Les arpenteurs, les cartographes
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Re: Les arpenteurs, les cartographes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Peuplement_de_l'Oc%C3%A9anie
http://fr.wikipedia.org/wiki/Peuplement_de_l'Oc%C3%A9anie#Navigation_hauturi.C3.A8re
http://en.wikipedia.org/wiki/Hawaiki
http://fr.wikipedia.org/wiki/Maui_(mythologie)
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Les outils de cartographie ont beau être acquis, les contours restent mouvants et les cartographes courent toujours après le réel !
«La fonte de la calotte glaciaire a forcé le National Geographic à réaliser le plus gros changement dans son atlas depuis la chute de l’Union soviétique.»
Barack Obama
http://www.slate.fr/story/105341/disparition-calotte-glaciaire-cartes-national-geographic
https://fr.wikipedia.org/wiki/Inlandsis_du_Groenland
«La fonte de la calotte glaciaire a forcé le National Geographic à réaliser le plus gros changement dans son atlas depuis la chute de l’Union soviétique.»
Barack Obama
http://www.slate.fr/story/105341/disparition-calotte-glaciaire-cartes-national-geographic
https://fr.wikipedia.org/wiki/Inlandsis_du_Groenland
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
https://fr.wikipedia.org/wiki/Aboubakri_II
y croire ou pas
y croire ou pas
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
οἶος a écrit:https://fr.wikipedia.org/wiki/Aboubakri_II
y croire ou pas
- au-delà du sujet de la cartographie:
je trouve cette histoire que j'ignorais intéressante sur le plan de l'esprit de conquête ; dans quelle mesure la démarche d'un empire musulman du 14 ème siècle est elle comparable à celle du royaume catholique qui parvint à coloniser l'Amérique du sud ; quel était le courant islamique majoritaire au Mali à cette époque, en regard de ce qu'est le fondamentalisme aujourd'hui qui si j'ai bien compris par ailleurs, ne se situe pas forcément dans une dynamique d'expansion, en se concentrant sur le monde musulman sans volonté d'"évangélisation" hors-frontières, conformément à l'interprétation parabolique. Quoiqu'il en soit, entre la soif de l'or et la vertu religieuse...wikipedia a écrit:Selon certains, l’histoire d’Aboubakri II serait une parabole mettant en valeur Mansa Musa, le parfait souverain musulman, par contraste avec un prédécesseur qui aurait gaspillé les ressources de son royaume et perdu la vie dans une entreprise non islamique à ses yeux: ne pas se contenter de la vérité du Coran et, plutôt que de se rendre à la Mecque, partir à la découverte du monde dans la direction opposée, pour Musa, était une cause perdue.
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
L'atlas global. 60 cartes inédites: un autre monde émerge sous nos yeux
L’Atlas global est un essai en images, conçu par une équipe de vingt-six historiens et géographes de renom. En soixante cartes et infographies inédites, ils nous racontent comment l’Occident s’est vu (parfois à tort) au centre du monde et pourquoi, au tournant du XXIe siècle, les cartes du pouvoir ont été rebattues. Un autre monde émerge sous nos yeux, largement désoccidentalisé. La beauté, le bonheur, les prisons, le sport, les déchets, les virus, les habitudes alimentaires, la vieillesse, le climat… on peut tout cartographier.
Sommaire
1 Avant l'Occident
- La planète de l'Homo sapiens
- Passages et obstacles à la mobilité des hommes
- Ils ont peuplé l'océan Pacifique
...
2 Le roman inachevé
- Pourquoi l'Europe ?
- Dans la nasse de l'esclavage
- L'Europe, un grand prédateur
...
3 Les derniers feux
- Le Sud, garde-manger des riches
- Un « tout petit » monde scientifique
- Une géographie du bonheur
...
4 La course folle
- L'Europe et le changement climatique
- Énergie, des choix risqués
- Une nouvelle colonisation par les terres agricoles
...
5 Le monde global
- Le monde refabrique-t-il des différences ?
- Le commerce, miroir des inégalités mondiales
- Officiellement, le monde parle « européen »
...
6 Lire le monde
- Replacer le monde dans sa longue durée
- Le Monde se fabrique par ses villes
Conclusion
Il faut imaginer un Atlas heureux
L’Atlas global est un essai en images, conçu par une équipe de vingt-six historiens et géographes de renom. En soixante cartes et infographies inédites, ils nous racontent comment l’Occident s’est vu (parfois à tort) au centre du monde et pourquoi, au tournant du XXIe siècle, les cartes du pouvoir ont été rebattues. Un autre monde émerge sous nos yeux, largement désoccidentalisé. La beauté, le bonheur, les prisons, le sport, les déchets, les virus, les habitudes alimentaires, la vieillesse, le climat… on peut tout cartographier.
Sommaire
1 Avant l'Occident
- La planète de l'Homo sapiens
- Passages et obstacles à la mobilité des hommes
- Ils ont peuplé l'océan Pacifique
...
2 Le roman inachevé
- Pourquoi l'Europe ?
- Dans la nasse de l'esclavage
- L'Europe, un grand prédateur
...
3 Les derniers feux
- Le Sud, garde-manger des riches
- Un « tout petit » monde scientifique
- Une géographie du bonheur
...
4 La course folle
- L'Europe et le changement climatique
- Énergie, des choix risqués
- Une nouvelle colonisation par les terres agricoles
...
5 Le monde global
- Le monde refabrique-t-il des différences ?
- Le commerce, miroir des inégalités mondiales
- Officiellement, le monde parle « européen »
...
6 Lire le monde
- Replacer le monde dans sa longue durée
- Le Monde se fabrique par ses villes
Conclusion
Il faut imaginer un Atlas heureux
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
France Culture - 300 ans de cartographie française
Que disent les cartes de Cassini sur la France d'aujourd'hui
Avec la Rencontre entre l'Orient et l'Occident, c'est le sujet que je vais regretter le plus.
Mais c'est ainsi.
Amitiés.
Que disent les cartes de Cassini sur la France d'aujourd'hui
Avec la Rencontre entre l'Orient et l'Occident, c'est le sujet que je vais regretter le plus.
Mais c'est ainsi.
Amitiés.
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
15000 ans d’histoire de la rivière Willamette dans l’Orégon, sur une seule image.
Une série de 15 cartes qui combinent plus de 20 voies fluviales différentes, obtenues au moyen de graphiques historiques et de photographies aériennes (laser) a servi à sa réalisation :
Pour voir les 15 cartes en HR, c'est ici
En accompagnement du projet, un extrait de Simulacres et simulation, de Jean Baudrillard :
« Aujourd’hui l’abstraction n’est plus celle de la carte, du double, du miroir ou du concept.
La simulation n’est plus celle d’un territoire, d’un être référentiel, d’une substance. Elle est la génération par les modèles d’un réel sans origine ni réalité : hyperréel. Le territoire ne précède plus la carte, ni ne lui survit. C’est désormais la carte qui précède le territoire – précession des simulacres – c’est elle qui engendre le territoire [...]
C’est le réel, et non la carte, dont les vestiges subsistent çà et là, dans les déserts qui ne sont plus ceux de l’Empire, mais le nôtre. Le désert du réel lui-même. »
La précession des simulacres
source
Une série de 15 cartes qui combinent plus de 20 voies fluviales différentes, obtenues au moyen de graphiques historiques et de photographies aériennes (laser) a servi à sa réalisation :
Pour voir les 15 cartes en HR, c'est ici
En accompagnement du projet, un extrait de Simulacres et simulation, de Jean Baudrillard :
« Aujourd’hui l’abstraction n’est plus celle de la carte, du double, du miroir ou du concept.
La simulation n’est plus celle d’un territoire, d’un être référentiel, d’une substance. Elle est la génération par les modèles d’un réel sans origine ni réalité : hyperréel. Le territoire ne précède plus la carte, ni ne lui survit. C’est désormais la carte qui précède le territoire – précession des simulacres – c’est elle qui engendre le territoire [...]
C’est le réel, et non la carte, dont les vestiges subsistent çà et là, dans les déserts qui ne sont plus ceux de l’Empire, mais le nôtre. Le désert du réel lui-même. »
La précession des simulacres
source
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
La mémoire des cartes
Documentaires en 4 volets. Le premier volet (L'Héritage d'Alexandre) a été diffusé le 02.03.2016 sur France 5.
Original et passionnant.
Environ 1 heure.
Le Génie de Ptolémée
Le royaume du prêtre Jean
Documentaires en 4 volets. Le premier volet (L'Héritage d'Alexandre) a été diffusé le 02.03.2016 sur France 5.
Original et passionnant.
Environ 1 heure.
Le Génie de Ptolémée
Le royaume du prêtre Jean
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Salut !
Voici mises en ligne quelques vidéos de l'émission Au delà de l'Horizon, consacrée aux grands voyageurs et aux Grandes Découvertes, animée à la fin des années 70 par Alain Bombard.
Bougainville, la découverte du Paradis
Où l'on parle de l'expédition des Acadiens, chassés du Canada par les Anglais, partis sous la conduite de Bougainville à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil.
Des Malouines, que l'on dut quitter à cause des Espagnols, du franchissement de Détroit de Magellan, de la découverte d'îles inconnues, de Tuamotu, de Tahiti.
Voici mises en ligne quelques vidéos de l'émission Au delà de l'Horizon, consacrée aux grands voyageurs et aux Grandes Découvertes, animée à la fin des années 70 par Alain Bombard.
Bougainville, la découverte du Paradis
Où l'on parle de l'expédition des Acadiens, chassés du Canada par les Anglais, partis sous la conduite de Bougainville à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil.
Des Malouines, que l'on dut quitter à cause des Espagnols, du franchissement de Détroit de Magellan, de la découverte d'îles inconnues, de Tuamotu, de Tahiti.
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
parties 2-3-4 : https://www.youtube.com/watch?v=NO0rREd7s58 https://www.youtube.com/watch?v=os1T7gDiF8c https://www.youtube.com/watch?v=a6-rl-8c9Zw
Henri le Navigateur
Où l’on parle de l'Infant Henri, qui envoya ses marins dans des expéditions de reconnaissance, vers les Canaries, vers Madère, puis plus loin encore, au-delà du Cap Bojador, dit « Cap de la Peur », car les Portugais y voyaient le commencement d'une Mer dite « des Ténèbres », impossible à franchir.
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Vasco de Gama ou les trésors des Indes
En 1487, le navigateur Bartolomeu Dias atteint le Cap de Bonne Espérance : le royaume de Portugal entrevoit la possibilité d'une route commerciale directe avec les Indes. Quelques dix ans plus tard, l'amiral Vasco de Gama est envoyé en éclaireur : c'est la découverte des côtes orientales de l'Afrique, des royaumes de Zambèze, de Mozambique et de Zanzibar ; c'est la traversée de l'Océan Indien, les premiers contacts avec le raja de Calicut, dit « le Grand Zamorin », la fondation de Goa.
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Les cartes de biogéographies ont pour originalité de représenter l'état potentiel de la végétation (généralement par aplats de couleurs) et quelques éléments de la végétation réelle au moment de leur réalisation (généralement par des symboles). Par exemple : http://ecologie-alpine.ujf-grenoble.fr/pdfc/DCE_1974__13__9_0-c1.pdf
Gabriel- Messages : 2311
Date d'inscription : 10/12/2015
Age : 52
Localisation : 59
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Excellent, merci ddistance.
Mily_Moheori- Messages : 908
Date d'inscription : 07/03/2016
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Oui ! Une série remarquable, animée par un navigateur dont tout le monde ne se souvient peut-être pas (?)
Alain Bombard, c'est ce chercheur en biologie qui entreprit au début des années 50 une traversée de l'Atlantique, à bord d'un simple zodiac, en solitaire. Dans un seul but : celui de prouver aux naufragés que survivre pendant plusieurs semaines à bord d'une si frêle embarcation, c'était possible ! Il faut rappeler qu'à l'époque, le transport maritime avait une bien plus grande importance qu'aujourd'hui, et c'étaient chaque année quelques 200 000 personnes qui périssaient en mer. Des gens qui bien souvent se retrouvaient sur un canot de sauvetage, mais se laissaient mourir (de peur, de désespoir...). Si son projet réussissait, se disait Bombard, alors il ferait exemple, il donnerait un motif d'espoir à tous les naufragés de la Terre !
Quelle aventure !
Beaucoup d'entre vous doivent connaître cet homme : sa renommée est mondiale ! Mais je sais pas, j'ai l'impression qu'il est un peu oublié aujourd'hui...
Bref : je publierai d'autres vidéos de son émission, qui était vraiment super !
[Edit] : non, 200 000, c'est pas possible (ça fait deux Titanic par semaine... !). Ce doit être beaucoup moins...
Alain Bombard, c'est ce chercheur en biologie qui entreprit au début des années 50 une traversée de l'Atlantique, à bord d'un simple zodiac, en solitaire. Dans un seul but : celui de prouver aux naufragés que survivre pendant plusieurs semaines à bord d'une si frêle embarcation, c'était possible ! Il faut rappeler qu'à l'époque, le transport maritime avait une bien plus grande importance qu'aujourd'hui, et c'étaient chaque année quelques 200 000 personnes qui périssaient en mer. Des gens qui bien souvent se retrouvaient sur un canot de sauvetage, mais se laissaient mourir (de peur, de désespoir...). Si son projet réussissait, se disait Bombard, alors il ferait exemple, il donnerait un motif d'espoir à tous les naufragés de la Terre !
Quelle aventure !
Beaucoup d'entre vous doivent connaître cet homme : sa renommée est mondiale ! Mais je sais pas, j'ai l'impression qu'il est un peu oublié aujourd'hui...
Bref : je publierai d'autres vidéos de son émission, qui était vraiment super !
[Edit] : non, 200 000, c'est pas possible (ça fait deux Titanic par semaine... !). Ce doit être beaucoup moins...
Dernière édition par ddistance le Mer 18 Mai 2016 - 11:47, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Bombard, l'inventeur du canot Bombard, bien connu de tous les marins du monde ^^
Mily_Moheori- Messages : 908
Date d'inscription : 07/03/2016
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Je viens de voir que tu les avais toi-même mises en ligne ses vidéos, alors merci.
J'ai regardé l'épisode de Henri le navigateur hier. Je suis stupéfaite par le rapport moyens/qualité de l'émission. Même devant un rideau mal tendu, tenu par des pinces à linge (et un gilet atroce ), avec un propos qui tient la route, il arrive à faire un truc bien.
Je suis tombée aussi sur ce reportage sur l'expérience d'Alain Bombard. Il n'a finalement rien à envier aux personnalités dont il parle dans ses émissions.
J'ai regardé l'épisode de Henri le navigateur hier. Je suis stupéfaite par le rapport moyens/qualité de l'émission. Même devant un rideau mal tendu, tenu par des pinces à linge (et un gilet atroce ), avec un propos qui tient la route, il arrive à faire un truc bien.
Je suis tombée aussi sur ce reportage sur l'expérience d'Alain Bombard. Il n'a finalement rien à envier aux personnalités dont il parle dans ses émissions.
Mily_Moheori- Messages : 908
Date d'inscription : 07/03/2016
Re: Les arpenteurs, les cartographes
C'est dans ce reportage (vers les 3'10) que j'ai entendu ce chiffre assez incroyable : 200 000 naufragés pour la seule année 1950...
(l'équivalent de deux Titanic par semaine !)
Par curiosité, j'aimerais bien savoir si c'est le vrai chiffre (ceci dit, même si celui-ci s'avérait moindre, cela n'enlèverait rien à la fantastique expédition de Bombard !)
(l'équivalent de deux Titanic par semaine !)
Par curiosité, j'aimerais bien savoir si c'est le vrai chiffre (ceci dit, même si celui-ci s'avérait moindre, cela n'enlèverait rien à la fantastique expédition de Bombard !)
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Magellan, le premier tour du monde
L'histoire d'un voyage éprouvant et terrible, marqué par la suspicion envers un capitaine qui croyait dur comme fer à l'existence d'un détroit entre l'Atlantique et le Pacifique, détroit qu'on mit plusieurs mois à trouver, et qui porte aujourd'hui le nom du navigateur portugais. Un voyage marqué par les désertions et les mutineries, un voyage marqué par la famine et le scorbut : cinq bateaux partirent d'Espagne, un seul revint, avec dix hommes à son bord.
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
parties 2-3-4 : https://www.youtube.com/watch?v=RoQElw65I6E https://www.youtube.com/watch?v=0yNVp16DlAU https://www.youtube.com/watch?v=QnmNa7ZLbmI
Cook, le laboureur du Pacifique
La Royal Society, équivalente de nos sociétés de géographie, avait au milieu du XVIIIe siècle une obsession : découvrir un nouveau continent dans le Pacifique, un continent qui existait, certains savants en étaient sûrs, entre l'Australie et l'Amérique du Sud. Le Capitaine Cook fut envoyé à la recherche de cet hypothétique continent, que jamais bien sûr il ne trouva. Mais il rapporta en Europe la plus précise et la plus précieuse des cartographies. Confirma l'existence d'un détroit entre l'Australie et la Nouvelle Guinée. Découvrit un détroit, qui aujourd'hui porte son nom, et qui sépare la Nouvelles Zélande en deux îles distinctes. Découvrit Tonga, surnommée « l'île des Amis », retrouva l'île de Pâques, découvrit Hawaï, où son arrivée fut accompagnée de fêtes et de célébrations dignes d'un dieu.
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Jacques Cartier, les Français en Amérique
La série de voyages effectués par Jacques Cartier entre la France et le Canada, c’est une aventure qui commença de la plus belle des manières, mais qui se termina dans le déshonneur.
Au début, tout sourit au navigateur : il traversa l’Atlantique très facilement et fut, dans le Golfe du Saint-Laurent, accueilli amicalement par les Indiens (Iroquois, Micmacs et Hurons). Les Français fondèrent Québec, puis Montréal.
Mais la suite fut calamiteuse. Jacques Cartier, lors de son troisième voyage (l’expédition Cartier-Roberval), se fit berner.
Il se fit conter par un chef indien l’histoire d’un fabuleux royaume fait d’or et de diamants, où les gens s’habillaient de soie : le mythique royaume de Saguenay, du nom de cette rivière, affluent du Saint Laurent, qu’il s’agirait un jour de remonter afin de retrouver la cité la plus riche du monde.
Et de l’or, des diamants, les Indiens en donnèrent au navigateur ! Cartier était convaincu.
Mais une fois rentré en France : patatras ! Ce que l’explorateur avait pris pour des pierres précieuses n’était en réalité que poussière, cristaux de roche d’aspect aimable mais sans aucune valeur.
Cartier était humilié. Partout en France on le moqua, et dans le groupe des railleurs, il y avait un écrivain connu : François Rabelais.
C’est que Rabelais se méfiait de ces explorateurs exubérants, menteurs peut-être, excessifs certainement, et qui revenaient de leurs voyages avec la tête emplie de fables.
« La dernière escale des bons Pantagruélistes est le pays de Satin, où les arbres et les fleurs sont de velours et de damas, les bêtes et les oiseaux de tapisserie. Ils ne mangent, ne chantent, ni ne mordent. Nos voyageurs voient dans cette île un petit vieillard bossu, contrefait et monstrueux, nommé Ouï-Dire.
Dans une gueule fendue jusqu’aux oreilles, on compte sept langues et chaque langue est fendue en sept parties, Toutes les sept parlent ensemble. Sur la tête et le reste du corps, il porte autant d’oreilles qu’Argus a d’yeux.
Autour de lui, ajoute l’auteur, je vis nombre innombrable d’hommes et de femmes écoutant et attentifs… L’un d’eux, tenant une mappemonde, la leur enseignait par petits aphorismes ; tous y devenaient clercs et savants en peu d’heures et parlaient de choses qu’il faudrait une vie entière pour connaître, non pas entièrement, mais en minime partie, des Pyramides, du Nil, de Babylone, des Troglodytes, des Pygmées, des Cannibales, de tous les diables, et le tout par ouï-dire.
Là, je vis Hérodote, Pline, Solin, Bérose, Philostrate, Méla, Strabon et tant d’autres antiques, Albert le Grand, Paul Jove, Jacques Cartier, Marco Polo et je ne sais combien d’autres modernes historiens, écrivant de belles besognes, et le tout par ouïdire. »
Rabelais, Le Cinquième Livre
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cinqui%C3%A8me_Livre#Le_pays_de_Satin
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
parties 2-3-4 : https://www.youtube.com/watch?v=ECDPWhITfZo https://www.youtube.com/watch?v=YEvsJWkXbLw https://www.youtube.com/watch?v=o4RSJ-wiTzI&feature=youtu.be
La Pérouse, la fraternité des hommes
Instructions du roi Louis XVI à Jean-François de Lapérouse, le 26 juin 1785 :
« Il fera recueillir les curiosités naturelles, terrestres et marines ; il les fera classer par ordre, et fera dresser, pour chaque espèce, un catalogue raisonné, dans lequel il sera fait mention des lieux où elles auront été trouvées, de l’usage qu’en font les naturels du pays, et, si ce sont des plantes, des vertus qu’ils leur attribuent. Il fera pareillement rassembler et classer les habillements, les armes, les ornements, les meubles, les outils, les instruments de musique, et tous les effets à l’usage des divers peuples qu’il visitera ; et chaque objet devra porter son étiquette, et un numéro correspondant à celui du catalogue.
Il fera dessiner par les dessinateurs embarqués sur les deux frégates, toutes les vues de terre et les sites remarquables, les portraits des naturels des différents pays, leurs costumes, leurs cérémonies, leurs jeux, leurs édifices, leurs bâtiments de mer, et toutes les productions de la terre et de la mer dans les trois règnes, si les dessins de ces divers objets lui paraissent utiles pour faciliter l’intelligence des descriptions que les savants en auront faites.
Il doit prescrire à tous les gens de l'équipage de vivre en bonne intelligence avec les naturels ; [...] il leur défendra sous les peines les plus rigoureuses de jamais employer la force pour enlever aux habitants ce que ceux-ci refuseraient de céder volontairement [...] il s'occupera avec zèle et intérêt de tout ce qui peut améliorer leur condition en procurant à leur pays les légumes, les fruits et les plantes utiles d'Europe en leur enseignant la manière utile de les semer et de les cultiver [...]. Il ne recourra aux armes qu'à la dernière extrémité, seulement pour sa défense, et dans les occasions où tout ménagement compromettrait décidément la sûreté des bâtiments et la vie des Français dont la conservation lui est confiée [...]. Sa Majesté regarderait comme un des succès les plus heureux de l'expédition qu'elle pût être terminée sans qu'il en eût coûté la vie à un seul homme. »
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Et voilà !
Normalement vous avez toute la série !
Emission sur Pythéas :
Partie 1 : https://vimeo.com/121208707
Partie 2 : https://vimeo.com/121212215
Manque plus que l'épisode sur Dumont d'Urville que je ne peux pas télécharger, disponible sur Torrent 411, mais je suis banni du site pour non-respect du ratio de j'sais pas quoi.
Normalement vous avez toute la série !
Emission sur Pythéas :
Partie 1 : https://vimeo.com/121208707
Partie 2 : https://vimeo.com/121212215
Manque plus que l'épisode sur Dumont d'Urville que je ne peux pas télécharger, disponible sur Torrent 411, mais je suis banni du site pour non-respect du ratio de j'sais pas quoi.
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Un petit regard du côté chinois:
Zhang He est bien connu pour avoir fait de longues expéditions vers l'Ouest et ouvert des routes commerciales entre la Chine et les arabes et l'afrique entre 1405 et 1433.
Il a fait tracer beaucoup de cartes.
Il est possible qu'il ait découvert l'Amérique.
Voici une mapemonde chinoise fascinante qui serait une reproduction (du 18e S) d'une carte du 15ieme siecle.
La carte partage des caractéristiques et des connaissances et méconnaissances typiquement chinoises avec des caractéristiques trés probablement influencées par les européens.
http://www.economist.com/node/5381851
Zhang He est bien connu pour avoir fait de longues expéditions vers l'Ouest et ouvert des routes commerciales entre la Chine et les arabes et l'afrique entre 1405 et 1433.
Il a fait tracer beaucoup de cartes.
Il est possible qu'il ait découvert l'Amérique.
Voici une mapemonde chinoise fascinante qui serait une reproduction (du 18e S) d'une carte du 15ieme siecle.
La carte partage des caractéristiques et des connaissances et méconnaissances typiquement chinoises avec des caractéristiques trés probablement influencées par les européens.
http://www.economist.com/node/5381851
Badak- Messages : 1230
Date d'inscription : 02/12/2011
Localisation : Montréal
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Ah ! Pour ceux qui (comme moi) ne lisent pas l'anglais, il y a quelques liens envoyés ici-même l'année dernière, et qui permettent de se représenter un peu ce que furent ces expéditions :
Au sujet de la possible découverte de l'Amérique
et de l'authenticité de la carte de Liu Gang :
En résumé (si j'ai bien tout compris) : oui, des expéditions chinoises auraient atteint l'Inde, l'Arabie, la côte orientale de l'Afrique... Mais savoir si elles ont franchi le Cap de Bonne Espérance, et atteint l'Amérique : ça, personne n'est d'accord. Il semblerait plutôt que non. Ton article dit-il en substance la même chose ?
Invité a écrit:http://www.cultivoo.com/index.php/histoire/moderne/16eme/2379-la-chine-des-ming
- Spoiler:
- Pourtant, pendant au moins deux temps des XVe et XVIe siècles, la Chine connaît une ouverture aux influences étrangères plus importante, dans les années 1400-1430 sous l’empereur Yongle et chez les Ming du dernier tiers du XVIe siècle. D’abord, l’empereur Yongle est à l’origine des six expéditions maritimes au long cours de l’amiral, eunuque et musulman, Zheng He, entre 1405 et 1422. Chaque expédition dure environ 18 mois et comprend une flotte composée de dizaines de baochuan (bateaux-trésors) qui, selon les sources chinoises, peuvent atteindre 138 mètres de long (en fait, les dernières estimations arrivent à une soixantaine de mètres, ce qui est tout de même le double des caravelles de Colomb). Le but des voyages reste incertain, mais les deux origines les plus probables sont politiques : la première, donnée par les Chinois eux-mêmes, explique que Yongle aurait ainsi voulu retrouver son neveu Jianwen, qu’il a écarté du pouvoir à l’issue d’une guerre civile sanglante en 1402 et qui a alors disparu ; la seconde met en avant des raisons liées à une volonté de commercer, d’explorer et d’imposer un tribut aux nations voisines de la Chine. Dans tous les cas, les expéditions maritimes de Zheng He, connues par plusieurs récits de voyage, le conduisent dans 37 pays ou contrées différents, en Asie du Sud et du Sud-Est et jusqu’en Afrique. Des stèles témoignent du passage de la flotte, comme celle de Ceylan, érigée en 1409, sur laquelle on peut lire des invocations à Bouddha (en chinois), Vishnou (en tamoul) et Allah (en persan) les remerciant d’avoir protégé la flotte. Lors de ces voyages, Zheng He est aussi ambassadeur : il offre aux souverains locaux des cadeaux impressionnants (soies, porcelaines,…) destinées à montrer la puissance chinoise à ses hôtes et, en échange, ramène à l’empereur une multitude de produits « exotiques ». Enfin, la flotte a aussi un rôle scientifique : Zheng He se renseigne sur les populations et les terres qu’il rencontre et cartographie les rivages. Au final, ces voyages ont entraîné une interconnexion des cultures : la porcelaine chinoise de l’époque est ainsi influencée par une réelle mode arabo-persane et une girafe est même offerte à Yongle en 1414, par le souverain du Bengale qui l’avait reçu d’envoyés musulmans d’Afrique ! Une septième expédition est lancée par le petit-fils de Yongle, Xuande (1425-1435) en 1431-1433, mais la mort de Zheng He (1433) et celle de l’empereur en 1435 donne un coup d’arrêt aux voyages : dans un mouvement de repli général et de pression mongole, l’empereur Zhengtong (1435-1449) interdit par décret en 1436 la construction des navires de haute mer. La puissance chinoise a donc eu les moyens de se lancer dans des voyages d’exploration semblables aux Européens, mais ne l’a pas voulu. Les relations de la Chine se sont à partir de là recentrées sur son monde proche : Mongolie, Corée, Japon, Ryûkyû, Asie du Sud-Est.
Invité a écrit:http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypoth%C3%A8se_de_la_circumnavigation_chinoise
- Spoiler:
- Les historiens ne contestent pas les expéditions maritimes chinoises dirigées au début du XVe siècle par l'amiral Zheng He qui ont conduit la Chine à établir des relations commerciales et quelquefois diplomatiques en Indonésie, en Inde, en Arabie et sur la côte orientale de l'Afrique. Pour expliquer le peu de suites de ces expéditions dans l'océan Indien, on met généralement en avant le fait que la Chine impériale se considère comme le centre du monde (« l'Empire du Milieu »). Les voyages de Zheng He sont avant tout des opérations de prestige destinées à affirmer la puissance de l'Empire des Ming et à gagner la reconnaissance de royaumes lointains - d'où les échanges de produits de luxe, qui relèvent plus de la pratique du tribut que de vraies opérations commerciales. La différence est donc grande avec les expéditions qui partent d'Europe quelques années plus tard.
Au sujet de la possible découverte de l'Amérique
et de l'authenticité de la carte de Liu Gang :
- Spoiler:
- Menzies soutient ainsi que la sixième expédition de Zheng He se serait scindée en plusieurs escadres qui auraient dépassé le cap de Bonne-Espérance, navigué sur la côte occidentale de l'Afrique, fait le tour de l'Australie [sic], dépassé le cap Horn, accosté sur la côte Atlantique de l'Amérique du Nord, certaines s'étant échouées sur les récifs des Caraïbes, notamment à Bimini lors d'une tempête tropicale ayant gravement endommagé sept des navires trésor et dont les rescapés bâtirent une rampe de lancement de 400 m de long, constituée des blocs de lest en béton hydraulique pour remettre le moins endommagé à flot avant de reprendre le cap vers le Groenland, abandonnant une partie de l'équipage surnuméraire à chaque escale, etc. Pour justifier l'absence de sources chinoises sur ces découvertes, Menzies s'appuie sur la destruction des archives de l'ensemble des expéditions à la fin du XVe siècle.
Nombre de récifs identifiés comme des lieux de naufrage à proximité des ethnies se prétendant descendantes de naufragés chinois, notamment en Afrique et dans les Caraïbes, portent le nom de Changa traduisible par récif. Étonnamment proches phonétiquement du cantonais Shanghai, signifiant Sur l'eau.
La plupart des experts des différentes civilisations chinoises, d'Amérique précolombienne, des aborigènes d'Australie ou du Grand nord ont réfuté ces thèses et plusieurs cartographes ont indiqué que les cartes sur lesquelles Gavin Menzies s'appuyait ne sont pas authentiques et quelques-unes étant même des faux grossiers. Ainsi, selon Peter van der Krogt, géographe de l'université d'Utrecht, la carte dite « de Liu Gang » est « au mieux une carte dessinée en 1763 d'après une carte européenne moderne » ou « un faux fabriqué au XXIe siècle ». D'autres hypothèses avancées par Menzies sont contredites par les travaux de chercheurs. Ainsi, il soutient que les anneaux de pierre trouvés près des côtes de Californie proviennent des ancres des jonques de Zheng He. Le fait qu'il s'agit bien d'ancres chinoises n’a pas été infirmé (de nombreuses jonques chinoises naviguaient dans la zone au XIXe siècle), en revanche il a été démontré que celles-ci étaient fabriquées à partir de rocs californiens et non d'origine chinoise
En résumé (si j'ai bien tout compris) : oui, des expéditions chinoises auraient atteint l'Inde, l'Arabie, la côte orientale de l'Afrique... Mais savoir si elles ont franchi le Cap de Bonne Espérance, et atteint l'Amérique : ça, personne n'est d'accord. Il semblerait plutôt que non. Ton article dit-il en substance la même chose ?
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
En gros, la plupart des spécialistes sont très sceptiques face à l'idée que Zheng He ait découvert l'Amérique avant Colomb, mais il y a toujours un certains nombres qui le défendent.
J'ai seulement dit qu'il "se pourrait qu'il ait découvert l'Amérique", non pas qu'il l'a fait. En réalité c'est une hypothèse, et il y a des arguments des deux côtés, mais en absence d'un argument plus solide de la part de ceux qui défendent la thèse de la découverte par ZhengHe, je suis d'accord avec toi que c'est considéré possible mais peu probable.
Du côté de cette hypothèse, on trouve Gunnar Thompson, anthopologue et spécialiste des cartes anciennes justement. Il faut tenir compte de ses arguments, mais il faut aussi se souvenir comme tu dis que sa conclusion n'est pas partagée par tous.
Un argument pour dire que la carte est authentique est la précision de la côte chinoise qui est d'une précision connue des cartographes chinois du 12e siecle, mais inconnue des cartes européenne avant le 19e siecle. Il y a d'autres arguments dans le même genre.
La carte date physiquement du 18 e siecle ( en se prétendant une copie d'une carte de 1418 ), Thompson ne semble pas vouloir penser à la possibilité que l'auteur de la copie de la carte ait pu superposer les connaissances spécifiquement chinoises avec celles venant des européens...
Pour ma part, c'est ce que je suis porté à croire (même si je n'en suis pas spécialiste le moindrement), et même si j'aimerais beaucoup que ZhengHe ait été en Amérique.
Dans tous les cas, la carte reste fascinante en ce qu'elle peut superposer des deux traditions historiques et cartographiques.
http://www.gavinmenzies.net/Evidence/7-dr-gunnar-thompsons-technical-review-of-the-1418-map/
http://www.gavinmenzies.net/Evidence/12-dr-gunnar-thompsons-opinion-of-the-1418-map/
J'ai seulement dit qu'il "se pourrait qu'il ait découvert l'Amérique", non pas qu'il l'a fait. En réalité c'est une hypothèse, et il y a des arguments des deux côtés, mais en absence d'un argument plus solide de la part de ceux qui défendent la thèse de la découverte par ZhengHe, je suis d'accord avec toi que c'est considéré possible mais peu probable.
Du côté de cette hypothèse, on trouve Gunnar Thompson, anthopologue et spécialiste des cartes anciennes justement. Il faut tenir compte de ses arguments, mais il faut aussi se souvenir comme tu dis que sa conclusion n'est pas partagée par tous.
Un argument pour dire que la carte est authentique est la précision de la côte chinoise qui est d'une précision connue des cartographes chinois du 12e siecle, mais inconnue des cartes européenne avant le 19e siecle. Il y a d'autres arguments dans le même genre.
La carte date physiquement du 18 e siecle ( en se prétendant une copie d'une carte de 1418 ), Thompson ne semble pas vouloir penser à la possibilité que l'auteur de la copie de la carte ait pu superposer les connaissances spécifiquement chinoises avec celles venant des européens...
Pour ma part, c'est ce que je suis porté à croire (même si je n'en suis pas spécialiste le moindrement), et même si j'aimerais beaucoup que ZhengHe ait été en Amérique.
Dans tous les cas, la carte reste fascinante en ce qu'elle peut superposer des deux traditions historiques et cartographiques.
http://www.gavinmenzies.net/Evidence/7-dr-gunnar-thompsons-technical-review-of-the-1418-map/
http://www.gavinmenzies.net/Evidence/12-dr-gunnar-thompsons-opinion-of-the-1418-map/
- Spoiler:
- Mes liens sont en anglais, mais je suis quand même très étonné que tu dises ne pas comprendre l'anglais écrit ? Pour quelqu'un de cultivé aujourd'hui c'est plutôt rare. Ma mère prétend la même chose, mais s'il le faut vraiment, elle peut lire et comprendre... C'est juste une question de pratique et d'un peu d'effort.
Badak- Messages : 1230
Date d'inscription : 02/12/2011
Localisation : Montréal
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Avec un peu de retard, merci pour les émissions d'Alain Bombard.
J'en avais regardé à l'époque (tout au moins je me souviens du générique) : 1977, j'avais 13 ans; c'était pile l'âge où cela pouvait m'impressionner. Il y avait des grands explorateurs français dont nous étions fiers : Jacques-Yves Cousteau bien sûr, Paul-Émile Victor et Haroun Tazieff... avec Alain Bombard un peu moins explorateur mais qui leur était associé.
Il y a une histoire de l'Histoire et une histoire de la géographie mais aussi une histoire de la représentation de l'Histoire et de la géographie, avec les reportages et les émissions de la télévision (après ce qu'on pouvait lire dans les magazines comme Atlas, que mon père achetait, sans doute précurseur de Géo, dans le sillage du National Geographic).
J'en avais regardé à l'époque (tout au moins je me souviens du générique) : 1977, j'avais 13 ans; c'était pile l'âge où cela pouvait m'impressionner. Il y avait des grands explorateurs français dont nous étions fiers : Jacques-Yves Cousteau bien sûr, Paul-Émile Victor et Haroun Tazieff... avec Alain Bombard un peu moins explorateur mais qui leur était associé.
Il y a une histoire de l'Histoire et une histoire de la géographie mais aussi une histoire de la représentation de l'Histoire et de la géographie, avec les reportages et les émissions de la télévision (après ce qu'on pouvait lire dans les magazines comme Atlas, que mon père achetait, sans doute précurseur de Géo, dans le sillage du National Geographic).
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Les arpenteurs, les cartographes
Salut !
Un numéro du Dessous des Cartes consacré à Matteo Ricci, missionnaire jésuite arrivé dans les années 1580 en Chine ; il y noua très rapidement des relations avec tout ce que l'Empire comptait d'intellectuels et de lettrés. Son but immédiat ne fut pas de convertir à tout prix ; il s'agissait avant tout d'apprendre la langue du pays, de se familiariser avec le confucianisme, le taoïsme, le bouddhisme, puis d'expliquer à ses confrères ce que la civilisation occidentale pouvait avoir de bon à apporter. Les Chinois étaient des gens cultivés, imprégnés de philosophie : il était selon Ricci inutile de les exhorter à la conversion en promettant l'Enfer aux récalcitrants. Les premiers livres qu'il traduisit en chinois furent les Eléments de géométrie d'Euclide, le Manuel D'Epictète, les œuvres de Sénèque. Il y avait en effet, selon le missionnaire, de fortes ressemblances entre le confucianisme et le stoïcisme : un lien à exploiter pour faire connaissance avec l'Orient. Son effort fut apprécié : il se lia avec les puissants, fut admis à la cour de l'empereur (Ming) Wanli.
Il apporta en Chine ses connaissances cartographiques ; ses interlocuteurs furent stupéfaits. Ils ignoraient la taille réelle de l'Europe et de l'Afrique (taille qu'ils avaient tendance à sous estimer), et surtout ; ils ignoraient totalement l'Amérique. C'est une affirmation que j'ai entendue dans plusieurs émissions, ce qui me fait dire qu'il y a un problème avec la carte présentée par Badak. Les intervenants que j'ai entendus ont l'air plutôt formels : avant Ricci, point de carte chinoise montrant le nouveau continent.
(à l'occasion j'aimerais bien démêler tout ça).
Mappemonde de Ricci : connue des Chinois sous le nom de « Carte complète de tous les Royaumes du Monde », mesurant 4 mètres sur 2, imprimée sur du papier de riz.
Commentaire de la carte : http://blogs.histoireglobale.com/la-carte-de-matteo-ricci-transfert-et-traduction-geographiques-de-l%E2%80%99europe-vers-l%E2%80%99extreme-orient_1906
Pour ceux qui veulent aller plus loin :
- un débat (sur une chaîne catho je précise) entre un père jésuite (Michel Masson, cité à la fin de l'émission Le Dessous des cartes) et un prof spécialiste du confucianisme : https://www.youtube.com/watch?v=yAqq890dTCc
François Xavier est le premier missionnaire : il découvre au Japon des gens cultivés, qu’on ne peut pas prendre de haut, et lorsqu’il cherche à évangéliser le pays, les Japonais lui rétorquent : « si le christianisme, c’est si bien que ça, comment se fait-il que les Chinois ne nous en aient jamais parlé ? » François-Xavier en déduit qu’il faut d’abord évangéliser la Chine. Il meurt avant d’avoir pu y pénétrer.
Matteo Ricci commence par partir vers les Indes : il arrive à Goa, y passe un an et demi, puis part pour Macao. Le supérieur, responsable de la Chine, s’était rendu compte que de simples exhortations ne suffiraient pas à convertir un peuple imprégné de confucianisme, de taoïsme, de bouddhisme : il fallait d’abord apprendre la langue, lire les livres de Confucius, se familiariser avec la culture chinoise.
- une conférence (les Entretiens d'Issy) (Les Moulineaux) : https://www.dailymotion.com/video/xfl8wm_matteo-ricci-un-europeen-a-la-cour-imperiale-de-chine_news
intéressante surtout pour sa dernière demi-heure, avec l'intervention d'un prof italien, directeur de l’Institut Matteo Ricci de Macerata (à partir de la 51e minute)
Un numéro du Dessous des Cartes consacré à Matteo Ricci, missionnaire jésuite arrivé dans les années 1580 en Chine ; il y noua très rapidement des relations avec tout ce que l'Empire comptait d'intellectuels et de lettrés. Son but immédiat ne fut pas de convertir à tout prix ; il s'agissait avant tout d'apprendre la langue du pays, de se familiariser avec le confucianisme, le taoïsme, le bouddhisme, puis d'expliquer à ses confrères ce que la civilisation occidentale pouvait avoir de bon à apporter. Les Chinois étaient des gens cultivés, imprégnés de philosophie : il était selon Ricci inutile de les exhorter à la conversion en promettant l'Enfer aux récalcitrants. Les premiers livres qu'il traduisit en chinois furent les Eléments de géométrie d'Euclide, le Manuel D'Epictète, les œuvres de Sénèque. Il y avait en effet, selon le missionnaire, de fortes ressemblances entre le confucianisme et le stoïcisme : un lien à exploiter pour faire connaissance avec l'Orient. Son effort fut apprécié : il se lia avec les puissants, fut admis à la cour de l'empereur (Ming) Wanli.
Il apporta en Chine ses connaissances cartographiques ; ses interlocuteurs furent stupéfaits. Ils ignoraient la taille réelle de l'Europe et de l'Afrique (taille qu'ils avaient tendance à sous estimer), et surtout ; ils ignoraient totalement l'Amérique. C'est une affirmation que j'ai entendue dans plusieurs émissions, ce qui me fait dire qu'il y a un problème avec la carte présentée par Badak. Les intervenants que j'ai entendus ont l'air plutôt formels : avant Ricci, point de carte chinoise montrant le nouveau continent.
(à l'occasion j'aimerais bien démêler tout ça).
Mappemonde de Ricci : connue des Chinois sous le nom de « Carte complète de tous les Royaumes du Monde », mesurant 4 mètres sur 2, imprimée sur du papier de riz.
Commentaire de la carte : http://blogs.histoireglobale.com/la-carte-de-matteo-ricci-transfert-et-traduction-geographiques-de-l%E2%80%99europe-vers-l%E2%80%99extreme-orient_1906
Pour ceux qui veulent aller plus loin :
- un débat (sur une chaîne catho je précise) entre un père jésuite (Michel Masson, cité à la fin de l'émission Le Dessous des cartes) et un prof spécialiste du confucianisme : https://www.youtube.com/watch?v=yAqq890dTCc
François Xavier est le premier missionnaire : il découvre au Japon des gens cultivés, qu’on ne peut pas prendre de haut, et lorsqu’il cherche à évangéliser le pays, les Japonais lui rétorquent : « si le christianisme, c’est si bien que ça, comment se fait-il que les Chinois ne nous en aient jamais parlé ? » François-Xavier en déduit qu’il faut d’abord évangéliser la Chine. Il meurt avant d’avoir pu y pénétrer.
Matteo Ricci commence par partir vers les Indes : il arrive à Goa, y passe un an et demi, puis part pour Macao. Le supérieur, responsable de la Chine, s’était rendu compte que de simples exhortations ne suffiraient pas à convertir un peuple imprégné de confucianisme, de taoïsme, de bouddhisme : il fallait d’abord apprendre la langue, lire les livres de Confucius, se familiariser avec la culture chinoise.
- une conférence (les Entretiens d'Issy) (Les Moulineaux) : https://www.dailymotion.com/video/xfl8wm_matteo-ricci-un-europeen-a-la-cour-imperiale-de-chine_news
intéressante surtout pour sa dernière demi-heure, avec l'intervention d'un prof italien, directeur de l’Institut Matteo Ricci de Macerata (à partir de la 51e minute)
Invité- Invité
Re: Les arpenteurs, les cartographes
... ça fait un moment que je n'étais pas venue faire un tour par ici :-)
@Gabriel : merci d’avoir introduit ici cette notion de biogéographie, que je découvre et qui m’a amenée vers cet article, au sujet de Alfred Russel Wallace, qui y est décrit comme le "père de la biogéographie"…
Je joins une petite définition, il s'agit donc de "la branche qui analyse l'histoire du peuplement, à travers l'histoire géologique du globe et la systématique phylogénétique."
Le premier inventaire permettant de repérer les grandes tendances de leur répartition n’a été élaboré qu’au XIXème siècle.
[Deux siècles plus tard, nous avons fait des progrès mais il reste du chemin à parcourir : nous connaissons mieux le sol de la lune que les fonds marins de la planète Terre, qui pour rappel recouvrent pourtant sa majeure partie…]
N'eût été la sélection naturelle, Wallace demeurerait comme l'un des premiers savants à avoir tenté de décrire le monde naturel dans un contexte évolutionniste et l'un des très grands noms dans l'histoire d'un champ interdisciplinaire à la source de nombreuses problématiques actuelles en matière de biodiversité ou d'écologie, la biogéographie - c'est-à-dire l'étude de la distribution géographique des êtres vivants et de son histoire.
Dans un des ouvrages qu'il lui consacra (Island Life, 1880), Wallace énonça en termes très simples l'objet de la biogéographie : expliquer pourquoi des organismes "sont là et d'autres ne sont pas là".
En Janvier 2013, Science a publié une "nouvelle carte mondiale des vertébrés, élaborée à partir de données sur la distribution et les relations phylogénétiques de 21 037 espèces d'amphibiens, d'oiseaux et de mammifères. Un travail qui met à jour la carte publiée par Wallace, en 1876, dans l'ouvrage The Geographical Distribution of Animals, qui a façonné notre vision du monde vivant jusqu'à aujourd'hui (elle est encore à la base de la répartition du monde en "écorégions" du Fonds mondial pour la nature - WWF -, par exemple)."
A nouvelles données, nouvelle carte et nouvelles zones biogéographiques : "Wallace avait divisé le monde en six grands "royaumes" biogéographiques, nous en obtenons onze", explique Jean-Philippe Lessard, du Centre de la science de la biodiversité du Québec, l'un des auteurs. "Sur le plan pratique, cela oriente les travaux comparatifs en matière de diversité et de conservation », poursuit le chercheur.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/11/04/wallace-pere-de-la-biogeographie_3507898_1650684.html#r8adLijw63d7CIWf.99
@Gabriel : merci d’avoir introduit ici cette notion de biogéographie, que je découvre et qui m’a amenée vers cet article, au sujet de Alfred Russel Wallace, qui y est décrit comme le "père de la biogéographie"…
Je joins une petite définition, il s'agit donc de "la branche qui analyse l'histoire du peuplement, à travers l'histoire géologique du globe et la systématique phylogénétique."
Le premier inventaire permettant de repérer les grandes tendances de leur répartition n’a été élaboré qu’au XIXème siècle.
[Deux siècles plus tard, nous avons fait des progrès mais il reste du chemin à parcourir : nous connaissons mieux le sol de la lune que les fonds marins de la planète Terre, qui pour rappel recouvrent pourtant sa majeure partie…]
N'eût été la sélection naturelle, Wallace demeurerait comme l'un des premiers savants à avoir tenté de décrire le monde naturel dans un contexte évolutionniste et l'un des très grands noms dans l'histoire d'un champ interdisciplinaire à la source de nombreuses problématiques actuelles en matière de biodiversité ou d'écologie, la biogéographie - c'est-à-dire l'étude de la distribution géographique des êtres vivants et de son histoire.
Dans un des ouvrages qu'il lui consacra (Island Life, 1880), Wallace énonça en termes très simples l'objet de la biogéographie : expliquer pourquoi des organismes "sont là et d'autres ne sont pas là".
En Janvier 2013, Science a publié une "nouvelle carte mondiale des vertébrés, élaborée à partir de données sur la distribution et les relations phylogénétiques de 21 037 espèces d'amphibiens, d'oiseaux et de mammifères. Un travail qui met à jour la carte publiée par Wallace, en 1876, dans l'ouvrage The Geographical Distribution of Animals, qui a façonné notre vision du monde vivant jusqu'à aujourd'hui (elle est encore à la base de la répartition du monde en "écorégions" du Fonds mondial pour la nature - WWF -, par exemple)."
A nouvelles données, nouvelle carte et nouvelles zones biogéographiques : "Wallace avait divisé le monde en six grands "royaumes" biogéographiques, nous en obtenons onze", explique Jean-Philippe Lessard, du Centre de la science de la biodiversité du Québec, l'un des auteurs. "Sur le plan pratique, cela oriente les travaux comparatifs en matière de diversité et de conservation », poursuit le chercheur.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/11/04/wallace-pere-de-la-biogeographie_3507898_1650684.html#r8adLijw63d7CIWf.99
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