Le doute chronique, ou l'art de remettre le monde en question
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Le doute chronique, ou l'art de remettre le monde en question
Bonsoir.
Si le topic existe déjà je m'en excuse d'avance, j'ai cherché un peu mais je n'ai pas eu le courage de lire tous les sujets non plus.
Je vais utiliser le « on » tout au long du truc, parce que c'est plus naturel, mais je partage avant tout mon propre ressenti. A voir si c'est quelque chose de commun ou non par la suite.
Douter de ce qu'on est: C'est l'histoire du vide identitaire. La difficulté éprouvée à répondre à la simple question « qui es tu ? ». Et en se questionnant sur ce qu'on est, on va naturellement décrire ce qu'on devrait être, ce qu'on voudrait être : Idéalisme, quand tu nous tiens...
Ce sujet est d'ailleurs né d'une discussion sur le doute d'être réellement "zèbre". C'est pour ceux qui n'ont pas encore passé de test (comme moi), et qui ont peur de de le faire, car ils ont peur de découvrir qu'ils ne sont pas zèbres. Juste différents, sans aucune explication rationnelle à cette différence. Un retour à la cause départ.
Douter sur notre perception des choses, tant elle est particulière. Les autres perçoivent-ils ce que je perçois ? L'interprètent-ils de cette façon ? Souffrent-ils de cet environnement agressif comme j'en souffre ? Le fait de tout sur-analyser est épuisant.
J'ai lu quelque part l'histoire d'une petite fille surdouée qui se questionnait sur la perception des couleurs : "Moi, je vois cet objet vert. Mais peut-être que la personne à côté de moi le voit rose, parce que le rose, c'est sa version à elle de "mon vert"".
Douter de nos savoirs, et de nos opinions : Si l'on pense que l'on a raison et que la personne d'en face a un avis différent, on va toujours envisager la possibilité d'avoir tort, y compris sur nos certitudes (pour ma part, la seule exception est mon système de valeur :il m'est absolu, je n'arrive pas à le remettre en cause, ce qui génère un autre type de difficulté).
Par principe, je vais considérer que j'ai tort. Pour que j'aie raison, il va falloir que je vérifie point par point tous les arguments fondant ma réponse, afin de voir si ma théorie est LA bonne. Si elle peut être réfutée d'une façon ou d'une autre, je ne vais pas l'exposer : ça veut dire qu'elle est fausse, ou du moins perfectible. Sur des choses simples, ce type de raisonnement est épuisant, le besoin de vérification est constant.
Le pire étant d'être confronté à une personne qui maintient qu'elle a raison, alors qu'on sait qu'elle a tort et qu'on a vérifié qu'elle avait effectivement tort. Si la personne est de mauvaise foi par ailleurs, il est d'autant plus difficile de s'auto-affirmer dans ce qu'on sait être la bonne solution.
Douter de ses décisions : On est jamais sûrs de faire le bon choix, d'avoir envisagé toutes les conséquences possibles et probables. « Et si ça se passait pas comme prévu ? ». Parfois, on prend une décision sans hésitation, basée sur l'instinct, l'intuition pure. Et puis, « on verra bien ». Mais dès qu'on commence à réfléchir aux potentialités, la décision est bloquée. Finalement, on sera qualifiés soit d'impulsifs / irréfléchis, soit de personnes qui ont "peur de tout"...
Le besoin de validation par les autres est permanent dans ce cadre... Qu'en pensez-vous ?
Si le topic existe déjà je m'en excuse d'avance, j'ai cherché un peu mais je n'ai pas eu le courage de lire tous les sujets non plus.
Je vais utiliser le « on » tout au long du truc, parce que c'est plus naturel, mais je partage avant tout mon propre ressenti. A voir si c'est quelque chose de commun ou non par la suite.
Douter de ce qu'on est: C'est l'histoire du vide identitaire. La difficulté éprouvée à répondre à la simple question « qui es tu ? ». Et en se questionnant sur ce qu'on est, on va naturellement décrire ce qu'on devrait être, ce qu'on voudrait être : Idéalisme, quand tu nous tiens...
Ce sujet est d'ailleurs né d'une discussion sur le doute d'être réellement "zèbre". C'est pour ceux qui n'ont pas encore passé de test (comme moi), et qui ont peur de de le faire, car ils ont peur de découvrir qu'ils ne sont pas zèbres. Juste différents, sans aucune explication rationnelle à cette différence. Un retour à la cause départ.
Douter sur notre perception des choses, tant elle est particulière. Les autres perçoivent-ils ce que je perçois ? L'interprètent-ils de cette façon ? Souffrent-ils de cet environnement agressif comme j'en souffre ? Le fait de tout sur-analyser est épuisant.
J'ai lu quelque part l'histoire d'une petite fille surdouée qui se questionnait sur la perception des couleurs : "Moi, je vois cet objet vert. Mais peut-être que la personne à côté de moi le voit rose, parce que le rose, c'est sa version à elle de "mon vert"".
Douter de nos savoirs, et de nos opinions : Si l'on pense que l'on a raison et que la personne d'en face a un avis différent, on va toujours envisager la possibilité d'avoir tort, y compris sur nos certitudes (pour ma part, la seule exception est mon système de valeur :il m'est absolu, je n'arrive pas à le remettre en cause, ce qui génère un autre type de difficulté).
Par principe, je vais considérer que j'ai tort. Pour que j'aie raison, il va falloir que je vérifie point par point tous les arguments fondant ma réponse, afin de voir si ma théorie est LA bonne. Si elle peut être réfutée d'une façon ou d'une autre, je ne vais pas l'exposer : ça veut dire qu'elle est fausse, ou du moins perfectible. Sur des choses simples, ce type de raisonnement est épuisant, le besoin de vérification est constant.
Le pire étant d'être confronté à une personne qui maintient qu'elle a raison, alors qu'on sait qu'elle a tort et qu'on a vérifié qu'elle avait effectivement tort. Si la personne est de mauvaise foi par ailleurs, il est d'autant plus difficile de s'auto-affirmer dans ce qu'on sait être la bonne solution.
Douter de ses décisions : On est jamais sûrs de faire le bon choix, d'avoir envisagé toutes les conséquences possibles et probables. « Et si ça se passait pas comme prévu ? ». Parfois, on prend une décision sans hésitation, basée sur l'instinct, l'intuition pure. Et puis, « on verra bien ». Mais dès qu'on commence à réfléchir aux potentialités, la décision est bloquée. Finalement, on sera qualifiés soit d'impulsifs / irréfléchis, soit de personnes qui ont "peur de tout"...
Le besoin de validation par les autres est permanent dans ce cadre... Qu'en pensez-vous ?
CakeCitron- Messages : 80
Date d'inscription : 16/04/2015
Age : 31
Re: Le doute chronique, ou l'art de remettre le monde en question
CakeCitron a écrit:
Douter de ses décisions : On est jamais sûrs de faire le bon choix, d'avoir envisagé toutes les conséquences possibles et probables. « Et si ça se passait pas comme prévu ? ». Parfois, on prend une décision sans hésitation, basée sur l'instinct, l'intuition pure. Et puis, « on verra bien ». Mais dès qu'on commence à réfléchir aux potentialités, la décision est bloquée. Finalement, on sera qualifiés soit d'impulsifs / irréfléchis, soit de personnes qui ont "peur de tout"...
Le besoin de validation par les autres est permanent dans ce cadre... Qu'en pensez-vous ?
Il y a un adage qui dit que deux tête valent mieux qu'une. Le meilleur moyen de s'en rendre vraiment compte, c'est de connaître ses limites, et celles de n'importe quel groupe humain, face à une tâche qui ne laisse pas de doute quand au résultat. Ca peut être de jouer aux échecs à haut niveau, ou de concevoir des systèmes complexes.
Sinon le besoin de doute n'est pas nouveau, il a été (ou en tout cas est supposé avoir été) à l'origine d'une révolution du savoir.
Précautions sur la méthode cartésienne
Bien que Descartes écrive le Discours de la Méthode en français pour rejoindre une plus large audience (il s'agit du tout premier ouvrage philosophique à être écrit en français, le latin étant alors utilisé comme langue de la science), il ne conseille toutefois pas à tous de le suivre dans les voies qu'il a explorées :- parce qu'il faut faire par soi-même l'épreuve de nos connaissances pour parvenir à la certitude ; Descartes ne peut être certain pour son lecteur. Le doute et la méthode ont donc des aspects subjectifs très marqués, alors même que Descartes espère fonder les sciences.
- parce que certains esprits n'en sont pas capables, par précipitation ou modestie ; et il faut déconseiller le doute à la plupart des hommes parce que le risque est trop grand qu'ils ne s'égarent pour toute leur vie :
« Épistemon : Je pense qu'il est très dangereux de s'avancer trop loin dans cette manière de raisonner : les doutes universels de ce genre nous conduisent droit à l'ignorance de Socrate, ou à l'incertitude des pyrrhoniens, qui est comme une eau profonde où l'on ne peut trouver pied.Eudoxe : J'avoue que ce n'est pas sans grand danger qu'on s'y hasarde sans guide, quand on n'en connoît pas le gué, et que beaucoup même s'y sont perdus. » (Recherche de la vérité par les lumières naturelles)
Re: Le doute chronique, ou l'art de remettre le monde en question
Le doute te permet de remettre en question l'ordre établi et de ne pas prendre pour argent comptant toutes les pensées prémâchées, notamment celles vendues par nos médias favoris et c'et bien.
C'est cette liberté d'esprit qui peux te permettre de faire des découvertes extraordinaires (pour toi et/ou pour le monde).
Mais évidemment comme tout excès, l'excès de doute peut être contre productif. Il peut te ralentir ou t'immobiliser dans tes décisions. Probablement faut-il le dompter.
Pour ma part, il me sert souvent à envisager toutes les possibilités et ainsi, "sécuriser" mes choix. Mais je suis également conscient qu'il me limite parfois et me freine souvent.
Il me semble que le plus important comme souvent, c'est d'avoir l'information, le savoir donc et se connaître.
Bon courage à toi...
C'est cette liberté d'esprit qui peux te permettre de faire des découvertes extraordinaires (pour toi et/ou pour le monde).
Mais évidemment comme tout excès, l'excès de doute peut être contre productif. Il peut te ralentir ou t'immobiliser dans tes décisions. Probablement faut-il le dompter.
Pour ma part, il me sert souvent à envisager toutes les possibilités et ainsi, "sécuriser" mes choix. Mais je suis également conscient qu'il me limite parfois et me freine souvent.
Il me semble que le plus important comme souvent, c'est d'avoir l'information, le savoir donc et se connaître.
Bon courage à toi...
Stripe- Messages : 250
Date d'inscription : 22/12/2014
Localisation : Sur la route des tigres
Re: Le doute chronique, ou l'art de remettre le monde en question
Si tu doute de tout je te conseille de lire Descartes et son"Discours de la méthode"il doute même de sa propre existence le gars ...
mopopop- Messages : 48
Date d'inscription : 26/01/2016
Age : 51
Localisation : Nantes
Re: Le doute chronique, ou l'art de remettre le monde en question
Quel beau sujet le doute.
Ce doute, tant vanté par l'autre livre.(oui, forcemement, la base de mes lectures sont les livres qui s'opposent)
Que de source de tracas. Mais qui doute vraiment? Celui qui en accuse l'autre ou celui qui se voit pointé du doigt. victime/bourreau. les roles se confondent on le sait!! Ne s'inverses t il pas selon les périodes finalement?
Et si ce n'est pas le doute, ne serait ce pas un besoin de controle enfermant, qui ne saurait de laisser place à l'autre?
Ce doute, tant vanté par l'autre livre.(oui, forcemement, la base de mes lectures sont les livres qui s'opposent)
Que de source de tracas. Mais qui doute vraiment? Celui qui en accuse l'autre ou celui qui se voit pointé du doigt. victime/bourreau. les roles se confondent on le sait!! Ne s'inverses t il pas selon les périodes finalement?
Et si ce n'est pas le doute, ne serait ce pas un besoin de controle enfermant, qui ne saurait de laisser place à l'autre?
Invité- Invité
Re: Le doute chronique, ou l'art de remettre le monde en question
Pour ma part le doute méthodique découvert et développé en philosophie a été un élément extrêmement structurant de ma pensée.
il est venu chambouler mon besoin de cadre et de références auxquels je pouvais me rattacher par sécurité, c'est peut-être même une des choses qui m'a fait me sentir un peu différent car j'ai compris à ce moment là que j'avais le droit de ne pas prendre tout ce que l'on me disait comme parole d'évangile et que ceux qui détenaient la parole n'étaient pas obligatoirement ceux qui avaient raison.Il a fini de libérer ma pensée.
Néanmoins les différents doutes évoqués en départ de topic sont devenus de véritables pièges...douter de tout et encore plus de ce que l'on est est une forme de plongée en abyme qui je pense pousse à l'isolement.Il est fatiguant de passer pour le rabat-joie de service lorsque on remet en question systématiquement tout ou du moins lorsque on ose requestionner simplement les choses, il est épuisant d'avoir l'impression de vivre sur le fil du rasoir à se demander si l'on pense bien ou pas à rester dans la confortable "normalité".
Bref en ce qui concerne le besoin de validation, je suis dans ce cas là ce qui me pourrit grandement la vie au niveau personnel et professionnel.
il est venu chambouler mon besoin de cadre et de références auxquels je pouvais me rattacher par sécurité, c'est peut-être même une des choses qui m'a fait me sentir un peu différent car j'ai compris à ce moment là que j'avais le droit de ne pas prendre tout ce que l'on me disait comme parole d'évangile et que ceux qui détenaient la parole n'étaient pas obligatoirement ceux qui avaient raison.Il a fini de libérer ma pensée.
Néanmoins les différents doutes évoqués en départ de topic sont devenus de véritables pièges...douter de tout et encore plus de ce que l'on est est une forme de plongée en abyme qui je pense pousse à l'isolement.Il est fatiguant de passer pour le rabat-joie de service lorsque on remet en question systématiquement tout ou du moins lorsque on ose requestionner simplement les choses, il est épuisant d'avoir l'impression de vivre sur le fil du rasoir à se demander si l'on pense bien ou pas à rester dans la confortable "normalité".
Bref en ce qui concerne le besoin de validation, je suis dans ce cas là ce qui me pourrit grandement la vie au niveau personnel et professionnel.
zam- Messages : 31
Date d'inscription : 26/02/2016
Age : 47
Re: Le doute chronique, ou l'art de remettre le monde en question
Le doute, base de l'autre livre, l'interdit?
La foi, base du livre le plus lu.
Les 2 ménagent le foie et les interdits. Le mélange n'est pas aussi simple que le boudhisme pourrait le laisser penser
La foi, base du livre le plus lu.
Les 2 ménagent le foie et les interdits. Le mélange n'est pas aussi simple que le boudhisme pourrait le laisser penser
Invité- Invité
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