Eh bien, je suis un "workaholic"

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Message par Ecureuil Lun 23 Déc 2013 - 23:03

Chers tous,

Voici un billet traitant d'un souci personnel qui concerne le "travail" (dans mon cas, les études universitaires), mais pas que...

Donc, ayant déjà demandé des conseils à propos de mes problèmes d'orientation (j'en profite, au passage, pour remercier tous ceux qui sont intervenus dans ce fil-là Smile ), j'aimerais parler de mon problème d'addiction au travail. Plus précisément, je ressens comme une sorte de nécessité intérieure qui me pousse à démultiplier les engagements que je prends (cours à suivre, articles à lire, mémoire à rendre). De surcroit, je souffre d'une certaine forme de perfectionnisme et je sais être vraiment têtu, par conséquent il est hors de question que je laisse tomber quelque chose avant que je ne me sois épuisé à la tâche.

Ce souci prend parfois (heureusement pas toujours) une dimension disproportionnée et j'ai littéralement l'impression que le travail et le perfectionnisme finissent par "bouffer" ma vie. En général, je suis un peu jaloux de tous ceux qui arrivent à "dompter la bête", à savoir à bien travailler tout en ayant une vie plus ou moins épanouie. De mon coté, j'ai toujours l'impression de faire le plus grand effort pour le moindre résultat.

Je crois, cependant, que ce souci n'est que l'épiphénomène d'un souci plus profond, qui concerne ma confiance en moi-meme et ma capacité (ou mon incapacité) à affronter directement mes peurs. C'est pour cette raison que je suis tenté de voir un psy, afin que la chose ne continue pas de trainer. Donc, si vous avez des suggestions à ce propos, je serai ravis de les accueillir Smile

En attendant, je souhaite des bonnes fêtes à tous Smile

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Message par Invité Sam 28 Déc 2013 - 11:46

Peut-être préciser la région parisienne? Il y a là une très grande concentration de psy. Au fait, pas de préférence : freudiens, lacaniens, psychiatres, psychologues, autre? Et il y a dans ce forum des tas de gens qui connaissent des psy, mais c'est un peu les vacances, maintenant.
Quant à moi, je puis t'assurer de ma sympathie, ayant le même genre de problèmes avec en prime ce qu'on appelle du mot doux de procrastination. Autrement dit, je traîne jusqu'à la dernière minute ET après je prétends à la perfection dans le peu de temps qui me reste (je rêve!). Ciao!

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Message par Invité Sam 28 Déc 2013 - 11:58

Bonjour Ecureuil,

voici un sujet qui m'intéresse beaucoup puisque je vis quelque chose de... similaire

J'ai quelques questions.

Ecureuil a écrit:Plus précisément, je ressens comme une sorte de nécessité intérieure qui me pousse à démultiplier les engagements que je prends (cours à suivre, articles à lire, mémoire à rendre). De surcroit, je souffre d'une certaine forme de perfectionnisme et je sais être vraiment têtu, par conséquent il est hors de question que je laisse tomber quelque chose avant que je ne me sois épuisé à la tâche.

1. Perfectionnisme : est-ce que tu parviens à le maîtriser pour pondre quelque chose de parfait comme tu l'avais imaginé ou bien est-ce que tu t'y noies au point de, au final, rien produire d'intéressant ? Je veux dire ton perfectionnisme est-il porteur ou handicapant ?

2. S'épuiser à la tâche : est-ce que tu souhaites consciemment t'épuiser (cela paraît curieux), est-ce que tu culpabilises de n'en avoir pas fait assez ou bien es-tu guidé par toutes les possibilités que tu entrevois sur un projet et ne t'estimes-tu satisfait que lorsque tu as mis en place absolument TOUT ce à quoi tu avais pensé ? Même question : cet épuisement à la tâche résulte-t-il d'un enthousiasme certes démesuré mais porteur ou bien d'une culpabilité excessive ?

Est-ce que ton jugement se réfère à toi seul ou bien te compares-tu aux autres ?

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Message par Ecureuil Sam 28 Déc 2013 - 17:19

@ Fabuliotte : Merci infiniment pour tes questions, qui m'ont donné l'occasion de réfléchir davantage. Avant d'y répondre, je voudrais ajouter quelques mots à ce que j'ai déjà écrit dans mon premier message quant à mes habitudes de travail. Donc, en lisant une biographie très récente de Karl Marx, je me suis aperçu qu'il existe des ressemblances "troublantes" entre mes habitudes de travail et celles qui étaient les siennes. Pour synthétiser, je cite un passage d'une recension de l'ouvrage en question, parue dans un journal anglais, qui traite précisément de ce point :

"[Karl Marx] worked in conditions of profound disorder. To chronic financial anxieties, exile and personal tragedies were added spectacularly stress-inducing work habits: long days and nights of frenzied reading and writing, followed by collapses into exhaustion; a total inability to meet deadlines, even when his family's wellbeing depended on it; the "impenetrable chaos of books and papers… that was his study"; an obsession with completeness, combined with an inability to resist plunging off into new projects before finishing others; his neglect of personal hygiene. Sperber quotes another historian: "As soon as he had written something down, it was Marx's habit to stand up and walk around the table, faster and faster, until something occurred to him, and he then sat down again to write."..."


(ici le lien à l'article, disponible en ligne, http://www.theguardian.com/lifeandstyle/2013/apr/20/change-your-life-karl-marx )

Et bien, je dois avouer que je serais tenté de décrire ma méthode de travail de la meme manière, quoique en moins "emphatique".

Pour répondre directement à tes questions, je dirais que, dans les deux cas, les alternatives que tu proposes "coexistent". A savoir, mon perfectionnisme est, d'une part, porteur, car il me permet de donner le mieux de moi-même et également de "nourrir" ma créativité. De l'autre, il est handicapant, car cela me coute beaucoup d'effort et de temps que d'essayer de le "satisfaire", alors que mes énergies pourraient être utilisées avec davantage de parcimonie et de manière beaucoup plus stratégique (ne serait-ce que pour trouver davantage de temps pour faire autre chose que travailler). Quant à la question de l'enthousiasme et de la culpabilité, je suis certes motivé par une très grande passion pour tout ce que j'étudie (et pour la connaissance en général), mais je me sens également dans l'obligation de "travailler" davantage que les autres pour démontrer que je peux y arriver, que, moi aussi, j'ai des qualités et qu'il est injuste qu'on me sous-estime. D'ailleurs, je ne comprends pas si cela soit la conséquence d'une trop faible estime de moi-même ou bien d'une trop grande estime de moi-même (je me pose des objectifs trop élevés alors que je devrais tout simplement assumer ma "médiocrité"). Il est peut-etre question d'une estime de soi hautement instable, qui réagit trop radicalement aux "perturbations" externes.

Sinon, pour répondre à ta dernière question, il arrive que je me compare aux autres, que je vois presque exclusivement comme des modèles "positifs" qui me renvoient à mes propres déficiences. D'ailleurs, je dirais même que, parfois, j'ai l'impression que les autres, surtout mes proches, "exigent" de moi que je sois parfait, alors que cela n'est pas du tout le cas.

Merci encore pour tes questions fort pertinentes!!! Smile

@ liocorno : je te remercie de ta sympathie!!! Au moment, je vis dans un foyer étudiant à la "lisière" entre le 14e arrondissement et la commune de Montrouge. Quant à l'orientation du professionnel, je préférerais contacter un psychologue/psychiatre, vu que je suis quelque peu méfiant envers la "psychanalyse" (peut-être juste à cause d'un préjugé "scientiste" de ma part Razz). Ciao à toi!
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Message par Invité Dim 29 Déc 2013 - 18:07

Ecureuil a écrit:mais je me sens également dans l'obligation de "travailler" davantage que les autres pour démontrer que je peux y arriver, que, moi aussi, j'ai des qualités et qu'il est injuste qu'on me sous-estime.

Ecureuil ou devrais-je dire miroir, mon beau miroir...
Pardonne-moi de me limiter au minimum (j'ai très envie de poursuivre, peut-être en MP, cet échange avec toi tant je m'y retrouve !!!).

Une autre question (oui, je sais, mon côté chipie  Wink :

Lorsque tu dis prouver, c'est prouver à qui ?
A toi ou aux autres ?

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Message par Invité Dim 5 Jan 2014 - 10:54

Je suis moi-même plus que "méfiant" vis-à-vis des psychanalystes et de tous les psy en général. >Ce n'est qu'a quarante ans que je me suis décidé à rencontrer un psychiatre parce que c'était un ami de nos amis pour traiter enfin ma maniaco-dépression qui devenait pénible pour ma femme et mes enfants.

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Message par Ecureuil Mer 8 Jan 2014 - 17:14

@liocorno: le problème, c'est que je crois être parvenu à établir un "diagnostic" de ma situation, mais je n'ai pas les moyens pour commencer une auto-thérapie (ou, du moins, je crois avoir besoin d'un soutien, ne serait-ce que pour les toutes premières étapes). L'année dernière j'ai eu un entretien avec le psychiatre de mon établissement universitaire, qui m'a proposé de contacter l'une de ses collègues, spécialiste dans le traitement des "troubles" étudiants. J'ai donc l'intention de la consulter, du moins en ce qui concerne mes problèmes plus "physiologiques" (insomnie, angoisse, fatigue persistante, fluctuations de poids). D'autre coté, j'hésite à me faire tester, car je ne suis pas sur de mes "potentialités" et je me dis parfois que le fait de passer un test pourrait me rassurer. Cependant, cette solution est "à double tranchant", vu que, d'une part, une "confirmation" pourrait me rassurer, alors que, de l'autre, un "démenti" pourrait faire empirer ma confiance en moi-même, qui est déjà vachement instable. C'est pour cette deuxième raison que je cherche également un psychiatre/psychologue qui soit sensible à la thématique de la "zebritude".

@fabuliotte: encore une fois, je dirais les deux. Dans mon ressenti, ce sont "les autres" (au sens le plus large du terme) qui attendent de moi que je leur prouve quelque chose. Cependant, je soupçonne que, en faisant cela, je sois en train de "prêter" à quelqu'un d'autre mon propre point de vue sur moi-même, c'est-à-dire d'"extérioriser" et d'"objectiver" ma propre mésestime, ce qui finit par la renforcer.
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Message par Invité Mer 8 Jan 2014 - 19:12

Ecureuil a écrit:@fabuliotte: encore une fois, je dirais les deux. Dans mon ressenti, ce sont "les autres" (au sens le plus large du terme) qui attendent de moi que je leur prouve quelque chose. Cependant, je soupçonne que, en faisant cela, je sois en train de "prêter" à quelqu'un d'autre mon propre point de vue sur moi-même, c'est-à-dire d'"extérioriser" et d'"objectiver" ma propre mésestime, ce qui finit par la renforcer.

Ecureuil,

je t'ai promis une vraie longue réponse...  Embarassed  Embarassed  Embarassed 
Elle ne tardera plus.
Je suis justement en pleine période "workaholic quasi punitive". Ce n'est pas nouveau, évidemment...
La différence étant que je ne le supporte plus.
C'est te dire si ce que tu écris me parle.

Une membre de ZC de ma région m'a dit récemment quelque chose d'essentiel et de parfaitement formulé qui me fait réfléchir.

Plus que 24 heures difficiles et... normalement, je souffle un peu, avant de partager avec toi ma propre expérience.

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Message par Invité Mer 8 Jan 2014 - 20:43

Pour les problèmes "physiologiques", j'ai utilisé un truc : fatiguer le corps pour calmer l’esprit, surtout contre l'insomnie et l'angoisse (je suppose que ta fatigue n'est pas physique). Marcher ou courir pendant plusieurs heures, dé préférence dans la nature. Chez moi, c'était radical. (On peut aussi opter pour la natation, les poids et haltères, etc.). Une psy (-chiatre?) aurait plutôt tendance à te refiler des médocs, mais c'est vrai qu'il y en a des doux genre calmants soft. Sinon, je ne suis pas très sensible à la "thématique de la zébritude". Plus jeune, je l'aurais été mais maintenant si je dis que je m'en fous, c'est presque vrai. Par contre, bien que "stabilisé" au lithium, je reste encore votre dévoué,
compagnon de misère (avec des hauts et des bas, 'course)

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Message par Bird Mer 8 Jan 2014 - 20:55

Fabuliotte a écrit:Je suis justement en pleine période "workaholic quasi punitive". Ce n'est pas nouveau, évidemment...

Je connais ça...
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Message par Invité Mer 8 Jan 2014 - 22:08

Bird a écrit:
Fabuliotte a écrit:Je suis justement en pleine période "workaholic quasi punitive". Ce n'est pas nouveau, évidemment...

Je connais ça...

Bonsoir Bird,
Tu veux bien en dire un peu plus ?

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Message par Bird Jeu 9 Jan 2014 - 18:13

Bien-sûr : il s'agit en fait d'une certaine incapacité à choisir parmi des propositions dans des domaines que j'ai envie d'explorer. A partir de là, je fonce en me disant que j'y arriverai bien "comme toujours" (grâce à ma très forte capacité à me mobiliser et à travailler quand il le faut). Et en oubliant complètement qu'il faut aussi se prévoir des moments de repos.

Après quoi, il faut assurer. Et l'accumulation ajoutée au perfectionnisme font que je n'ai plus un instant à moi. Quand arrive la sensation de surmenage, je me sens effectivement "puni" (mais ça n'était pas le but) car le plaisir n'est plus celui que j'attendais. Donc je vais au bout des projets en surmontant les doutes, les angoisses, la fatigue (et les reproches que je me fais d'être encore retombé dans cette ornière du "non-choix"...) Tout en général se passe très bien (ce qui me confirme dans ma douance que je ne ressens que par les échos extérieurs, pas du tout de l'intérieur ou par l'évaluation que je fais de mon propre travail.)

Alors je me dis : "plus jamais ça".

Et ... (devine la suite  Laughing )... Par curiosité, goût du défi (et comme je me débrouille assez bien avec certaines situations complexes, les propositions suivent), je replonge régulièrement.  Shocked 

Ce qui est très difficile pour moi, c'est que j'ai vraiment le sentiment qu'en dessous d'un certain seuil de stimulation, je ne fous rien. Au-dessus, je prends des risques (j'ai déjà "out-burné"). Il faudrait pouvoir viser "au milieu", ce que je ne sais pas faire.

Il y a aussi le fait d'être assez "multiple" en soi qui se décline aussi par le besoin de multiplier les activités.

Tout ça dure depuis un certain temps...  Wink
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Message par Bird Sam 11 Jan 2014 - 10:20

Et toi Fabuliotte, pourquoi parles-tu de période workaholic "quasi punitive" ?
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Message par Invité Sam 11 Jan 2014 - 14:37

Bonjour Bird et bonjour à tous,
J'ai passé une semaine abominable.
Très rapidement : je dis punitive, parce que j'assume tellement, je prends tellement de dossiers en charge sous des prétextes divers et variés, que je me retrouve dans des situations inextricables...

Je me punis à double titre :
1. J'en arrive à décrocher mon téléphone de peur que mes clients ne m'appellent pour me mettre la pression voire me tenser plus que vertement, voire décident d'aller voir ailleurs s'ils obtiennent un meilleur service.
2. Je m'empêche d'avoir une vie privée : mes enfants en souffrent, le peu d'amis qui me restent aussi, je suis incapable de faire une quelconque place à un homme dans ma vie, je ne m'attèle pas aux sujets qui me tiennent à coeur (et qui demandent plus de réflexion et d'investissement) et seule me reste la superficialité pour me distraire entre deux dossiers ce qui me déçoit parce que je ne progresse pas !!!
Mais je vais ENFIN avoir le temps de répondre à ce sujet qui me tient à coeur. Il est le prochain sur ma liste.

Objectif :
1. vous expliquer comment j'en suis arrivée là et les mots que je mets là-dessus (lisez Alice Miller !!! : elle y parle de "grandiosité").
2. envisager certains débuts de solutions.

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