Tranche de vie banale de deux énergumènes ordinaires (symétrie?)

Il s'agit ici de vous livrer simplement, car c'est extraordinaire pour moi, quelques échanges de texto rédigés cette année avec une personne devenue mon ami en un rien de temps... Je me permets de vous livrer ici quelques morceaux choisis car cela empli ma vie...

Contexte: soirée de remerciement pour les bénévoles d'un festival auquel nous participons tous deux. Thème de la soirée années 20-30, boa et porte cigarette, bretelles et pantalons à plis... le type en question se ramène avec un uniforme de la marine russe de la mer noire de 1917 acheté sur le net ;-)

Pour me signifier sa joie de m'avoir revu:
" C'est une profonde émotion que j'ai participé à cette soirée commémorative de la bataille des Dardanelles... où le bruit des bouchons de champagne nous rappelait la douce mélodie des obus de 230 qui s'abattaient sur nous telle une grêle d'acier..." signé: camarade mécanicien de 1ère classe Dimitri Lavanovitch

Je réponds:
"Cher, très cher compagnon de tranché...Que de plaisir j'ai eu à vos côtés cher camarade, dans la bauge et la fange alors qu'alentours la grêle des 170 annonçait une apocalypse sous un orage d'acier...[...] Cher Ami dont le souvenir habite presque, et n'y voyez aucune obligation ou quelconque proposition douteuse, mes jours! Ton esprit vif et clair comme l'argent a eu tôt fait de trancher la grisaille de mes jours pour trouver en ta compagnie quelques rais d'un astre solaire et bienveillant devenu rare trop souvent"

Il réponds:
"[...] C'est avec l'impatience du chêne en plein champ croulant sous la plus vive chaleur de l'été et attendant la pluie qui, là-bas, vers le Sud, abreuve déjà la terre renaissante sous ce bienfait de la nature, la venue prochaine de ta missive dont la nature m'échappe encore. Cependant, cela serait pour moi, que dis-je, pour nous, car Cupidon, dans sa grande bonté a su, par je ne sais quel biais, me faire rencontrer une tendre moitié dont je ne puis plus me passer et sur laquelle il vous faut désormais compter, une joie donc, de te recroiser."

Je réponds:
"Il suffit de ton message pour mener à mes yeux quelques perles de rosée de te savoir "cupidoné" de la sorte, m'enchanta à tel point que je fis de ton bonheur, si palpable en verve (à ne point confondre), le mien! Tu me ravi cher mai dans ton propos de parler ainsi de ta joie partagée avec une dulcinée fort bien nommée, car la dulce ou douce prend ici tout son sens pour toi, à qui la vie, dans sa grande bonté, aura su plus qu'à certains rappeler sans cesse que le trésor réside dans la lumière et son exercice, plutôt que dans la veine d'or dont l'éclat paraît bien pâle en regard de que tu me livres d'une éternelle tendresse! La nature de ma missive te sera dûment dévoilée en temps et sans heurt, afin de partager avec toi de ce cupidonesque don, dont tu fus abondamment doté et que l'on nomme amour![...]

Je termine en lui recopiant "l'Albatros " de Baudelaire... mais en changeant le paraphe...

"Toi, ami poète, prince des nuées,
Te voilà devenu, loin au-dessus des nuées,
Fanatiques et piteusement lancées,
Ce géant que rien n'empêche de voler,
Esquivant élégamment les vils traits de l'archer,
Pétri de certitudes et de vérités oubliées."

Tendresse infinie et éternelle à vous deux qui méritez bien plus que votre part, mais qui avez toujours vu le mieux!





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Ce texte est pour vous aussi... n'amiz'ebres ou d'ailleurs qui simplement vivez de votre "cerveau" en payant d'un bel or fin et avec votre moelle et substance les moindres petites choses de la vie! cf. Daudet Alphonse