confusément qu’ils ont loupé quelque chose et sont bloqués dans un « quelque part » qu’ils ne comprennent pas, mais font semblant de comprendre en se raccrochant à quelques notions bien rassurantes : « mon » pognon, « ma » femme, « mes » muscles, « ma » façon de voir les choses, « ma » façon de faire pour réussir / profiter de la vie / éviter les risques / être heureux.
Comme ça juger les autres c’est tellement plus facile.
Ben désolé pour eux, mais ce qui est sûr, c’est que les recettes, dans la vie, ça ne marche pas. En tout cas jamais aussi bien qu’on le voudrait. Et ça frustre considérablement les gens qui voudraient que tout soit explicable, contrôlable, quantifiable et capitalisable. Et la majorité des gens sont comme ça : un capitalise le pognon... l’autre les petites amies... un autre la maîtrise technique parfaite de tel ou tel sport ou art... un autre les relations sociales superficielles.
Faut leur montrer ! Montrer qu’on peut se projeter dans le futur sans avoir besoin de capitaliser tout ce qu’on souhaite de la vie, avoir ses défauts sans continuellement avoir à s’excuser d’être soi. Etre en confiance avec soi, tout en refusant toutes les certitudes qu’on veut nous/se servir. Pouvoir apprécier les petites choses sans sans arrêt s'inquiéter des grandes.
C’est pour ça que les cons ne doutent pas d’eux-mêmes. Ils n’en ont pas l’imagination, et ce serait trop dangereux pour eux de le faire.
Tu trouveras toujours des exemples qui justifient ce que tu penses de toi, que ce soit en mal ou en bien. Parce que tu es humain et que tu es imparfait. Même les gens les plus lisses et respectables (surtout les gens lisses et respectables) ont des aspects inavouables , mais ils pensent qu’ils sont respectables alors ça leur confirme cette image. C’est le « biais de confirmation » : on commence toujours par chercher les indices qui confirment nos théories, et pas les contre-exemples. Cherche les indices qui montrent que tu valable, courageux, persévérant, inventif, généreux. Tu en trouveras toujours au moins un. Pourquoi est-ce si facile de se trouver lâche si on a de temps en temps des peurs humaines, et si difficile de se considérer courageux alors même qu’on vit, tous les jours, dans un monde effrayant ? Je ne sais pas : pression sociale, rationalisation, « naturel » timide... Si tu considères que cet unique exemple est suffisant pour prouver que tu es valable, courageux, persévérant, inventif, généreux, tu en verras d’autres d’un coup.
Pas la peine de se concentrer sur les choses inavouables. Si on joue à ça, chacun de nous est un monstre. Se penser pire que les autres est une illusion, et ce n'est même pas une illusion sympa... ça vaut pas le coup.
C’est là qu’arrive le problème de l’image que nous renvoient les autres. Les autres sont toujours là pour nous rappeler de quelle façon on s’est comporté... ce qui est mal et ce qu'il faudrait changer... ils post-rationalisent nos comportements, nous font dire des choses qu'on a pas dites... Bref ils nous enferment dans une certaine caricature qui rend difficile de changer l’image de soi. Comme on ne peut pas se débarrasser des autres (on peut fuir certaines personnes toxiques... mais on ne peut pas fuir tout le monde) il faut essayer petit à petit de se libérer de l’emprise que les autres ont sur notre propre image. Pour aider ça, il faut de temps en temps faire des « efforts » pour « prouver » aux autres qu’on est devenu quelqu’un de « bien ». En gros, c’est pareil qu’avant... sauf qu’on est conscient qu’on ne fait pas ça pour faire plaisir aux autres mais pour s’aider soi à changer, car sinon les autres ne nous laisseront pas changer. La différence est cruciale.
Ensuite, il y a un effet de flagellation judéo-chrétienne : on pense que même ce qui ne dépend pas de nous est de notre faute... ça, je ne comprends pas d’où ça sort ni surtout comment ça se fait que c’est aussi fort, mais tous les gens à qui j’en ai parlé admettent qu’ils se sentent coupables, et là c’est très mystérieux, même quand c’est quelque chose dont ils ne sont absolument pas coupables. Tout se passe comme si on ne savait pas être triste sans culpabiliser.
Du coup, loi : on culpabilise pour tout et pour rien. On culpabilise en général juste parce qu’on va mal. Et pas du tout pas parce qu’on a mal fait. C’est idiot ; pourquoi culpabiliser parce qu’on va mal ? alors que 90 % c’est du pas de bol, et 9 % c’est la loi de la vie, 0,9 % c’est la façon dont on a été conditionné, 0,09% c’est nos gènes, et le reste c’est peut-être nous qui sommes responsables ? J'ai aucune idée de pourquoi on fait ça. 2500 ans de culture judéo-chrétienne, c’est peut-être suffisant. Mais bon on dirait que tout le monde trouve ça absolument normal... o_ô
Don non seulement on culpabilise tout le temps pour tout... (surtout dès qu’on va pas bien) mais en plus l’esprit a du mal à imaginer un autre état que celui où il est en ce moment. Pour la simple raison que l’esprit croit qu’il est tout... que la vision du monde qu’il a à un instant T est parfaite. Et on peut très bien comprendre pourquoi : si l’esprit ne pensait pas, par définition, qu’il est juste... à quoi nous servirait-il ? Son but est de nous donner une représentation la plus fidèle possible du monde. Il est donc nécessaire qu’il croie à l’image qu’il construit, mais en fait, il ne s’agit que de ça, une reconstruction (plus ou moins fidèle) du monde via les signaux des sens. Cette reconstruction, ça marche très bien pour l’espace physique, mais assez mal pour l’espace mental, parce que le subconscient profond est totalement impénétrable aux sens et donc, on va faire tout un tas d’inférences fausses (sur qui on est, ce qu’on est capable de faire, etc.). En particulier, on va se doter d’un tas de croyances limitantes. Et pour couronner le tout, on a la fâcheuse tendance de se considérer comme un objet plus ou moins immuable, qui peut être observé de l’extérieur. Or c’est l’action qui donne sa forme à l’esprit, qui est un ensemble de signaux électriques qui bouclent, pas un tas de cailloux qu’on peut ajouter ou soustraire (« demain je serai plus... je serai moins... »)
Et il y a *encore* des effets qui renforcent *encore* ça : la culpabilité se construit en même temps que notre personnalité. Comme on aime bien croire qu’on est « nous », on garde la culpabilité qui vient avec. C’est pour ça que malgré le raisonnement "la culpabilité ça sert à rien", l’esprit ne veut pas lâcher la culpabilité parce que c’est quelque chose qu’il reconnaît, à laquelle il est attaché.
Encore plus ! A force de vivre dans la culpabilité, on se programme à la trouver normale et supportable.
Il y a deux *gros* côtés positifs à tout cela.
D’une, quand on commence un peu à briser les cercles vicieux, on voit que tous ces effets qui se renforcent les uns les autres peuvent tomber par paquets. Et certains, comme le fait de culpabiliser pour tout, sont surtout de gros effets d'optique. Donc, c’est très souvent beaucoup moins dur de s’en sortir que ce qu’on imagine quand on est dedans. Je ne dis pas que c’est facile ; ce n’est pas que le premier pas qui est difficile comme croient parfois les gens qui regardent de l’extérieur. C’est quand même un peu moins simple que juste « se tirer les doigts du cul » comme je me suis entendu dire par exemple. Mais c’est vrai que quand on résoud certains problèmes, d’autres disparaissent comme par enchantement. De sorte que la tâche est beaucoup moins pharaonique :farao:qu’il ne peut paraître. Et qu’on peut très bien se retrouver à faire des choses qu’on se croyait à jamais incapables de faire faire à nouveau. Et même le pire... à trouver ça *normal* c’est fou...
Alors, même si un processus du genre : - je m’habitue à la culpabilité... - donc j’ai honte (parce que j’ai l’impression que je sombre, que je ne lutte plus), je m’habitue à la honte... - donc je m’insensibilise (car comment exister quand on a honte d’exister) je m’habitue à l’insensibilisation... - donc je perds tout espoir (car comment revenir quand on s’est habitué à l’envie de ne pas vivre ?)... est hyper désagréable et hyper flippant...
eh bien... c’est comme s’adapter à survivre dans un froid glacial comme un manchot. Pour réussir à survivre, l’organisme doit se persuader que cet environnement est normal. Quelque part, on s’adapte trop bien. Mais c’est quand même cool parce que ça nous permet de survivre.
Et donc le deuxième point positif, c’est qu’on est aussi très évolutifs pour se réadapter à une nouvelle vie quand les conditions ont changé. C’est juste que quand on est dans une *logique* d’adaptation au froid... forcément, on ne s’imagine pas, dans l’immédiat, s’adapter à la chaleur. C’est ce paradoxe qui nous fait croire qu’on a même plus envie d’être heureux, qu’on a plus de volonté.
Mais c’est tout le contraire : on s’adapte pour survivre à toutes les situations, c’est en soi une réussite dont on peut être fier.
A moins d’être né dans un environnement foncièrement 100% hostile, enfant, on a une capacité naturelle à être heureux. Si on s’adapte à des temps plus durs, on a alors l’impression que l’âge d’or est passé et qu’il ne reviendra jamais. Mais c’est une impression... c’est juste qu’on a pas encore vécu un cycle d’adaptation complet, c’est tout. Mais on a été tellement bassinés avec ces histoires de perte de l’innocence et gna gna gna... qu’on ne pense pas du tout à remettre en question ce genre de présupposé. Prophétie auto-réalisatrice en veux-tu... Du coup, si on voit des gens âgés heureux, par exemple, on se dit qu’il y a d’un côté les gens qui ont « conservé » leur spontanéité d’enfant, et de l’autre ceux qui l’ont perdue. Mais non, il n’y a que des gens qui la perdent et qui la retrouvent.
En résumé : tu sais très bien que dans un autre contexte tout aurait été différent. On est bien plus plus que ce qu’on croit. L’insensibilité est dure à vivre mais ce n’est qu’une réaction passagère de l’être humain suite à un trop long stress et un contexte défavorable. Tout le potentiel que tu connais et plus encore peuvent fleurir dans un autre contexte. Ce contexte est à la fois en toi et hors de toi : il faut le faire advenir par la ruse. Une activité physique modérée est un des moyens les plus simples et efficaces pour secouer brutalement le contexte dans lequel on se trouve. (et « amorcer » la pompe).
Deux vidéos hyper, mais vraiment hyper intéressantes, en partie sur ce sujet. (en anglische)
1/ https://www.youtube.com/watch?v=drv3BP0Fdi8
2/ https://www.youtube.com/watch?v=hDvAsp3ySEo
Sinon il y a aussi aller voir un psy. Moi aussi j'ai eu des expériences moyennes, mais je suppose que c'est possible de trouver de bons praticiens.
Pas un psychiatre ni un psychanalyste, surtout pas lacanien, de préférence. Plutôt quelqu'un qui pratique les TCC ou une approche de ce genre (un peu humaine quoi).
Par contre ça coûte du pognon, et je sais que c’est un problème pour plusieurs de mes amis. Je ne sais pas s’il y a des cas où ça peut être remboursé.
Quelqu’un a des infos à ce sujet ?
Bonne soirée à tous, et faites de beaux rêves.
Atlasovaste- Messages : 156
Date d'inscription : 15/11/2013
Localisation : Aperpèthe
Re: Bonjour, je suis une m...
mmm.
Atlasova.
J'étais sur le point de m'endormir et voila que je lance
un dernier coup d’œil à l'écran.
Je suis jeune, donc foufou. Une fois ça dit
le décor planté me permet une honnêteté abordable
pour toi comme pour moi. Qu'il soit vrai ou faux. (c'est le cas =pirouette)
Juste pour dire que je suis admiratif de ton texte.
Je partage totalement l'analyse, mais aurai été incapable de la formuler
aussi clairement. Les grandes lignes étaient tracé mais encore loin
de l'aisance et de la finesse de ton texte. Voila, juste un chapeau
venant d'un jeune qui partage avec admiration. Dans ma petite vie
c'est pas rien. (Lis plus de bouquin gamin! je sais je sais ^^)
Bref, pardon pour la pollution. Si il y un témoignage à prendre en compte ici, c'est
bien celui la. Merci pour le partage.
"Ps : Je suppose que ton but est de bypasser la pensée logique d'ultraterrestre.
Effectivement c'est une technique qui permet d'éviter la rumination."
Exactement. Maladroitement.
Atlasova.
J'étais sur le point de m'endormir et voila que je lance
un dernier coup d’œil à l'écran.
Je suis jeune, donc foufou. Une fois ça dit
le décor planté me permet une honnêteté abordable
pour toi comme pour moi. Qu'il soit vrai ou faux. (c'est le cas =pirouette)
Juste pour dire que je suis admiratif de ton texte.
Je partage totalement l'analyse, mais aurai été incapable de la formuler
aussi clairement. Les grandes lignes étaient tracé mais encore loin
de l'aisance et de la finesse de ton texte. Voila, juste un chapeau
venant d'un jeune qui partage avec admiration. Dans ma petite vie
c'est pas rien. (Lis plus de bouquin gamin! je sais je sais ^^)
Bref, pardon pour la pollution. Si il y un témoignage à prendre en compte ici, c'est
bien celui la. Merci pour le partage.
"Ps : Je suppose que ton but est de bypasser la pensée logique d'ultraterrestre.
Effectivement c'est une technique qui permet d'éviter la rumination."
Exactement. Maladroitement.
ffff- Messages : 51
Date d'inscription : 13/11/2013
Age : 37
Localisation : gironde
Re: Bonjour, je suis une m...
Hé ben en effet... avalanche de messages tous plus pertinents les uns que les autres.
Dans les grandes lignes vous cernez tous bien la situation, chacun avec vos mots et votre sensibilité.
zwizwi tu peux être rassurée, ce que tu décris c'est exactement ce que je ressens aussi, sur beaucoup de points.
Par exemple :
J'imagine que ça s'explique par le fait que l'énergie créatrice est une machine mentale qui a besoin du carburant qu'est l'ensemble de notre vie, qu'elle ne peut se suffire à elle-même.
Du coup, si on n'est plus capable de l'alimenter un minimum, elle meurt avec le reste.
Le constat flippant par contre, c'est que le désespoir et la tristesse sont des formidables carburants de création.
Ça signifie donc qu'on est même au-delà de ces sentiments-là, pourtant représentatifs à la base d'une extrémité psychologique.
C'est ça que j’appelais "insensibilité". C'est plus (+) que du désespoir, c'est du quasi-mort, de l'abandon total.
Ça revient aussi à ton terme de "suicide psychologique".
Et ça revient également à cette partie du message de Atlasova :
Parce que l'envie de ne pas vivre n'est pas la même chose que l'envie de mourir, la nuance est plus grande que les apparences.
C'est être assailli d'incompréhension permanente, s'être construit autour d'un décalage si grand et si profond que la réalité en est devenue totalement floue, impénétrable.
Globalement, la douance n'explique pas tout, c'est une évidence.
Par contre, je reste persuadé que sa manière insidieuse de s'insinuer dans chaque petit problème de la vie qui crée au fil du temps une bombe à retardement.
C'est pour ça que les psys n'étant pas sensibilisés à la problématique semblent ne rien comprendre et ne sont généralement d'aucune aide.
Il leurs manque fatalement une partie majeure de la grille de lecture.
...
Bon... au moment où j'écrivais je viens de recevoir un coup de fil.
Qui me dit que je vais être interné demain.
Paf, ça tombe comme ça.
Et évidemment, ça arrive exactement pile pour m'empêcher de faire une première rencontre entre zèbres. (détails ici)
Rencontre qui tombait comme un signe positif du destin : dans ma ville (vu sa taille c'est à la limite du surréaliste), et le jour de mon anniversaire ! (ce qui l'est encore plus...)
Faut le faire quand même.
Ça fait deux ans que je pourris dans mon appartement et que je n'ai pas le courage de trouver la motivation pour aller vers les autres.
D'enclencher un petit quelque chose qui serait le début d'une ouverture, d'une compréhension.
Peut-être des amis en devenir, au moins des connaissances.
Une petite lucarne d'air frais, un répit de quelques heures, un zest de chaleur humaine, enfin.
Deux ans que je ne fais strictement rien, que je suis disponible 24 heures sur 24.
Et le jour où le destin ne me donne plus le choix de refuser, où je n'ai plus d'excuse tellement tout est simple, où la configuration de l'ensemble est un pur cadeau qui ne risque pas de se reproduire...
J'ai juste le droit d'en apprécier la perte, de le regarder s'éloigner.
C'est comme si une main invisible avait organisé le schéma afin de le rendre le plus cruel possible, de faire savamment monter la sauce pour rendre le dénouement encore plus savoureux.
C'est réellement aberrant et fascinant de constater que la vie continue à prendre plaisir de me frapper alors que je n'ai déjà rien, que je suis déjà à terre et en lambeaux. Je ne comprends pas.
Pourquoi ce n'est pas arrivé avant, pourquoi ??!
Le seul avantage qu'on pourra trouver, c'est que ça me met momentanément dans une rage et une colère intérieures qui ne cadrent pour le coup pas vraiment avec le terme d'insensibilité.
D'ailleurs j'écris spontanément beaucoup plus, comme quoi...
Bon... peut-être que j'ai autre chose à gagner là où je vais.
Je n'ai pas la moindre petite idée de ce à quoi peut bien ressembler une clinique psychiatrique, ni des gens qu'on y croise, ni de ce qu'on y fait... ni même pourquoi j'y vais.
J'ai aussi beaucoup de mal à concevoir que ma place là-bas, le jour de mon anniversaire, sera plus appropriée qu'autour d'une table en train de partager un café avec quelques zèbres.
Putain, j'ai peur et j'ai mal. Ma vie est insensée et ne ressemble à rien, tout ça n'a aucun sens.
Enfin... bref.
Je ne pensais pas que ma réponse prendrait une tournure pareille en la commençant.
Ça n'a plus grand-chose à voir avec vos messages.
Mais cela ne les rend pas moins précieux et enrichissants, merci encore.
La suite au prochain numéro, peut-être.
Dans les grandes lignes vous cernez tous bien la situation, chacun avec vos mots et votre sensibilité.
zwizwi tu peux être rassurée, ce que tu décris c'est exactement ce que je ressens aussi, sur beaucoup de points.
Par exemple :
C'est carrément ça, espèce de paradoxe débile et désespérant qui fait qu'en se focalisant sur ce qu'on a de meilleur, on le tue. o_Ozwizwi a écrit:Sur ton fil la question de la créativité est revenue assez fréquemment il me semble.
J'y attache moi-même beaucoup d'importance (c'est peut-être bien ça le problème, se focaliser là-dessus)... tellement même que j'en suis arrivée à l'exact opposé, à savoir un beau blocage.
J'imagine que ça s'explique par le fait que l'énergie créatrice est une machine mentale qui a besoin du carburant qu'est l'ensemble de notre vie, qu'elle ne peut se suffire à elle-même.
Du coup, si on n'est plus capable de l'alimenter un minimum, elle meurt avec le reste.
Le constat flippant par contre, c'est que le désespoir et la tristesse sont des formidables carburants de création.
Ça signifie donc qu'on est même au-delà de ces sentiments-là, pourtant représentatifs à la base d'une extrémité psychologique.
C'est ça que j’appelais "insensibilité". C'est plus (+) que du désespoir, c'est du quasi-mort, de l'abandon total.
Ça revient aussi à ton terme de "suicide psychologique".
Et ça revient également à cette partie du message de Atlasova :
"l'envie de ne pas vivre" : c'est subtilement formulé.Atlasova a écrit:un processus du genre : - je m’habitue à la culpabilité... - donc j’ai honte (parce que j’ai l’impression que je sombre, que je ne lutte plus), je m’habitue à la honte... - donc je m’insensibilise (car comment exister quand on a honte d’exister) je m’habitue à l’insensibilisation... - donc je perds tout espoir (car comment revenir quand on s’est habitué à l’envie de ne pas vivre ?)... est hyper désagréable et hyper flippant...
Parce que l'envie de ne pas vivre n'est pas la même chose que l'envie de mourir, la nuance est plus grande que les apparences.
C'est être assailli d'incompréhension permanente, s'être construit autour d'un décalage si grand et si profond que la réalité en est devenue totalement floue, impénétrable.
Globalement, la douance n'explique pas tout, c'est une évidence.
Par contre, je reste persuadé que sa manière insidieuse de s'insinuer dans chaque petit problème de la vie qui crée au fil du temps une bombe à retardement.
C'est pour ça que les psys n'étant pas sensibilisés à la problématique semblent ne rien comprendre et ne sont généralement d'aucune aide.
Il leurs manque fatalement une partie majeure de la grille de lecture.
...
Bon... au moment où j'écrivais je viens de recevoir un coup de fil.
Qui me dit que je vais être interné demain.
Paf, ça tombe comme ça.
Et évidemment, ça arrive exactement pile pour m'empêcher de faire une première rencontre entre zèbres. (détails ici)
Rencontre qui tombait comme un signe positif du destin : dans ma ville (vu sa taille c'est à la limite du surréaliste), et le jour de mon anniversaire ! (ce qui l'est encore plus...)
Faut le faire quand même.
Ça fait deux ans que je pourris dans mon appartement et que je n'ai pas le courage de trouver la motivation pour aller vers les autres.
D'enclencher un petit quelque chose qui serait le début d'une ouverture, d'une compréhension.
Peut-être des amis en devenir, au moins des connaissances.
Une petite lucarne d'air frais, un répit de quelques heures, un zest de chaleur humaine, enfin.
Deux ans que je ne fais strictement rien, que je suis disponible 24 heures sur 24.
Et le jour où le destin ne me donne plus le choix de refuser, où je n'ai plus d'excuse tellement tout est simple, où la configuration de l'ensemble est un pur cadeau qui ne risque pas de se reproduire...
J'ai juste le droit d'en apprécier la perte, de le regarder s'éloigner.
C'est comme si une main invisible avait organisé le schéma afin de le rendre le plus cruel possible, de faire savamment monter la sauce pour rendre le dénouement encore plus savoureux.
C'est réellement aberrant et fascinant de constater que la vie continue à prendre plaisir de me frapper alors que je n'ai déjà rien, que je suis déjà à terre et en lambeaux. Je ne comprends pas.
Pourquoi ce n'est pas arrivé avant, pourquoi ??!
Le seul avantage qu'on pourra trouver, c'est que ça me met momentanément dans une rage et une colère intérieures qui ne cadrent pour le coup pas vraiment avec le terme d'insensibilité.
D'ailleurs j'écris spontanément beaucoup plus, comme quoi...
Bon... peut-être que j'ai autre chose à gagner là où je vais.
Je n'ai pas la moindre petite idée de ce à quoi peut bien ressembler une clinique psychiatrique, ni des gens qu'on y croise, ni de ce qu'on y fait... ni même pourquoi j'y vais.
J'ai aussi beaucoup de mal à concevoir que ma place là-bas, le jour de mon anniversaire, sera plus appropriée qu'autour d'une table en train de partager un café avec quelques zèbres.
Putain, j'ai peur et j'ai mal. Ma vie est insensée et ne ressemble à rien, tout ça n'a aucun sens.
Enfin... bref.
Je ne pensais pas que ma réponse prendrait une tournure pareille en la commençant.
Ça n'a plus grand-chose à voir avec vos messages.
Mais cela ne les rend pas moins précieux et enrichissants, merci encore.
La suite au prochain numéro, peut-être.
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
Re: Bonjour, je suis une m...
Coucou Ultra.
Ça te gêne pas de nous dire par qui, pourquoi et au nom de quoi tu es interné ?
Pourquoi tu ne peux pas décider de la date ?
Combien de temps est-il prévu que tu y restes ?
Es-tu sous tutelle financière ?
Auras-tu internet ?
Ça te gêne pas de nous dire par qui, pourquoi et au nom de quoi tu es interné ?
Pourquoi tu ne peux pas décider de la date ?
Combien de temps est-il prévu que tu y restes ?
Es-tu sous tutelle financière ?
Auras-tu internet ?
Atlasovaste- Messages : 156
Date d'inscription : 15/11/2013
Localisation : Aperpèthe
Re: Bonjour, je suis une m...
Salut, merci pour ton message.
C'est vrai que la manière de l'exprimer, on dirait que je vais être incarcéré pour un crime que je n'ai pas commis... c'est un peu exagéré.
J'ai bien accepté d'aller dans cette clinique, et c'était prévu que ça tomberait à peu près dans cette période.
Mais au fond non, je ne sais strictement pas pourquoi j'y vais.
La raison officielle c'est une dépression sévère, quelque chose comme ça.
En fait c'est un choix par défaut, par dépit.
C'est simplement que je ne sais pas quoi faire d'autre.
Je me suis dit que quand on n'arrive pas à vivre, qu'on se renferme jusqu'à l'extrême, c'est là qu'on arrive.
C'est con à dire, mais même dans cette extrémité-là je continue à être en quelque sorte "extérieur à moi-même".
Je vais là-bas un peu comme si c'était une espèce de logique dans un parcours que je regarderais à la troisième personne.
Je ne me suis occupé de rien, ça fait longtemps que je ne comprends plus grand-chose à ma situation de toute manière, et que je ne gère quasiment plus rien.
Je ne suis pas sous tutelle mais tout est en train d'y concourir, je me suis d'ailleurs dit que c'était l'étape d'après.
Là encore par pur abandon, pour ne plus devoir m'occuper de ces papiers et ces codes en tous genre qui m'apparaissent comme autant d’agressions.
Je ne sais pas plus pour combien de temps il est prévu que j'y reste.
Ni aucune des modalités à quelque niveau que ce soit (pour ta question sur l'internet par exemple).
Bref, je suis une feuille morte qui attend un coup de vent... et advienne que pourra.
Objectivement, je ne pense pas que ma place soit vraiment là-bas (même si je ne suis pas à l'abri d'une bonne surprise sur les effets à moyen terme bien sûr).
J'ai toujours eu l'impression persistante qu'il y avait un décalage flagrant entre ma déchéance sociale complète, et la simplicité des solutions potentielles.
Je veux dire, globalement il suffirait d'une bonne rencontre (ou bien sûr de plusieurs), amicale ou amoureuse.
Certes c'est pas si simple dans les faits de faire une bonne rencontre, mais en l'occurrence c'est surtout parce que je ne vois absolument personne que ça ne risque de toute façon pas d'arriver.
Dans tout mon parcours de vie c'est réellement ça qui cloche.
Pour une raison qui m'échappe quelque peu, je n'ai quasiment pas fait de rencontres au-delà de l'enfance.
Je parle de vraies rencontres qui enrichissent et donnent un peu de sens bien sûr, pas juste de connaissances.
Et même pas non plus de bons amis qu'on aime sincèrement, mais avec lesquels il manque quelque chose au niveau de la longueur d'onde.
Or, quand on regarde la vie de n'importe qui, il y a toujours des rencontres qui ont agi comme des charnières à un moment ou à un autre.
Il y a toujours un modèle, ou un mentor, ou un compagnon de route, ou autre chose.
Peu importe la forme, mais des humains qui nous aident, donnent du sens, amènent des briques qu'on n'aurait pu trouver seul, etc.
Ce n'est pas une manière d'attendre tout des autres (même s'il y a probablement un peu de ça pour être honnête).
C'est surtout que, sans attendre tout d'eux, on ne peut raisonnablement pas faire sans non plus.
En tous cas moi je ne peux pas.
Je ne vis pas pour moi-même, ma construction mentale fait que je dois trouver une raison d'être pour des personnes, fussent-elles peu nombreuses.
Enfin j'imagine que cette idée-là se retrouve à divers degrés chez à peu près tout le monde.
Ce ressenti est exacerbé aussi par l'idée que si j'ai probablement quelques talents réels, je n'arrive pas à les canaliser et à les rendre vraiment utiles et pertinents.
Je me sens comme une graine de potentiel, mais je ne suis pas capable d'y apporter moi-même de l'eau pour la faire germer.
Et c'est ça les autres : c'est l'eau. C'est des gens qui m'apprécient et croient assez en moi pour m'épauler.
Parce qu'il est clair que je ne m'en sortirais jamais seul, à cause de quelques failles béantes et définitives sur certains aspects de mon développement personnel.
J'ai besoin d'aide, mais pour peu que la personne en face soit consciente de mes points forts et (surtout) de mes limites, je peux surement l'aider en retour à ma manière.
Je sais qu'il y a dans cette "graine" une force peu commune à certains égards, j'en connais la beauté et la profondeur.
Seulement elle est tellement loin maintenant, tellement désorganisée, tellement desséchée.
C'est aussi là qu'est probablement le souci dans l'idée de la clinique.
Je ne doute pas qu'il y ait une chance que ça m'aide.
Mais ce ne sera jamais que temporaire et relativement froid, ça n'aura jamais la puissance et la pérennité de la chaleur humaine.
Je me connais, je sais que tout reviendra aussi vite que c'est parti si quelque chose de vraiment sensé n'aura pas été posé.
Bref... en fait j'écris puis je m'aperçois que c'est aussi nul que banal mon problème : je suis seul.
Et comme la chaleur humaine est mon unique carburant, ben je suis mort.
Je me demande bien comment ils vont soigner ça les infirmiers.
C'est vrai que la manière de l'exprimer, on dirait que je vais être incarcéré pour un crime que je n'ai pas commis... c'est un peu exagéré.
J'ai bien accepté d'aller dans cette clinique, et c'était prévu que ça tomberait à peu près dans cette période.
Mais au fond non, je ne sais strictement pas pourquoi j'y vais.
La raison officielle c'est une dépression sévère, quelque chose comme ça.
En fait c'est un choix par défaut, par dépit.
C'est simplement que je ne sais pas quoi faire d'autre.
Je me suis dit que quand on n'arrive pas à vivre, qu'on se renferme jusqu'à l'extrême, c'est là qu'on arrive.
C'est con à dire, mais même dans cette extrémité-là je continue à être en quelque sorte "extérieur à moi-même".
Je vais là-bas un peu comme si c'était une espèce de logique dans un parcours que je regarderais à la troisième personne.
Je ne me suis occupé de rien, ça fait longtemps que je ne comprends plus grand-chose à ma situation de toute manière, et que je ne gère quasiment plus rien.
Je ne suis pas sous tutelle mais tout est en train d'y concourir, je me suis d'ailleurs dit que c'était l'étape d'après.
Là encore par pur abandon, pour ne plus devoir m'occuper de ces papiers et ces codes en tous genre qui m'apparaissent comme autant d’agressions.
Je ne sais pas plus pour combien de temps il est prévu que j'y reste.
Ni aucune des modalités à quelque niveau que ce soit (pour ta question sur l'internet par exemple).
Bref, je suis une feuille morte qui attend un coup de vent... et advienne que pourra.
Objectivement, je ne pense pas que ma place soit vraiment là-bas (même si je ne suis pas à l'abri d'une bonne surprise sur les effets à moyen terme bien sûr).
J'ai toujours eu l'impression persistante qu'il y avait un décalage flagrant entre ma déchéance sociale complète, et la simplicité des solutions potentielles.
Je veux dire, globalement il suffirait d'une bonne rencontre (ou bien sûr de plusieurs), amicale ou amoureuse.
Certes c'est pas si simple dans les faits de faire une bonne rencontre, mais en l'occurrence c'est surtout parce que je ne vois absolument personne que ça ne risque de toute façon pas d'arriver.
Dans tout mon parcours de vie c'est réellement ça qui cloche.
Pour une raison qui m'échappe quelque peu, je n'ai quasiment pas fait de rencontres au-delà de l'enfance.
Je parle de vraies rencontres qui enrichissent et donnent un peu de sens bien sûr, pas juste de connaissances.
Et même pas non plus de bons amis qu'on aime sincèrement, mais avec lesquels il manque quelque chose au niveau de la longueur d'onde.
Or, quand on regarde la vie de n'importe qui, il y a toujours des rencontres qui ont agi comme des charnières à un moment ou à un autre.
Il y a toujours un modèle, ou un mentor, ou un compagnon de route, ou autre chose.
Peu importe la forme, mais des humains qui nous aident, donnent du sens, amènent des briques qu'on n'aurait pu trouver seul, etc.
Ce n'est pas une manière d'attendre tout des autres (même s'il y a probablement un peu de ça pour être honnête).
C'est surtout que, sans attendre tout d'eux, on ne peut raisonnablement pas faire sans non plus.
En tous cas moi je ne peux pas.
Je ne vis pas pour moi-même, ma construction mentale fait que je dois trouver une raison d'être pour des personnes, fussent-elles peu nombreuses.
Enfin j'imagine que cette idée-là se retrouve à divers degrés chez à peu près tout le monde.
Ce ressenti est exacerbé aussi par l'idée que si j'ai probablement quelques talents réels, je n'arrive pas à les canaliser et à les rendre vraiment utiles et pertinents.
Je me sens comme une graine de potentiel, mais je ne suis pas capable d'y apporter moi-même de l'eau pour la faire germer.
Et c'est ça les autres : c'est l'eau. C'est des gens qui m'apprécient et croient assez en moi pour m'épauler.
Parce qu'il est clair que je ne m'en sortirais jamais seul, à cause de quelques failles béantes et définitives sur certains aspects de mon développement personnel.
J'ai besoin d'aide, mais pour peu que la personne en face soit consciente de mes points forts et (surtout) de mes limites, je peux surement l'aider en retour à ma manière.
Je sais qu'il y a dans cette "graine" une force peu commune à certains égards, j'en connais la beauté et la profondeur.
Seulement elle est tellement loin maintenant, tellement désorganisée, tellement desséchée.
C'est aussi là qu'est probablement le souci dans l'idée de la clinique.
Je ne doute pas qu'il y ait une chance que ça m'aide.
Mais ce ne sera jamais que temporaire et relativement froid, ça n'aura jamais la puissance et la pérennité de la chaleur humaine.
Je me connais, je sais que tout reviendra aussi vite que c'est parti si quelque chose de vraiment sensé n'aura pas été posé.
Bref... en fait j'écris puis je m'aperçois que c'est aussi nul que banal mon problème : je suis seul.
Et comme la chaleur humaine est mon unique carburant, ben je suis mort.
Je me demande bien comment ils vont soigner ça les infirmiers.
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
Re: Bonjour, je suis une m...
si tu consens par toi même à être interné, j'en jetterai presque bob l'éponge...
rassures-moi: du coup, tu peux demander à sortir quand tu veux ?
la solitude, donc : les visites, c'est possible quand ?
garder le contact avec les gens, ce sera possible comment ?
rassures-moi: du coup, tu peux demander à sortir quand tu veux ?
la solitude, donc : les visites, c'est possible quand ?
garder le contact avec les gens, ce sera possible comment ?
Free- Messages : 1257
Date d'inscription : 24/07/2012
Localisation : Tardis.XLII
Re: Bonjour, je suis une m...
Salut Ultraterrestre, ton histoire me touche beaucoup et me parle...je suis là pour toi, si tu en a besoin....
J'espère de tout cœur que cela t'aidera , je n'ose pour le moment te dire plus que, ici, en tout cas, tu n'est pas seul....
Et que tu peux compter sur nous , du moins ,sur, sur moi, pour discuter, te livrer sur tout ce qui te plaira....
Je te souhaite le meilleur, et tant que tu t'exprimeras, tu ne seras pas mort !
Je t'envoie pleins d'énergies positives et espère te voir souvent ici.
Et pour les infirmiers, et bien, qu'ils se débrouillent..
Bizzz
Anubis
J'espère de tout cœur que cela t'aidera , je n'ose pour le moment te dire plus que, ici, en tout cas, tu n'est pas seul....
Et que tu peux compter sur nous , du moins ,sur, sur moi, pour discuter, te livrer sur tout ce qui te plaira....
Je te souhaite le meilleur, et tant que tu t'exprimeras, tu ne seras pas mort !
Je t'envoie pleins d'énergies positives et espère te voir souvent ici.
Et pour les infirmiers, et bien, qu'ils se débrouillent..
Bizzz
Anubis
Anubis- Messages : 2012
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 46
Localisation : Dimensions parallèles
Re: Bonjour, je suis une m...
free a écrit:si tu consens par toi même à être interné, j'en jetterai presque bob l'éponge...
rassures-moi: du coup, tu peux demander à sortir quand tu veux ?
la solitude, donc : les visites, c'est possible quand ?
garder le contact avec les gens, ce sera possible comment ?
Mêmes questions...
Anubis- Messages : 2012
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 46
Localisation : Dimensions parallèles
Re: Bonjour, je suis une m...
Merci
De toute façon il n'y a plus grand-chose à dire maintenant.
Peut-être que ce sera l'expérience la plus horrible de ma vie ou la meilleure, je n'en ai vraiment aucune idée.
En tous cas elle ne sera surement pas anodine, ça fera au moins quelque chose d'original pour une fois !
Ce qui me gonfle particulièrement c'est la coïncidence d'avec la rencontre que j'expliquais un peu plus haut.
Ça c'est vraiment dégueulasse, mais bon... c'est comme ça, et puis voilà.
En ce qui concerne les questions de free (visites, possibilité de sortir si je le demande...) je n'en sais rien.
Mais c'est pas une prison non plus, et je ne suis ni mineur ni fou dangereux, donc oui je pense que tout ça est relativement libre dans une certaine mesure.
Globalement je pense que ça va bien se passer, dans le sens où même si c'est négatif, ça va de toute façon m'obliger à me "reconnecter à moi".
Et puis c'est aussi quand on est bousculé qu'on redécouvre des ressources qui étaient enfouies. Et qui sait, peut-être un sens ?
D'autre part, et c'est évidemment l'aspect qui m'attire quand même un peu dans l'histoire, il y a surement moyen de rencontrer quelques personnes intéressantes.
Tant qu'elles ne font pas devenir les gens dangereux ou totalement imprévisibles, les failles des gens ne me rebutent absolument pas.
Au contraire je pense que c'est l'occasion de découvrir des parcours difficiles mais intéressants, des personnalités originales et complexes.
Histoire de relativiser aussi sur mes problèmes.
Enfin... je suis peut-être naïf... surement.
Mais je ne crois pas avoir le choix d'être un minimum optimiste au point où j'en suis.
Si j'ai accès à internet je viendrais surement poster la suite de mes supers aventures
De toute façon il n'y a plus grand-chose à dire maintenant.
Peut-être que ce sera l'expérience la plus horrible de ma vie ou la meilleure, je n'en ai vraiment aucune idée.
En tous cas elle ne sera surement pas anodine, ça fera au moins quelque chose d'original pour une fois !
Ce qui me gonfle particulièrement c'est la coïncidence d'avec la rencontre que j'expliquais un peu plus haut.
Ça c'est vraiment dégueulasse, mais bon... c'est comme ça, et puis voilà.
En ce qui concerne les questions de free (visites, possibilité de sortir si je le demande...) je n'en sais rien.
Mais c'est pas une prison non plus, et je ne suis ni mineur ni fou dangereux, donc oui je pense que tout ça est relativement libre dans une certaine mesure.
Globalement je pense que ça va bien se passer, dans le sens où même si c'est négatif, ça va de toute façon m'obliger à me "reconnecter à moi".
Et puis c'est aussi quand on est bousculé qu'on redécouvre des ressources qui étaient enfouies. Et qui sait, peut-être un sens ?
D'autre part, et c'est évidemment l'aspect qui m'attire quand même un peu dans l'histoire, il y a surement moyen de rencontrer quelques personnes intéressantes.
Tant qu'elles ne font pas devenir les gens dangereux ou totalement imprévisibles, les failles des gens ne me rebutent absolument pas.
Au contraire je pense que c'est l'occasion de découvrir des parcours difficiles mais intéressants, des personnalités originales et complexes.
Histoire de relativiser aussi sur mes problèmes.
Enfin... je suis peut-être naïf... surement.
Mais je ne crois pas avoir le choix d'être un minimum optimiste au point où j'en suis.
Si j'ai accès à internet je viendrais surement poster la suite de mes supers aventures
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
Re: Bonjour, je suis une m...
Je ne connais pas ce milieu, mais je pense que la clinique, par sa prise en charge H24, doit infantiliser plus qu'autre chose. Elle peut être nécessaire, mais j'imagine mal que ça apporte une clef miraculeuse pour ceux qui pourraient rester à vivre à l'extérieur sans danger (pour eux ou pour les autres).
Enfin, même si elle devait être morne, ça sera en effet une expérience, et j'ai été clouée à un lit d'hôpital presque sans visite et sans droit d'en sortir (à cause d'une grossesse) sans dommage pour ma santé mentale. Ca m'a fait un passage "cotonneux" pour tout dire.
Bonne suite à toi, et je pense comme toi que la solitude est un grand mal et un facteur d'instabilité pour ceux de notre espèce (pas les "zèbres", l'Homme), si sociale de nature.
Enfin, même si elle devait être morne, ça sera en effet une expérience, et j'ai été clouée à un lit d'hôpital presque sans visite et sans droit d'en sortir (à cause d'une grossesse) sans dommage pour ma santé mentale. Ca m'a fait un passage "cotonneux" pour tout dire.
Bonne suite à toi, et je pense comme toi que la solitude est un grand mal et un facteur d'instabilité pour ceux de notre espèce (pas les "zèbres", l'Homme), si sociale de nature.
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Bonjour, je suis une m...
Ultraterrestre , juste une question , vu que tu nous écris ,là maintenant, c'est donc que tu as le Net ou pas...????
Anubis- Messages : 2012
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 46
Localisation : Dimensions parallèles
Re: Bonjour, je suis une m...
Par téléphone, ou ordi?????
Anubis- Messages : 2012
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 46
Localisation : Dimensions parallèles
Re: Bonjour, je suis une m...
Voici un peu de lumière de ma part....
Anubis- Messages : 2012
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 46
Localisation : Dimensions parallèles
Re: Bonjour, je suis une m...
Coucou Ultraterrestre,
N'hésite pas à poser des questions sur les conditions de ton séjour en clinique et la latitude dont tu diposes, hein ?
Je te souhaite de pouvoir te reposer et de lâcher un peu la pression, dans ce lieu.
Pensées pour toi.
N'hésite pas à poser des questions sur les conditions de ton séjour en clinique et la latitude dont tu diposes, hein ?
Je te souhaite de pouvoir te reposer et de lâcher un peu la pression, dans ce lieu.
Pensées pour toi.
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
Re: Bonjour, je suis une m...
Merci à tous pour vos pensées
Mais bon, comme je suis dans le brouillard et que ce ne sont que des suppositions, pour le moment j'aurais du mal à en tirer des conclusions très précises.
Sinon, rapport à ta dernière phrase, je ne suis absolument pas sociable de nature, au contraire.
Mais pourtant j'ai un besoin énorme des autres, de leur chaleur.
C'est un peu antinomique et ingérable comme paradoxe j'avoue
Et c'est d'ailleurs un peu le problème de l'ensemble ce paradoxe.
Je n'ai probablement pas trouvé les bonnes personnes / la bonne formule qui me correspond pour arriver à lui donner un équilibre concret.
Merci encore à vous tous
Oui je suis encore chez moi là, je pars demain. C'est pour ça.Anubis a écrit:Ultraterrestre , juste une question , vu que tu nous écris ,là maintenant, c'est donc que tu as le Net ou pas...????
Dans le fond j'ai un peu le même avis que toi sur la clinique (enfin, me concernant dans le cas précis).ZeBrebis a écrit:Je ne connais pas ce milieu, mais je pense que la clinique, par sa prise en charge H24, doit infantiliser plus qu'autre chose. Elle peut être nécessaire, mais j'imagine mal que ça apporte une clef miraculeuse pour ceux qui pourraient rester à vivre à l'extérieur sans danger (pour eux ou pour les autres).
Enfin, même si elle devait être morne, ça sera en effet une expérience, et j'ai été clouée à un lit d'hôpital presque sans visite et sans droit d'en sortir (à cause d'une grossesse) sans dommage pour ma santé mentale. Ca m'a fait un passage "cotonneux" pour tout dire.
Bonne suite à toi, et je pense comme toi que la solitude est un grand mal et un facteur d'instabilité pour ceux de notre espèce (pas les "zèbres", l'Homme), si sociale de nature.
Mais bon, comme je suis dans le brouillard et que ce ne sont que des suppositions, pour le moment j'aurais du mal à en tirer des conclusions très précises.
Sinon, rapport à ta dernière phrase, je ne suis absolument pas sociable de nature, au contraire.
Mais pourtant j'ai un besoin énorme des autres, de leur chaleur.
C'est un peu antinomique et ingérable comme paradoxe j'avoue
Et c'est d'ailleurs un peu le problème de l'ensemble ce paradoxe.
Je n'ai probablement pas trouvé les bonnes personnes / la bonne formule qui me correspond pour arriver à lui donner un équilibre concret.
Merci encore à vous tous
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
Re: Bonjour, je suis une m...
Mais euh... pourquoi tu ne pourrais pas aller quand-même à la rencontre ?
Si la clinique n'est pas une prison et qu'ils ne sont pas trop bêtes, ils devraient comprendre que cette rencontre est le meilleur médicament que tu puisses recevoir...
J'ai une mission pour toi : leur dire que tu ne seras pas là samedi entre 16h30 et 23h
Si la clinique n'est pas une prison et qu'ils ne sont pas trop bêtes, ils devraient comprendre que cette rencontre est le meilleur médicament que tu puisses recevoir...
J'ai une mission pour toi : leur dire que tu ne seras pas là samedi entre 16h30 et 23h
colargolle- Messages : 1068
Date d'inscription : 09/06/2012
Age : 50
Localisation : Marseille
Re: Bonjour, je suis une m...
Ah mais tu as ajouté un 'b' aussi ! On est membres d'une espèce sociale, qui vit en société, et en conséquence l'isolement (réel ou ressenti) est un facteur de stress et d'instabilité à mon sens.Ultraterrestre a écrit:
Sinon, rapport à ta dernière phrase, je ne suis absolument pas sociable de nature, au contraire.
Mais pourtant j'ai un besoin énorme des autres, de leur chaleur.
C'est un peu antinomique et ingérable comme paradoxe j'avoue
Et c'est d'ailleurs un peu le problème de l'ensemble ce paradoxe.
Je n'ai probablement pas trouvé les bonnes personnes / la bonne formule qui me correspond pour arriver à lui donner un équilibre concret.
Je ne me sens jamais plus solide et équilibrée que lorsque je partage mes activités avec d'autres, que je fais à "4 mains" ou plus (ou bien avec quelqu'un d'actif à proximité).
Mais pour autant je suis très loin d'être mondaine, et j'ai souvent cherché l'isolement pour cause d'incompréhension. Ce qui en définitive me faisait me ressentir plus en intégrité mais dégradait de manière claire mon activité physique et mon contact avec le monde réel. Ca me déconnectait.
Je ne sais pas dans quelle mesure ça peut s'appliquer à d'autres qu'à moi, et je me contentais d'une certitude : notre espèce est sociale, le principe de la vie avec les autres est inscrit en nous
Je reviens éditer parce que je n'avais lu que la dernière page de ce topic. Et je tenais à te dire qu'ayant lu le début (je n'ai toujours pas lu l'intégralité, une fois de plus je me précipite) je te trouve d'une intelligence et d'une finesse rares, qui sont plus qu'un potentiel -car par l'écrit tu témoignes de cette réalité- mais qui visiblement ne sont pour l'instant pas accompagnées d'une présence au monde, ce qui fait qu'il n'y a pas de "réalisation", fruit de l'interaction avec ce même monde.
J'espère que tu arriveras à trouver une voie de contact avec le sol, pour avancer...Mais est-ce que tu y aspires ou bien est-ce que tu y répugnes ?
Si tu y aspires je crois que tu tiens le début de la solution, en voulant une vie "normale" ou "réelle". L'autre partie étant de se penser capable de la mener à mon sens
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Bonjour, je suis une m...
Ultraterrestre excuse moi, j'ai portant tout lue, mais juste, rentres tu là bas demain de ton plein grès !???
Anubis- Messages : 2012
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 46
Localisation : Dimensions parallèles
Re: Bonjour, je suis une m...
Pendant ton séjour à l'hopital, tu rencontreras des psychiâtres, espérons que l'un d'eux soit zèbre .
C'est ce que je te souhaite en tout cas, car tu m'as fait l'effet d'être quelqu'un d'intelligent et pertinent, qui a des capacités à exploiter.
Courage et fais nous signe dès que possible
C'est ce que je te souhaite en tout cas, car tu m'as fait l'effet d'être quelqu'un d'intelligent et pertinent, qui a des capacités à exploiter.
Courage et fais nous signe dès que possible
Joe Dalton- Messages : 22222
Date d'inscription : 23/09/2013
Age : 53
Localisation : J'entre en ...Gard
Re: Bonjour, je suis une m...
Idem que joe, tu me parais quelqu'un de vraiment intéressant et , et oui, censé!!
Et il y a intérêt que là bas on te donne l'accès à internet, pour pouvoir venir nous voir, et nous, t'aider le mieux possible,, car c'est un facteur important, et ça il faut vraiment leur dire!
je suis avec toi...
Anubis qui te garde et te soutien
Et il y a intérêt que là bas on te donne l'accès à internet, pour pouvoir venir nous voir, et nous, t'aider le mieux possible,, car c'est un facteur important, et ça il faut vraiment leur dire!
je suis avec toi...
Anubis qui te garde et te soutien
Anubis- Messages : 2012
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 46
Localisation : Dimensions parallèles
Re: Bonjour, je suis une m...
Salut U.T.
Je lie que tu t'interroges sur le fonctionnement des cliniques psy, ayant moi même était volontairement hospitalisé deux fois je peux te faire un petit topo:
Il y a douze ans j'ai fais un séjour de deux mois et demi à Champvert, une clinique de la banlieue lyonnaise, à la suite d'une "pseudo- T.S" (des gendarmes m'ont retrouvé sur un pont). Bref, j'étais dans un sale état et j'ai eu droit à un petit cocktail chimique qui m'a complétement assommé les premiers temps (j'ai dormi, dormi... ).
Pour les questions d'ordre "pratiques": Sacs fouillés à l'entrée, sorties interdites les premiers jours (je dirais 2 ou 3 semaines, je ne sais plus...) et il me semble que je ne pouvais téléphoner qu'à certaines heures. Je n'ai pas eu beaucoup de visites (je ne le souhaitais pas) mais il me semble qu'elles étaient limitées aussi.
Lors de mon arrivée j'ai eu un assez long entretient avec un psychiatre, puis je le revoyais tout les jours mais jamais à la même heure (il fallait rester dans les parages et une infirmière venait vous chercher). J'ai aussi vu une psychologue et participé à un atelier d'art plastique.
Le personnel soignant était très sympathiques et attentionnés, l'ambiance était bonne.
Le cadre était magnifique (un immense jardin avec de très grands arbres) heureusement car globalement tu passes beaucoup de temps à ne rien faire, certains lisent mais beaucoup n'en sont pas capables (problème de concentration). Personnellement je passais beaucoup de temps dehors à écouter le vent et observer les poissons rouges d'un petits bassin. Les repas se prenaient à heure fixe (à 19h le soir...) et il y avait une extinction des feux (à 23h je crois). Il y avait aussi la prise des médicaments: Chacun son tour on se présentait au bureau et l'on devait avaler devant les infirmières.
Bref, si ce n'était pas la prison c'était assez stricte mais cela m'a permis de me vider la tête, de me sortir de mon quotidien...
Par contre rien de miraculeux en ce qui concerne les psys mais j'ai fait l’erreur d'essayer de leur raconter ce qu'il me semblait qu'ils avaient envie d'entendre...
Après quelques temps je suis sorti de mon lit et j'ai commencé à discuter avec les autres "pensionnaires", et j'ai trouvé des personnes particulièrement attachantes: Je me rappelle de deux profs à la retraites qui discutaient art, philosophie et suicide, d'un colossal SDF couvert de cicatrices et fan de littérature, d'un médecin algérien riant un jour et détruit par l'alcool le lendemain, après sa première sortie... Et j'ai rencontré deux amies: Une femme de 40 ans qui n'avaient pas dit un mot en public depuis plusieurs mois et une jeunette anorexique avec des bandages aux poignées.
Nous avons vraiment sympathisé jusqu'à nous faire "gronder" car nous prenions régulièrement le thé dans la chambre de la première (il était interdit d'aller dans la chambre d'un autre).
Il y a deux ans j'ai été hospitalisé à Montéléger, près de Valence.
Même topo en ce qui concerne la fouille des sacs, les autorisation de sorties, les coups de fil...
Par contre je n'ai pas du tout apprécier le personnel (pas très humains) et je n'ai pas trouvé de personnes avec qui discuter parmi les patients. Il y avait une assez mauvaises ambiances, de nombreux conflits (certains passant plusieurs jours à l'isolement) et l'endroit n'était pas vraiment beau... Mais si tu vas là-bas (ce que je ne crois pas car tu parles de "cliniques" sache qu'il y a de nombreux pavillon et que j'ai appris par la suite que j'étais tombé dans le pire d'entre eux...
et pour les autres: Bien sûr, pas d'internet
Bon, je suis désolé U.T. :Je n'ai pas vraiment envie d'en dire plus ce soir, mais si tu as des questions je reste connecté jusqu'à minuit.
Je lie que tu t'interroges sur le fonctionnement des cliniques psy, ayant moi même était volontairement hospitalisé deux fois je peux te faire un petit topo:
Il y a douze ans j'ai fais un séjour de deux mois et demi à Champvert, une clinique de la banlieue lyonnaise, à la suite d'une "pseudo- T.S" (des gendarmes m'ont retrouvé sur un pont). Bref, j'étais dans un sale état et j'ai eu droit à un petit cocktail chimique qui m'a complétement assommé les premiers temps (j'ai dormi, dormi... ).
Pour les questions d'ordre "pratiques": Sacs fouillés à l'entrée, sorties interdites les premiers jours (je dirais 2 ou 3 semaines, je ne sais plus...) et il me semble que je ne pouvais téléphoner qu'à certaines heures. Je n'ai pas eu beaucoup de visites (je ne le souhaitais pas) mais il me semble qu'elles étaient limitées aussi.
Lors de mon arrivée j'ai eu un assez long entretient avec un psychiatre, puis je le revoyais tout les jours mais jamais à la même heure (il fallait rester dans les parages et une infirmière venait vous chercher). J'ai aussi vu une psychologue et participé à un atelier d'art plastique.
Le personnel soignant était très sympathiques et attentionnés, l'ambiance était bonne.
Le cadre était magnifique (un immense jardin avec de très grands arbres) heureusement car globalement tu passes beaucoup de temps à ne rien faire, certains lisent mais beaucoup n'en sont pas capables (problème de concentration). Personnellement je passais beaucoup de temps dehors à écouter le vent et observer les poissons rouges d'un petits bassin. Les repas se prenaient à heure fixe (à 19h le soir...) et il y avait une extinction des feux (à 23h je crois). Il y avait aussi la prise des médicaments: Chacun son tour on se présentait au bureau et l'on devait avaler devant les infirmières.
Bref, si ce n'était pas la prison c'était assez stricte mais cela m'a permis de me vider la tête, de me sortir de mon quotidien...
Par contre rien de miraculeux en ce qui concerne les psys mais j'ai fait l’erreur d'essayer de leur raconter ce qu'il me semblait qu'ils avaient envie d'entendre...
Après quelques temps je suis sorti de mon lit et j'ai commencé à discuter avec les autres "pensionnaires", et j'ai trouvé des personnes particulièrement attachantes: Je me rappelle de deux profs à la retraites qui discutaient art, philosophie et suicide, d'un colossal SDF couvert de cicatrices et fan de littérature, d'un médecin algérien riant un jour et détruit par l'alcool le lendemain, après sa première sortie... Et j'ai rencontré deux amies: Une femme de 40 ans qui n'avaient pas dit un mot en public depuis plusieurs mois et une jeunette anorexique avec des bandages aux poignées.
Nous avons vraiment sympathisé jusqu'à nous faire "gronder" car nous prenions régulièrement le thé dans la chambre de la première (il était interdit d'aller dans la chambre d'un autre).
Il y a deux ans j'ai été hospitalisé à Montéléger, près de Valence.
Même topo en ce qui concerne la fouille des sacs, les autorisation de sorties, les coups de fil...
Par contre je n'ai pas du tout apprécier le personnel (pas très humains) et je n'ai pas trouvé de personnes avec qui discuter parmi les patients. Il y avait une assez mauvaises ambiances, de nombreux conflits (certains passant plusieurs jours à l'isolement) et l'endroit n'était pas vraiment beau... Mais si tu vas là-bas (ce que je ne crois pas car tu parles de "cliniques" sache qu'il y a de nombreux pavillon et que j'ai appris par la suite que j'étais tombé dans le pire d'entre eux...
et pour les autres: Bien sûr, pas d'internet
Bon, je suis désolé U.T. :Je n'ai pas vraiment envie d'en dire plus ce soir, mais si tu as des questions je reste connecté jusqu'à minuit.
Nabuccho- Messages : 13
Date d'inscription : 27/02/2013
Re: Bonjour, je suis une m...
Salut Max Fetatoire, j'aime bien ton message parce que, sans vouloir aucunement déprécier les autres, il a un côté pra(gma)tique qui sied plutôt bien à la veille d'un internement !
Effectivement, ce n'est pas à Montéléger que je vais aller, et d'ailleurs je ne sais pas exactement où je vais (oui c'est un peu surréaliste... mais j'ai bien décroché dans cet épisode). D'après ce que je me rappelle, c'est une clinique dans la région de Grenoble (à confirmer donc). Et d'après l'image que je m'en fais, ça semblerait se rapprocher un peu plus de ton premier tableau que du second, ce qui serait pas plus mal. Globalement, dans ce que tu décris, c'est la possibilité de parler avec des gens un minimum intéressant qui m'apparait comme une constituante engageante, qui ne se limite pas à la caricature de l'internement bête et méchant. J'espère que je pourrais y trouver au moins une personnalité enrichissante, le reste ne m'intéresse pas au fond.
Merci à vous tous
Effectivement, ce n'est pas à Montéléger que je vais aller, et d'ailleurs je ne sais pas exactement où je vais (oui c'est un peu surréaliste... mais j'ai bien décroché dans cet épisode). D'après ce que je me rappelle, c'est une clinique dans la région de Grenoble (à confirmer donc). Et d'après l'image que je m'en fais, ça semblerait se rapprocher un peu plus de ton premier tableau que du second, ce qui serait pas plus mal. Globalement, dans ce que tu décris, c'est la possibilité de parler avec des gens un minimum intéressant qui m'apparait comme une constituante engageante, qui ne se limite pas à la caricature de l'internement bête et méchant. J'espère que je pourrais y trouver au moins une personnalité enrichissante, le reste ne m'intéresse pas au fond.
Comme dit ci-dessus, je ne serai pas vraiment dans ma région en fait, donc même si j'en avais la possibilité, l'organisation d'un retour temporaire comme ça ne serait pas chose aisée. Et puis de toute manière, j'imagine que je vais être un peu ailleurs, un peu dans un autre monde. Probablement que la question de cette rencontre en particulier sera assez loin à ce moment-là.colargolle a écrit:Mais euh... pourquoi tu ne pourrais pas aller quand-même à la rencontre ?
Si la clinique n'est pas une prison et qu'ils ne sont pas trop bêtes, ils devraient comprendre que cette rencontre est le meilleur médicament que tu puisses recevoir...
J'ai une mission pour toi : leur dire que tu ne seras pas là samedi entre 16h30 et 23h
Merci à vous tous
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
Re: Bonjour, je suis une m...
Bon courage U.T.
A dans quelques semaines...
A dans quelques semaines...
Atlasovaste- Messages : 156
Date d'inscription : 15/11/2013
Localisation : Aperpèthe
Re: Bonjour, je suis une m...
Pour la rencontre à Crest, connaissant le système, je pense que c'est cuit en effet...
Mais je suppose qu'il y en aura d'autres (et si elles sont à Valence tu pourras faire du covoiturage).
Comme conseil pour les rencontres: Encore plus que dans la "vraie vie" il faut savoir prendre son temps: Tu approches des animaux blessés. Il faut accepter les silences ou au contraire les effusions excessives.
C'est une autres manière de vivre le temps, il faut se laisser flotter...
Mais je suppose qu'il y en aura d'autres (et si elles sont à Valence tu pourras faire du covoiturage).
Comme conseil pour les rencontres: Encore plus que dans la "vraie vie" il faut savoir prendre son temps: Tu approches des animaux blessés. Il faut accepter les silences ou au contraire les effusions excessives.
C'est une autres manière de vivre le temps, il faut se laisser flotter...
Nabuccho- Messages : 13
Date d'inscription : 27/02/2013
Re: Bonjour, je suis une m...
C'est vraiment, mais alors vraiment, le jour le plus surréaliste de ma vie... |
Merci encore pour toutes vos pensées, attentions, lumières, etc.
Et à un de ces jours !
Merci encore pour toutes vos pensées, attentions, lumières, etc.
Et à un de ces jours !
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
Re: Bonjour, je suis une m...
Pour quand tu reviendras :
Bon anniversaire, Ultraterrestre
Bon anniversaire, Ultraterrestre
Invité- Invité
Re: Bonjour, je suis une m...
Bon anniversaire Ultraterrestre
En espérant que ton "séjouré actuel te soit profitable
En espérant que ton "séjouré actuel te soit profitable
Joe Dalton- Messages : 22222
Date d'inscription : 23/09/2013
Age : 53
Localisation : J'entre en ...Gard
Re: Bonjour, je suis une m...
Merci UT pour ton témoignage qui m'a beaucoup touché. je te rejoins sur les idées de "ne pas participer à la vie", laisser les autres s'occuper de nous, penser que l'on serais mieux dans un hopital ...
je redescend sur Crest dans trois semaines. Si tu veux on en discute.
A bientôt.
je redescend sur Crest dans trois semaines. Si tu veux on en discute.
A bientôt.
Davidc- Messages : 194
Date d'inscription : 25/06/2013
Age : 48
Localisation : Drôme
Re: Bonjour, je suis une m...
Quand j'étais plus jeune (plus ça va, plus ça date, c'est terrible) je voulais devenir folle. Abdiquer mes responsabilités, vivre dans mon monde, parce que je me sentais inadaptée...Je voulais le stade d'après, pas le cul entre deux chaises.Davidc a écrit:Merci UT pour ton témoignage qui m'a beaucoup touché. je te rejoins sur les idées de "ne pas participer à la vie", laisser les autres s'occuper de nous, penser que l'on serais mieux dans un hopital ...
Finalement, ça ne va pas si mal, j'ai remis une partie de fesse du côté "sur terre" et c'est à peu près gérable. Mais il vaut mieux être bien entouré(e) quand on part (on ne peut pas dire "revient") de loin.
ZeBrebis- Messages : 1257
Date d'inscription : 01/09/2013
Re: Bonjour, je suis une m...
Bonjour, merci à tous pour vos messages entre-temps.
Je suis donc rentré. Hier (samedi) dans l'après-midi.
Je vais essayer de résumer clairement tout en restant relativement concis. (mise à jour : bon, finalement pour la concision c'est raté...)
Globalement, expérience très positive.
La clinique où j'étais est vraiment un bon établissement, où la politique de soin est très stricte sur un point : toute personne dangereuse pour les autres ou pour elle-même est immédiatement renvoyée ailleurs, les entorses au règlement et autres dérapages ne sont pas tolérés. Il n'y a donc pas de cas "lourds" d'un point de vue psychiatrique, en tous cas en ce qui concerne les manifestations extérieures (la souffrance intérieure, les gens marqués par des traumatismes et les parcours de vie très difficiles, c'est évidemment autre chose).
L'intitulé qui convient à ce genre d'établissements pour approcher de la réalité serait plus une clinique de repos qu'une clinique psychiatrique. Le but c'est avant tout de prendre du recul, de couper avec le monde extérieur, de faire une parenthèse, de vivre une sorte de retraite dans un cocon rassurant et sécurisé pour repartir sur des bases assainies. Les doses de médicaments sont généralement modérées et adaptées au plus précis, avec une volonté de les réduire dès que cela est possible. Il n'y a pas de cellule d'isolement ni rien de ce genre. Il y a des activités tous les jours sauf le week-end (sport, yoga, modules concernant la gestion de l'anxiété, l'affirmation de soi, l'alcool pour les personnes concernées etc., et également un atelier créatif libre pour faire du dessin, du tricot, ce genre de choses pour occuper l'esprit et se vider la tête). Le règlement est assez strict, mais humain dans son application tant que ça n'en remet pas en cause les fondements. Pour les aspects plus terre-à-terre, mais qui participent bien sûr à l'ensemble, les conditions de vie (entretien, bâtiments...) sont globalement très agréables. Même les repas et le café du distributeur sont excellents !
...
En ce qui concerne le personnel, et pour donner une idée à ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement d'une clinique psy, ça s'organise comme ça en gros :
• L'administratif, qu'on voit peu sauf nécessité.
• Le personnel d'entretien, de cuisine, etc. Agréable dans l'ensemble, certains qu'on voit souvent n'hésitant pas à discuter et à prendre des nouvelles.
• Les infirmières, deux ou trois selon les moments par étage. Toujours présentes, prévenantes et attentives, en tous cas pour celles que j'ai eu la chance de côtoyer. S'occupent de tous les problèmes du quotidien, ont réponse à (presque) tout, et sont clairement polyvalentes : elles distribuent les médicaments, les petits-déjeuners, lavent certains patients, écoutent et conseillent, blaguent et soutiennent... bref elles vivent avec nous, nous accompagnent, et sont de loin les personnes les plus importantes et les plus précieuses du dispositif.
• Les psychiatres, qui sont les "chefs" de notre séjour. On en a un(e) assigné(e) pour la durée complète, et des remplaçants le week-end. Un entretien par jour obligatoire. Ils ont tout pouvoir de décision, prescrivent les médicaments, donnent des consignes aux infirmières, gèrent les entrées, sorties et permissions, etc. À ce niveau-là c'est un peu quitte ou double selon le feeling qu'on a avec la personne, leur toute-puissance étant un peu exagérée en comparaison de leur connaissance réelle des patients, vu qu'ils sont 5 pour une centaine d'hospitalisés... J'y reviendrai.
• Vient ensuite un panel de postes divers qui complètent le dispositif. On peut citer notamment la coordinatrice des soins (une "super infirmière"), un médecin généraliste, une pharmacienne et deux kinésithérapeutes qui s'occupent de leur domaine respectif, ainsi que quelques intervenants à temps partiel. Sans oublier les deux chats (!) qui ont plus ou moins élu domicile dans le parc et sont les petites mascottes apaisantes du lieu.
Bref, c'est un petit monde en soi, un microcosme complet assez impressionnant qui, lorsqu'il est bien géré, fait tout de même relativiser le prix du séjour (et encore, il manque ici une multitude de petits détails qui accentuent cette idée de fourmilière à la gestion méthodique et précise). Rien que d'un point de vue sociologique/culture générale, c'est déjà une expérience très intéressante de l'observer de l'intérieur.
• Et puis bien sûr... les autres patients ! Ne surtout pas négliger leur apport. Ils peuvent être des miroirs, des confidents, des présences, ou de simples ombres qu'on voit errer. Dans le meilleur des cas des amis qu'on gardera à l'extérieur, voire même un amour. Tout est possible. Peu importe, ils sont tous des compagnons de route à leur manière dans cette singulière tranche de vie, et nous ramènent à notre humanité. On les côtoie en permanence, ceux de notre étage dans une relative intimité, et les autres au dehors (surtout quand on est fumeur certes). Il y a forcément, et au strict minimum, une personne que l'on quitte le ventre serré parmi eux.
La définition même du lieu dans lequel on se retrouve donne nécessairement une tonalité profonde et sensible à la plupart des échanges. Les cœurs sont blessés, le jugement largement atténué, et les esprits portés sur l'essentiel. Après ça n'est que ma vision personnelle, nul doute que ce soit vécu moins positivement selon les personnes. Et puis il faut quand même être apte à mettre des limites, à jauger, à se montrer tolérant, compréhensif et un tantinet flexible en fonction des personnalités. Et bien sûr aussi à pardonner l'égocentrisme ambiant, partie intégrante de la dépression.
...
En ce qui concerne mon séjour en particulier, j'ai été émerveillé avant tout par les infirmières de mon étage. Toujours à l'écoute, toujours disponibles, toujours dans la juste mesure entre le professionnel et l'amical. Prenant du temps avec chaque patient, venant discuter spontanément pour s'assurer que tout va bien. Même si cela dépend aussi de la qualité de l'établissement, il y a définitivement des gens admirables dans ce corps de métier. Visiblement elles m'ont aussi beaucoup apprécié dans l'ensemble, ce qui a contribué à l'instauration d'une chaleur humaine réciproque apaisante et réconfortante.
Du côté psychiatre c'est un peu plus complexe. Commençons par le point le plus positif qui sera déterminant pour la suite de mon expérience.
Dès le premier rendez-vous personnel, et après quelques explications sur ma situation, mon psy me propose un entretien avec une neuropsychologue (intitulé que je ne connaissais pas auparavant), qui intervient deux jours par semaine dans l'établissement d'après ce que j'ai compris. À ce moment-là je suis encore persuadé de n'être pas à ma place là-bas, et continue à ressentir le même décalage qu'à l'extérieur. En gros j'attends juste que ça passe. Quelques jours plus tard le rendez-vous arrive, et la rencontre fut un vrai choc. Je découvre une petite brune aux yeux bleus dévastateurs, très jeune (genre 30-35 ans) et bon... pour le dire clairement, qui s'ancre à tous points de vue dans ma définition de la femme parfaite. Je m'attendais pas à un profil de ce genre (à tel point que j'ai cru que c'était une infirmière au début). C'est évidemment agréable, mais en même temps je me dit que le mélange de sensations va être bizarre et ingérable, que ça ne va pas faire bon ménage.
Mais finalement l'entretien se passe à merveille, l'espèce de "coup de foudre" hors-sujet se transformant en "coup de cœur thérapeutique" grâce à son professionnalisme et à une bonne entente. Je n'ai eu autant la sensation d'être écouté, et surtout compris dans chacun de mes mots. Je n'avais jamais rencontré non plus quelqu'un d'aussi impliqué dans un entretien, notant tout ce que je dis avec application, demandant des précisions, posant les bonnes questions au bon moment, complétant les silences et les sous-entendus avec une incroyable pertinence, et ne donnant jamais l'impression de trouver aberrant ce que je raconte. C'était juste parfait en tous points, limite un rêve éveillé ! J'étais tellement surpris et pris dans un élan de bonheur que j'ai voulu spontanément lui faire la bise à la fin... ce qu'elle a poliment décliné en m'arrêtant avec la main et en me disant que ça ne pouvait rentrer dans un cadre professionnel.
C'était surement un restant de la première sensation qui s'exprimait, et vu sa capacité d'analyse et de compréhension en général, je doute qu'elle fut dupe.
Peu importe, à partir de cet entretien mon état s'est modifié progressivement. Je dis ça sur la bonne foi des infirmières qui me l'ont dit par la suite. Apparemment elles m'ont vu changer mon comportement et mon visage s'éclairer, devenir plus avenant et confiant. Elles m'ont aussi dit que « je parlais d'elle comme du messie » (haha) ce que je veux bien croire étant donné ma capacité naturelle à l'exagération, et surtout à la délivrance de rencontrer enfin quelqu'un qui tenait la route.
Bref, malgré l'importance que je donne à cette rencontre, je n'ai eu en fait que trois rendez-vous avec elle :
- Le premier fut un long entretien, agrémenté d'un QCM de personnalité
- Le second un test de QI (plus ou moins 3 heures !)
- Et le dernier ne fut en réalité qu'un résumé des conclusions et des conseils pour la suite
En gros si on résume bien, je n'ai finalement eu qu'un seul vrai entretien avec elle. Et, aidée par les résultats des tests, ça lui a suffi pour me livrer la plus pertinente, la plus précise, la plus complète et la plus brillante des analyses que j'ai jamais entendue, dévastant à jamais et en moins de deux semaines tous les psys rencontrés dans ma vie ! Et en plus elle est jeune, sympa, attirante, avec des yeux étincelants d'intelligence ! Mais mon dieu... après on voudrait que je ne l'attende pas comme le messie, que je ne sois pas subjugué et émerveillé par une telle rencontre ?!
Hem... bon, un peu de calme.
...
Néanmoins, le troisième et dernier rendez-vous a fait partie d'un épilogue quelque peu étrange et mouvementé de mon séjour. La veille de mon départ, me sentant encore fragile et n'ayant passé qu'un peu plus de deux semaines dans la clinique (la moyenne de cet établissement est de 35 jours), je décide de demander à mon psy de rester encore une semaine ou deux. Il faut dire que depuis le début le contact avec le psy en question oscille entre le moyen et l'insignifiant, se contentant bien souvent de deux minutes rapides entre deux rendez-vous, parfois même dans un couloir en me croisant ! (normalement, ces entretiens sont à huis-clos dans les chambres) Bref, il a globalement délégué son boulot sur la neuropsy, ce qui certes me convient tout à fait, ne me connait donc quasiment pas et ne semble pas m'apprécier particulièrement (ce qui est plutôt réciproque). Il faut dire aussi qu'il a une réputation modérément positive d'après ce que j'ai pu en juger, n'étant pas adepte des pincettes et plutôt dans une méthode rentre-dedans. Mauvaise pioche pour ma personnalité. Mais jusque-là, vu qu'on ne se disait à peu près rien, cela ne s'était pas trop senti.
Bref, vient donc le vendredi, jour où je dois aussi revoir une dernière fois la fameuse neuropsychologue. Premier rendez-vous avec lui qui se passe mal. On n'arrive pas à se parler, dialogue de sourds qui me fait me braquer, sa façon de dire les choses me met les nerfs à vif. La journée commence mal, je suis dans de très mauvaises dispositions. Je dois le revoir en fin de matinée. Entre-temps je croise un autre patient que j'aime bien et qui se trouve avoir eu le même genre de conversation sèche avec lui. Notre discussion nourrit encore le ressenti sur ses méthodes, quelque chose commence à mal dériver en moi... Puis vient le second entretien avec lui. Ça se repasse très mal, sur un ton toujours aussi sec et inutilement cassant, notamment au sujet de ma non-participation aux activités. Je ne lui reproche pas de me dire certaines choses, mais sa manière méprisante de le faire, le « si c'est pour fumer des clopes et boire des cafés, vous pouvez aller au bistrot du coin, pas besoin d'une clinique » clôt définitivement le dialogue de sourds. Je commence à trembler, et lui dit la voix chancelante et les yeux luisants : « Mais vous cherchez quoi là ? » (premier avertissement) Il continue avec son ton hautain et se lève en me disant au revoir. De plus en plus fébrile, et ayant dans la tête la comparaison des entretiens si respectueux et enrichissants d'avec la neuropsy, je lui réponds : « Mais vous servez à quoi en fait ? » (deuxième avertissement)
Je ne me rappelle même plus de sa réponse. Le voyant sortir de la pièce, je sens exploser en moi un éclair incontrôlable de rage qui me met dans un état second. À tel point que j'ai un souvenir complètement embrumé de la suite, comme si je l'avais rêvée. Toute la pression accumulée durant le séjour se relâche d'un coup, mon esprit ne contrôle plus rien. Je tape du point sur la table avec une violence irraisonnée, hurle, et la repousse brutalement vers le mur en me levant. Le bruit dément le fait se retourner dans un état total d'incompréhension. Je me dirige vers lui en le regardant droit dans les yeux et l'envie de le mettre littéralement en pièces. Ça avait visiblement l'air crédible vu le mouvement de recul et de protection qu'il a commencé à esquisser. Heureusement, mon désespoir reprend le dessus sur la colère brute, et je me contente de le pousser énergiquement dans le couloir pour dégager la route tout en lui criant un « merci » on-ne-peut-plus négativement ironique, et aller exploser dans un coin.
Lui dérive immédiatement en mode « vous partez donc immédiatement, serez sur la liste noire de l'établissement, j'appelle votre mère, j'appelle un VSL pour vous ramener, c'est intolérable, etc. » Encore un peu et il me faisait sangler au lit pour m'envoyer en (vrai) HP. Il ne comprend toujours pas que ce n'est pas de la violence ce qu'il vient de se passer. Je l'ai juste bousculé, je n'ai pas levé la main sur lui. C'est du désespoir, l'explosion d'un être blessé et fragile poussé dans ses retranchements. S'en suit alors une scène obscure et bordélique où je ne me souviens plus de grand-chose non plus. Mais pour résumer, j'ai été pris dans une crise de pleurs et de tremblements (particulièrement peu simulés...) d'au moins un quart d'heure, durant lequel les infirmières ont tout fait pour tempérer, particulièrement éberluées par le fossé entre l'image calme, douce et conciliante qu'elles avaient de moi chaque jour, et l'état indescriptible dans lequel m'avait poussé le psy. Une chance pour moi, la neuropsychologue qui attendait aussi par là pour mon entretien et arrivait avec ses conclusions a contribué à la discussion. Enfin c'est ce que j'ai compris à peu près de la scène, tout ça étant très flou et se passant dans deux pièces différentes. Mais globalement, c'est à elles toutes que je dois la résolution positive de la situation, c'est certain. Elles ont complètement sauvé un évènement qui partait comme dramatique, saupoudrant d'humanité et de tolérance la froideur insalubre de l'instant, gérant avec brio et professionnalisme une crise qui au fond n'avait pas de sens. Elles ont été merveilleuses. Pour résumer rapidement, même le psy en question a fini par se calmer et changer de ton devant ce qu'il avait provoqué. Il a maintenu la sortie prévue initialement, mais en venant me serrer la main et en me disant que j'étais le bienvenu quand je voulais si j'avais besoin de revenir à la clinique.
...
Bref, une fois la crise un minimum retombée, j'ai fini par avoir mon entretien avec le messie !
Et ce qui a été assez génial pour le coup, c'est qu'elle arrivait avec ses conclusions préliminaires. C'est à dire qu'elle allait apposer un éclairage directement sur ce qu'il venait de se passer (et sur le reste). Ça a grandement contribué à mon apaisement. Elle a joué le rôle d'un pansement d'âme immédiatement apposé sur la plaie sanguinolente, sa seule présence me faisant oublier les paroles blessantes de l'autre bourrin. Et encore une fois elle a dépassé les attentes et s'est montrée simplement parfaite. Parce que oui, ce message pourtant déjà ridiculement long n'a toujours pas effleuré ses conclusions justement !...
Alors allons-y. Ce n'était qu'un résumé préliminaire (elle n'avait pas fini son analyse), mais globalement ça donne ça dans les grandes lignes :
• Une personnalité "évitante/dépendante" (c'est un terme psy), c'est à dire qui rejette les responsabilités, et devient en conséquence dépendante d'autrui (ceci explique notamment la situation sociale).
• Une personnalité "borderline" (ce qui explique particulièrement la scène décrite précédemment), en rapport avec l'hypersensibilité et un certain jusqu'au-boutisme, qui explique le yoyo émotionnel, et plus globalement un manque de mesure et d'assurance dans beaucoup de situations.
• Une dissociation esprit/corps, c'est à dire un désinvestissement total de l'aspect physique de ma personne, cultivée au fil des années au point de devenir problématique, et contribuant au laisser-aller et au surpoids (ce dernier étant autant un résultat du mode de vie qu'une manifestation psychosomatique/auto-réalisatrice).
• Une surdouance de type dissymétrique, c'est à dire avec une courbe en zig-zag. Je n'ai plus les détails précis, mais en gros j'ai un domaine très fort, un légèrement surélevé, et deux dans la moyenne. (tout en sachant que les résultats réels doivent être un peu plus haut du fait de l'état dépressif et du Xanax).
Bref, ces quatre grandes failles se complètent et se nourrissent pour aboutir à un immense bordel : moi !
Voilà, voilà... bon il faut que je finisse cet interminable message, je n'ai plus le goût d'écrire...
Donc globalement positif, mais très fragile encore.
La neuropsy m'a laissée l'adresse d'un centre qui s'appelle le RéHPsy.
Elle, elle travaille dans celui de l'Isère, mais il en existe visiblement un dans la Drôme, où je réside.
C'est un réseau qui, d'après ce que j'ai compris, s'occupe des handicaps psychiques, autant d'un point de vue thérapeutique que d'un point de vue social.
C'est à peu près la seule piste que j'ai, en plus d'avoir pu prendre du recul sur ma vie et avoir mieux compris mon fonctionnement.
Mais ça ne change rien au fait que je vais perdre mon appartement dans un mois, ni que je n'ai rien de finalement très concret en vue.
C'est, comme je le disais, particulièrement fragile, et le séjour bien court en comparaison de mon état.
Dans les points positifs, j'ai aussi le rapport complet et détaillé qu'elle doit m'envoyer une fois qu'elle l'aura peaufiné et finalisé. Ça me fera une base solide et concrète pour avancer avec d'autres thérapeutes. C'est comme si elle avait déblayé le terrain, ou poser des fondations. Je n'aurais plus à errer mentalement pour comprendre l'enchevêtrement de tout ce bazar, ni à répéter cinquante fois les mêmes choses pour ne toujours pas être compris au final. Ça me permettra enfin de donner, sans avoir à les formuler, des informations pertinentes et un éclairage précieux à mes parents avec lesquels j'ai énormément de mal à communiquer.
Bref je m'arrête là, sans vraiment conclure, mais c'est déjà trop long !
Si vous êtes arrivé jusque-là sans arrêter la lecture c'est déjà un exploit !...
J'aurais d'autres choses à dire, mais restons-en sur cette note : globalement ce fut très positif.
Salut, bonne continuation
Je suis donc rentré. Hier (samedi) dans l'après-midi.
Je vais essayer de résumer clairement tout en restant relativement concis. (mise à jour : bon, finalement pour la concision c'est raté...)
Globalement, expérience très positive.
La clinique où j'étais est vraiment un bon établissement, où la politique de soin est très stricte sur un point : toute personne dangereuse pour les autres ou pour elle-même est immédiatement renvoyée ailleurs, les entorses au règlement et autres dérapages ne sont pas tolérés. Il n'y a donc pas de cas "lourds" d'un point de vue psychiatrique, en tous cas en ce qui concerne les manifestations extérieures (la souffrance intérieure, les gens marqués par des traumatismes et les parcours de vie très difficiles, c'est évidemment autre chose).
L'intitulé qui convient à ce genre d'établissements pour approcher de la réalité serait plus une clinique de repos qu'une clinique psychiatrique. Le but c'est avant tout de prendre du recul, de couper avec le monde extérieur, de faire une parenthèse, de vivre une sorte de retraite dans un cocon rassurant et sécurisé pour repartir sur des bases assainies. Les doses de médicaments sont généralement modérées et adaptées au plus précis, avec une volonté de les réduire dès que cela est possible. Il n'y a pas de cellule d'isolement ni rien de ce genre. Il y a des activités tous les jours sauf le week-end (sport, yoga, modules concernant la gestion de l'anxiété, l'affirmation de soi, l'alcool pour les personnes concernées etc., et également un atelier créatif libre pour faire du dessin, du tricot, ce genre de choses pour occuper l'esprit et se vider la tête). Le règlement est assez strict, mais humain dans son application tant que ça n'en remet pas en cause les fondements. Pour les aspects plus terre-à-terre, mais qui participent bien sûr à l'ensemble, les conditions de vie (entretien, bâtiments...) sont globalement très agréables. Même les repas et le café du distributeur sont excellents !
...
En ce qui concerne le personnel, et pour donner une idée à ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement d'une clinique psy, ça s'organise comme ça en gros :
• L'administratif, qu'on voit peu sauf nécessité.
• Le personnel d'entretien, de cuisine, etc. Agréable dans l'ensemble, certains qu'on voit souvent n'hésitant pas à discuter et à prendre des nouvelles.
• Les infirmières, deux ou trois selon les moments par étage. Toujours présentes, prévenantes et attentives, en tous cas pour celles que j'ai eu la chance de côtoyer. S'occupent de tous les problèmes du quotidien, ont réponse à (presque) tout, et sont clairement polyvalentes : elles distribuent les médicaments, les petits-déjeuners, lavent certains patients, écoutent et conseillent, blaguent et soutiennent... bref elles vivent avec nous, nous accompagnent, et sont de loin les personnes les plus importantes et les plus précieuses du dispositif.
• Les psychiatres, qui sont les "chefs" de notre séjour. On en a un(e) assigné(e) pour la durée complète, et des remplaçants le week-end. Un entretien par jour obligatoire. Ils ont tout pouvoir de décision, prescrivent les médicaments, donnent des consignes aux infirmières, gèrent les entrées, sorties et permissions, etc. À ce niveau-là c'est un peu quitte ou double selon le feeling qu'on a avec la personne, leur toute-puissance étant un peu exagérée en comparaison de leur connaissance réelle des patients, vu qu'ils sont 5 pour une centaine d'hospitalisés... J'y reviendrai.
• Vient ensuite un panel de postes divers qui complètent le dispositif. On peut citer notamment la coordinatrice des soins (une "super infirmière"), un médecin généraliste, une pharmacienne et deux kinésithérapeutes qui s'occupent de leur domaine respectif, ainsi que quelques intervenants à temps partiel. Sans oublier les deux chats (!) qui ont plus ou moins élu domicile dans le parc et sont les petites mascottes apaisantes du lieu.
Bref, c'est un petit monde en soi, un microcosme complet assez impressionnant qui, lorsqu'il est bien géré, fait tout de même relativiser le prix du séjour (et encore, il manque ici une multitude de petits détails qui accentuent cette idée de fourmilière à la gestion méthodique et précise). Rien que d'un point de vue sociologique/culture générale, c'est déjà une expérience très intéressante de l'observer de l'intérieur.
• Et puis bien sûr... les autres patients ! Ne surtout pas négliger leur apport. Ils peuvent être des miroirs, des confidents, des présences, ou de simples ombres qu'on voit errer. Dans le meilleur des cas des amis qu'on gardera à l'extérieur, voire même un amour. Tout est possible. Peu importe, ils sont tous des compagnons de route à leur manière dans cette singulière tranche de vie, et nous ramènent à notre humanité. On les côtoie en permanence, ceux de notre étage dans une relative intimité, et les autres au dehors (surtout quand on est fumeur certes). Il y a forcément, et au strict minimum, une personne que l'on quitte le ventre serré parmi eux.
La définition même du lieu dans lequel on se retrouve donne nécessairement une tonalité profonde et sensible à la plupart des échanges. Les cœurs sont blessés, le jugement largement atténué, et les esprits portés sur l'essentiel. Après ça n'est que ma vision personnelle, nul doute que ce soit vécu moins positivement selon les personnes. Et puis il faut quand même être apte à mettre des limites, à jauger, à se montrer tolérant, compréhensif et un tantinet flexible en fonction des personnalités. Et bien sûr aussi à pardonner l'égocentrisme ambiant, partie intégrante de la dépression.
...
En ce qui concerne mon séjour en particulier, j'ai été émerveillé avant tout par les infirmières de mon étage. Toujours à l'écoute, toujours disponibles, toujours dans la juste mesure entre le professionnel et l'amical. Prenant du temps avec chaque patient, venant discuter spontanément pour s'assurer que tout va bien. Même si cela dépend aussi de la qualité de l'établissement, il y a définitivement des gens admirables dans ce corps de métier. Visiblement elles m'ont aussi beaucoup apprécié dans l'ensemble, ce qui a contribué à l'instauration d'une chaleur humaine réciproque apaisante et réconfortante.
Du côté psychiatre c'est un peu plus complexe. Commençons par le point le plus positif qui sera déterminant pour la suite de mon expérience.
Dès le premier rendez-vous personnel, et après quelques explications sur ma situation, mon psy me propose un entretien avec une neuropsychologue (intitulé que je ne connaissais pas auparavant), qui intervient deux jours par semaine dans l'établissement d'après ce que j'ai compris. À ce moment-là je suis encore persuadé de n'être pas à ma place là-bas, et continue à ressentir le même décalage qu'à l'extérieur. En gros j'attends juste que ça passe. Quelques jours plus tard le rendez-vous arrive, et la rencontre fut un vrai choc. Je découvre une petite brune aux yeux bleus dévastateurs, très jeune (genre 30-35 ans) et bon... pour le dire clairement, qui s'ancre à tous points de vue dans ma définition de la femme parfaite. Je m'attendais pas à un profil de ce genre (à tel point que j'ai cru que c'était une infirmière au début). C'est évidemment agréable, mais en même temps je me dit que le mélange de sensations va être bizarre et ingérable, que ça ne va pas faire bon ménage.
Mais finalement l'entretien se passe à merveille, l'espèce de "coup de foudre" hors-sujet se transformant en "coup de cœur thérapeutique" grâce à son professionnalisme et à une bonne entente. Je n'ai eu autant la sensation d'être écouté, et surtout compris dans chacun de mes mots. Je n'avais jamais rencontré non plus quelqu'un d'aussi impliqué dans un entretien, notant tout ce que je dis avec application, demandant des précisions, posant les bonnes questions au bon moment, complétant les silences et les sous-entendus avec une incroyable pertinence, et ne donnant jamais l'impression de trouver aberrant ce que je raconte. C'était juste parfait en tous points, limite un rêve éveillé ! J'étais tellement surpris et pris dans un élan de bonheur que j'ai voulu spontanément lui faire la bise à la fin... ce qu'elle a poliment décliné en m'arrêtant avec la main et en me disant que ça ne pouvait rentrer dans un cadre professionnel.
C'était surement un restant de la première sensation qui s'exprimait, et vu sa capacité d'analyse et de compréhension en général, je doute qu'elle fut dupe.
Peu importe, à partir de cet entretien mon état s'est modifié progressivement. Je dis ça sur la bonne foi des infirmières qui me l'ont dit par la suite. Apparemment elles m'ont vu changer mon comportement et mon visage s'éclairer, devenir plus avenant et confiant. Elles m'ont aussi dit que « je parlais d'elle comme du messie » (haha) ce que je veux bien croire étant donné ma capacité naturelle à l'exagération, et surtout à la délivrance de rencontrer enfin quelqu'un qui tenait la route.
Bref, malgré l'importance que je donne à cette rencontre, je n'ai eu en fait que trois rendez-vous avec elle :
- Le premier fut un long entretien, agrémenté d'un QCM de personnalité
- Le second un test de QI (plus ou moins 3 heures !)
- Et le dernier ne fut en réalité qu'un résumé des conclusions et des conseils pour la suite
En gros si on résume bien, je n'ai finalement eu qu'un seul vrai entretien avec elle. Et, aidée par les résultats des tests, ça lui a suffi pour me livrer la plus pertinente, la plus précise, la plus complète et la plus brillante des analyses que j'ai jamais entendue, dévastant à jamais et en moins de deux semaines tous les psys rencontrés dans ma vie ! Et en plus elle est jeune, sympa, attirante, avec des yeux étincelants d'intelligence ! Mais mon dieu... après on voudrait que je ne l'attende pas comme le messie, que je ne sois pas subjugué et émerveillé par une telle rencontre ?!
Hem... bon, un peu de calme.
...
Néanmoins, le troisième et dernier rendez-vous a fait partie d'un épilogue quelque peu étrange et mouvementé de mon séjour. La veille de mon départ, me sentant encore fragile et n'ayant passé qu'un peu plus de deux semaines dans la clinique (la moyenne de cet établissement est de 35 jours), je décide de demander à mon psy de rester encore une semaine ou deux. Il faut dire que depuis le début le contact avec le psy en question oscille entre le moyen et l'insignifiant, se contentant bien souvent de deux minutes rapides entre deux rendez-vous, parfois même dans un couloir en me croisant ! (normalement, ces entretiens sont à huis-clos dans les chambres) Bref, il a globalement délégué son boulot sur la neuropsy, ce qui certes me convient tout à fait, ne me connait donc quasiment pas et ne semble pas m'apprécier particulièrement (ce qui est plutôt réciproque). Il faut dire aussi qu'il a une réputation modérément positive d'après ce que j'ai pu en juger, n'étant pas adepte des pincettes et plutôt dans une méthode rentre-dedans. Mauvaise pioche pour ma personnalité. Mais jusque-là, vu qu'on ne se disait à peu près rien, cela ne s'était pas trop senti.
Bref, vient donc le vendredi, jour où je dois aussi revoir une dernière fois la fameuse neuropsychologue. Premier rendez-vous avec lui qui se passe mal. On n'arrive pas à se parler, dialogue de sourds qui me fait me braquer, sa façon de dire les choses me met les nerfs à vif. La journée commence mal, je suis dans de très mauvaises dispositions. Je dois le revoir en fin de matinée. Entre-temps je croise un autre patient que j'aime bien et qui se trouve avoir eu le même genre de conversation sèche avec lui. Notre discussion nourrit encore le ressenti sur ses méthodes, quelque chose commence à mal dériver en moi... Puis vient le second entretien avec lui. Ça se repasse très mal, sur un ton toujours aussi sec et inutilement cassant, notamment au sujet de ma non-participation aux activités. Je ne lui reproche pas de me dire certaines choses, mais sa manière méprisante de le faire, le « si c'est pour fumer des clopes et boire des cafés, vous pouvez aller au bistrot du coin, pas besoin d'une clinique » clôt définitivement le dialogue de sourds. Je commence à trembler, et lui dit la voix chancelante et les yeux luisants : « Mais vous cherchez quoi là ? » (premier avertissement) Il continue avec son ton hautain et se lève en me disant au revoir. De plus en plus fébrile, et ayant dans la tête la comparaison des entretiens si respectueux et enrichissants d'avec la neuropsy, je lui réponds : « Mais vous servez à quoi en fait ? » (deuxième avertissement)
Je ne me rappelle même plus de sa réponse. Le voyant sortir de la pièce, je sens exploser en moi un éclair incontrôlable de rage qui me met dans un état second. À tel point que j'ai un souvenir complètement embrumé de la suite, comme si je l'avais rêvée. Toute la pression accumulée durant le séjour se relâche d'un coup, mon esprit ne contrôle plus rien. Je tape du point sur la table avec une violence irraisonnée, hurle, et la repousse brutalement vers le mur en me levant. Le bruit dément le fait se retourner dans un état total d'incompréhension. Je me dirige vers lui en le regardant droit dans les yeux et l'envie de le mettre littéralement en pièces. Ça avait visiblement l'air crédible vu le mouvement de recul et de protection qu'il a commencé à esquisser. Heureusement, mon désespoir reprend le dessus sur la colère brute, et je me contente de le pousser énergiquement dans le couloir pour dégager la route tout en lui criant un « merci » on-ne-peut-plus négativement ironique, et aller exploser dans un coin.
Lui dérive immédiatement en mode « vous partez donc immédiatement, serez sur la liste noire de l'établissement, j'appelle votre mère, j'appelle un VSL pour vous ramener, c'est intolérable, etc. » Encore un peu et il me faisait sangler au lit pour m'envoyer en (vrai) HP. Il ne comprend toujours pas que ce n'est pas de la violence ce qu'il vient de se passer. Je l'ai juste bousculé, je n'ai pas levé la main sur lui. C'est du désespoir, l'explosion d'un être blessé et fragile poussé dans ses retranchements. S'en suit alors une scène obscure et bordélique où je ne me souviens plus de grand-chose non plus. Mais pour résumer, j'ai été pris dans une crise de pleurs et de tremblements (particulièrement peu simulés...) d'au moins un quart d'heure, durant lequel les infirmières ont tout fait pour tempérer, particulièrement éberluées par le fossé entre l'image calme, douce et conciliante qu'elles avaient de moi chaque jour, et l'état indescriptible dans lequel m'avait poussé le psy. Une chance pour moi, la neuropsychologue qui attendait aussi par là pour mon entretien et arrivait avec ses conclusions a contribué à la discussion. Enfin c'est ce que j'ai compris à peu près de la scène, tout ça étant très flou et se passant dans deux pièces différentes. Mais globalement, c'est à elles toutes que je dois la résolution positive de la situation, c'est certain. Elles ont complètement sauvé un évènement qui partait comme dramatique, saupoudrant d'humanité et de tolérance la froideur insalubre de l'instant, gérant avec brio et professionnalisme une crise qui au fond n'avait pas de sens. Elles ont été merveilleuses. Pour résumer rapidement, même le psy en question a fini par se calmer et changer de ton devant ce qu'il avait provoqué. Il a maintenu la sortie prévue initialement, mais en venant me serrer la main et en me disant que j'étais le bienvenu quand je voulais si j'avais besoin de revenir à la clinique.
...
Bref, une fois la crise un minimum retombée, j'ai fini par avoir mon entretien avec le messie !
Et ce qui a été assez génial pour le coup, c'est qu'elle arrivait avec ses conclusions préliminaires. C'est à dire qu'elle allait apposer un éclairage directement sur ce qu'il venait de se passer (et sur le reste). Ça a grandement contribué à mon apaisement. Elle a joué le rôle d'un pansement d'âme immédiatement apposé sur la plaie sanguinolente, sa seule présence me faisant oublier les paroles blessantes de l'autre bourrin. Et encore une fois elle a dépassé les attentes et s'est montrée simplement parfaite. Parce que oui, ce message pourtant déjà ridiculement long n'a toujours pas effleuré ses conclusions justement !...
Alors allons-y. Ce n'était qu'un résumé préliminaire (elle n'avait pas fini son analyse), mais globalement ça donne ça dans les grandes lignes :
• Une personnalité "évitante/dépendante" (c'est un terme psy), c'est à dire qui rejette les responsabilités, et devient en conséquence dépendante d'autrui (ceci explique notamment la situation sociale).
• Une personnalité "borderline" (ce qui explique particulièrement la scène décrite précédemment), en rapport avec l'hypersensibilité et un certain jusqu'au-boutisme, qui explique le yoyo émotionnel, et plus globalement un manque de mesure et d'assurance dans beaucoup de situations.
• Une dissociation esprit/corps, c'est à dire un désinvestissement total de l'aspect physique de ma personne, cultivée au fil des années au point de devenir problématique, et contribuant au laisser-aller et au surpoids (ce dernier étant autant un résultat du mode de vie qu'une manifestation psychosomatique/auto-réalisatrice).
• Une surdouance de type dissymétrique, c'est à dire avec une courbe en zig-zag. Je n'ai plus les détails précis, mais en gros j'ai un domaine très fort, un légèrement surélevé, et deux dans la moyenne. (tout en sachant que les résultats réels doivent être un peu plus haut du fait de l'état dépressif et du Xanax).
Bref, ces quatre grandes failles se complètent et se nourrissent pour aboutir à un immense bordel : moi !
Voilà, voilà... bon il faut que je finisse cet interminable message, je n'ai plus le goût d'écrire...
Donc globalement positif, mais très fragile encore.
La neuropsy m'a laissée l'adresse d'un centre qui s'appelle le RéHPsy.
Elle, elle travaille dans celui de l'Isère, mais il en existe visiblement un dans la Drôme, où je réside.
C'est un réseau qui, d'après ce que j'ai compris, s'occupe des handicaps psychiques, autant d'un point de vue thérapeutique que d'un point de vue social.
C'est à peu près la seule piste que j'ai, en plus d'avoir pu prendre du recul sur ma vie et avoir mieux compris mon fonctionnement.
Mais ça ne change rien au fait que je vais perdre mon appartement dans un mois, ni que je n'ai rien de finalement très concret en vue.
C'est, comme je le disais, particulièrement fragile, et le séjour bien court en comparaison de mon état.
Dans les points positifs, j'ai aussi le rapport complet et détaillé qu'elle doit m'envoyer une fois qu'elle l'aura peaufiné et finalisé. Ça me fera une base solide et concrète pour avancer avec d'autres thérapeutes. C'est comme si elle avait déblayé le terrain, ou poser des fondations. Je n'aurais plus à errer mentalement pour comprendre l'enchevêtrement de tout ce bazar, ni à répéter cinquante fois les mêmes choses pour ne toujours pas être compris au final. Ça me permettra enfin de donner, sans avoir à les formuler, des informations pertinentes et un éclairage précieux à mes parents avec lesquels j'ai énormément de mal à communiquer.
Bref je m'arrête là, sans vraiment conclure, mais c'est déjà trop long !
Si vous êtes arrivé jusque-là sans arrêter la lecture c'est déjà un exploit !...
J'aurais d'autres choses à dire, mais restons-en sur cette note : globalement ce fut très positif.
Salut, bonne continuation
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
Re: Bonjour, je suis une m...
Pas d'exploit, c'est bien écrit et bien décrit. Fragile, mais avec une base et quelques balises pour la suite de ton parcours, ce qui est précieux.
Invité- Invité
Re: Bonjour, je suis une m...
Deuxième d'exploit
C'est malin, j'allais me coucher mais j'ai pas pu m'empêcher d'accompluir ton exploit
Ouép, tu as une plume vraiment très agréable...
Et puis surtout ça fait grand plaisir de lire ces mots positifs et de sentir ton enthousiasme dans ces découvertes, et l'espoir qui pointe son nez, l'envie de partager ce que tu as vécu, toussa
Bien rassuré sur ta capacité à ressentir des choses ?
Bravo, en tous cas, pour avoir su cueillir ce qui se présentait à toi pendant ces quinze jours. Pour un mec qui prétend laisser se vie filer entre ses doigts, spamal...
(ouais j'ai reçu un échantillon gratuit de smileys alors j'en mets un max dans mes posts)
C'est malin, j'allais me coucher mais j'ai pas pu m'empêcher d'accompluir ton exploit
Ouép, tu as une plume vraiment très agréable...
Et puis surtout ça fait grand plaisir de lire ces mots positifs et de sentir ton enthousiasme dans ces découvertes, et l'espoir qui pointe son nez, l'envie de partager ce que tu as vécu, toussa
Bien rassuré sur ta capacité à ressentir des choses ?
Bravo, en tous cas, pour avoir su cueillir ce qui se présentait à toi pendant ces quinze jours. Pour un mec qui prétend laisser se vie filer entre ses doigts, spamal...
(ouais j'ai reçu un échantillon gratuit de smileys alors j'en mets un max dans mes posts)
colargolle- Messages : 1068
Date d'inscription : 09/06/2012
Age : 50
Localisation : Marseille
Re: Bonjour, je suis une m...
Et troisième exploit!
Enfin non, le récit de ton expérience m'a passionnée!
Tu exprimes vraiment très clairement tes ressentis, c'est fort.
Je te souhaite de continuer d'affermir les bases de ta reconstruction...
Plein de courage et d'énergie à toi.
Enfin non, le récit de ton expérience m'a passionnée!
Tu exprimes vraiment très clairement tes ressentis, c'est fort.
Je te souhaite de continuer d'affermir les bases de ta reconstruction...
Plein de courage et d'énergie à toi.
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: Bonjour, je suis une m...
C'est pas un exploit, ton récit est très explicite sur l'expérience que tu vis en ce moment. Puisque le début a été bon, je te souhaite une bonne continuation et n'hésite pas à nous donner des nouvelles quand tu le peux.
Joe Dalton- Messages : 22222
Date d'inscription : 23/09/2013
Age : 53
Localisation : J'entre en ...Gard
Re: Bonjour, je suis une m...
Merci pour vos "exploits" — et plus sérieusement pour vos compliments, pensées et encouragements.
J'ai un rendez-vous de prévu jeudi avec le réseau dont je parlais précédemment.
J'en attends beaucoup, surement trop au vu de ma situation catastrophique.
Maintenant je localise et appréhende mieux ce besoin total de dépendance dans lequel je suis plongé.
Mais son ancrage est si profond et si ancien que je me retrouve acculé de toutes parts, sur tous les plans de ma vie.
C'est la fin du jeu, je n'ai plus de cartouche, plus de force, plus d'énergie vitale.
Forcément cette sensation gâche quelque peu les apports positifs du séjour.
Ça me parait déjà tellement loin, ma capacité à retomber immédiatement dans une routine morbide étant impressionnante.
Ils m'ont vraiment lâché trop vite là-bas, j'en ressors certes largement plus armé au niveau des connaissances, mais aussi plus fragile que jamais.
Je me sens comme un escargot dont on aurait ôté la coquille, à vif.
Cette coquille de toujours, étendard de la fuite peut-être, mais bouclier efficace contre les agressions existentielles.
Enfin bon, se rapprocher du drame c'est aussi, et surtout, se rapprocher de la vérité probablement.
C'est au bord du précipice que l'on est le plus apte à juger de sa capacité à voler.
Et de voir enfin si ces ombres dorsales sont bien des ailes, et pas seulement une paire de drapeaux en berne.
J'ai un rendez-vous de prévu jeudi avec le réseau dont je parlais précédemment.
J'en attends beaucoup, surement trop au vu de ma situation catastrophique.
Maintenant je localise et appréhende mieux ce besoin total de dépendance dans lequel je suis plongé.
Mais son ancrage est si profond et si ancien que je me retrouve acculé de toutes parts, sur tous les plans de ma vie.
C'est la fin du jeu, je n'ai plus de cartouche, plus de force, plus d'énergie vitale.
Forcément cette sensation gâche quelque peu les apports positifs du séjour.
Ça me parait déjà tellement loin, ma capacité à retomber immédiatement dans une routine morbide étant impressionnante.
Ils m'ont vraiment lâché trop vite là-bas, j'en ressors certes largement plus armé au niveau des connaissances, mais aussi plus fragile que jamais.
Je me sens comme un escargot dont on aurait ôté la coquille, à vif.
Cette coquille de toujours, étendard de la fuite peut-être, mais bouclier efficace contre les agressions existentielles.
Enfin bon, se rapprocher du drame c'est aussi, et surtout, se rapprocher de la vérité probablement.
C'est au bord du précipice que l'on est le plus apte à juger de sa capacité à voler.
Et de voir enfin si ces ombres dorsales sont bien des ailes, et pas seulement une paire de drapeaux en berne.
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
Re: Bonjour, je suis une m...
Tu écris indéniablement avec une grande fluidité,
comment ils peuvent te lâcher sans suivi psy derrière ?...
Espérons que le réseau en question fera un peu office de relais là-dessus aussi,
et qu'interagir avec eux va contribuer à casser la routine...
Et puis si parfois tu te retournes et ne vois qu'un drapeau noir, c'est le plus beau !
Vises la spirale ascendante, le petit texte argot^^
PS: marrant ton histoire de cartouches, comme quoi les géniales merdes ultraterrestres se rencontrent :
https://www.zebrascrossing.net/t14458p500-a-l-esperluette#615749 (ton côté Müller, sans doute^^)
Pis passes au bistrot prendre un coup de temps à autres, on foutra ça sur la note à Gimli
comment ils peuvent te lâcher sans suivi psy derrière ?...
Espérons que le réseau en question fera un peu office de relais là-dessus aussi,
et qu'interagir avec eux va contribuer à casser la routine...
Et puis si parfois tu te retournes et ne vois qu'un drapeau noir, c'est le plus beau !
Vises la spirale ascendante, le petit texte argot^^
PS: marrant ton histoire de cartouches, comme quoi les géniales merdes ultraterrestres se rencontrent :
https://www.zebrascrossing.net/t14458p500-a-l-esperluette#615749 (ton côté Müller, sans doute^^)
Pis passes au bistrot prendre un coup de temps à autres, on foutra ça sur la note à Gimli
Free- Messages : 1257
Date d'inscription : 24/07/2012
Localisation : Tardis.XLII
Re: Bonjour, je suis une m...
Free a écrit:
Pis passes au bistrot prendre un coup de temps à autres, on foutra ça sur la note à Gimli
Ca roule.
Invité- Invité
Re: Bonjour, je suis une m...
Bon, l'analogie va manquer de grace, mais c'est l'entrée en scène de l'escargot au post 13:31 qui m'y conduit malgré moi...
Donc :
Et si en vrai, tu n'étais pas un escargot mais une limace ? (oui, ben oui, je vous avais bien dit...)
Si ta carapace n'était en fait qu'un bouclier trop lourd et non nécessaire à ta survie ?
Forcément, au moment où tu l'enlèves, il fait froid et ça fait peur, mais on peut imaginer que la corne va se former sur ta peau et qu'elle te sera suffisante ensuite pour avancer plus léger dans la vie...
Et sinon, je trouve ce que tu as écrit là très beau :
Keep on, man, you're on the right way !
Ah, un dernier point :
Fin du jeu, plus de cartouches, plus de force, plus d'énergie vitale... Le ressenti est là, je ne le mets pas en doute, mais n'oublie pas que ce qui a gardé la vie sur cette Terre depuis des millions/milliards d'années, c'est bien sa force à repartir de ce que l'on croit fini.
Un tout petit rien du tout suffit.
Et tu en as plein, puisque tu réussis à nous capter naturellement avec de simples mots sur un écran froid...
Tu peux garder toute ta confiance dans ta capacité à redémarrer, c'est la conclusion du soir bonsoir !
cheers !
(un vrai dernier : il fait plaisir ton avatar ! )
Donc :
Et si en vrai, tu n'étais pas un escargot mais une limace ? (oui, ben oui, je vous avais bien dit...)
Si ta carapace n'était en fait qu'un bouclier trop lourd et non nécessaire à ta survie ?
Forcément, au moment où tu l'enlèves, il fait froid et ça fait peur, mais on peut imaginer que la corne va se former sur ta peau et qu'elle te sera suffisante ensuite pour avancer plus léger dans la vie...
Et sinon, je trouve ce que tu as écrit là très beau :
Et très juste.Ultraterrestre a écrit:Enfin bon, se rapprocher du drame c'est aussi, et surtout, se rapprocher de la vérité probablement.
C'est au bord du précipice que l'on est le plus apte à juger de sa capacité à voler.
Et de voir enfin si ces ombres dorsales sont bien des ailes, et pas seulement une paire de drapeaux en berne.
Keep on, man, you're on the right way !
Ah, un dernier point :
Fin du jeu, plus de cartouches, plus de force, plus d'énergie vitale... Le ressenti est là, je ne le mets pas en doute, mais n'oublie pas que ce qui a gardé la vie sur cette Terre depuis des millions/milliards d'années, c'est bien sa force à repartir de ce que l'on croit fini.
Un tout petit rien du tout suffit.
Et tu en as plein, puisque tu réussis à nous capter naturellement avec de simples mots sur un écran froid...
Tu peux garder toute ta confiance dans ta capacité à redémarrer, c'est la conclusion du soir bonsoir !
cheers !
(un vrai dernier : il fait plaisir ton avatar ! )
colargolle- Messages : 1068
Date d'inscription : 09/06/2012
Age : 50
Localisation : Marseille
Re: Bonjour, je suis une m...
Merci pour vos messages encore une fois
J'aime beaucoup ce que tu dis concernant l'analogie de l'escargot colargolle (escargolle ? ==> [] ).
Et il est facile de la transformer pour lui donner un peu de grâce sans en changer le sens.
Disons "chenille" à la place de "limace", ce qui laisse entrevoir la possibilité future du papillon !
...
En fait, ce n'est pas vraiment que je n'ai aucun espoir quand je regarde au fond de moi.
C'est juste que je suis littéralement paralysé dans le premier pas à produire pour espérer le moindre changement.
J'ai perdu le sens de la réalité — l'ai-je jamais eu ? — jusqu'à ne plus arriver à gérer du tout ce qui est terre-à-terre.
Ma dissociation de l'esprit et du corps est tellement profonde qu'elle ne concerne plus seulement l'image que j'ai de moi, mais bien le monde physique tout entier.
Je veux dire par là, jusqu'au déplacement dans l'espace, à la simple notion d'action, à la conjugaison spontanée du verbe "faire" dans le réel.
C'est complètement fou... je ne sais même pas si ça vous est potentiellement compréhensible tellement le mal est insensé.
Je suis devenu un pur esprit au sens littéral.
Or les télékinésie, psychokinésie, et autre téléportation n'étant toujours pas à l'ordre du jour... j'ai donc perdu toute capacité de prise sur le réel.
J'utilise toute mon énergie dans les projections mentales et les tentatives d'influence virtuelle, mais c'est évidemment un puits sans fond dont le paradoxe intrinsèque n'autorise aucune résolution.
En réalité ce puits que je nourris c'est celui de mon désespoir, puisqu'en l'absence d'une rectification préalable du tir il ne peut qu'être un échec, et qu'au fond je le sais pertinemment.
Chaque coup d'épée dans l'eau revient en réalité à poignarder le reflet que j'y vois, c'est une spirale démente d'auto-destruction.
D'autant plus démente que ce puits, tel un monstre insatiable, engloutit tout sur son passage, y compris les mains tendues.
Parce que, aussi bienveillants et sincères qu'ils soient, les conseils qu'on me donne y tombent dedans de la même manière.
Ils font partie de ce réel que mes sens ne perçoivent plus, et se brisent donc inlassablement contre la même frontière invisible qui me sépare de lui.
Changer, bouger, faire un effort, aller chercher les mains ouvertes... ce genre de d'idées générales en sont souvent le dénominateur commun.
Sauf qu'ils incluent naturellement dans le raisonnement ces quelques premiers pas individuels qui sont précisément le problème.
Je n'en veux pas pour autant à ceux qui les formulent évidemment, cette inclusion est logique et n'est que l'expression du bon sens.
Et puis personne, sauf peut-être par amour, n'est capable ou simplement désireux de déployer une prise en charge à sens unique pour un résultat plus qu'hasardeux.
Seulement voilà, en nourrissant le puits ils contribuent donc à nourrir le désespoir, même s'ils sont parfaitement bien intentionnés à la base.
Le mécanisme est implacable, beaucoup de ses évidences apparentes sont des trompe-l’œil.
Il est impossible de se battre contre lui sans une stratégie découlant d'une profonde compréhension.
...
Et justement, c'est là l'aspect un tantinet positif de tout ce bordel.
Je commence à comprendre, même si c'est encore infiniment fragile et naissant, qu'il s'agit bien d'un combat.
Que je suis habité par un démon existentiel qui a déjà totalement gagné sur le plan physique du réel (comme décrit au-dessus).
Il y a encore peu de temps, avant mon séjour en clinique, il était sur le point d'assoir une victoire totale conduisant inexorablement au suicide.
C'est à dire le stade ultime de la prise de contrôle sur le psychique également, qui résistait pourtant plutôt bien depuis des années.
C'est à l'usure qu'il gagne, à force de coups répétés dont je n'anticipe jamais la provenance.
Et pour cause... puisque c'est moi qui les envoie !
C'est en se cachant derrière le masque de mon propre visage qu'il est devenu infaillible.
À chaque fois que je hais le miroir qu'il brandit, c'est à moi que je fais du mal, pas à lui.
Bien au contraire, c'est là son énergie vitale, voire son unique raison d'être : le cycle infernal de l'auto-détestation, de l'auto-destruction.
Je suis encore loin, très loin, d'avoir les forces pour le terrasser.
Mais, contrairement à avant, je commence à entendre bruire les buissons dans lesquels il se camoufle, à percevoir sa présence, à sentir son odeur morbide flotter dans l'air.
Et à comprendre que sa stratégie est de me couper de tout ce qui est en capacité de me faire du bien.
C'est ça son point faible : la lumière. La lumière que procure l'ouverture au monde.
Cette saloperie se dessèche à mesure que je m'illumine.
C'est le plus grand et le plus précieux enseignement que j'ai trouvé dans mon séjour en clinique.
Le fait de discuter avec les autres me rendait plus fort, et toujours plus prêt à une nouvelle discussion.
Chaque mot, chaque écoute, chaque geste d'altruisme, semblait me nourrir en retour.
C'est comme si la spirale s'inversait ; que s'il était illusoire de vouloir l'arrêter, il était par contre tout à fait possible de l'alimenter différemment.
Que les autres ne deviennent des ennemis que si l'on décide d'abord soi-même de les voir ainsi.
Qu'en changeant sa vision on changeait en fait le monde tout entier.
Et que ma dépression c'était ça : le décrochage de l'universel qui sommeille en chaque individualité, la rupture avec le concept même d'humanité.
Voire tout simplement l'adandon de ce qu'on appelle l'amour, au sens le plus large.
C'est pour ça que j'ai atténué le mot dans le titre de ce topic au passage.
C'est purement symbolique bien sûr, mais je n'avais plus envie de subir la violence de la formulation crue.
Bref... Tout ça est à la fois ridiculement exagéré, et d'une banalité affligeante dans le fond.
Mais quand on a touché le fond, il faut pouvoir l'expérimenter vraiment à nouveau pour en retrouver le sens.
Et c'est ce qu'il s'est passé. Dans une minuscule mesure et un temps très court, mais ça suffit à m'ôter les plus flagrantes œillères. C'est un début.
Reste que, encore une fois, c'était avant tout spirituel et psychique.
Je n'ai absolument pas repris la moindre capacité d'influence sur le réel, c'est la prise en charge clinique qui a permis le pont entre les deux mondes.
Une fois revenu chez moi, seul et socialement démuni, c'est la réapparition de la prison de verre.
Mais bon, c'est toujours moins opaque que les murs de ciment qui m'entouraient auparavant.
Au moins maintenant je commence à voir au travers.
Quel foutoir ce message... o_O
J'aime beaucoup ce que tu dis concernant l'analogie de l'escargot colargolle (escargolle ? ==> [] ).
Et il est facile de la transformer pour lui donner un peu de grâce sans en changer le sens.
Disons "chenille" à la place de "limace", ce qui laisse entrevoir la possibilité future du papillon !
...
En fait, ce n'est pas vraiment que je n'ai aucun espoir quand je regarde au fond de moi.
C'est juste que je suis littéralement paralysé dans le premier pas à produire pour espérer le moindre changement.
J'ai perdu le sens de la réalité — l'ai-je jamais eu ? — jusqu'à ne plus arriver à gérer du tout ce qui est terre-à-terre.
Ma dissociation de l'esprit et du corps est tellement profonde qu'elle ne concerne plus seulement l'image que j'ai de moi, mais bien le monde physique tout entier.
Je veux dire par là, jusqu'au déplacement dans l'espace, à la simple notion d'action, à la conjugaison spontanée du verbe "faire" dans le réel.
C'est complètement fou... je ne sais même pas si ça vous est potentiellement compréhensible tellement le mal est insensé.
Je suis devenu un pur esprit au sens littéral.
Or les télékinésie, psychokinésie, et autre téléportation n'étant toujours pas à l'ordre du jour... j'ai donc perdu toute capacité de prise sur le réel.
J'utilise toute mon énergie dans les projections mentales et les tentatives d'influence virtuelle, mais c'est évidemment un puits sans fond dont le paradoxe intrinsèque n'autorise aucune résolution.
En réalité ce puits que je nourris c'est celui de mon désespoir, puisqu'en l'absence d'une rectification préalable du tir il ne peut qu'être un échec, et qu'au fond je le sais pertinemment.
Chaque coup d'épée dans l'eau revient en réalité à poignarder le reflet que j'y vois, c'est une spirale démente d'auto-destruction.
D'autant plus démente que ce puits, tel un monstre insatiable, engloutit tout sur son passage, y compris les mains tendues.
Parce que, aussi bienveillants et sincères qu'ils soient, les conseils qu'on me donne y tombent dedans de la même manière.
Ils font partie de ce réel que mes sens ne perçoivent plus, et se brisent donc inlassablement contre la même frontière invisible qui me sépare de lui.
Changer, bouger, faire un effort, aller chercher les mains ouvertes... ce genre de d'idées générales en sont souvent le dénominateur commun.
Sauf qu'ils incluent naturellement dans le raisonnement ces quelques premiers pas individuels qui sont précisément le problème.
Je n'en veux pas pour autant à ceux qui les formulent évidemment, cette inclusion est logique et n'est que l'expression du bon sens.
Et puis personne, sauf peut-être par amour, n'est capable ou simplement désireux de déployer une prise en charge à sens unique pour un résultat plus qu'hasardeux.
Seulement voilà, en nourrissant le puits ils contribuent donc à nourrir le désespoir, même s'ils sont parfaitement bien intentionnés à la base.
Le mécanisme est implacable, beaucoup de ses évidences apparentes sont des trompe-l’œil.
Il est impossible de se battre contre lui sans une stratégie découlant d'une profonde compréhension.
...
Et justement, c'est là l'aspect un tantinet positif de tout ce bordel.
Je commence à comprendre, même si c'est encore infiniment fragile et naissant, qu'il s'agit bien d'un combat.
Que je suis habité par un démon existentiel qui a déjà totalement gagné sur le plan physique du réel (comme décrit au-dessus).
Il y a encore peu de temps, avant mon séjour en clinique, il était sur le point d'assoir une victoire totale conduisant inexorablement au suicide.
C'est à dire le stade ultime de la prise de contrôle sur le psychique également, qui résistait pourtant plutôt bien depuis des années.
C'est à l'usure qu'il gagne, à force de coups répétés dont je n'anticipe jamais la provenance.
Et pour cause... puisque c'est moi qui les envoie !
C'est en se cachant derrière le masque de mon propre visage qu'il est devenu infaillible.
À chaque fois que je hais le miroir qu'il brandit, c'est à moi que je fais du mal, pas à lui.
Bien au contraire, c'est là son énergie vitale, voire son unique raison d'être : le cycle infernal de l'auto-détestation, de l'auto-destruction.
Je suis encore loin, très loin, d'avoir les forces pour le terrasser.
Mais, contrairement à avant, je commence à entendre bruire les buissons dans lesquels il se camoufle, à percevoir sa présence, à sentir son odeur morbide flotter dans l'air.
Et à comprendre que sa stratégie est de me couper de tout ce qui est en capacité de me faire du bien.
C'est ça son point faible : la lumière. La lumière que procure l'ouverture au monde.
Cette saloperie se dessèche à mesure que je m'illumine.
C'est le plus grand et le plus précieux enseignement que j'ai trouvé dans mon séjour en clinique.
Le fait de discuter avec les autres me rendait plus fort, et toujours plus prêt à une nouvelle discussion.
Chaque mot, chaque écoute, chaque geste d'altruisme, semblait me nourrir en retour.
C'est comme si la spirale s'inversait ; que s'il était illusoire de vouloir l'arrêter, il était par contre tout à fait possible de l'alimenter différemment.
Que les autres ne deviennent des ennemis que si l'on décide d'abord soi-même de les voir ainsi.
Qu'en changeant sa vision on changeait en fait le monde tout entier.
Et que ma dépression c'était ça : le décrochage de l'universel qui sommeille en chaque individualité, la rupture avec le concept même d'humanité.
Voire tout simplement l'adandon de ce qu'on appelle l'amour, au sens le plus large.
C'est pour ça que j'ai atténué le mot dans le titre de ce topic au passage.
C'est purement symbolique bien sûr, mais je n'avais plus envie de subir la violence de la formulation crue.
Bref... Tout ça est à la fois ridiculement exagéré, et d'une banalité affligeante dans le fond.
Mais quand on a touché le fond, il faut pouvoir l'expérimenter vraiment à nouveau pour en retrouver le sens.
Et c'est ce qu'il s'est passé. Dans une minuscule mesure et un temps très court, mais ça suffit à m'ôter les plus flagrantes œillères. C'est un début.
Reste que, encore une fois, c'était avant tout spirituel et psychique.
Je n'ai absolument pas repris la moindre capacité d'influence sur le réel, c'est la prise en charge clinique qui a permis le pont entre les deux mondes.
Une fois revenu chez moi, seul et socialement démuni, c'est la réapparition de la prison de verre.
Mais bon, c'est toujours moins opaque que les murs de ciment qui m'entouraient auparavant.
Au moins maintenant je commence à voir au travers.
Quel foutoir ce message... o_O
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
Re: Bonjour, je suis une m...
Puisque tu as touché le fond, tu ne peux que remonter: courage
Joe Dalton- Messages : 22222
Date d'inscription : 23/09/2013
Age : 53
Localisation : J'entre en ...Gard
Re: Bonjour, je suis une m...
Joe Dalton a écrit:Puisque tu as touché le fond, tu ne peux que remonter: courage
Putain c'est exactement ce qu'avait dit mon psy quand j'avais 16 ans.
Cinq après je te confirme, une fois touché le fond tu ne peux que te relever.
Arizona782- Messages : 2493
Date d'inscription : 17/11/2013
Age : 32
Localisation : Demande à la NSA
Re: Bonjour, je suis une m...
Ultraterrestre, d'instinct, il me semble que tant que le spirituel et le psychique sont blessés, il est difficile d'être dans le réel. C'est du spirituel qu'il faut prendre soin, et je reviens à cette idée de trouver quelqu'un qui puisse s'occuper des urgences matérielles pour toi, parce qu'on ne peut pas être sur tous les fronts. En dehors de l'adresse qu'on t'a donnée, peut-être existe-t-il pas loin de chez toi un CMP ?
Invité- Invité
Re: Bonjour, je suis une m...
Oui, mais j'attends mon rendez-vous dans ce centre, qui aura à priori tous les avantages d'un CMP mais en beaucoup plus adapté.Gallinago Imperialis a écrit:En dehors de l'adresse qu'on t'a donnée, peut-être existe-t-il pas loin de chez toi un CMP ?
Et la semaine d'après j'ai un autre rendez-vous, avec une assistante sociale, qui pourra toujours me donner un éclairage supplémentaire.
Mais je voulais savoir, est-ce que mon message précédent est vraiment cohérent ?
Pas dans l'écriture, mais je veux dire, est-ce que ça a des airs de délire plus que de réflexion ?
J'arrive plus à en juger, et en me relisant je le trouve un peu étrange.
Globalement plus ça va et plus je trouve mon état bizarre depuis que je suis rentré de la clinique.
J'ai vraiment l'impression de n'avoir plus aucune énergie, j'ai froid en permanence sans comprendre pourquoi (alors que mon appart' est évidemment chauffé comme avant).
Pourtant je vais mieux au fond de moi (tout ce que j'ai dit précédemment) mais ça ne se traduit absolument pas concrètement.
Au contraire j'ai l'impression que mon ancrage dans le réel s'est encore plus dégradé, c'est tout juste si je me sens pas flotter.
Je pense que c'est le retour trop cash, et le fossé tellement énorme avec l'expérience de la clinique (rythme de vie sain, entouré de gens, d'aides, de bienveillance, etc.)
Mais pour autant encore une fois, je ne suis pas vraiment habité d'idées très noires comme auparavant.
Tout ça est juste... super bizarre quoi.
Je vais pas tarder à aller me coucher, ça ira surement mieux demain.
Merci pour vos encouragements et pensées.
U.T.- Messages : 1160
Date d'inscription : 19/07/2013
Age : 41
Localisation : Drôme.
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