L'impartageable esthétique
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L'impartageable esthétique
Comme je l'écrivais ce matin sur mon fil, comment nouerais-je amitié avec ceux pour qui tout est objet alors que pour moi tout est sujet ?
*"les portes de la perception". Titre d'un livre psychédélique dont je ne me souviens plus qui l'a écrit.
Un jour dans mon adolescence encore, je fus las de mes excès. J'eus un sursaut. Je pris alors avec détermination ma mobylette et partis pour une belle promenade (j'habitais alors un massif où tout n'est que promenade et beauté) et pendant mon trajet, je m'efforçais de humer la "joie de la brise" et "la verdeur de ces prairies candides". Je connus une libération, assuré que c'était bien dans ce rapport de contemplation et d'ouverture sensorielle que je pourrais trouver un viatique concernant mon abandon, ma solitude, la morsure constante de la peur et de l'angoisse. Je frissonnais de plaisir dans le soleil, cherchant à "voir", cherchant à renouer avec le monde et avec je ne sais quelle harmonie originelle dont me privaient les ténèbres et les violences rampantes de mon quotidien.
Je m'en revins, allégé, ensoleillé, au village. Je cherchais alors avec qui je pourrais partager mes impressions et le désir qui en était né de prendre une autre voie, d'exorciser mes ombres par un hic et nunc savouré dans la nature, de devenir poète, mais plus encore INNOCENT.
Mais à mon retour je ne pus me résoudre à rentrer chez moi, comme si cela ne pouvait qu'impliquer une violente dégringolade des cimes que je croyais avoir atteint et m'empoisser à nouveau des ténèbres dont je venais de me nettoyer. Alors j'entrais au bar...dont je ressortis bientôt titubant et souillé. N'ayant trouvé personne à prendre à témoin de mon nouvel affranchissement, de mes nouvelles résolutions. Ce fut ici ma première fugue hors de mon fatum, elle se solda par une gueule de bois monumentale.
Pourquoi toute cette beauté du monde, cette vigueur à l'œuvre dans la montagne, animant les végétaux, les monts et les vallées blotties dans un silence peuplé d'oiseaux ne m'acceuillait-elle pas ? Pourquoi encore personne n'avait-il partagé mon enthousiasme, n'avait manifesté le désir de comprendre à la fois ce que je fuyais, et où je cherchais à m'introduire, en brisant le cercle infernal des jours, pour m'en aller flâner dans la lumière rafraîchie ? Non. Il n'y eut personne pour entendre l'émerveillement qui m'avait effleuré, pas plus que le désespoir qui m'inspira de m'éloigner ainsi du village pour tenter de renouer aussi peu que ce soit avec ce qui restait de bon en moi.
L'innocence !
Je rêvais d'échanges joyeux et de fraternisations sous l'ombre bienveillante des arbres. Plus encore je désirais entrebailler les portes de ma perception* pour cesser d'être en discordance avec le monde et avec moi-même. Je désirais l'émerveillement, et l'émerveillement partagé.
Je voulais révolutionner la loi d'airain des habitudes, sortir la tête hors de l'eau de ces discussions de moines saouls et de ces grossièretés échangées dans la complicité de l'ivrognerie et de la bêtise. Mais je ne trouvais pas d'encouragement, aucune main tendue. Seulement des moqueries qui se voulaient drôles et prétenduement amicales.
C'est comme si on m'avait dit: "Renonce au bonheur, renonce à la beauté, et tu seras des nôtres."
Je restais seul avec mes questions:
Pourquoi ne puis-je pas vivre ?
Pourquoi ne puis-je pas tout simplement me réjouir de ces prés, de ces innombrables signes de vie, de ce qui est là posé devant mes yeux comme une invite à la joie, à la paix, à une totale réconciliation de mon être avec lui-même et avec le monde ?
Pourquoi ne puis-je donner à voir l'exquise magnificence de ces fleurettes dodelinant dans un rayon de soleil ? Pourquoi suis-je le seul à percevoir ce qu'il y a de sacrilège à préferer l'ombre d'un bar malodorant aux splendeurs de la campagne ? Pourquoi est-ce que je ne parviens pas à me satisfaire de cette socialité grégaire qui met le doigt sur les failles de chacun pour en exposer en riant la laideur au tout venant ?
Pourquoi ne m'apprend t-on nulle part à m'harmoniser, à investir celui que je suis ? Pourquoi ne me dit on pas la merveille-monde, comment apprendre de lui l'harmonie, l'adéquation avec soi-même ?
Pourquoi toutes les relations ne sont-elles que des rapports de force de mépris et de violence mêlés ?
Pourquoi ne voit-on pas que tout est là alentour proposé, en matière de beauté et en matière de sens ?
Et pourquoi, à la suite de cet échec, ma famille a t-elle choisi de me tenir la tête enfoncée dans mes contradictions en me traitant comme un minable pochtron ? Plutôt que de m'encourager à chercher ?
Quel est ce monde où seul le pire est le meilleur ?
Ce qui était peut-être le début d'une discipline n'en resta qu'à l'état de rêverie...
Je ne serai, je le comprenais clairement, plus jamais insouciant. Plus jamais libre de ME vivre.
Cependant cette première rupure, cette première désertion inaugura une série d'autres ruptures, d'autres désertions, ô combien plus radicales et déterminées, qui me conduisirent peut-être à faire mes premiers pas en dehors du monde.
Je m'en revins, allégé, ensoleillé, au village. Je cherchais alors avec qui je pourrais partager mes impressions et le désir qui en était né de prendre une autre voie, d'exorciser mes ombres par un hic et nunc savouré dans la nature, de devenir poète, mais plus encore INNOCENT.
Mais à mon retour je ne pus me résoudre à rentrer chez moi, comme si cela ne pouvait qu'impliquer une violente dégringolade des cimes que je croyais avoir atteint et m'empoisser à nouveau des ténèbres dont je venais de me nettoyer. Alors j'entrais au bar...dont je ressortis bientôt titubant et souillé. N'ayant trouvé personne à prendre à témoin de mon nouvel affranchissement, de mes nouvelles résolutions. Ce fut ici ma première fugue hors de mon fatum, elle se solda par une gueule de bois monumentale.
Pourquoi toute cette beauté du monde, cette vigueur à l'œuvre dans la montagne, animant les végétaux, les monts et les vallées blotties dans un silence peuplé d'oiseaux ne m'acceuillait-elle pas ? Pourquoi encore personne n'avait-il partagé mon enthousiasme, n'avait manifesté le désir de comprendre à la fois ce que je fuyais, et où je cherchais à m'introduire, en brisant le cercle infernal des jours, pour m'en aller flâner dans la lumière rafraîchie ? Non. Il n'y eut personne pour entendre l'émerveillement qui m'avait effleuré, pas plus que le désespoir qui m'inspira de m'éloigner ainsi du village pour tenter de renouer aussi peu que ce soit avec ce qui restait de bon en moi.
L'innocence !
Je rêvais d'échanges joyeux et de fraternisations sous l'ombre bienveillante des arbres. Plus encore je désirais entrebailler les portes de ma perception* pour cesser d'être en discordance avec le monde et avec moi-même. Je désirais l'émerveillement, et l'émerveillement partagé.
Je voulais révolutionner la loi d'airain des habitudes, sortir la tête hors de l'eau de ces discussions de moines saouls et de ces grossièretés échangées dans la complicité de l'ivrognerie et de la bêtise. Mais je ne trouvais pas d'encouragement, aucune main tendue. Seulement des moqueries qui se voulaient drôles et prétenduement amicales.
C'est comme si on m'avait dit: "Renonce au bonheur, renonce à la beauté, et tu seras des nôtres."
Je restais seul avec mes questions:
Pourquoi ne puis-je pas vivre ?
Comment fait-on pour être normal ?
Mais comment fait-on pour être normal ? Pour ne pas être la proie de désirs grandioses, d'ambitions folles, de conceptions à la fois magnifiques et impartageables ?Pourquoi ne puis-je pas tout simplement me réjouir de ces prés, de ces innombrables signes de vie, de ce qui est là posé devant mes yeux comme une invite à la joie, à la paix, à une totale réconciliation de mon être avec lui-même et avec le monde ?
Pourquoi ne puis-je donner à voir l'exquise magnificence de ces fleurettes dodelinant dans un rayon de soleil ? Pourquoi suis-je le seul à percevoir ce qu'il y a de sacrilège à préferer l'ombre d'un bar malodorant aux splendeurs de la campagne ? Pourquoi est-ce que je ne parviens pas à me satisfaire de cette socialité grégaire qui met le doigt sur les failles de chacun pour en exposer en riant la laideur au tout venant ?
Pourquoi ne m'apprend t-on nulle part à m'harmoniser, à investir celui que je suis ? Pourquoi ne me dit on pas la merveille-monde, comment apprendre de lui l'harmonie, l'adéquation avec soi-même ?
Pourquoi toutes les relations ne sont-elles que des rapports de force de mépris et de violence mêlés ?
Pourquoi ne voit-on pas que tout est là alentour proposé, en matière de beauté et en matière de sens ?
Et pourquoi, à la suite de cet échec, ma famille a t-elle choisi de me tenir la tête enfoncée dans mes contradictions en me traitant comme un minable pochtron ? Plutôt que de m'encourager à chercher ?
Quel est ce monde où seul le pire est le meilleur ?
Ce qui était peut-être le début d'une discipline n'en resta qu'à l'état de rêverie...
Je ne serai, je le comprenais clairement, plus jamais insouciant. Plus jamais libre de ME vivre.
Cependant cette première rupure, cette première désertion inaugura une série d'autres ruptures, d'autres désertions, ô combien plus radicales et déterminées, qui me conduisirent peut-être à faire mes premiers pas en dehors du monde.
J'étais alors comme un homme qui avait entrevu des possiblilités inouïes de réalisations et de réconciliations, et dont la jalousie se vengeait en le condamnant à la mine. Au cachot social de la normalité obligatoire.
*"les portes de la perception". Titre d'un livre psychédélique dont je ne me souviens plus qui l'a écrit.
Dernière édition par Fata Morgana le Jeu 5 Sep 2013 - 15:50, édité 1 fois
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'impartageable esthétique
« Traversant la porte-fenêtre, je sortis sous une sorte de pergola couverte en partie d’un rosier grimpant, en partie de lattes de deux centimètres de largeur, séparées par des intervalles d’environ un centimètre. Le soleil brillait, et les ombres des lattes traçaient un dessin zébré sur le sol et sur le siège et le dossier d’un fauteuil de jardin qui se trouvait à l’extrémité de la pergola. Ce fauteuil – l’oublierai-je jamais ? Là où les ombres tombaient sur le rembourrage en toile, des bandes d’indigo sombre mais resplendissant alternaient avec des bandes d’une incandescence si intensément brillante qu’il était difficile de croire qu’elles pussent être faites d’autre chose que de feu bleu. Pendant ce qui me parut être un temps immensément long, je contemplai sans savoir, sans même désirer savoir, ce qui me confrontait. À tout autre moment, j’aurais vu un fauteuil, barré alternativement de lumière et d’ombre. Aujourd’hui, le percept avait englouti le concept. J’étais si complètement absorbé à regarder, si abasourdi par ce que je voyais effectivement, que je ne pouvais avoir conscience d’autre chose. Le mobilier de jardin, les lattes, le soleil, l’ombre – ce n’étaient là rien de plus que des noms et des notions, que de simples verbalisations après l’événement, pour des besoins utilitaires ou scientifiques. L’événement, c’était cette succession de portes de fournaises d’un bleu d’azur, séparées par des gouffres de gentiane insondable. C’était indiciblement merveilleux, merveilleux au point d’en être presque terrifiant. Et soudain, j’eus un soupçon de ce qu’on doit éprouver lorsqu’on est fou.
[...]
Nous poursuivîmes notre promenade, et, tant que nous restâmes sur les hauteurs, et qu’une vue succédait à une autre, la valeur significative était à son niveau quotidien, bien au-dessous du point de transfiguration. La magie ne recommença à opérer que lorsque nous descendîmes dans un faubourg nouveau, et que nous roulâmes entre deux rangées de maisons. Là, en dépit de la hideur toute particulière de l’architecture, il y eut des renouveaux d’« autreté » transcendantale, des soupçons du paradis de la matinée. Des cheminées en briques et des toits en simili-tuiles vertes luisaient au soleil, comme des fragments de la Nouvelle Jérusalem. »
— Aldous Huxley, les Portes de la perception
Parfois on peut rendre compte, même si c'est imparfaitement, de ce qu'on a ressenti, suffisamment pour impressionner le lecteur. Huxley était sous l'emprise d'une substance psychotrope, mais la question serait la même avec une émotion esthétique intense, puisqu'au moment d'écrire, l'état singulier s'est déjà dissipé.
Et les textes alors peuvent donner lieu à échange entre l'auteur et son lecteur, ou entre lecteurs. Là aussi quelque chose peut passer. Pour moi la déception vient peut-être surtout du fait qu'on ne parvient pas à se situer dans l'émotion quand on discute d'esthétique, sinon celle correspondant à l'excitation de se montrer cultivé. Bien souvent on ne fait que comparer des références, selon quelques aspects remarquables, originaux ou dus à des influences, enfin selon la perspective de la critique littéraire ou artistique ordinaire. Ce qu'il faudrait selon moi, c'est se placer dans un état qui suscite le désir de créer soi-même.
[...]
Nous poursuivîmes notre promenade, et, tant que nous restâmes sur les hauteurs, et qu’une vue succédait à une autre, la valeur significative était à son niveau quotidien, bien au-dessous du point de transfiguration. La magie ne recommença à opérer que lorsque nous descendîmes dans un faubourg nouveau, et que nous roulâmes entre deux rangées de maisons. Là, en dépit de la hideur toute particulière de l’architecture, il y eut des renouveaux d’« autreté » transcendantale, des soupçons du paradis de la matinée. Des cheminées en briques et des toits en simili-tuiles vertes luisaient au soleil, comme des fragments de la Nouvelle Jérusalem. »
— Aldous Huxley, les Portes de la perception
Parfois on peut rendre compte, même si c'est imparfaitement, de ce qu'on a ressenti, suffisamment pour impressionner le lecteur. Huxley était sous l'emprise d'une substance psychotrope, mais la question serait la même avec une émotion esthétique intense, puisqu'au moment d'écrire, l'état singulier s'est déjà dissipé.
Et les textes alors peuvent donner lieu à échange entre l'auteur et son lecteur, ou entre lecteurs. Là aussi quelque chose peut passer. Pour moi la déception vient peut-être surtout du fait qu'on ne parvient pas à se situer dans l'émotion quand on discute d'esthétique, sinon celle correspondant à l'excitation de se montrer cultivé. Bien souvent on ne fait que comparer des références, selon quelques aspects remarquables, originaux ou dus à des influences, enfin selon la perspective de la critique littéraire ou artistique ordinaire. Ce qu'il faudrait selon moi, c'est se placer dans un état qui suscite le désir de créer soi-même.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: L'impartageable esthétique
C'est le deuxième effet kiss cool de la solitude.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'impartageable esthétique
Il y a peu de gens ( en apparence ) qui savent apprécier la beauté délicate d'un coquelicot.
Peu de gens qui se délectent d'un coucher de soleil, du vol d'un papillon, d'un champignon fraichement né ou d'une fourmi dévoreuse de feuilles fraiches.
Mais moi, je sais faire ca. Je peux même être le papillon, le coquelicot.
Et je m'en réjouis, toute seule au fond de mes rêves.
Cette beauté est accessible à tous. C'est ca qui est drôle!
Tant de cadeaux donnés et jamais repris, toujours disponibles.
Mais le plus beau cadeau réside dans l'œil de celui qui sait voir.
Peu de gens qui se délectent d'un coucher de soleil, du vol d'un papillon, d'un champignon fraichement né ou d'une fourmi dévoreuse de feuilles fraiches.
Mais moi, je sais faire ca. Je peux même être le papillon, le coquelicot.
Et je m'en réjouis, toute seule au fond de mes rêves.
Cette beauté est accessible à tous. C'est ca qui est drôle!
Tant de cadeaux donnés et jamais repris, toujours disponibles.
Mais le plus beau cadeau réside dans l'œil de celui qui sait voir.
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: L'impartageable esthétique
oh la la !
vous trois venez d'illuminer cette fin de journée !
J'en ai les larmes aux yeux, c'est fait, mon nez pique.
Il n'y a que moi pour regarder les nuages, seule magnificence dans la cour bétonnée de mon lieu de travail. Et interrompre mes collègues pour leur montrer, ça se partage des choses comme ça! Pas même un regard au ciel. Ca me fait tellement mal.
Heureusement, les enfants avec qui je travaille savent distinguer toutes les merveilles qui s'offrent à nous. Les petites bêtes qui s'invitent dans les coins de la classe. La minuscule araignée qui avait choisi de dormir dans ma flûte!
J'ai longtemps cru que je pouvais faire des bonds lunaires, en apesanteur, au dessus d'un immense champs de marguerites. Je ne sais plus si c'est un souvenir d'enfance,ou un rêve d'enfant récurrent. J'ose encore croire que je l'ai vraiment vécu.
merci à vous pour ce moment...
vous trois venez d'illuminer cette fin de journée !
J'en ai les larmes aux yeux, c'est fait, mon nez pique.
Il n'y a que moi pour regarder les nuages, seule magnificence dans la cour bétonnée de mon lieu de travail. Et interrompre mes collègues pour leur montrer, ça se partage des choses comme ça! Pas même un regard au ciel. Ca me fait tellement mal.
Heureusement, les enfants avec qui je travaille savent distinguer toutes les merveilles qui s'offrent à nous. Les petites bêtes qui s'invitent dans les coins de la classe. La minuscule araignée qui avait choisi de dormir dans ma flûte!
J'ai longtemps cru que je pouvais faire des bonds lunaires, en apesanteur, au dessus d'un immense champs de marguerites. Je ne sais plus si c'est un souvenir d'enfance,ou un rêve d'enfant récurrent. J'ose encore croire que je l'ai vraiment vécu.
merci à vous pour ce moment...
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: L'impartageable esthétique
Un petit mouchoir tout doux pour essuyer tes jolis yeux d'enfant plein de reconnaissance
Un jour, j'ai voyagé dans les étoiles à une vitesse vertigineuse, j'en avais le tournis.
Il y a tant de beautés dans ce monde pour nos yeux mi-clos qui ne pourraient supporter toutes ces merveilles sans s'y brûler la rétine.
Faut y aller "mollo" sous peine de mourir de plaisir
J'ai bien failli y laisser ma peau plusieurs fois!
Un jour, j'ai voyagé dans les étoiles à une vitesse vertigineuse, j'en avais le tournis.
Il y a tant de beautés dans ce monde pour nos yeux mi-clos qui ne pourraient supporter toutes ces merveilles sans s'y brûler la rétine.
Faut y aller "mollo" sous peine de mourir de plaisir
J'ai bien failli y laisser ma peau plusieurs fois!
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: L'impartageable esthétique
ah non! Pas Mollo, plutôt crescendo avant de mourir!
oh, faites que je parvienne à ne pas oublier de regarder et d'essayer d'embrasser ce monde à tous moments... ne pas se laisser happer par les tracas du quotidien...
oh, faites que je parvienne à ne pas oublier de regarder et d'essayer d'embrasser ce monde à tous moments... ne pas se laisser happer par les tracas du quotidien...
mrs doubtfull- Messages : 779
Date d'inscription : 16/12/2012
Age : 57
Localisation : 69
Re: L'impartageable esthétique
Les tracas du quotidien ?
Mais quels tracas du quotidien ?
Fata Morgana, une fois encore la puissance de ton texte me porte autant qu'elle m'effraie.
Mais quels tracas du quotidien ?
Fata Morgana, une fois encore la puissance de ton texte me porte autant qu'elle m'effraie.
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
Ce que j'aime dans ce forum, c'est que je deviens de plus en plus normal.
Oui j'ai bien dit : normal.
Avant j'étais un quelqu'un pas trop normal, avec des idées et comportements bizarres, et j'essayais de le cacher…
Alors, oui, je m'extasie sur un coquelicot, sur une fourmi qui porte sur son dos un brin d'herbe ou bien sur la douceur de la peau d'une pêche et récemment sur le craquement d'un parquet dans une vieille maison.
Ou bien, sur un délicieux coucher de soleil lorsque le ciel s'embrase.
J'ai besoin que mon esprit se charge de ces émotions, et qu'il les digère. Je reste un certain immobile après de tels spectacles, ce qui rends interrogateur mes compagnons de la ballade, s'il y en a.
Seul c'est mieux, finalement. Cela permet de rechercher le meilleur point de vue, et éventuellement de prendre un appareil photo.
Mais c'est navrant. J'aimerais trouver la clé pour que les personnes autour de moi s'en lèchent les babines ; j'ai plusieurs fois essayé, mais sans grands succès.
Oui j'ai bien dit : normal.
Avant j'étais un quelqu'un pas trop normal, avec des idées et comportements bizarres, et j'essayais de le cacher…
Alors, oui, je m'extasie sur un coquelicot, sur une fourmi qui porte sur son dos un brin d'herbe ou bien sur la douceur de la peau d'une pêche et récemment sur le craquement d'un parquet dans une vieille maison.
Ou bien, sur un délicieux coucher de soleil lorsque le ciel s'embrase.
J'ai besoin que mon esprit se charge de ces émotions, et qu'il les digère. Je reste un certain immobile après de tels spectacles, ce qui rends interrogateur mes compagnons de la ballade, s'il y en a.
Seul c'est mieux, finalement. Cela permet de rechercher le meilleur point de vue, et éventuellement de prendre un appareil photo.
Mais c'est navrant. J'aimerais trouver la clé pour que les personnes autour de moi s'en lèchent les babines ; j'ai plusieurs fois essayé, mais sans grands succès.
Yrri- Messages : 30
Date d'inscription : 23/08/2013
Age : 63
Localisation : Sainte Foy lès Lyon
Re: L'impartageable esthétique
Passez ceci aux "hermétiques" : https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=8MrhEgWovUY
Re: L'impartageable esthétique
Ce fut l'un des nombreux griefs de mon ex-mari, lorsque nous avons divorcé (mais j'avais beaucoup plus de griefs à son encontre et les miens auraient pu être très blessants...)Yrri a écrit:Alors, oui, je m'extasie sur un coquelicot, sur une fourmi qui porte sur son dos un brin d'herbe ou bien sur la douceur de la peau d'une pêche et récemment sur le craquement d'un parquet dans une vieille maison.
Ou bien, sur un délicieux coucher de soleil lorsque le ciel s'embrase.
J'ai besoin que mon esprit se charge de ces émotions, et qu'il les digère. Je reste un certain immobile après de tels spectacles, ce qui rends interrogateur mes compagnons de la ballade, s'il y en a.
"tu t'extasie sur tout et n'importe quoi" (l'expression qu'il utilisait était beaucoup moins élégante...)
Pieyre, je ne suis pas sûre de bien comprendre ce que tu veux dire...Pieyre a écrit:Pour moi la déception vient peut-être surtout du fait qu'on ne parvient pas à se situer dans l'émotion quand on discute d'esthétique, sinon celle correspondant à l'excitation de se montrer cultivé. Bien souvent on ne fait que comparer des références, selon quelques aspects remarquables, originaux ou dus à des influences, enfin selon la perspective de la critique littéraire ou artistique ordinaire. Ce qu'il faudrait selon moi, c'est se placer dans un état qui suscite le désir de créer soi-même.
Je lis
d'une part ==> "excitation de se montrer cultivé", "comparer des références..."
d'autre part ==> "se placer dans un état qui suscite le désir de créer soi-même"
Pour moi, dans le premier cas, ton expression de l'émotion est intellectualisée. Tu parles d'éléments quasi factuels... (même s'ils contiennent une part de subjectivité).
J'aurais donc tendance à dire qu'à ce stade-là, tu n'es tout simplement pas dans l'émotion, ou que, du moins tu ne parviens pas à l'exprimer.
C'est dans le second cas que s'exprime ton ressenti réellement émotionnel, parce qu'il touche, justement à des éléments qui viennent du coeur et de l'âme...
Cela touche à l'intime et est donc infiniment plus difficiles à mettre en mots.
Est-ce que je me trompe ?
Dernière édition par Fabuliotte le Jeu 5 Sep 2013 - 23:54, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
Y'a pas que toi qui ressens ça Fata. Le fait de s'extasier sur tout, etc.
http://phylloscopus.wordpress.com/2013/04/02/du-scientifique-militant-a-lecologiste-chretien-lemerveillement/comment-page-1/
http://phylloscopus.wordpress.com/2013/04/02/du-scientifique-militant-a-lecologiste-chretien-lemerveillement/comment-page-1/
Mais si, on peut. Le drame se produit d'ailleurs quand on est soi-même en transe lorsqu'on relate son expérience esthétique et que l'autre ne la partage pas.Pour moi la déception vient peut-être surtout du fait qu'on ne parvient pas à se situer dans l'émotion quand on discute d'esthétique, sinon celle correspondant à l'excitation de se montrer cultivé. Bien souvent on ne fait que comparer des références, selon quelques aspects remarquables, originaux ou dus à des influences, enfin selon la perspective de la critique littéraire ou artistique ordinaire. Ce qu'il faudrait selon moi, c'est se placer dans un état qui suscite le désir de créer soi-même.
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
Quand je dis qu'on n'y parvient pas, c'est des deux côtés, mais au départ c'est plutôt envers l'autre que mon regret s'exprime, tout au moins pour ce qui me touche, et qui semble au moins l'intéresser aussi. Il m'est arrivé en effet de commencer à parler d'une œuvre d'une façon sans doute trop intime, sans chercher la référence, la comparaison qui va bien (ce qui m'arrive aussi, c'est un jeu parfois plaisant). Mais je m'arrête bien vite dès que je vois cette sorte d'ennui, de gêne, voire d'apitoiement dans l'attitude de l'autre.
Par ailleurs j'ai souvent moi aussi ressenti un gros bof devant ce qui faisait s'extasier l'autre, et que je trouvais surfait.
Mais j'insiste sur ce fait que la contemplation esthétique incite à créer soi-même, indépendamment de son talent propre. Pourtant, quand je dis cela, on me rappelle vite à l'ordre : il faut être un génie ou rien... c'est donc que moi je ne suis rien.
Par ailleurs j'ai souvent moi aussi ressenti un gros bof devant ce qui faisait s'extasier l'autre, et que je trouvais surfait.
Mais j'insiste sur ce fait que la contemplation esthétique incite à créer soi-même, indépendamment de son talent propre. Pourtant, quand je dis cela, on me rappelle vite à l'ordre : il faut être un génie ou rien... c'est donc que moi je ne suis rien.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: L'impartageable esthétique
Tiens, c'est marrant ce que tu dis Pieyre (" Mais je m'arrête bien vite dès que je vois cette sorte d'ennui, de gêne, voire d'apitoiement dans l'attitude de l'autre.") parce ce que je me demandais récemment si ce phénomène avait un nom (il doit bien en avoir un !). Par exemple, quand tu dis d'un livre, d'un film, qu'il est "génial", et bien tout le monde bâille, tandis que si tu dis "Jean-Luc Godard, c'est de la merde", et bien aussitôt, tout le monde se met à avoir envie de regarder un Godard ^^
Comment on appelle ça.. esprit de contradiction ?? (J'ai googlisé un paquet d'expressions sans trouver mon bonheur.)
Bien sûr le charisme entre en jeu : et si je m'applique je peux réussir à donner envie à un auditoire de lire tel ou tel livre. Mais le schéma habituel, c'est quand même "Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis". Raison pour laquelle ça ne me dérange pas trop de troller à l'occasion sur ce forum (sachant que si je dis des bêtises sur Rilke par exemple, et bien j'attirerais à moi les connaisseurs de Rilke, et pourrai progresser dans mon étude, tandis que si j'en dresse les louanges, je ferai fuir tout le monde...)
Dans ta phrase "être un génie ou rien", je dirais plutôt "être un génie ou être un esthète...")
Comment on appelle ça.. esprit de contradiction ?? (J'ai googlisé un paquet d'expressions sans trouver mon bonheur.)
Bien sûr le charisme entre en jeu : et si je m'applique je peux réussir à donner envie à un auditoire de lire tel ou tel livre. Mais le schéma habituel, c'est quand même "Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis". Raison pour laquelle ça ne me dérange pas trop de troller à l'occasion sur ce forum (sachant que si je dis des bêtises sur Rilke par exemple, et bien j'attirerais à moi les connaisseurs de Rilke, et pourrai progresser dans mon étude, tandis que si j'en dresse les louanges, je ferai fuir tout le monde...)
Dans ta phrase "être un génie ou rien", je dirais plutôt "être un génie ou être un esthète...")
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
cela parait etre une strategie tres chouette ça,vais essayerddistance a écrit:Bien sûr le charisme entre en jeu : et si je m'applique je peux réussir à donner envie à un auditoire de lire tel ou tel livre. Mais le schéma habituel, c'est quand même "Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis". Raison pour laquelle ça ne me dérange pas trop de troller à l'occasion sur ce forum (sachant que si je dis des bêtises sur Rilke par exemple, et bien j'attirerais à moi les connaisseurs de Rilke, et pourrai progresser dans mon étude, tandis que si j'en dresse les louanges, je ferai fuir tout le monde...Wink)
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
Oui enfin... je fais pas que ça sur le forum... ^^
D'ailleurs quand je trolle c'est "à l'insu de mon plein gré", et quand on met ma bêtise sous mon nez, plutôt que d'en prendre ombrage, je préfère écouter, vérifier, relire. Ce n'est pas une stratégie : c'est plutôt l'acceptation du fait que peux avoir tort. Et dans ces cas là, plutôt que de me braquer et me justifier, je préfère me remettre en question.
Du reste ce n'était pas du tout l'objet principal de mon précédent post, dans lequel je me demandais surtout si le phénomène "suis moi je te fuis, fuis moi je te suis" avait un nom.
D'ailleurs quand je trolle c'est "à l'insu de mon plein gré", et quand on met ma bêtise sous mon nez, plutôt que d'en prendre ombrage, je préfère écouter, vérifier, relire. Ce n'est pas une stratégie : c'est plutôt l'acceptation du fait que peux avoir tort. Et dans ces cas là, plutôt que de me braquer et me justifier, je préfère me remettre en question.
Du reste ce n'était pas du tout l'objet principal de mon précédent post, dans lequel je me demandais surtout si le phénomène "suis moi je te fuis, fuis moi je te suis" avait un nom.
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
ma remarque etait sans arriere pensée,au premier degré
je ne connais pas le nom de ce phenomene,et ne sais d'ailleurs pas s'il en existe un
je ne connais pas le nom de ce phenomene,et ne sais d'ailleurs pas s'il en existe un
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
Je dévie un peu... mais si peu...Pieyre a écrit:Mais j'insiste sur ce fait que la contemplation esthétique incite à créer soi-même
Je te comprends puisque ma position de traductrice me permet de vivre cela.
Pas toujours, mais... assez souvent finalement.
Je m'extasie à la lecture des mots de l'autre et n'ai qu'une envie... recréer à mon tour.
Ce sont des mots, certes, mais le principe est le même.
Les arts plastiques me font le même effet, à ceci près que je ne traduis pas mes envies en actes.
Contemplation esthétique, donc...
Je sens que ces mots vont m'accompagner toute la journée.
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
Dernièrement, j'ai lu ou entendu (mais où ?) un distinguo entre la démarche esthétique et la démarche créatrice, qui, précisément, définit l'esthète comme celui qui est certes capable de ressentir, aimer, rechercher le beau, mais n'en fait rien. Stérile. Autrement dit :Mais j'insiste sur ce fait que la contemplation esthétique incite à créer soi-même, indépendamment de son talent propre. Pourtant, quand je dis cela, on me rappelle vite à l'ordre : il faut être un génie ou rien... c'est donc que moi je ne suis rien.
- dès lors qu'on crée, si peu et maladroitement que ce soit, on dépasse le statut d'esthète;
- mais celui-ci, le contemplateur stérile, existe.
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
Au-delà de l'esthétique à proprement parler, c'est plutôt du thème de l'incommunicabilité, et du découragement qui en découle, que je pensais traiter.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'impartageable esthétique
Ben, si je puis me permettre, ton post initial m'évoque une expérience que tu postules définitivement incommunicable sur la base de mauvaises expériences; et je me permets de contester cette incommunicabilité. De là, autre question: et s'il en était ainsi d'autres états que tu juges incommunicables ?
D'ailleurs, le simple fait que tu aies pris le temps de la décrire ici montre que tu supposes, quand même, que tout espoir n'est pas perdu !
D'ailleurs, le simple fait que tu aies pris le temps de la décrire ici montre que tu supposes, quand même, que tout espoir n'est pas perdu !
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
Je suis d'accord, cette incommunicabilité n'est que relativité apparente.
J'en veux pour preuve le nombre de réponses
T'a plus qu'à kiffer, Fata
J'en veux pour preuve le nombre de réponses
T'a plus qu'à kiffer, Fata
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: L'impartageable esthétique
@ ayaaaahh
aah d'accord !!
(justement j'étais pas sûr...)
(et l'expression que je cherchais, cette nuit, c'était... "psychologie inversée"...)
aah d'accord !!
(justement j'étais pas sûr...)
(et l'expression que je cherchais, cette nuit, c'était... "psychologie inversée"...)
Invité- Invité
Re: L'impartageable esthétique
Au siècle dernier, la nuit, j'ai regardé Voisin Voisine, Tendresse et Passion, Voisin Voisine... Maldoror s'en est sorti avant l'aube.
Cogito ergo fuck- Messages : 676
Date d'inscription : 22/08/2013
Localisation : IDF
Re: L'impartageable esthétique
Et qu'est-ce qui te dit que j'en suis satisfait de ces réponses ?J'en veux pour preuve le nombre de réponses
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'impartageable esthétique
salut fata morgana!
je viens de minscrire, japprend les quote!
si je peux me permettre avant de repondre, tu es super mignonne!!
je viens de minscrire, japprend les quote!
si je peux me permettre avant de repondre, tu es super mignonne!!
pour moi, un sujet cest celui qui respecte les ordre, un objet ne peut pas bouger (sauf si y a un moteur dedans) Faut pas tout compliquerFata Morgana a écrit:Comme je l'écrivais ce matin sur mon fil, comment nouerais-je amitié avec ceux pour qui tout est objet alors que pour moi tout est sujet ?
tu ecris tres bien! tu as quel age? tu as vraiment 55 ans ou cest pour eviter detre draguer?Fata Morgana a écrit: Un jour dans mon adolescence encore, je fus las de mes excès. J'eus un sursaut. Je pris alors avec détermination ma mobylette et partis pour une belle promenade (j'habitais alors un massif où tout n'est que promenade et beauté) et pendant mon trajet, je m'efforçais de humer la "joie de la brise" et "la verdeur de ces prairies candides". Je connus une libération, assuré que c'était bien dans ce rapport de contemplation et d'ouverture sensorielle que je pourrais trouver un viatique concernant mon abandon, ma solitude, la morsure constante de la peur et de l'angoisse. Je frissonnais de plaisir dans le soleil, cherchant à "voir", cherchant à renouer avec le monde et avec je ne sais quelle harmonie originelle dont me privaient les ténèbres et les violences rampantes de mon quotidien.
t'a jamais penser a ecrire un livre? tu en vendrai beaucoup!^^Fata Morgana a écrit:Je m'en revins, allégé, ensoleillé, au village. Je cherchais alors avec qui je pourrais partager mes impressions et le désir qui en était né de prendre une autre voie, d'exorciser mes ombres par un hic et nunc savouré dans la nature, de devenir poète, mais plus encore INNOCENT.
Mais à mon retour je ne pus me résoudre à rentrer chez moi, comme si cela ne pouvait qu'impliquer une violente dégringolade des cimes que je croyais avoir atteint et m'empoisser à nouveau des ténèbres dont je venais de me nettoyer. Alors j'entrais au bar...dont je ressortis bientôt titubant et souillé. N'ayant trouvé personne à prendre à témoin de mon nouvel affranchissement, de mes nouvelles résolutions. Ce fut ici ma première fugue hors de mon fatum, elle se solda par une gueule de bois monumentale.
Pourquoi toute cette beauté du monde, cette vigueur à l'œuvre dans la montagne, animant les végétaux, les monts et les vallées blotties dans un silence peuplé d'oiseaux ne m'acceuillait-elle pas ? Pourquoi encore personne n'avait-il partagé mon enthousiasme, n'avait manifesté le désir de comprendre à la fois ce que je fuyais, et où je cherchais à m'introduire, en brisant le cercle infernal des jours, pour m'en aller flâner dans la lumière rafraîchie ? Non. Il n'y eut personne pour entendre l'émerveillement qui m'avait effleuré, pas plus que le désespoir qui m'inspira de m'éloigner ainsi du village pour tenter de renouer aussi peu que ce soit avec ce qui restait de bon en moi.
L'innocence !
atention a la drogue, cest dangereu pour la sante!!Fata Morgana a écrit:*"les portes de la perception". Titre d'un livre psychédélique dont je ne me souviens plus qui l'a écrit.
Coyote- Messages : 117
Date d'inscription : 06/09/2013
Localisation : Paris
Re: L'impartageable esthétique
Non Fata je t'en prie ne meurt pas de rire
(c'est ma réaction à la lecture du message qui me précède que je te projette en fait)
... Et bienvenue pour ton retour de "vacances" Quel punch !
(c'est ma réaction à la lecture du message qui me précède que je te projette en fait)
... Et bienvenue pour ton retour de "vacances" Quel punch !
Re: L'impartageable esthétique
J'aime bien, tout ça est très drôle.Supra-Moderator a écrit:salut fata morgana!
je viens de minscrire, japprend les quote!
si je peux me permettre avant de repondre, tu es super mignonne!![...]Fata Morgana a écrit:Comme je l'écrivais ce matin sur mon fil, comment nouerais-je amitié avec ceux pour qui tout est objet alors que pour moi tout est sujet ?
Cogito ergo fuck- Messages : 676
Date d'inscription : 22/08/2013
Localisation : IDF
Re: L'impartageable esthétique
Pourquoi tu dis sa? elle est deja prise?
Cest un forum de rencontre, nous somme entre surdoues, ce nest pas sympa de se moquer!
Cest un forum de rencontre, nous somme entre surdoues, ce nest pas sympa de se moquer!
Coyote- Messages : 117
Date d'inscription : 06/09/2013
Localisation : Paris
Re: L'impartageable esthétique
Je suis un homme supra moderator. Je mets des images de jolies filles parce que c'est si beau vois-tu et elles me tiennent compagnie !
Désolé pour la mauvaise blague et bienvenue.
Désolé pour la mauvaise blague et bienvenue.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'impartageable esthétique
Quelque chose me dit que tu ne l'es pas. L'intuition féminine, c'est quelque chose, quand mêmeFata Morgana a écrit:Et qu'est-ce qui te dit que j'en suis satisfait de ces réponses ?J'en veux pour preuve le nombre de réponses
Mais alors....que faudrait-il pour que tu le sois?
L'émerveillement ne se suffit-il pas à lui-même?
Et en même temps, je crois que je comprends la sensation de manque qui t'habite.
C'est comme de trouver un trésor et de ne pas pouvoir / savoir le montrer aux yeux mi-clos du monde.
Il y a des choses qui ne sont pas évidentes à partager.
Ce sont comme des "cadeaux" que l'on reçoit et qui sont pour nous-même et pour personne d'autre.
J'ai un peu de mal avec ca moi aussi.
Ma sagesse intérieure, mon "pote-en-ciel" ( comme il a été nommé dernièrement et dont j'apprécie énormément la symbolique ) me dit qu'il est bon de laisser "agir" ce cadeau en soi afin qu'il germe , tel une graine semée dans un sol fertile, afin qu'il se manifeste.
Ne rien faire, laisser être, se laisser être, s'autoriser à vivre.
Vivre, aimer toutes les sensations que cela procure, goûter aux fruits de la terre, tels des enfants gloutons et rieurs....
Tout est là je crois.
Pas si simple au fond....et pourtant!
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: L'impartageable esthétique
ah desole pour le quiproquo!Fata Morgana a écrit:Je suis un homme supra moderator. Je mets des images de jolies filles parce que c'est si beau vois-tu et elles me tiennent compagnie !
Désolé pour la mauvaise blague et bienvenue.
Coyote- Messages : 117
Date d'inscription : 06/09/2013
Localisation : Paris
Re: L'impartageable esthétique
Faire entrer une souris dans un petit trou, n'est pas plus facile que d'y faire rentrer un éléphant
Ne crois-tu pas ?
Ne crois-tu pas ?
Yrri- Messages : 30
Date d'inscription : 23/08/2013
Age : 63
Localisation : Sainte Foy lès Lyon
Re: L'impartageable esthétique
Je ne crois pas.Yrri a écrit:Faire entrer une souris dans un petit trou, n'est pas plus facile que d'y faire rentrer un éléphant
Ne crois-tu pas ?
Cogito ergo fuck- Messages : 676
Date d'inscription : 22/08/2013
Localisation : IDF
Re: L'impartageable esthétique
Une belle émotion esthétique, c'est magnifique; mais elle ne prend réellement corps qu'une fois partagée. C'est là que le bât blesse...
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'impartageable esthétique
Bonjour Fata,
Il m'arrive de ressentir de belles émotions en conversant avec ce que j'appelle mon ange, mon Pote En Ciel, ma sagesse intérieure....
C'est en effet une forme de partage même s'il ne s'agit pas d'un partage entre deux êtres humains.
Je suis presque certaine que cela t'arrive aussi
Réjouissons-nous....au lieu de déplorer certaines choses qui ne sont en fait que des détails par rapport à ce genre d'expérience...Ne trouves-tu pas ?
Il m'arrive de ressentir de belles émotions en conversant avec ce que j'appelle mon ange, mon Pote En Ciel, ma sagesse intérieure....
C'est en effet une forme de partage même s'il ne s'agit pas d'un partage entre deux êtres humains.
Je suis presque certaine que cela t'arrive aussi
Réjouissons-nous....au lieu de déplorer certaines choses qui ne sont en fait que des détails par rapport à ce genre d'expérience...Ne trouves-tu pas ?
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: L'impartageable esthétique
Une vertical ne s'accomplit réellement que dans l'horizontale - c'est aussi vrai pour la mystique que pour les amoureux !
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'impartageable esthétique
C'est vrai qu'il m'arrive, dans ces circonstances, de me rouler par terre....mais bon, au sens figuré, hein
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: L'impartageable esthétique
Ce livre, est un chef d'oeuvre, huxley est un génie.
The doors s'est bâti autour de ce livre (d'ou le nom de "portes"), et je suis un immense fan. La musique est plus mon domaine, mais ça rejoint exactement le texte de Huxley.
The doors s'est bâti autour de ce livre (d'ou le nom de "portes"), et je suis un immense fan. La musique est plus mon domaine, mais ça rejoint exactement le texte de Huxley.
Arizona782- Messages : 2493
Date d'inscription : 17/11/2013
Age : 32
Localisation : Demande à la NSA
Re: L'impartageable esthétique
C'est dingue, quand je me relis je suis scié...C'est comme si ce n'était pas moi qui avait écrit cela ! Et au fond quelle duplicité: être à la fois d'un jour sur l'autre cet asticot social quelconque et terne, ou la personne qui écrit ce genre de texte d'une traite et sans brouillon...Ce balancement entre la médiocrité languide et la créativité libérée est troublant. Combien donc y a t-il de je en moi ? Et pourtant c'est bien ma langue que je parle ci-dessus, c'est bien ainsi que ma pensée se configure...Ah, le "qui suis-je ?" demeure...Tout ce contraste est déjà souligné dans le texte en tête de ce fil: l'écartèlement entre les sentiments élevés, disons-le méta romantiques, et la rechute dans la glèbe. Apprendrai-je un jour l'art de garder l'équilibre sur la cime ?
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'impartageable esthétique
Et bien un jour je suis allé à un concert de Yes. Un bien joli garçon fumait de l'herbe et il accepta de m'en vendre. Elle était pure et puissante !
En moi cette "drogue" (en est-ce une ? je l'ignore) avait un effet esthétique, métaphysique, extra sensoriel que je ne retrouvais pas chez les autres consommateurs. J'assistais alors à une poésie médiévale et symphonique sublime. La marche de pélerins inspirés qui grâce à leurs luths apportaient au monde une nouvelle de joie et de lumière, la marche déterminée de troubadours feériques porteurs d'allégresse. Il traversaient des pays auroraux, comme animés par le vent, sous les gonfalons d'une allacrité franche et enfantine, dans la puissance prophétique de leur message. Quelle fête, fête de tous les étincellements, de tous les plus nobles transports, joie communicative, saphirine et orangée, messagers d'un monde réconcilié ! J'étais dans le resplendissement d'un monde neuf frais et sûr, d'un monde divinisé.
Je dus ensuite attendre mon train pendant des heures dans la nuit rayée de néons de la gare en fer, traversé de stridences...
Contraste entre mon monde intérieur et la "violation" brutale du monde des hommes déchus dans la matière sidérique...Est-ce là le kali-yuga Hindou ? Toujours est-il que j'étais ainsi croyant, une croyance balbutiante, pénétrée d'espérance: un jour la vie, la vie dans la beauté sera possible !
Vous voyez j'espère en quoi ceci consonne avec mon premier texte ci-dessus.
j'étais déterminé à vivre à cette hauteur entrevue lors de cette désinhibition. Je rompais plus tard avec le haschish, décidé à trouver en moi-même cette stase bénie, à l'état naturel. Le travail d'une vie. Non, pas d'une vie, mais d'une existence !
En moi cette "drogue" (en est-ce une ? je l'ignore) avait un effet esthétique, métaphysique, extra sensoriel que je ne retrouvais pas chez les autres consommateurs. J'assistais alors à une poésie médiévale et symphonique sublime. La marche de pélerins inspirés qui grâce à leurs luths apportaient au monde une nouvelle de joie et de lumière, la marche déterminée de troubadours feériques porteurs d'allégresse. Il traversaient des pays auroraux, comme animés par le vent, sous les gonfalons d'une allacrité franche et enfantine, dans la puissance prophétique de leur message. Quelle fête, fête de tous les étincellements, de tous les plus nobles transports, joie communicative, saphirine et orangée, messagers d'un monde réconcilié ! J'étais dans le resplendissement d'un monde neuf frais et sûr, d'un monde divinisé.
Je dus ensuite attendre mon train pendant des heures dans la nuit rayée de néons de la gare en fer, traversé de stridences...
Contraste entre mon monde intérieur et la "violation" brutale du monde des hommes déchus dans la matière sidérique...Est-ce là le kali-yuga Hindou ? Toujours est-il que j'étais ainsi croyant, une croyance balbutiante, pénétrée d'espérance: un jour la vie, la vie dans la beauté sera possible !
Vous voyez j'espère en quoi ceci consonne avec mon premier texte ci-dessus.
j'étais déterminé à vivre à cette hauteur entrevue lors de cette désinhibition. Je rompais plus tard avec le haschish, décidé à trouver en moi-même cette stase bénie, à l'état naturel. Le travail d'une vie. Non, pas d'une vie, mais d'une existence !
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: L'impartageable esthétique
Je revois souvent ce chemin.
Il s'agissait d'un circuit autour de chez moi, parfois bitume parfois chemin de cailloux et de terre : l'"ancienne voie ferrée" (j'avais vu des photos en noir et blanc du train qui roulait à 20km/h, et ralentissait tellement en montée que les passagers descendaient et faisaient la course
Combien de fois suis-je sortie, seule, faire cette promenade ?
Descente en pente douce sur la route, le long des deux maisons voisines, et à partir de là j'entrais dans une pénombre de chênes et châtaigniers. L'herbe sur les côtés était couverte de gouttes brillantes et translucides. Les primevères se détachaient de leur jaune à nul autre pareil. Et les gentianes, si belles si dangereuses et majestueuses. Je quitte la route et tourne à droite, c'est encore plus sombre mais je suis sur l'ancienne voie ferrée, fini le bitume. Bientôt je vais dépasser l'entrée de "chez Job", un fermier retraité qui vit seul. Je crois que je ne l'ai jamais vu. Il doit faire peur. Mon coeur bat la chamade mais je marche régulièrement pour qu'il ne sente pas ma peur et ne vienne pas à ma rencontre. Ouf il n'est pas sorti. Il y a moins d'arbres, derrière les talus, des champs. A gauche l'entrée de la ferme des J... C'est là que pendant des années mon frère ma soeur et moi à tour de rôle avons dû aller chercher le lait, parfois les oeufs. J'y ai joué avec les bébés cochons et les bébés lapins. Je suis grande maintenant, tout cela c'est le passé. Je suis sur ce chemin parce que j'ai choisi de me retrouver. C'est ici que je me sens le mieux. A marcher tranquillement pour nourrir mon regard de beauté renouvelée, pour sentir l'odeur de la pluie, pour respirer puissamment.
J'habite dans le sud. Il n'y a pas de primevères ici, je m'en nourris dans ma tête
Il s'agissait d'un circuit autour de chez moi, parfois bitume parfois chemin de cailloux et de terre : l'"ancienne voie ferrée" (j'avais vu des photos en noir et blanc du train qui roulait à 20km/h, et ralentissait tellement en montée que les passagers descendaient et faisaient la course
Combien de fois suis-je sortie, seule, faire cette promenade ?
Descente en pente douce sur la route, le long des deux maisons voisines, et à partir de là j'entrais dans une pénombre de chênes et châtaigniers. L'herbe sur les côtés était couverte de gouttes brillantes et translucides. Les primevères se détachaient de leur jaune à nul autre pareil. Et les gentianes, si belles si dangereuses et majestueuses. Je quitte la route et tourne à droite, c'est encore plus sombre mais je suis sur l'ancienne voie ferrée, fini le bitume. Bientôt je vais dépasser l'entrée de "chez Job", un fermier retraité qui vit seul. Je crois que je ne l'ai jamais vu. Il doit faire peur. Mon coeur bat la chamade mais je marche régulièrement pour qu'il ne sente pas ma peur et ne vienne pas à ma rencontre. Ouf il n'est pas sorti. Il y a moins d'arbres, derrière les talus, des champs. A gauche l'entrée de la ferme des J... C'est là que pendant des années mon frère ma soeur et moi à tour de rôle avons dû aller chercher le lait, parfois les oeufs. J'y ai joué avec les bébés cochons et les bébés lapins. Je suis grande maintenant, tout cela c'est le passé. Je suis sur ce chemin parce que j'ai choisi de me retrouver. C'est ici que je me sens le mieux. A marcher tranquillement pour nourrir mon regard de beauté renouvelée, pour sentir l'odeur de la pluie, pour respirer puissamment.
J'habite dans le sud. Il n'y a pas de primevères ici, je m'en nourris dans ma tête
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: L'impartageable esthétique
Ca me fait penser à l'équilibre entre les opposés. C'est ainsi que je vois l'être humain, un mélange souvent détonnant entre ses opposés. Ce n'est pas facile d'être tout à la fois. Peut-être à cause du choix qui constitue notre particularité d'humain.Fata Morgana a écrit:C'est dingue, quand je me relis je suis scié...C'est comme si ce n'était pas moi qui avait écrit cela ! Et au fond quelle duplicité: être à la fois d'un jour sur l'autre cet asticot social quelconque et terne, ou la personne qui écrit ce genre de texte d'une traite et sans brouillon...Ce balancement entre la médiocrité languide et la créativité libérée est troublant. Combien donc y a t-il de je en moi ? Et pourtant c'est bien ma langue que je parle ci-dessus, c'est bien ainsi que ma pensée se configure...Ah, le "qui suis-je ?" demeure...Tout ce contraste est déjà souligné dans le texte en tête de ce fil: l'écartèlement entre les sentiments élevés, disons-le méta romantiques, et la rechute dans la glèbe. Apprendrai-je un jour l'art de garder l'équilibre sur la cime ?
Dois-je vraiment choisir entre ce que je considère en moi comme esthétique et ce qui ne m'apparait pas comme tel?
Ne puis-je pas tout simplement accepter ma condition d'être humain?
Cette acceptation m'est comme "tombée dessus" un jour que je ne m'y attendais pas.
Je connaissais déjà ma partie angélique et le jour où j'ai fait sa "connaissance", je me souviens d'avoir pensé: et bien voilà, je sais tout maintenant.
Comme je me trompais!
Il y a en moi un ange et un démon et toute la palette intermédiaire!
Et la "rencontre" avec cette autre partie de moi ( que j'acceptais enfin de regarder en face ) fut une nouvelle révélation.
Etrangement, je me suis surprise à l'aimer. Et c'était pour moi un autre cadeau du ciel car je l'avais reniée depuis si longtemps. J'en eu le cœur brisé de réaliser à quel point lorsqu'on ne s'aime pas en entier, au fond, on ne s'aime pas vraiment.
Il faut accepter tout le package, le recevoir comme ce qu'il est: un cadeau.
Et là j'ai envie de te dire: aime-toi en entier.
Je crois vraiment que le déséquilibre qu'on ressent parfois vient du fait de n'aimer qu'une partie de soi.
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: L'impartageable esthétique
Bonjour Fata,
Je rejoins d'autres messages, qui soutiennent ta capacité à partager ta vision profonde du monde... Maintenant les mots, bien tournés ou non, justes ou non, riches et complexes qu'ils peuvent être, ne pourront jamais résonner chez autrui avec la même exactitude, avec la même tonalité, avec la même justesse que chez toi, et c'est le cas pour chacun d'entre nous... Nous pouvons inviter autrui dans notre univers, et peut être le comprendra -t-il, peut être le partagera-t-il,et le respectera-t-il ? mais le reste lui appartient, et il est de notre responsabilité d'avoir invité chez nous, quelqu'un à la hauteur ou non de nos attentes...
A chaque fois que j'écris, sur mon blog, sur le forum, j'ouvre mon univers et j'espère toujours que les autres seront à la hauteur de ce que je livre, mais déjà mes mots ne m'appartiennent plus et chacun peut en faire ce qu'il veut... Dans la vie réelle, j'aime dire à l'autre : regarde, sent, respire, ferme les yeux, écoute... Parfois il se laisse faire, pendant un instant je l'emmène avec moi au cœur de la vie, de ce qui est beau et merveilleux, et parfois il me regarde, me sourit, ne me suit pas et poursuit sa route sans s'attarder, en refusant ce cadeau, en niant une telle beauté... Nous ne sommes pas tous réceptifs à la beauté du monde, ne ne savons pas tous en profiter, nous en nourrir, et c'est ainsi... pourquoi se préoccuper du partage ? il appartient à chacun de se faire ce cadeau, il est à portée de notre main à chaque minute, et si on ne se l'offre pas et bien tant pis... Pourquoi se sentir seul face à l'esthétisme incommensurable ? n'est ce pas exactement à ce moment que l'on se sent unifié au monde et donc relié à l'univers ?...
Je pense que l'esthétisme se partage, par bien des façons, mais ce n'est pas parce que l'on offre quelque chose qu'il est accueilli et accueilli comme on l'espère...
Je rejoins d'autres messages, qui soutiennent ta capacité à partager ta vision profonde du monde... Maintenant les mots, bien tournés ou non, justes ou non, riches et complexes qu'ils peuvent être, ne pourront jamais résonner chez autrui avec la même exactitude, avec la même tonalité, avec la même justesse que chez toi, et c'est le cas pour chacun d'entre nous... Nous pouvons inviter autrui dans notre univers, et peut être le comprendra -t-il, peut être le partagera-t-il,et le respectera-t-il ? mais le reste lui appartient, et il est de notre responsabilité d'avoir invité chez nous, quelqu'un à la hauteur ou non de nos attentes...
A chaque fois que j'écris, sur mon blog, sur le forum, j'ouvre mon univers et j'espère toujours que les autres seront à la hauteur de ce que je livre, mais déjà mes mots ne m'appartiennent plus et chacun peut en faire ce qu'il veut... Dans la vie réelle, j'aime dire à l'autre : regarde, sent, respire, ferme les yeux, écoute... Parfois il se laisse faire, pendant un instant je l'emmène avec moi au cœur de la vie, de ce qui est beau et merveilleux, et parfois il me regarde, me sourit, ne me suit pas et poursuit sa route sans s'attarder, en refusant ce cadeau, en niant une telle beauté... Nous ne sommes pas tous réceptifs à la beauté du monde, ne ne savons pas tous en profiter, nous en nourrir, et c'est ainsi... pourquoi se préoccuper du partage ? il appartient à chacun de se faire ce cadeau, il est à portée de notre main à chaque minute, et si on ne se l'offre pas et bien tant pis... Pourquoi se sentir seul face à l'esthétisme incommensurable ? n'est ce pas exactement à ce moment que l'on se sent unifié au monde et donc relié à l'univers ?...
Je pense que l'esthétisme se partage, par bien des façons, mais ce n'est pas parce que l'on offre quelque chose qu'il est accueilli et accueilli comme on l'espère...
EmiM- Messages : 5707
Date d'inscription : 15/01/2014
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Localisation : Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles
Re: L'impartageable esthétique
Les tigres ont beaucoup de sagesse
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
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Re: L'impartageable esthétique
Merci Zarbitude, avant j'étais un caméléon, mais depuis hier je suis une tigresse, alors peut être que je pédale un peu...
EmiM- Messages : 5707
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Re: L'impartageable esthétique
Tu pédales dans la sagesse ?
Zarbitude- Messages : 8895
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Re: L'impartageable esthétique
Oui je sais ça n'a pas beaucoup de sens, mais c'est parce que je pédale !
EmiM- Messages : 5707
Date d'inscription : 15/01/2014
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Re: L'impartageable esthétique
Bah, les transitions c'est parfois difficile. Tiens bon!
Zarbitude- Messages : 8895
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