Non zèbre, (j'en sais rien en fait) je me tourne vers vous pour répondre à une question ;-)

Hello,

Moi c'est Gwen 37 ans, Je viens vers vous, non non je n 'ai pas honte, car comme beaucoup d 'entre vous, il arrive que l 'on ressente une période comme étant plus ou moins charnière. Je suis à fond dedans lol, disons que j'ai commencé une période de chômage il y a quelques mois (de trop), et pouf retour dans le passé, il y a tellement de choses que je ne comprends pas, j'ai toujours eu envie de faire des études et maintenant plus que jamais.
Je me rappelle un instit de CE1 qui eu le malheur d 'écrire sur un bulletin de note : enfant aux capacités intellectuelles limitées. Depuis, on m 'a toujours posé dans une case "manuel" dans le sens, ne sait rien faire avec sa tête. Avec 2 CAP 2BEP et un BAC pro en poche, je me ballade un peu partout. Agence immobilière, peintre en bâtiment, crêpier, soudeur, cariste, tout s 'est toujours bien passé mais cette lassitude omniprésente dès que le sujet était "connu". Donc je profite de mon chômage pour rencontrer un psy du travail, de pôle emploi, je lui dit aidez moi, je ne sais pas vraiment qui je suis lol, toujours eu l'impression de composer,  du coup je ne sais pas vers quoi me diriger. Ca devient compliqué ;-) elle me fait passer des " tests " vite fait de logique, et me dit vous avez le potentiel pour reprendre les études, parfait, du coup j 'ai un bac, bien mais moi je veux faire de la physique, des maths, alors allons vers un DAEU B.

Ok Mais the question : potentiel ok, mais on peut dire que j'ai foiré ma scolarité, alors s'il y a réellement possibilité comment réussir à rentrer dans des rangs bien définis, alors que gosse apparemment je n'y suis jamais arrivé. Potentiel oui mais comment, pourquoi ? je suis un peu paumé là lol. J 'ai envie d 'apprendre, de connaître, j 'ai toujours eu ces envies, plus rien à apprendre et c'est l'ennui, mais j'arrive pas à rentrer dans le moule scolaire.

Beaucoup de choses dans une présentation, mais c 'est bien aussi de conseiller des non zèbrés   ou zèbré peut-être lol mais c 'est pas l'objectif de ma recherche.

Bonsoir Gwen

Ayant enseigné les sciences en DAEU B, j'ai constaté que parmi mes étudiants, existaient des profils atypiques rejetés par la scolarité habituelle. Les enseignants sont persuadés que celui qui a des "mauvaises notes" est nul alors qu'il existe d'excellentes raisons d'avoir des mauvaises notes, certainement pas liées au potentiel intellectuel d'une personne. (J'ai notamment dépisté un Asperger très brillant et un HQI qui s'est tourné vers la médecine alors qu'ils étaient désorientés au collège.)

Vous avez subi le rouleau compresseur dans toute sa grandeur, le pire, c'est que vous avez intégré le discours méprisant, plein de vanité et de méchanceté de quelqu'un, un instit, qui ne vous connaît pas et qui a utilisé ses mots pour vous marquer au fer rouge pour toute votre vie.

Ca me dégoûte profondément.

Même si je rencontre des étudiants qui ne sont pas des bons élèves, nous discutons, nous échangeons nos créativités, nous avons d'autres relations que celles de celui qui donne la note et celui qui la reçoit. Mes élèves ont d'autres occasions que les contrôles de montrer qu'ils peuvent être "bons" car je leur laisse la chance de s'exprimer, y compris dans un cadre différent.

Cette envie de changer, cette façon d'être mal dans votre position actuelle, car non reconnu, je la comprends: je ne vous conseille pas l'université qui est un univers impitoyable mais plutôt de vous diriger vers le Conservatoire National des Arts et Métiers. Il existe des formations en sciences là-bas jusqu'à l'ingéniorat. C'est l'idéal pour travailler et étudier en même temps.

Si vous préférez une formation courte, allez du côté de l'AFPA. Certaines formations sont pointues, techniciens de labo, ou spécialiste technique de lasers etc. Vous intégrerez facilement un labo.

L'Education Nationale privilégie un certain type d'intelligence, rapide, qui répond du tac au tac, en lisant à peu près la question. On refuse de considérer quelqu'un qui pense lentement comme un intelligent, sauf que les lents posent les questions les plus subtiles et les plus profondes. Cependant les profs n'ont pas le temps de les entendre car ils avancent dans les programmes sans se préoccuper des pensées de leurs élèves.

Je refuse bien évidemment ce système, j'encourage les questions, je félicite souvent ceux qui osent se lancer dans les questions si bien que les autres s'y mettent aussi.

Je crois que vos questions sur votre zébritude ou non, n'est pas votre problème fondamental. Je caractérise les rayures par un type de sensibilité particulière plus que par l'intelligence, et certainement pas par l'intelligence scolaire.

J'espère avoir répondu à vos questions. Pensez plutôt à réfléchir au type de métier que vous voulez pratiquer. Si c'est de la recherche, vous pouvez entrer par la voie des concours CNRS (pas facile), passer des stages et tenter votre chance pour entrer.

Si vous désirez avoir des précisions supplémentaires, je vous les indiquerai par MP.

Bonjour Gwen,

Si je peux me permettre, transformez cette frustration en colère...

Bon ok j'ai des "facilités pour comprendre", mais ce sentiment là, je l'ai bien connu à une époque...
Tout comme vous, l'école j'y suis passé à côté; filière technique, 2 cap, 1 bep, 1 bac pro, voila ce que j'ai sur le papier, constat.
Et pourtant il y a une dizaine d'années, alors que je complexais à mort du fait de n'avoir pas eu la chance de faire d'études, je m'y suis remis et maintenant j'ai eu ma propre reconnaissance, vis à vis de moi-même en premier lieu, ostéo et acupuncteur c'est pas trop mal pour un ancien carrossier peintre/garagiste...
(dans ces métiers là, on parvient à une évidence, ce n'est jamais avec le "véhicule" qu'il y a un soucis, plutôt avec le "conducteur", rêvez éveillé, ne lâchez rien !!!)
Après les diplômes c'est secondaire (en ce qui me concerne, mais je ne vais pas vous faire un exposé de ma vision des choses, ce n'est pas le bon topic...).
L'important c'est encore les défis que vous vous lancerez.
Laissez moi vous raconter l'histoire d'une des profs qui m'a permis d'avoir les connaissances dont je peux me parer.
M. était esthéticienne, battue par son époux d'alors, un enfant en bas âge à élever, pas facile pour reprendre des études me direz vous vu le contexte dans lequel elle se trouvait ; bé elle a dut repasser une dizaine de fois le concours pour l'obtenir, elle s'était accroché à son rêve et malgrè les épreuves qu'elle a traversé, elle l'a eu son sésame... Un diplôme international de médecine, c'est pas rien...Et maintenant elle enseigne !

J'ai rarement cotoyé une personne aussi humaine que cette femme, l'intelligence du coeur c'est encore le plus beau des sésames...
En espérant vous avoir été utile.

PS, ne faîtes jamais de votre passion, un gagne-pain, conseil d'ami, sic...

Merci, je prends tout, conseils, avis et expériences. Justement j 'en suis à la phase colère ( venant de la psy du travail), c 'est constructif, mais faut il en connaître les fondements. Quand on a dû composer pour s 'adapter, il est difficile de ne pas s'y perdre.
Je ne sais pas si je suis compréhensible là   

T'inquiète Paupiette, t'es claire et limpide
Les fondements font partis du passé, ce qui doit t'importer et ce dans quoi (si tu me permets, bis repetita...) tu dois t'impliquer ce sont ton "présent" et tes projections à moyen terme, le reste, la colère, ce n'est que du carburant, dixit le véhicule...
Tu me suis ?
Si je me suis autorisé à porter mon témoignage à ton attention, c'est pour te dire que ce qu'un homme a fait,un autre peut le refaire ; je vais faire du hors sujet mais tant pis...
Pour ma part j'ai du la faire ma descente dans ce qui fut mon enfer/passé, mais c'était dans l'objectif de dompter mon mental qui m'avait complétement coupé de TOUT, mais pour ça j'ai attendu le moment opportun car si je l'avais entrepris au moment où j'ai changé d'orientation, je serais sans doute une cloche sous un pont dans le meilleur des cas, ou plus là pour te répondre dans le pire...
C'est pesé comme réponse.
Si je peux te donner le seul conseil que j'aurais voulu que l'on me donne à l'époque ou je cherchais de la reconnaissance c'est de cultiver en premier lieu ton amour propre et si la première étape passe pour toi par une reconnaissance professionnelle ou un coup de tampon administratif ne te disperses pas et focalises toi sur un seul problême à la fois, tu as le reste de ta vie pour te pardonner d'avoir subit ce que tu nommes les fondements...
Après si tu as besoin d'un coup de pied au cul et de te faire tirer les larmes des yeux, envoies moi un mp et t'inquiètes Gwen, je vais t'aider à relativiser par l'exemple, j'ai juste à t'envoyer un lien vers ma vrai présentation, là j'y suis à nu et fais moi confiance, t'as pas envie d'être secouée de la sorte...
Ne vois là aucune animosité de ma part, je ne veux tout simplement pas que tu te gaches.
Pour reproduire intimement le mythe d'Orphée sur soi-même, tu ne le fais pas en période de crise (aux risques de t'y perdre), je ne doutes pas qu'un jour ou l'autre tu partes dans cette direction, mais si j'ai bien compris, le premier pas vers toi consiste à dégager cette frustration liée au fait de n'avoir eu la possibilité d'avoir une scolarité classique (relis ce qu'a noté NewHope que je salue au passage, sur l'éducation dite "nationale"...), le fait de regagner de l'estime de soi te permettra de gagner du temps pour la visite des "fondements" si d'ici là tu en éprouves encore la nécessité ; excuses moi si mes propos te heurtent, mais je pense qu'il le fallait, un pas après l'autre et en douceur, d'abord on rencontre le givre, puis au fur et à mesure que l'on avance la glace se fait plus épaisse, le risque c'est lorsque l'on se trouve au milieu de la rivière gelée car malgré la dureté apparente de la glace à cet endroit c'est là qu'elle est la plus fine, de même lorsque tu auras quasiment fini de traverser redouble de prudence car tu retraverseras une plaque de givre...

Ne nous trompons pas de combat.
Cordialement N.

Merci, d 'avoir lu une expérience comme la "tienne" permet d 'entrevoir pas mal de choses ;-) Je sors de pôle emploi, et j 'ai moyen de faire une formation maintenance informatique niveau bac +2 par le biais de l 'afpa, ne serait ce pas un bon moyen de remettre le nez dans des études ? j ' espère que oui   
je vais étudier tout ça   marre d 'utiliser la méthode d 'apprentissage par élimination pour progresser lol

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Phase colère? C'est très bien! La colère, c'est l'explosion de la frustration, de l’indignation. La colère, c'est de l'énergie qui part des entrailles et va vers l'extérieur. La colère, c'est : J'en ai marre! Maintenant je m'affirme!

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C'était pas dans le but de tout casser, non plus.

Ne vous inquiétez pas, l 'expérience apprend à maîtriser ce genre de sentiment barbare, quoique   

La colère n'est pas nécessairement mauvaise conseillère mais peut être juste. IL y a la colère contre l'injustice, et ne dit-on pas "une sainte colère"?

A ceux qui ont tardivement repris des études, avez vous utilisé des méthodes particulières niveau organisationnel ? des petits secrets à divulger ?   

Bosser. Seul, c'est bien. A deux, c'est mieux (stimulation réciproque, sauf si ça tourne à la rigolade). Les études, il faut plus de motivation pour les reprendre après un hiatus que pour les poursuivre. Pour l'organisation, c'est : bosser. En se ménageant des pauses (de préférence prendre un bol d'air au vert). Je commençais par le plus facile, en guise de mise en jambes. Au fait, j'ai une fois repris l'histoire à l'unif' (abandon après un an et demi), ensuite math, physique, chimie, pour les enseigner niveau collège (réussi, pour mon malheur : s'en sont ensuivies dix années de galère). Pour ces dernières matières, il n'y a quasiment que la méthode du rouleau compresseur.
J'espère t'avoir été d'une quelconque utilité. Bon courage!   

bienvenu ici, j'espère que tu y trouvera des réponses