Coup de gueule, coup de coeur
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Coup de gueule, coup de coeur
Note aux modérateurs : j'avais très envie de me défouler publiquement... Si mon témoignage roman frise trop le non-diplomatiquement correct, allez-y, coupez dans le tas, virez tout ça, pas de souci...
Samuel est heureux aujourd'hui. Bien dans ses baskets, le sourire aux lèvres, sortant de l'école entouré de copains bienveillants et encadré par une équipe sensationnelle.
Qui pourrait dire, en le voyant ainsi, que quelques mois auparavant, il était en plein désarroi, en pleine révolte, rejeté, dénigré, par des « bien-pensants » qui, au mieux, n'avaient rien compris (et c'est grave), au pire « savaient » mais ne voulaient pas voir (et c'est pire)...
Samuel est un « zèbre », un « efficient », un « précoce », ou encore un « surdoué ». Bref, un enfant qui ne raisonne pas comme ceux de son âge, et qui, du haut de ses presque onze ans, pourrait donner des leçons de vie et d'humilité à bien des adultes...Et qui vient d'en donner une magistrale à ses parents.
Je lui dis « bravo » d'avoir tenu tête à pléthore d'imbéciles qui lui avaient collé une étiquette d'asocial (surtout lorsque l'on connaît sa note au Wisk III au sous-test d'adaptation sociale...), de violent, d'inadapté...
Il a même été question de CESSAD pour lui !
Je lui dit bravo d'avoir choisi de ne plus laisser faire, ni laisser dire.
Alors que les accès de violence de Samuel n'étaient pas du à quelque maladie d'ordre psychiatrique, mais à une explosion de douleur de ne pas être accepté tel qu'il se sentait, différent.
Lorsque aujourd'hui, croisant par hasard quelque maman ou ancienne institutrice, tous me disent « tout le monde s'en doutait », je me tais, pour ne pas exploser à mon tour.
Tout le monde s'en doutait... Mais POURQUOI alors l'équipe enseignante n'a rien fait ?
Par paresse ? Par ignorance ? Parce qu'un enfant précoce dérange ?
Qu'attendiez-vous ? Qu'il vous renvoie en pleine figure votre incompétence ?
C'est sûr, aider un enfant en échec scolaire est facile et valorisant, alors que prendre en charge efficacement un EIP est bien plus ardu... Qu'il ne fallait surtout pas que cela devienne officiel !
Pourquoi, en fin de grande section de maternelle, alors qu'il savait déjà couramment lire, lorsque nous avons demandé à la psychologue scolaire (dont c'est le rôle, à priori...) de lui faire passer un bilan, celle-ci nous a rétorqué ironiquement qu'elle n'avait pas que cela à faire ?
Cela lui aurait évité les injures, les brimades assénées pendant trop longtemps par d'autres enfants et une certaine instit, qui ont failli conduire à sa déscolarisation en fin de CE2.
Je suis en colère contre l'incompétence, et le non-professionnalisme de ces dames bien planquées dans leur petite école de quartier, et dont la suffisance aurait pu conduire à la catastrophe.
Je suis en colère contre moi-même aussi, de leur avoir fait confiance, et d'avoir privilégié leur parole à celle de ceux, nombreux pourtant, qui me disaient « fais-le tester ».
Et si je l'ai changé d'école en fin de cm1, c'était surtout parce que le dialogue avec l'équipe enseignante était devenu impossible. Je ne supportais plus que Samuel soit systématiquement mis en cause pour tout et n'importe quoi, et qu'il soit pris à parti, injurié, frappé sous la complicité bienveillante de ses adultes qui « ne voyaient rien » et ne l'écoutaient plus.
Pour lui donner nouveau départ ailleurs, sans étiquette ni jugement préconçu.
Il n'a fallu qu'une semaine à sa nouvelle maîtresse pour me convoquer. Une seule semaine.
Et un regard qui change. La bienveillance de tous les adultes qui l'ont entouré, sans exception. Un encadrement plein d'attention, des personnes qui aiment leur métier et le font avec passion et talent.
Ils se sont battus pour lui, bien plus efficacement que moi qui avait baissé les bras.
Alors que je ne l'envisageais même pas, tellement soulagée déjà de pouvoir enfin mettre des mots sur sa souffrance, ils ont réagi vite et efficacement, pour permettre à Samuel d'intégrer l'une des seules classe EIP de la région.
C'est une classe « à part », dans une école « à part », qui, en un mois, a redonné le sourire et le goût d'apprendre à Samuel. Il y est attentif et concentré, sa violence a disparu, et s'est fait une vingtaine de vrais copains.
La différence de cette école « à part » et de cette classe « à part » tiens pourtant à tellement peu de choses... Elle est dirigée et animée par une équipe qui aime les enfants plus que leur petit confort personnel, avec passion, humilité et dévouement.
A eux, merci.
En particulier à Sophie, Mme Quinot, Mme Legrand et Dorothée.
Grâce à vous, j'ai retrouvé mon fils. Doux et souriant.
A Samuel, je demande pardon.
Il est bien loin le temps où j'étais "en avance" et je n'ai jamais connu les même difficultés que toi.
J'aurais du ouvrir les yeux bien avant, qui mieux que moi pouvait te comprendre et réagir ?
Je suis là, maintenant, pour toi. Je ne te lâcherais plus, p'tit mec.
Samuel est heureux aujourd'hui. Bien dans ses baskets, le sourire aux lèvres, sortant de l'école entouré de copains bienveillants et encadré par une équipe sensationnelle.
Qui pourrait dire, en le voyant ainsi, que quelques mois auparavant, il était en plein désarroi, en pleine révolte, rejeté, dénigré, par des « bien-pensants » qui, au mieux, n'avaient rien compris (et c'est grave), au pire « savaient » mais ne voulaient pas voir (et c'est pire)...
Samuel est un « zèbre », un « efficient », un « précoce », ou encore un « surdoué ». Bref, un enfant qui ne raisonne pas comme ceux de son âge, et qui, du haut de ses presque onze ans, pourrait donner des leçons de vie et d'humilité à bien des adultes...Et qui vient d'en donner une magistrale à ses parents.
Je lui dis « bravo » d'avoir tenu tête à pléthore d'imbéciles qui lui avaient collé une étiquette d'asocial (surtout lorsque l'on connaît sa note au Wisk III au sous-test d'adaptation sociale...), de violent, d'inadapté...
Il a même été question de CESSAD pour lui !
Je lui dit bravo d'avoir choisi de ne plus laisser faire, ni laisser dire.
Alors que les accès de violence de Samuel n'étaient pas du à quelque maladie d'ordre psychiatrique, mais à une explosion de douleur de ne pas être accepté tel qu'il se sentait, différent.
Lorsque aujourd'hui, croisant par hasard quelque maman ou ancienne institutrice, tous me disent « tout le monde s'en doutait », je me tais, pour ne pas exploser à mon tour.
Tout le monde s'en doutait... Mais POURQUOI alors l'équipe enseignante n'a rien fait ?
Par paresse ? Par ignorance ? Parce qu'un enfant précoce dérange ?
Qu'attendiez-vous ? Qu'il vous renvoie en pleine figure votre incompétence ?
C'est sûr, aider un enfant en échec scolaire est facile et valorisant, alors que prendre en charge efficacement un EIP est bien plus ardu... Qu'il ne fallait surtout pas que cela devienne officiel !
Pourquoi, en fin de grande section de maternelle, alors qu'il savait déjà couramment lire, lorsque nous avons demandé à la psychologue scolaire (dont c'est le rôle, à priori...) de lui faire passer un bilan, celle-ci nous a rétorqué ironiquement qu'elle n'avait pas que cela à faire ?
Cela lui aurait évité les injures, les brimades assénées pendant trop longtemps par d'autres enfants et une certaine instit, qui ont failli conduire à sa déscolarisation en fin de CE2.
Je suis en colère contre l'incompétence, et le non-professionnalisme de ces dames bien planquées dans leur petite école de quartier, et dont la suffisance aurait pu conduire à la catastrophe.
Je suis en colère contre moi-même aussi, de leur avoir fait confiance, et d'avoir privilégié leur parole à celle de ceux, nombreux pourtant, qui me disaient « fais-le tester ».
Et si je l'ai changé d'école en fin de cm1, c'était surtout parce que le dialogue avec l'équipe enseignante était devenu impossible. Je ne supportais plus que Samuel soit systématiquement mis en cause pour tout et n'importe quoi, et qu'il soit pris à parti, injurié, frappé sous la complicité bienveillante de ses adultes qui « ne voyaient rien » et ne l'écoutaient plus.
Pour lui donner nouveau départ ailleurs, sans étiquette ni jugement préconçu.
Il n'a fallu qu'une semaine à sa nouvelle maîtresse pour me convoquer. Une seule semaine.
Et un regard qui change. La bienveillance de tous les adultes qui l'ont entouré, sans exception. Un encadrement plein d'attention, des personnes qui aiment leur métier et le font avec passion et talent.
Ils se sont battus pour lui, bien plus efficacement que moi qui avait baissé les bras.
Alors que je ne l'envisageais même pas, tellement soulagée déjà de pouvoir enfin mettre des mots sur sa souffrance, ils ont réagi vite et efficacement, pour permettre à Samuel d'intégrer l'une des seules classe EIP de la région.
C'est une classe « à part », dans une école « à part », qui, en un mois, a redonné le sourire et le goût d'apprendre à Samuel. Il y est attentif et concentré, sa violence a disparu, et s'est fait une vingtaine de vrais copains.
La différence de cette école « à part » et de cette classe « à part » tiens pourtant à tellement peu de choses... Elle est dirigée et animée par une équipe qui aime les enfants plus que leur petit confort personnel, avec passion, humilité et dévouement.
A eux, merci.
En particulier à Sophie, Mme Quinot, Mme Legrand et Dorothée.
Grâce à vous, j'ai retrouvé mon fils. Doux et souriant.
A Samuel, je demande pardon.
Il est bien loin le temps où j'étais "en avance" et je n'ai jamais connu les même difficultés que toi.
J'aurais du ouvrir les yeux bien avant, qui mieux que moi pouvait te comprendre et réagir ?
Je suis là, maintenant, pour toi. Je ne te lâcherais plus, p'tit mec.
SaleGosse- Messages : 18
Date d'inscription : 20/01/2011
Age : 50
Localisation : Marseille, France
Re: Coup de gueule, coup de coeur
Lorsque aujourd'hui, croisant par hasard quelque maman ou ancienne institutrice, tous me disent « tout le monde s'en doutait », je me tais, pour ne pas exploser à mon tour.
Tout le monde s'en doutait... Mais POURQUOI alors l'équipe enseignante n'a rien fait ?
Peut-être tout simplement parce que ce n'était pas vrai. Après coup, tout le monde "s'en doutait".
Invité- Invité
Re: Coup de gueule, coup de coeur
Mouaip... Alors c'est grave, quand même. Faudra qu'on m'explique pourquoi 4 instits de la même école primaire n'ont rien vu pendant 4 ans (tandis qu'elles cotoient tous les jours celle de maternelle qui l'avait pressenti, et qu'il y a eu d'innombrables "équipes pédagogiques" avec la présence de la psychologue scolaire... pour discuter de son cas...)
Alors qu'ailleurs, il ne leur a fallu qu'une semaine... Est-ce une histoire de formation ? Il me semblait que les IUFM dipensaient tous un enseignement avec "sensibilisation" sur les eip...
Bref, je suis quand même en colère. Et puis, même si c'est, après tout, peut-être le cas, L'ignorance n'excuse pas tout.
M'enfin.
Merci en tout cas de ton post (et bonjour à ma Croix-Rousse natale Tu es de quel côté de Lyon ?)
Alors qu'ailleurs, il ne leur a fallu qu'une semaine... Est-ce une histoire de formation ? Il me semblait que les IUFM dipensaient tous un enseignement avec "sensibilisation" sur les eip...
Bref, je suis quand même en colère. Et puis, même si c'est, après tout, peut-être le cas, L'ignorance n'excuse pas tout.
M'enfin.
Merci en tout cas de ton post (et bonjour à ma Croix-Rousse natale Tu es de quel côté de Lyon ?)
SaleGosse- Messages : 18
Date d'inscription : 20/01/2011
Age : 50
Localisation : Marseille, France
Re: Coup de gueule, coup de coeur
L'ignorance, et la jalousie.
La jalousie des parents qui n'ont pas un enfant "spécial", la jalousie des parents fondus dans la masse, la mesquinerie d'humains qui ne comprennent pas et n'acceptent pas la différence (le préjugé, le racisme, la discrimination), la jalousie d'humains qui "sont renvoyés intérieurement" à leur propre peur d'être incompétents...
Là encore ça explique, mais ça n'excuse pas, et je comprends ta colère.
Seulement ceux-là, faut les laisser où ils sont.
Ou bien alors leur parler longuement, quand il n'y a plus de trace de colère, et comme ça par ci par là, avec beaucoup de gentillesse et de bienveillance, (sinon y entendront pas et se fermeront...) les informer, leur donner des outils de compréhension, pour qu'ils se sentent moins "cons" et effrayés ou jaloux, si le cas se présente à nouveau...
Bisous aux Lyonnais
Et surtout belle envolée à Samuel
La jalousie des parents qui n'ont pas un enfant "spécial", la jalousie des parents fondus dans la masse, la mesquinerie d'humains qui ne comprennent pas et n'acceptent pas la différence (le préjugé, le racisme, la discrimination), la jalousie d'humains qui "sont renvoyés intérieurement" à leur propre peur d'être incompétents...
Là encore ça explique, mais ça n'excuse pas, et je comprends ta colère.
Seulement ceux-là, faut les laisser où ils sont.
Ou bien alors leur parler longuement, quand il n'y a plus de trace de colère, et comme ça par ci par là, avec beaucoup de gentillesse et de bienveillance, (sinon y entendront pas et se fermeront...) les informer, leur donner des outils de compréhension, pour qu'ils se sentent moins "cons" et effrayés ou jaloux, si le cas se présente à nouveau...
Bisous aux Lyonnais
Et surtout belle envolée à Samuel
Invité- Invité
Re: Coup de gueule, coup de coeur
Ce n'est pas question de les excuser, simplement mon avis sur ce "tout le monde s'en doutait". Je pense que dans cette phrase, en réalité, il faut remplacer le 2e D par un F.
Invité- Invité
Re: Coup de gueule, coup de coeur
Yep. C'est vrai, c'est plutôt ça, tout le monde s'en foutait...
C'est encore plus triste.
Quand aux jaloux (et oui, tu as raiion, d'autant plus que presque chaque année, Sam se retrouvait en compétition avec le propre fils ou la propre fille de la maîtresse dans sa classe, très bon élèves au demeurant, mais il leur manquait sans doute quelques rayures, et mon zèbre se retrouvait souvent en tête juste devant eux... De quoi faire très mal à l'égo d'une instit !)
Bref, si les jaloux savaient seulement que cette différence peut être un vrai calvaire... Pour l'enfant lui-même, pour ses parents aussi, même si pour moi, maintenant, c'est une chance énorme d'être zèbre aussi (et pourtant tellement co..e de ne pas avoir deviné plus tôt l'origine des soucis de mon fils-à-moi). Bref, maintenant que je sais, je le comprend d'autant mieux...
On redevient complices, et c'est tellement bon !
C'est encore plus triste.
Quand aux jaloux (et oui, tu as raiion, d'autant plus que presque chaque année, Sam se retrouvait en compétition avec le propre fils ou la propre fille de la maîtresse dans sa classe, très bon élèves au demeurant, mais il leur manquait sans doute quelques rayures, et mon zèbre se retrouvait souvent en tête juste devant eux... De quoi faire très mal à l'égo d'une instit !)
Bref, si les jaloux savaient seulement que cette différence peut être un vrai calvaire... Pour l'enfant lui-même, pour ses parents aussi, même si pour moi, maintenant, c'est une chance énorme d'être zèbre aussi (et pourtant tellement co..e de ne pas avoir deviné plus tôt l'origine des soucis de mon fils-à-moi). Bref, maintenant que je sais, je le comprend d'autant mieux...
On redevient complices, et c'est tellement bon !
SaleGosse- Messages : 18
Date d'inscription : 20/01/2011
Age : 50
Localisation : Marseille, France
Re: Coup de gueule, coup de coeur
Une de mes amis instit' m'a dit que cette fameuse sensibilisation à l'IUFM est vraiment un survol au même titre que l'information pour l'intégration des enfants du voyage. Elle m'a confirmé que selon elle, cette sensibilisation n'est pas assez approfondie pour permettre au futur enseignant de déceler des enfants à haut potentiel. Elle pense aussi qu'avec la réforme de l'IUFM, ce sera encore plus succinct...
Cela n'excuse pas le comportement des instits que tu as croisé, car elles étaient plusieurs à parler du cas "Samuel" d'après ce que j'ai compris et je pense que Plume d'eau rayée a raison. Non seulement c'est triste mais en plus ça fait peur.
Au moins, Samuel fait partie des rescapés et c'est génial pour lui et pour toi.
Cela n'excuse pas le comportement des instits que tu as croisé, car elles étaient plusieurs à parler du cas "Samuel" d'après ce que j'ai compris et je pense que Plume d'eau rayée a raison. Non seulement c'est triste mais en plus ça fait peur.
Au moins, Samuel fait partie des rescapés et c'est génial pour lui et pour toi.
Mélanie- Messages : 1246
Date d'inscription : 11/07/2010
Age : 44
Localisation : Banlieue parisienne
Re: Coup de gueule, coup de coeur
Yep.
L'IUFM ne fait pas tout, c'est sur. Il ne peut pas non plus changer les motivations de ceux qui y rentrent. Je le sais d'autant plus que je fais partie d'une famille d'instits et de profs, dont quelques-uns sont vraiment passionnés, et d'autres ... beaucoup moins.
Eux l'avaient senti aussi, mais comme ils sont loin, j'ai "préféré" (quelle connn..., je m'en veux encore) écouter ceux qui le cotoyaient tous les jours.
Je me pose juste une question : qu'auraient fait ces instits si c'était leur enfants qui était dans cette situation ?
L'IUFM ne fait pas tout, c'est sur. Il ne peut pas non plus changer les motivations de ceux qui y rentrent. Je le sais d'autant plus que je fais partie d'une famille d'instits et de profs, dont quelques-uns sont vraiment passionnés, et d'autres ... beaucoup moins.
Eux l'avaient senti aussi, mais comme ils sont loin, j'ai "préféré" (quelle connn..., je m'en veux encore) écouter ceux qui le cotoyaient tous les jours.
Je me pose juste une question : qu'auraient fait ces instits si c'était leur enfants qui était dans cette situation ?
Dernière édition par SaleGosse le Dim 23 Jan 2011 - 11:19, édité 1 fois
SaleGosse- Messages : 18
Date d'inscription : 20/01/2011
Age : 50
Localisation : Marseille, France
Re: Coup de gueule, coup de coeur
A mon avis, le regard des enseignants sur la précocité n'a pas grand-chose à voir avec leurs motivations pour faire leur métier. Pour eux, comme pour les autres, j'aurais tendance à penser que ça a plus à voir avec l'information, déjà - et hormis depuis quelques années, c'est le néant - et avec l'acceptation de la différence. Et pas de n'importe quelle différence. Je parie qu'on peut trouver des instits qui seront au top avec un gamin en difficulté "classique" et qui préfèreront, avec un surdoué, ne pas se poser de question.
Invité- Invité
Re: Coup de gueule, coup de coeur
Tu as sans doute raison, je ne suis certainement pas pas très objective, vu que précocité ou pas, je ne supportais pas ces deux instits.
Enfin, ouf, on tourne la page, l'épisode se termine par un happy end, et tant mieux.
Et là où mon 'ptit zèbre me donne une super leçon de vie, c'est que lui a déjà relégué ça au rang de "galères passées", qu'il n'en garde aucune amertume. Il me dit (et c'est vrai) que cela l'a rendu plus fort, et qu'il a déjà pardonné.
Alors que moi, j'y arrive pas... Je suis encore en colère, et le simple fait d'y penser me donne envie de sortir mon joli vocabulaire plein de noms d'oiseaux et de mots d'amour.
Enfin, ouf, on tourne la page, l'épisode se termine par un happy end, et tant mieux.
Et là où mon 'ptit zèbre me donne une super leçon de vie, c'est que lui a déjà relégué ça au rang de "galères passées", qu'il n'en garde aucune amertume. Il me dit (et c'est vrai) que cela l'a rendu plus fort, et qu'il a déjà pardonné.
Alors que moi, j'y arrive pas... Je suis encore en colère, et le simple fait d'y penser me donne envie de sortir mon joli vocabulaire plein de noms d'oiseaux et de mots d'amour.
SaleGosse- Messages : 18
Date d'inscription : 20/01/2011
Age : 50
Localisation : Marseille, France
Re: Coup de gueule, coup de coeur
"Alors que les accès de violence de Samuel n'étaient pas du à quelque maladie d'ordre psychiatrique, mais à une explosion de douleur de ne pas être accepté tel qu'il se sentait, différent."
j'ai fondu en larmes en lisant ça , parce que ça m'a renvoyé à ce que j'ai vécu quand je suis allée chercher de l'aide chez des psys .
mes" accès "a moi n'étaient pas des accès de violence mais des accès de désespoir . bien sur j'avais un petit quelquechose en "plus" ( en moins , à vrai dire ) et mon mal-être ne venait pas seulement de ma "différence" , mais cette différence a largement contribué à ce que ceux que je "dérangeais" se laissent aller à me "casser" (pas intentionnellement , je précise , mais pour se protéger de sentiments qu'ils ne pouvaient pas vivre : sentiment d'infériorité , sentiment d'impuissance ...)
et ce que j'ai vécu de pire , je suis aujourd'hui sûre que je le dois a la blessure de l'ego de l'un d'eux .
pour moi , les enseignants se trouvent dans la même situation que les psys : face a des personnes qui peuvent leur faire "mal" si eux , enseignants , ne sont pas suffisamment "bien dans leur peau" , conscients de leurs valeurs autant que de leurs limites , et capables de se réjouir de rencontrer et pouvoir apporter quelquechose à un enfant différent , ne serait ce que dire - sans agressivité , si possible - qu'ils se sentent désemparés ou "mauvais prof " face a un tel enfant et qu'il aurait intérêt a chercher ailleurs ce dont il a besoin , puisque ça n'est pas avec eux qu'il l'obtiendra ...
plus je vieillis , plus je suis d'accord avec cette petite phrase connue "connais toi toi-même" de Socrate , que certains (mais il manque des références , j'ai trouvé ça sur wikipédia) étiquetteraient "fou" avec hallucinations auditives ... je serais , moi , intéressée par une étude sans a priori des phénomènes mentaux des surdoués , notamment sur les moments où l'interaction avec l'extérieur -qui ne suit pas et qui en devient agaçant - devient difficile a vivre et se traduit par un retour a l'intérieur et sa propre voix .
au lieu de sauter sur le diagnostic de folie , ne pourrait on comprendre que Socrate pouvait interpréter son recentrage comme des voix d'Apollon ou qu'il trouvait plus judicieux de dire ça dans son environnement . et je trouve aussi intéressant qu'il ait choisi ce dieu là ...
pour l'avoir "vue à l'oeuvre" ,je précise que je ne nie pas l'existence de la "folie" /"maladie mentale " . simplement je crois que nos connaissances méritent d'être approfondies sur le sujet . après tout , les sourds muets ont d'abord été catalogués comme fous (enfin je crois )
j'ai fondu en larmes en lisant ça , parce que ça m'a renvoyé à ce que j'ai vécu quand je suis allée chercher de l'aide chez des psys .
mes" accès "a moi n'étaient pas des accès de violence mais des accès de désespoir . bien sur j'avais un petit quelquechose en "plus" ( en moins , à vrai dire ) et mon mal-être ne venait pas seulement de ma "différence" , mais cette différence a largement contribué à ce que ceux que je "dérangeais" se laissent aller à me "casser" (pas intentionnellement , je précise , mais pour se protéger de sentiments qu'ils ne pouvaient pas vivre : sentiment d'infériorité , sentiment d'impuissance ...)
et ce que j'ai vécu de pire , je suis aujourd'hui sûre que je le dois a la blessure de l'ego de l'un d'eux .
pour moi , les enseignants se trouvent dans la même situation que les psys : face a des personnes qui peuvent leur faire "mal" si eux , enseignants , ne sont pas suffisamment "bien dans leur peau" , conscients de leurs valeurs autant que de leurs limites , et capables de se réjouir de rencontrer et pouvoir apporter quelquechose à un enfant différent , ne serait ce que dire - sans agressivité , si possible - qu'ils se sentent désemparés ou "mauvais prof " face a un tel enfant et qu'il aurait intérêt a chercher ailleurs ce dont il a besoin , puisque ça n'est pas avec eux qu'il l'obtiendra ...
plus je vieillis , plus je suis d'accord avec cette petite phrase connue "connais toi toi-même" de Socrate , que certains (mais il manque des références , j'ai trouvé ça sur wikipédia) étiquetteraient "fou" avec hallucinations auditives ... je serais , moi , intéressée par une étude sans a priori des phénomènes mentaux des surdoués , notamment sur les moments où l'interaction avec l'extérieur -qui ne suit pas et qui en devient agaçant - devient difficile a vivre et se traduit par un retour a l'intérieur et sa propre voix .
au lieu de sauter sur le diagnostic de folie , ne pourrait on comprendre que Socrate pouvait interpréter son recentrage comme des voix d'Apollon ou qu'il trouvait plus judicieux de dire ça dans son environnement . et je trouve aussi intéressant qu'il ait choisi ce dieu là ...
pour l'avoir "vue à l'oeuvre" ,je précise que je ne nie pas l'existence de la "folie" /"maladie mentale " . simplement je crois que nos connaissances méritent d'être approfondies sur le sujet . après tout , les sourds muets ont d'abord été catalogués comme fous (enfin je crois )
Invité- Invité
Re: Coup de gueule, coup de coeur
Oh Zehi, tu viens de faire mouche...
Je ne suis pas prête à écrire ouvertement pourquoi sur un forum. Aujourd'hui mon vécu "difficile" est loin, mais je sens qu'un jour, je vais devoir le dévoiler, pour clore définitivement "mon" chapitre.
J'adhère aussi à ce que tu dis parce que Sam a été suivi depuis son cp en CMP, par une psycho et un pédopsy, qui, quand nous somme allés leur montrer les résultats de son bilan (qu'ils n'ont jamais voulu lui faire passer), sont littéralement tombés sur le cul...
S'il poursuit aujourd'hui son suivi par la psychologue, c'est parce qu'ils ont fait leur mea culpa et prennent maintenant en compte ses rayures...
Bravo à toi Zehi, parce qu'à te lire, je sens que tu y es, là, dans le "connais-toi toi-même", et que je sais que c'est loin d'être évident.(non, je cracherais pas le morceau aujourd'hui !!!)
Je ne suis pas prête à écrire ouvertement pourquoi sur un forum. Aujourd'hui mon vécu "difficile" est loin, mais je sens qu'un jour, je vais devoir le dévoiler, pour clore définitivement "mon" chapitre.
J'adhère aussi à ce que tu dis parce que Sam a été suivi depuis son cp en CMP, par une psycho et un pédopsy, qui, quand nous somme allés leur montrer les résultats de son bilan (qu'ils n'ont jamais voulu lui faire passer), sont littéralement tombés sur le cul...
S'il poursuit aujourd'hui son suivi par la psychologue, c'est parce qu'ils ont fait leur mea culpa et prennent maintenant en compte ses rayures...
Bravo à toi Zehi, parce qu'à te lire, je sens que tu y es, là, dans le "connais-toi toi-même", et que je sais que c'est loin d'être évident.(non, je cracherais pas le morceau aujourd'hui !!!)
SaleGosse- Messages : 18
Date d'inscription : 20/01/2011
Age : 50
Localisation : Marseille, France
Re: Coup de gueule, coup de coeur
Oh comme ta colère me parle! C'était la mienne il y a un an et je n'en suis toujours pas guérie...
Ma fille de 6 ans, diagnostiquée EIP en grande section, n'a pas trouvé d'écho favorable dans son ancienne école. Petite école de campagne où l'on pense que parce que le nombre d'élèves est restreint l'on trouvera davantage d'écoute individuelle...
Au contraire, avant que mon enfant passe les tests, on percevait un grand malaise en elle, que l'on ne parvenait pas à clarifier. Beaucoup de colère, beaucoup d'angoisse et progressivement un début de phobie scolaire.
Si l'on m'a presque rit au nez lors du RDV avec son instit afin de parler de ses résultats au test, qui amenait à lui tout seul bien des réponses à nos interrogations, on m'a aussi bien fait comprendre que l'on n'adapterait pas l'enseignement, qu'elle s'épanouissait parfaitement au travers du dessin et que par conséquent on la laisserait dessiner toute la journée.
Alors qu'elle avait soif de lecture, à l'école on l'a persuadée que "l'on n'apprend pas à lire en maternelle" ce qui a généré chez elle un blocage vis-à-vis de la lecture: elle apprenais seule dans sa chambre, plongée dans ses livres (elle a déjà une sacrée bibliothèque) mais refusait expressément d'admettre qu'elle savait lire et refusait en bloc tout soutien de notre part dans son apprentissage. Elle pensait ne pas avoir le droit.
Plus tard, j'ai appris qu'elle tombait de sa chaise en classe (elle s'ennuyait donc elle rêvait), elle avait un ami imaginaire qui l'a longtemps suivie (en maternelle), son "ami carnotaurus" (elle est passionnée de dinosaures) qui lui savait lire, compter et pouvait apprendre encore et encore. Cet ami imaginaire, d'après sa psy, n'était autre que la projection d'elle-même, qui faisait tout ce que le milieu scolaire dans lequel elle évoluait lui défendait..
Pire, elle a été victime d'autres élèves qui la bousculaient, elle qui est déjà si frêle et petite. Et un à un, ses amis lui ont tourné le dos: pas assez de passions communes, quand les unes jouaient aux princesses, ma petite parlait de son futur métier: "vétérinaire océanologue peintre" (et oui tout çà à la fois, mais paléontologue est venu se rajouter à la liste en cours de route! lol). J'ai su en fin d'année qu'elle passait toutes ses récréations à pleurer seule sur un banc. Elle ne s'est vraiment bien entendue qu'avec une petite fille en PAI, handicapée, une petite fille "différente" comme elle.
Ma fille était devenue gênante parce qu'hypersensible, accusée d'être théâtrale (elle fait de gros chagrins, mais qui sont sincères car elle est facilement blessée), de "faire le bébé".
Elle n'a raconté que plus tard ses déboires, elle est inhibée, très secrète et a attendu de changer d'école pour enfin accepter de parler de cette période de sa vie, probablement pour éviter les tensions (déjà perceptibles) entre ses enseignants et moi.
Pensez-vous qu'avec tout cela, quelqu'un de l'équipe enseignante aurait pris la peine de m'alerter? Comment est-il possible d'assister à la détresse d'un enfant en milieu scolaire sans réagir?
Aujourd'hui, elle a changé d'école où elle est comprise et accompagnée, considérée avec ses particularité et son mode de fonctionnement. Tout n'est pas toujours simple et ma grande hantise est de faire la rencontre de son nouvel enseignant car son instit (géniale) part en congé maternité après les prochaines vacances. Je sais qu'il va tout falloir expliquer à nouveau, refaire les ajustements et je souhaite de tout mon cœur que cette personne soit suffisamment sensibilisée et motivée parce que si ce n'est pas le cas, je sais qu'irrémédiablement cela déclenchera à nouveau un déséquilibre et un mal-être chez ma fille. Elle n'a que 6 ans, je sais que je passerait sa scolarité à me battre, à chaque changement d'interlocuteur.
Alors oui, cette colère je la comprends et je la vis. Quelque part, je suis heureuse d'être tombée sur ce post car tu as exprimé tant d'émotions que j'ai moi aussi ressenties. De la colère oui, et aussi de la culpabilité de ne pas avoir ouvert les yeux avant...
Ma fille de 6 ans, diagnostiquée EIP en grande section, n'a pas trouvé d'écho favorable dans son ancienne école. Petite école de campagne où l'on pense que parce que le nombre d'élèves est restreint l'on trouvera davantage d'écoute individuelle...
Au contraire, avant que mon enfant passe les tests, on percevait un grand malaise en elle, que l'on ne parvenait pas à clarifier. Beaucoup de colère, beaucoup d'angoisse et progressivement un début de phobie scolaire.
Si l'on m'a presque rit au nez lors du RDV avec son instit afin de parler de ses résultats au test, qui amenait à lui tout seul bien des réponses à nos interrogations, on m'a aussi bien fait comprendre que l'on n'adapterait pas l'enseignement, qu'elle s'épanouissait parfaitement au travers du dessin et que par conséquent on la laisserait dessiner toute la journée.
Alors qu'elle avait soif de lecture, à l'école on l'a persuadée que "l'on n'apprend pas à lire en maternelle" ce qui a généré chez elle un blocage vis-à-vis de la lecture: elle apprenais seule dans sa chambre, plongée dans ses livres (elle a déjà une sacrée bibliothèque) mais refusait expressément d'admettre qu'elle savait lire et refusait en bloc tout soutien de notre part dans son apprentissage. Elle pensait ne pas avoir le droit.
Plus tard, j'ai appris qu'elle tombait de sa chaise en classe (elle s'ennuyait donc elle rêvait), elle avait un ami imaginaire qui l'a longtemps suivie (en maternelle), son "ami carnotaurus" (elle est passionnée de dinosaures) qui lui savait lire, compter et pouvait apprendre encore et encore. Cet ami imaginaire, d'après sa psy, n'était autre que la projection d'elle-même, qui faisait tout ce que le milieu scolaire dans lequel elle évoluait lui défendait..
Pire, elle a été victime d'autres élèves qui la bousculaient, elle qui est déjà si frêle et petite. Et un à un, ses amis lui ont tourné le dos: pas assez de passions communes, quand les unes jouaient aux princesses, ma petite parlait de son futur métier: "vétérinaire océanologue peintre" (et oui tout çà à la fois, mais paléontologue est venu se rajouter à la liste en cours de route! lol). J'ai su en fin d'année qu'elle passait toutes ses récréations à pleurer seule sur un banc. Elle ne s'est vraiment bien entendue qu'avec une petite fille en PAI, handicapée, une petite fille "différente" comme elle.
Ma fille était devenue gênante parce qu'hypersensible, accusée d'être théâtrale (elle fait de gros chagrins, mais qui sont sincères car elle est facilement blessée), de "faire le bébé".
Elle n'a raconté que plus tard ses déboires, elle est inhibée, très secrète et a attendu de changer d'école pour enfin accepter de parler de cette période de sa vie, probablement pour éviter les tensions (déjà perceptibles) entre ses enseignants et moi.
Pensez-vous qu'avec tout cela, quelqu'un de l'équipe enseignante aurait pris la peine de m'alerter? Comment est-il possible d'assister à la détresse d'un enfant en milieu scolaire sans réagir?
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