Boulimie
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Illuminations
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Boulimie
Bonjour à tous,
ça fait bien quelques mois que je trouve du réconfort sur ce site, sans pour autant jamais avoir osé écrire quoi que ce soit. Mais le besoin de partager est de plus en plus présent. Il n'y a effectivement pas beaucoup de sujets qui parlent directement de la boulimie, si ce n'est des conversations autour de la dépendance à la bouffe. Je voulais savoir si parmi vous, zèbres, beaucoup sont dans le cercle vicieux de la boulimie? Comment vivez-vous la chose? Que faites vous de l'aide que vous recevez si vous êtes suivis? etc...
Je suis boulimique-vomitive depuis presque 1 an, et ma vie est vraiment gâchée par cette obsession. J'ai pourtant toujours été une personne avide, avide de rencontres, de connaissance, de voyages, de vivre, mais tristement, la boulimie s'est installée et a effacé toutes autres perspectives. J'aurais aimé partager avec vous votre expérience si celle-ci est également totalement paradoxale, à savoir que la nourriture est votre meilleure amie et votre pire ennemie à la fois.
Ca fait également une année que j'analyse, je déduis et observe le pourquoi du comment de cette addiction à la bouffe, mais tourne un peu en rond, dans le sens que je sais pourquoi je me réconforte dans la nourriture ( peur de rejet, d'abandon, de ne pas être aimée, ne pas se sentir à sa place, vision de la vie en montagnes russes, recherche effrénée d'un "plus" ), et essaie de rechercher d'autres moyens pour survivre, ou pour s'en sortir, mais malgré un suivi psychologique et médical, j'ai du mal à appliquer toutes les règles qui permettraient que je m'en sorte pour de bon ( peut-être pas envie de guérir au fond? je ne sais pas... )
La dualité est extrême, car dans les cas d'une dépendance, l'on est totalement aveuglé par notre recherche perpétuelle de se goinfrer ( tous nos plans sont établis en fonction des crises de boulimie, d'acheter la nourriture, de vomir sans que personne ne s'en aperçoive...), alors que lorsque l'on est bien avec soi, pas dans l'optique de faire une crise de boulimie, le regard sur le "je" malade observe quelqu'un d'autre que soi, qui paraît étranger à soi. Tout cela pour dire que je ne me reconnais pas, moi qui suis d'ordinaire quelqu'un de lucide, lorsque je suis dans le "trip" de mes crises de bouffe, plus rien n'a de sens. Voilà tout cela pour vous demander, comment Est-ce que vous parvenez à "jongler" avec vous-même, c'est à dire votre "je" lucide, et votre "je" drogué et totalement focalisé et aveuglé par la nourriture? Avez-vous aussi, si vous êtes boulimiques, l'impression d'être un peu schizo? Deux personnalités, et comment vivez vous avec? Et si vous êtes passés par là, de me raconter votre expérience...
Merci et bonne soirée à tout le monde
ça fait bien quelques mois que je trouve du réconfort sur ce site, sans pour autant jamais avoir osé écrire quoi que ce soit. Mais le besoin de partager est de plus en plus présent. Il n'y a effectivement pas beaucoup de sujets qui parlent directement de la boulimie, si ce n'est des conversations autour de la dépendance à la bouffe. Je voulais savoir si parmi vous, zèbres, beaucoup sont dans le cercle vicieux de la boulimie? Comment vivez-vous la chose? Que faites vous de l'aide que vous recevez si vous êtes suivis? etc...
Je suis boulimique-vomitive depuis presque 1 an, et ma vie est vraiment gâchée par cette obsession. J'ai pourtant toujours été une personne avide, avide de rencontres, de connaissance, de voyages, de vivre, mais tristement, la boulimie s'est installée et a effacé toutes autres perspectives. J'aurais aimé partager avec vous votre expérience si celle-ci est également totalement paradoxale, à savoir que la nourriture est votre meilleure amie et votre pire ennemie à la fois.
Ca fait également une année que j'analyse, je déduis et observe le pourquoi du comment de cette addiction à la bouffe, mais tourne un peu en rond, dans le sens que je sais pourquoi je me réconforte dans la nourriture ( peur de rejet, d'abandon, de ne pas être aimée, ne pas se sentir à sa place, vision de la vie en montagnes russes, recherche effrénée d'un "plus" ), et essaie de rechercher d'autres moyens pour survivre, ou pour s'en sortir, mais malgré un suivi psychologique et médical, j'ai du mal à appliquer toutes les règles qui permettraient que je m'en sorte pour de bon ( peut-être pas envie de guérir au fond? je ne sais pas... )
La dualité est extrême, car dans les cas d'une dépendance, l'on est totalement aveuglé par notre recherche perpétuelle de se goinfrer ( tous nos plans sont établis en fonction des crises de boulimie, d'acheter la nourriture, de vomir sans que personne ne s'en aperçoive...), alors que lorsque l'on est bien avec soi, pas dans l'optique de faire une crise de boulimie, le regard sur le "je" malade observe quelqu'un d'autre que soi, qui paraît étranger à soi. Tout cela pour dire que je ne me reconnais pas, moi qui suis d'ordinaire quelqu'un de lucide, lorsque je suis dans le "trip" de mes crises de bouffe, plus rien n'a de sens. Voilà tout cela pour vous demander, comment Est-ce que vous parvenez à "jongler" avec vous-même, c'est à dire votre "je" lucide, et votre "je" drogué et totalement focalisé et aveuglé par la nourriture? Avez-vous aussi, si vous êtes boulimiques, l'impression d'être un peu schizo? Deux personnalités, et comment vivez vous avec? Et si vous êtes passés par là, de me raconter votre expérience...
Merci et bonne soirée à tout le monde
Illuminations- Messages : 3
Date d'inscription : 24/03/2013
Localisation : Suisse
Re: Boulimie
Comme personne ne t'a répondu, je me permets de te donner quelques pistes au cas où elles pourraient t'être utiles.
Tu dis que tu as un suivi médical et psychologique...souvent dans le cas de la boulimie comme de beaucoup d'addictions il y a un fond dépressif et parfois les médicaments aident à ne pas perdre pied même si sur le long terme ils ne sont pas la solution.
Si tu suis une psychothérapie, est ce que ça te convient? est-ce que tu sens qu'il y a des choses qui bougent, que tu avances?
Et puis au niveau de l'alimentation, j'aime bien l'approche du prof. Apfeldorfer. Peut-être pourrais tu consulter quelques uns de ses livres?
Tu dis que tu as un suivi médical et psychologique...souvent dans le cas de la boulimie comme de beaucoup d'addictions il y a un fond dépressif et parfois les médicaments aident à ne pas perdre pied même si sur le long terme ils ne sont pas la solution.
Si tu suis une psychothérapie, est ce que ça te convient? est-ce que tu sens qu'il y a des choses qui bougent, que tu avances?
Et puis au niveau de l'alimentation, j'aime bien l'approche du prof. Apfeldorfer. Peut-être pourrais tu consulter quelques uns de ses livres?
filigrane- Messages : 270
Date d'inscription : 16/03/2013
Localisation : IDF
Re: Boulimie
Bonjour et bienvenue Illuminations.
Tu peux peut être ouvrir un sujet dans cette section du forum : Psychologie, difficultés, addictions, travail sur soi
La recherche est pas géniale sur le forum alors tu peux trouver quelques sujets via google : Boulimie sur zebrascrossing.net
Tu peux peut être ouvrir un sujet dans cette section du forum : Psychologie, difficultés, addictions, travail sur soi
La recherche est pas géniale sur le forum alors tu peux trouver quelques sujets via google : Boulimie sur zebrascrossing.net
Invité- Invité
zebravalia- Messages : 685
Date d'inscription : 10/01/2014
Age : 55
Localisation : maroc
Re: Boulimie
Merci à vous tous pour vos réponses!
Premièrement, désolée pour l'introduction assez sèche et explicite, mais hier soir était un de ces soirs, où, cela vous est sûrement familier, l'on est épris d'une crise d'angoisse existentielle. Le tout étouffé par des crises de boulimie consécutives qui bien sûr, n'arrangent en rien la situation et relancent de plus belle le cercle vicieux...
Merci Tigrou pour le conseil, je tâcherai d'écrire au bon endroit la prochaine fois! ( le fonctionnement du site m'échappe encore un peu...)
Pour répondre à Filigrane, je suis suivie par un diététicien, et une psy tcc, et effectivement j'observe une amélioration, j'apprends gentiment à maîtriser l'angoisse pré-crise, et à relativiser. Merci pour la référence d'Apfeldorfer! Je vais m'y intéresser de plus près!
Quant à Zebravalia, merci infiniment pour les deux liens! Effectivement j'ai toujours recours à la distanciation, mais ce qui est dommage, c'est que la plupart du temps je l'utilise à des fins moralisatrices et dépréciatives et juge tous mes faits et gestes négativement. Comme une petite voix qui répète en boucle, tu es nulle, moche, grosse et incapable. Bref, j'imagine que vous savez ce que c'est!
Et merci beaucoup pour le lien vidéo, je m'avancerai sur le sujet après la lecture de celui-ci :-) Est-ce qu'avec le temps tu as pu arrêter tout comportement addictif? Nourriture, cannabis, etc? Est-ce que le travail intellectuel a pu remplacer ces pratiques?
J'ai déjà essayé des millions de fois de me nourrir intellectuellement plutôt que par de la mal-bouffe, cependant dès que je commence, un sujet en amène un autre, et tellement de choses m'intéressent qu'au final tout m'angoisse, tellement je me sens incapable de faire tout ce que j'aimerais faire.
Merci à vous, et bonne soirée!
Premièrement, désolée pour l'introduction assez sèche et explicite, mais hier soir était un de ces soirs, où, cela vous est sûrement familier, l'on est épris d'une crise d'angoisse existentielle. Le tout étouffé par des crises de boulimie consécutives qui bien sûr, n'arrangent en rien la situation et relancent de plus belle le cercle vicieux...
Merci Tigrou pour le conseil, je tâcherai d'écrire au bon endroit la prochaine fois! ( le fonctionnement du site m'échappe encore un peu...)
Pour répondre à Filigrane, je suis suivie par un diététicien, et une psy tcc, et effectivement j'observe une amélioration, j'apprends gentiment à maîtriser l'angoisse pré-crise, et à relativiser. Merci pour la référence d'Apfeldorfer! Je vais m'y intéresser de plus près!
Quant à Zebravalia, merci infiniment pour les deux liens! Effectivement j'ai toujours recours à la distanciation, mais ce qui est dommage, c'est que la plupart du temps je l'utilise à des fins moralisatrices et dépréciatives et juge tous mes faits et gestes négativement. Comme une petite voix qui répète en boucle, tu es nulle, moche, grosse et incapable. Bref, j'imagine que vous savez ce que c'est!
Et merci beaucoup pour le lien vidéo, je m'avancerai sur le sujet après la lecture de celui-ci :-) Est-ce qu'avec le temps tu as pu arrêter tout comportement addictif? Nourriture, cannabis, etc? Est-ce que le travail intellectuel a pu remplacer ces pratiques?
J'ai déjà essayé des millions de fois de me nourrir intellectuellement plutôt que par de la mal-bouffe, cependant dès que je commence, un sujet en amène un autre, et tellement de choses m'intéressent qu'au final tout m'angoisse, tellement je me sens incapable de faire tout ce que j'aimerais faire.
Merci à vous, et bonne soirée!
Illuminations- Messages : 3
Date d'inscription : 24/03/2013
Localisation : Suisse
Re: Boulimie
oui j'ai arrêté tout comportement addictif. j'ai été hâppée par la littérature et l'art à mon retour en France car j'étais loin de toutes ces sortes de culture en Afrique : bibliothèques, musées, cinéma, concerts dans les bars, théâtre, je suis allée partout, grisée, tout en lisant des centaines de livres. C'était une autre forme d'addiction. Le tout canalisé par des études qui exigeaient de la méthode, laquelle supprimait les sensations d'angoisse.
Mais ce qui a tout nettoyé, c'est l'Amour.
Mais ce qui a tout nettoyé, c'est l'Amour.
zebravalia- Messages : 685
Date d'inscription : 10/01/2014
Age : 55
Localisation : maroc
Re: Boulimie
Illuminations, pas besoin d'être boulimique ou spécialiste pour comprendre ce genre de réaction destructrice. Les psy peuvent chercher de t’empêcher à continuer cette pratique. Mais c'est la mécanique qui t'amène à soulager ce trop plein d'émotion et d'énergie qu'il faut arriver à modifier. Un certain nombre d'entre nous se sont également construit malheureusement avec "une du peur de rejet, d'abandon, de ne pas être aimée, ne pas se sentir à sa place, vision de la vie en montagnes russes, recherche effrénée d'un "plus"", la honte toxique etc. Certains ne sont plus de ce monde car ils ne croyaient plus en une issue possible, tant le cercle est vicieux.
Ce message comme ta démarche globale sont autant de signes que tu peux sortir de ce schéma.
Ce message comme ta démarche globale sont autant de signes que tu peux sortir de ce schéma.
Shan- Messages : 26
Date d'inscription : 07/03/2014
Re: Boulimie
Que pensez vous des crises de compulsions alimentaires ? Sont elles considérées comme une forme de boulimie ?
Ont elles un lien avec l'angoisse, la solitude et le stress ?
Ont elles un lien avec l'angoisse, la solitude et le stress ?
offset- Messages : 7540
Date d'inscription : 11/11/2013
Localisation : virtuelle
Notre enfer
Bonjour Illuminations,
En bonne anorexique boulimique que je suis et après longue pratique, analyse de cette situation, j’espère pouvoir t’être utile.
Voilà plus de 6 ans que je me bats contre cette pathologie.
Un début d’anorexique mentale qui m’a mené à 32Kg, aux portes de la mort j’ai été hospitalisée. Je t’épargne la suite, mais en sortie de cet enfer, un autre m’attendais. j’ai basculé de l’autre côté : Boulimie vomitive. Cette dernière me suit maintenant quotidiennement.
Il y a plusieurs causes à cela. J’me demande aujourd’hui si c’est en lien avec mon TDAH. D’autant plus qu’un TDAH a une propension aux conduites à risque et addiction.
Comme le disait Shan, l'émotion et sa gestion jouent un rôle primordial. Le trop plein que l'on a, a peut-être besoin d’être canalisé et c’est le seul moyen que nous ayons trouvé.
Mon autre hypothèse, et sûrement la plus viable, est que pendant plus de 24 ans, j’ai tenté de m’ajuster continuellement au monde, en pensant que j’étais une nana tordue, pas nette et infoutue de rentrer dans le moule. Ce mal être intérieur aurait pu engendrer une envie de disparaître et de s’auto-flageller.
A partir du moment où l’on se dit que l’on a notre place quelque part, sur cette terre ; que nous ne sommes pas des monstres, bien au contraire, peut-être qu’il est possible de stopper cette mutilation et changer nos lunettes perceptives de la réalité. Une des caractéristiques des TCA est le perfectionnisme, la critique exacerbée envers soi-même. Illuminations : et si ce n’était pas toi qui devait te remettre en question, mais bien les autres qui devraient être un peu plus tolérants ?
Ansible- Messages : 26
Date d'inscription : 25/09/2013
Age : 34
Re: Boulimie
"Un mal être intérieur qui engendre une envie de disparaître et de s'auto-flageller"
Cette pathologie peut amener très loin.
Pourquoi utilise t'on notre corps pour fuir les problèmes ? Acceptons de les regarder en face et mettons sur notre route des solutions
pour les vaincre. Rien n'est simple au départ et c'est un long chemin mais qui amène à la délivrance .
Cette pathologie peut amener très loin.
Pourquoi utilise t'on notre corps pour fuir les problèmes ? Acceptons de les regarder en face et mettons sur notre route des solutions
pour les vaincre. Rien n'est simple au départ et c'est un long chemin mais qui amène à la délivrance .
offset- Messages : 7540
Date d'inscription : 11/11/2013
Localisation : virtuelle
Re: Boulimie
Très belle vidéo. Et tellement vrai.
Ansible- Messages : 26
Date d'inscription : 25/09/2013
Age : 34
Re: Boulimie
@Nhélouille
Je t'envoie un souffle de courage et d'espoir
Je t'envoie un souffle de courage et d'espoir
offset- Messages : 7540
Date d'inscription : 11/11/2013
Localisation : virtuelle
Re: Boulimie
Merci à tous d'avoir pris part à la discussion et excusez moi pour la réponse tardive, je n'ai pas été très active sur la toile ces derniers temps.
En effet, la boulimie sert de canalisateur pour gérer l'angoisse, le trop plein d'émotions et j'en passe. Nhélouille je ne peux que compatir... Le pire et le plus frustrant à mon avis lorsqu'on est à la fois HP et atteint de TCA, c'est le fait d'être tout à fait conscient de sa maladie et lucide par rapport à celle-ci, le fait que l'on analyse très bien lorsqu'on va sombrer, lorsqu'on est susceptible de faire une crise, mais après, l'impuissance face à l'addiction. Et lorsque qu'on est "parti" c'est fini, impossible de se raisonner, même si la petite voix intérieure nous dit qu'on va le regretter, que la journée sera foutue après avoir vomi, voire les 3 prochains jours, rien à faire, l'angoisse est trop forte, le besoin d'"évacuer" vital. J'ai essayé, j'essaie pourtant de palier ce " gouffre " ( je l'appelle comme ça ) par d'autres occupations: lecture, musique, sport. Mais à chaque fois que je crois que je maîtrise la maladie, Bââm ça te revient dans la gueule, encore plus fort, comme si tu "devais" rattraper les crises que tu n'as pas faites pendant plusieurs jours. J'ai l'impression de tirer satisfaction des jours où je ne crise et vomis pas, car mon quotidien est parfaitement structuré ( c'est une sécurité de savoir à l'avance ce que je vais manger le nombre de calories et tout le bordel ). Mais c'est comme si c'était impossible pour moi d'être quelqu'un de cadré/structuré et je tiens maximum 7 jours, et après c'est de nouveau crises sur crises. Que ce soit avec la bouffe, avec l'alcool ( les drogues bien que très tentée par moment, faut pas que j'y touche car là je serais finie... ) j'ai l'impression que je recherche un plus, un je ne sais quoi qui fait que l'on déconnecte, que l'on est propulsé dans une autre dimension. Vous savez, ce "plus" que l'on ressent devant un poème symboliste, qui vous touche tous les sens, ou une chanson des Doors, qui vous transperce et vous envoie dans une autre réalité. Je sais pas, j'aimerais bien remplacer la bouffe par des moments comme ça, qui vous fait vous oublier, mais celle-ci est plus forte que n'importe quoi d'autre pour le moment.
Et vous, c'est quoi votre truc à vous pour déconnecter, être propulsé ailleurs?
En effet, la boulimie sert de canalisateur pour gérer l'angoisse, le trop plein d'émotions et j'en passe. Nhélouille je ne peux que compatir... Le pire et le plus frustrant à mon avis lorsqu'on est à la fois HP et atteint de TCA, c'est le fait d'être tout à fait conscient de sa maladie et lucide par rapport à celle-ci, le fait que l'on analyse très bien lorsqu'on va sombrer, lorsqu'on est susceptible de faire une crise, mais après, l'impuissance face à l'addiction. Et lorsque qu'on est "parti" c'est fini, impossible de se raisonner, même si la petite voix intérieure nous dit qu'on va le regretter, que la journée sera foutue après avoir vomi, voire les 3 prochains jours, rien à faire, l'angoisse est trop forte, le besoin d'"évacuer" vital. J'ai essayé, j'essaie pourtant de palier ce " gouffre " ( je l'appelle comme ça ) par d'autres occupations: lecture, musique, sport. Mais à chaque fois que je crois que je maîtrise la maladie, Bââm ça te revient dans la gueule, encore plus fort, comme si tu "devais" rattraper les crises que tu n'as pas faites pendant plusieurs jours. J'ai l'impression de tirer satisfaction des jours où je ne crise et vomis pas, car mon quotidien est parfaitement structuré ( c'est une sécurité de savoir à l'avance ce que je vais manger le nombre de calories et tout le bordel ). Mais c'est comme si c'était impossible pour moi d'être quelqu'un de cadré/structuré et je tiens maximum 7 jours, et après c'est de nouveau crises sur crises. Que ce soit avec la bouffe, avec l'alcool ( les drogues bien que très tentée par moment, faut pas que j'y touche car là je serais finie... ) j'ai l'impression que je recherche un plus, un je ne sais quoi qui fait que l'on déconnecte, que l'on est propulsé dans une autre dimension. Vous savez, ce "plus" que l'on ressent devant un poème symboliste, qui vous touche tous les sens, ou une chanson des Doors, qui vous transperce et vous envoie dans une autre réalité. Je sais pas, j'aimerais bien remplacer la bouffe par des moments comme ça, qui vous fait vous oublier, mais celle-ci est plus forte que n'importe quoi d'autre pour le moment.
Et vous, c'est quoi votre truc à vous pour déconnecter, être propulsé ailleurs?
Illuminations- Messages : 3
Date d'inscription : 24/03/2013
Localisation : Suisse
Re: Boulimie
Salut Illuminations,
L'impression que j'ai à te lire, c'est que tu luttes très fort contre toi-même, que tu essayes de te contrôler, de maitriser cette partie de toi que tu n'aimes pas. Et si tu arrêtais de t'opposer à cette partie de toi, et si tu lui laissais l'espace de s'exprimer? Commence par accepter ta boulimie comme une partie de toi à part entière et, éventuellement, apprends à l'aimer?
Je ne suis pas boulimique, mais j'ai vécu énormément dans la mélancolie, une tristesse profonde liée à mon manque d'amis. J'ai essayé tout ce que j'ai trouvé, je culpabilisais à chaque fois que je me retrouvais dans cet état, je m'en voulais à chaque lendemain de soirée quand je retrouvais les idées noires que j'avais écrites la veille en rentrant. Rien que d'écrire cette ligne ça me fait monter quelques larmes. Ce que j'ai appris depuis, c'est que la vie est faite de toutes les couleurs, qu'il y en a certaines qui sont plus joyeuses, d'autres plus tristes. J'ai appris à accepter mes moments de blues comme ils me viennent et, paradoxalement, je commence à leur trouver une certaine beauté. Aussi, ils durent moins longtemps qu'avant, puis laissent leur place à d'autres…
Si tu comprends l'anglais,
http://www.ted.com/talks/eleanor_longden_the_voices_in_my_head
http://play.sydneyoperahouse.com/index.php/media/978-hugh-mackay-the-pursuit-of-happiness-will-make-you-miserable.html
L'impression que j'ai à te lire, c'est que tu luttes très fort contre toi-même, que tu essayes de te contrôler, de maitriser cette partie de toi que tu n'aimes pas. Et si tu arrêtais de t'opposer à cette partie de toi, et si tu lui laissais l'espace de s'exprimer? Commence par accepter ta boulimie comme une partie de toi à part entière et, éventuellement, apprends à l'aimer?
Je ne suis pas boulimique, mais j'ai vécu énormément dans la mélancolie, une tristesse profonde liée à mon manque d'amis. J'ai essayé tout ce que j'ai trouvé, je culpabilisais à chaque fois que je me retrouvais dans cet état, je m'en voulais à chaque lendemain de soirée quand je retrouvais les idées noires que j'avais écrites la veille en rentrant. Rien que d'écrire cette ligne ça me fait monter quelques larmes. Ce que j'ai appris depuis, c'est que la vie est faite de toutes les couleurs, qu'il y en a certaines qui sont plus joyeuses, d'autres plus tristes. J'ai appris à accepter mes moments de blues comme ils me viennent et, paradoxalement, je commence à leur trouver une certaine beauté. Aussi, ils durent moins longtemps qu'avant, puis laissent leur place à d'autres…
Si tu comprends l'anglais,
http://www.ted.com/talks/eleanor_longden_the_voices_in_my_head
http://play.sydneyoperahouse.com/index.php/media/978-hugh-mackay-the-pursuit-of-happiness-will-make-you-miserable.html
imposteur- Messages : 644
Date d'inscription : 31/01/2012
Age : 32
Localisation : Belgique
Re: Boulimie
salut
Est-ce que tu as l'impression de te contenir et de ne pouvoir être toi au quotidien?
" j'ai du mal à appliquer toutes les règles qui permettraient que je m'en sorte pour de bon ( peut-être pas envie de guérir au fond? je ne sais pas... ) " : est-ce que tu as l'impression qu'il y a quelque chose dont ils ne tiennent pas compte et que tu n'as pas encore pu exprimer?
je ne sais pas trop comment ça s'est arrêté par contre... je suis passée par l'orthorexie et là je suis végétarienne du coup j'ai perdu du poids que je ne reprends pas et j'ai aussi appris à manger quand j'ai faim et pas pour respecter les 3 repas par jour avec telle quantité de telle chose
je te conseille d'essayer un art que ce soit la peinture , l'écriture, la musique ou le papier mâché, ce que tu veux qui te permette de t'exprimer et d'élargir la vision que tu as de tes possibilités et de ce que tu es(enfin, d'office je conseille ce qui marche pour moi parce qu'au moins je suis sûre que ça Peut marcher sur quelqu'un)
tu peux aussi faire du sport (libération d'endorphines)
puis il y a un livre dans lequel je me suis vraiment retrouvée quand je l'ai lu (j'avais 16-17ans) et je crois que ça fait toujours du bien de lire des choses analogues à ce qu'on ressent et d'avoir des explications en même temps http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/1/8/5/9782818501900FS.gif
- expérience perso:
- Je suis passée par l'anorexie et la boulimie il y a quelques années. La boulimie (vomitive) a commencé quand j'ai repris le poids perdu lors de la phase précédente (et je l'ai repris à cause d'une angoisse de (manque de) performance et de l'arrêt du sport). C'était la panique..c'était désespérant
j'essayais de tendre vers le moi contrôlé et performant (anorexique) mais je m'en éloignais inexorablement..et ça m'angoissait et du coup, je faisais des crises vers le soir... inéluctables et qui me procuraient cette sensation de plénitude flottante (""je" drogué") jusqu'au moment où j'allais vomir par peur de grossir...ou alors je mâchais des aliments et je les recrachais... ou je prenais du chocolat à tartiner avec le dos de la cuillère en rentrant de l'école ou je rognais les bords d'à peu près tout ce qu'il y avait dans le frigo (seulement je mangeais plus qu'en prenant l'aliment entier du coup)
peur de ne plus contrôler-->lâchage de pression-->prise de contrôle + honte
Est-ce que tu as l'impression de te contenir et de ne pouvoir être toi au quotidien?
" j'ai du mal à appliquer toutes les règles qui permettraient que je m'en sorte pour de bon ( peut-être pas envie de guérir au fond? je ne sais pas... ) " : est-ce que tu as l'impression qu'il y a quelque chose dont ils ne tiennent pas compte et que tu n'as pas encore pu exprimer?
je ne sais pas trop comment ça s'est arrêté par contre... je suis passée par l'orthorexie et là je suis végétarienne du coup j'ai perdu du poids que je ne reprends pas et j'ai aussi appris à manger quand j'ai faim et pas pour respecter les 3 repas par jour avec telle quantité de telle chose
je te conseille d'essayer un art que ce soit la peinture , l'écriture, la musique ou le papier mâché, ce que tu veux qui te permette de t'exprimer et d'élargir la vision que tu as de tes possibilités et de ce que tu es(enfin, d'office je conseille ce qui marche pour moi parce qu'au moins je suis sûre que ça Peut marcher sur quelqu'un)
tu peux aussi faire du sport (libération d'endorphines)
puis il y a un livre dans lequel je me suis vraiment retrouvée quand je l'ai lu (j'avais 16-17ans) et je crois que ça fait toujours du bien de lire des choses analogues à ce qu'on ressent et d'avoir des explications en même temps http://decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/1/8/5/9782818501900FS.gif
une (gaufre)- Messages : 707
Date d'inscription : 02/06/2012
Age : 32
Localisation : La cité aux cent clochers
Re: Boulimie
Piouf, suis émue!Shan a écrit:Illuminations, pas besoin d'être boulimique ou spécialiste pour comprendre ce genre de réaction destructrice. Les psy peuvent chercher de t’empêcher à continuer cette pratique. Mais c'est la mécanique qui t'amène à soulager ce trop plein d'émotion et d'énergie qu'il faut arriver à modifier. Un certain nombre d'entre nous se sont également construit malheureusement avec "une du peur de rejet, d'abandon, de ne pas être aimée, ne pas se sentir à sa place, vision de la vie en montagnes russes, recherche effrénée d'un "plus"", la honte toxique etc. Certains ne sont plus de ce monde car ils ne croyaient plus en une issue possible, tant le cercle est vicieux.
Ce message comme ta démarche globale sont autant de signes que tu peux sortir de ce schéma.
CarpeDiem- Messages : 1182
Date d'inscription : 26/12/2012
Zelena- Messages : 26
Date d'inscription : 04/03/2016
Age : 41
Re: Boulimie
Bonjour Zélena,
si tu es en période de "crise sévère", je pense qu'un suivi médical/psychologique est une priorité. Es-tu déjà suivie?
si tu es en période de "crise sévère", je pense qu'un suivi médical/psychologique est une priorité. Es-tu déjà suivie?
Tomate- Messages : 187
Date d'inscription : 01/05/2017
Re: Boulimie
Bonjour Tomate,
Oui, mais je ne vois pas de changements. Pas en ce moment.
Oui, mais je ne vois pas de changements. Pas en ce moment.
Zelena- Messages : 26
Date d'inscription : 04/03/2016
Age : 41
Re: Boulimie
Je ne suis ni psy, ni boulimique (à ce point), c'est donc compliqué de te donner des conseils...
Des généralités bien sûr : accroche toi, on ne se sort pas d'un trouble comme ça facilement.
Personnellement, troubles compulsifs, mais sans vomissement, "juste" de l'hyperphagie...
Je ne suis pas guérie, ne le serai jamais, mais stable depuis 3 ans grâce à un suivi psy et de l'hypnose....
Des généralités bien sûr : accroche toi, on ne se sort pas d'un trouble comme ça facilement.
Personnellement, troubles compulsifs, mais sans vomissement, "juste" de l'hyperphagie...
Je ne suis pas guérie, ne le serai jamais, mais stable depuis 3 ans grâce à un suivi psy et de l'hypnose....
Tomate- Messages : 187
Date d'inscription : 01/05/2017
Re: Boulimie
Ce n'est pas forcément une solution en soi, mais je me souviens avoir rencontré une personne qui s'en était totalement sortie et qui avait pu reprendre une vie "normale"
(alors que j'étais encore dans une période très difficile ; et je ne savais même pas que j'étais un Zèbre).
Je me souviens que ça m'avait donné de l'espoir. De voir une personne en chair et en os qui s'en était sortie : j'en avais la preuve vivante.
(alors que j'étais encore dans une période très difficile ; et je ne savais même pas que j'étais un Zèbre).
Je me souviens que ça m'avait donné de l'espoir. De voir une personne en chair et en os qui s'en était sortie : j'en avais la preuve vivante.
Pouniapod- Messages : 238
Date d'inscription : 30/03/2017
Age : 33
Localisation : Rennes
Re: Boulimie
ah mais bien sûr que ça existe!!! et il faut y croire!!!
Tomate- Messages : 187
Date d'inscription : 01/05/2017
Re: Boulimie
Je plussoie une chose: dans un trouble alimentaire, il faut rechercher un fond dépressif...
Ce qui n'est pas si facile... Parfois, c'est comme si on voulait que le trouble alimentaire cache la dépression. C'est ce dont je viens de me rendre compte. En prendre conscience est très douloureux.
Je ne crois pas aux traitements médicamenteux, ni aux thérapies avec psy. Résultat:je ne sais pas trop quoi faire de moi et je vais de plus en plus mal.
En tout cas, je viens de prendre conscience que plus j'ai des crises et en fait, plus c'est que je suis dépressive. Je mange réellement pour combler un vide: la fin et non la faim. La fin de l'espoir.
Je n'arrive plus à avoir l'espoir que ma vie s'améliore (ma vie sociale surtout): je suis sans arrêt seule et ça m'est insupportable.
En fin de compte, je fais de véritables crises d'angoisse en rentrant chez moi, mais je ne les vois pas trop car je crise un peu tout le temps, ce qui me calme. Pathétique, tout ça!
Ce qui n'est pas si facile... Parfois, c'est comme si on voulait que le trouble alimentaire cache la dépression. C'est ce dont je viens de me rendre compte. En prendre conscience est très douloureux.
Je ne crois pas aux traitements médicamenteux, ni aux thérapies avec psy. Résultat:je ne sais pas trop quoi faire de moi et je vais de plus en plus mal.
En tout cas, je viens de prendre conscience que plus j'ai des crises et en fait, plus c'est que je suis dépressive. Je mange réellement pour combler un vide: la fin et non la faim. La fin de l'espoir.
Je n'arrive plus à avoir l'espoir que ma vie s'améliore (ma vie sociale surtout): je suis sans arrêt seule et ça m'est insupportable.
En fin de compte, je fais de véritables crises d'angoisse en rentrant chez moi, mais je ne les vois pas trop car je crise un peu tout le temps, ce qui me calme. Pathétique, tout ça!
CarpeDiem- Messages : 1182
Date d'inscription : 26/12/2012
Re: Boulimie
Juste pour vous donner de l'espoir, pour ma part, ça va bien mieux. J'ai un rapport bien meilleur à la nourriture .
CarpeDiem- Messages : 1182
Date d'inscription : 26/12/2012
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