Le cafard du 2 janvier

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Message par Invité Dim 2 Jan 2011 - 0:18

Ce texte date du 2 janvier 2009.

Et bien nous y sommes.
Elles sont finies. Comme d’habitude, on ne les a pas vues passer. Le premier janvier au soir, et le deux janvier sont sans conteste les moments les plus tristes de l’année. Pourquoi faut-il vérifier chaque année que la fête aura son lendemain ?
Il y a ces crânes qui bullent encore un peu. Il y a l’appartement dévasté par une nuit de nouba, sinon pire, hérissé de verres gluants, de bouteilles demi-vides, de plats où des quignons de bûches n’en finissent plus de s’affaisser. Cette vision d’apocalypse donne du coeur à l’ouvrage pour balayer jusqu’aux ultimes traces. Que l’ordre règne. Ainsi, celui-là même qui avait mis tant de soin à parer les lieux d’atours de fête sera aussi le premier sur la brèche pour y ramener le rassurant et propret décor du quotidien.
Premier janvier au soir. Notre appartement est calme. Seul le sapin, vaillamment, cramponne devant les murs blancs une trace d’exceptionnel, un combat d’arrière-garde déjà perdu contre le retour en force du Temps ordinaire.
Que de fois ai-je évoqué Décembre, le mois d’or. Nous avons su bien le vivre. L’or, nous en avons souligné nos fenêtres, le Huit. Nous l’avons vu danser dans les rues, scintiller en étoiles. Un vent humide et pluvieux le chasse. Demain, on jettera les sapins, on arrachera les guirlandes : l’économie, la production reprennent leurs droits ; fini le rêve ; et particulièrement en cette année qu’on n’a même pas osé se souhaiter bonne.
Pour ma part, je ne prête même plus attention au changement de chiffre. Enfant, je m’amusais à trouver l’ancien millésime « usé » et le nouveau tout beau. Maintenant ? Nous sommes en 2009. Et après ? Le vernis est-il refait plus brillant sur le monde ? Je ne crois pas. Chaque année, les voeux s’accompagnent d’un petit peu moins d’espoir, et depuis trois ans, la portion vire au congru. A quoi bon espérer ? Qu’attendre ?
Devant nous, rien que l’infinie fadeur des jours qui ne signifient rien. Le contraste est cruel parce qu’il est si intense. Pendant un mois, plus rien ne comptait que l’explosion de lumière de l’ultime semaine ; et puis tout s’éteint d’un seul coup.
Il n’y a même plus de neige sur nos villes ; même cet extra-ordinaire-là, nous est retiré. Plus rien que la grisaille et la pluie ; janvier et février vont s’étirer, aussi glacés que l’étreinte de la boue sur un chemin, dans la forêt, sous la pluie. Le tapis de feuilles mortes, d’un brun cadavéreux, crisse sous la botte alourdie de glaise collante, comme le quotidien entrave et glace.
Un chant de fin de messe de Noël annonce que « c’est Noël chaque jour ». Pathétique tentative de protéger la toute petite flamme. Pathétique et écoeurante car la magie ne se dilue pas dans l’eau froide. Nos vies peuvent être riches, elles ne répondent jamais à l’espoir qu’un rêve d’enfant place dans les jours du solstice d’hiver. Et ces jours-là sont juste derrière nous. Rouvrez les noirs agendas et les placards gris sous les néons glacés. C’est fini.

Je ne sais pas s'il est si vrai que l'année ne réservera que de la fadeur. C'est un de mes côtés "gamin". Après chaque épisode exceptionnel, quel qu'il soit, tout le reste en comparaison me paraît fade. Et que naturellement, je suis persuadé de n'avoir pas assez savouré, pas assez vécu à fond les instants qu'il ne faut pas rater. J'oublie que je sais, d'habitude, percevoir dans bien des choses et non une seule la saveur épicée de Ce qui sort de l'ordinaire, ce qui brise le quotidien. Et puis, il y a une espèce de délectation morbide à se répéter qu'on va maintenant, sombrer dans le gris et le terne : cela rehausse, par contraste, les jours qu'on vient de vivre.
Mais c'est ainsi. Lundi matin, boulot. Lever tôt, contraintes, peurs, grisaille. Surtout qu'on a un peu repoussé "au début de l'année" quelques corvées. Nous y voilà. Et quoi pour nous soutenir ? Il va falloir de la neige, pour se libérer du gris. Mais la neige sans le reflet des guirlandes, c'est tout de même moins joli, moins chargé de symboliques.
Il y a devant nous une longue année avant que la joie reflète de nouveau dans les regards le pétillement des feux des décors, toute une année, tout un cycle.
Jamais la cyclicité du temps ne pèse comme le soir du premier janvier.

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Message par Invité Dim 2 Jan 2011 - 0:28

Je suis assez d'accord avec toi... cette soirée n'est pas simple, encore une fois j'ai essayé de faire de choses positives et encore une fois j'ai l'impression d'avoir été maladroit, encore une fois parce que je ne partage pas le référentiel commun, encore une fois parce que 30 milles questions se sont posées et qu'encore une fois le geste n'a pas du paraître naturel et donc a perdu tout ou partie de sa valeur (je ne vous donne pas les exemples c'est plus simple...).

Bref au lieu de renforcer certains liens d'amitié, j'ai l'impression de les avoir affaibli !

Et puis lundi, je commence une nouvelle mission que je sais ne me conviendra pas vraiment... ambiance, sujet, déplacements... rien de très rassurant. Et puis tt le monde m'a souhaité une bonne année avec 30 milles allusion à mon célibat... alors que je sais que je serai toujours dans la même position dans un an...

Voilà, pour beaucoup, la nouvelle année est une nouvelle rampe de lancement, pour moi c'est un petit coup supplémentaire...

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Message par V.Lady Dim 2 Jan 2011 - 9:47

Prendre janvier à bras le corps, constater que les jours sont plus longs, s'ouvrir aux autres et sortir, aller contre la tentation du repli dans sa coquille, boire du champagne parce qu'on en a envie, accueillir l'exceptionnel dans son quotidien, même si les ors (en toc) des guirlandes ne brillent plus, même si la neige a depuis longtemps fondu, même si au renouveau on ne croit plus.

En réalité, la date ne change rien...

Je vais aller marcher sur la plage ou dans les dunes, je vais méditer, je vais yoguer (verbe non contractuel), je vais lire, je vais rencontrer, je vais écrire, je vais m'ouvrir, le vais me cogner au réel et ne pas me laisser gagner par la morosité.
Je vais vivre, en densité.
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Message par bluecat Dim 2 Jan 2011 - 10:08

Ah ben moi c'est l'inverse, c'est plutôt "enfin les fêtes sont finies" pcq le plus souvent c'est l'occasion de rotales prises de tête (ah la famille!!) quoi que cette année ça a été. J'ai passé la soirée d'avant hier seule chez moi avec mon puzzle, par choix (de tte façon y a des bus tte la nuit pour rejoindre les zamis si je voulais) et c'était très bien. (évidemment c plus facile qd on est célib' pcq sinon ça fait rabat-joie)

Maintenant, comme dit Vlady, les jours rallongent, dans 3mois c'est le printemps, les tits zoziaux vont pépier sur les branches aux bourgeons gorgés de sève, on va sentir remonter la nôtre aussi (de sève) et sortir d'hibernation Smile
(enfin jdis ça mais en Belgique il fait sombre et dégueulasse jusqu'à mi-avril mais bon l'espoir fait vivre Laughing )


Shrito a écrit: 30 milles questions

mille est invariable study

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Message par CatsM Dim 2 Jan 2011 - 11:05

Tout comme Bluecat, je n'aime pas cette période de fêtes de fin d'année. Pour moi, c'est un soulagement qu'elles soient passées. Noël et Jour de l'An sont des jours ordinaires. Ils sont simplement synonymes de congés, et donc d'une certaine forme de liberté: la liberté de se plonger dans ce qu'on aime (lire ce qu'on veut, apprendre, prendre vraiment le contrôle de ses envies en faisant ce qu'on veut de ses journées).
Je ne suis guère enchantée de reprendre le chemin du travail, car cela va m'obliger à reprendre un train train étouffant...le premier jour sera le plus difficile, et ensuite, le carcan des habitudes sera solidement endossé.

Plus les années passent, plus les conventions sociales de ces fêtes de fin d'année me pèsent. Pour faire plaisir aux gens, et respecter leurs croyances, je leur dis ce qu'ils veulent entendre: joyeux Noël...meilleurs voeux pour 2011...mais ils sont à mes yeux vides de sens.
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Message par Invité Mar 4 Jan 2011 - 13:41

j'ai personnellement eu un ti coup de cafard le 1er ... ben oui quoi ca y est la super nouvelle année, enfin la vla .... et merdasse il est déjà 15h et je ne ressens encore rien de bien changé .... m'aurait on menti ? serais je trop impatiente ?
c'est vite passé, parce que comme l'a si bien écrit Vlady, je me suis projetée aussi sur ce qui est censé arriver et ce que je veux de cette année et ... je veux la vivre pleinement aussi ...
donc ti passage à vide mais pas bien grave, d'impatience je dirais.

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 12:09

Je suis peut-être trop influençable. Mais ce contexte ambiant qui se vautre avec une espèce de délectation morbide dans la morosité, la crise, le catastrophisme, relâche un tout petit peu la pression pendant les fêtes - même si c'est très convenu, on dirait que c'est le seul moment, avec les Grrrands Départs en Vacances, où nous sommes un peu moins pilonnés de messages "pleurez ! tremblez ! tout va mal !" Je ne sais pas me rendre hermétique à tout cela pour "vivre en densité". Se cogner au réel ? Mais le réel, c'est ça. C'est un énorme pan de complètement réel qui nous est jeté à la gueule tous les matins.

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 12:22

That's why je ne regarde plus que très occasionnellement la télé, que je me tiens loin des kiosques à journaux, et que dès qu'un patient ouvre la bouche pour me dire "vous avez vu que...?" je détourne la conversation...

Je me porte bien mieux depuis...

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 13:32

Oui, c'est un conseil qui m'a déjà été souvent donné. Déjà, regarder les infos sur lemonde.fr au lieu de Yahoo, on se fait moins asperger par un cocktail fétide de faits divers glauques et d'infos pipaules à la noix. Mais se couper... j'ai tellement l'impression que ce serait faire l'autruche...

Et mon boulot déforme aussi; je ne peux pas regarder un paysage ou voir un oiseau sans penser aux menaces qui pèsent dessus...
bluecat parlait des oiseaux qui bientôt vont pépier (les Mésanges charbonnières chantouillent déjà, d'ailleurs), comment puis-je les voir, les entendre en ignorant que dans le département, des piafs de ville archicommuns ont dégringolé de 30% en 3 ans ? Qu'autrement dit, à ce rythme, il faudra bientôt se résigner à ne plus voir les couleurs des chardonnerets ?

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 13:42

Tu te couperais pas, les vraies infos te parviendraient quand même....

Sincèrement, c'est ce que j'ai fait et je peux te dire que mon moral est remonté en flèche.
On se rend compte que la plupart des "informations" n'en sont pas mais que leur matraquage permanent nous fait passer à côté d'informations bien plus importantes dans notre entourage immédiat.

Ici aussi plein de mésanges, des bleues aussi...
Peut-être que la population diminue, mais de là à savoir si c'est ponctuel ou chronique, de là à être sur que c'est forcément un drame....
Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir et la vie est sacrément solide (j'adore quand l'herbe repousse à travers le bitume des routes peu fréquentées...)

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 13:50

Peut-être que la population diminue, mais de là à savoir si c'est ponctuel ou chronique, de là à être sur que c'est forcément un drame

Malheureusement, sur ce point précis (enfin pas les mésanges, mais les espèces dont je parle) la réponse qui s'impose au vu des données scientifiques est la plus pessimiste. Enfin, ça, c'est mon métier que d'y être confronté - et de tâcher d'y remédier - donc je ne peux pas plus l'éviter qu'un médecin ne peut éviter de se confronter à la maladie. Avant de refermer la parenthèse, je glisse juste une info : le Moineau domestique doit maintenant être considéré comme plus menacé que les mésanges bleue et charbonnière. Ergo, même s'il est moche, ne le chassez pas des mangeoires...

Sincèrement, c'est ce que j'ai fait et je peux te dire que mon moral est remonté en flèche.
On se rend compte que la plupart des "informations" n'en sont pas mais que leur matraquage permanent nous fait passer à côté d'informations bien plus importantes dans notre entourage immédiat.

ça va nécessiter un gros effort, mais je vais essayer. Mais quand tout est gris, j'ai besoin de lumière, et celle de notre salle à manger n'est pas forcément suffisante... Sad

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 13:58

et on peut faire quoi pour aider ce petit moineau?
qu'est-ce qui le menace? il se plait pourtant bien en ville où il trouve tout ce qu'il faut pour manger non?

La lumière, ça fait du bien oui.... surtout ça cette saison... Le solstice d'hiver étant passé, dis-toi que ça remonte, les jours augmentent Wink

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 14:08

vega a écrit:et on peut faire quoi pour aider ce petit moineau?
qu'est-ce qui le menace? il se plait pourtant bien en ville où il trouve tout ce qu'il faut pour manger non?

Manger oui, nicher non. On bouche tous les trous.
Il y a des gens qui nourrissent les oiseaux l'hiver et font en sorte que ce soit inaccessible aux moineaux, parce que les mésanges c'est plus joli. Ben non.
En Angleterre, ils organisent la pose de nichoirs pour lui. On n'en est pas encore là, mais ne pas boucher les endroits où il s'installe, déjà. Même si ça fait des pailles et des saletés. D'ailleurs, il est protégé. Flinguer la nichée, ça se fait souvent, mais c'est interdit.
On pense que c'est ça, le problème, ainsi qu'un excès de pesticides dans les graines. Ce qui est sûr c'est qu'il a quasiment disparu de pas mal de grandes villes européennes. Sans épidémie, sans rien.

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 14:40

on peut mettre des nichoirs sur ses balcons alors....
Je vais pas habiter en ville, mais il y a 2 nichoirs sur les murs de la maison où je vais habiter... bon, ils ont qq années, il faut les ré habiliter, mais on fera ça.

Mine de rien, le combat que vous menez n'est pas inutile, si les gens prennent conscience du problème, ça peut vite se rétablir.
Mais il ne faut pas que ce combat vous rende malade....

C'est le problème avec ce genre de combat de façon générale, c'est qu'il est épuisant. Le tout est de trouver le juste équilibre pour le mener ( parce qu'il en faut) sans s'y faire mal.

Tu sais, plus jeune, je montais des chevaux mérens. La race était au plus mal avec à peine une centaine de naissances par an qui finissaient pour la plupart à la boucherie. A force de se battre, de communiquer, d'essayer de le faire connaitre, les amoureux de la race ont réussi à la faire repartir et à ce jour, elle n'est plus en danger...

question bête: pourquoi ne nichent-ils pas dans les arbres?

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 14:42

j'ai vu un truc fou quand je suis allée à Paris.... des trucs piquants sur les branches.... on m'a expliqué que c'était pour éviter le stationnement et la nidification des oiseaux...........

Et là j'ai pensé....... MonRde!

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Message par zzz Mer 12 Jan 2011 - 14:54

Super Marre à bout a écrit:j'ai vu un truc fou quand je suis allée à Paris.... des trucs piquants sur les branches.... on m'a expliqué que c'était pour éviter le stationnement et la nidification des oiseaux...........

Et là j'ai pensé....... MonRde!
Et attends, ça c'est rien ! On fait pareil avec les SDF, pour empêcher leur "nidification" dans les quartiers chics.

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 14:57

...

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 15:07

faut ressortir ton smiley qui vomit...

et ils pensent aux jeunes filles en talons aiguilles qui ont besoin de faire reposer leurs petits petons??? Ce truc est abject!!

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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 15:09

vega a écrit:on peut mettre des nichoirs sur ses balcons alors....

question bête: pourquoi ne nichent-ils pas dans les arbres?

Il y a des oiseaux qui nichent dans les arbres, d'autres dans les buissons, d'autres dans les trous plus ou moins ouverts, etc. Qui construisent, qui ne construisent pas, etc. Ils peuvent modifier la déclinaison de leur règle générale (ex : oiseaux des falaises qui s'installent sur les immeubles) , encore que ça prend du temps (ex : il y a 100 ans, les hirondelles accrochaient souvent leurs nids sur les arbres. ça a totalement disparu) mais pas le fond du modèle. Une espèce cavernicole ne se mettra pas à installer son nid en plein air comme une tourterelle. Comportement anti-prédateur... Dans un trou, les corneilles ne rentrent pas...
Et s'ils ne comptaient que sur les arbres, les places disponibles seraient très vite saturées, d'ailleurs.

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Message par bluecat Mer 12 Jan 2011 - 22:34

Plume, il me semble avoir lu (mais où et quand ça chéplus) qu'une (grosse) partie du problème de la raréfaction des moineauxdans les villes est imputable à la prolifération des pigeons, qui squattent leur niche écologique (bouffe, espace vital...) ainsi que celle d'autres espèces.
Dans quelle mesure est-ce exact?

Pour le truc anti-SDF: Le cafard du 2 janvier 0025 vraiment à chier...
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Message par Invité Mer 12 Jan 2011 - 22:55

Tout à fait faux, pour autant que je sache... Les moineaux ont quand même pas mal de sources de nourriture auxquelles les pigeons n'ont aucun accès, et il n'y a bien évidemment aucune compétition pour les sites de nidification. Mais surtout, il y a des décennies voire plus que le pigeon biset domestique est abondant en ville, et il n'augmente absolument pas, il est stable, tout au plus (lui aussi, commence à manquer de sites de repro, vu les efforts faits pour boucher les trous). Or, la raréfaction du Moineau domestique est un phénomène brutal et récent (les premiers à l'avoir observé sont les Ecossais dans les années 98-2000), pas du tout concomitant d'une augmentation du nombre de pigeons.
Ceux-ci globalement ne sont en concurrence avec personne, sauf par ricochet, dans la mesure où, en grillageant complètement les trous dans les bâtiments, on les rend également indisponibles pour les autres gros cavernicoles (Pigeon colombin, Chouette effraie, choucas, Faucon crécerelle etc).
Probablement, si les bisets urbains disparaissaient par magie, cela ferait plus de bouffe et de trous de boulin pour les autres, mais depuis le temps qu'ils sont là, on ne peut pas du tout leur imputer les phénomènes récents. D'ailleurs, les oiseaux des villes sont, dans l'ensemble, en déclin, pas seulement le Moineau domestique.

En tout cas, l'Atlas des oiseaux nicheurs de Paris (Mahler et al 2010, éd Delachaux) n'évoque absolument pas cette hypothèse, ni à la page Pigeon biset urbain ni à la page Moineau domestique; je n'ai jamais entendu cette hypothèse, ni quand je bossais sur Paris, ni ailleurs.

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Message par bluecat Mer 12 Jan 2011 - 23:27

Ah ben c bon à savoir!!
à Bruxelles on a des perruches vertes en liberté, c pas terrible pr les écosystèmes http://www.aves.be/index.php?option=com_content&task=view&id=84&Itemid=
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Message par Lanza Jeu 13 Jan 2011 - 1:01

Plume d'eau rayée a écrit:Je suis peut-être trop influençable. Mais ce contexte ambiant qui se vautre avec une espèce de délectation morbide dans la morosité, la crise, le catastrophisme, relâche un tout petit peu la pression pendant les fêtes - même si c'est très convenu, on dirait que c'est le seul moment, avec les Grrrands Départs en Vacances, où nous sommes un peu moins pilonnés de messages "pleurez ! tremblez ! tout va mal !" Je ne sais pas me rendre hermétique à tout cela pour "vivre en densité". Se cogner au réel ? Mais le réel, c'est ça. C'est un énorme pan de complètement réel qui nous est jeté à la gueule tous les matins.
Mmmmmh, j'arrive après la bataille, mais je voudrais réagir à ça quand même. Certes, ce qu'on te présente, c'est du réel. Mais c'est un réel éloigné sur lequel tu n'as pas de prise. Ce n'est pas le tien, et il ne t'appartient pas. Le malheur de l'autre n'est pas une raison (oserai-je dire une "excuse" ?) pour aller mal soi-même.

Le réel, ton réel, c'est toi, ce qui t'entoure immédiatement, ici et maintenant. Ton épouse, ton chat, ton ordi, ton chez toi. Ce que tu fais maintenant. Ce que tu décide de faire juste là, tout de suite. Là dessus, tu as le pouvoir.

Il t'appartient de faire en sorte d'aller bien, maintenant, et au maximum pour les maintenants qui suivront. Si tu vas bien, tes proches le ressentiront, et ça va rebooster le moral de certains. Pas tous. Et eux même, s'ils vont bien, ça aura un impact sur leur entourage. Nous sommes une maille d'un tissu à l'échelle planétaire, et ce n'est que sur cette maille que nous ayons le pouvoir. Essayer de faire en sorte que les autres aillent bien, à notre détriment, c'est déporter notre responsabilité sur eux. "Je vais mal, parce que ça va mal." Ben non. Essayer de corriger des problèmes d'ordre global en les prenant dans leur globalité c'est aller au casse pipe, parce que c'est prendre le problème à l'envers. On ne peut pas donner ce qu'on n'a pas.

Je ne vais pas résoudre les problèmes des SDF demain, et tant que je suis dans une situation merdique, je ne peux même pas aider mes proches qui sont dans une situation merdique. Ce n'est pas valable qu'à un niveau pécuniaire. Ça marche avec les émotions et les sentiments aussi.

Nous n'avons de pouvoir que sur nous même. Le contexte est une chose, et pour le changer, il faut changer chacun des individus qui le composent, et il n'y a qu'eux-même qui puissent le faire. On peut juste aider nos proches... En commençant par aller bien nous même. Parce que c'est aussi contagieux que l'inverse.

Morosité post fêtes ou pas, moi j'ai décidé d'aller mieux. (Pour être plus explicite : de diriger mes actes dans ce sens). Na ! Mes filles auront un papa qui ira mieux, donc elles iront mieux... Etc.

Donnons l'exemple, allons bien ! Quant à la crise et à la morosité ambiante, on l'emmerde ! cheers
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Message par Invité Jeu 13 Jan 2011 - 1:06

Lanza a écrit:
Donnons l'exemple, allons bien ! Quant à la crise et à la morosité ambiante, on l'emmerde ! cheers

cheers

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Message par Philippe Jeu 13 Jan 2011 - 2:45

Lanza, dès que je mets la main sur une imprimante, je placarde ton texte chez moi! cheers

(Le slogan d'un projet de processus initiatique moderne pour les hommes: Transformer le monde un homme à la fois.

Ou comme le dit une auteure américaine: il y a trois sortes d'affaires: les vôtres, celles des autres et celles de Dieu. Quand vous vous occupez des affaires des autres - ou, pire, de celles de Dieu - qui s'occupe des vôtres?)

À part ça, pour en revenir à ce que tu racontais en matière de zoziaux, plume:
- il y a dix ou quinze ans, je m'étonnais de ne jamais voir de pigeons écrasés dans les villes, même à Paris (où leur densité est pourtant forte par rapport à d'autres villes régionales);
- or depuis quelques années, je constate des pigeons écrasés dans les rues (et même un goéland l'an passé): serait-ce à dire que les pigeons dégénèrent, ou bien est-ce seulement ma vision qui a changé (en plus de ma localisation)?
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Message par Invité Jeu 13 Jan 2011 - 8:57

@Lanza : ça fait quand même plaisir de voir ça (je me souviens de quand tu es arrivé^^) cheers

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Message par Invité Jeu 13 Jan 2011 - 10:16

Le réel, ton réel, c'est toi, ce qui t'entoure immédiatement, ici et maintenant. Ton épouse, ton chat, ton ordi, ton chez toi. Ce que tu fais maintenant. Ce que tu décide de faire juste là, tout de suite. Là dessus, tu as le pouvoir.

Il t'appartient de faire en sorte d'aller bien, maintenant, et au maximum pour les maintenants qui suivront. Si tu vas bien, tes proches le ressentiront, et ça va rebooster le moral de certains. Pas tous. Et eux même, s'ils vont bien, ça aura un impact sur leur entourage. Nous sommes une maille d'un tissu à l'échelle planétaire, et ce n'est que sur cette maille que nous ayons le pouvoir. Essayer de faire en sorte que les autres aillent bien, à notre détriment, c'est déporter notre responsabilité sur eux. "Je vais mal, parce que ça va mal." Ben non. Essayer de corriger des problèmes d'ordre global en les prenant dans leur globalité c'est aller au casse pipe, parce que c'est prendre le problème à l'envers. On ne peut pas donner ce qu'on n'a pas.

Oui, j'entends bien. Mais déjà ce qu'on peut faire en termes de "petits gestes" au quotidien, pardon, ce qu'on doit faire, il y a de quoi épuiser une vie entière même si on s'impose de se négliger complètement pour tout donner aux autres - tout ce qu'on a. Tu sais quel est mon métier, mais tu n'imagines même pas le nombre de fois où l'on me reproche de ne pas, aussi, m'investir sur des tas d'autres choses - "comment ça se fait que tu ne te préoccupes pas des pauvres" (sous-entendu tu ne fais même pas un peu de bénévolat aux restaus du coeur, tu ne passes même pas ton 31/12 au réveillon des sans-abri), "tu ne te préoccupes même pas du recyclage, des économies d'énergie, de la faim dans le monde, etc etc alors qu'il y a tant de petits gestes simples à faire, juste un peu de temps à donner". Je passe sur l'association à but totalement futile (foot) à laquelle j'ai consacré beaucoup de temps pendant cinq ans et dont je ne suis même plus adhérent. C'est beau, tout ça ! C'est méritoire, c'est du propre !
Voilà pour le "faire". Quant à "l'être", ça bloque, avoir le moral tout guilleret ou optimiste me semblerait une preuve d'indifférence aux souffrances qui m'entourent, "ça ne m'atteint pas, puisque je vais bien quand même; c'est la preuve qu'en réalité je m'en fous". Comment peut-on aller bien, le diffuser autour de soi, sans que cela soit ou soit perçu comme une injure à la réalité d'un monde qui souffre ? Que je regarde l'actu tous les matins ou pas, ce que je vois autour de moi m'inquiète, voire me consterne, je n'arrive pas à avoir le moral avec tout ça, moi !... Restreindre l'horizon sur lequel je fonde mon état d'esprit, je n'y arrive pas, j'aurais l'impression de me construire une bulle de mensonge, de faire l'autruche.

C'est l'éternel problème du lâcher prise. Lâcher ? Il existe une pression sociale et intérieure pour se montrer très préoccupé et inquiet de l'état du monde (proche ou lointain) ainsi que le constat objectif que pour un très grand nombre de problèmes, nous avons des "petits gestes" faisables, assez pour nous vider entièrement.

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