Calendriers julien, grégorien, hégirien…
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Petitagore
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Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Salut,
J’aimerai bien créer un topic où l’on pourrait en apprendre un peu plus sur les différents calendriers en usage dans le monde. Je parle des calendriers religieux ou civils, en usage dans des aires culturelles très variées (pays de tradition chrétienne, musulmane, pays asiatiques…)
En Europe, nous nous référons au calendrier grégorien, et sommes actuellement en 2014. En France, nous utilisons couramment les abréviations av. J-C et apr. J-C, ce qui nous place très explicitement dans une « ère chrétienne ».
D’autres pays utilisent d’autres calendriers. L’Arabie Saoudite utilise le calendrier hégirien (selon ce calendrier, nous sommes aujourd’hui en 1435), l’Iran et l’Afghanistan utilisent le calendrier persan : dans ces deux pays, nous sommes en l’an 1393. Les deux calendriers ont pour origine le départ de Mahomet pour Médine (l’Hégire, en 622), la différence entre les deux dates (1435 et 1393) tenant au fait que le calendrier hégirien (ou calendrier musulman) est un calendrier lunaire (chaque mois représente une lunaison, et les années ne durent que 354 ou 355 jours), tandis que le calendrier persan est un calendrier solaire (les années durent 365 ou 366 jours). Les années hégiriennes défilent donc « plus vite » que les années persanes. Les Saoudiens sont « déjà » en 1435, les Iraniens et les Afghans « seulement » en 1393.
Les Vietnamiens utilisent un calendrier spécifique : je crois savoir que la diplomatie et les documents officiels se réfèrent à l’ère commune (année 2014), et que dans la vie quotidienne (fêtes religieuses, fiançailles, etc), seul compte le calendrier vietnamien, proche, à ce que j’ai cru comprendre, du calendrier chinois.
Il y a ensuite le cas des pays où se superposent deux calendriers. Je songe par exemple à Israël et aux pays de culture musulmane.
Le site du célèbre quotidien israélien Haaretz (http://www.haaretz.com) mentionne deux dates : 2014 (ère commune) et 5774 (date conforme au calendrier hébraïque, qui débute en -3761, date supposée de la création d’Adam). Ceux qui connaissent Israël sauraient-ils dire quel calendrier est prévalent ?
Qu’en est-il des pays appartenant à l’aire culturelle musulmane ? Sur le site du quotidien égyptien Al wafd, on emploie une double datation (1435, 2014).
Dans les archives du journal irakien Az zaman, même chose.
Cette double datation est-elle entrée dans les mœurs ? Fait-elle l’objet de contestations ?
Enfin : de quelle manière le calendrier grégorien s’est-il propagé ? Il est en usage sur pratiquement toute la planète. J’aurais tendance, spontanément, à voir dans cette propagation un effet de la colonisation, les Européens imposant leur calendrier aux peuples colonisés. Mais j’ai l’impression que chaque cas est différent. Le Japon, par exemple. Le calendrier grégorien a été importé par les Jésuites pour des raisons religieuses, mais si ce calendrier a été finalement adopté (en 1873, pendant l’ère Meiji), c’est parce qu’il s’avérait plus commode pour l’agriculture que le calendrier local.
En même temps que je rédige mon message, je fais quelques recherches sur internet et tombe sur un livre (google book) qui a l’air de répondre à beaucoup de mes questions.
http://books.google.fr/books/about/Rythmes_du_temps.html?id=-JILppMkRJMC
Je publie quand même mon message, je laisse le lien du livre, et s’il y en a parmi vous qui ont envie de développer un peu le sujet, ça m’intéresse ^^
J’aimerai bien créer un topic où l’on pourrait en apprendre un peu plus sur les différents calendriers en usage dans le monde. Je parle des calendriers religieux ou civils, en usage dans des aires culturelles très variées (pays de tradition chrétienne, musulmane, pays asiatiques…)
En Europe, nous nous référons au calendrier grégorien, et sommes actuellement en 2014. En France, nous utilisons couramment les abréviations av. J-C et apr. J-C, ce qui nous place très explicitement dans une « ère chrétienne ».
D’autres pays utilisent d’autres calendriers. L’Arabie Saoudite utilise le calendrier hégirien (selon ce calendrier, nous sommes aujourd’hui en 1435), l’Iran et l’Afghanistan utilisent le calendrier persan : dans ces deux pays, nous sommes en l’an 1393. Les deux calendriers ont pour origine le départ de Mahomet pour Médine (l’Hégire, en 622), la différence entre les deux dates (1435 et 1393) tenant au fait que le calendrier hégirien (ou calendrier musulman) est un calendrier lunaire (chaque mois représente une lunaison, et les années ne durent que 354 ou 355 jours), tandis que le calendrier persan est un calendrier solaire (les années durent 365 ou 366 jours). Les années hégiriennes défilent donc « plus vite » que les années persanes. Les Saoudiens sont « déjà » en 1435, les Iraniens et les Afghans « seulement » en 1393.
Les Vietnamiens utilisent un calendrier spécifique : je crois savoir que la diplomatie et les documents officiels se réfèrent à l’ère commune (année 2014), et que dans la vie quotidienne (fêtes religieuses, fiançailles, etc), seul compte le calendrier vietnamien, proche, à ce que j’ai cru comprendre, du calendrier chinois.
Il y a ensuite le cas des pays où se superposent deux calendriers. Je songe par exemple à Israël et aux pays de culture musulmane.
Le site du célèbre quotidien israélien Haaretz (http://www.haaretz.com) mentionne deux dates : 2014 (ère commune) et 5774 (date conforme au calendrier hébraïque, qui débute en -3761, date supposée de la création d’Adam). Ceux qui connaissent Israël sauraient-ils dire quel calendrier est prévalent ?
Qu’en est-il des pays appartenant à l’aire culturelle musulmane ? Sur le site du quotidien égyptien Al wafd, on emploie une double datation (1435, 2014).
- Spoiler:
Dans les archives du journal irakien Az zaman, même chose.
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Cette double datation est-elle entrée dans les mœurs ? Fait-elle l’objet de contestations ?
Enfin : de quelle manière le calendrier grégorien s’est-il propagé ? Il est en usage sur pratiquement toute la planète. J’aurais tendance, spontanément, à voir dans cette propagation un effet de la colonisation, les Européens imposant leur calendrier aux peuples colonisés. Mais j’ai l’impression que chaque cas est différent. Le Japon, par exemple. Le calendrier grégorien a été importé par les Jésuites pour des raisons religieuses, mais si ce calendrier a été finalement adopté (en 1873, pendant l’ère Meiji), c’est parce qu’il s’avérait plus commode pour l’agriculture que le calendrier local.
En même temps que je rédige mon message, je fais quelques recherches sur internet et tombe sur un livre (google book) qui a l’air de répondre à beaucoup de mes questions.
http://books.google.fr/books/about/Rythmes_du_temps.html?id=-JILppMkRJMC
Je publie quand même mon message, je laisse le lien du livre, et s’il y en a parmi vous qui ont envie de développer un peu le sujet, ça m’intéresse ^^
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Je n'ai aucune réponse, mais j'ai d'autres questions...
Que fait-on avec des calendriers encore plus anciens, mentionnés par exemple sur des tablettes d'argile babyloniennes, des hiéroglyphes, des vases grecs antiques, quand le point de départ est encore plus mal connu (an LXVIII après la fondation de Trifouilly-lès-Ninive, quinzième année du règne de Corneflaque-Gilgamesh)? Ou pour le dire autrement (et de façon impertinente), quand les historiens indiquent les dates des règnes de Ramsès II, Sémiramis, ou les dates de naissance de Shakyamuni ou de Confucius, de combien peuvent-ils se tromper: deux ans, trois, quinze ou deux cent cinquante?
Je sais que chez les peuples qui notaient des observations astronomiques, on peut parfois (très rarement, en fait) se recaler sur des éclipses totales du soleil ou des passages de la comète de Halley, mais cela est-il vraiment suffisant pour situer précisément Aménophis IV ou Lao-Tseu?
Ne peut-on soupçonner les chronologies antiques telles qu'elles ont été reconstituées par les érudits d'être totalement fantaisistes et d'induire des idées totalement fausses sur les écarts temporels entre les souverains chinois et indiens, par exemple?
Que fait-on avec des calendriers encore plus anciens, mentionnés par exemple sur des tablettes d'argile babyloniennes, des hiéroglyphes, des vases grecs antiques, quand le point de départ est encore plus mal connu (an LXVIII après la fondation de Trifouilly-lès-Ninive, quinzième année du règne de Corneflaque-Gilgamesh)? Ou pour le dire autrement (et de façon impertinente), quand les historiens indiquent les dates des règnes de Ramsès II, Sémiramis, ou les dates de naissance de Shakyamuni ou de Confucius, de combien peuvent-ils se tromper: deux ans, trois, quinze ou deux cent cinquante?
Je sais que chez les peuples qui notaient des observations astronomiques, on peut parfois (très rarement, en fait) se recaler sur des éclipses totales du soleil ou des passages de la comète de Halley, mais cela est-il vraiment suffisant pour situer précisément Aménophis IV ou Lao-Tseu?
Ne peut-on soupçonner les chronologies antiques telles qu'elles ont été reconstituées par les érudits d'être totalement fantaisistes et d'induire des idées totalement fausses sur les écarts temporels entre les souverains chinois et indiens, par exemple?
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Alors là, c'est la colle, je n'ai pas non plus de réponses à tes questions ^^
Il va de soi que les dates trop précises (création d'Adam en 3761 av. J-C selon le calendrier hébraïque, par exemple, ou bien naissance de Huangdi -l'Empereur Jaune- en 2697 av.J-C, naissance fixant l'origine du calendrier chinois) sont, dirons-nous, "contestables". La matière première de l'histoire, c'est l'écrit. La précision des datations dépend donc de la quantité et de la qualité des écrits étant parvenus jusqu'à nous. Sur ces questions, je ne suis pas contre un petit coup de pouce ^^
Il va de soi que les dates trop précises (création d'Adam en 3761 av. J-C selon le calendrier hébraïque, par exemple, ou bien naissance de Huangdi -l'Empereur Jaune- en 2697 av.J-C, naissance fixant l'origine du calendrier chinois) sont, dirons-nous, "contestables". La matière première de l'histoire, c'est l'écrit. La précision des datations dépend donc de la quantité et de la qualité des écrits étant parvenus jusqu'à nous. Sur ces questions, je ne suis pas contre un petit coup de pouce ^^
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Je reviens un peu sur les principales choses à connaître sur notre calendrier.
Les peuples du Latium utilisaient un calendrier lunaire de 304 jours, comprenant 10 mois allant de mars à décembre. Calendrier en usage au moment de la fondation de Rome, et fort peu pratique puisqu’on s’arrêtait tout simplement de compter les jours pendant les mois d’hiver, en attendant l’équinoxe de printemps symbolisant le début d’une nouvelle année. Calendrier réformé très tôt par la monarchie romaine : vers l’an 700 av. J-C on ajoute les mois de janvier et février, portant ainsi le nombre de mois à douze, le nombre de jours dans l’année à 354 ou 355, selon que l’année est ou non bissextile.
Ce calendrier lunaire est utilisé pendant près de 700 ans. L’année romaine (de 354 jours) comptait une dizaine de jours de décalage avec l’année tropique (365 jours, 5 heures, 48 minutes), aussi le Grand Pontife était-il chargé, tous les deux ans, d’ajouter un mois supplémentaire (le mois de Mercedonius) afin de faire coïncider l’année romaine avec l’année tropique. Ce réajustement était nécessaire pour des raisons pratiques : pour les travaux des champs notamment, où le cycle des saisons compte plus que le cycle des lunaisons.
Jules César abolit ce calendrier en 46 av. J-C : les Grands Pontifes, en effet, négligeaient leur rôle, allongeaient ou raccourcissaient inconsidérément le mois de Mercedonius, dans le but de prolonger, ou de raccourcir, le mandat de tel ou tel magistrat. Lorsqu’ils n’étaient tout simplement pas empêchés de remplir leur fonction, à la défaveur de guerres civiles par exemple.
Pour effectuer la réforme du calendrier, César fit appel à un astronome originaire d’Alexandrie, nommé Sosigène. Le calendrier, de lunaire (suivant le cycle des lunaisons), devenait solaire. L’année julienne faisait 365 jours et 6 heures. Vous remarquerez donc un léger décalage, de 12 minutes, entre l’année julienne et l’année tropique (365 jours, 5 heures, 48 minutes). Sur une période de 10 ans, 20 ans, cela ne porte pas à conséquence, mais sur une période de plusieurs siècles, le décalage se ressent.
Voilà pour le compte des mois et des saisons. Maintenant, comment les Romains comptaient-ils le temps ? Comment comptaient-ils les années ?
Les historiens et mémorialistes comptaient les années à partir de la fondation de Rome. L’année 743 ab urbe condita (en abrégé AUC), c’est l’année 743 « à partir de la fondation de la Ville », c’est-à-dire l’année 10 avant J-C. Mais ce décompte des années était, comme je l’ai dit, utilisé par très peu de gens. En pratique, les Romains désignaient les années du nom des consuls alors en exercice à Rome.
Exemple : Cicerone consule (Cicéron étant consul) : c'est-à-dire en 63 av. J-C
La liste de ces consuls est conservée dans les Fastes consulaires, liste de tous les consuls en exercice depuis la fondation de la République.
L’abolition de la République et l’instauration de l’Empire changent un tout petit peu le système : désormais, les années se comptent par rapport au début de règne des empereurs.
Cela va de soi, mais ce n’est peut-être pas inutile de le rappeler : la naissance de Jésus Christ ne change strictement rien à l’affaire. La christianisation de l’Empire, au IVe et Ve siècles, ne change pas non plus grand-chose : on continue de numéroter les années en fonction des règnes des empereurs.
Du reste à cette date, personne ne saurait dater avec beaucoup de précision la naissance de Jésus. Il faut attendre le VIe siècle, et les travaux du moine Denys le Petit, pour que ce travail « historique » soit réalisé. Denys calcule que le Christ est né en l’an 753 ab urbe condita (après la fondation de Rome). C’est lui, Denys, qui fonde l’usage de compter les années depuis l’Incarnation du Christ.
Notez que d’autres calculs que ceux de Denys ont été faits : notamment ceux d’Annianius d’Alexandrie, qui estimait que le Christ était né non pas en 753 AUC, mais en 761 : en d’autres termes, l’évêque d’Alexandrie estimait que Jésus était né en l’an 9 de notre ère.
Décalage pas si anodin que ça, puisque l’Eglise d’Ethiopie se fia à l’évêque égyptien, qu’elle s’y fie encore aujourd’hui, et les Ethiopiens ne sont au moment où j’écris pas en l’an 2014, mais en l’an 2006 ! Ils ont fêté le passage à l’an 2000 il y a tout juste 6 ans.
Bon. Comme je vous disais, il y a un décalage de 12 minute entre l’année julienne et l’année tropique, décalage qui s’amplifie d’année en année, depuis le règne de Jules César, et qui a fini par se faire ressentir. D’où la réforme grégorienne au XVIe siècle, visant à un réajustement.
Réajustement au sujet duquel je peux faire un petit topo, mais l’air de rien, j’ai mis deux heures à rédiger ce message, et là, je vais plutôt aller me faire une p’tite binouse (en voilà une idée qu’elle est bonne !).
Les peuples du Latium utilisaient un calendrier lunaire de 304 jours, comprenant 10 mois allant de mars à décembre. Calendrier en usage au moment de la fondation de Rome, et fort peu pratique puisqu’on s’arrêtait tout simplement de compter les jours pendant les mois d’hiver, en attendant l’équinoxe de printemps symbolisant le début d’une nouvelle année. Calendrier réformé très tôt par la monarchie romaine : vers l’an 700 av. J-C on ajoute les mois de janvier et février, portant ainsi le nombre de mois à douze, le nombre de jours dans l’année à 354 ou 355, selon que l’année est ou non bissextile.
Ce calendrier lunaire est utilisé pendant près de 700 ans. L’année romaine (de 354 jours) comptait une dizaine de jours de décalage avec l’année tropique (365 jours, 5 heures, 48 minutes), aussi le Grand Pontife était-il chargé, tous les deux ans, d’ajouter un mois supplémentaire (le mois de Mercedonius) afin de faire coïncider l’année romaine avec l’année tropique. Ce réajustement était nécessaire pour des raisons pratiques : pour les travaux des champs notamment, où le cycle des saisons compte plus que le cycle des lunaisons.
Jules César abolit ce calendrier en 46 av. J-C : les Grands Pontifes, en effet, négligeaient leur rôle, allongeaient ou raccourcissaient inconsidérément le mois de Mercedonius, dans le but de prolonger, ou de raccourcir, le mandat de tel ou tel magistrat. Lorsqu’ils n’étaient tout simplement pas empêchés de remplir leur fonction, à la défaveur de guerres civiles par exemple.
Pour effectuer la réforme du calendrier, César fit appel à un astronome originaire d’Alexandrie, nommé Sosigène. Le calendrier, de lunaire (suivant le cycle des lunaisons), devenait solaire. L’année julienne faisait 365 jours et 6 heures. Vous remarquerez donc un léger décalage, de 12 minutes, entre l’année julienne et l’année tropique (365 jours, 5 heures, 48 minutes). Sur une période de 10 ans, 20 ans, cela ne porte pas à conséquence, mais sur une période de plusieurs siècles, le décalage se ressent.
Voilà pour le compte des mois et des saisons. Maintenant, comment les Romains comptaient-ils le temps ? Comment comptaient-ils les années ?
Les historiens et mémorialistes comptaient les années à partir de la fondation de Rome. L’année 743 ab urbe condita (en abrégé AUC), c’est l’année 743 « à partir de la fondation de la Ville », c’est-à-dire l’année 10 avant J-C. Mais ce décompte des années était, comme je l’ai dit, utilisé par très peu de gens. En pratique, les Romains désignaient les années du nom des consuls alors en exercice à Rome.
Exemple : Cicerone consule (Cicéron étant consul) : c'est-à-dire en 63 av. J-C
La liste de ces consuls est conservée dans les Fastes consulaires, liste de tous les consuls en exercice depuis la fondation de la République.
L’abolition de la République et l’instauration de l’Empire changent un tout petit peu le système : désormais, les années se comptent par rapport au début de règne des empereurs.
Cela va de soi, mais ce n’est peut-être pas inutile de le rappeler : la naissance de Jésus Christ ne change strictement rien à l’affaire. La christianisation de l’Empire, au IVe et Ve siècles, ne change pas non plus grand-chose : on continue de numéroter les années en fonction des règnes des empereurs.
Du reste à cette date, personne ne saurait dater avec beaucoup de précision la naissance de Jésus. Il faut attendre le VIe siècle, et les travaux du moine Denys le Petit, pour que ce travail « historique » soit réalisé. Denys calcule que le Christ est né en l’an 753 ab urbe condita (après la fondation de Rome). C’est lui, Denys, qui fonde l’usage de compter les années depuis l’Incarnation du Christ.
Notez que d’autres calculs que ceux de Denys ont été faits : notamment ceux d’Annianius d’Alexandrie, qui estimait que le Christ était né non pas en 753 AUC, mais en 761 : en d’autres termes, l’évêque d’Alexandrie estimait que Jésus était né en l’an 9 de notre ère.
Décalage pas si anodin que ça, puisque l’Eglise d’Ethiopie se fia à l’évêque égyptien, qu’elle s’y fie encore aujourd’hui, et les Ethiopiens ne sont au moment où j’écris pas en l’an 2014, mais en l’an 2006 ! Ils ont fêté le passage à l’an 2000 il y a tout juste 6 ans.
Bon. Comme je vous disais, il y a un décalage de 12 minute entre l’année julienne et l’année tropique, décalage qui s’amplifie d’année en année, depuis le règne de Jules César, et qui a fini par se faire ressentir. D’où la réforme grégorienne au XVIe siècle, visant à un réajustement.
Réajustement au sujet duquel je peux faire un petit topo, mais l’air de rien, j’ai mis deux heures à rédiger ce message, et là, je vais plutôt aller me faire une p’tite binouse (en voilà une idée qu’elle est bonne !).
Dernière édition par ddistance le Jeu 15 Mai 2014 - 4:16, édité 4 fois
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Avant de parler de la réforme grégorienne, quelques mots sur la période allant du Ve aux IXe-Xe siècles.
Comme je le faisais remarquer dans un précédent message, ce fut l’abbé Denys le Petit, qui, vers 525, calcula l’année de naissance du Christ et suggéra de compter les années à partir de cette naissance.
Suggestion qui ne rencontra, au VIe siècle… strictement aucun écho ! Il fallut attendre encore 200 ans pour que quelqu’un daigne enfin se pencher sur les études de Denys. Cette personne, ce fut Bède le Vénérable, historien, théologien, et scientifique de grande renommée. C’est lui qui redécouvrit Denys le Petit et se dit « Ma foi, compter les années à partir de la naissance du Christ, ce n’est pas une si mauvaise idée ». Idée qu'il suivit dans son « Histoire ecclésiastique du peuple anglais », écrite vers 730. Chaque année était définie comme une année « tant » après Jésus Christ. Seule la grande renommée de Bède le Vénérable fit que l’idée de Denys le Petit se propagea, mais il fallut attendre l’an mil environ pour que l’usage d’un calendrier ayant pour origine la date de naissance du Christ se généralisât véritablement en Europe.
Aussi, comment numérotait-on les années, entre le Ve et le Xe siècle ? Entre la chute de l'Empire et la généralisation du système "Denys le Petit" ?
L’Empire Romain d’Occident était aboli depuis l’année 476 : on ne pouvait donc plus compter les années en années impériales. Néanmoins, Le consulat demeurait : et il y eut des consuls à Rome jusqu’en 541.
Entre 476 (chute de l’Empire) et 541 (abrogation du consulat), les chancelleries européennes comptaient les années en fonction des consuls éponymes. Puis, après 541 et la fin du mandat du dernier des consuls (un certain Basilius), on se mit à compter… en années post-consulaires ! « Dix ans après la destitution du consul Basileus, Vingt ans après la destitution du consul Basileus ». Aucune nostalgie dans cet usage : plutôt la volonté, pour les chancelleries, de s’attribuer l’héritage (et le prestige !) de l’Empire. Tout ce qui rappelait Rome était bienvenu : les rois francs, par exemple, dataient leurs actes officiels en années post-consulaires, mais ils perpétuaient également d’autres usages : l’Indiction, par exemple.
L’Indiction était un impôt romain prélevé tous les 15 ans, à partir de l’an 312 (sous le règne de Constantin). L’expression « en deuxième indiction » signifiait, et signifie toujours, « en l’année 313 », l’expression « en troisième indiction » signifie « en l’année 314 ». Et tous les 15 ans, le cycle de l’Indiction recommençait. Aux VIe, VIIe, VIIIe siècles, l’indiction n’était plus prélevée depuis longtemps, mais c’était une preuve de distinction et de puissance que de la mentionner dans des actes officiels.
Notez, à ce sujet, que la Papauté ne milita jamais pour que les années soient comptées à partir de l’Incarnation. Les évêques de Rome continuèrent très longtemps à dater leurs actes officiels (bulles pontificales…) en fonction de l’Indiction en cours ou selon le terme du dernier consulat. Histoire de prestige, et de pouvoir : il fallait rappeler que le Pape était le seul héritier de l’empereur. Coquetterie dont le Pape n’était pas seul coupable, loin de là : toutes les chancelleries européennes faisaient de même, et il fallut attendre l’autorité d’un Bède le Vénérable pour que l’usage commence à changer. Et c'est vers l'an mil seulement que disparut l'ancien système, romain, de décompte des années.
PS : l’Indiction est aujourd'hui toujours utilisée par l’Eglise catholique romaine pour dater ses documents officiels.
Comme je le faisais remarquer dans un précédent message, ce fut l’abbé Denys le Petit, qui, vers 525, calcula l’année de naissance du Christ et suggéra de compter les années à partir de cette naissance.
Suggestion qui ne rencontra, au VIe siècle… strictement aucun écho ! Il fallut attendre encore 200 ans pour que quelqu’un daigne enfin se pencher sur les études de Denys. Cette personne, ce fut Bède le Vénérable, historien, théologien, et scientifique de grande renommée. C’est lui qui redécouvrit Denys le Petit et se dit « Ma foi, compter les années à partir de la naissance du Christ, ce n’est pas une si mauvaise idée ». Idée qu'il suivit dans son « Histoire ecclésiastique du peuple anglais », écrite vers 730. Chaque année était définie comme une année « tant » après Jésus Christ. Seule la grande renommée de Bède le Vénérable fit que l’idée de Denys le Petit se propagea, mais il fallut attendre l’an mil environ pour que l’usage d’un calendrier ayant pour origine la date de naissance du Christ se généralisât véritablement en Europe.
Aussi, comment numérotait-on les années, entre le Ve et le Xe siècle ? Entre la chute de l'Empire et la généralisation du système "Denys le Petit" ?
L’Empire Romain d’Occident était aboli depuis l’année 476 : on ne pouvait donc plus compter les années en années impériales. Néanmoins, Le consulat demeurait : et il y eut des consuls à Rome jusqu’en 541.
Entre 476 (chute de l’Empire) et 541 (abrogation du consulat), les chancelleries européennes comptaient les années en fonction des consuls éponymes. Puis, après 541 et la fin du mandat du dernier des consuls (un certain Basilius), on se mit à compter… en années post-consulaires ! « Dix ans après la destitution du consul Basileus, Vingt ans après la destitution du consul Basileus ». Aucune nostalgie dans cet usage : plutôt la volonté, pour les chancelleries, de s’attribuer l’héritage (et le prestige !) de l’Empire. Tout ce qui rappelait Rome était bienvenu : les rois francs, par exemple, dataient leurs actes officiels en années post-consulaires, mais ils perpétuaient également d’autres usages : l’Indiction, par exemple.
L’Indiction était un impôt romain prélevé tous les 15 ans, à partir de l’an 312 (sous le règne de Constantin). L’expression « en deuxième indiction » signifiait, et signifie toujours, « en l’année 313 », l’expression « en troisième indiction » signifie « en l’année 314 ». Et tous les 15 ans, le cycle de l’Indiction recommençait. Aux VIe, VIIe, VIIIe siècles, l’indiction n’était plus prélevée depuis longtemps, mais c’était une preuve de distinction et de puissance que de la mentionner dans des actes officiels.
Notez, à ce sujet, que la Papauté ne milita jamais pour que les années soient comptées à partir de l’Incarnation. Les évêques de Rome continuèrent très longtemps à dater leurs actes officiels (bulles pontificales…) en fonction de l’Indiction en cours ou selon le terme du dernier consulat. Histoire de prestige, et de pouvoir : il fallait rappeler que le Pape était le seul héritier de l’empereur. Coquetterie dont le Pape n’était pas seul coupable, loin de là : toutes les chancelleries européennes faisaient de même, et il fallut attendre l’autorité d’un Bède le Vénérable pour que l’usage commence à changer. Et c'est vers l'an mil seulement que disparut l'ancien système, romain, de décompte des années.
PS : l’Indiction est aujourd'hui toujours utilisée par l’Eglise catholique romaine pour dater ses documents officiels.
Dernière édition par ddistance le Jeu 15 Mai 2014 - 20:23, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Voilà l'émission où j'ai glané mes infos sur le Ve- Xe siècles :
http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-du-calendrier-44-2012-03-29
http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-du-calendrier-44-2012-03-29
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
- ddistance:
- ddistance, merci pour ce sujet très intéressant
offset- Messages : 7540
Date d'inscription : 11/11/2013
Localisation : virtuelle
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Ah, merci ^^ Est-ce que l'un d'entre vous est allé dans des pays de culture musulmane ? Ou en Israël ? Je suis intrigué par cette histoire de double datation...
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Je ne sais pas si ce sujet intéresse beaucoup de monde, je poste néanmoins un dernier paragraphe sur la Réforme grégorienne (1582).
L’année julienne, en cours en Occident depuis le temps de Jules César, était un plus longue que l’année tropique (365 jours et 6 heures pour l’année julienne, contre 365 jours, 5 heures et 48 minutes pour l’année tropique).
Ce retard de douze minutes de l’année julienne ne se fit d'abord pas sentir mais aux XIVe, XVe, et XVIe siècles, il commençait à devenir gênant. En 1582, année de la réforme grégorienne, l’équinoxe de printemps arriva... avec 10 jours d’avance : le 11 mars au lieu du 21 mars !
Ce retard était gênant pour le calcul de la date de Pâques, censée, depuis le Concile de Nicée (en 325), tomber après l'équinoxe de printemps, mais censée également tomber... après le 21 mars.
Pour les Pères de l'Eglise, Pâques devait tomber « le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après. », c'est à dire, en termes plus simples, au dimanche qui suit la première pleine lune survenant pendant ou après l'équinoxe.
Le risque que l'on prenait à conserver le calendrier julien, c'était de voir le dimanche de Pâques survenir... avant le 21 mars !
C'est pourquoi le Pape Grégoire XIII décida de corriger l'erreur du calendrier : et l’on passerait directement du 4 au 15 octobre 1582.
« Pour que donc l’équinoxe vernal, qui avait été fixé par les Pères du Concile de Nicée au 12 des calendes d’avril (21 mars), soit replacé à la même position, nous ordonnons que du mois d’octobre 1582, 10 jours inclusivement depuis le 3e jour des nones (5 octobre) jusqu’à la veille des ides (14 octobre) soient supprimés ». (Bulle pontificale de 1582)
La Réforme fut immédiatement adoptée par les pays catholiques : Espagne, Portugal, France, provinces des Pays-Bas catholiques, provinces allemandes catholiques, Suisse catholique, Pologne…
Mais les pays protestants ne l’entendaient pas de cette oreille : ils préféraient, selon le mot de Voltaire, « n’être pas d’accord avec le Soleil plutôt que de l’être avec Rome ».
Aussi le calendrier grégorien ne fut-il adopté que très tardivement :
1700 pour l'Allemagne protestante, les Pays-Bas protestants, le Danemark, la Norvège
1752 pour la Grande-Bretagne et la Suède
1753 pour la Suisse protestante
Et si ce calendrier ne fut finalement adopté, au XVIIIe, par les pays protestants, ce ne fut que pour des raisons… bassement commerciales. Des petits malins abusaient en effet de la situation. Un retard dans la livraison de tel ou tel produit ? Le marchand expliquait suivre le calendrier julien : aucun retard ne pouvait lui être reproché.
Les raisons commerciales ont également beaucoup joué dans l'adoption du calendrier grégorien par le Japon (en 1873, pendant l'ère Meiji) et la par la toute jeune République de Turquie (en 1924)
Voilou voilou... ce qu'il y a en gros à savoir sur notre calendrier grégorien, si certains veulent prendre le relais sur les calendriers juifs, indiens, hégiriens...
L’année julienne, en cours en Occident depuis le temps de Jules César, était un plus longue que l’année tropique (365 jours et 6 heures pour l’année julienne, contre 365 jours, 5 heures et 48 minutes pour l’année tropique).
Ce retard de douze minutes de l’année julienne ne se fit d'abord pas sentir mais aux XIVe, XVe, et XVIe siècles, il commençait à devenir gênant. En 1582, année de la réforme grégorienne, l’équinoxe de printemps arriva... avec 10 jours d’avance : le 11 mars au lieu du 21 mars !
Ce retard était gênant pour le calcul de la date de Pâques, censée, depuis le Concile de Nicée (en 325), tomber après l'équinoxe de printemps, mais censée également tomber... après le 21 mars.
Pour les Pères de l'Eglise, Pâques devait tomber « le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après. », c'est à dire, en termes plus simples, au dimanche qui suit la première pleine lune survenant pendant ou après l'équinoxe.
Le risque que l'on prenait à conserver le calendrier julien, c'était de voir le dimanche de Pâques survenir... avant le 21 mars !
C'est pourquoi le Pape Grégoire XIII décida de corriger l'erreur du calendrier : et l’on passerait directement du 4 au 15 octobre 1582.
« Pour que donc l’équinoxe vernal, qui avait été fixé par les Pères du Concile de Nicée au 12 des calendes d’avril (21 mars), soit replacé à la même position, nous ordonnons que du mois d’octobre 1582, 10 jours inclusivement depuis le 3e jour des nones (5 octobre) jusqu’à la veille des ides (14 octobre) soient supprimés ». (Bulle pontificale de 1582)
La Réforme fut immédiatement adoptée par les pays catholiques : Espagne, Portugal, France, provinces des Pays-Bas catholiques, provinces allemandes catholiques, Suisse catholique, Pologne…
Mais les pays protestants ne l’entendaient pas de cette oreille : ils préféraient, selon le mot de Voltaire, « n’être pas d’accord avec le Soleil plutôt que de l’être avec Rome ».
Aussi le calendrier grégorien ne fut-il adopté que très tardivement :
1700 pour l'Allemagne protestante, les Pays-Bas protestants, le Danemark, la Norvège
1752 pour la Grande-Bretagne et la Suède
1753 pour la Suisse protestante
Et si ce calendrier ne fut finalement adopté, au XVIIIe, par les pays protestants, ce ne fut que pour des raisons… bassement commerciales. Des petits malins abusaient en effet de la situation. Un retard dans la livraison de tel ou tel produit ? Le marchand expliquait suivre le calendrier julien : aucun retard ne pouvait lui être reproché.
Les raisons commerciales ont également beaucoup joué dans l'adoption du calendrier grégorien par le Japon (en 1873, pendant l'ère Meiji) et la par la toute jeune République de Turquie (en 1924)
Voilou voilou... ce qu'il y a en gros à savoir sur notre calendrier grégorien, si certains veulent prendre le relais sur les calendriers juifs, indiens, hégiriens...
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Cela m'intéresse, je ne me lasse pas de le lire. Sans doute que quelqu'un viendra le compléter.
Merci pour toutes ces belles informations.
Merci pour toutes ces belles informations.
offset- Messages : 7540
Date d'inscription : 11/11/2013
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Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
- ddistance:
- ddistance, merci pour cette très belle et précieuse information
offset- Messages : 7540
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Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Moi j'aime beaucoup le nouveau calendrier de Clara Morgane
Arizona782- Messages : 2493
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Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
oiseau-libre a écrit:Moi j'aime beaucoup le nouveau calendrier de Clara Morgane
- Oiseu-libre:
- Oiseu-libre, ce n'est pas tout à fait le même dont on parle
offset- Messages : 7540
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Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
J'ai lu dans mes études en amateur qu'il existait des conseillers Gallos-Romains jusqu'au règne de Charles Martel.
Je crois aussi avoir lu que les familles seigneuriales Provençales des IXeme et Xeme siècles étaient des familles de souche gallo-romaine.
J'ai du lire ça dans le livre qu'a rédigé Marie-Pierre Lestienne, professeure d'archéologie à l'université d'Avignon, mais le bouquin est resté dans le sud.
Est-ce qu'on peut y voir là un indice sur la méthode de comptage des années avant que ne soit mis en place le système de Denys Le Petit?
Je crois aussi avoir lu que les familles seigneuriales Provençales des IXeme et Xeme siècles étaient des familles de souche gallo-romaine.
J'ai du lire ça dans le livre qu'a rédigé Marie-Pierre Lestienne, professeure d'archéologie à l'université d'Avignon, mais le bouquin est resté dans le sud.
Est-ce qu'on peut y voir là un indice sur la méthode de comptage des années avant que ne soit mis en place le système de Denys Le Petit?
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Je laisse le soin de répondre à ddistance, moi je me contente de vous lire et poser les questions
qui me viennent.
Yul, qui est Denys le Petit ? Je peux demander à google mais je préfère passer par toi.
qui me viennent.
Yul, qui est Denys le Petit ? Je peux demander à google mais je préfère passer par toi.
offset- Messages : 7540
Date d'inscription : 11/11/2013
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Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
ddistance a écrit:Avant de parler de la réforme grégorienne, quelques mots sur la période allant du Ve aux IXe-Xe siècles.
Comme je le faisais remarquer dans un précédent message, ce fut l’abbé Denys le Petit, qui, vers 525, calcula l’année de naissance du Christ et suggéra de compter les années à partir de cette naissance.
Je suis comme toi Offset, j'apprend! Et j'essaye de trouver des rapports avec ce que je crois déjà savoir!
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Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
En faisant quelques recherches sur le calendrier persan, pour trouver une explication quelconque de la double datation, je suis tombée sur ce site.
Pour ce qui est de la double datation, il me semble qu'elle se justifie, sur Internet, simplement pour faciliter le repérage de ceux qui vivent dans le pays et la diaspora. J'ai souvenir de voir arriver des Iraniens, en Allemagne, au début des années 1980. J'ai souvenir d'échanges épiques, entre les jeunes, perdus à leur arrivée en Europe et les fonctionnaires allemands ignorant tout de leur pays d'origine. Allez expliquer à un européen dont vous ne parlez pas la langue et qui ne connaît rien à la vôtre, que vous êtes né en "1372"
Il serait intéressant, en revanche, de voir ce que donne la presse écrite. Je n'en ai hélas plus souvenir, mais j'essaie de me renseigner. Je serais étonnée que les journaux procèdent à la double datation.
Pour ce qui est de la double datation, il me semble qu'elle se justifie, sur Internet, simplement pour faciliter le repérage de ceux qui vivent dans le pays et la diaspora. J'ai souvenir de voir arriver des Iraniens, en Allemagne, au début des années 1980. J'ai souvenir d'échanges épiques, entre les jeunes, perdus à leur arrivée en Europe et les fonctionnaires allemands ignorant tout de leur pays d'origine. Allez expliquer à un européen dont vous ne parlez pas la langue et qui ne connaît rien à la vôtre, que vous êtes né en "1372"
Il serait intéressant, en revanche, de voir ce que donne la presse écrite. Je n'en ai hélas plus souvenir, mais j'essaie de me renseigner. Je serais étonnée que les journaux procèdent à la double datation.
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
@ Yul : on peut très certainement parler de conseillers de "culture romaine" dans les grandes chancelleries des époques mérovingiennes et carolingiennes. L'Empire romain n'est pas qu'un souvenir : on continue de compter les années en "années post-consulaires". On souhaite le restaurer. C'est ce que parvient à faire Charlemagne en se faisant couronner empereur d'Occident, héritier de l'Empereur Romain. Un siècle et demi plus tard, on retrouve la même référence à Rome au moment de la création du Saint Empire Romain germanique.
Pour ce qui est des supposées "souches" gallo-romaines, je ne sais pas, le terme employé fait référence à des généalogies qui remonteraient trop loin dans le temps. Ce serait bien de retrouver ton bouquin, mais le terme de souche me surprend. Je pense plutôt que l'auteur faisant référence à une persistance de la culture romaine au sein de l'aristocratie.
Quant au système Denys le Petit, il ne commence à s'imposer qu'aux alentours de l'an mil.
(à suivre... ^^)
Pour ce qui est des supposées "souches" gallo-romaines, je ne sais pas, le terme employé fait référence à des généalogies qui remonteraient trop loin dans le temps. Ce serait bien de retrouver ton bouquin, mais le terme de souche me surprend. Je pense plutôt que l'auteur faisant référence à une persistance de la culture romaine au sein de l'aristocratie.
Quant au système Denys le Petit, il ne commence à s'imposer qu'aux alentours de l'an mil.
(à suivre... ^^)
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Scarlett a écrit:J'ai souvenir d'échanges épiques, entre les jeunes, perdus à leur arrivée en Europe et les fonctionnaires allemands ignorant tout de leur pays d'origine. Allez expliquer à un européen dont vous ne parlez pas la langue et qui ne connaît rien à la vôtre, que vous êtes né en "1372"
Argh, c'est exactement le genre de questions qui m'intéresse ^^ Il n'y a pas de double datation en Iran ? Y-a-t-il, pour les plus jeunes, une surprise en découvrant les calendriers européens ? J'avais des amis iraniens vivant en France, j'ai perdu le contact, j'aurais bien aimé leur poser ce genre de questions... Tu as l'air d'avoir assisté à des scènes ne laissant aucun doute quant à leur surprise en pénétrant le continent européen...
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
J'ai "liké" cette fameuse page sur FB, où les Iraniennes lèvent le voile.
La page est encore active, et j'ai tous les jours des articles dans mes "new feed" (j'utilise FB en anglais et j'ai aucune idée de comment ça se dit en français ces trucs là), j'y vois les jeunes femmes parler en années persanes.
https://www.facebook.com/StealthyFreedom
La page est encore active, et j'ai tous les jours des articles dans mes "new feed" (j'utilise FB en anglais et j'ai aucune idée de comment ça se dit en français ces trucs là), j'y vois les jeunes femmes parler en années persanes.
https://www.facebook.com/StealthyFreedom
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
@ddistance,
Pas de double datation en Iran ?
Je vais poser la question...
Mais franchement, je ne pense pas (je pense à la presse, par exemple...).
Quant à la surprise, elle ne venait pas du tout des Iraniens, mais des Européens totalement incultes !
Je ne m'exclus d'ailleurs pas du lot. A ma première rencontre, en 1986, je n'avais aucune représentation de l'Iran. Je n'associais ce pays à rien ! Seule le titre du "Shah d'Iran" me disait vaguement quelque chose... Mais pour le reste : RIEN ! Sinon une image récupérée tant une tablette de chocolat Poulain !
Pas de double datation en Iran ?
Je vais poser la question...
Mais franchement, je ne pense pas (je pense à la presse, par exemple...).
Quant à la surprise, elle ne venait pas du tout des Iraniens, mais des Européens totalement incultes !
Je ne m'exclus d'ailleurs pas du lot. A ma première rencontre, en 1986, je n'avais aucune représentation de l'Iran. Je n'associais ce pays à rien ! Seule le titre du "Shah d'Iran" me disait vaguement quelque chose... Mais pour le reste : RIEN ! Sinon une image récupérée tant une tablette de chocolat Poulain !
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Je peux peut être vous apprendre un truc qui vient de ma ville natale :
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89dit_de_Roussillon
Voilà d'où vient depuis 450 ans tout rond, le premier janvier et l'année telle que nous la connaissons
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89dit_de_Roussillon
Voilà d'où vient depuis 450 ans tout rond, le premier janvier et l'année telle que nous la connaissons
Noumenie Dysnomie- Messages : 1442
Date d'inscription : 27/08/2012
Age : 76
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Normal que le 1er janvier soit né dans la ville où se trouve le centre du monde .
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Le calendrier chinois est un calendrier luni-solaire (en plus du grégorien). Il prend en compte pleins de sous-systèmes, tels que les nœuds et souffles...
Mais la particularité que j'aime le plus est celui des doubles mois (aucun rapport avec l'extra-month). Sur une période de 19 ans, 12 ans ont 12 mois et 7 en ont 13, donc parfois le nouvel an arrive deux fois!
Ce calendrier a plus de 3000 ans.
Je n'ai pas de lien explicatif (tout est dans mon cours de civi chinoise), mais je cherche ça.
Mais la particularité que j'aime le plus est celui des doubles mois (aucun rapport avec l'extra-month). Sur une période de 19 ans, 12 ans ont 12 mois et 7 en ont 13, donc parfois le nouvel an arrive deux fois!
Ce calendrier a plus de 3000 ans.
Je n'ai pas de lien explicatif (tout est dans mon cours de civi chinoise), mais je cherche ça.
Lanita- Messages : 48
Date d'inscription : 14/05/2014
Localisation : Ca dépend de la météo!
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Lanita a écrit:Je n'ai pas de lien explicatif (tout est dans mon cours de civi chinoise), mais je cherche ça.
Oui, avec plaisir !
Invité- Invité
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Voilà un site qui résume relativement bien mon cours, en fait j'aurais même dû l'utiliser pour les partiels
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=3065
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=3065
Lanita- Messages : 48
Date d'inscription : 14/05/2014
Localisation : Ca dépend de la météo!
Re: Calendriers julien, grégorien, hégirien…
Nietzsche, qui était en révolte contre le christianisme, a promulgué son propre calendrier. Le premier jour de ce calendrier, décrété "Jour du Salut" correspondait au jour où le philosophe achevait son livre "L'Antéchrist" (à savoir le 30 septembre 1888). Selon ce calendrier, nous sommes aujourd'hui en l'an 127.
texte de clôture de l'Antéchrist : http://www.sociotoile.net/article102.html
Tout à fait anecdotique, mais bon, ça m'a un peu amusé : il se trouve un écrivain français qui date ses livres selon le calendrier nietzschéen...
texte de clôture de l'Antéchrist : http://www.sociotoile.net/article102.html
Tout à fait anecdotique, mais bon, ça m'a un peu amusé : il se trouve un écrivain français qui date ses livres selon le calendrier nietzschéen...
- Spoiler:
- ... Philippe Sollers
extrait d'un article :
Philippe Sollers a conclu en expliquant comment nous sommes entrés dans l'âge de Dionysos, l'ère du "salut" selon Nietzsche : "Comme vous le savez, nous sommes en 2011. Aucune transaction financière ne sera avalisée si elle n'est pas datée de ce jour, le 27 juin 2011. Que vous soyez chrétien, musulman, athée, si vous voulez faire des affaires, vous devez adopter le calendrier d'un pape, Grégoire XIII. C'est ainsi, l'agenda économico-politique est catholique. Nietzsche l'avait bien compris.
Et, comme c'est un philosophe de la dynamite, il a décidé de changer le calendrier, comme avant les révolutionnaires français. Il a décidé de prendre le 30 septembre 1888, à l'époque où il achève d'écrire L'Antéchrist, comme le premier jour de l'ère du "Salut", avec un grand "s". Alors pensez-y le 30 septembre, vous passerez en l'an 124 du nouveau calendrier nietzschéen...".
source : http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/07/01/nietzsche-et-la-philosophie-a-venir_1542998_3232.html
Invité- Invité
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