Bonjour !

Salut à tous,

Je viens de m'inscrire. Je me présente, en gros:

Je me suis découverte zèbre lors d'une psychothérapie entamée après que mon mari ait eu un accident sur lequel je ne cessais de réfléchir. Tout le monde me disait "c'est bon, il va bien, tu es plus traumatisée que lui, lâche l'affaire, arrête de te complaire, pense à autre chose, etc". Pendant ma thérapie ma psy a évoqué plusieurs fois le mot "surdoué", curieuse j'ai donc lu quelques livres sur le sujet et me reconnaissais dans la plupart des éléments. J'ai donc passé le WAIS et il a confirmé le diagnostic.

Forcément, au début, phase d'enthousiasme, enfin une explication sur mes bizarreries et le fait d'avoir toujours été rejetée à l'école. J'avais bien sûr analysé et pas mal cerné ma personnalité mais c'est venu compléter les creux dans ma réflexion qui m'empêchaient d'imbriquer toutes les pièces du puzzle. Puis la phase de ne pas pouvoir s'empêcher de remarquer tout ce que j'ai mal/pas fait jusque là. Tout le temps perdu et tout ce que j'ai gâché par mon comportement régit par les émotions alors que sans le savoir j'avais toutes les clés intellectuelles pour réfléchir à ces situations.

Mon diagnostic ne date que depuis octobre 2013, je suis une zèbre toute fraîche en quelque sorte, une novice. Jusqu'à il y a peu je cherchais désespérément la réponse à la question "comment on fait maintenant ?", jusqu'à ce que ma psy me fasse comprendre que moi seule a les réponses et moi seule peut agir en conséquence. Pour moi qui attend toujours de la reconnaissance, du soutien, et beaucoup trop de choses des autres, me confronter à moi-même et accepter les solutions qui émanent de moi est un travail extrêmement difficile. Jusqu'ici j'ai l'impression de ne voir que le mauvais côté de moi-même. Comme si j'avais commencé à enlever avec espoir la coquille de douance autour de moi pour voir ce que je suis au fond et que je découvrais un oeuf pourri en dessous. C'est dur comme mots mais c'est un peu ça.

En parcourant ce forum je me reconnais dans quasi tous les posts, ça m'a bluffée ! J'ai donc eu envie de participer, logique quoi   

Alors je ne sais pas, je ne te connais pas, mais je suis pas sûre si l’œuf sous la coquille est nécessairement si pourri que ça - peut-être que tu nous le feras découvrir un petit peu pour avoir un deuxième avis? Bienvenue en tout cas!

Première interaction, super !   Première fois que j'interagis avec un zèbre en sachant que j'en suis un ?   

En fait honnêtement je ne suis pas persuadé que c'est pourri en dessous. C'est bien cet espoir qui me ramène au rationnel et me fait continuer à avancer, même chaotiquement, dans la vie. Je vois juste que je ne suis pas à la hauteur de ce que je m'impose. Et le manque de "preuves" de la part des autres (évidemment personne ne me fait de compliments sur quoi que ce soit, les gens sont plus occupés à pointer ce qui est négatif ou ne dire dire du tout). Je n'ai pas encore dépassé le stade de vouloir être comme les autres et cesser de tout interpréter en fonction des causes, conséquences, éventualités, hypothèses, etc...) Disons que l'oeuf est socialement pourri, car il faut sans doute creuser plus loin que la première couche pas terrible pour arriver au meilleur et je n'en suis pas encore là.

Sinon pour en dire un peu plus sur moi. Bah, le seul retour positif que je peux avoir sur moi c'est du style "comment tu fais pour gérer un mari, trois enfants jeunes, un boulot à 80% et faire autant de musique ?", bah je le fais mais suis souvent à la limite du burn out et pourtant ça m'est vital.

Voilà

Bonjour Kcollins,

plusieurs choses m'ont bien aidé :

- ne plus attendre de reconnaissance des autres, faire les choses pour moi, ou pour aider autrui, et rester fixé sur l'objectif (un défaut fréquent, comme on s'intéresse à tout, étant de commencer beaucoup et ne rien terminer) - l'accomplissement apporte le repos de l'esprit

- ne plus se fixer des objectifs inatteignables, et commencer à décrocher, le monde ne va pas s'arrêter de tourner, et la limite du burn out s'éloigne

- apprendre l'empathie, car si je n'en avais pas, j'ai découvert que l'on peut analyser les choses et utiliser des techniques qui remplacent cette absence de sentiment - Et du coup apprendre à ressentir les autres m'a permis de mieux les approcher au lieu de les fuir

Quant à vouloir être comme les autres, c'est encore un peu confus : faire le caméléon permet de renouer avec la relation sociale, avec succès pour ma part. Cependant ne pas vouloir me noyer dans la masse est un sentiment qui revient très fort, c'est plutôt un besoin d'ailleurs, pour justement éviter de me noyer à force d'être transparent, donc pas vivant. Sujet très difficile à traiter au quotidien.

Bienvenue !

Merci pour ton témoignage Bengale !

Ce que tu dis me montre que c'est possible, que certains y arrivent ! Quelle leçon d'espoir ! Et j'y entrevois déjà ce que j'espérais: ce forum est un lieu où on peut partager ses expériences et je suis certaine que ça en aide beaucoup ici   

Ah oui, je confirme!
Le forum m'a beaucoup aidée jusqu'à présent, à me sentir moins seule dans mes ressentis, et à oser m'autoriser  à me penser concernée par la douance!  ( ça fait beaucoup de verbes, mais ça reflète pas mal toutes les étapes que j'ai passées!)

Alors bienvenue, en espérant que tu trouveras toi aussi soutien et matière à progresser dans ta quête.