Père es-tu là ?
+20
Peaceandlive
tieutieu
Pola
Chuna
soto²
Kadjagoogoo
Arizona782
Deedee
Dark La Sombrissime Encre
ELINATINLIVE
rv
albatrosdore
Zeppo
Ise
LeFrançois Un Posteur
david50
Wirha Kotcha (sebien)
didelou
Raflo
David337
24 participants
Forum ZEBRAS CROSSING :: Zèbrement vous :: Vie de zèbre :: La famille, les parents, les enfants et leur éducation
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Père es-tu là ?
Je poste ça pour savoir s'il y en ici qui ont senti le manque d'un père ? Pour moins le mien ne m'a rien fait faire plus jeune et ne m'a rien vraiment appris. Ma mère m'a beaucoup cocooné et aujourd'hui je peine je peeeeiiinnneeeeeee............. xD
David337- Messages : 244
Date d'inscription : 12/09/2013
Age : 36
Re: Père es-tu là ?
Oula, dans le même cas que toi.... Un père froid, trèèès distant, et de l'autre coté une mère qui veut tout le temps savoir comment ça va, si tout va bien dans ma tête et blablabla. Et ce contraste met encore plus en évidence "l'absence" de père..
Re: Père es-tu là ?
Moi aussi j'ai souffert d'un manque vis à vis de mon père. Toujours froid, jamais d'encouragement, des phrases assassines... Quant à ma mère, elle me surcouvait (beaucoup trop)
didelou- Messages : 1
Date d'inscription : 06/11/2013
Re: Père es-tu là ?
Hello à tous,
Je suis aussi dans votre cas, mais ce n'est pas forcément de "sa faute", vu que mes parents ont divorcé quand j'avais 7 ans... du coup il était absent, mais... par la force des choses.
J'aurais beaucoup voulu avoir une présence paternelle dans mon éducation, car j'ai grandi au milieu de ma mère (qui par ailleurs n'est pas un exemple à suivre à mon sens, castratrice de mes déductions) et j'ai dû construire mon identité masculine un peu tout seul et j'en pâtis encore aujourd'hui je pense, bien que père à mon tour... et divorcé aussi (très bientôt).
Ayant vécu un divorce des yeux d'un enfant, je vais donc m'efforcer d'être présent pour mes deux garçons, du moins mieux que ce que j'ai pu avoir.
Mon expérience est donc un peu différente de la vôtre, mais je pense que l'absence, c'est une absence, malgré tout.
Je suis aussi dans votre cas, mais ce n'est pas forcément de "sa faute", vu que mes parents ont divorcé quand j'avais 7 ans... du coup il était absent, mais... par la force des choses.
J'aurais beaucoup voulu avoir une présence paternelle dans mon éducation, car j'ai grandi au milieu de ma mère (qui par ailleurs n'est pas un exemple à suivre à mon sens, castratrice de mes déductions) et j'ai dû construire mon identité masculine un peu tout seul et j'en pâtis encore aujourd'hui je pense, bien que père à mon tour... et divorcé aussi (très bientôt).
Ayant vécu un divorce des yeux d'un enfant, je vais donc m'efforcer d'être présent pour mes deux garçons, du moins mieux que ce que j'ai pu avoir.
Mon expérience est donc un peu différente de la vôtre, mais je pense que l'absence, c'est une absence, malgré tout.
Wirha Kotcha (sebien)- Messages : 74
Date d'inscription : 07/10/2013
Age : 42
Localisation : Suisse
Re: Père es-tu là ?
Punaise mais le mien c'est pas un père en fait il change d'avis ou pour me lécher le fion ou pour lécher celui de ma mère ! LOL et me laisse dans ma merde quand je trouve pas quelque chose. C'est si bon de se rendre de tout ça à 26 ans et de n'avoir aucun ami et bla et bla et bla.
David337- Messages : 244
Date d'inscription : 12/09/2013
Age : 36
Re: Père es-tu là ?
La je m'éclipse pour venir respirer ici car mon empathie va me rendre barge.
PS : Et je repars pour un diner qui s'annonce mmmjoviaaaaaaaaallllll
PS : Et je repars pour un diner qui s'annonce mmmjoviaaaaaaaaallllll
David337- Messages : 244
Date d'inscription : 12/09/2013
Age : 36
Re: Père es-tu là ?
Si quelqu'un a envi de modérer je comprends, je viens et me relis ça me fait un peu peur mais j'écris tout comme je le ressens sur le moment ^^.
David337- Messages : 244
Date d'inscription : 12/09/2013
Age : 36
Re: Père es-tu là ?
Le miens ne m'a pas reconnu, j'ai été élevé par une mère célibataire ayant une bouteille de whisky pour seul compagnon.
Bizarrement pendant longtemps je n'ai ressenti aucun manque, par contre les mois qui ont précédé la naissance de mon fils ont été terribles, j'ai été submergé par l'angoisse de ne pas "savoir être".
Depuis cela va mieux, cela fera bientôt six ans que je réinvente la paternité et cela ne se passe pas trop mal
Bizarrement pendant longtemps je n'ai ressenti aucun manque, par contre les mois qui ont précédé la naissance de mon fils ont été terribles, j'ai été submergé par l'angoisse de ne pas "savoir être".
Depuis cela va mieux, cela fera bientôt six ans que je réinvente la paternité et cela ne se passe pas trop mal
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Père es-tu là ?
Aussi loin que je me souvienne, mon père m'a toujours manqué.
peut être est ce pour çà que j'ai été père très jeune et que mes fils sont des trésors..
Concernant mon père...
ce n'était pas un petit val où était couché un jeune homme avec deux trous sur le coté.
C'était porte de la chapelle un trentenaire coupé en deux par une rame de métro.
j'avais 5 ans...
j'en ai 50 et il me manque toujours.
peut être est ce pour çà que j'ai été père très jeune et que mes fils sont des trésors..
Concernant mon père...
ce n'était pas un petit val où était couché un jeune homme avec deux trous sur le coté.
C'était porte de la chapelle un trentenaire coupé en deux par une rame de métro.
j'avais 5 ans...
j'en ai 50 et il me manque toujours.
LeFrançois Un Posteur- Messages : 20
Date d'inscription : 12/09/2012
Age : 61
Localisation : PAris
Re: Père es-tu là ?
hola... aurais je cassé un peu le fil de la conversation?
mon histoire me fait me poser une question quant à ces pères absents. (les enfoirés).
vaut il mieux un père vivant mais autoritaire et absent
ou
un père mort, avec lequel on ne réglera jamais ses contes (la faute est volontaire).
dans le premier cas, n'y a t'il pas un moment où on voudrait le tuer?
dans le second... be on peut pas.
qu'en pensez vous?
mon histoire me fait me poser une question quant à ces pères absents. (les enfoirés).
vaut il mieux un père vivant mais autoritaire et absent
ou
un père mort, avec lequel on ne réglera jamais ses contes (la faute est volontaire).
dans le premier cas, n'y a t'il pas un moment où on voudrait le tuer?
dans le second... be on peut pas.
qu'en pensez vous?
LeFrançois Un Posteur- Messages : 20
Date d'inscription : 12/09/2012
Age : 61
Localisation : PAris
Re: Père es-tu là ?
Bonjour,
J'en pense que qu'elle que soit la configuration l'adulte que nous sommes devenu doit regarder avec lucidité l'enfant que nous avons été et lui faire ses adieux, avec tendresse si possible.
Casser les chaines de causalités toxiques, cesser de subir et devenir un peu plus maître de sa vie.
J'en pense que qu'elle que soit la configuration l'adulte que nous sommes devenu doit regarder avec lucidité l'enfant que nous avons été et lui faire ses adieux, avec tendresse si possible.
Casser les chaines de causalités toxiques, cesser de subir et devenir un peu plus maître de sa vie.
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: Père es-tu là ?
Perso un père absent et une mère psychotique... élevée parune grand mère aimante mais assez folcoche ... mon titi a connu deux ans et demi son père, colérique et violent, pendant certaines vacances... père décédé en août 2012... ses deux autres enfants, adultes, terriblement marqués par ce père du week end, à la présence imposante sur tous les plans8. Le père que je construis maintenant pour mon fils est celui de quelqu'un qui nous protège depuis le ciel... en édulcorant sur ses principaux traits de caractère, j arrive à en faire un père
très acceptable, et il n abimera pas mon titi... on verra plus tard si j ai pensé
juste...
mais pour répondre à le françois, il me semble qu il vaut bien mieux un père mort reconstruit sans mensonges mais en adoucissant les angles, en insistant sur les qualités, qu un pervers narcissique manipulateur violent et alcoolique... et puis depuis ... un nounours est venu vivre chez nous... un nounours qui rassure, répare, aime, autant titi que sa maman
très acceptable, et il n abimera pas mon titi... on verra plus tard si j ai pensé
juste...
mais pour répondre à le françois, il me semble qu il vaut bien mieux un père mort reconstruit sans mensonges mais en adoucissant les angles, en insistant sur les qualités, qu un pervers narcissique manipulateur violent et alcoolique... et puis depuis ... un nounours est venu vivre chez nous... un nounours qui rassure, répare, aime, autant titi que sa maman
ELINATINLIVE- Messages : 35
Date d'inscription : 29/11/2013
Re: Père es-tu là ?
16 novembre 12h28david50 a écrit:
J'en pense que qu'elle que soit la configuration l'adulte que nous sommes devenu doit regarder avec lucidité l'enfant que nous avons été et lui faire ses adieux, avec tendresse si possible.
Casser les chaines de causalités toxiques, cesser de subir et devenir un peu plus maître de sa vie.
Je plussoie
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Père es-tu là ?
J'ai eu un père complètement détraqué dans sa tête. Syndrôme de Peter Pan + violence + manipulateur, bref horrible. Il a lui aussi eu une enfance avec un père très froid et distant, qui ne le prenais jamais dans ses bras parce que c'était pour les filles tout ça, pas pour les hommes. Avec mon grand frère il a été à la fois très dur mais il étais aussi affectif avec lui, il se reconnaissais en lui. Par contre moi il ne m'a jamais montré d'affection, il disais à ma mère qu'il avais l'impression de trahir mon frère en venant vers moi.
Pour l'instant ça ne m'a apporté qu'un gros manque de confiance en moi et en ma masculinité
Pour l'instant ça ne m'a apporté qu'un gros manque de confiance en moi et en ma masculinité
Zeppo- Messages : 170
Date d'inscription : 09/04/2013
Age : 29
Localisation : Montcuq
Re: Père es-tu là ?
Oula... Demain, on y est encore...
Macho, lâche, incapable de prendre ses responsabilités, absent , est en train de se faire manipuler par un pn de ma famille gggggggrrrrrr
Avez vous ce sentiment d'avoir été le confident de vos parnents pour régler leurs problèmes pendant votre enfance ? C'est le genre de "détail" parmi d'autres qui sautent aux yeux à la découverte de la douance.
Macho, lâche, incapable de prendre ses responsabilités, absent , est en train de se faire manipuler par un pn de ma famille gggggggrrrrrr
Avez vous ce sentiment d'avoir été le confident de vos parnents pour régler leurs problèmes pendant votre enfance ? C'est le genre de "détail" parmi d'autres qui sautent aux yeux à la découverte de la douance.
albatrosdore- Messages : 264
Date d'inscription : 18/11/2013
Localisation : Par çi par là
Re: Père es-tu là ?
A la naissance de mon fils, je me suis posé la question de savoir quel père j'aurais voulu avoir, je me suis rapprocher de mon père en devenant moi même papa.
maintenant, avec le handicap de mon fils, je suis sur deux dispositions, quel père ai je envie d’être, et de quel père mon fils à besoin. La dernière ayant largement la priorité.
j'ai consciemment négligé mes considérations personnelles, fierté, envie, projet...
pour lui. Mais les sacrifices deviennent éprouvant, même si je peux les tenir et mon fils va mieux. Je n'ai pas encore décidé si j'allais m'accorder des récréations, tout dépend de certaines échéances. Je suis largement contraint par les circonstances et depuis 3 ans que je travaille à réduire leur effet, je suis encore soumis par le matériel.
deux boulots, un temps "libre" (congé, repos) consacré à mon gosse.
je me suis rendu compte que mon fils me fait tenir. la cadence marche ou crève est dure mais quand la relation père -fils est en jeu, quand il n'y a que lui qui rayonne dans ma chienne d'existence, je peux supporter un emploi insupportable (aide soignant en gériatrie), devenir sapeur pompier à 36 ans(alors que jamais j'aurais pu imaginer en être capable), envisager de me remettre aux études (concours infirmier en 2014).
aucun de ces choix n'a été souhaité. Je les ai fais par obligation et devoir.
les moments ou je suis avec mon gosse sont apaisant, ses progrès me calment mais ils sont lents à venir et éprouvent ma patience.
l'inquiétude d'un père pour son gosse déchire, ronge.
Quand il est chez sa mère, je rodais chez moi comme un fauve. Maintenant que je fais des gardes, je ne suis plus à procrastiner vainement.
Sa mère -neurotypique- s'éloigne, elle emmène le gosse à 40 minutes de chez moi et je sais que je vais voir mon fils une fois tout les 36 du mois. Aucune considération pour la prise en charge du môme (dans ma ville), des valeurs pédagogiques aux antipodes des miennes.
Et l'avocat qui me dit que mon dossier est indéfendable parce que mon planning est chaotique!! désolé de travailler.
j'ai l'impression que rien n'est fait pour que les parents s'occupent correctement de leur enfants. Ce n'est pas seulement une disposition émotionnelle, mais quand tu t’inquiète pour ton travail, il suffit de ne pas s'entendre avec son boss, ses collègues ou ses clients, que tu es menacé dans ta sécurité matérielle, quelle attention peux tu porter à ton gosse. J'en connais qui ont le ventre noué en arrivant au travail. Et pourtant ils ramène de quoi manger à leur gosse parce qu'ils se bougent.
Il y a tellement de sources d’inquiétude qui viennent parasiter le temps qu'on consacre à ses mômes, si tu dois te battre avec l'autre parent pour les voir, quelles valeurs sont transmises si elles sont en contradiction, quel lien se construit avec eux?
là ou j'en suis, ma ligne de conduite est : fais ce que tu peux faire et ce qu'il y a a faire. Se concentrer sur les moments passer avec son enfant, être totalement avec lui quand tu es avec lui.
Bonne soirée.
maintenant, avec le handicap de mon fils, je suis sur deux dispositions, quel père ai je envie d’être, et de quel père mon fils à besoin. La dernière ayant largement la priorité.
j'ai consciemment négligé mes considérations personnelles, fierté, envie, projet...
pour lui. Mais les sacrifices deviennent éprouvant, même si je peux les tenir et mon fils va mieux. Je n'ai pas encore décidé si j'allais m'accorder des récréations, tout dépend de certaines échéances. Je suis largement contraint par les circonstances et depuis 3 ans que je travaille à réduire leur effet, je suis encore soumis par le matériel.
deux boulots, un temps "libre" (congé, repos) consacré à mon gosse.
je me suis rendu compte que mon fils me fait tenir. la cadence marche ou crève est dure mais quand la relation père -fils est en jeu, quand il n'y a que lui qui rayonne dans ma chienne d'existence, je peux supporter un emploi insupportable (aide soignant en gériatrie), devenir sapeur pompier à 36 ans(alors que jamais j'aurais pu imaginer en être capable), envisager de me remettre aux études (concours infirmier en 2014).
aucun de ces choix n'a été souhaité. Je les ai fais par obligation et devoir.
les moments ou je suis avec mon gosse sont apaisant, ses progrès me calment mais ils sont lents à venir et éprouvent ma patience.
l'inquiétude d'un père pour son gosse déchire, ronge.
Quand il est chez sa mère, je rodais chez moi comme un fauve. Maintenant que je fais des gardes, je ne suis plus à procrastiner vainement.
Sa mère -neurotypique- s'éloigne, elle emmène le gosse à 40 minutes de chez moi et je sais que je vais voir mon fils une fois tout les 36 du mois. Aucune considération pour la prise en charge du môme (dans ma ville), des valeurs pédagogiques aux antipodes des miennes.
Et l'avocat qui me dit que mon dossier est indéfendable parce que mon planning est chaotique!! désolé de travailler.
j'ai l'impression que rien n'est fait pour que les parents s'occupent correctement de leur enfants. Ce n'est pas seulement une disposition émotionnelle, mais quand tu t’inquiète pour ton travail, il suffit de ne pas s'entendre avec son boss, ses collègues ou ses clients, que tu es menacé dans ta sécurité matérielle, quelle attention peux tu porter à ton gosse. J'en connais qui ont le ventre noué en arrivant au travail. Et pourtant ils ramène de quoi manger à leur gosse parce qu'ils se bougent.
Il y a tellement de sources d’inquiétude qui viennent parasiter le temps qu'on consacre à ses mômes, si tu dois te battre avec l'autre parent pour les voir, quelles valeurs sont transmises si elles sont en contradiction, quel lien se construit avec eux?
là ou j'en suis, ma ligne de conduite est : fais ce que tu peux faire et ce qu'il y a a faire. Se concentrer sur les moments passer avec son enfant, être totalement avec lui quand tu es avec lui.
Bonne soirée.
rv- Messages : 284
Date d'inscription : 30/01/2012
Age : 48
Localisation : Orange
Re: Père es-tu là ?
on essaye, Elinatinlive
ça fait du bien de lâcher un peu de lest,
même si le sujet était sur l’absence du papa
et désolé pour les fautes de conjugaison, c'était pas ma priorité
ça fait du bien de lâcher un peu de lest,
même si le sujet était sur l’absence du papa
et désolé pour les fautes de conjugaison, c'était pas ma priorité
rv- Messages : 284
Date d'inscription : 30/01/2012
Age : 48
Localisation : Orange
Re: Père es-tu là ?
des papas présents dans la diskut des pères absents ? c'est bien, çà fait avancer les choses, mieux comprendre
ELINATINLIVE- Messages : 35
Date d'inscription : 29/11/2013
Re: Père es-tu là ?
se mettre à la place
de son propre père,
de son propre enfant
de son propre père,
de son propre enfant
rv- Messages : 284
Date d'inscription : 30/01/2012
Age : 48
Localisation : Orange
Re: Père es-tu là ?
Pfffffff
J'y arrive pas.
A y penser.
Pour y mettre des mots.
Et les écrire.
J' y arrive pas.
J'y arrive pas.
A y penser.
Pour y mettre des mots.
Et les écrire.
J' y arrive pas.
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Père es-tu là ?
laisse ton cerveau génial trouver comment t'exprimer ... pendant ton sommeil
ELINATINLIVE- Messages : 35
Date d'inscription : 29/11/2013
Re: Père es-tu là ?
Il mouline depuis plusieurs jours et chaque matin rien encore
Trop dans l'émotion ou plutôt le ressenti
C'est le fameux mélange "je pense je ressens" sur lequel Mag m'a éclairée (laisser le ressenti s'exprimer, et quand il sera sorti la pensée redémarrera)
Il y en a autant pour ma mère. Qui pond "Maman où es-tu ?" !!! Moi : tout de suite ! RV là-bas Elina ?
Trop dans l'émotion ou plutôt le ressenti
C'est le fameux mélange "je pense je ressens" sur lequel Mag m'a éclairée (laisser le ressenti s'exprimer, et quand il sera sorti la pensée redémarrera)
Il y en a autant pour ma mère. Qui pond "Maman où es-tu ?" !!! Moi : tout de suite ! RV là-bas Elina ?
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Père es-tu là ?
Ayé j'ai réfléchi
J'ai toujours idéalisé mon père.
Aujourd'hui encore d'ailleurs, bien que je lui trouve quelques défauts !
Mes parents sont toujours vivants et mariés. Je suis l'aînée de 4 enfants.
PEUX PAS
A bientôt
J'ai toujours idéalisé mon père.
Aujourd'hui encore d'ailleurs, bien que je lui trouve quelques défauts !
Mes parents sont toujours vivants et mariés. Je suis l'aînée de 4 enfants.
PEUX PAS
A bientôt
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Père es-tu là ?
Putain mais pourquoi il a fait un fils !!!!!!!!! C'est encore pire que s'il était pas là xO Il est là mais il fait aucun bruit, c'est un putain de fantôme... Il en a rien à foutre ce qui compte c'est qu'il lèche les bottes de sa femme...
David337- Messages : 244
Date d'inscription : 12/09/2013
Age : 36
Re: Père es-tu là ?
J'en reviens toujours à sa femme, aussi...
Maman outai, tu peux commencer par là... si tu crois que ça peut t'aider
https://www.zebrascrossing.net/t13926-maman-outai?highlight=maman+outai
Maman outai, tu peux commencer par là... si tu crois que ça peut t'aider
https://www.zebrascrossing.net/t13926-maman-outai?highlight=maman+outai
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Père es-tu là ?
Pour ma part, le gentil père a disparu très tôt pour devenir le pire des dragons.
Pas de souvenir de ce gentil père du coup, mais son absence, ou plutôt son abandon, ont fait pas mal de bobos, qui ont été je trouve plus difficiles à soigner que les blessures infligées par le dragon (parce que moins évidentes).
Pas de souvenir de ce gentil père du coup, mais son absence, ou plutôt son abandon, ont fait pas mal de bobos, qui ont été je trouve plus difficiles à soigner que les blessures infligées par le dragon (parce que moins évidentes).
Deedee- Messages : 1936
Date d'inscription : 04/01/2013
Age : 47
Localisation : Nantes
Re: Père es-tu là ?
Le mien quand j'étais petit et que je dormais avec lui quand ma mère était pas là il me disait "regarde on se met comme ça". Et il me mettait dos à dos avec lui. La sensation que j'en ai eu et que je ressens encore c'est un rejet glacial. Et aujourd'hui encore je le regarde et il a peur de moi ou de je ne sais trop quoi. C'est comme s'il se disait "oula ça je touche pas, oula c'est quoi ce truc !?!!?".
En quoi c'était un "dragon" ton père ?
En quoi c'était un "dragon" ton père ?
David337- Messages : 244
Date d'inscription : 12/09/2013
Age : 36
Re: Père es-tu là ?
Light !
Juste pour te dire quelque chose...
Avec mon mari, on se couche dans les bras l'un de l'autre. Pour l'endormissement. Mais quand ça y est on veut vraiment dormir, on se tourne le dos. Pour moi je ne peux pas dormir autrement. Parce que je le sens derrière moi je suis rassurée, rien ne peut m'arriver du côté où je ne vois pas.
Peut-être que ton père et ta mère faisaient pareil. Et qu'il a voulu te transmettre son ressenti.
Mais toi tu étais habitué à être tellement petit que tu pouvais te rouler en boule dans les bras de ta mère et tu aurais aimé que ton père fasse pareil.
Du coup ton père sentait que ça ne t'allait pas, et ne comprenait pas? De même que toi tu e comprenais pas.
Tous les deux vous avez cru que L'AUTRE ne vous aimait pas...
Pourquoi ne pas poser la question à ton père une de ces jours ?
Juste pour te dire quelque chose...
Avec mon mari, on se couche dans les bras l'un de l'autre. Pour l'endormissement. Mais quand ça y est on veut vraiment dormir, on se tourne le dos. Pour moi je ne peux pas dormir autrement. Parce que je le sens derrière moi je suis rassurée, rien ne peut m'arriver du côté où je ne vois pas.
Peut-être que ton père et ta mère faisaient pareil. Et qu'il a voulu te transmettre son ressenti.
Mais toi tu étais habitué à être tellement petit que tu pouvais te rouler en boule dans les bras de ta mère et tu aurais aimé que ton père fasse pareil.
Du coup ton père sentait que ça ne t'allait pas, et ne comprenait pas? De même que toi tu e comprenais pas.
Tous les deux vous avez cru que L'AUTRE ne vous aimait pas...
Pourquoi ne pas poser la question à ton père une de ces jours ?
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Père es-tu là ?
J'ai enfin tué mon père ... j'ai découpé son cadavre et j'ai mis ses restes dans le congélo! Oooh pas taper je sais qu'il y a des âmes sensibles, c'est de l'humour.
Mon père est super, il savait que j'étais différent et très intelligent et sensible (sans savoir que je suis surdoué). Je suis le premier de ma fratrie et il m'a eu à 23 ans. Il a beaucoup galéré dans son éducation surtout quand on a un surdoué. Des moments difficiles mais il a toujours été présent.
Maintenant je suis indépendant et je fais ma vie mais je le respecte énormément et j'ai toujours une oreille à son écoute.
Par contre mon meilleur ami a perdu son père a 18 ans (il en a 28). Forcément avec le tube de Stromae, ça l'a retourné en Ecosse. Je me rappellerai toujours de cette nuit dans les grampians, sur la route, où enfin il se confiait à moi sur ce sujet sensible. Bouleversant...
Mon père est super, il savait que j'étais différent et très intelligent et sensible (sans savoir que je suis surdoué). Je suis le premier de ma fratrie et il m'a eu à 23 ans. Il a beaucoup galéré dans son éducation surtout quand on a un surdoué. Des moments difficiles mais il a toujours été présent.
Maintenant je suis indépendant et je fais ma vie mais je le respecte énormément et j'ai toujours une oreille à son écoute.
Par contre mon meilleur ami a perdu son père a 18 ans (il en a 28). Forcément avec le tube de Stromae, ça l'a retourné en Ecosse. Je me rappellerai toujours de cette nuit dans les grampians, sur la route, où enfin il se confiait à moi sur ce sujet sensible. Bouleversant...
Arizona782- Messages : 2493
Date d'inscription : 17/11/2013
Age : 32
Localisation : Demande à la NSA
Re: Père es-tu là ?
I dream ! Mais alors ton père a exactement mon âge ?!!!
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Père es-tu là ?
Ouep, il est né en Octobre 69. Ma mère en Juillet 71. C'est bien loin et vieux tout ça .
Arizona782- Messages : 2493
Date d'inscription : 17/11/2013
Age : 32
Localisation : Demande à la NSA
Re: Père es-tu là ?
Qu'est-ce que tu dis ? Hm ? J'entends pas...
Allez hop au lit Gamin
Allez hop au lit Gamin
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Père es-tu là ?
Mamie, il faut que tu mettes le dentier pour qu'on puisse comprendre ce que tu dis !
Arizona782- Messages : 2493
Date d'inscription : 17/11/2013
Age : 32
Localisation : Demande à la NSA
Re: Père es-tu là ?
Merci Mon Grand de me faire rire !!! J't'adore ! A très +, à mon âge on se couche avec les poules
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Père es-tu là ?
light a écrit:En quoi c'était un "dragon" ton père ?
Je l'appelle "dragon" mais on pourrait aussi l'appeler psychopathe, salaud, barge, PN, toxique, nuisible, violent. Bref.
Deedee- Messages : 1936
Date d'inscription : 04/01/2013
Age : 47
Localisation : Nantes
Re: Père es-tu là ?
J'espère ("j'ai ce père") que ce fil n'est pas totalement coupé, car j'aurais PLEIN de choses à poster... Allo, allo , les "paires" (père/fils, mère/fils, père/fille, mère/fille... ou autres façons d'être "paire") vous êtes toujours là ???
Invité- Invité
Re: Père es-tu là ?
Té, mais mais mais, ramenés à l'essentiel par une nouvelle
Flofol ! Ca fait troooop souffrir de parler de ça
Boah, en même temps... Perso je suis ici sur ZC pour m'auto-psychanalyser, alors OK doc, t'as une interlocutrice
Quand j'ai découvert ce fil... je me suis détournée du problème en créant ça
Oui elle aussi a ses torts...Torts partagés qu'on dirait à l'issue du procès niark niark
Flofol ! Ca fait troooop souffrir de parler de ça
Boah, en même temps... Perso je suis ici sur ZC pour m'auto-psychanalyser, alors OK doc, t'as une interlocutrice
Quand j'ai découvert ce fil... je me suis détournée du problème en créant ça
Oui elle aussi a ses torts...Torts partagés qu'on dirait à l'issue du procès niark niark
Ise- Messages : 7899
Date d'inscription : 18/10/2012
Age : 55
Re: Père es-tu là ?
Décidément, Ise, T'es la reine du bon lien, du bon fil (pourquoi pas du monde, tant que j'y suis ?! )... Je vais aussi aller voir ce qui s'est écrit là-bas.Ise a écrit:Quand j'ai découvert ce fil... je me suis détournée du problème en créant ça
Juste un mot ici, en attendant : je pense qu'effectivement, pour faire "paire" il faut forcément accepter de se tordre un peu (parfois beaucoup, d'ailleurs, et pas toujours de son plein gré) ; du coup y'a des paires tellement contorsionnées (où les 2 sont devenus tellement tordus pour s'adapter l'un à l'autre) que les gosses ne peuvent que morfler !!! En gros : quand ça tord trop... ça fait toujours du tort !
Invité- Invité
Re: Père es-tu là ?
C'est toujours émouvant, ces synchronicités, phénomènes que j'interprète, dans l'empire du Sens où je vis, comme autant de signes, sinon édifiants, à tout le moins inspirants.
Ainsi, je me suis levé tantôt ce désir impérieux, des plus incongrus au regard de mon histoire personnelle : consacrer un post, voire un topic entier s'il le fallait, à mon père. Quand on me connaît, c'est juste hautement improbable, puisque je n'ai aucune relation apparente, explicite et même implicite, avec mon paternel. Mais pas grave : je me suis réveillé en échafaudant une de ces théories qui m'assaillent toujours plus régulièrement, ces temps-ci où j'examine mon parcours apparemment linéaire mais en fait erratique ; ou plutôt : circulaire. En effet, il me semble avoir réalisé, en préparant mon café, que mon père était celui qui m'avait permis d'être dans ces rares moments de connivence, de confiance muette pour lesquels je nourris une certaine nostalgie, depuis vingt ans que je vis dans un bavardage quasi-incessant, entre les collègues, mon job dans un service (lieu) public, mes amis qui prisent ma volubilité ou encore ces innombrables femmes que je me suis escrimer à vouloir séduire et/ou décourager de moi.
Assez schématiquement, la vie que j'ai jusqu'ici vécue s'apparente à une dichotomie assez équilibrée : disons les quinze-vingt premières années à économiser mon verbe, à craindre le poids des mots, peut-être – j'étais affreusement timide et complexé, mal placé au milieu d'une fratrie ternaire ; et les vingt années suivantes à user et abuser de cette faconde, me croyant doué d'une verve avantageuse – qui n'était que verbiage, en réalité (le cachet de ce post faisant foi)
Maintenant que je ne bosse plus et que je n'ai pour ainsi dire plus aucune interactions sociales (les psys et mon vieux copain sexagénaire, au téléphone, avec parcimonie), à présent que j'en oublie jusqu'à l'articulation du langage oral certaines semaines, je comprends dans une félicité insoupçonnable que j'étais fait pour ce silence minéral vers lequel je reviens naturellement là ; ce silence originel auquel j'avais été habitué par un père pêcher à la ligne, sur les berges des rivières et de fleuves où je l'accompagnais enfant. On ne causait guère ; je pense même que nos moments ensemble étaient absolument muets, sans légende ni paroles. Mais je crois que quelque chose circulait néanmoins entre nous, de plus profond et plus essentiel – élémentaire – que ce tyrannique et envahissant logos dont j'ai pu stupidement déplorer l'absence entre lui et moi. Sans réaliser le cadeau merveilleux qu'étaient ces heures muettes au bord de l'eau, cet avant-goût de paradis (« Les heures passées au bord de l'eau sont à déduire de celles passées au paradis. », dixit René Fallet) qui ne souffrait pas d'être troublé par le bruit de la bête conversation.
Pureté du souvenir de cette matinée où il m'a réveillé, aux aurores, parce que j'étais son fils tout désigné pour le suivre et lui succéder par vocation ou par obligation. Je me souviens très précisément, hypermnésie oblige, du décor de cette partie de pêche rythmée par les passes, ces courtes séquences pendant lesquelles ont observe attentivement les mouvements de ce bouchon flottant au fil de faible courant, où l'on guette ses tressaillements ténus indicateurs d'une touche. Il faut alors avoir le bon réflexe : ferrer le poisson d'un geste vif et sec et le hisser jusqu'à soi à l'aide de l'épuisette. Effectuer efficacement chacun de ces gestes avec fluidité, pour mieux complaire au père.
Et ce sandwich au saucisson, bon sang ! Le plus savoureux de toute ma vie... Cette pause-repas fut un régal, et pas seulement pour des raisons culinaires. Délicieuse complicité d'un père avec son fils rivalisant de limpidité avec le cours d'eau poissonneux juste là, en miroir. J'avais quel âge : 6 ans ? Moins !? Pas possible ! Je ne peux pas me remémorer avec une telle acuité une expérience aussi précoce et manifestement si peu spectaculaire et si dénuée d'enjeux affectifs... Et puis je l'ai tant clamé aux psys, aux amis : il n'y a absolument rien à exploiter dans ma « relation » avec mon père, ce non-lieu émotionnel. Rien, j'ai dit. Niente ! Nada ! Cherchez ailleurs le pourquoi du comment de mon obsession plus ou moins lancinante pour les récits examinant les rapports filiaux, et ce visionnage bouleversant du Tree of Life de Terrence Malick, qui n'a pas volé sa Palme d'Or – à l'instar des frères Taviani avec leur Padre padrone tout aussi justement palmedoré, avec une thématique père-fils analogue. Deux supports de projection tout indiqués et autant de claques, avec le fils qui voudrait bien pouvoir l'adorer, ce père décourageant, ou même juste l'aimer convenablement, logiquement. Communiquer avec lui, et pas seulement par le truchement de la violence et de la défiance. J'ai même pas pu admirer légitimement le mien, alors qu'il s'était pourtant donné du mal pour ça : star nationale de « pêche sportive », c'est pas rien, quand même. Mais il aurait fallu que j'ai la fibre sportive, justement, tandis que j'avais d'autres aspirations et préoccupations, une appétence pour l'art et des milliards de champs à explorer, de domaines à défricher, de désirs contraires et autres tortures volontaires auxquels me vouer ; une personnalité trop nerveuse pour tolérer cette activité exigeant une zénitude à toute épreuve, pas encore le goût des choses contemplatives – je le contracte seulement là, à présent que je me dépouille pour reconnecter l'instinctif et le primitif en moi.
Je peux concevoir son désappointement, immense, en comprenant progressivement qu'il n'y aurait pas de successeur dans la carrière au bord de l'eau, pas d'émule investi, pas de discipline persévérant. Un beau gâchis pour lui ; un camouflet pour ses vues sacerdotales.
J'ai donc allumé l'ordi, en ignorant comment j'allais pouvoir raconter tout ça : le sentiment mouvant que j'étais allé pêcher là dans l'insondable d'une mémoire avide de commentaire et de réparation ; ce mouvement plus généreux et lumineux qu'à l'accoutumée vers ce père que je croyais définitivement impropre à toute réconciliation psychanalytique. J'ai machinalement ouvert Facebook dans un onglet, comme pour laisser venir ce supplément d'inspiration, de style qui me faisait défaut à ce stade embryonnaire... Pour découvrir que mon père avait partagé pour la toute-première fois dans mon journal une publication ad hoc – à teneur artistique ; c'était vraiment bien trouvé, en outre, réellement à propos, très bien senti. Et cet événement qui ne s'était jamais produit jusqu'alors, en cinq ou six ans de participation commune à ce réseau social, avait eu lieu seulement vingt minutes auparavant, c'est-à-dire pendant que je méditais sur lui, sur nous, en faisant couler mon café. J'avais parlé de synchronicité en ouverture de ce nébuleux laïus, biscornu et impudique. La boucle est bouclée.
Hum, je sais : j'aurais dû poster rigoureusement ça dans la rubrique « J'écris ». Seulement voilà : je n'écris pas, je cherche à comprendre en témoignant – et inversement.
Ainsi, je me suis levé tantôt ce désir impérieux, des plus incongrus au regard de mon histoire personnelle : consacrer un post, voire un topic entier s'il le fallait, à mon père. Quand on me connaît, c'est juste hautement improbable, puisque je n'ai aucune relation apparente, explicite et même implicite, avec mon paternel. Mais pas grave : je me suis réveillé en échafaudant une de ces théories qui m'assaillent toujours plus régulièrement, ces temps-ci où j'examine mon parcours apparemment linéaire mais en fait erratique ; ou plutôt : circulaire. En effet, il me semble avoir réalisé, en préparant mon café, que mon père était celui qui m'avait permis d'être dans ces rares moments de connivence, de confiance muette pour lesquels je nourris une certaine nostalgie, depuis vingt ans que je vis dans un bavardage quasi-incessant, entre les collègues, mon job dans un service (lieu) public, mes amis qui prisent ma volubilité ou encore ces innombrables femmes que je me suis escrimer à vouloir séduire et/ou décourager de moi.
Assez schématiquement, la vie que j'ai jusqu'ici vécue s'apparente à une dichotomie assez équilibrée : disons les quinze-vingt premières années à économiser mon verbe, à craindre le poids des mots, peut-être – j'étais affreusement timide et complexé, mal placé au milieu d'une fratrie ternaire ; et les vingt années suivantes à user et abuser de cette faconde, me croyant doué d'une verve avantageuse – qui n'était que verbiage, en réalité (le cachet de ce post faisant foi)
Maintenant que je ne bosse plus et que je n'ai pour ainsi dire plus aucune interactions sociales (les psys et mon vieux copain sexagénaire, au téléphone, avec parcimonie), à présent que j'en oublie jusqu'à l'articulation du langage oral certaines semaines, je comprends dans une félicité insoupçonnable que j'étais fait pour ce silence minéral vers lequel je reviens naturellement là ; ce silence originel auquel j'avais été habitué par un père pêcher à la ligne, sur les berges des rivières et de fleuves où je l'accompagnais enfant. On ne causait guère ; je pense même que nos moments ensemble étaient absolument muets, sans légende ni paroles. Mais je crois que quelque chose circulait néanmoins entre nous, de plus profond et plus essentiel – élémentaire – que ce tyrannique et envahissant logos dont j'ai pu stupidement déplorer l'absence entre lui et moi. Sans réaliser le cadeau merveilleux qu'étaient ces heures muettes au bord de l'eau, cet avant-goût de paradis (« Les heures passées au bord de l'eau sont à déduire de celles passées au paradis. », dixit René Fallet) qui ne souffrait pas d'être troublé par le bruit de la bête conversation.
Pureté du souvenir de cette matinée où il m'a réveillé, aux aurores, parce que j'étais son fils tout désigné pour le suivre et lui succéder par vocation ou par obligation. Je me souviens très précisément, hypermnésie oblige, du décor de cette partie de pêche rythmée par les passes, ces courtes séquences pendant lesquelles ont observe attentivement les mouvements de ce bouchon flottant au fil de faible courant, où l'on guette ses tressaillements ténus indicateurs d'une touche. Il faut alors avoir le bon réflexe : ferrer le poisson d'un geste vif et sec et le hisser jusqu'à soi à l'aide de l'épuisette. Effectuer efficacement chacun de ces gestes avec fluidité, pour mieux complaire au père.
Et ce sandwich au saucisson, bon sang ! Le plus savoureux de toute ma vie... Cette pause-repas fut un régal, et pas seulement pour des raisons culinaires. Délicieuse complicité d'un père avec son fils rivalisant de limpidité avec le cours d'eau poissonneux juste là, en miroir. J'avais quel âge : 6 ans ? Moins !? Pas possible ! Je ne peux pas me remémorer avec une telle acuité une expérience aussi précoce et manifestement si peu spectaculaire et si dénuée d'enjeux affectifs... Et puis je l'ai tant clamé aux psys, aux amis : il n'y a absolument rien à exploiter dans ma « relation » avec mon père, ce non-lieu émotionnel. Rien, j'ai dit. Niente ! Nada ! Cherchez ailleurs le pourquoi du comment de mon obsession plus ou moins lancinante pour les récits examinant les rapports filiaux, et ce visionnage bouleversant du Tree of Life de Terrence Malick, qui n'a pas volé sa Palme d'Or – à l'instar des frères Taviani avec leur Padre padrone tout aussi justement palmedoré, avec une thématique père-fils analogue. Deux supports de projection tout indiqués et autant de claques, avec le fils qui voudrait bien pouvoir l'adorer, ce père décourageant, ou même juste l'aimer convenablement, logiquement. Communiquer avec lui, et pas seulement par le truchement de la violence et de la défiance. J'ai même pas pu admirer légitimement le mien, alors qu'il s'était pourtant donné du mal pour ça : star nationale de « pêche sportive », c'est pas rien, quand même. Mais il aurait fallu que j'ai la fibre sportive, justement, tandis que j'avais d'autres aspirations et préoccupations, une appétence pour l'art et des milliards de champs à explorer, de domaines à défricher, de désirs contraires et autres tortures volontaires auxquels me vouer ; une personnalité trop nerveuse pour tolérer cette activité exigeant une zénitude à toute épreuve, pas encore le goût des choses contemplatives – je le contracte seulement là, à présent que je me dépouille pour reconnecter l'instinctif et le primitif en moi.
Je peux concevoir son désappointement, immense, en comprenant progressivement qu'il n'y aurait pas de successeur dans la carrière au bord de l'eau, pas d'émule investi, pas de discipline persévérant. Un beau gâchis pour lui ; un camouflet pour ses vues sacerdotales.
J'ai donc allumé l'ordi, en ignorant comment j'allais pouvoir raconter tout ça : le sentiment mouvant que j'étais allé pêcher là dans l'insondable d'une mémoire avide de commentaire et de réparation ; ce mouvement plus généreux et lumineux qu'à l'accoutumée vers ce père que je croyais définitivement impropre à toute réconciliation psychanalytique. J'ai machinalement ouvert Facebook dans un onglet, comme pour laisser venir ce supplément d'inspiration, de style qui me faisait défaut à ce stade embryonnaire... Pour découvrir que mon père avait partagé pour la toute-première fois dans mon journal une publication ad hoc – à teneur artistique ; c'était vraiment bien trouvé, en outre, réellement à propos, très bien senti. Et cet événement qui ne s'était jamais produit jusqu'alors, en cinq ou six ans de participation commune à ce réseau social, avait eu lieu seulement vingt minutes auparavant, c'est-à-dire pendant que je méditais sur lui, sur nous, en faisant couler mon café. J'avais parlé de synchronicité en ouverture de ce nébuleux laïus, biscornu et impudique. La boucle est bouclée.
Hum, je sais : j'aurais dû poster rigoureusement ça dans la rubrique « J'écris ». Seulement voilà : je n'écris pas, je cherche à comprendre en témoignant – et inversement.
Kadjagoogoo- Messages : 900
Date d'inscription : 15/11/2014
Localisation : Lyon (Dabrowski Point)
Re: Père es-tu là ?
Très beau témoignage Kadjagoogoo. Merci. Tu te lèves tôt dis donc !
Dernière édition par soto² le Mar 2 Mai 2017 - 12:28, édité 1 fois (Raison : rhôoo ces fautes d'orthographes que je fait, shame, shame on me !)
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: Père es-tu là ?
Il n'est jamais trop tard, je crois
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 43
Localisation : Landes
Re: Père es-tu là ?
Kadjagoogoo, ton témoignage n'a pas manqué de faire écho à mon vécu.
Thank's for charing
Thank's for charing
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Père es-tu là ?
Pour mâle faire ?!Chuna a écrit:Il n'est jamais trop tard, je crois
Ah tu fais aussi de l'humour noir ?! (+ "Tu manques pas d'air !" (running gag))Pola a écrit:Thank's for charring
* et se cogne le front avec l'autre * (traduction : toi-même ! )Alice a écrit:
La semaine prochaine, nous ouvrirons un fil intitulé "Est-il difficile de nos jours de trouver du petit personnel ?", abonnez vous.
Dernière édition par soto² le Mar 2 Mai 2017 - 19:42, édité 1 fois (Raison : c'est la faute à orto)
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: Père es-tu là ?
Faire nuit blanche aide beaucoup, pour ça !soto² a écrit:Très beau témoignage Kadjagoogoo. Merci. Tu te lève tôt dis donc !
Merci beaucoup pour ce retour hyper-encourageant, soto² ; comme le sont aussi ceux de Chuna ( ), Pola ( ) et Alice (j'avoue que ton topic sur les mères m'aura plus ou moins inspiré ce mouvement affectueux vers mon père ; faudra que je parle de ma mère, la prochaine fois ! ).
Vraiment, cela me fait plaisir que mon (long) texte ait pu susciter quelques échos, aussi enthousiastes, de surcroît. Je redoutais même de venir lire les éventuelles réactions, pour dire. Je n'ai donc pas dormi, cette nuit, et je dois dire que j'ai passé chacune des heures qui ont succédé à mon postage à me demander si je n'allais pas finalement le supprimer, ce post si inimaginable de ma part à l'endroit de ce père avec qui il serait peut-être temps que je parle enfin, oui... Ou pas : les paroles sont d'argent ; le silence est d'or.
Ouf ! Je l'assume finalement, ce geste impudique. Un grand MERCI ! *soulagement*
Kadjagoogoo- Messages : 900
Date d'inscription : 15/11/2014
Localisation : Lyon (Dabrowski Point)
Re: Père es-tu là ?
Kadjagoogoo.
(Je t'encourage quand même à poster de temps en temps dans la section « J'écris » )
(Je t'encourage quand même à poster de temps en temps dans la section « J'écris » )
tieutieu- Messages : 953
Date d'inscription : 20/05/2016
Age : 47
Localisation : LA
Re: Père es-tu là ?
Quelque part, je crois que je vous envie de pouvoir parler d'eux... moi, je n'y arrive plus.
Invité- Invité
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» 14/05 dîner catharsympatique au Père Fouettard (voisin du Père Tranquille) à partir de 19h30
» Humeur de l'instant... en ce que vous voulez
» Rhaaaaa....Vive ton énergie !
» Père et soeur toxiques
» Le pere michel
» Humeur de l'instant... en ce que vous voulez
» Rhaaaaa....Vive ton énergie !
» Père et soeur toxiques
» Le pere michel
Forum ZEBRAS CROSSING :: Zèbrement vous :: Vie de zèbre :: La famille, les parents, les enfants et leur éducation
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum