Ici ou ailleurs ?

Bonjour à vous, rayés de tout poil !

Mais que fais-je donc ici ? Rudement bonne question... Il me faudra à coup sûr quelque temps pour y répondre !
Je dirais en substance que, n'ayant pas vraiment trouvé ma place ailleurs, je viens voir ici si j'y suis.

Pour faire court, et parce que je crois que les vraies présentations se font au fil des jours, je dirais :
J'ai été estampillée HP il y a quelques mois, pas loin d'un an maintenant. Sur le coup, cela ne m'a fait ni chaud ni froid, c'était juste un nom sur ce que je suis au quotidien, même si j'aurais préféré une dénomination plus sympathique ( Quel est l'abruti qui a eu l'idée de me coller les mêmes initiales qu'un ordinateur ou qu'une institution psychiatrique ? Qu'il se dénonce ! ). " Banane flambée " m'aurait bien plu.
Cette étape m'a toutefois permis de m'accepter enfin comme je suis, et c'est pas rien.
Il m'a fallu encore du temps pour concevoir la différence réelle qu'il peut y avoir entre les ceusses avec rayures et les ceusses sans rayures... Ca c'est fait, progressivement, et ça m'a sauté aux yeux la semaine dernière où, passant un test pour un boulot, on m'a répondu très sérieusement : " Madame, vous avez fourni un travail de trop grande qualité ! ". J'ai vérifié si John Cleese n'était pas dans le coin, mais non !
J'avoue, j'ai beaucoup ri.

Alors je viens faire un tour ici, rencontrer finalement d'autres " trop " !

Bienvenue sur ce fil et au plaisir de vous connaître !

Pour la bande son d'entrée en scène, ce sera Bobby Mc Ferrin, Circlesong 6 ( désolée, nouvelle, pas de liens dans les messages... )

Belle intro.
récurent question : mais comment peut-on TROP bien travailler ?

Aucune idée... Mais j'ai vaguement senti à ce moment précis, que l'on touchait au sublime de l'absurde !

Oui c'est la question que je me suis posée aussi.    (dit la perfectionniste perplexe).

Je n'ai vraiment aucune réponse ! Et j'ai pourtant cherché... mais j'ai fini par renoncer.
J'ai failli oublié : bonjour Cléore, et salut à toi, Pouet ! Merci d'être passés !

ça veut simplement dire que la personne qui a jugé ton travail s'est sentie inférieure à toi car il a su qu'il n'aurait jamais pu faire aussi bien.

Du coup son orgueil de "correcteur" donc par définition "supérieur à toi", en a pris un coup, il n'a pas aimé ça, d'où sa réponse...

Nous vivons dans un monde régi par la médiocrité...

Sur ce bienvenue à toi   

Merci pour ton salut chaleureux Kaimetsu !
Oui, il me semblait bien que cette remarque ubuesque n'avait pas grand chose à voir avec la qualité de mon travail, mais bien plus avec la taille et la fragilité de l'ego de mon interlocuteur !

... ou, sans présumer de l'état du correcteur, le travail fournit était d'un bien trop bon niveau par rapport au poste visé et que le risque que tu t'y ennuies et grand.... et pour ma part, et je crains de ne pas être la seule , quand je m'ennuie, bin je suis pénible et ingérable (faut bien s'occuper)

Ingérable... Un qualificatif qui me colle à la peau !
Bon, on m'avait déjà demandé de travailler moins vite, de laisser le temps à mes collègues de conceptualiser seuls, mais jamais de travailler moins bien. C'est une première, et ça s'arrose !

tout pareil, hihihi encore que.... de faire moins beau, moins "je fais compliqué maintenant pour que plus tard, ce soit plus simple" finalement si, on me l'a fait.
Je me souviens d'une discussion homérique avec mon patron qui voulait que je fasse bête et simple, et je voulais faire un peu compliqué pour prévoir l'après..... où je n'en n'ai finalement fait qu'à ma tête (pour changer) et.... 5 ans après, bin ça a servi !!!!!
je commence à envisager de comprendre que je navigue de temps à autre au 3ème étage alors que la troupe est au rez de chaussée. Et ça sert à rien de les appeler de la haut, ils entendent pas.... Faut patienter pour qu'ils montent (et éviter de leur faire remarquer que ça fait 3h que je les attend la-haut). Entendons-nous bien, ils sont brillants et souvent bien plus que moi. Sauf que des fois, j'ai des fulgurances....

Pouet a écrit:
je commence à envisager de comprendre que je navigue de temps à autre au 3ème étage alors que la troupe est au rez de chaussée. Et ça sert à rien de les appeler de la haut, ils entendent pas.... Faut patienter pour qu'ils montent (et éviter de leur faire remarquer que ça fait 3h que je les attend la-haut). Entendons-nous bien, ils sont brillants et souvent bien plus que moi. Sauf que des fois, j'ai des fulgurances....

Merci à toi d'avoir mis des mots sur quelque chose que je vis aussi...  

Je connais...
J'ai toujours eu du mal avec le côté " brillant " ou non. Ca me semble assez peu pertinent ; pour moi ce sont juste des modes de fonctionnements, un rapport au monde, bien différents, d'une lucidité aveuglante. Et s'il n'y avait pas trop souvent cet excès d'amour-propre stérile, il serait tout à fait possible de travailler de concert selon les compétences de chacun, plutôt que ça coince aux entournures... Je sais, il me reste parfois un fond d'utopie !

je suis tout à fait d'accord. Tu as lu le sujet sur "les bisounours au boulot"... ?

je voulais dire que je ne me considère pas comme meilleure qu'eux, au contraire dans la majorité des cas. Juste que j'ai régulièrement quelques étages d'avance et qu'ils ont du mal... Et d'autant plus que je suis la seule femme au milieu d'un concentré de testosterone.... ça aide en rien, aussi gentils soient-ils.

Pas d'inquiétude, j'avais bien compris ce que tu voulais dire !
Le côté " brillant " c'est ce que j'entends en général un peu partout : il faut être " brillant ", "briller " en société... A chaque fois, ça me rappelle le vieux miroir aux alouettes de mes parents. Un objet magnifique, certes, mais un piège, par nature !

Pas encore lu le sujet sur les bisounours... Beaucoup à lire ici ! Mais je vais aller voir ça. Merci du tuyau !

Je pullule



Je grouille, je fuse, j’abonde,
J’éclos, je germe, je racine,
Je ponds, j’envahis, je réponds.
Je me double et puis me décuple.
Je suis ici, je suis partout,
Dedans, dehors et au milieu
Dans le sec et dans le liquide
Comme je suis au fond du fer,
Du bois, de l’air et de la chair.

J’ai beau m’annuler, inutile :
Je reviens toujours par-delà,
Je serpente et je papillonne,
J’enfante, fourmille et crustace,
Je me fourre dans toute race
Pullule, fermente et m’empêtre.
Le néant ne veut pas de moi
Et je lutte à mort avec la
Difficulté de ne pas être.


NORGE
( Le Stupéfait )

Coucou, c'est qu'il y a de l'action ici ! cool !   

et bien je te salut la plume qui lune, houps ! c'était pas ça...
Bienvenue et bonne balade parmi nous !   

apparemment, vous n'êtes pas perpétuellement agacé par la lenteur des autres.
mais comment faites-vous ?

Moi ça dépend des fois je les attends pas et des fois, je prend mon mal en patience...
Je crois aussi que vu l'habitude et on s'habitue à tant de choses "d'insupportable" qu'on a appris à relativiser ou à occuper l'attente... Moi je rêve beaucoup éveillé, attitude développée depuis l'enfance en cours.

Sylveno, EmiM, bonsoir et merci d'être là !

@ Sylveno : un peu comme EmiM ; j'ai appris très jeune à m'évader à l'intérieur de ma turbulente tête quand l'extérieur est d'une pesanteur accablante. J'ai fixé mes limites et, une fois atteintes, j'arrête d'attendre et je pars.
Je yogate beaucoup aussi, ça me permet de garder mon calme et de ne pas me vriller le cerveau en trépignant. Et je m'isole quand je sature...

@EmiM : très très sympa, ton site !

     

Bienvenue!

Merci cotcot ! Bienvenue à toi aussi.

merci:) faut que je fasse une présentation!

Hardi ! Que j'puissions t'lire !

Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront.

René Char.

Très joli le poème.
Pour la lenteur des autres, plus jeune, elle m'agaçait et je trépignais.
Après avoir commencé le tai chi chuan, nottament pour la raison suivante (qui fait rigoler les autres pratiquant) : "et qu'est-ce que ça fait de faire les choses lentement", bin effectivement, je respecte plus les rythme des uns et des autres, et m'évade intellectuellement en attendant qu'ils arrivent.

Kaimetsu a écrit:
Nous vivons dans un monde régi par la médiocrité...

 

C'est aussi mon impression, bien souvent.
Heureusement parfois on tombe sur des exceptions, ce sont des pierres précieuses qui brillent sur le chemin et cette médiocrité ambiante les met d'autant plus en valeur.

@ Pouet : le yoga m'a également permis de découvrir la lenteur ! Tout en gardant l'exigence du zèbre, mais en lui adjoignant le lâcher-prise. Ca a été une révélation, mon premier cours ! Et depuis, c'est 1h tous les matins, histoire de garder cet équilibre fragile.

Peut-être que la parole et le travail de cette femme te toucheront ( désolée pour la forme, toujours nouvelle, toujours pas de lien ! )

franceculture.fr/emission-les-racines-du-ciel-la-spiritualite-dans-l-art-de-peindre-avec-fabienne-verdier-2013-05-12

Belle attention Qui Plume la lune ! je sens que le repassage va passer comme une lettre à la poste en écoutant cette émission. Merci beaucoup.
j'ai beaucoup beaucoup aimé son livre "passagère du silence" qui raconte son apprentissage en chine. Je suis moins touchée par ses peintures, trop ésotériques pour mes pieds sur terre...
Le yoga, je peux pas, c'est trop immobile => ça accroit ma réceptivité de façon exponentielle => je pète vite fait un plomb. Au tai chi, même si c'est à la vitesse d'un escargot neurastenique, on bouge tout le temps de tout partout et ça me va bien.

J'avoue, il me faut un certain temps pour "rentrer" dans ses peintures. Surtout celles sur les maîtres flamands... Mais sa parole est tellement dense qu'elle est nourrissante.
Pour le yoga, j'ai feinté : j'ai préféré le vinyasa au hatha ! Une forme de yoga dynamique, basée sur le rythme de la respiration. Sinon, je divague !
Bon repassage !

Alors, j'ai pas tout compris, surtout que je connais pas les peintures dont elle parle, mais j'ai adoré sa voix, la paix et la profondeur qui s'en dégage. L'humilité, l'authenticité et la profondeur de ses recherches... et ses choix musicaux. Merci encore pour le partage

Heureuse que ce moment t'ait plu, Pouet ! Et je suis d'accord : ses choix musicaux sont sublimes.

Qui cache son fou meurt sans voix.

Michaux

Excellente la citation et cette extrait de Tom Waits. J'ai rien compris au texte mais le décalage musique/voix m'ont mis en joie.

Encore, encore :-)

Merci pour ton passage ici et ton message, Pouet !
Une très belle journée à toi !

Adhérer, c'est l'idéal des mollusques.
Georges Hyvernaud

 
Excellent !

Chanson du Présomptif


J'honore les vivants, j'ai face parmi vous.
Et l'un parle à ma droite dans le bruit de son âme
et l'autre monte les vaisseaux,
le Cavalier s'appuie de sa lance pour boire.
(Tirez à l'ombre, sur son seuil, la chaise peinte du vieillard.)

J’honore les vivants, j’ai grâce parmi vous.
Dites aux femmes qu’elles nourrissent,
Qu’elles nourrissent sur la terre ce filet mince de fumée…
Et l’homme marche dans les songes et s’achemine vers la mer
Et la fumée s’élève au bout des promontoires.

J’honore les vivants, j’ai hâte parmi vous.
Chiens, ho ! mes chiens, nous vous sifflons…
Et la maison chargée d’honneurs et l’année jaune entre les feuilles
Sont peu de chose au cœur de l’homme s’il y songe :
Tous les chemins du monde nous mangent dans la main !


Saint John Perse

"Adhérer, c'est l'idéal des mollusques.", pourquoi pas...   

Je préfère : "Notre plus grande gloire n'est pas de ne jamais tomber, mais de nous relever chaque fois que nous tombons".

Concernant le recruteur, dans mon cas, c'était plutôt "trop qualifiée pour le poste" aussi pour les mêmes raisons que pour toi j'imagine, une sorte de comble de l'absurde.

Merci d'être passée et d'avoir laissé un message, Eirlys !

Pour les mollusques et leur adhésion/adhérence/ad errance, j'aime l'image forte. Mais j'apprécie aussi la sagesse de ta citation.

Pour le boulot, c'est effectivement un très grand moment de mon voyage en Absurdie ! Mais bon, une de mes devises étant " s'il ne se passe rien, c'est que ta vie est ailleurs ", je visite d'autres lieux !

Il est agréable de constater que la maturité existe aussi en ce bas monde, je commençais sérieusement à en douter Je sais que réussir à relativiser n'est pas toujours facile, mais je trouve ta devise - " s'il ne se passe rien, c'est que ta vie est ailleurs ", je visite d'autres lieux !- plutôt stimulante. Enfin une note de douceur dans ce monde de brut(es) !