Pastiches
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Pastiches
Un pastiche est une œuvre artistique ou littéraire dans laquelle l'auteur imite en partie ou totalement l'œuvre d'un maître ou d'un artiste en renom par exercice, par jeu ou dans une intention parodique. Par métonymie, c'est une imitation ou une évocation du style d'un écrivain, d'un artiste ou d'une école sans qu'il y ait reproduction d'une oeuvre particulière.
Autrefois c'était un exercice scolaire assez commun. L’imitation des grands auteurs, latins et français, est au centre de l’apprentissage littéraire depuis le XVIIe siècle. Il se décline en exercices variés comme les applications, les amplifications, les transpositions, etc.
Certains grands auteurs se sont livrés à cet exercice. Ainsi Marcel Proust a pratiqué le pastiche dès ses années d’étude, mais également tout au long de sa carrière. On connaît de lui une quarantaine de pastiches, la plupart publiés ou au moins rendus publics dans sa correspondance et dans son œuvre de fiction même.
Je vous propose d'écrire de tels pastiches, que ce soit sous la forme de nouvelles, de poèmes, voire de simples citations inventées qui seraient dans le style et l'esprit d'un auteur que vous connaissez bien.
Autrefois c'était un exercice scolaire assez commun. L’imitation des grands auteurs, latins et français, est au centre de l’apprentissage littéraire depuis le XVIIe siècle. Il se décline en exercices variés comme les applications, les amplifications, les transpositions, etc.
Certains grands auteurs se sont livrés à cet exercice. Ainsi Marcel Proust a pratiqué le pastiche dès ses années d’étude, mais également tout au long de sa carrière. On connaît de lui une quarantaine de pastiches, la plupart publiés ou au moins rendus publics dans sa correspondance et dans son œuvre de fiction même.
Je vous propose d'écrire de tels pastiches, que ce soit sous la forme de nouvelles, de poèmes, voire de simples citations inventées qui seraient dans le style et l'esprit d'un auteur que vous connaissez bien.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Pastiches
Voici un petit hommage à Lovecraft, un auteur à part, avec Edgar Poe, dans la littérature fantastique états-unienne. C'est un pastiche écrit il y a quelques années à la suite d'une discussion sur un forum de philosophie, où il était question de l'illusion qui consiste à rechercher la profondeur, et de l'authenticité paradoxale de l'apparence. Je l'ai remanié un peu pour l'occasion. Notamment il y avait des clefs qui ne pourraient être comprises ici.
Si j'apprécie cet auteur, c'est surtout en raison d'une perspective singulière qu'il applique aux intuitions humaines fondamentales, qu'elles soient objectivées comme l'espace et le temps ou bien qu'elles touchent à l'intégrité de l'esprit, dans un jeu avec la peur et la folie. Qu'on pense ici à un sujet et un titre aussi extraordinaire que La couleur tombée du ciel pour s'en faire une idée. Même s'il est plus limité, je retrouve dans ses oeuvres cette interrogation qui se manifeste chez Proust et chez Borges au sujet de la permanence et de la place des choses dans l'univers sensible que notre esprit recrée.
(L'histoire se déroule aux États-Unis, dans une Nouvelle Angleterre encore marquée par les moeurs et l'architecture coloniale des premiers puritains.)
Je me réveillai en sursaut, le front inondé par une sueur glacée. J'allai fermer la fenêtre dont le léger rideau frôlait les montants avec un chuintement déplaisant. Depuis que mes recherches touchaient au but, je faisais de plus en plus souvent le même cauchemar. Dans la nuit des êtres informes sortaient des profondeurs du vieux port et convergeaient en silence vers ma maison, le regard fixe. L'un d'eux saisissait le bouton de la porte sans forcer, comme étonné de la résistance, d'autres cherchaient maladroitement une faille dans le mécanisme des fenêtres, certains se plaquaient même contre les murs en faisant glisser leurs mains palmées, espérant on ne sait quel ressort secret au sein de la matière, qui les laisserait passer.
J'allai vérifier que toutes les ouvertures étaient bien closes. Dans la bibliothèque, la lune éclairait faiblement la grande table ou j'étalais mes documents. Tout était calme mais il flottait une odeur acre qui semblait retenir l'oxygène de l'air. Le coin de la table le plus proche de la porte retint mon attention qui captait une lumière pâle, d'une teinte inaccoutumée. Je m'approchai. C'était un carré de papier mat sur lequel je lus ces mots, écrits en un latin tardif :
L'excès est le fait des Immortels
Je restai pétrifié, sentant l'air autour de moi soudain chargé de présences invisibles. Les Immortels, les sectateurs de K. dont on ne devait prononcer le nom... Comment avaient-ils pu retrouver ma trace malgré toutes mes précautions ? Non, je ne devais pas laisser la folie entrer en moi. Je tentai de me raisonner... c'était le manque de sommeil, la tension nerveuse accumulée durant ces derniers mois... Le morceau de papier avait dû tomber de l'exemplaire du Necronomicon que j'avais dérobé à la bibliothèque d'Arkham et dont je me proposais justement d'examiner la reliure déchirée en plusieurs endroits.
Durant toute la matinée je continuai mon travail, n'acceptant d'être dérangé sous aucun prétexte, l'idée seule d'entendre les pas de mes serviteurs dans l'escalier m'étant devenue insupportable. Quand je descendis pour prendre la légère collation que Mrs Jenkins me préparait à l'office, selon mes instructions, on m'avertit que le livreur de chez Shelley & Rice était passé. J'allai donc tout d'abord inspecter le paquet que je remontai à la bibliothèque où je le déballai en toute hâte.
C'était une reproduction de l'Hiver de Nicolas Lancret – une copie par le seul élève qu'il ait jamais eu, un personnage très curieux d'ailleurs – la saison qui me manquait : j'avais dû la laisser filer il y a trois ans faute d'avoir été prévenu à temps.
Je remarquai alors un défaut sur le cadre. Dans la partie gauche de la marie-louise, la toile de lin était abîmée. Furieux, je me préparais à me rendre moi-même auprès de Mr Rice, malgré le peu de temps dont je disposais, quand je me rendis compte de mon erreur. Me saisissant d'une loupe, je lus cette inscription en français, d'une écriture ronde qui imitait celle du siècle dernier, mais dont l'orthographe était modernisée, les quelques vers que ce tableau inspira au poète et dramaturge Pierre-Charles Roy :
Sous un mince cristal l'hiver conduit leurs pas;
Le précipice est sous la glace;
Telle est de vos plaisirs la légère surface :
Glissez mortels, n'appuyez pas.
Je me précipitai à la bibliothèque où je demandai à consulter une biographie de Roy. Alors que l'employé se rendait à la réserve et que j'examinais une fois encore la curieuse salle de style néo-gothique, mon regard se posa sur mon ami le docteur Mc Govern, occupé comme tous les jours à cette heure à lire la presse quotidienne, qui m'avait plusieurs fois donné à penser ces derniers temps qu'il s'inquiétait pour moi. Je le saluai à distance et je m'installai avec le livre demandé.
Là je découvris la citation sous sa forme originale, en fait la même, à quelques détails orthographiques près. L'ayant recopiée pour l'étudier plus à loisir chez moi, je me perdais en conjectures sur la répartition et l'étendue des différences entre les deux versions, quand je compris que l'essentiel du message ne résidait pas là. Le mot de ce matin, et maintenant le tableau : il s'agissait d'avertissements, – on m'envoyait des avertissements, – je ne devais pas aller plus loin, au risque de percer le miroir des apparences et de sombrer dans l'abîme ainsi qu'un ange rebelle. Glisser alors avec grâce et légèreté à la surface de la vie, parce que, vue des profondeurs, la surface est le point le plus haut qu'on puisse atteindre... Oui, si j'avais partagé l'amour d'une femme, si j'avais chéri des enfants, et craint pour eux, j'aurais pu chercher à explorer les voies de cette sérénité, de cette harmonie...
Mais c'était trop tard, j'étais déjà contaminé; tel un loup-garou je sentais en moi le divin comme une bête immonde qui partagerait avec mon être des plans de réalité inconcevables. Ce qui importait c'était que je n'eus pas commis d'erreur, que je fusse sur la bonne voie. Mais ces dimensions supplémentaires qui s'ouvraient à chacune de mes ignobles découvertes dans le Necronomicon, en même temps qu'elles me libéraient de mes entraves humaines, abolissaient les distances infinies qui me séparaient des Immortels. De plus en plus je pouvais entendre leurs rires de déments, respirer leur haleine méphitique, frôler même des pensées qui me laissaient interdit d'extase et d'horreur.
Mais je restai perplexe. Pourquoi cherchent-ils à me prévenir, en quoi ne suis-je pas digne d'être un Immortel moi aussi ? Ce n'est pourtant pas Mc Govern qui veut m'effrayer et me faire renoncer !
...
Epilogue — Article du Providence Tribune du 24 juillet 19..
Le docteur Mc Govern a constaté ce jour le décès du professeur X., savant bien connu de notre petite ville, qui s'était retiré depuis une dizaine d'années pour mener des recherches ésotériques. La mort serait due à une hémorragie cérébrale survenue à la suite d'une contrariété domestique.
Si j'apprécie cet auteur, c'est surtout en raison d'une perspective singulière qu'il applique aux intuitions humaines fondamentales, qu'elles soient objectivées comme l'espace et le temps ou bien qu'elles touchent à l'intégrité de l'esprit, dans un jeu avec la peur et la folie. Qu'on pense ici à un sujet et un titre aussi extraordinaire que La couleur tombée du ciel pour s'en faire une idée. Même s'il est plus limité, je retrouve dans ses oeuvres cette interrogation qui se manifeste chez Proust et chez Borges au sujet de la permanence et de la place des choses dans l'univers sensible que notre esprit recrée.
(L'histoire se déroule aux États-Unis, dans une Nouvelle Angleterre encore marquée par les moeurs et l'architecture coloniale des premiers puritains.)
Je me réveillai en sursaut, le front inondé par une sueur glacée. J'allai fermer la fenêtre dont le léger rideau frôlait les montants avec un chuintement déplaisant. Depuis que mes recherches touchaient au but, je faisais de plus en plus souvent le même cauchemar. Dans la nuit des êtres informes sortaient des profondeurs du vieux port et convergeaient en silence vers ma maison, le regard fixe. L'un d'eux saisissait le bouton de la porte sans forcer, comme étonné de la résistance, d'autres cherchaient maladroitement une faille dans le mécanisme des fenêtres, certains se plaquaient même contre les murs en faisant glisser leurs mains palmées, espérant on ne sait quel ressort secret au sein de la matière, qui les laisserait passer.
J'allai vérifier que toutes les ouvertures étaient bien closes. Dans la bibliothèque, la lune éclairait faiblement la grande table ou j'étalais mes documents. Tout était calme mais il flottait une odeur acre qui semblait retenir l'oxygène de l'air. Le coin de la table le plus proche de la porte retint mon attention qui captait une lumière pâle, d'une teinte inaccoutumée. Je m'approchai. C'était un carré de papier mat sur lequel je lus ces mots, écrits en un latin tardif :
L'excès est le fait des Immortels
Je restai pétrifié, sentant l'air autour de moi soudain chargé de présences invisibles. Les Immortels, les sectateurs de K. dont on ne devait prononcer le nom... Comment avaient-ils pu retrouver ma trace malgré toutes mes précautions ? Non, je ne devais pas laisser la folie entrer en moi. Je tentai de me raisonner... c'était le manque de sommeil, la tension nerveuse accumulée durant ces derniers mois... Le morceau de papier avait dû tomber de l'exemplaire du Necronomicon que j'avais dérobé à la bibliothèque d'Arkham et dont je me proposais justement d'examiner la reliure déchirée en plusieurs endroits.
Durant toute la matinée je continuai mon travail, n'acceptant d'être dérangé sous aucun prétexte, l'idée seule d'entendre les pas de mes serviteurs dans l'escalier m'étant devenue insupportable. Quand je descendis pour prendre la légère collation que Mrs Jenkins me préparait à l'office, selon mes instructions, on m'avertit que le livreur de chez Shelley & Rice était passé. J'allai donc tout d'abord inspecter le paquet que je remontai à la bibliothèque où je le déballai en toute hâte.
C'était une reproduction de l'Hiver de Nicolas Lancret – une copie par le seul élève qu'il ait jamais eu, un personnage très curieux d'ailleurs – la saison qui me manquait : j'avais dû la laisser filer il y a trois ans faute d'avoir été prévenu à temps.
Je remarquai alors un défaut sur le cadre. Dans la partie gauche de la marie-louise, la toile de lin était abîmée. Furieux, je me préparais à me rendre moi-même auprès de Mr Rice, malgré le peu de temps dont je disposais, quand je me rendis compte de mon erreur. Me saisissant d'une loupe, je lus cette inscription en français, d'une écriture ronde qui imitait celle du siècle dernier, mais dont l'orthographe était modernisée, les quelques vers que ce tableau inspira au poète et dramaturge Pierre-Charles Roy :
Sous un mince cristal l'hiver conduit leurs pas;
Le précipice est sous la glace;
Telle est de vos plaisirs la légère surface :
Glissez mortels, n'appuyez pas.
Je me précipitai à la bibliothèque où je demandai à consulter une biographie de Roy. Alors que l'employé se rendait à la réserve et que j'examinais une fois encore la curieuse salle de style néo-gothique, mon regard se posa sur mon ami le docteur Mc Govern, occupé comme tous les jours à cette heure à lire la presse quotidienne, qui m'avait plusieurs fois donné à penser ces derniers temps qu'il s'inquiétait pour moi. Je le saluai à distance et je m'installai avec le livre demandé.
Là je découvris la citation sous sa forme originale, en fait la même, à quelques détails orthographiques près. L'ayant recopiée pour l'étudier plus à loisir chez moi, je me perdais en conjectures sur la répartition et l'étendue des différences entre les deux versions, quand je compris que l'essentiel du message ne résidait pas là. Le mot de ce matin, et maintenant le tableau : il s'agissait d'avertissements, – on m'envoyait des avertissements, – je ne devais pas aller plus loin, au risque de percer le miroir des apparences et de sombrer dans l'abîme ainsi qu'un ange rebelle. Glisser alors avec grâce et légèreté à la surface de la vie, parce que, vue des profondeurs, la surface est le point le plus haut qu'on puisse atteindre... Oui, si j'avais partagé l'amour d'une femme, si j'avais chéri des enfants, et craint pour eux, j'aurais pu chercher à explorer les voies de cette sérénité, de cette harmonie...
Mais c'était trop tard, j'étais déjà contaminé; tel un loup-garou je sentais en moi le divin comme une bête immonde qui partagerait avec mon être des plans de réalité inconcevables. Ce qui importait c'était que je n'eus pas commis d'erreur, que je fusse sur la bonne voie. Mais ces dimensions supplémentaires qui s'ouvraient à chacune de mes ignobles découvertes dans le Necronomicon, en même temps qu'elles me libéraient de mes entraves humaines, abolissaient les distances infinies qui me séparaient des Immortels. De plus en plus je pouvais entendre leurs rires de déments, respirer leur haleine méphitique, frôler même des pensées qui me laissaient interdit d'extase et d'horreur.
Mais je restai perplexe. Pourquoi cherchent-ils à me prévenir, en quoi ne suis-je pas digne d'être un Immortel moi aussi ? Ce n'est pourtant pas Mc Govern qui veut m'effrayer et me faire renoncer !
...
Epilogue — Article du Providence Tribune du 24 juillet 19..
Le docteur Mc Govern a constaté ce jour le décès du professeur X., savant bien connu de notre petite ville, qui s'était retiré depuis une dizaine d'années pour mener des recherches ésotériques. La mort serait due à une hémorragie cérébrale survenue à la suite d'une contrariété domestique.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Pastiches
La musique
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile ;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !
Charles Baudelaire
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile ;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !
Charles Baudelaire
l'ECRITURE
L'écriture jamais ne me laisse sur la terre !
Vers mon soleil,
Sur un toit de nuages ou sous les éclairs,
Je prends l'éveil ;
L'échine en arrière et le souffle coupé
Comme de la pierre
Je m'enfonce dans ses remous éparpillés
Que le jour espère ;
J'imagine avec émoi toutes les frustrations
D'un astre qui vibre ;
La chaleur, le rayonnement et ses pulsations
Sous une minuscule fibre
Me plombent . Maintenant, fougueux, prismes divinatoire
Je laisse éclater l’espoir !
Bon voilà ... c'est un petit essai. j'espère ne pas être hors sujet... (c'est souvent le cas ...)
L'écriture jamais ne me laisse sur la terre !
Vers mon soleil,
Sur un toit de nuages ou sous les éclairs,
Je prends l'éveil ;
L'échine en arrière et le souffle coupé
Comme de la pierre
Je m'enfonce dans ses remous éparpillés
Que le jour espère ;
J'imagine avec émoi toutes les frustrations
D'un astre qui vibre ;
La chaleur, le rayonnement et ses pulsations
Sous une minuscule fibre
Me plombent . Maintenant, fougueux, prismes divinatoire
Je laisse éclater l’espoir !
Bon voilà ... c'est un petit essai. j'espère ne pas être hors sujet... (c'est souvent le cas ...)
Dernière édition par Lemniscate le Sam 15 Mar 2014 - 20:15, édité 1 fois (Raison : Orthographe...quand tu ne me tiens pas !)
Lemniscate le papillon- Messages : 6348
Date d'inscription : 29/06/2012
Age : 55
Localisation : Gard
Re: Pastiches
Bien sûr que c'est dans le sujet ! Il s'agit là d'un pastiche par transposition, si je comprends bien ce terme. La transposition s'applique à un texte précis plutôt qu'à des thèmes ou a un style propres à l'écrivain que l'on pastiche. C'est ce que j'avais proposé de faire aussi dans les Exercices de style, mais dans un esprit de jeu et de défi qui est moins présent ici.
La transposition peut concerner le sujet du texte pastiché (musique / écriture dans ton cas) ou la forme des termes employés. Ainsi dans le sujet sur les Lipogrammes, il s'agit des lettres et dans celui sur le Tri de la longueur des mots.
J'extrais de ces deux sujets des pastiches des deux types que j'avais faits à partir du même poème de Verlaine, Il pleure dans mon cœur, un lipogramme en e et une transposition en tri :
La transposition peut concerner le sujet du texte pastiché (musique / écriture dans ton cas) ou la forme des termes employés. Ainsi dans le sujet sur les Lipogrammes, il s'agit des lettres et dans celui sur le Tri de la longueur des mots.
J'extrais de ces deux sujets des pastiches des deux types que j'avais faits à partir du même poème de Verlaine, Il pleure dans mon cœur, un lipogramme en e et une transposition en tri :
Verlaine | – en lipogramme – | – en tri – | |||
Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville. Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur ? Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un cœur qui s'ennuie, Ô le chant de la pluie ! Il pleure sans raison Dans ce cœur qui s'écœure. Quoi ! nulle trahison ? Ce deuil est sans raison. C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi, Sans amour et sans haine, Mon cœur a tant de peine. | Tous tracas dans mon corps Sont travaux où ça va... Qui saura si un sort A pris ainsi mon corps ? Ô attraits du travail Du plus bas au plus haut ! Pour un corps sans un bail Ô la loi du travail ! Tous tracas sans raison Dans un corps pas d'accord... Quoi donc ? nul abandon ! Mon cas gît sans raison. Il n'y a plus confus Pour lors : sans un motif, N'ayant ni foi ni buts, Mon corps va tout confus. | Tel est pli en mon âme Qu'il ait plu où je vis. Qu'est-ce, las, en cet âge Qui se met en mon âme ? Ô tic-toc, me dit l'eau, Sur le sol et le lac ! Si l'âme n'a de mot, Ô l'ode que dit l'eau ! Tel est pli de nul dit En mon âme où rue l'âne. Eh ! n'ai-je mal agi ? Bah... je gis de nul dit. C'est, las ! le pis du mal Que je n'aie pas la clé : Sur nul pic, en nul val, Mon âme va si mal. |
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
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