mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
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Princeton
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Austraelle
Chourfette
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mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
Bonjour
Je me présente, je m'appelle Chourfette (la bonne blague), 32 ans, ce qui eut été un âge canonique il y a quelques millénaires... Je me suis découvert "HP" à l'âge de 30 ans suite à un éclair de lucidité nocturne qui m'a amené au matin à des lectures bouleversantes sur le net.
J'avais admis depuis qq années que j'étais plutôt intelligent techniquement (par anti-anti-intellectualisme je suppose) mais je ne correspondais pas du tout à l'image que j'avais du surdoué (le génie qui réussit tout facilement et pour qui tout va forcément bien). Je n'avais en fait aucune idée de ce que c'était réellement, et je ne pensais pas que ça pourrait expliquer une grande partie de mes difficultés dans la vie. Je savais plus ou moins que j'avais probablement un QI au dessus de 130 depuis quelques années (petit livre-test non homologué Mesurez votre QI de Gilles Azzopardi) mais j'avais mis ça dans un coin et je n'avais pas du tout fait le lien avec le terme de "surdoué". La lecture du livre de Jeanne Siaud-Facchin (Trop intelligent pour être heureux) a été un grand choc. Il y avait tellement de coïncidences avec ma vie que j'étais persuadé que c'était ça. Bizarrement, je n'en ai pas trop douté contrairement à ce qui est annoncé dans plusieurs livres (les étapes vers l'acceptation...). Peut-être parce que j'étais déjà dans un milieu dit intellectuel (le monde de la recherche scientifique) et que malgré cela je n'ai jamais pu considérer les intellectuels comme des gens "supérieurs". Beaucoup sont des gens très normopensants à mes yeux, et j'ai toujours considéré mes collègues, chefs, directeurs et autres académiciens plutôt comme des égaux, de manière instinctive, même si certains sont très compétents dans un domaine particulier, nous restons tous de simples singes nus qui se prennent la tête pour pas grand chose. J'ai quand même lu tout ce que j'ai pu trouver sur le sujet de la surdouance car je trouvais le livre de JSF pas très bien structuré et j'étais curieux d'avoir d'autres points de vue (notamment, L'adulte surdoué de Monique De Kermadec, Je pense trop : comment canaliser ce mental envahissant de Christel Petitcollin, Adultes surdoués : cadeau ou fardeau, de Valérie Foussier, Différence et souffrance de l'adulte surdoué de Cécile Bost, Comment je suis devenu stupide de Martin Page, Précocité intellectuelle : entre souffrance et surdouance de Danièle Dufour).
La découverte initiale de ma surdouance, même si je ne l'ai pas rejetée, a été un grand bouleversement avec des conséquences physiques (blocage de dos, maux de tête permanents pendant un mois). La semaine qui a suivi mes premières lectures, j'avais l'impression que mon cerveau était en cours de défragmentation, comme un disque dur. J'étais incapable de faire quoi que ce soit : patientez svp ! Obtenir d'un coup des réponses à des milliers de questions et en voir surgir des milliers d'autres a été très brutal. Tout ce sur quoi reposait mon semblant de stabilité et de sécurité s'est écroulé comme un château de cartes.
Malgré cet état dépressif j'ai cherché à passer un test. Je me suis vite rendu compte que les psy spécialisés n'étaient pas dans mes moyens et que les tests élaborés non plus. J'ai donc passé le test de Mensa, avec succès, même si ce test ne dit au final pas grand chose. Ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas un génie des maths ! Même si je m'en sors mieux que la moyenne, ça n'a jamais été mon point le plus fort. Je pense que ça explique pas mal le fait que je n'aie jamais associé mon intelligence à ce qu'on appelle la "surdouance".
Aujourd'hui, ça va mieux. De l'eau est passée sous les ponts. Au final c'est un réel soulagement même si je ne sais toujours pas vraiment quoi faire de ma vie. Je me sens blasé.
Pour continuer la présentation, au niveau du caractère on me dit souvent que j'inspire le calme et la sérénité, ce qui me fait toujours sourire car à l'intérieur, j'ai un volcan qui boue (dixit un ex parce que j'aime bien aller me plonger dans des rivières glacées). Le surnom que m'avait donné mon grand-frère quand j'étais enfant le résume assez bien, il m'appelait "cocotte-minute" :-). J'ai mis très longtemps à comprendre pourquoi.
Au niveau de l'histoire familiale, qui a mon avis, a son importance dans ce qu'il est advenu de mon "haut potentiel", je viens de la campagne profonde du nord du Massif Central. J'ai eu une enfance et surtout une adolescence difficiles sur le plan familial suite au divorce violent de mes parents à 9 ans, qui m'a laissé déchiré entre deux fronts et seul aux mains d'une mère profondément manipulatrice, avec un petit frère de 7 ans de moins. Ma mère était complètement paranoïaque, usait constamment du chantage et de la menace, piquait des colères noires pour rien, nous isolait du monde extérieur et nous rabaissait sans cesse. Je pense qu'elle avait un haut potentiel mais qu'elle a mal tourné, très tôt dans son enfance, et qu'elle s'est servi toute sa vie de ce potentiel pour se protéger en écrasant les autres. Elle avait des conceptions complètement erronées, de l'amour, de la vie, des relations aux autres... Elle était souvent qualifiée de "folle" et "méchante". Elle avait aussi des côtés brillants et un peu fou (au sens positif du terme) qui faisaient que malgré tout, je trouvais des choses positives chez elle. Beaucoup de gens ne voyaient que ça d'ailleurs, ce qui accroissait notre isolement. Elle a tout de même fini par mourir toute seule en ayant fait le vide autour d'elle. Une histoire assez triste et tragique. Mon père au contraire est faible et "trop gentil" (trop normal quoi), pas franchement courageux, remarié avec une femme qui voyait le diable en moi et en mon petit frère (c'était l'apartheid à la maison, interdiction de jouer avec sa fille, etc). Egalement prof, elle faisait recorriger mes copies de français quand j'avais de trop bonnes notes par ses collègues pour me montrer que si j'étais dans un collège de ville, j'aurais 5 points de moins. Bref, une longue période noire dont je suis heureux d'être sorti vivant et libre. Je déteste le tennis, j'ai trop d'empathie pour la balle ! Mon grand (demi) frère, lui, a été mis à la porte quand j'avais 12 ou 13 ans, il avait 8 ans de plus. Je l'ai retrouvé 10 ans après, SDF vivant caché (à ce moment là) chez des éleveurs de chèvres sur un sommet du Forez (il vivait dans la peur que ma mère le retrouve), faisant ce qu'il est né pour faire : de la peinture. Ma mère, après l'avoir privé de connaître son père, pour le mater l'avait envoyé en chaudronnerie puis à l'armée (qu'il a désertée après être allé 2 fois en Somalie, ce qui l'a traumatisé à vie)... Alors qu'à la maternelle l'instit lui avait réservé un mur pour qu'il puisse laisser libre cours à ses talents déjà manifestes, rien n'a été fait pour l'aider à s'épanouir, au contraire. Pour lui, l'école est devenue l'enfer, et mes deux parents instits n'ont rien compris à son mal-être, ils ne voyaient que sa culpabilité dans toutes les conneries qu'il faisait. Je l'ai vu 2 fois en 20 ans, la dernière très récemment suite à la mort de notre mère après avoir mis 2 mois pour le retrouver. Il a 43 ans, il est toujours nomade, tantôt il crée des squats artistiques, tantôt il vit en sauvage dans les montagnes, quand je l'ai vu il vivait dans un appart complètement vide de meubles mais rempli de peinture du sol au plafond. Où qu'il soit, il se sent en décalage lui aussi. Je le trouve génial, bien plus extrême que moi, mais je me méfie aussi un peu de lui car je sais qu'il est très instable et qu'il peut avoir des côtés manipulateurs.
Pour moi l'école était un refuge, j'avais souvent le désir d'y rester le soir, c'était aussi une question de survie que d'avoir des bonnes notes, et j'avais des "facilités" et du plaisir à apprendre (mais pas à faire mes devoirs...). Alors j'ai eu d'assez bons résultats, contrairement à mes deux frères, j'ai fini en prépa bio, puis j'ai fait une école d'ingénieurs forestiers, puis je suis revenu à mon rêve d'enfant d'être "savant", même si on m'avait découragé très tôt d'emprunter cette voie ("la fac ça mène à rien", mon père me trouvait "présomptueux"). Une fois le diplôme "sérieux" assuré, j'ai donc bifurqué vers la recherche fondamentale. J'ai coupé les ponts avec ma famille et j'ai étudié l'écologie (la nature étant mon premier refuge) et les sciences de l'évolution tout en travaillant la nuit dans un centre de tri du courrier et en finançant les études d'un ami péruvien, qui est mort récemment du sida. J'ai eu une bourse et j'ai fait une thèse en écologie, mais dégoûté par le système de recherche scientifique national et international, et refusant de "jouer le jeu" (post-docs, encore partir pour encore faire ses preuves, concours, encore faire ses preuves....) et ne voyant plus trop la finalité de cette compétition infernale (ou parce que j'avais fait le tour), j'ai tenté la recherche appliquée pour rester dans la même ville où j'avais pu commencer à construire (enfin) un semblant de stabilité. Pas mieux dans l'appliqué : obéir aux financeurs, précarité éternelle, sentiment d'être exploité, travail dans des conditions absolument insupportables pour moi (open-space bruyant...). Bien sûr je raconte tout ça de manière très simplifiée ce qui est une grande frustration pour moi mais un soulagement pour vous.
J'ai finalement tout plaqué car je pressentais l'arrivée d'un méga pétage de plomb et j'ai fini par sauter le pas, longtemps repoussé, de revenir à des choses plus terre à terre, au contact du réel et surtout de la nature. Ce qui impliquait aussi un brusque recul dans l'échelle sociale et une marginalisation prévisible. J'étais dans les starting block depuis un moment... J'ai créé un jardin partagé dont je suis beaucoup plus fier que tous les rapports et publications que j'ai pu pondre et que personne n'a lu ou compris, je me suis lancé dans l'apiculture alternative (en amateur) et me suis mis plus sérieusement à la production-vente en douce de lampes en bois flotté et en briques flottées, un de mes nombreux passe-temps de bricoleur invétéré. J'ai eu vite fait de remplir mon temps libre si longtemps rêvé en participant activement à la création d'une association écologiste militante dont je suis aujourd'hui administrateur, j'ai milité aussi en politique mais aujourd'hui j'en suis revenu. Je vis en colocation par choix (pour me sociabiliser, ayant vécu très isolé avec une mère folle, mais aussi pour des raisons financières), ce qui n'est pas toujours facile, et je touche les minimas sociaux, en attendant un monde meilleur. J'ai toujours eu la trouille de finir clochard et fou comme mon frère, ou fou comme mon arrière grand-père, qui a fini sa vie enfermé dans sa ferme et tirait au fusil si quiconque approchait. Mais peut-être est-ce mon destin ? Il paraît que j'ai aussi un ancêtre "meneur de loups" dont je ne sais pas grand chose si ce n'est que mes grands parents ne voulaient pas parler de cette histoire honteuse. J'ai lu un truc sur l'existence d'une forme "d'intelligence naturaliste", ça me parle tout à fait. Depuis tout petit j'ai été passionné par les bestioles, et j'ai la chance d'avoir une vue de lynx (dixit mon ophtalmo), une plutôt bonne oreille (même si je me suis rendu compte que je n'entends plus les chauves-souris et oiseaux au dessus de 12 kHz... la vieillesse !!). En fait c'est surtout le fait d'être constamment aux aguets qui fait une différence avec les gens "normaux". Quand j'étais en classe au lycée, si une fenêtre était ouverte et qu'un oiseau chantait, je ne pouvais pas me concentrer. Le déficit d'inhibition latente est très fort chez moi. Du coup, impossible de dormir sans bouchons dans les oreilles... Impossible de comprendre une conversation dans un lieu bruyant etc.
Aujourd'hui, j'ai presque tout pour être heureux mais je suis toujours aussi angoissé et en décalage, peut-être que je fais trop de choses à la fois, il faut que je me limite, mais j'ai du mal à dire non aux gens et à ma curiosité. Et je vis dans un paradoxe : besoin de stabilité pour me sentir en sécurité et faire baisser l'angoisse, besoin d'instabilité pour ne pas mourir d'ennui... et surtout, refus de me plier à la plupart des us et coutumes absurdes de cette société. On m'a enseigné à cacher ma différence, aujourd'hui j'ai plutôt l'impression de la cultiver, peut-être un peu trop ?
Je suis hyperémotif, hyperangoissé, très sujet à la fuite dans de multiples activités ainsi qu'aux addictions en tous genres. J'ai eu des problèmes d'alcool avec un début d'ulcère mais j'ai réussi à sortir de ce cercle vicieux. J'ai fumé des joints pendant des années mais j'ai enfin arrêté de fumer y compris du tabac ce qui est une réelle délivrance ! (surtout pour l'odorat !) Je conserve une petite tendance à la boulimie en période d'inactivité et donc de stress. J'ai un besoin fréquent de solitude et de retrait dans la nature. Certains me prennent pour un fou ou un ermite. Un médecin m'a dit un jour (j'étais au lycée) que c'était "pas bien d'être solitaire" (lui il avait 12 gamins aux noms des apôtres! je lui ai pas dit si c'était bien...). Mon père s'inquiétait car j'avais 10 de tension, en fait, je faisais une dépression, et je passais bcp de temps tout seul dans la nature, alors pour eux, j'étais "bizarre". Je brûlais de lui dire que j'avais pas du tout envie d'être solitaire, mais que c'était vital pour moi. Au moins, les oiseaux, eux, ne disent jamais de conneries. Mais j'ai toujours fait semblant, pour arranger les choses, partout. De toutes façons je voyais bien qu'ils ne me seraient d'aucun secours. Pour eux, j'avais des bonnes notes, donc tout allait forcément bien.
Parmi les problèmes probablement un peu liés à la surdouance je suis très téléphonophobe. Ma mère est en partie responsable de ça car elle était elle-même téléphonophobe et me chargeait de répondre au téléphone puis m'engueulait systématiquement parce que je n'avais pas dit ce qu'il fallait, comme il le fallait, avec les mots et le ton qu'il fallait... Si mon père appelait, c'était le drame pendant des jours. Je redoutais la sonnerie du téléphone. Chez mon père, c'était un peu pareil, si j'avais besoin d'appeler ma mère je sortais en cachette la nuit par la fenêtre pour passer des coups de fils d'une cabine téléphonique. Bref, aujourd'hui, je n'arrive pas à me défaire de ma phobie et ça m'a pas mal handicapé au travail, surtout lorsque dans mon openspace je faisais un travail collaboratif et que je n'avais ni bureau ni téléphone, je devais emprunter le téléphone dans un bureau qui en avait un et téléphoner devant cette personne. Le pied, quoi... Qu'est-ce que je pouvais dire ? Du coup avec moi tout ce qui implique un téléphone prend 12 fois plus de temps car je procrastine un maximum jusqu'à ce que je n'aie pas le choix ou que ce soit trop tard.
Je suis également assez agoraphobe, bien que je puisse apprécier une foule joyeuse et enjouée comme à la gay pride ou lors de meetings politiques. En fait, je suis une éponge donc une foule joyeuse me remplit de joie de manière incroyable, alors qu'une foule bousculante et agressive (supermarché, centre ville le samedi...) m'horrifie et me déprime totalement.
Parmi les choses qui m'ont troublé dans les bouquins sur la surdouance il y a les liens avec la santé (notamment dans le livre de V. Foussier). Je retrouve assez le tableau clinique qui est fait notamment des maladies liées au stress. J'ai eu bcp de psoriasis à une époque, eczéma depuis 10 ans au bout des doigts ce qui est très handicapant, sujet aux colopathies en tous genres, maladies auto-immunes comme des allergies très fortes à quasiment tous les pollens, un peu d'asthme, qq allergies alimentaires. Mais le plus embêtant ce sont les problèmes articulaires : articulation de la mâchoire écrasée à force de serrer (je porte une gouttière le plus souvent possible, très sexy), problèmes cervicaux chroniques très liés au stress, et surtout, à 25 ans, j'ai eu de l'arthrose aux genoux et maintenant à la hanche. Je ne pouvais quasiment plus marcher pendant 2 ans. Aujourd'hui, ça va un peu mieux, je refais même des marches en montagne avec deux batons et peu de poids (si possible avec des porteurs jeunes, beaux et forts ). Ce dernier évènement n'est pas anodin dans mon tournant professionnel, je pense qu'il a été déclencheur par la perspective qu'il me donnait de passer ma vie devant un ordinateur (et de mourir jeune). La montagne était pour moi un exutoire, privé de ça j'ai vraiment cru que je ne pourrais pas survivre et ça m'a obligé à prendre du recul sur ma vie, à la repenser, et à en profiter un maximum tout de suite. Ce sont des choses que j'ai du mal à expliquer aux gens.
Enfin je terminerai par là bien que je me sois déjà exprimé sur un autre post dédié, je suis homosexuel et je dois dire que ce n'est pas très évident à vivre en plus d'être HP. Je pense que les hétéros vivent à peu près la même difficulté à rencontrer des gens, la différence étant que la proportion d'homos dans la société est déjà faible, leur visibilité pas toujours évidente (même si pour le monde hétérosexuel qui découvre cette minorité, elle est croissante), encore plus celle de ceux qui m'intéressent, c'est à dire les HP ! J'ai essayé avec pas mal de normopensants mais ça n'a franchement pas été concluant même si j'ai eu de bonnes expériences. Que ce soit avec des amis ou avec des partenaires, j'ai souvent vécu une sorte de complexe d'infériorité de leur part au bout d'un moment. Il est vrai que je prends beaucoup de place, mais je ne sais pas quoi faire. Malgré tous mes efforts, certains se sentent mal à l'aise et c'est terrible car je n'ai aucune envie de leur faire du mal. Je ne peux pas non plus arrêter d'être moi et faire moins de choses pour leur remonter leur estime d'eux-mêmes ? De mon côté, c'est l'effet inverse, je suis assez exaspéré par les gens ennuyeux, incohérents ou qui parlent beaucoup pour ne rien dire. Je suis aussi très "premier degré". Donc les gens qui essayent de faire de l'humour avec des codes que je ne maitrise pas, avec moi, ça marche pas du tout, bien au contraire, cette façon de communiquer me stresse énormément et me fatigue. J'aime les gens francs, directs, honnêtes, doux, et qui ne sont pas en permanence dans un rapport de force, qui ne cherchent pas à épater la galerie. J'ai l'impression d'être trop exigeant, mais quand je ne le suis pas, j'ai l'impression de devoir porter un masque y compris dans la bulle de ma vie privée qui est le seul endroit où je devrais ne pas avoir à faire ce genre d'effort. Je dépense trop d'énergie à me retenir, je ne me repose plus et je finis par craquer. En même temps, quand je rencontre des normopensants, je ne peux pas leur balancer mon HPitude à la figure, finalement c'est un coming out beaucoup plus difficile à faire que de dévoiler son homosexualité. Bref, c'est pas gagné, et aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir accepté le fait que je serai toujours tout seul, sauf miracle. Je ne cherche plus, je me sens blasé, quand un mec me drague, ce qui n'arrive déjà pas souvent (plus souvent des femmes !), je suis très réticent, je commence par dire au mec en question qu'il doit sûrement faire une erreur d'appréciation et je cherche surtout à me convaincre que la vie de couple n'est pas indispensable au bonheur... Pas trop le choix ! Mon cerveau me dit que ce n'est pas très grave, mais j'ai un peu peur de finir avec un coeur complètement desséché. A quand une rencontre LGBT-HP dans le sud de la France ? Il n'y en a que pour les parisiens ! Enfin certains témoignent sur le forum de leur relation avec des normopensants (désolé pour ce terme un peu péjoratif mais je le trouve tellement... réaliste) il faut que j'étudie ça en profondeur pour comprendre comment ils font...
Voilà, c'était un vrai roman... si vous êtes arrivé jusque là je dis bravo ! )
Bise
Je me présente, je m'appelle Chourfette (la bonne blague), 32 ans, ce qui eut été un âge canonique il y a quelques millénaires... Je me suis découvert "HP" à l'âge de 30 ans suite à un éclair de lucidité nocturne qui m'a amené au matin à des lectures bouleversantes sur le net.
J'avais admis depuis qq années que j'étais plutôt intelligent techniquement (par anti-anti-intellectualisme je suppose) mais je ne correspondais pas du tout à l'image que j'avais du surdoué (le génie qui réussit tout facilement et pour qui tout va forcément bien). Je n'avais en fait aucune idée de ce que c'était réellement, et je ne pensais pas que ça pourrait expliquer une grande partie de mes difficultés dans la vie. Je savais plus ou moins que j'avais probablement un QI au dessus de 130 depuis quelques années (petit livre-test non homologué Mesurez votre QI de Gilles Azzopardi) mais j'avais mis ça dans un coin et je n'avais pas du tout fait le lien avec le terme de "surdoué". La lecture du livre de Jeanne Siaud-Facchin (Trop intelligent pour être heureux) a été un grand choc. Il y avait tellement de coïncidences avec ma vie que j'étais persuadé que c'était ça. Bizarrement, je n'en ai pas trop douté contrairement à ce qui est annoncé dans plusieurs livres (les étapes vers l'acceptation...). Peut-être parce que j'étais déjà dans un milieu dit intellectuel (le monde de la recherche scientifique) et que malgré cela je n'ai jamais pu considérer les intellectuels comme des gens "supérieurs". Beaucoup sont des gens très normopensants à mes yeux, et j'ai toujours considéré mes collègues, chefs, directeurs et autres académiciens plutôt comme des égaux, de manière instinctive, même si certains sont très compétents dans un domaine particulier, nous restons tous de simples singes nus qui se prennent la tête pour pas grand chose. J'ai quand même lu tout ce que j'ai pu trouver sur le sujet de la surdouance car je trouvais le livre de JSF pas très bien structuré et j'étais curieux d'avoir d'autres points de vue (notamment, L'adulte surdoué de Monique De Kermadec, Je pense trop : comment canaliser ce mental envahissant de Christel Petitcollin, Adultes surdoués : cadeau ou fardeau, de Valérie Foussier, Différence et souffrance de l'adulte surdoué de Cécile Bost, Comment je suis devenu stupide de Martin Page, Précocité intellectuelle : entre souffrance et surdouance de Danièle Dufour).
La découverte initiale de ma surdouance, même si je ne l'ai pas rejetée, a été un grand bouleversement avec des conséquences physiques (blocage de dos, maux de tête permanents pendant un mois). La semaine qui a suivi mes premières lectures, j'avais l'impression que mon cerveau était en cours de défragmentation, comme un disque dur. J'étais incapable de faire quoi que ce soit : patientez svp ! Obtenir d'un coup des réponses à des milliers de questions et en voir surgir des milliers d'autres a été très brutal. Tout ce sur quoi reposait mon semblant de stabilité et de sécurité s'est écroulé comme un château de cartes.
Malgré cet état dépressif j'ai cherché à passer un test. Je me suis vite rendu compte que les psy spécialisés n'étaient pas dans mes moyens et que les tests élaborés non plus. J'ai donc passé le test de Mensa, avec succès, même si ce test ne dit au final pas grand chose. Ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas un génie des maths ! Même si je m'en sors mieux que la moyenne, ça n'a jamais été mon point le plus fort. Je pense que ça explique pas mal le fait que je n'aie jamais associé mon intelligence à ce qu'on appelle la "surdouance".
Aujourd'hui, ça va mieux. De l'eau est passée sous les ponts. Au final c'est un réel soulagement même si je ne sais toujours pas vraiment quoi faire de ma vie. Je me sens blasé.
Pour continuer la présentation, au niveau du caractère on me dit souvent que j'inspire le calme et la sérénité, ce qui me fait toujours sourire car à l'intérieur, j'ai un volcan qui boue (dixit un ex parce que j'aime bien aller me plonger dans des rivières glacées). Le surnom que m'avait donné mon grand-frère quand j'étais enfant le résume assez bien, il m'appelait "cocotte-minute" :-). J'ai mis très longtemps à comprendre pourquoi.
Au niveau de l'histoire familiale, qui a mon avis, a son importance dans ce qu'il est advenu de mon "haut potentiel", je viens de la campagne profonde du nord du Massif Central. J'ai eu une enfance et surtout une adolescence difficiles sur le plan familial suite au divorce violent de mes parents à 9 ans, qui m'a laissé déchiré entre deux fronts et seul aux mains d'une mère profondément manipulatrice, avec un petit frère de 7 ans de moins. Ma mère était complètement paranoïaque, usait constamment du chantage et de la menace, piquait des colères noires pour rien, nous isolait du monde extérieur et nous rabaissait sans cesse. Je pense qu'elle avait un haut potentiel mais qu'elle a mal tourné, très tôt dans son enfance, et qu'elle s'est servi toute sa vie de ce potentiel pour se protéger en écrasant les autres. Elle avait des conceptions complètement erronées, de l'amour, de la vie, des relations aux autres... Elle était souvent qualifiée de "folle" et "méchante". Elle avait aussi des côtés brillants et un peu fou (au sens positif du terme) qui faisaient que malgré tout, je trouvais des choses positives chez elle. Beaucoup de gens ne voyaient que ça d'ailleurs, ce qui accroissait notre isolement. Elle a tout de même fini par mourir toute seule en ayant fait le vide autour d'elle. Une histoire assez triste et tragique. Mon père au contraire est faible et "trop gentil" (trop normal quoi), pas franchement courageux, remarié avec une femme qui voyait le diable en moi et en mon petit frère (c'était l'apartheid à la maison, interdiction de jouer avec sa fille, etc). Egalement prof, elle faisait recorriger mes copies de français quand j'avais de trop bonnes notes par ses collègues pour me montrer que si j'étais dans un collège de ville, j'aurais 5 points de moins. Bref, une longue période noire dont je suis heureux d'être sorti vivant et libre. Je déteste le tennis, j'ai trop d'empathie pour la balle ! Mon grand (demi) frère, lui, a été mis à la porte quand j'avais 12 ou 13 ans, il avait 8 ans de plus. Je l'ai retrouvé 10 ans après, SDF vivant caché (à ce moment là) chez des éleveurs de chèvres sur un sommet du Forez (il vivait dans la peur que ma mère le retrouve), faisant ce qu'il est né pour faire : de la peinture. Ma mère, après l'avoir privé de connaître son père, pour le mater l'avait envoyé en chaudronnerie puis à l'armée (qu'il a désertée après être allé 2 fois en Somalie, ce qui l'a traumatisé à vie)... Alors qu'à la maternelle l'instit lui avait réservé un mur pour qu'il puisse laisser libre cours à ses talents déjà manifestes, rien n'a été fait pour l'aider à s'épanouir, au contraire. Pour lui, l'école est devenue l'enfer, et mes deux parents instits n'ont rien compris à son mal-être, ils ne voyaient que sa culpabilité dans toutes les conneries qu'il faisait. Je l'ai vu 2 fois en 20 ans, la dernière très récemment suite à la mort de notre mère après avoir mis 2 mois pour le retrouver. Il a 43 ans, il est toujours nomade, tantôt il crée des squats artistiques, tantôt il vit en sauvage dans les montagnes, quand je l'ai vu il vivait dans un appart complètement vide de meubles mais rempli de peinture du sol au plafond. Où qu'il soit, il se sent en décalage lui aussi. Je le trouve génial, bien plus extrême que moi, mais je me méfie aussi un peu de lui car je sais qu'il est très instable et qu'il peut avoir des côtés manipulateurs.
Pour moi l'école était un refuge, j'avais souvent le désir d'y rester le soir, c'était aussi une question de survie que d'avoir des bonnes notes, et j'avais des "facilités" et du plaisir à apprendre (mais pas à faire mes devoirs...). Alors j'ai eu d'assez bons résultats, contrairement à mes deux frères, j'ai fini en prépa bio, puis j'ai fait une école d'ingénieurs forestiers, puis je suis revenu à mon rêve d'enfant d'être "savant", même si on m'avait découragé très tôt d'emprunter cette voie ("la fac ça mène à rien", mon père me trouvait "présomptueux"). Une fois le diplôme "sérieux" assuré, j'ai donc bifurqué vers la recherche fondamentale. J'ai coupé les ponts avec ma famille et j'ai étudié l'écologie (la nature étant mon premier refuge) et les sciences de l'évolution tout en travaillant la nuit dans un centre de tri du courrier et en finançant les études d'un ami péruvien, qui est mort récemment du sida. J'ai eu une bourse et j'ai fait une thèse en écologie, mais dégoûté par le système de recherche scientifique national et international, et refusant de "jouer le jeu" (post-docs, encore partir pour encore faire ses preuves, concours, encore faire ses preuves....) et ne voyant plus trop la finalité de cette compétition infernale (ou parce que j'avais fait le tour), j'ai tenté la recherche appliquée pour rester dans la même ville où j'avais pu commencer à construire (enfin) un semblant de stabilité. Pas mieux dans l'appliqué : obéir aux financeurs, précarité éternelle, sentiment d'être exploité, travail dans des conditions absolument insupportables pour moi (open-space bruyant...). Bien sûr je raconte tout ça de manière très simplifiée ce qui est une grande frustration pour moi mais un soulagement pour vous.
J'ai finalement tout plaqué car je pressentais l'arrivée d'un méga pétage de plomb et j'ai fini par sauter le pas, longtemps repoussé, de revenir à des choses plus terre à terre, au contact du réel et surtout de la nature. Ce qui impliquait aussi un brusque recul dans l'échelle sociale et une marginalisation prévisible. J'étais dans les starting block depuis un moment... J'ai créé un jardin partagé dont je suis beaucoup plus fier que tous les rapports et publications que j'ai pu pondre et que personne n'a lu ou compris, je me suis lancé dans l'apiculture alternative (en amateur) et me suis mis plus sérieusement à la production-vente en douce de lampes en bois flotté et en briques flottées, un de mes nombreux passe-temps de bricoleur invétéré. J'ai eu vite fait de remplir mon temps libre si longtemps rêvé en participant activement à la création d'une association écologiste militante dont je suis aujourd'hui administrateur, j'ai milité aussi en politique mais aujourd'hui j'en suis revenu. Je vis en colocation par choix (pour me sociabiliser, ayant vécu très isolé avec une mère folle, mais aussi pour des raisons financières), ce qui n'est pas toujours facile, et je touche les minimas sociaux, en attendant un monde meilleur. J'ai toujours eu la trouille de finir clochard et fou comme mon frère, ou fou comme mon arrière grand-père, qui a fini sa vie enfermé dans sa ferme et tirait au fusil si quiconque approchait. Mais peut-être est-ce mon destin ? Il paraît que j'ai aussi un ancêtre "meneur de loups" dont je ne sais pas grand chose si ce n'est que mes grands parents ne voulaient pas parler de cette histoire honteuse. J'ai lu un truc sur l'existence d'une forme "d'intelligence naturaliste", ça me parle tout à fait. Depuis tout petit j'ai été passionné par les bestioles, et j'ai la chance d'avoir une vue de lynx (dixit mon ophtalmo), une plutôt bonne oreille (même si je me suis rendu compte que je n'entends plus les chauves-souris et oiseaux au dessus de 12 kHz... la vieillesse !!). En fait c'est surtout le fait d'être constamment aux aguets qui fait une différence avec les gens "normaux". Quand j'étais en classe au lycée, si une fenêtre était ouverte et qu'un oiseau chantait, je ne pouvais pas me concentrer. Le déficit d'inhibition latente est très fort chez moi. Du coup, impossible de dormir sans bouchons dans les oreilles... Impossible de comprendre une conversation dans un lieu bruyant etc.
Aujourd'hui, j'ai presque tout pour être heureux mais je suis toujours aussi angoissé et en décalage, peut-être que je fais trop de choses à la fois, il faut que je me limite, mais j'ai du mal à dire non aux gens et à ma curiosité. Et je vis dans un paradoxe : besoin de stabilité pour me sentir en sécurité et faire baisser l'angoisse, besoin d'instabilité pour ne pas mourir d'ennui... et surtout, refus de me plier à la plupart des us et coutumes absurdes de cette société. On m'a enseigné à cacher ma différence, aujourd'hui j'ai plutôt l'impression de la cultiver, peut-être un peu trop ?
Je suis hyperémotif, hyperangoissé, très sujet à la fuite dans de multiples activités ainsi qu'aux addictions en tous genres. J'ai eu des problèmes d'alcool avec un début d'ulcère mais j'ai réussi à sortir de ce cercle vicieux. J'ai fumé des joints pendant des années mais j'ai enfin arrêté de fumer y compris du tabac ce qui est une réelle délivrance ! (surtout pour l'odorat !) Je conserve une petite tendance à la boulimie en période d'inactivité et donc de stress. J'ai un besoin fréquent de solitude et de retrait dans la nature. Certains me prennent pour un fou ou un ermite. Un médecin m'a dit un jour (j'étais au lycée) que c'était "pas bien d'être solitaire" (lui il avait 12 gamins aux noms des apôtres! je lui ai pas dit si c'était bien...). Mon père s'inquiétait car j'avais 10 de tension, en fait, je faisais une dépression, et je passais bcp de temps tout seul dans la nature, alors pour eux, j'étais "bizarre". Je brûlais de lui dire que j'avais pas du tout envie d'être solitaire, mais que c'était vital pour moi. Au moins, les oiseaux, eux, ne disent jamais de conneries. Mais j'ai toujours fait semblant, pour arranger les choses, partout. De toutes façons je voyais bien qu'ils ne me seraient d'aucun secours. Pour eux, j'avais des bonnes notes, donc tout allait forcément bien.
Parmi les problèmes probablement un peu liés à la surdouance je suis très téléphonophobe. Ma mère est en partie responsable de ça car elle était elle-même téléphonophobe et me chargeait de répondre au téléphone puis m'engueulait systématiquement parce que je n'avais pas dit ce qu'il fallait, comme il le fallait, avec les mots et le ton qu'il fallait... Si mon père appelait, c'était le drame pendant des jours. Je redoutais la sonnerie du téléphone. Chez mon père, c'était un peu pareil, si j'avais besoin d'appeler ma mère je sortais en cachette la nuit par la fenêtre pour passer des coups de fils d'une cabine téléphonique. Bref, aujourd'hui, je n'arrive pas à me défaire de ma phobie et ça m'a pas mal handicapé au travail, surtout lorsque dans mon openspace je faisais un travail collaboratif et que je n'avais ni bureau ni téléphone, je devais emprunter le téléphone dans un bureau qui en avait un et téléphoner devant cette personne. Le pied, quoi... Qu'est-ce que je pouvais dire ? Du coup avec moi tout ce qui implique un téléphone prend 12 fois plus de temps car je procrastine un maximum jusqu'à ce que je n'aie pas le choix ou que ce soit trop tard.
Je suis également assez agoraphobe, bien que je puisse apprécier une foule joyeuse et enjouée comme à la gay pride ou lors de meetings politiques. En fait, je suis une éponge donc une foule joyeuse me remplit de joie de manière incroyable, alors qu'une foule bousculante et agressive (supermarché, centre ville le samedi...) m'horrifie et me déprime totalement.
Parmi les choses qui m'ont troublé dans les bouquins sur la surdouance il y a les liens avec la santé (notamment dans le livre de V. Foussier). Je retrouve assez le tableau clinique qui est fait notamment des maladies liées au stress. J'ai eu bcp de psoriasis à une époque, eczéma depuis 10 ans au bout des doigts ce qui est très handicapant, sujet aux colopathies en tous genres, maladies auto-immunes comme des allergies très fortes à quasiment tous les pollens, un peu d'asthme, qq allergies alimentaires. Mais le plus embêtant ce sont les problèmes articulaires : articulation de la mâchoire écrasée à force de serrer (je porte une gouttière le plus souvent possible, très sexy), problèmes cervicaux chroniques très liés au stress, et surtout, à 25 ans, j'ai eu de l'arthrose aux genoux et maintenant à la hanche. Je ne pouvais quasiment plus marcher pendant 2 ans. Aujourd'hui, ça va un peu mieux, je refais même des marches en montagne avec deux batons et peu de poids (si possible avec des porteurs jeunes, beaux et forts ). Ce dernier évènement n'est pas anodin dans mon tournant professionnel, je pense qu'il a été déclencheur par la perspective qu'il me donnait de passer ma vie devant un ordinateur (et de mourir jeune). La montagne était pour moi un exutoire, privé de ça j'ai vraiment cru que je ne pourrais pas survivre et ça m'a obligé à prendre du recul sur ma vie, à la repenser, et à en profiter un maximum tout de suite. Ce sont des choses que j'ai du mal à expliquer aux gens.
Enfin je terminerai par là bien que je me sois déjà exprimé sur un autre post dédié, je suis homosexuel et je dois dire que ce n'est pas très évident à vivre en plus d'être HP. Je pense que les hétéros vivent à peu près la même difficulté à rencontrer des gens, la différence étant que la proportion d'homos dans la société est déjà faible, leur visibilité pas toujours évidente (même si pour le monde hétérosexuel qui découvre cette minorité, elle est croissante), encore plus celle de ceux qui m'intéressent, c'est à dire les HP ! J'ai essayé avec pas mal de normopensants mais ça n'a franchement pas été concluant même si j'ai eu de bonnes expériences. Que ce soit avec des amis ou avec des partenaires, j'ai souvent vécu une sorte de complexe d'infériorité de leur part au bout d'un moment. Il est vrai que je prends beaucoup de place, mais je ne sais pas quoi faire. Malgré tous mes efforts, certains se sentent mal à l'aise et c'est terrible car je n'ai aucune envie de leur faire du mal. Je ne peux pas non plus arrêter d'être moi et faire moins de choses pour leur remonter leur estime d'eux-mêmes ? De mon côté, c'est l'effet inverse, je suis assez exaspéré par les gens ennuyeux, incohérents ou qui parlent beaucoup pour ne rien dire. Je suis aussi très "premier degré". Donc les gens qui essayent de faire de l'humour avec des codes que je ne maitrise pas, avec moi, ça marche pas du tout, bien au contraire, cette façon de communiquer me stresse énormément et me fatigue. J'aime les gens francs, directs, honnêtes, doux, et qui ne sont pas en permanence dans un rapport de force, qui ne cherchent pas à épater la galerie. J'ai l'impression d'être trop exigeant, mais quand je ne le suis pas, j'ai l'impression de devoir porter un masque y compris dans la bulle de ma vie privée qui est le seul endroit où je devrais ne pas avoir à faire ce genre d'effort. Je dépense trop d'énergie à me retenir, je ne me repose plus et je finis par craquer. En même temps, quand je rencontre des normopensants, je ne peux pas leur balancer mon HPitude à la figure, finalement c'est un coming out beaucoup plus difficile à faire que de dévoiler son homosexualité. Bref, c'est pas gagné, et aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir accepté le fait que je serai toujours tout seul, sauf miracle. Je ne cherche plus, je me sens blasé, quand un mec me drague, ce qui n'arrive déjà pas souvent (plus souvent des femmes !), je suis très réticent, je commence par dire au mec en question qu'il doit sûrement faire une erreur d'appréciation et je cherche surtout à me convaincre que la vie de couple n'est pas indispensable au bonheur... Pas trop le choix ! Mon cerveau me dit que ce n'est pas très grave, mais j'ai un peu peur de finir avec un coeur complètement desséché. A quand une rencontre LGBT-HP dans le sud de la France ? Il n'y en a que pour les parisiens ! Enfin certains témoignent sur le forum de leur relation avec des normopensants (désolé pour ce terme un peu péjoratif mais je le trouve tellement... réaliste) il faut que j'étudie ça en profondeur pour comprendre comment ils font...
Voilà, c'était un vrai roman... si vous êtes arrivé jusque là je dis bravo ! )
Bise
Chourfette- Messages : 12
Date d'inscription : 12/09/2014
Age : 42
Localisation : sud de la france
Re: mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
Bonjour.
Pour le pseudo c'est pas grave.
Pour le pseudo c'est pas grave.
Invité- Invité
Austraelle- Messages : 585
Date d'inscription : 05/09/2013
Re: mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
Bonjour et bienvenue
offset- Messages : 7540
Date d'inscription : 11/11/2013
Localisation : virtuelle
Re: mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
Que de points communs...
Bienvenue sur le forum
Bienvenue sur le forum
Princeton- Messages : 1367
Date d'inscription : 09/03/2014
Age : 35
Localisation : Paris
Re: mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
Bonjour,
Il n'y a pas de mérite, c'est intéressant et bien écrit, soit le bienvenu!
Voilà, c'était un vrai roman... si vous êtes arrivé jusque là je dis bravo !
Il n'y a pas de mérite, c'est intéressant et bien écrit, soit le bienvenu!
david50- Messages : 5185
Date d'inscription : 16/09/2013
Re: mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
david50 a écrit:Il n'y a pas de mérite, c'est intéressant et bien écrit, soit le bienvenu!
+1
Marrant de te retrouver sur ce fil, David.
Mowa- Messages : 4392
Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 56
Localisation : Suisse, la Côte
Re: mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
J'ai bien aimé la vidéo, ça m'a fait rire, et merci pour la photo ! je me sens déjà mieux ^^. Par contre j'ai pas deviné où c'était... Euh... Au hasard, Pyrénées centrales ?
Et pour ceux qui m'envoient des MP, sachez que je ne suis pas encore autorisé à y répondre. Des fois que je sois un terroriste qui fasse exploser vos boites mails...
Et pour ceux qui m'envoient des MP, sachez que je ne suis pas encore autorisé à y répondre. Des fois que je sois un terroriste qui fasse exploser vos boites mails...
Chourfette- Messages : 12
Date d'inscription : 12/09/2014
Age : 42
Localisation : sud de la france
Re: mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
merci Bibo, oui, j'y pensais mais n'ai pas encore osé faire de même. C'est un test mis en place pour encourager les nouveaux à contourner les règles du forum ? Dans ce cas pas de pb... je prends note !
Chourfette- Messages : 12
Date d'inscription : 12/09/2014
Age : 42
Localisation : sud de la france
Re: mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
Je trouvais bizarre de n'avoir encore croisé personne venant de la même communauté scientifique que moi (qui regroupe quand même une énorme quantité de surdoués... ).
Bah voilà, c'est fait.
Bah voilà, c'est fait.
Waka- Messages : 3452
Date d'inscription : 06/11/2011
Age : 40
Localisation : A l'ouest mais au Sud.
Re: mais pourquoi ai-je un pseudo aussi ridicule ?
Chourfette a écrit:merci Bibo, oui, j'y pensais mais n'ai pas encore osé faire de même. C'est un test mis en place pour encourager les nouveaux à contourner les règles du forum ? Dans ce cas pas de pb... je prends note !
Considère le comme un outil. Contournement ou pas, tant que le fil n'est pas fermé, autant l'utiliser.
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