Choses diverses et variées que vous voulez partager !
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Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Une version Extra ordinaire de Canon Rock, la reprise du canon de Pachelbel au reglet...
E N J O Y !
E N J O Y !
synapse- Messages : 821
Date d'inscription : 17/09/2010
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
niahahaaaaa!!!! virtuose de la réglette en fer! j'adooore!!
B!- Messages : 1898
Date d'inscription : 16/07/2010
Age : 41
Localisation : Ile de France
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Les dérives Du jardinage urbain... Tout à 5€. Dis papa c'est quoi cette bouteille de lait?
La culture sur balcon/terrasse vu pas sa tante...
Pas d'inquiétude les amis, Green reviendra bien vite pour "nous chatouiller la plante"
->Luc Excellent tes 1 to 24
La culture sur balcon/terrasse vu pas sa tante...
Pas d'inquiétude les amis, Green reviendra bien vite pour "nous chatouiller la plante"
->Luc Excellent tes 1 to 24
synapse- Messages : 821
Date d'inscription : 17/09/2010
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
http://sandfantasy.com
Puisse ces quelques grains de quartz vous apporter joie et bonne humeur, un sourire?
Puisse ces quelques grains de quartz vous apporter joie et bonne humeur, un sourire?
synapse- Messages : 821
Date d'inscription : 17/09/2010
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
https://docs.google.com/fileview?id=1Q6Fsxw7J3HvQCGuXU4mp3bbPt__gNbS1bUfEh40_diMzWvL4TMsavXNSHozD&hl=en&authkey=CKOdlLMH
Pour les ceux qui cherchent encore ce qu'ils voudraient faire plus tard..... j'avais envie de partager cet article qui pour une fois (entre autre) souligne une de mes qualités essentielles....la flemme!
Pour les ceux qui cherchent encore ce qu'ils voudraient faire plus tard..... j'avais envie de partager cet article qui pour une fois (entre autre) souligne une de mes qualités essentielles....la flemme!
Manou- Messages : 1894
Date d'inscription : 01/05/2010
Age : 56
Localisation : Pas loin de Paname
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
-> Manou
Frédéric Schiffter est médiatisé ces derniers temps...
Sa vision pessimiste du monde est quand même tristounette.
M'enfin la sieste c'est bien
Frédéric Schiffter est médiatisé ces derniers temps...
Sa vision pessimiste du monde est quand même tristounette.
M'enfin la sieste c'est bien
synapse- Messages : 821
Date d'inscription : 17/09/2010
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Je ne connais rien d'autre de lui que cet article....qui pour le coup m'ôta quelque culpabilité quant à ce trait de caractère. Et à réfléchir sur la substance dont on remplit notre temps...
Manou- Messages : 1894
Date d'inscription : 01/05/2010
Age : 56
Localisation : Pas loin de Paname
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Chic! grâce à l'énergie du site, je me remets à écrire et je recouvre la mémoire.( sauf en matière d'orthographe, glupsss, merci de votre indulgence)
Je ne sais où poster mes bafouilles (peut -être y a t-il un fil dédié? ) alors j'ose les partager ici.
INITIATION : « us and them »
Jean Michel a de longs doigts : fines et agiles pattes d’arachnides se saisissent de l’objet précieux qu’il couve du regard. Tirant délicatement de la pochette son contenu, il se délecte déjà de ce qui va advenir. Jean Michel sort le disque noir, ce trophée qui lui a valut tant de privations passées pour l’exhiber à mes yeux pubères. Je sens que rien ne sera plus comme avant, qu’il va se passer quelque chose d’irrémédiable. Son ciné et ses grands airs me fichent la trouille : et si je n’aimais pas ? Si je n’étais pas à la hauteur de l’évènement ? Et si je n’étais pas digne de sa confiance, moi, petite brindille aux pattes de mouche ?
C’est la toute première fois.
Déjà j’avais peiné à gravir l’escalier entre les sautes de mon cœur-tambour et la myriade de pensées frissonnantes me faisant parfois rater une marche, m’accrocher à la rampe la respiration saccadée mais Jean Michel m’avait soutenu avec la délicatesse d’un jeune amant faisant céder mes dernières défenses.
« Je ne suis pas obligée de fumer ? » avais-je demandé.
- Non - avait-il répondu tranquillement- même si c’est meilleur pour vivre ça. Tu fais comme tu veux, du moment que tu …décolles.
- Et si…tu es déçu ? si je ne comprends rien, si…
- Chuttt, ouvre-toi, ouvre tes pores et respire un coup !
Dans la pénombre de son antre ouverte à de rares initiés, il m’avait laissée entrer dans la tiédeur d’un dimanche alanguis, permettant lentement à mes yeux de s’habituer à l’obscurité. Ca et là, des vêtements épars sur des meubles aux tiroirs inutiles, des livres ouverts flirtant avec des cendriers rassasiés, des canapés assis devant une terrasse offerte aux rêveries solitaires.
D’un seul geste, l’arachnide a saisi le bras qu’elle a posé sur le disque vaincu, livré au diamant décodeur.
Alors il a attendu.
Alors.
Le sillon s’est déroulé doucement de son écheveau anthracite laissant s’échapper de timides accords en un nappage doux, subtil puis de plus en plus affirmé, insistant. Notes religieusement sages puis escortées d’harmonies cuprifères d’un saxophone impérial.
Alors, l’air est devenu oxygène, la tiédeur : parfum, les rêveries : infini.
Alors, j’ai compris que je venais de fouler une terre inconnue aux rivages évasifs mais ouverts à tous les possibles, à tous les itinéraires.
Jean Michel a souri et a attendu que je retombe dans ses yeux.
C’était la toute première fois que les Pink Floyd m’apparaissaient.
Je ne sais où poster mes bafouilles (peut -être y a t-il un fil dédié? ) alors j'ose les partager ici.
INITIATION : « us and them »
Jean Michel a de longs doigts : fines et agiles pattes d’arachnides se saisissent de l’objet précieux qu’il couve du regard. Tirant délicatement de la pochette son contenu, il se délecte déjà de ce qui va advenir. Jean Michel sort le disque noir, ce trophée qui lui a valut tant de privations passées pour l’exhiber à mes yeux pubères. Je sens que rien ne sera plus comme avant, qu’il va se passer quelque chose d’irrémédiable. Son ciné et ses grands airs me fichent la trouille : et si je n’aimais pas ? Si je n’étais pas à la hauteur de l’évènement ? Et si je n’étais pas digne de sa confiance, moi, petite brindille aux pattes de mouche ?
C’est la toute première fois.
Déjà j’avais peiné à gravir l’escalier entre les sautes de mon cœur-tambour et la myriade de pensées frissonnantes me faisant parfois rater une marche, m’accrocher à la rampe la respiration saccadée mais Jean Michel m’avait soutenu avec la délicatesse d’un jeune amant faisant céder mes dernières défenses.
« Je ne suis pas obligée de fumer ? » avais-je demandé.
- Non - avait-il répondu tranquillement- même si c’est meilleur pour vivre ça. Tu fais comme tu veux, du moment que tu …décolles.
- Et si…tu es déçu ? si je ne comprends rien, si…
- Chuttt, ouvre-toi, ouvre tes pores et respire un coup !
Dans la pénombre de son antre ouverte à de rares initiés, il m’avait laissée entrer dans la tiédeur d’un dimanche alanguis, permettant lentement à mes yeux de s’habituer à l’obscurité. Ca et là, des vêtements épars sur des meubles aux tiroirs inutiles, des livres ouverts flirtant avec des cendriers rassasiés, des canapés assis devant une terrasse offerte aux rêveries solitaires.
D’un seul geste, l’arachnide a saisi le bras qu’elle a posé sur le disque vaincu, livré au diamant décodeur.
Alors il a attendu.
Alors.
Le sillon s’est déroulé doucement de son écheveau anthracite laissant s’échapper de timides accords en un nappage doux, subtil puis de plus en plus affirmé, insistant. Notes religieusement sages puis escortées d’harmonies cuprifères d’un saxophone impérial.
Alors, l’air est devenu oxygène, la tiédeur : parfum, les rêveries : infini.
Alors, j’ai compris que je venais de fouler une terre inconnue aux rivages évasifs mais ouverts à tous les possibles, à tous les itinéraires.
Jean Michel a souri et a attendu que je retombe dans ses yeux.
C’était la toute première fois que les Pink Floyd m’apparaissaient.
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
500 millions d'années c'est le court lapes de temps qui fait que la classe d'arthropodes chélicérés terrestres à pu connaître Jean Michel qui doit avoir tout au plus 40 ans...
La rencontre sur du Pink Floyd est un excellent choix.
La verbe et la didactique de tes propos Od@avie me plaisent
La rencontre sur du Pink Floyd est un excellent choix.
La verbe et la didactique de tes propos Od@avie me plaisent
synapse- Messages : 821
Date d'inscription : 17/09/2010
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Passer d''arthropodes chélicérés( ) aux phoenicopterus roseus fut un régal. Heureuse qu'il t'ait plu.
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Délicieux (j'avais écrit heat)
augenblick- Messages : 6243
Date d'inscription : 05/12/2009
Localisation : Paris
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Aaah Augen
Aveu: je me plais à écrire en vous imaginant au dessus de mon épaule. C'est un soutien inestimable tant je doute. Il me devient necessaire de m'entourer de mots même s'ils ne sont jamais très "savants."Je n'ai pas assez lu, assez retenu, assez compris mais oui, j'ai suffisamment ressenti !
Au plaisir de croiser nos plumes et nos rayures..
Les parigots sont arrivés dans l'île !! 5 € le calendos: ça râle sec au rayon des produits laitiers hihihi! quand ils auront goûté les mangues, ça ira mieux.
Aveu: je me plais à écrire en vous imaginant au dessus de mon épaule. C'est un soutien inestimable tant je doute. Il me devient necessaire de m'entourer de mots même s'ils ne sont jamais très "savants."Je n'ai pas assez lu, assez retenu, assez compris mais oui, j'ai suffisamment ressenti !
Au plaisir de croiser nos plumes et nos rayures..
Les parigots sont arrivés dans l'île !! 5 € le calendos: ça râle sec au rayon des produits laitiers hihihi! quand ils auront goûté les mangues, ça ira mieux.
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Je m'imagine aussi quelques figures armées, masquées, chantantes ou ensorcelantes pour m'encourager et me guider. J'y ai condensé quelques uns du forum, qui accompagnent sous une forme unifiée mes autres figures tutélaires.
Je suis ravie à mon tour d'être intégrée à une bienveillance symbolique qui convient par ailleurs si bien à ma nature voyeuse
Je suis ravie à mon tour d'être intégrée à une bienveillance symbolique qui convient par ailleurs si bien à ma nature voyeuse
augenblick- Messages : 6243
Date d'inscription : 05/12/2009
Localisation : Paris
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Ton texte, c un souvenir alors? Très joli en tt cas!
je crois qu'on avoisine les 3h d'ensoleillement au total cette semaine arghhh
rho y en a qui en ont dla chance! jpeux pas m'envoyer chez toi par Post-pack? (l'avion c trop cher) signé: une "nordique" désespéréeOd@vie a écrit:Les parigots sont arrivés dans l'île !!
je crois qu'on avoisine les 3h d'ensoleillement au total cette semaine arghhh
bluecat- Messages : 3953
Date d'inscription : 08/05/2010
Age : 45
Localisation : Bruxelles
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Pourquoi est-ce que je me sens décalé, aussi bien chez les Z que chez les non-Z ?
Invité- Invité
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Oui, Bluecat: du vécu!
Cerise on the cake : voir les Pink Floyd en vrai de vrai! pas loin d'autres vrais Flamands roses. (naaan, j'ai pas vu d'éléphants roses... )
Quelques heures de soleil en plus pour les nordistes qui ont une peau plus belle que notre épiderme malmené.
Pensez aux métros qui finissent en lambeaux, à cause de leur écran qui n'est "total" que cinq minutes.
Courage!
Cerise on the cake : voir les Pink Floyd en vrai de vrai! pas loin d'autres vrais Flamands roses. (naaan, j'ai pas vu d'éléphants roses... )
Quelques heures de soleil en plus pour les nordistes qui ont une peau plus belle que notre épiderme malmené.
Pensez aux métros qui finissent en lambeaux, à cause de leur écran qui n'est "total" que cinq minutes.
Courage!
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Que j'aime te lire Od@vie, ta plume est légère, ton verbe m'imprègne et ton style me fais baver d'envie, j'veux pas te mettre la pression mais j'attends la suite...
Merci.
(j'avais envie)
Merci.
(j'avais envie)
Black Swan- Messages : 1386
Date d'inscription : 30/07/2010
Age : 57
Localisation : Bordeaux
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Je viens de te lire Swan, merci alors, je te "livre" cette bafouille
Cet hommage là couvait et le déclic a eu lieu hier :
Un livre n’est pas doux tout de suite ou alors, il appâte, il veut attirer l’œil par quelque belle jaquette colorée de bons sentiments. Les préliminaires d’accueil vite passés, le lecteur sentira qu’il a été trahi, qu’il ne peut continuer l’aventure, que c’est une histoire à dormir debout. Il lâchera alors ses héros inconstants, ses amours improbables et baillera avant de s’endormir sans que le livre ne lui murmure à demain.
Demain, il n’aura pas rendez-vous car le livre n’aura pas tenu promesse.
Ce qu’il y a de déroutant avec les livres c’est que parfois ils vous résistent quand bien même vous les auriez soupesés, évalués, passés au crible de votre désir et de votre capacité à les mériter. Rien à faire, les livres parleront alors cette langue étrangère qui vous tiendra définitivement à distance. Vous leur en voudrez, vous vous maudirez, vous vous acharnerez. En vain.
Cette rencontre n’aura pas lieu, n’aura pas été pour vous.
Les livres se laissent palper, caresser, se font attendre, vieillissent en toussant sur les étagères, vous narguent en disant : Psstt, tu te souviens de moi ? Quoi ? Tu ne m’as même pas envisagé, essayé ?
Alors le livre, qu’aucune main n’aura pétri, s’épaissira, rembruni de n’avoir pu se livrer.
Au-delà de leur histoire, les livres nous rappellent la nôtre, du temps où les mots saccadés se laissaient apprivoiser, fondant alors en bouche comme des chocolats croquants, du temps où les mots complices coiffaient les affaires de cœur et habillaient les remous existentiels, de ce temps présent où les mots choisis tentent de dire l’indicible : le temps qui passe, le temps qui est, le temps qui reste.
Alors les livres s’écrivent à la première personne du singulier, témoignent des disparus, des racines sous la terre et deviennent ceux qui les ont vus naître : de vieux arbres en quête de lumière, étirant leurs branches vers les cimes, ancrés dans leur histoire, chênes offerts aux vents d’une quête intime ou d’un hommage aux anciens.
Ainsi, chacun peut écrire son livre à la lumière d’arbres séculaires.
Ainsi, l’histoire d’un homme se fait l’histoire des hommes.
Le livre devient alors écho et le temps qui reste n’a plus d’importance.
Cet hommage là couvait et le déclic a eu lieu hier :
- Livres -
Ce qu’il y a de bien avec les livres, c’est qu’ils annoncent la couleur. Ils ont des angles pour que le lecteur ne s’y trompe pas : il lui faudra aborder un point de vue, il lui faudra repérer les grandes lignes, avant d’opérer un choix, une orientation : suis-je d’accord avec cet itinéraire, ce parti pris ? Vais-je continuer la route ou m’arrêter avant de tourner la page ?Un livre n’est pas doux tout de suite ou alors, il appâte, il veut attirer l’œil par quelque belle jaquette colorée de bons sentiments. Les préliminaires d’accueil vite passés, le lecteur sentira qu’il a été trahi, qu’il ne peut continuer l’aventure, que c’est une histoire à dormir debout. Il lâchera alors ses héros inconstants, ses amours improbables et baillera avant de s’endormir sans que le livre ne lui murmure à demain.
Demain, il n’aura pas rendez-vous car le livre n’aura pas tenu promesse.
Ce qu’il y a de déroutant avec les livres c’est que parfois ils vous résistent quand bien même vous les auriez soupesés, évalués, passés au crible de votre désir et de votre capacité à les mériter. Rien à faire, les livres parleront alors cette langue étrangère qui vous tiendra définitivement à distance. Vous leur en voudrez, vous vous maudirez, vous vous acharnerez. En vain.
Cette rencontre n’aura pas lieu, n’aura pas été pour vous.
Les livres se laissent palper, caresser, se font attendre, vieillissent en toussant sur les étagères, vous narguent en disant : Psstt, tu te souviens de moi ? Quoi ? Tu ne m’as même pas envisagé, essayé ?
Alors le livre, qu’aucune main n’aura pétri, s’épaissira, rembruni de n’avoir pu se livrer.
Au-delà de leur histoire, les livres nous rappellent la nôtre, du temps où les mots saccadés se laissaient apprivoiser, fondant alors en bouche comme des chocolats croquants, du temps où les mots complices coiffaient les affaires de cœur et habillaient les remous existentiels, de ce temps présent où les mots choisis tentent de dire l’indicible : le temps qui passe, le temps qui est, le temps qui reste.
Alors les livres s’écrivent à la première personne du singulier, témoignent des disparus, des racines sous la terre et deviennent ceux qui les ont vus naître : de vieux arbres en quête de lumière, étirant leurs branches vers les cimes, ancrés dans leur histoire, chênes offerts aux vents d’une quête intime ou d’un hommage aux anciens.
Ainsi, chacun peut écrire son livre à la lumière d’arbres séculaires.
Ainsi, l’histoire d’un homme se fait l’histoire des hommes.
Le livre devient alors écho et le temps qui reste n’a plus d’importance.
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
waow... quel magnifique hommage en effet à nos amis de papier
bluecat- Messages : 3953
Date d'inscription : 08/05/2010
Age : 45
Localisation : Bruxelles
Black Swan- Messages : 1386
Date d'inscription : 30/07/2010
Age : 57
Localisation : Bordeaux
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Boîte cranienne open : du coup la plume vagabonde au risque de devenir le fil d' Od@vie.
N'hésitez pas à me conseiller, corriger sur les fautes, le style etc !
J'ai sous le coude un texte qu'il m'a été, non pas difficile d'écrire, mais de revivre. Soulagée ensuite
Je pense qu'il peut faire echo à d'autres désertés affectivement.(Ames sensibles...)
C'est agréable (thérapeutique? ) de balancer ça sur la toile à de parfaits inconnus mais tellement sensibles et tant qu'on ne me vire pas, je squatte le divan! allez sortez les keenex...
Grand - mère
Grand-mère ne m’aime pas.
C’est que je suis tombé du nid des oiseaux bruns pour finir coiffée de baguettes blondes et irrémédiablement lisses. Peut être que je lui rappelle la guerre quand je la fixe pour qu’elle déplisse les yeux. Peut être que je lui rappelle mon père qui lui a volé sa fille. Peut être que je ne lui rappelle rien et là c’est pire.
Toujours est il que grand-mère n’est pas malvoyante, elle est aveugle : elle me traverse du regard sans même me fixer un peu. C’est déroutant d’être un fantôme pour une grand-mère parce qu’on se demande parfois si on existe vraiment.
Grand-mère embrasse ma sœur parce qu’elle ressemble à sa fille qui, elle, ressemble aux oiseaux du nid, en lui disant ne pas me le dire. Ma sœur, qui ne sait pas garder un secret, est soulagée de m’en faire part.
Grand-mère sent les grands hôtels qu’elle étale dans ses tiroirs pleins de savons voyageurs et pourtant sa peau reste sèche. C’est que crèmes et savons restent emballés dans leur élégant fourreau pour témoigner que grand-mère va au Hilton. Je plonge souvent mes narines pour la humer dans les commodes élégantes à l’étage mais son parfum n’a pas d’odeur.
Grand-mère habite une maison cossue dans un quartier chic qui sent la fougère et la lessive de marque. Elle a l’élégance du luxe comme du cristal de Baccarat et flotte sur des parquets cirés en écoutant des musiques distinguées. Le bois craque en la voyant passer mais, toujours très poli, se retient de céder. Les rideaux font les yeux de velours et leurs plis réguliers esquissent une révérence quand grand mère les frôlent.
Parfois, grand-mère enlève ses dents pour ne pas me parler : je les observe flotter dans le verre qui attend qu’elle ait fini sa sieste. Elles affichent alors un sourire que je ne soupçonnais pas : grand mère sait sourire et ce n’est pas pour moi. Grand-mère sait pourtant dire plein de mots savants qui font rire ma mère et mon grand père. Elle me réserve parfois un « si tu arrangeais tes cheveux » pour me rappeler combien la guerre est terrible.
Heureusement dans le jardin, trotte une grand-mère heureuse que je lui gratouille le cou : une tortue sans âge qui me fit bien de la peine quand sa tête décida de rester éternellement sous ses écailles. Grand mère ne m’a jamais gratouillé le cou. Peut être qu’elle est allergique à mon duvet.
Faire éternuer une vieille personne comporte trop de risques et j’ai vite compris qu’il me faudrait maintenir une distance sanitaire. Je lui sauve la vie, elle épargne la mienne.
Peut être s’agissait –il de m’armer pour affronter la guerre, pour que je traverse la vie sans que les flèches ne m’atteignent.
Peut être m’aurait elle préférée dans le jardin.
Dommage car il aurait juste fallu me le dire et me demander mon avis, j’aurais peut être versé une larme quand grand-mère est rentrée sous ses écailles.
NDLR :Le lecteur notera que j'ai volontairement écarté le pronom possessif MA (mère grand) au profit de quelqu'un qui ne m'appartient pas
N'hésitez pas à me conseiller, corriger sur les fautes, le style etc !
J'ai sous le coude un texte qu'il m'a été, non pas difficile d'écrire, mais de revivre. Soulagée ensuite
Je pense qu'il peut faire echo à d'autres désertés affectivement.(Ames sensibles...)
C'est agréable (thérapeutique? ) de balancer ça sur la toile à de parfaits inconnus mais tellement sensibles et tant qu'on ne me vire pas, je squatte le divan! allez sortez les keenex...
Grand - mère
Grand-mère ne m’aime pas.
C’est que je suis tombé du nid des oiseaux bruns pour finir coiffée de baguettes blondes et irrémédiablement lisses. Peut être que je lui rappelle la guerre quand je la fixe pour qu’elle déplisse les yeux. Peut être que je lui rappelle mon père qui lui a volé sa fille. Peut être que je ne lui rappelle rien et là c’est pire.
Toujours est il que grand-mère n’est pas malvoyante, elle est aveugle : elle me traverse du regard sans même me fixer un peu. C’est déroutant d’être un fantôme pour une grand-mère parce qu’on se demande parfois si on existe vraiment.
Grand-mère embrasse ma sœur parce qu’elle ressemble à sa fille qui, elle, ressemble aux oiseaux du nid, en lui disant ne pas me le dire. Ma sœur, qui ne sait pas garder un secret, est soulagée de m’en faire part.
Grand-mère sent les grands hôtels qu’elle étale dans ses tiroirs pleins de savons voyageurs et pourtant sa peau reste sèche. C’est que crèmes et savons restent emballés dans leur élégant fourreau pour témoigner que grand-mère va au Hilton. Je plonge souvent mes narines pour la humer dans les commodes élégantes à l’étage mais son parfum n’a pas d’odeur.
Grand-mère habite une maison cossue dans un quartier chic qui sent la fougère et la lessive de marque. Elle a l’élégance du luxe comme du cristal de Baccarat et flotte sur des parquets cirés en écoutant des musiques distinguées. Le bois craque en la voyant passer mais, toujours très poli, se retient de céder. Les rideaux font les yeux de velours et leurs plis réguliers esquissent une révérence quand grand mère les frôlent.
Parfois, grand-mère enlève ses dents pour ne pas me parler : je les observe flotter dans le verre qui attend qu’elle ait fini sa sieste. Elles affichent alors un sourire que je ne soupçonnais pas : grand mère sait sourire et ce n’est pas pour moi. Grand-mère sait pourtant dire plein de mots savants qui font rire ma mère et mon grand père. Elle me réserve parfois un « si tu arrangeais tes cheveux » pour me rappeler combien la guerre est terrible.
Heureusement dans le jardin, trotte une grand-mère heureuse que je lui gratouille le cou : une tortue sans âge qui me fit bien de la peine quand sa tête décida de rester éternellement sous ses écailles. Grand mère ne m’a jamais gratouillé le cou. Peut être qu’elle est allergique à mon duvet.
Faire éternuer une vieille personne comporte trop de risques et j’ai vite compris qu’il me faudrait maintenir une distance sanitaire. Je lui sauve la vie, elle épargne la mienne.
Peut être s’agissait –il de m’armer pour affronter la guerre, pour que je traverse la vie sans que les flèches ne m’atteignent.
Peut être m’aurait elle préférée dans le jardin.
Dommage car il aurait juste fallu me le dire et me demander mon avis, j’aurais peut être versé une larme quand grand-mère est rentrée sous ses écailles.
NDLR :Le lecteur notera que j'ai volontairement écarté le pronom possessif MA (mère grand) au profit de quelqu'un qui ne m'appartient pas
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Oda je suis émue par ton texte. Un grand merci à toi de le partager avec nous. Corriger des fautes de style? surement pas.
Déjà parce que je n'en vois pas, et d'autre part parce que ton style ne peut pas être une faute. C'est toi!
Encore merci!
Pour moi, tu apportes beaucoup à ce forum.
Déjà parce que je n'en vois pas, et d'autre part parce que ton style ne peut pas être une faute. C'est toi!
Encore merci!
Pour moi, tu apportes beaucoup à ce forum.
B!- Messages : 1898
Date d'inscription : 16/07/2010
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Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Merci Bochra
Je ne sais parler de moi si ce n'est à travers l'écriture quant à mon boulot, il s'agit de permettre aux gens de s'épancher pour repartir plus légers donc j'écoute mais ne me dévoile que très peu.
Pour une fois, j'ai envie de m'avouer fragile et de rompre ma carapace (je suis devenue tortue avec le temps ) mais pas avec mes proches ou mon entourage.Trop risqué pour moi.
J'ai fait le choix de la toile après avoir observé, fureté ça et là sachant que ces émotions peuvent résonner chez vous, que vous êtes à même de ne pas juger et de comprendre.
L'endroit me paraissant fort sympathique et sûr, (merci pour le soutien bienveillant) j'ai donc envie de partager des bafouilles de ce genre et j'avoue, adorerais lire vos souvenirs!
Moins coûteux et plus lèger qu'une psychanalyse "classique", j'ose ainsi abuser de cet espace.
IL n'y a pas de passion que je maîtrise assez pour oser m'inviter dans les autres fils si ce n'est malgré tout celle de la vie.
PS: Lanza : alors, ces vacances? raconte !
Je ne sais parler de moi si ce n'est à travers l'écriture quant à mon boulot, il s'agit de permettre aux gens de s'épancher pour repartir plus légers donc j'écoute mais ne me dévoile que très peu.
Pour une fois, j'ai envie de m'avouer fragile et de rompre ma carapace (je suis devenue tortue avec le temps ) mais pas avec mes proches ou mon entourage.Trop risqué pour moi.
J'ai fait le choix de la toile après avoir observé, fureté ça et là sachant que ces émotions peuvent résonner chez vous, que vous êtes à même de ne pas juger et de comprendre.
L'endroit me paraissant fort sympathique et sûr, (merci pour le soutien bienveillant) j'ai donc envie de partager des bafouilles de ce genre et j'avoue, adorerais lire vos souvenirs!
Moins coûteux et plus lèger qu'une psychanalyse "classique", j'ose ainsi abuser de cet espace.
IL n'y a pas de passion que je maîtrise assez pour oser m'inviter dans les autres fils si ce n'est malgré tout celle de la vie.
PS: Lanza : alors, ces vacances? raconte !
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
King Konne
La buée ruisselle dissimulant l’intérieur de l’établissement où les habitués agglutinés au bar mêlent leurs suées afin d’affronter l’hiver et la solitude des villes enclavées.
Sur une affiche racoleuse, ces mots : « soirée costumée à 19 h, venez nombreux »
Cernée par les collines alentours, l’ennui tapisse mes murs et ce bar avec son affichette battant pavillon carnavalesque m’invite à larguer les amarres. Trop tentant : une traversée animée, ça ne se refuse pas. Pas pour l’impertinente que je suis.
J’imagine déjà de joyeux animaux tournoyant avec quelques colombines sur fond de rock ininterrompu tentant d’arracher la réalité des visages aux masques et maquillages surchargés.
Cette petite affiche me réjouit et c’est toute joviale que j’annonce « soirée costumée au Bateau Ivre ! Pourquoi ne pas se déguiser, qui vient ? » à mes collègues médusés.
Le soufflé retombe, les excuses tombent et je repars penaude à ma place en maudissant les gens sérieux, les histoires graves et les lois de l’univers.
Ils ont raison, j’ai passé l’âge, je devrais rentrer chez moi docilement, prévoir, préparer, anticiper demain, les jours suivant, mon avenir tout entier. Ils ont les mots des gens stables et dans leur regard, les artifices et leur feu ont disparu. Ils ne s’inventent plus d’autres vies, ils savent déjà ce qu’ils vont vivre.
Mais je suis impertinente et insoumise.
Le soir même, je cherche, je fouille, je chavire les tiroirs et rien. Certes, j’aurais pu facilement me grimer en petite chose guimauve (comme ceux qui se déguisent juste ce qu’il faut pour que cela ne les désavantage pas trop) mais je veux de l’inédit, du trash, exactement l’inverse que ce que je renvoie : une fille bien meugnonne.
Laurent a pensé à moi :
- J’ai bien un truc mais je ne sais pas si c’est ce que tu cherches.
Il sort d’un sac une énorme tête noire affublée de plis monstrueux avec deux trous béants à la place des yeux.
- Splendide !! Dis-je en saisissant l’animal de latex dont je coiffe aussitôt ma tête.
Laurent est hilare : la traversée s’annonce joyeuse. Je sens pourtant que la situation a quelque chose d’irréel voire d’absurde et qu’il serait bon que je trouve rapidement une pirouette salvatrice.
Mais je suis impertinente, insoumise et imprévisible.
Ce besoin impérieux de n’être pas « étiquetable », « casable », identifiable, repérable, d’être là où on ne m’attend pas et pas là où on m’attend …
C’est encore une expérience. Je me teste régulièrement dans ma capacité à m’adapter : changement de boulot, de lieu, de vie pour m’assurer que je suis toujours en mouvement, qu’il y a bien une somme d’énergie autour de moi, que la mécanique n’est pas à l’arrêt. C’est dans le mouvement que m’apparaissent les choses, c’est lorsque que je me décale un poil que me parle un tableau.
Les évidences vous arrivent en face, les nuances en biais. Je trace une diagonale avec moi-même pour percevoir ce qui ne m’apparaît pas tout de suite. C’est comme entamer une analyse avec quelqu’un qui vous décale un peu de votre propre regard pour vous permettre de vous voir autrement. En l’occurrence, je choisi de me décaler toute seule.
De l’introspection à la soirée cotillons, il n’y a qu’un bar.
Je me sens invulnérable, fière et idiote à cet instant mais je n’ai rien à perdre. L’ennui ne me fait rien vivre, ni raconter. Au moins, ça me fera un souvenir mais j’en ignore encore le prix à payer.
19h : je suis devant la porte où la buée ruisselle encore. Bon signe, je m’encourage, il y a foule, ils ont eu ce petit grain de folie, je juge trop vite.
Je ne sais pas si c’est le fou rire qui m’a saisit ou l’horreur en premier. Ce qui est sûr, c’est que la somme des deux m’a fait émettre un hoquet douteux lorsque je suis entrée.
Seule, j’étais la seule et unique imbécile déguisée dans ce lieu bondé.
Un silence lourd. Un silence pesant et moi en King Kong avec un pull angora et des moon boots à fourrure.
Je me vois à l’intérieur du masque en latex d’où j’étouffe déjà. J’essaie de ratatiner ma tête mais mes orbites explosent, j’ai envie de pousser un cri bestial et de sortir en courant histoire de me singer jusqu’au bout. Ne pas fuir. Assumer ou trouver un coin obscur, une bouche d’égout, un container. Appuyer sur stop. Se réveiller. Faire quelque chose, mais quoi ?
Et ce rire nerveux.
Je m’imagine, tempes grisonnantes en train de raconter cet épisode en souriant nostalgiquement. Pour l’instant, ce n’est pas le temps mais les dizaines de paires d’yeux braquées sur moi qui font battre mes tempes. Laurent va me charrier pendant des années…Huit mille habitants, trois blondes à la ronde dont une coiffée d’une tête de gorille monstrueuse. Sûre que la gazette du coin aura de quoi faire ses choux gras.
Les cons osent, c’est à ça qu’on les reconnaît…
Je me suis plantée fièrement au bar, ai commandé une bière pression et attendu. Le problème n’était plus tant les regards braqués sur mon accoutrement velu mais les vagues de suée ruisselant le long de ma nuque jusque dans mes après ski, faisant littéralement bouillir mon cerveau déjà bien ramolli et ramollir mes pieds déjà bien bouillants.
Au risque de finir en charpie dégoulinante sur le zinc et d’achever de faire glousser la gazette du Sud, je dus me résoudre à dévoiler mon identité, mission qui m’apparut un peu plus agréable au vue de la mousse posée devant moi. Car oui… autre manquement dans l’évaluation de la situation : se trouver dans l’impossibilité d’étancher sa soif sous un masque intégral.
J’ai disparu.
Je me suis ratatinée quelque part une fois King Kong évanoui. Je crois qu’il y a eu des rires, des ho ho ho, de la musique et puis le barman a sorti une palette de maquillage en disant à tous qu’ils avaient été nuls de n’avoir pas joué le jeu dont lui le premier.
Alors il m’a demandé de me venger en me tendant un mascara rose et en fermant les yeux.
Dernière édition par Od@vie le Jeu 11 Nov 2010 - 16:44, édité 1 fois (Raison : la pluie ruisselle mieux avec 2 ailes..)
Od@vie- Messages : 811
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Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
.
Dernière édition par synapse le Dim 23 Jan 2011 - 15:54, édité 1 fois
synapse- Messages : 821
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ciao- Messages : 270
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Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Les limites de la pensée positive :
http://comment.rsablogs.org.uk/2010/03/17/rsa-animate-smile-die/
http://comment.rsablogs.org.uk/2010/03/17/rsa-animate-smile-die/
ciao- Messages : 270
Date d'inscription : 27/10/2010
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Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Nous sommes des HOMO-EMPATICUS !
Excellente illustration d'une vison positive de notre future branche d'évolution. Une forme de pensée collective où toutes les antennes se connectent de maniere raisonnées. Réussir à domestiquer notre plasticité cérébrale afin de forger notre individualité : utopie?
Merci particule
Excellente illustration d'une vison positive de notre future branche d'évolution. Une forme de pensée collective où toutes les antennes se connectent de maniere raisonnées. Réussir à domestiquer notre plasticité cérébrale afin de forger notre individualité : utopie?
Merci particule
synapse- Messages : 821
Date d'inscription : 17/09/2010
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Ggraiff: je viens de voir le tableau et il résonne en moi en cet instant de fragilité passagère..
« Ceux qui ne sont pas contents peuvent partir !»
On est restés plantés devant la porte ouverte sur le trou noir, étriqués dans notre peur de l’homme ayant prononcé ces mots.
On n’a pas bougé mais j’ai bien entendu nos rugissements à l’intérieur, nos plaintes d’animaux exécutés par l’homme devant la porte. Notre enfance ne cessait de mourir chaque jour et nous devions trouver des stratégies pour esquiver les mots et les coups.
L’ennemi est rusé, intelligent et boit.
L’ennemi souffre généreusement et le partage.
L’ennemi nous a coupé des autres et nous maintien sous son emprise. Les autres sont des cons, ne comprennent rien, lui, seul sait. Il aboie le nom de son patron à longueur de repas dans le silence de nos agonies.
J’ai bien pensé le tuer mais c’était déjà fait. Pour moi, il n’existait déjà plus. Il fallait se résigner à être esclave et le temps jouerait en ma faveur, il fallait juste apprendre à attendre. L’ennemi ne sourit pas ou très peu même bourré. Ivre, l’ennemi est pire. Il refait le monde jusqu’à plus d’heure, hurle, tue encore un peu plus mes illusions, me soumet à sa loi.
Je sais que le pire reste à venir : comment vivre après ? Comment s’ouvrir, aimer, croire en la vie, comment cicatriser ?
J’ai envie de me jeter dans le trou béant devant moi : la nuit offerte par les mots prononcés. Elle m’apparaît douce, pleine d’ailleurs enchantés.
Il a du le sentir car il a refermé la porte et la nuit est restée définitivement à l’intérieur, dans ses yeux sombres. Le pire c’est que je ne le hais pas puisqu’il n’appartient pas aux vivants. Sa guerre est intime et nous en sommes les soldats, livrant une bataille contre « les autres », tout ce qui n’est pas lui.
Lui aime les partitions, la photo, l’informatique, la peinture, la science mais pas la vie. C’est étrange d’aimer tout ça mais pas ce que « tout ça » tente de transmettre : la beauté, la grandeur, l’espoir. Il détruit ce qu’il a transmis : la vie.
Alors, c’est pauvre, c’est gris, c’est moche, c’est triste. Pas de visites, pas d’amis, pas de fêtes et même pas la beauté du silence. Des notes de piano sans âme dans une vieille bicoque qui, elle-même, minée, s’effrite. Je n’aime pas l’amour, la joie, Chopin. L’amour parce que comme la joie : ça n’existe pas, c’est bon pour les filles à socquettes roses. Il me faudra réapprendre tout ça patiemment.
Je lui en veux d’être déjà grande, déjà triste, déjà écorchée, déjà gâchée, déjà désenchantée. Je n’avais pas envie de porter sa douleur ; il aurait du faire semblant, nous mentir, nous dire que la vie était belle. On ne l’aurait peut être pas cru mais on aurait eu le choix.
Il aurait du boire nos premiers pas, nos premiers mots, nos yeux d’enfants, nos premiers éclats de rire. Il aurait du nous raconter sa musique, la lumière qui danse, la couleur qui parle mais c’est du verre qu’il avait entre les doigts : celui que l’on boit, celui qui brise.
L’ennemi voulait nous élever, il nous a écrasés.
J’étais jeune quand la guerre a commencé mais nous l’avons gagné quand il est parti. Ce fut long, douloureux et certains sont encore à l’agonie.
Un juge nous a obligés à aller voir l’ennemi jusqu’à notre majorité. Nous étions malades des jours avant l’échéance, des mois après. La maison s’est effondrée quand les huissiers sont passés et la misère nous a tendu la main. Une main douce finalement puisque nous étions dans un silence convalescent même si nos plaintes ont continué.
Devinez quel est le premier geste que je fais quand je me lève ? Ouvrir tout, en grand ! Portes et fenêtres.
Cela me coûte d’écrire cela, en cet instant. Parce que vous êtes en train de lire et que j’ai le sentiment de vous avoir quelque peu pris en otage avec ces mots difficiles, impudiques en ce lieu virtuel où l’on ne se met pas vraiment à nu. J’ose. Je ne veux pas m’apitoyer mais bien transmettre.
J’avoue aussi que ça fait du bien d’écrire.
Dans ce monde incohérent, chaotique où nous ne serons que de passage, j’ose me démaquiller en quelque sorte et semer ces mots.
Je ne cherche pas un écho, une réponse mais si certains se sentent moins seuls alors ça en valait la peine.
ENNEMI
« Ceux qui ne sont pas contents peuvent partir !»
On est restés plantés devant la porte ouverte sur le trou noir, étriqués dans notre peur de l’homme ayant prononcé ces mots.
On n’a pas bougé mais j’ai bien entendu nos rugissements à l’intérieur, nos plaintes d’animaux exécutés par l’homme devant la porte. Notre enfance ne cessait de mourir chaque jour et nous devions trouver des stratégies pour esquiver les mots et les coups.
L’ennemi est rusé, intelligent et boit.
L’ennemi souffre généreusement et le partage.
L’ennemi nous a coupé des autres et nous maintien sous son emprise. Les autres sont des cons, ne comprennent rien, lui, seul sait. Il aboie le nom de son patron à longueur de repas dans le silence de nos agonies.
J’ai bien pensé le tuer mais c’était déjà fait. Pour moi, il n’existait déjà plus. Il fallait se résigner à être esclave et le temps jouerait en ma faveur, il fallait juste apprendre à attendre. L’ennemi ne sourit pas ou très peu même bourré. Ivre, l’ennemi est pire. Il refait le monde jusqu’à plus d’heure, hurle, tue encore un peu plus mes illusions, me soumet à sa loi.
Je sais que le pire reste à venir : comment vivre après ? Comment s’ouvrir, aimer, croire en la vie, comment cicatriser ?
J’ai envie de me jeter dans le trou béant devant moi : la nuit offerte par les mots prononcés. Elle m’apparaît douce, pleine d’ailleurs enchantés.
Il a du le sentir car il a refermé la porte et la nuit est restée définitivement à l’intérieur, dans ses yeux sombres. Le pire c’est que je ne le hais pas puisqu’il n’appartient pas aux vivants. Sa guerre est intime et nous en sommes les soldats, livrant une bataille contre « les autres », tout ce qui n’est pas lui.
Lui aime les partitions, la photo, l’informatique, la peinture, la science mais pas la vie. C’est étrange d’aimer tout ça mais pas ce que « tout ça » tente de transmettre : la beauté, la grandeur, l’espoir. Il détruit ce qu’il a transmis : la vie.
Alors, c’est pauvre, c’est gris, c’est moche, c’est triste. Pas de visites, pas d’amis, pas de fêtes et même pas la beauté du silence. Des notes de piano sans âme dans une vieille bicoque qui, elle-même, minée, s’effrite. Je n’aime pas l’amour, la joie, Chopin. L’amour parce que comme la joie : ça n’existe pas, c’est bon pour les filles à socquettes roses. Il me faudra réapprendre tout ça patiemment.
Je lui en veux d’être déjà grande, déjà triste, déjà écorchée, déjà gâchée, déjà désenchantée. Je n’avais pas envie de porter sa douleur ; il aurait du faire semblant, nous mentir, nous dire que la vie était belle. On ne l’aurait peut être pas cru mais on aurait eu le choix.
Il aurait du boire nos premiers pas, nos premiers mots, nos yeux d’enfants, nos premiers éclats de rire. Il aurait du nous raconter sa musique, la lumière qui danse, la couleur qui parle mais c’est du verre qu’il avait entre les doigts : celui que l’on boit, celui qui brise.
L’ennemi voulait nous élever, il nous a écrasés.
J’étais jeune quand la guerre a commencé mais nous l’avons gagné quand il est parti. Ce fut long, douloureux et certains sont encore à l’agonie.
Un juge nous a obligés à aller voir l’ennemi jusqu’à notre majorité. Nous étions malades des jours avant l’échéance, des mois après. La maison s’est effondrée quand les huissiers sont passés et la misère nous a tendu la main. Une main douce finalement puisque nous étions dans un silence convalescent même si nos plaintes ont continué.
Devinez quel est le premier geste que je fais quand je me lève ? Ouvrir tout, en grand ! Portes et fenêtres.
Cela me coûte d’écrire cela, en cet instant. Parce que vous êtes en train de lire et que j’ai le sentiment de vous avoir quelque peu pris en otage avec ces mots difficiles, impudiques en ce lieu virtuel où l’on ne se met pas vraiment à nu. J’ose. Je ne veux pas m’apitoyer mais bien transmettre.
J’avoue aussi que ça fait du bien d’écrire.
Dans ce monde incohérent, chaotique où nous ne serons que de passage, j’ose me démaquiller en quelque sorte et semer ces mots.
Je ne cherche pas un écho, une réponse mais si certains se sentent moins seuls alors ça en valait la peine.
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Passe, impair et manque.
La roulette du "je" Od@vie
Peut importe le far de la vie,
Laisse et bûle la banque.
La roulette du "je" Od@vie
Peut importe le far de la vie,
Laisse et bûle la banque.
synapse- Messages : 821
Date d'inscription : 17/09/2010
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
@ Od@vie en paréo : résonance. tu as encore trouvé le juste mot. c'est toujours un plaisir de te lire.
(moi je garde tjs les fenêtres ouvertes. de jour comme de nuit
(moi je garde tjs les fenêtres ouvertes. de jour comme de nuit
gaffrig- Messages : 87
Date d'inscription : 09/06/2010
miossec
@odavie : pas de mots, mais j'ai lu...
Dernière édition par particule le Ven 26 Nov 2010 - 22:04, édité 1 fois
ciao- Messages : 270
Date d'inscription : 27/10/2010
Age : 48
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Selon une étude menée par deux psychologues d'Harvard, les êtres humains ne sont pas à ce qu'ils font près de la moitié du temps, ce qui aurait un impact négatif sur leur bien-être. Seul l'acte sexuel retiendrait presque toujours notre entière attention.
Et ils rajoutent :
Mal parti!!pouvoir penser à quelque chose qui n'a pas réellement lieu est une habilité cognitive qui a un coût émotionnel
eric the guy- Messages : 236
Date d'inscription : 12/10/2010
Age : 54
Localisation : Ile de Fance (Les Ulis)
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
http://www.parkeharrison.com/slides-counterpoint/index.html
pour le plaisir des yeux..
pour le plaisir des yeux..
ciao- Messages : 270
Date d'inscription : 27/10/2010
Age : 48
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
je les connaissais un peu mais je les découvre à chaque fois: merci !
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Hervé Juvin sur in-nocence
..et son etonnante conférence (youtube)
..et son etonnante conférence (youtube)
Dernière édition par L.Lune le Sam 20 Nov 2010 - 14:50, édité 1 fois
L.Lune- Messages : 623
Date d'inscription : 18/04/2010
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
c'est pour ça qu'ils veulent faire de nous des décérébrés qui obéissent bêtement à des règles?
Elle est bien bonne cette pub....
Elle est bien bonne cette pub....
Invité- Invité
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
On peut compter sur les radars aussi...
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Je ne sais pas vous dire pourquoi j'aime cette chanson.
Elle me fait penser au Mc do, à TF1, à Ikea, ce que tant de monde aime (sinon ça ne serait pas plein tout le temps) mais quand on en parle tout le monde déteste et préfère un bon petit resto, arte et un artisan qui fabrique ses meubles à la sueur de son front.
J'aime bien donc cette chanson chantée au départ par Lady gaga. Elle n'a assurément pas la noblesse d'une chanson de Léo Ferré mais je crois qu'elle m'éclate et c'est tout ce que je lui demande (parce que je m'éclate pas vraiment).
Là, c'est le stade au dessus. Un groupe d'étudiants aux staytes, passionnés par la musique ont repris cette chanson et je trouve alors la vidéo parfaitement décalée. Décalée avec notre culture du vieux continent où on fait tout pour quelque chose de valable et encore à l'économie. Eux, ils ont mis ça en musique et en image, c'est assez finement monté et le son de parfaite qualité.
Ca me donnerait envie de bouger mon cul pour un peu (alors que je creuse mon canapé).
Voilà alors une vidéo pas bien pensante, sans trop de valeur mais moi qu'est ce qu'elle me fait du bien (oui je sais qu'il me faut pas grand chose).
Elle me fait penser au Mc do, à TF1, à Ikea, ce que tant de monde aime (sinon ça ne serait pas plein tout le temps) mais quand on en parle tout le monde déteste et préfère un bon petit resto, arte et un artisan qui fabrique ses meubles à la sueur de son front.
J'aime bien donc cette chanson chantée au départ par Lady gaga. Elle n'a assurément pas la noblesse d'une chanson de Léo Ferré mais je crois qu'elle m'éclate et c'est tout ce que je lui demande (parce que je m'éclate pas vraiment).
Là, c'est le stade au dessus. Un groupe d'étudiants aux staytes, passionnés par la musique ont repris cette chanson et je trouve alors la vidéo parfaitement décalée. Décalée avec notre culture du vieux continent où on fait tout pour quelque chose de valable et encore à l'économie. Eux, ils ont mis ça en musique et en image, c'est assez finement monté et le son de parfaite qualité.
Ca me donnerait envie de bouger mon cul pour un peu (alors que je creuse mon canapé).
Voilà alors une vidéo pas bien pensante, sans trop de valeur mais moi qu'est ce qu'elle me fait du bien (oui je sais qu'il me faut pas grand chose).
man on the moon- Messages : 110
Date d'inscription : 12/11/2010
Age : 50
Localisation : Ca change trop souvent
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
La chorégraphie me laisse sans voix!
En parlant de bad romance , j'ose encore ...
J'ai hésité et puis j'ai eu envie de livrer cette histoire en pâture à la toile.
Je crois qu'ensuite, la vie s'est déroulée joyeusement et ça aussi j'ai bien envie de le partager avec vous.
Elle ne l’a jamais quittée.
Sa maîtresse n’a pas de corps : elle est son corps.
Elle s’insinue sans chacun de ses pores sans relâche. Elle le lamine de l’intérieur, le consume, le tord de douleurs en orgasmes successifs. Il la veut, l’appelle de tout son être, la maudit, la traite de « salope ! » en me regardant l’air navré avant de s’effondrer. Je le relève en pleurant avant de m’endormir à ses côtés attendant que ses yeux veuillent bien s’ouvrir.
Je ne vais rien lâcher, tout vérifier, traquer les objets du désir et les balancer dans les égouts, tenir tête aux vendeurs, l’envoyer partout où l’on soigne. Je vais lutter par amour. Amour ? Non, c’est encore plus fort que ça. C’est dévastateur comme elle. Elle est cette poussière pour laquelle il se meurt, je suis cette passion pour laquelle, dit-il, il reste en vie.
Je l’ai même menacé de faire la même chose, pour la connaître, savoir contre qui je me bats. Je veux voir cette salope qui le ronge. Il devient fou à cette évocation et tombe à mes genoux en me suppliant de ne jamais faire cette connerie. Je sais bien que je ne l’aurais jamais tentée tant je la vois l’anéantir, tant elle serait satisfaite de m’ajouter à son funeste palmarès, tant j’espère de la vie.
Il dérobe pour elle, se dérobe, ment, se meurt.
Parfois, elle l’entraine trop loin alors je le porte, l’oblige à revenir vers moi en lui criant de se relever, marcher, ne pas s’endormir pour toujours. Il boit mes cafés saturés de sel qu’il crache : il est encore vivant. Une belle fille comme moi devrait le lâcher me dit-on, il va me transmettre ennuis et maladies. Je reste lucide, me protège, m’entoure de toutes les protections pour être deux fois plus solide, plus vivante, pour avoir une chance de vaincre.
Elle le veut et nous résistons. Lui, contorsionné de sueurs et de tremblements, moi, arrondissant mes bras, les gestes, mes mots, mes yeux pour calfeutrer notre bulle qu’elle tente de percer de sa flèche acérée. Je deviens sa sentinelle et ne pleure plus quand il s’effondre. J’ai confiance, je veux me battre, je me relève.
Je le veille calmement en caressant ses cheveux pour qu’elle sache que je suis là aussi.
Alors, le corps autrefois secoué de hoquets s’apaise. Parfois, il sursaute encore mais les cris, les crises s’espacent. Les marques de flèches s’estompent jusqu’à disparaître. Les trous se referment, s’oublient, n’appellent plus. La chair se détourne, évacue en vomissant.
Deux ans sans elle. Une éternité. Des projets …
Elle est revenue au détour d’une rencontre. Elle devait être encore plus fine, plus douce, plus langoureuse. Elle avait du me sentir tranquille. J’avais baissé la garde. Je l’avais crue loin, hors de portée.
Alors, ils se sont étreints comme au premier jour. Il ne s’est pas éteint, toujours pas. La vie en lui est encore plus forte.
Je n’étais pas de taille. J’étais juste une parenthèse mais je suis fière de ça, de lui, de nous.
Je l’ai quitté sous mes trombes de larmes ruisselant à mes pieds.
J’avais besoin de faire mes propres voyages, fouler des poussières qui ne seraient pas elle, des grains de sable, de sel, de vie à sentir sous mes pieds, à humer sous le vent, à faire glisser entre mes doigts.
Elle était sa poussière comme il disait.
J’étais son ange.
En parlant de bad romance , j'ose encore ...
J'ai hésité et puis j'ai eu envie de livrer cette histoire en pâture à la toile.
Je crois qu'ensuite, la vie s'est déroulée joyeusement et ça aussi j'ai bien envie de le partager avec vous.
Angel dust
Elle ne l’a jamais quittée.
Sa maîtresse n’a pas de corps : elle est son corps.
Elle s’insinue sans chacun de ses pores sans relâche. Elle le lamine de l’intérieur, le consume, le tord de douleurs en orgasmes successifs. Il la veut, l’appelle de tout son être, la maudit, la traite de « salope ! » en me regardant l’air navré avant de s’effondrer. Je le relève en pleurant avant de m’endormir à ses côtés attendant que ses yeux veuillent bien s’ouvrir.
Je ne vais rien lâcher, tout vérifier, traquer les objets du désir et les balancer dans les égouts, tenir tête aux vendeurs, l’envoyer partout où l’on soigne. Je vais lutter par amour. Amour ? Non, c’est encore plus fort que ça. C’est dévastateur comme elle. Elle est cette poussière pour laquelle il se meurt, je suis cette passion pour laquelle, dit-il, il reste en vie.
Je l’ai même menacé de faire la même chose, pour la connaître, savoir contre qui je me bats. Je veux voir cette salope qui le ronge. Il devient fou à cette évocation et tombe à mes genoux en me suppliant de ne jamais faire cette connerie. Je sais bien que je ne l’aurais jamais tentée tant je la vois l’anéantir, tant elle serait satisfaite de m’ajouter à son funeste palmarès, tant j’espère de la vie.
Il dérobe pour elle, se dérobe, ment, se meurt.
Parfois, elle l’entraine trop loin alors je le porte, l’oblige à revenir vers moi en lui criant de se relever, marcher, ne pas s’endormir pour toujours. Il boit mes cafés saturés de sel qu’il crache : il est encore vivant. Une belle fille comme moi devrait le lâcher me dit-on, il va me transmettre ennuis et maladies. Je reste lucide, me protège, m’entoure de toutes les protections pour être deux fois plus solide, plus vivante, pour avoir une chance de vaincre.
Elle le veut et nous résistons. Lui, contorsionné de sueurs et de tremblements, moi, arrondissant mes bras, les gestes, mes mots, mes yeux pour calfeutrer notre bulle qu’elle tente de percer de sa flèche acérée. Je deviens sa sentinelle et ne pleure plus quand il s’effondre. J’ai confiance, je veux me battre, je me relève.
Je le veille calmement en caressant ses cheveux pour qu’elle sache que je suis là aussi.
Alors, le corps autrefois secoué de hoquets s’apaise. Parfois, il sursaute encore mais les cris, les crises s’espacent. Les marques de flèches s’estompent jusqu’à disparaître. Les trous se referment, s’oublient, n’appellent plus. La chair se détourne, évacue en vomissant.
Deux ans sans elle. Une éternité. Des projets …
Elle est revenue au détour d’une rencontre. Elle devait être encore plus fine, plus douce, plus langoureuse. Elle avait du me sentir tranquille. J’avais baissé la garde. Je l’avais crue loin, hors de portée.
Alors, ils se sont étreints comme au premier jour. Il ne s’est pas éteint, toujours pas. La vie en lui est encore plus forte.
Je n’étais pas de taille. J’étais juste une parenthèse mais je suis fière de ça, de lui, de nous.
Je l’ai quitté sous mes trombes de larmes ruisselant à mes pieds.
J’avais besoin de faire mes propres voyages, fouler des poussières qui ne seraient pas elle, des grains de sable, de sel, de vie à sentir sous mes pieds, à humer sous le vent, à faire glisser entre mes doigts.
Elle était sa poussière comme il disait.
J’étais son ange.
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Refuser de laisser ce tas de poussière en devenir, ne serais-ce que pour ajourner sa destinée de quelques heures, n'es-ce pas ça aussi la vie?
Sans doute accepter l'autre sans mépris, si égoïste sois il es-ce un début d'ode à la vie.
Merci
Sans doute accepter l'autre sans mépris, si égoïste sois il es-ce un début d'ode à la vie.
Merci
synapse- Messages : 821
Date d'inscription : 17/09/2010
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
J'étais armée: je l'aimais!
Je voyais sa beauté là où les autres ne voyaient que désolation.
Je comprends leur peur. Je n'ai eu peur que d'une chose: le perdre.
Paradoxalement il aimait la vie qui ne le lui rendait pas.
Oui, cela a nourrit l'adoration que j'ai pour la vie!
Maintenant,je compte la partager en mots avec vous!
J'avoue avoir envie de lire vos souvenirs même courts, futiles, légers, qu'importe!quelques mots, une page, un roman: envie de vous connaître par ce biais aussi !
Merci Synapse.
Je voyais sa beauté là où les autres ne voyaient que désolation.
Je comprends leur peur. Je n'ai eu peur que d'une chose: le perdre.
Paradoxalement il aimait la vie qui ne le lui rendait pas.
Oui, cela a nourrit l'adoration que j'ai pour la vie!
Maintenant,je compte la partager en mots avec vous!
J'avoue avoir envie de lire vos souvenirs même courts, futiles, légers, qu'importe!quelques mots, une page, un roman: envie de vous connaître par ce biais aussi !
Merci Synapse.
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
merci Odavie, j'ai été touchée par ton texte. Je le trouve beau et à travers lui je te trouve belle aussi.
B!- Messages : 1898
Date d'inscription : 16/07/2010
Age : 41
Localisation : Ile de France
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Bochra: être une belle personne au sens où tu l'entends me va droit au coeur. J'espère que ton escapade iodée ne tardera pas trop ! courage! j'ai fait une pause aujourd'hui:
C’est un jour humide et tiède. Un jour où la pluie tombe discrètement sans faire ni flaque ni bruit. Un jour qui pourrait appartenir aux automnes tentant de retenir le soleil, aux printemps s’alanguissant vers l’été, un jour banal où l’on hésite entre un chocolat chaud et une orangeade. Un entre deux qui vous embarque doucement : va-t-on sortir prendre l’air ou profiter du silence dans lequel est plongé le reste du monde ? Le jour s’étire travaillé lentement par le temps, artisan inspiré qui ne ménage pas son labeur me laissant cotonneuse et indolente. Je flotte sans attente, corps en suspension, paresse exquise, privilège offert à qui sait le saisir sans honte, ni regret. Ne rien faire : une perspective élémentaire mais plus ardue qu’il n’y paraît.
Par quoi commencer ?
Je me cale devant le jardin et le portail entrouvert sur la rue. Quand il bruine, celle - ci ne résonne plus des pas, des sonnettes de vélos d’enfants, des politesses échangées entre voisins. Quelques gouttes célestes et voilà le monde en veille, fenêtres refermées. Quelques nuages gris et l’odeur de terre humide se fond avec celle du chocolat à cuire.
L’angle choisi me semble confortable et le compteur horaire me crédite d’un temps honorable pour mener à bien ma nonchalante songerie. S’abandonner sans complexe alors que crépitent ailleurs les mains de secrétaires débordées, que des tubes souterrains vomissent leur flot d’humains affairés, que des yeux tendent leurs mains en nous poignardant d’impuissance et de honte, que la peur du rejet , de la mort sociale nous guette à travers les discours culpabilisateurs , moralisateurs des fous qui se jouent de nous.
Séditieuse journée dont je compte nourrir chaque seconde de mon abandon total. Je ne vais rien produire, je ne ferais rien d’utile, je ne serais pas « rentable », je n’y serais pour personne. Je vais profiter, m’étirer, bailler pour tous ceux qui crèvent de ne pouvoir le faire, pour tous les levés trop tôt, rentrés trop tard, éreintés avant l’heure dans des vies imposées, subies, prévisibles, humides et tièdes et sans portail entrouvert.
On ne peut plus, on n’ose plus s’offrir sereinement ainsi aux jours qui passent car conditionnés, pétris par ce qui nous a été si souvent asséné : le temps, c’est de l’argent et nous voilà à courir, acheter, débourser, rembourser, s’acquitter, se vendre, s’oublier dans cette course folle qui nous arrête souvent épuisés par un corps malmené. La voilà notre folie : servir la machine, le système qui devait nous soulager, nous permettre ces moments de vacuité et qui en vient à nous happer jusqu’à notre humanité.
Alors, regarde-moi monde absurde qui voudrait que je tourne dans ton sens, que j’épouse ton mouvement, que je suive ta rotation, je ne me dépense pas, je ne dépense rien, je suis arrêtée. Je ne suis pas à la dérive, je ne tends pas la main, je n’appelle pas. J’écoute le monde sans trafic, la rue sans passant, le temps sans cadran. J’écoute ce qui est notre nid, ce que l’on gâche, ce qui pousse sans bruit, ce qui bat de l’aile dans le jardin, ce qui verdit sous la pluie. J’écoute les racines, l’eau qui ruisselle, les nuages éclos.
J’écoute ce qui manque aux hommes affairés, aux secrétaires débordées, aux tunnels sous la terre.
J’écoute pour ne pas me perdre.
Pause
C’est un jour humide et tiède. Un jour où la pluie tombe discrètement sans faire ni flaque ni bruit. Un jour qui pourrait appartenir aux automnes tentant de retenir le soleil, aux printemps s’alanguissant vers l’été, un jour banal où l’on hésite entre un chocolat chaud et une orangeade. Un entre deux qui vous embarque doucement : va-t-on sortir prendre l’air ou profiter du silence dans lequel est plongé le reste du monde ? Le jour s’étire travaillé lentement par le temps, artisan inspiré qui ne ménage pas son labeur me laissant cotonneuse et indolente. Je flotte sans attente, corps en suspension, paresse exquise, privilège offert à qui sait le saisir sans honte, ni regret. Ne rien faire : une perspective élémentaire mais plus ardue qu’il n’y paraît.
Par quoi commencer ?
Je me cale devant le jardin et le portail entrouvert sur la rue. Quand il bruine, celle - ci ne résonne plus des pas, des sonnettes de vélos d’enfants, des politesses échangées entre voisins. Quelques gouttes célestes et voilà le monde en veille, fenêtres refermées. Quelques nuages gris et l’odeur de terre humide se fond avec celle du chocolat à cuire.
L’angle choisi me semble confortable et le compteur horaire me crédite d’un temps honorable pour mener à bien ma nonchalante songerie. S’abandonner sans complexe alors que crépitent ailleurs les mains de secrétaires débordées, que des tubes souterrains vomissent leur flot d’humains affairés, que des yeux tendent leurs mains en nous poignardant d’impuissance et de honte, que la peur du rejet , de la mort sociale nous guette à travers les discours culpabilisateurs , moralisateurs des fous qui se jouent de nous.
Séditieuse journée dont je compte nourrir chaque seconde de mon abandon total. Je ne vais rien produire, je ne ferais rien d’utile, je ne serais pas « rentable », je n’y serais pour personne. Je vais profiter, m’étirer, bailler pour tous ceux qui crèvent de ne pouvoir le faire, pour tous les levés trop tôt, rentrés trop tard, éreintés avant l’heure dans des vies imposées, subies, prévisibles, humides et tièdes et sans portail entrouvert.
On ne peut plus, on n’ose plus s’offrir sereinement ainsi aux jours qui passent car conditionnés, pétris par ce qui nous a été si souvent asséné : le temps, c’est de l’argent et nous voilà à courir, acheter, débourser, rembourser, s’acquitter, se vendre, s’oublier dans cette course folle qui nous arrête souvent épuisés par un corps malmené. La voilà notre folie : servir la machine, le système qui devait nous soulager, nous permettre ces moments de vacuité et qui en vient à nous happer jusqu’à notre humanité.
Alors, regarde-moi monde absurde qui voudrait que je tourne dans ton sens, que j’épouse ton mouvement, que je suive ta rotation, je ne me dépense pas, je ne dépense rien, je suis arrêtée. Je ne suis pas à la dérive, je ne tends pas la main, je n’appelle pas. J’écoute le monde sans trafic, la rue sans passant, le temps sans cadran. J’écoute ce qui est notre nid, ce que l’on gâche, ce qui pousse sans bruit, ce qui bat de l’aile dans le jardin, ce qui verdit sous la pluie. J’écoute les racines, l’eau qui ruisselle, les nuages éclos.
J’écoute ce qui manque aux hommes affairés, aux secrétaires débordées, aux tunnels sous la terre.
J’écoute pour ne pas me perdre.
Od@vie- Messages : 811
Date d'inscription : 03/08/2010
Localisation : somewhere over the rainbow
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
Un p'tit gars doué avec son instrument fait maison.
Je ne sais pas exactement pourquoi, mais cette vidéo me réjouit au plus haut point!
0:18 - 1:13 : The Office Theme
1:13 - 1:26 : Turkish March - Mozart
1:27 - 1:54 : Super Mario theme
1:55 - 2:06 : In the hall of the mountain King
2:07 - 2:50 : Bad romance - Lady gaga
2:51 - 3:02 : Viva la vida - Coldplay
3:03 - 3:23 : Like a Virgin - Madonna
3:24 - 3:56 : Crazy train - Ozzy Osbourne
4:01 - 4:15 : Harder Better Faster Stronger - Daft punk
4:16 - 4:34 : James Bond theme
4:35 - 4:56 : Pirates of the Caribbean ( He's a Pirate)
4:57 - 5:50 : The Final Countdown - Europe
Je ne sais pas exactement pourquoi, mais cette vidéo me réjouit au plus haut point!
0:18 - 1:13 : The Office Theme
1:13 - 1:26 : Turkish March - Mozart
1:27 - 1:54 : Super Mario theme
1:55 - 2:06 : In the hall of the mountain King
2:07 - 2:50 : Bad romance - Lady gaga
2:51 - 3:02 : Viva la vida - Coldplay
3:03 - 3:23 : Like a Virgin - Madonna
3:24 - 3:56 : Crazy train - Ozzy Osbourne
4:01 - 4:15 : Harder Better Faster Stronger - Daft punk
4:16 - 4:34 : James Bond theme
4:35 - 4:56 : Pirates of the Caribbean ( He's a Pirate)
4:57 - 5:50 : The Final Countdown - Europe
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
J'ADOOOOOORREEE !!!!! Ce type est un génie !!!
(PS : Phil, excellent ton émoticone-DJ !)
(PS : Phil, excellent ton émoticone-DJ !)
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
trop bien (oui, phil, ce smiley DJ je ne l'ai vu que sur des forums de teufeurs, en es-tu aussi?)
bluecat- Messages : 3953
Date d'inscription : 08/05/2010
Age : 45
Localisation : Bruxelles
Re: Choses diverses et variées que vous voulez partager !
E N O R M E ce Kent Jenkins
-> Philippe
Ce gars me fait penser à Barbibul qui fabrique son orgue dans les Barbapapa.
M'enfin faut faire attention quand même j'ai vu qu'après un certain temps on devenait tout bleu...Alors ils se rassemblent et forme des groupes : Blue Man Group dans la vidéo suivante (avec des instrumente sympathique).
-> Philippe
Ce gars me fait penser à Barbibul qui fabrique son orgue dans les Barbapapa.
M'enfin faut faire attention quand même j'ai vu qu'après un certain temps on devenait tout bleu...Alors ils se rassemblent et forme des groupes : Blue Man Group dans la vidéo suivante (avec des instrumente sympathique).
synapse- Messages : 821
Date d'inscription : 17/09/2010
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