concevoir ou concrétiser ?

Je suis au fond de mon lit et j'agence des arpèges. Je dessine ainsi une structure, des phrases. Je calcule les intervalles, me permets ce qu'il faut de dissonances pour briser la monotonie tonale. Je "vois" la couleur des éléments qui s'alignent sur mon séquenceur.
Puis je me lève, et puisque j'ai déjà dessiné ma pensée musicale dans mon esprit, j'ai la flemme de la concrétiser, alors je procrastine.
Peut-être prenons-nous pour fait ce qui est seulement conçu, et du coup, nous n'avons plus le peps pour matérialiser tout ça, ce ne serait qu'une redite...

Matérialiser une pensée, une idée, c'est souvent se retrouver face à quelque chose de moins bien que ce que l'on avait imaginé. Dessiner, crayonner, brouillonner, de toutes façons une fois concrétisée, l'idée sera réelle donc pleine de défauts.
Dans l'imaginaire d'un bout de papier et de notes agencées dans un certain ordre, pour les bouger par la suite, tout est possible. Pas dans la réalité.
Point de vu très perso et influencé par l'humeur.. ^^

Considérer ce qui est conçu comme réalisé c'est peut-être bien le nerf de la procrastination. L'à quoi bonnisme qui en résulte a le caractère apparent de la paresse. Je suppose que l'énergie fournie pour concevoir épuise assez les forces psychiques pour ne plus permettre de passer à la réalisation concrête. Sans doute le surdoué est-il un excellent théoricien et un piètre esprit pratique, je veux dire en général. (?)

De son propre aveux, c’était le principal problème de vie de Léonard de Vinci. D'où tous ces cahiers de notes... dont la plupart ont été perdu...

Eh ben, sacrée référence... 

Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien.

J'adore !  

Raflo a écrit:Matérialiser une pensée, une idée, c'est souvent se retrouver face à quelque chose de moins bien que ce que l'on avait imaginé. Dessiner, crayonner, brouillonner, de toutes façons une fois concrétisée, l'idée sera réelle donc pleine de défauts.
Dans l'imaginaire d'un bout de papier et de notes agencées dans un certain ordre, pour les bouger par la suite, tout est possible. Pas dans la réalité.
Point de vu très perso et influencé par l'humeur.. ^^

J'ai écrit tout un texte il y a un an à propos de ça ... !
J'allais exactement dans le même sens que toi.
Je n'ai pas trouvé d'arguments contraire depuis.

Bibo,
Si un jour tu tombe sur ce fameux texte, et que tu as envie de le partager, ça sera avec plaisir !

Fata Morgana a écrit:Considérer ce qui est conçu comme réalisé c'est peut-être bien le nerf de la procrastination. L'à quoi bonnisme qui en résulte a le caractère apparent de la paresse. Je suppose que l'énergie fournie pour concevoir épuise assez les forces psychiques pour ne plus permettre de passer à la réalisation concrête. Sans doute le surdoué est-il un excellent théoricien et un piètre esprit pratique, je veux dire en général. (?)

(C'est moi qui ai mis la phrase en "gras") ... C'est exactement ce que j'ai pu ressentir à maintes reprises ...
(Cette fatigue due à un cerveau sans cesse en ébullition, dont parle JSF?)

Raflo a écrit:Bibo,
Si un jour tu tombe sur ce fameux texte, et que tu as envie de le partager, ça sera avec plaisir !

Je viens de le retrouver, en fait ce n'est pas un texte, c'est 7 lignes... ^^'
J'avais écris ça après avoir été déçu de mon stage de Master 1.
J'avais étudié pas mal de Bibliographie, j'étais imprégné de théorie, les schémas mentaux se créaient, j'y voyais tout plein de possibilités et de retombés etc...
Seulement lorsque je suis passé à la mise en place de l'expérimentation, j'ai eu l'impression que toute la beauté des concepts -de par leur réduction à l'expérimentation- avait disparu.

Ce n'était donc pas (pour ma part) une question d'énergie à disposition ou non mais plus un décalage entre le possiblement imaginable/manipulable mentalement et la dure réalité.