Recherche de la perfection

A cause d'une réflexion renvoyée par quelqu'un qui m'apporte beaucoup, je me suis rendue compte que j'avais le désir de paraître parfaite à ses yeux. En poussant plus loin mon raisonnement, j'ai compris que c'était surtout face à moi-même que je souhaite être parfaite... En fait, je veux être parfaite pour moi-même, c'est à dire que si je me rends compte qu'un aspect de ma personnalité me dérange dans ma relation à moi-même et/ou au monde, alors je travaille dessus pour que cet aspect ne me dérange plus.
Avec le recul, je crois que ce dernier point est normal.
question 1 : qu'en est-il pour vous ?
Cela ne me dérange pas, en réalité. Là où il y a distorsion, c'est quand, face à mon amoureux, je me rends compte que j'en fais légèrement trop (bon, je ne modifie pas ma personnalité, je force un peu le trait, c'est tout) pour paraître parfaite à ses yeux, également : après tout il est mon premier miroir.
Mais bon, du coup, cela introduit une légère distorsion dans nos rapports. Comme j'en ai pris conscience, je sais que je vais pouvoir y remédier, pas d'inquiétude de ce côté là.

Par contre, cette découverte met en lumière un trait de ma personnalité qui je crois, est dû au fait que j'ai vraiment envie d'apporter du positif aux autres. Je n'ai envie de donner que du bon, tout en restant moi-même, n'apporter que des ondes positives à mon entourage.
question 2 : suis-je normale docteur ?
question 3 : certains d'entre vous sont-ils dans le même état d'esprit ?

Est parfaite une qualité à quoi on ne peut pas ajouter. Il s'agit donc d'un idéal qu'on vise sans jamais pouvoir l'atteindre. Mais comment pourrions-nous en dire quoi que ce soit, et comment pourrions-nous être reconnu comme tel ?
En fait, notamment sous le regard de l'autre, n'est-on pas conduit à construire un modèle parfait auquel on tend à s'identifier sans considération pour le chemin à parcourir, et même ne pose-t-on pas comme parfait une simple représentation convenue, y compris quand on se détache de ce regard de l'autre ?

Le terme que je privilégie, c'est plutôt l'excellence. Est excellent ce qui est presque parfait, autrement dit il y a des degrés dans l'excellence. On en juge certes selon un idéal mais qui n'est pas formulé, aussi qui peut varier imperceptiblement, comme le cours du soleil. On part de soi, de ses moyens, des voies qui sont accessibles et on y avance. C'est le chemin qui nous guide vers un accomplissement possible, le nôtre.

Ainsi je ne cherche pas à paraître ni à être parfait mais à m'inscrire dans des pistes favorables ou à les tracer moi-même, des pistes qui finissent par me paraître nécessaires. Le but n'est pas forcément le chemin, mais cela y ressemble.

Finalement la recherche de perfection pour moi, c'est atteindre ce qui me convient (et accessoirement ce qui convient à l'autre)... sans rechercher l'excellence.
A te lire, je me rends compte à quel point cette idée est subjective, à mes yeux.

La perfection en soi qu'est ce exactement?

J'ai le sentiment que on ne peut être que "parfait pour"; tel pièce de mécanique est parfaite pour remplir telle fonction, cette pierre de taille est parfaite pour combler tel élément d'architecture etc...
Autrement dit être parfait suppose au préalable d'avoir une connaissance parfaite de tout les aspects de la vie, savoir ce que doit être un professionnel au top, un parent parfait, un conjoint(e) idéal etc...
Et puisqu'on en est là, connaitre notre place dans l'univers et s'y ajuster parfaitement.

Ambitieux et irréalisable, surement un bon moyen d'être malheureux tout au long de sa vie  !

David :
Le "parfait pour" me convient parfaitement !

Et je crois que tu as raison : la recherche de la perfection absolue ne peut rendre heureux. D'ailleurs le perfectionnisme peut être une qualité mais elle est à double tranchant.

la perfection est une projection de la pensé à des fins séculaire, poursuivre une projection c'est poursuivre une ombre illusoire, l'idée de la perfection est une réaction de la peur de rester avec "sa" (la sois disant non perfection)
pour comprendre la perfection il faut comprendre le mouvement qui la amené à s'ériger en autorité au sein de l'individu

De quelle manière essayez-vous d'être parfaite ? Dans quel domaine ? Tentez-vous d'être parfaite à vos propres yeux ou aux siens ?

N'est-ce pas normal d'essayer de plaire à son amoureux ? Ou s'agit-il d'autre chose ?

Le perfectionnisme pour moi représente une "non fin", c'est à dire que les choses ne s'arrêtent pas, que l'on peut toujours les bouger.

Faire mieux à chaque fois, apporter du nouveau etc...

jmd
C'est normal d'avoir envie de plaire, mais j'ai vécu des situations où je m'effaçais (de manière inconsciente) au profit de ce que je supposais être les attentes de l'autre.

Rah la la, moi ça me pourrit la vie en tant que maman, je ne peux pas m'en empêcher. Moi ça passe par une sorte de culpabilité que les choses/gens dont j'ai la responsabilité ne soient pas parfaits :

- Elle pleure, c'est ma faute, j'ai surement pas fait ce qu'il fallait (euh coucou, un bébé ça pleure des fois)
- Elle dort pas la journée, c'est ma faute, je ne sais même pas endormir mon bébé

J'en passe et des meilleurs, j'ai toujours été comme ça, mais c'est pire maintenant ...

Pastille.

PS: Bon si je dois écrire viteuf : La perfection ne serait il pas de se permettre d'envoyer à quiconque des ondes positives.. ET négative ? Le vrai n'est il pas plus parfait que le demi vrai ?

david50 a écrit:La perfection en soi qu'est ce exactement?

Je pense qu'on en a une vision assez claire mais qu'il est impossible de la préciser complètement, parce que c'est indéfinissable (contrairement à l'infini).

J'ai le sentiment que on ne peut être que "parfait pour"; tel pièce de mécanique est parfaite pour remplir telle fonction, cette pierre de taille est parfaite pour combler tel élément d'architecture etc...

Oui, moi aussi. Si l'on considère l'ensemble des réalisations qu'on peut poursuivre à la façon d'un arbre se déployant dans toutes les directions, je crois qu'être parfait pour une certaine compétence, c'est être enfermé dans une petite branche qui ne peut plus croître. Ainsi j'ai lu que certains insectes étaient considérés comme parfaits relativement à une place où l'évolution les avait conduits; c'est-à-dire qu'ils ne pouvaient plus évoluer (sinon à devoir régresser beaucoup auparavant).

@david50
Irréalisable
1)en raison de barrières idéologiques et/ou de murs érigés par d'autres ?
2)par manque de moyens ?

Si, c'est la première proposition , il paraît que la société des âmes ne se limite pas à une unique parcelle de terre ;-)
À la seconde proposition , je dirai que ça n'est pas insurmontable.

En accord avec la première proposition , je pense que certaines vues de l'extérieur peuvent légèrement altérer la définition sincère de cette ambition.