Etonnantes étymologies
5 participants
Page 1 sur 1
Etonnantes étymologies
Bonjour,
Est-ce que l’étymologie vous intéresse ? Origine des mots de la langue française, origine des expressions ? Est-ce que certaines étymologies vous ont intéressé, ou amusé ?
Le livre « A la queue leu leu » de Gilles Guilleron explique l’origine d’expressions courantes : passer du coq à l’âne, prendre en grippe, etc. Si vous avez d'autres références je suis preneur.
Je commence par une étymologie que sur un forum tout le monde devrait connaître : celle du mot « drôle ».
Drôle. Ce mot vient du vieux norrois « troll » et désigne les lutins du folklore scandinave.
Quand une personne explique qu’elle vous trouve drôle, vous entendez souvent le sens figuré (drôle, amusant) mais il se peut qu’elle se réfère en réalité au sens propre du mot : vous êtes en train de vous faire traiter de troll.
D’où méfiance.
Un peu plus gore : superfétatoire.
Vous connaissez le sens de ce mot : superfétatoire, c’est-à dire redondant, inutile, superflu.
Le mot vient de l’adverbe latin « super » qui signifie « en plus, en outre » et du verbe « feto, fetare » qui signifie « féconder ». Songez au mot « fœtus » qui a la même racine.
La superfétation, c’est une superfécondation, une fécondation « en plus ».
C’est la fécondation successive de deux ovules au cours de deux cycles menstruels. Elle est extrêmement rare chez l’Homme, mais elle peut se produire : et les bébés naissent avec un mois d’écart.
Si elles sont rares chez l’Homme, les grossesses superfétatoires sont beaucoup plus courantes chez la hase, la chevrette, la truie, la vache. (Vous aurez au moins appris quelque chose aujourd’hui ^^).
On comprend ainsi mieux le sens du mot : la grossesse superfétatoire, c’est une grossesse redondante.
Et de « redondant », on est passé à « inutile, superflu ».
Est-ce que l’étymologie vous intéresse ? Origine des mots de la langue française, origine des expressions ? Est-ce que certaines étymologies vous ont intéressé, ou amusé ?
Le livre « A la queue leu leu » de Gilles Guilleron explique l’origine d’expressions courantes : passer du coq à l’âne, prendre en grippe, etc. Si vous avez d'autres références je suis preneur.
Je commence par une étymologie que sur un forum tout le monde devrait connaître : celle du mot « drôle ».
Drôle. Ce mot vient du vieux norrois « troll » et désigne les lutins du folklore scandinave.
Quand une personne explique qu’elle vous trouve drôle, vous entendez souvent le sens figuré (drôle, amusant) mais il se peut qu’elle se réfère en réalité au sens propre du mot : vous êtes en train de vous faire traiter de troll.
D’où méfiance.
Un peu plus gore : superfétatoire.
Vous connaissez le sens de ce mot : superfétatoire, c’est-à dire redondant, inutile, superflu.
Le mot vient de l’adverbe latin « super » qui signifie « en plus, en outre » et du verbe « feto, fetare » qui signifie « féconder ». Songez au mot « fœtus » qui a la même racine.
La superfétation, c’est une superfécondation, une fécondation « en plus ».
C’est la fécondation successive de deux ovules au cours de deux cycles menstruels. Elle est extrêmement rare chez l’Homme, mais elle peut se produire : et les bébés naissent avec un mois d’écart.
Si elles sont rares chez l’Homme, les grossesses superfétatoires sont beaucoup plus courantes chez la hase, la chevrette, la truie, la vache. (Vous aurez au moins appris quelque chose aujourd’hui ^^).
On comprend ainsi mieux le sens du mot : la grossesse superfétatoire, c’est une grossesse redondante.
Et de « redondant », on est passé à « inutile, superflu ».
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
Amusant, j'avais créé un topic similaire sur un forum privé avec des amis il y a... Ah ouais, plus de 6 ans déjà. Ca n'avait pas eu grand succès, je fais des copier/coller de ce que j'y avais mis :
- Spoiler:
- Le but est donc d'étaler notre culture en étymologie, avec une préférence pour les origines loufoques, exotiques, amusantes, ou simplement curieuses.
Exemples : nous avons plusieurs termes utilisés pour décrire un visage décoloré. Les plus connus sont "pâle" et "livide". Mais que signifaient les ancêtres de ces mots? J'ai eu une conversation rapide là-dessus avec un collègue vendredi, et j'ai donc fait ma recherche ce matin.
Eh bien, j'ai eu une petite surprise en vérifiant dans mon dico d'étymologie!
En effet : pâle vient du latin pallidus, qui signifiait "gris". Pas blanc, pas vraiment décoloré, mais gris. C'est terne, ça!
Bon, rien de bien méchant.
Mais en ce qui concerne "livide", c'est plus surprenant. Cela vient là encore du latin. liuere pour "devenir bleuté"... Quand on devient livide, on devient bleu!
Un terme dont j'aime particulièrement l'étymologie est le mot germanique "berserk", souvent utilisé en anglais en équivalent de "fou-furieux".
L'origine de ce mot, qui signifiait "peau d'ours" vient de la légende scandinave des douze guerriers vikings capables de se transformer en ours. Ces guerriers avaient la réputation de se perdre complètement dans une rage du combat, incapables de distinguer amis ou ennemis, jusqu'à ce que plus personne ne soit en vue.
Voilà, à vous!
- Spoiler:
- Or donc, je suis allé m'acheter diverses choses samedi dernier dans le quartier de "Seins-Miches", et je suis tombé à Gibert sur le rayon des dictionnaires étymologiques! Comme je n'en avais pas en français (le mien était un dico étymologique de la langue anglaise), je me suis dit que je l'ajouterais bien à ma bibliothèque. J'ai donc demandé conseil au vendeur (un copain), qui a demandé à son collègue responsable du rayon le meilleur dico d'étymologie (en un seul tome, avais-je précisé). Je suis donc parti avec ce "Dictionnaire étymologique de la langue française", par Oscar Bloch et Walther von Wartburg aux éditions PUF.
Et voilà que j'ouvre le tome ce soir au hasard et que je tombe sur certains origines amusantes.
Ainsi, "calomnie" a la même origine que le mot anglais "challenge", lui-même tiré de l'ancien français "chalenge" ou "chalonge" qui signifiait principalement "réclamer en justice", conformément au sens latin de "chicaner"...
"Canapé" est une évolution du mot latin "conopeum", un "rideau de lit" qui lui-même vient du grec Kônôpeion pour "moustiquaire" (de kônôps", un moustique). Un canapé est donc une moustiquaire!
Mais ce n'est pas fini! A la même page, on a le mot "canard". Bon, OK. Canard, mais qu'est-ce qu'on s'en fiche, de l'origine du mot canard, me direz-vous? Rien en soi, mais le mot caniche a la même origine... Vous savez pourquoi? Parce qu'une caniche (oui, c'était féminin, en 1743) aimait faire trempette.
Et puis, si on "canarde" quelqu'un, c'est qu'on tire de derrière un abri, comme lors d'une chasse au canard...
Enfin, et j'en aurais terminé pour ce soir, une catin est en réalité une Catherine (c'était le diminutif affectueux de Catherine dans le centre et l'ouest de la France, qui signifiait également "poupée")... D'ou les catherinettes, vous croyez? Les femmes de plus de 25 ans non mariées seraient des catins? J'en connais qui ne vont pas aimer le rapprochement.
- Spoiler:
- Ce que signifie le mot "école" à l'origine..
J'ajouterais qu'en un sens, l'école était tout ce qui permettait de s'échapper de sa condition d'animal dont le seul but est la survie.
- Spoiler:
- Travail vient du mot latin tripalium et du verbe tripaliare. Tripaliare signifiait "contraindre avec le tripalium", celui-ci étant une construction de tri (trois) et pag/pak qui signifiait en sanscrit un pieu. Le tripalium ("trois pieux") étant d'abord un instrument permettant de "contraindre" les animaux à l'immobilité pendant qu'on leur faisait quelque chose (les ferrer, les soigner, etc.), et c'est ensuite devenu un instrument de torture.
Au Moyen-âge, le mot a évolué d'instrument de torture à "torturer", puis à tout effort pénible, puis à tout effort de production, le sens qu'il a aujourd'hui.
En gros, on est torturé pour gagner notre pain.
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Etonnantes étymologies
Oh, super, merci Ainaelin !
J'aime beaucoup l'étymologie de caniche ^^
Mais pourquoi mettre en spoiler ? Mets plutôt en gras souligné (le jour où ce topic fera 50 pages, on sera bien content de pouvoir retrouver facilement nos étymologies favorites )
Celle de "travail", je connaissais. Celle de "livide", pas du tout ^^
A bientôt ! Je reviendrais par ici, si tu trouves d'autres étymologies étranges ou amusantes, n'hésite pas !
PS : j'ai quelque part dans un bouquin l'étymologie hallucinante du mot anglais "bombastic", qu'on retrouve dans plein de textes de rap, il faut que je remette la main dessus ^^
J'aime beaucoup l'étymologie de caniche ^^
Mais pourquoi mettre en spoiler ? Mets plutôt en gras souligné (le jour où ce topic fera 50 pages, on sera bien content de pouvoir retrouver facilement nos étymologies favorites )
Celle de "travail", je connaissais. Celle de "livide", pas du tout ^^
A bientôt ! Je reviendrais par ici, si tu trouves d'autres étymologies étranges ou amusantes, n'hésite pas !
PS : j'ai quelque part dans un bouquin l'étymologie hallucinante du mot anglais "bombastic", qu'on retrouve dans plein de textes de rap, il faut que je remette la main dessus ^^
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
Parce que ça faisait beaucoup d'un coup, et que c'était tiré d'un autre forum (même si je n'ai récupéré que mes propos), etc. Bref, j'ai trouvé ça plus "propre".ddistance a écrit:Mais pourquoi mettre en spoiler ?
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Etonnantes étymologies
Quand je croise, d'aventure, un arabophone se revendiquant antisémite, je prends je l'avoue un plaisir certain à lui expliquer l'origine du mot (il est lui-même sémite)
Cool ce topic
Cool ce topic
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
Oui !
Les trois fils de Noé : Sem, Japhet et Cham.
Sem à l'origine des peuples sémites (Arabes, Juifs...)
Japhet, l'ancêtre des Japhétiques qui vivent dans l'actuelle Europe,
Cham, ancêtre des peuples d'Afrique noire.
Les trois fils de Noé : Sem, Japhet et Cham.
Sem à l'origine des peuples sémites (Arabes, Juifs...)
Japhet, l'ancêtre des Japhétiques qui vivent dans l'actuelle Europe,
Cham, ancêtre des peuples d'Afrique noire.
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
Entendues cette semaine : l’étymologie, et l’histoire, du mot nostalgie.
L’étymologie en est connue : le mot vient du grec nóstos qui signifie "retour" et de álgos qui signifie "tristesse, douleur, souffrance". Mais c’est à une époque récente, aux XVIIe-XVIIIe, que ces deux mots, nostos et algos ont été réunis en un même concept. Les Grecs, eux, ne connaissaient pas ce sentiment, et le mot « nostalgie » n’est pas prononcé une seule fois dans toute l’Odyssée, alors que le texte ne parle que de ça… mal du pays, nostalgie, désir de revoir les siens.
L’histoire est curieuse : le mot « nostalgie » a été inventé pour décrire ce que ressentaient les Suisses alémaniques, Suisses de la garde royale, Suisses de la garde pontificale, mercenaires des armées des ducs et des rois, depuis l’époque de Charles le Téméraire jusqu’à celle de Louis XIV, lorsqu’ils entendaient le « Ranz des vaches » ou « Kuhreihen » (un air de leur pays, à base de chant de clochettes et de tralalalaïtou). Lorsqu’ils entendaient le Ranz des vaches, ces soldats désertaient. Et que faisait-on normalement, aux XVIIe-XVIIIe, aux déserteurs ? On les tuait.
Seulement voilà : ces soldats étaient compétents et valeureux : personne n’avait vraiment envie de les condamner à mort. Aussi a-t-on inventé une maladie ; les Suisses n’étaient pas sans valeur, ils étaient seulement malades, ils éprouvaient de la « nostalgie » : ils avaient envie de rentrer chez eux, de revoir leurs verts alpages. C’est ce qu’expliquait en 1688 un médecin alsacien du nom de Johannes Hofer, et qui consacra à ces Suisses déserteurs une thèse soutenue à l’Université de Bâle.
Aussi, plutôt que des les condamner à mort, on les a soignés… en leur donnant des permissions ! Au cours desquelles ils avaient tout loisir de retrouver leurs pâturages ! Soins fort efficaces, puisqu’au bout de trois jours passés en compagnie de leurs bovidés, nos soldats en avaient plus qu’assez et retournaient avec plaisir dans leurs garnisons.
Voilà voilà… Je ne passerai pas la nuit dessus, mais c’est vrai que quand j’ai entendu cette histoire pour la première fois, ça m’a fait tilter.
Le Ranz des vaches est évoqué par Jean-Jacques Rousseau dans son Dictionnaire de musique :
« J’ai ajouté dans la même Planche le célèbre Rans-des-Vaches, cet Air si chéri des Suisses qu’il fut défendu sous peine de mort de le jouer dans leurs Troupes, parce qu’il faisoit fondre en larmes, déserter ou mourir ceux qui l’entendoient, tant il excitoit en eux l’ardent desir de revoir leur pays. On chercheroit en vain dans cet Air les accens énergiques capables de produire de si étonnans effets. Ces effets, qui n’ont aucun lieu sur les étrangers, ne viennent que de l’habitude, des souvenirs, de mille circonstances qui, retracées par cet Air à ceux qui l’entendent, & leur rappellant leur pays, leurs anciens plaisirs, leur jeunesse & toutes leurs façons de vivre, excitent en eux une doute amere d’avoir perdu tout cela. La Musique alors n’agit point précisément comme Musique, mais comme signe mémoratif. Cet Air, quoique toujours le même, ne produit. plus aujourd’hui les mêmes effets qu’il produisoit ci-devant sur les Suisses ; parce qu’ayant perdu le goût de leur premiere simplicité, ils ne la regrettent plus quand ou la leur rappelle. Tant il est vrai que ce n’est pas dans leur action physique qu’il faut chercher les plus grands effets des Sons sur le cœur humain »
Voilou voilou… (grand moment de solitude ^^)
L’étymologie en est connue : le mot vient du grec nóstos qui signifie "retour" et de álgos qui signifie "tristesse, douleur, souffrance". Mais c’est à une époque récente, aux XVIIe-XVIIIe, que ces deux mots, nostos et algos ont été réunis en un même concept. Les Grecs, eux, ne connaissaient pas ce sentiment, et le mot « nostalgie » n’est pas prononcé une seule fois dans toute l’Odyssée, alors que le texte ne parle que de ça… mal du pays, nostalgie, désir de revoir les siens.
L’histoire est curieuse : le mot « nostalgie » a été inventé pour décrire ce que ressentaient les Suisses alémaniques, Suisses de la garde royale, Suisses de la garde pontificale, mercenaires des armées des ducs et des rois, depuis l’époque de Charles le Téméraire jusqu’à celle de Louis XIV, lorsqu’ils entendaient le « Ranz des vaches » ou « Kuhreihen » (un air de leur pays, à base de chant de clochettes et de tralalalaïtou). Lorsqu’ils entendaient le Ranz des vaches, ces soldats désertaient. Et que faisait-on normalement, aux XVIIe-XVIIIe, aux déserteurs ? On les tuait.
Seulement voilà : ces soldats étaient compétents et valeureux : personne n’avait vraiment envie de les condamner à mort. Aussi a-t-on inventé une maladie ; les Suisses n’étaient pas sans valeur, ils étaient seulement malades, ils éprouvaient de la « nostalgie » : ils avaient envie de rentrer chez eux, de revoir leurs verts alpages. C’est ce qu’expliquait en 1688 un médecin alsacien du nom de Johannes Hofer, et qui consacra à ces Suisses déserteurs une thèse soutenue à l’Université de Bâle.
Aussi, plutôt que des les condamner à mort, on les a soignés… en leur donnant des permissions ! Au cours desquelles ils avaient tout loisir de retrouver leurs pâturages ! Soins fort efficaces, puisqu’au bout de trois jours passés en compagnie de leurs bovidés, nos soldats en avaient plus qu’assez et retournaient avec plaisir dans leurs garnisons.
Voilà voilà… Je ne passerai pas la nuit dessus, mais c’est vrai que quand j’ai entendu cette histoire pour la première fois, ça m’a fait tilter.
Le Ranz des vaches est évoqué par Jean-Jacques Rousseau dans son Dictionnaire de musique :
« J’ai ajouté dans la même Planche le célèbre Rans-des-Vaches, cet Air si chéri des Suisses qu’il fut défendu sous peine de mort de le jouer dans leurs Troupes, parce qu’il faisoit fondre en larmes, déserter ou mourir ceux qui l’entendoient, tant il excitoit en eux l’ardent desir de revoir leur pays. On chercheroit en vain dans cet Air les accens énergiques capables de produire de si étonnans effets. Ces effets, qui n’ont aucun lieu sur les étrangers, ne viennent que de l’habitude, des souvenirs, de mille circonstances qui, retracées par cet Air à ceux qui l’entendent, & leur rappellant leur pays, leurs anciens plaisirs, leur jeunesse & toutes leurs façons de vivre, excitent en eux une doute amere d’avoir perdu tout cela. La Musique alors n’agit point précisément comme Musique, mais comme signe mémoratif. Cet Air, quoique toujours le même, ne produit. plus aujourd’hui les mêmes effets qu’il produisoit ci-devant sur les Suisses ; parce qu’ayant perdu le goût de leur premiere simplicité, ils ne la regrettent plus quand ou la leur rappelle. Tant il est vrai que ce n’est pas dans leur action physique qu’il faut chercher les plus grands effets des Sons sur le cœur humain »
Voilou voilou… (grand moment de solitude ^^)
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
Sympa, cette histoire ! Merci !
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Etonnantes étymologies
Ah merci ! Me sens moins seul d'un coup
Cette histoire a tout l'air d'être un joli troll, mais en fait non, je crois pas, j'ai l'impression qu'elle tient la route, que c'est une thèse considérée sérieusement...
En attendant l'avis de linguistes plus confirmés que moi...
a +
Cette histoire a tout l'air d'être un joli troll, mais en fait non, je crois pas, j'ai l'impression qu'elle tient la route, que c'est une thèse considérée sérieusement...
En attendant l'avis de linguistes plus confirmés que moi...
a +
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
L'encyclopaedia universalis semble aller dans le même sens (http://www.universalis.fr/encyclopedie/nostalgie/), mais il faut s'abonner pour voir la suite de l'article.
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Etonnantes étymologies
Allez, un truc marrant: Savez-vous comment on dit "Filer à l'anglaise" ... en anglais ?
M'est avis qu'il y a du parti-pris dans la traduction !
M'est avis qu'il y a du parti-pris dans la traduction !
Philin (varna)- Messages : 783
Date d'inscription : 09/01/2012
Age : 66
Localisation : Toulouse
Re: Etonnantes étymologies
un truc du genre "filer à la française " ?
(toujours perfides, ces Anglais..)
(toujours perfides, ces Anglais..)
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
Ben ouais, disons une fois retraduit en français, pardi !
Tiens, je parlais tantôt ici d'un mot français (commençant par é et finissant par é) dont le sens est à l'opposé de son étymologie. Il y a nerf au milieu. Oui, t'as deviné ! é-nervé.
J'ai deux ou trois petites retranscriptions d'émissions radio sur l'étymologie. Ca date, et j'ai appris depuis qu'il fallait quand même se méfier des étymologies trop "évidentes". Mais bon, c'était plaisant. Bref, je me souviens par exemple de l'interrogation au sujet de "pain" et "boulanger" : Et pourquoi qu'ils ont pas la même origine, ces deux-là, c'est un comble ! Est-ce la langue qui a fourché, ou l'étymologiste qui s'est étouffé en mangeant son croissant ?
Tiens, je parlais tantôt ici d'un mot français (commençant par é et finissant par é) dont le sens est à l'opposé de son étymologie. Il y a nerf au milieu. Oui, t'as deviné ! é-nervé.
J'ai deux ou trois petites retranscriptions d'émissions radio sur l'étymologie. Ca date, et j'ai appris depuis qu'il fallait quand même se méfier des étymologies trop "évidentes". Mais bon, c'était plaisant. Bref, je me souviens par exemple de l'interrogation au sujet de "pain" et "boulanger" : Et pourquoi qu'ils ont pas la même origine, ces deux-là, c'est un comble ! Est-ce la langue qui a fourché, ou l'étymologiste qui s'est étouffé en mangeant son croissant ?
Philin (varna)- Messages : 783
Date d'inscription : 09/01/2012
Age : 66
Localisation : Toulouse
Re: Etonnantes étymologies
Pour "énervé", je le sais depuis peu (grâce à ce forum ^^)...
Pain et boulange, ça excite ma curiosité, et ça me fait penser à ce petit sketch de Chris Esquerre ("le manque d'information sur le pain est l'un des trois sujets de grogne des Français, avec les retraites, et le chômage" )
Pain et boulange, ça excite ma curiosité, et ça me fait penser à ce petit sketch de Chris Esquerre ("le manque d'information sur le pain est l'un des trois sujets de grogne des Français, avec les retraites, et le chômage" )
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
Si vous aimez la langue et ses étymologies, sachez plusieurs choses :
- Vous pouvez accéder à des étymologies sommaires via le cnrtl, qui utilise les bases du TLFi (Trésor de la Langue Française informatisé), plus gros dictionnaire du français (16 volumes format Universalis).
- L'orthographe du français a changé à travers le siècles et les références linguistiques aussi, voire se sont perdues. Certaines étymologies ne sont donc que spéculatives.
- Il existe des centaines de langues françaises en fait, que beaucoup appellent "dialectes" par erreur, où un dialecte est une variation d'une langue, et où les langues françaises régionales sont en fait des sœurs du français courant (dit de Touraine).
Sur ce, je peux vous donner disons 4 étymologies d'argot parisien (Tiré du Dictionnaire historique des Argots du Français, Gaston Esnault, 1965, Larousse) :
- Godasse : Formé sur Godillot avec un suffixe -asse dépréciatif. Godillot vient de la manufacture militaire de souliers A. Godillot (1816-1883).
- Clodo : On croyait la formation en -o + consonne épenthétique sur clochard "celui qui vit dans les clochers", mais il est fait état en Argot parisien que le "Claude" est celui qui couche dehors, au même titre que le "Jules" est l'amant. On comprend d'avantage l'insertion de la consonne -d-, qui n'est plus épenthétique, et le clodo, qui s'est simplifié avec une orthographe camouflage.
- Cigare : Au sens de tête, le cigare a pris de sens par analogie avec le coupe-cirage, qui rappelait la guillotine.
- Gonze : masculin inutilisé de gonzesse, venant de l'argot italien d'avant 1700 "gonzo", paysan bon à duper, niais. Le mot a été introduit vers 1630, et décliné vers 1835 aux deux genres. Il a deux orthographes : gonce et gonze.
- Vous pouvez accéder à des étymologies sommaires via le cnrtl, qui utilise les bases du TLFi (Trésor de la Langue Française informatisé), plus gros dictionnaire du français (16 volumes format Universalis).
- L'orthographe du français a changé à travers le siècles et les références linguistiques aussi, voire se sont perdues. Certaines étymologies ne sont donc que spéculatives.
- Il existe des centaines de langues françaises en fait, que beaucoup appellent "dialectes" par erreur, où un dialecte est une variation d'une langue, et où les langues françaises régionales sont en fait des sœurs du français courant (dit de Touraine).
Sur ce, je peux vous donner disons 4 étymologies d'argot parisien (Tiré du Dictionnaire historique des Argots du Français, Gaston Esnault, 1965, Larousse) :
- Godasse : Formé sur Godillot avec un suffixe -asse dépréciatif. Godillot vient de la manufacture militaire de souliers A. Godillot (1816-1883).
- Clodo : On croyait la formation en -o + consonne épenthétique sur clochard "celui qui vit dans les clochers", mais il est fait état en Argot parisien que le "Claude" est celui qui couche dehors, au même titre que le "Jules" est l'amant. On comprend d'avantage l'insertion de la consonne -d-, qui n'est plus épenthétique, et le clodo, qui s'est simplifié avec une orthographe camouflage.
- Cigare : Au sens de tête, le cigare a pris de sens par analogie avec le coupe-cirage, qui rappelait la guillotine.
- Gonze : masculin inutilisé de gonzesse, venant de l'argot italien d'avant 1700 "gonzo", paysan bon à duper, niais. Le mot a été introduit vers 1630, et décliné vers 1835 aux deux genres. Il a deux orthographes : gonce et gonze.
Re: Etonnantes étymologies
Mais il n'y a que dans le Sud-Ouest qu'on s'intéresse aux étymologies ? 3 Bordelais et un Toulousain jusqu'à présent...
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Etonnantes étymologies
Ainaelin a écrit:Mais il n'y a que dans le Sud-Ouest qu'on s'intéresse aux étymologies ? 3 Bordelais et un Toulousain jusqu'à présent...
Arf, le sujet allait-il donc à vau-l'eau pour nous tenter par une ville au bord de l'eau ?
Oui bon, je te fais grâce du x.
Pour Toulouse, anciennement Tolosa ... faut aller voir du côté de no se, je crois bien que c'est un peu la même langue.
Au fait, j'ai posé tantôt la question de l'étymologie du mot étymologie lui-même. Eh bien il s'agit d'étymon qui veut dire ... authentique !
Et authentique ? No se, comme quoi tout part d'Espagne ? :-)
Philin (varna)- Messages : 783
Date d'inscription : 09/01/2012
Age : 66
Localisation : Toulouse
Re: Etonnantes étymologies
Toulouse, c'est de l'anglais : To lose...
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Etonnantes étymologies
Toulouse, un gros village ! Tiens, ville .. village ... Est-ce que la ville est un village sans âge ? Ben, c'est vrai que les villes sont apparues longtemps après les villages, hein ! Donc ça a dû faire d'jeuns longtemps !
Philin (varna)- Messages : 783
Date d'inscription : 09/01/2012
Age : 66
Localisation : Toulouse
Re: Etonnantes étymologies
Ainaelin a écrit:Toulouse, c'est de l'anglais : To lose...
Ca, ça sent la rivalité garonnaise à plein nez!
Bordeaux, c'est ville dans le terrier je crois.
Arizona782- Messages : 2493
Date d'inscription : 17/11/2013
Age : 32
Localisation : Demande à la NSA
Re: Etonnantes étymologies
Même pas, c'est juste du pauvre jeu de mot d'anglophone...
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Etonnantes étymologies
Et puis la Garonne, y a un amont et un aval. Au commencement était l'amont. Bordeaux a donc besoin de l'aval de Toulouse pour exister étymologiquement. Sinon, au mieux, pour elle c'était Bordemer
Et à Toulon, comment on s'irrigue ?
Et à Toulon, comment on s'irrigue ?
Philin (varna)- Messages : 783
Date d'inscription : 09/01/2012
Age : 66
Localisation : Toulouse
Re: Etonnantes étymologies
Bordeaux c'est un terme gaulois romanisé : burdigala, fondée au Ve siècle avant notre ère, à burdigulum qui donne bordeaux par évolution du français.
Et je vis à bordeaux, mais suis parisien.
Et je vis à bordeaux, mais suis parisien.
Re: Etonnantes étymologies
Pareil. Bord de lait depuis 5 ans seulement, après 35 ans à Pas riz.Clément a écrit:Et je vis à bordeaux, mais suis parisien.
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Etonnantes étymologies
C'est l'exil qui m'a fait me rendre compte de la richesse culturelle propre à paname.
Re: Etonnantes étymologies
Maintenant que les présentations sont faites ...
Philin (varna)- Messages : 783
Date d'inscription : 09/01/2012
Age : 66
Localisation : Toulouse
Re: Etonnantes étymologies
Ben, non, Ainaelin! Le Nord-Ouest aussi! Ici on baragouine (oui, il y a aussi beaucoup de bars chez nous!) ( de "bara" et "gwin": pain et vin en breton) entre "ploucs" et on fait des "bizous" (d'où le mot bijou). CF: mots français issus du bretonMais il n'y a que dans le Sud-Ouest qu'on s'intéresse aux étymologies ?
itiz- Messages : 1355
Date d'inscription : 30/10/2011
Age : 66
Localisation : Bretagne
Re: Etonnantes étymologies
Oui, j'ai cru esgourder cela...
esgourder, vient d'esgourde, l'oreille en argot parisien. Esgourde vient du Breton Eskouarn "Oreille".
esgourder, vient d'esgourde, l'oreille en argot parisien. Esgourde vient du Breton Eskouarn "Oreille".
Re: Etonnantes étymologies
Ouais bah moi je me suis exilé après 10 ans à Bordeaux pour m'enterrer dans ce trou pourri qu'est Toulon.
Mais dans un an je reviens dans le Sud Ouest, plus vers Bayonne par contre.
A Toulon, on s'irrigue au rosé
Mais dans un an je reviens dans le Sud Ouest, plus vers Bayonne par contre.
A Toulon, on s'irrigue au rosé
Arizona782- Messages : 2493
Date d'inscription : 17/11/2013
Age : 32
Localisation : Demande à la NSA
Re: Etonnantes étymologies
Ah ah ^^
Rho... Clément, la blague toute pourrite sur Toulon
Merci pour le lien vers le cnrtl, c'est vraiment une mine d'or !
Et "baragouiner" : une de mes étymologies préférées. Les marins bretons qui, dans les ports, écumaient les tavernes en réclamant "bara" et "gwin", ce que bien sûr, hors de Bretagne, personne ne comprenait !
Je me demande aussi d'où peuvent bien venir les connotations (l'une péjorative, l'autre méliorative) des "Claude" et des "Jules"... Connotations perdues dans la nuit des temps ?
Rho... Clément, la blague toute pourrite sur Toulon
Merci pour le lien vers le cnrtl, c'est vraiment une mine d'or !
Et "baragouiner" : une de mes étymologies préférées. Les marins bretons qui, dans les ports, écumaient les tavernes en réclamant "bara" et "gwin", ce que bien sûr, hors de Bretagne, personne ne comprenait !
Je me demande aussi d'où peuvent bien venir les connotations (l'une péjorative, l'autre méliorative) des "Claude" et des "Jules"... Connotations perdues dans la nuit des temps ?
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
Coucou !
Alors une petite devinette pour ce soir : d’où vient le h muet des mots « huit », « huître » et « huile » ?
Les mots français, tirés du latin et commençant par un h, tiennent d’habitude cette lettre initiale de leur ancêtre latin : « hora » a donné « heure », « habitus » a donné « habit », « herba » a donné « herbe »… On voit bien d’où vient le h initial…
Mais ce n’est pas le cas des mots que j’ai cités : « huit » vient de « octo », « huître » de « ostrea », « huile » de « oleum ». Aucun h en latin.
Alors pourquoi cette lettre ?
Le h initial a été rajouté au Moyen-Age, à une époque où l’écriture gothique ne différenciait pas le u du v.
Ainsi, « uit » s’écrivait comme « vit »,
« uitre » comme « vitre »
« uile » comme « vile ».
Et c’est pour éviter cette confusion que le h a été rajouté !
Voili voilou (suffisait de demander ^^)
Alors une petite devinette pour ce soir : d’où vient le h muet des mots « huit », « huître » et « huile » ?
Les mots français, tirés du latin et commençant par un h, tiennent d’habitude cette lettre initiale de leur ancêtre latin : « hora » a donné « heure », « habitus » a donné « habit », « herba » a donné « herbe »… On voit bien d’où vient le h initial…
Mais ce n’est pas le cas des mots que j’ai cités : « huit » vient de « octo », « huître » de « ostrea », « huile » de « oleum ». Aucun h en latin.
Alors pourquoi cette lettre ?
Le h initial a été rajouté au Moyen-Age, à une époque où l’écriture gothique ne différenciait pas le u du v.
Ainsi, « uit » s’écrivait comme « vit »,
« uitre » comme « vitre »
« uile » comme « vile ».
Et c’est pour éviter cette confusion que le h a été rajouté !
Voili voilou (suffisait de demander ^^)
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
En réalité, tous ces différences liées à l'orthographe sont dues au deux langues : Français et Latin.
Car le latin possédait 5 voyelles (en fait 10 : 5 courtes et leur équivalent long), il avait donc utilisé 5 caractères pour les voyelles, et 15 consonnes.
L'ancien français possédait 33 voyelles (16 actuellement en français, ce qui est déjà beaucoup) :
- 9 voyelles orales : [e][ɛ][a][o][ɔ][u][y][ə]
- 5 voyelles nasales : [ɑ̃][ẽ][ɛ̃][ũ][ỹ]
- 11 diphtongues : [ie][ue][ei][ɔu][ai][yi][oi][au][eu][ɛu][ou]
- 5 diphtongues nasales : [ɑ̃i][ɛ̃i][iɛ̃][uɛ̃][yɛ̃]
- 3 triphtongues : [ieu][uou][eau]
et 28 consonnes (contre 22 aujourd'hui).
Donc, des 20 phonèmes du latin, on passe à 61 ! Il a donc fallu inventer des moyens de transcrire 61 phonèmes. Donc ce n'est pas [i]uit qui s'écrivait comme vit, mais vit qui s'écrivait comme uit. Jusqu'en 1667 la distinction graphique u/v i/j n'existait pas. On pouvait lire "ie n'ay iamais resuer de ietter mon pere par la fenestre" comme on lit ça aujourd’hui "je n'ai jamais rêvé de jeter mon père par la fenêtre" depuis 1400 environ.
Car le latin possédait 5 voyelles (en fait 10 : 5 courtes et leur équivalent long), il avait donc utilisé 5 caractères pour les voyelles, et 15 consonnes.
L'ancien français possédait 33 voyelles (16 actuellement en français, ce qui est déjà beaucoup) :
- 9 voyelles orales : [e][ɛ][a][o][ɔ][u][y][ə]
- 5 voyelles nasales : [ɑ̃][ẽ][ɛ̃][ũ][ỹ]
- 11 diphtongues : [ie][ue][ei][ɔu][ai][yi][oi][au][eu][ɛu][ou]
- 5 diphtongues nasales : [ɑ̃i][ɛ̃i][iɛ̃][uɛ̃][yɛ̃]
- 3 triphtongues : [ieu][uou][eau]
et 28 consonnes (contre 22 aujourd'hui).
Donc, des 20 phonèmes du latin, on passe à 61 ! Il a donc fallu inventer des moyens de transcrire 61 phonèmes. Donc ce n'est pas [i]uit qui s'écrivait comme vit, mais vit qui s'écrivait comme uit. Jusqu'en 1667 la distinction graphique u/v i/j n'existait pas. On pouvait lire "ie n'ay iamais resuer de ietter mon pere par la fenestre" comme on lit ça aujourd’hui "je n'ai jamais rêvé de jeter mon père par la fenêtre" depuis 1400 environ.
Re: Etonnantes étymologies
Clément a écrit:Pourtant toulon c'est tout long non ?
Pas que ! C'est aussi Faron (le phare rond) et Coudon (mais couds donc si tu t'ennuies !)
Sympa ce topic
Invité- Invité
Re: Etonnantes étymologies
ddistance a écrit:superfétatoire
Ah ben voilà !
(ne dites pas que ça n'arrive jamais)
http://www.sudouest.fr/2015/05/11/etats-unis-elle-accouche-de-soeurs-jumelles-de-peres-differents-1917685-4803.php
Invité- Invité
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum