roooooh mais ce n'est quand même pas si grave!...

Je ne sais pas si le sujet est au bon endroit.

Voilà ça m'énerve et ça m'énerve encore plus que ce soit pareil sur ce forum qu'ailleurs.

Tu parles d'écologie, de la nécéssité d'économiser l'énergie fossile: rhoo mais ce n'est quand même pas grave!
Tu parles de l'industrie agroalimentaire et de la façon dont sont traités les animaux: rhoo mais ce n'est quand même pas grave!
Tu parles de la condition de la femme et de tout ce qui présage du manque de respect courant: rhoo mais ce n'est quand même pas grave!
Tu parles du racisme ordinaire: rhoo mais ce n'est quand même pas grave!

rien n'est grave, c'est si facile....

J'appelle ça de la bêtise, le manque de savoir n'est pas grave, ça peut s'améliorer ou on peut tout simplement savoir qu'on ne sait pas et rester humble mais savoir et s'en foutre ça c'est grave!

J'ai oublié:
Et la loi sur le renseignement : oh mais ce n'est quand même pas grave
Et le traité transatlantique: oh mais ce n'est quand même pas grave

Tant qu'on ne touche pas à nos sous, ce n'est pas grave...

+1

Les hommes sont généralement égoïstes, tout ce qui ne les touche pas personnellement ne les touchera pas en général, aussi rien ne leur semble grave tant qu'ils ne sont pas affectés directement. Il faut aussi prendre en compte qu'ils ne se rendent pas compte que certaines choses peuvent les affecter lorsque cela n'est pas apparent dans leur quotidien.

Globalement d'accord.
Après je pense (ce n'est qu'une supposition) qu'il y a plusieurs catégories dans ceux qui estiment que "ce n'est pas si grave":

- Ceux qui s'en foutent réellement tant que ça ne les touche pas
- Ceux qui trouvent ça important mais pas à leur niveau (= ce n'est pas à eux d'en discuter, mais aux personnes de pouvoir, donc en réalité il prétendent que c'est important sans s'en soucier)
- Ceux qui trouvent ça important à tous les niveaux, en en discutent
- Ceux qui prennent ces problèmes à coeur et s'en inquiètent personnellement (= ceux qui vont éventuellement agir)

On peux aussi trouver les choses pas si grave par rapport à d'autres sujets.

Comme par exemple?
Est-ce que justement le fait qu'il s'agisse de sujet sur lesquels il est possible d'agir ne pousse pas à se retrancher sur des sujets graves mais plus difficiles à influencer? Est-ce que la gravité d'ub sujet par rapport à un autre nous dédouane d'agir ou de penser?

Grave ou important ?

Marguerite a écrit:Comme par exemple?

Chacun aura sa propre échelle des priorités. Je suppose, mais j'ai peut être tord, qu'au vu de la multiplicité des sujets qui pourrait être traités, un certain arbitrage peut être nécessaire. De plus, nous avons tous nos opinions et objectifs de vie.

Certains trouvent que l'écologie c'est super important, et que la loi sur le renseignement c'est pas si grave, si on doit tous mourir suite au réchauffement climatique, au manque d'eau potable et à la pollution de l'air.

Certains trouvent que la loi sur le renseignement c'est super important, et que l'écologie c'est pas si grave, car vivre dans un monde à l'air pur mais sans aucune liberté individuelle, où tout le monde est espionné et où les puissants asservissent le peuple, c'est inutile.

Marguerite a écrit:Est-ce que justement le fait qu'il s'agisse de sujet sur lesquels il est possible d'agir ne pousse pas à se retrancher sur des sujets graves mais plus difficiles à influencer? Est-ce que la gravité d'ub sujet par rapport à un autre nous dédouane d'agir ou de penser?

J'ai tendance à croire qu'il est possible d'agir sur à peu près tous les sujets. Avec plus ou moins d'effort et de complexité.

Après, il faut se rappeler qu'il n'y a pas d'obligation à penser et à agir. Un individu qui se fout royalement de l'écologie, du traitement des animaux, du respect des femmes, du racisme ordinaire, de la loi sur le renseignement, du traité transatlantique, et qui passe ça journée à analyser les résultats de la ligue des champions de football n'est pas un sous-individu.

Ce n'est pas parce que certains voit un sujet qu'ils considèrent important/grave que c'est le cas pour les autres, voire que c'est le cas tout court.

Chacun a la liberté d'agir comme de ne pas agir.

J'ai une théorie sur ce que tu décris Marguerite (attention ! ).

Ça s'appelle le gigantisme. On s'est organisés avec des structures géantes (l'état, la grande ville, la grande entreprise) et ça a plusieurs conséquences :
* on perd la capacité de comprendre face à une trop grande complexité
* on s'habitue a ne plus avoir de pouvoir individuel

Et donc, plus de responsabilité.

C'est ainsi qu'au quotidien on n'a aucune idée de comment tout ce que l'on utilise est produit (alimentation, eau, énergie, habitat, etc.).

Le "rhoo n'est pas si grave" à mon sens est avant tout le produit du conditionnement par le gigantisme.

En règle générale, j'aime bien comprendre les structures sous-jacentes plutôt que de me focaliser sur l'individu (même si c'est très pénible de voir au quotidien des gens formatés, je suis bien d'accord, mais au moins ça relativise).

A contrario, si on avait une production locale et que les gens y étaient impliqués, il n'y aurait plus ce "rhoo c'est pas si grave".

My 2 cents

Paradoxe a écrit:

Marguerite a écrit:Comme par exemple?

J'ai tendance à croire qu'il est possible d'agir sur à peu près tous les sujets. Avec plus ou moins d'effort et de complexité.

Après, il faut se rappeler qu'il n'y a pas d'obligation à penser et à agir. Un individu qui se fout royalement de l'écologie, du traitement des animaux, du respect des femmes, du racisme ordinaire, de la loi sur le renseignement, du traité transatlantique, et qui passe ça journée à analyser les résultats de la ligue des champions de football n'est pas un sous-individu.

Ce n'est pas parce que certains voit un sujet qu'ils considèrent important/grave que c'est le cas pour les autres, voire que c'est le cas tout court.

Chacun a la liberté d'agir comme de ne pas agir.

Je ne suis pas tout a fait d'accord avec cela, je pense qu'à partir du moment ou on vit en société chaque personne qui y est impliquée a le devoir de, au minimum, s'interroger sur la dite société.
Je n'oserai jamais même penser qu'une personne soit un sous-individu, je parle ici de ce jugement de valeur que l'on s'entend porter quand on ose se poser des questions, donner son avis ou que l'on s'engage sur des sujets de société. Comme s'il s'agissait d'une erreur de penser à l'avenir. (même si tous les sujets dont je parle ici nous concernent absolument chacun en particulier de façon complètement directe ici et maintenant)

Marguerite a écrit:

Je ne suis pas tout a fait d'accord avec cela, je pense qu'à partir du moment ou on vit en société chaque personne qui y est impliquée a le devoir de, au minimum, s'interroger sur la dite société.
Je n'oserai jamais même penser qu'une personne soit un sous-individu, je parle ici de ce jugement de valeur que l'on s'entend porter quand on ose se poser des questions, donner son avis ou que l'on s'engage sur des sujets de société. Comme s'il s'agissait d'une erreur de penser à l'avenir. (même si tous les sujets dont je parle ici nous concernent absolument chacun en particulier de façon complètement directe ici et maintenant)

Je suis tout à fait d'accord avec toi Marguerite.

Et d'ailleurs, le fait que "la mode" majoritaire soit à ne pas se poser de questions et à se moquer de ceux qui s'en posent, est inquiétant quand à notre devenir collectif.

Vivent les "résistants du questionnement" !

Je pense que tu exagères un peu dans ta description des réactions que l'on peut observer Marguerite.

Que les gens disent : "ces sujets nous passent au-dessus de la tête", avec le sous-entendu "parce qu'on a pas de prise sur tout ça", ok.
En revanche dire que les gens s'en branlent tellement qu'ils en arrivent à moquer celui qui se préoccupe de ces questions, ça me paraît faux.

Le jour où la société en sera à un tel point de décrépitude, ça deviendra méchamment inquiétant.

LeNazeQuiSapelleLebowski a écrit:
Le jour où la société en sera à un tel point de décrépitude, ça deviendra méchamment inquiétant.

Welcome to my world!

Je suis trouble-fête mais on est quand même une société qui :
* maltraite les animaux en masse,
* détruit les écosystèmes,
* éduque terriblement mal les enfants,
* pille les ressources mondiales,
* vend des armes aux plus offrants,
* exploite des travailleurs esclavagisés,
* accepte des niveaux d'inégalité scandaleux,
etc.

ouais, peut être mais... c'est pas si grave

Je suis dans le même état d'agacement que toi Marguerite  
Il y a tellement de choses graves/injustes dans ce monde sur lesquelles une simple attention de la majorité pourrait faire bouger les choses... mais non.
On a beau parler du sujet, montrer l'absurdité de notre façon de vivre actuelle etc, les gens disent "on ne peut rien y faire de toute façon"... !!
Quel désarroi

LeNazeQuiSapelleLebowski a écrit:ouais, peut être mais... c'est pas si grave

Et ce serait quoi pour toi le bon qualificatif ?