Gérer la frustration

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Message par Skeptika Mar 26 Mai 2015 - 19:40

Bonsoir amis zébrés.

Comment gérez-vous la frustration en général, mais plus particulièrement dans le cadre du couple ? J'ai un mal terrible en général à gérer la frustration, comme la déception, et ça impacte pas mal mon couple, générant des disputes qui pourraient très certainement être évitées si je parvenais à davantage prendre sur moi.
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Message par Ereen Mer 27 Mai 2015 - 1:33

C'est super difficile... c'est un genre de colère, plus ou moins forte. Peut-être essayer de laisser tomber sur le moment, puis essayer de mettre les choses à plat plus tard avec le partenaire, lorsque l'émotion est retombée, on est alors plus calme pour trouver des solutions concrètes à deux... ?
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Message par Ereen Mer 27 Mai 2015 - 1:37

Analyser quel fut le problème surtout Smile surtout que tu parles de déception, ça signifie donc que tu as des attentes que peut-être l'autre personne n'a pas vu, ou pas compris, ou pas pensé que c'était si important pour toi ?
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Message par Skeptika Mer 27 Mai 2015 - 9:54

Merci Ereen ! C'est un genre de colère en effet, comme un tremplin menant à la colère plutôt. La frustration me fait bouillir de l'intérieur, et souvent, ça éclate en colère. Ce qui m'énerve au plus haut point car je SAIS la vacuité de la colère, et sa contre-productivité. Je le sais, je l'intellectualise, mais au bout du compte mes émotions prennent le pas.

Ce que tu me suggères, j'essaie de le faire parfois, mais elle reçoit ça comme si je lui faisais la gueule et elle ne le supporte pas alors elle me harcèle pour en parler immédiatement car elle trouve cela injuste. Ce qui me met encore plus en colère.

Pour la déception, c'est exactement ça. C'est souvent la base de nos disputes. Non seulement j'ai des attentes probablement plus élevées et rigoureuses que la moyenne, mais en plus de cela ma copine non zébrette a un réel problème d'empathie. Elle n'y arrive pas. Elle n'est pas à deux doigts de tourner psychopathe hein, mais elle est juste profondément incapable de se mettre à ma place. Du coup elle va faire et dire des choses qui nous concernent/impactent autant l'une que l'autre mais sans penser de mon point de vue, sans me prendre en compte dans l'histoire, provoquant des situations où je me sens hautement lésée, donc frustrée, donc en colère. Le fait qu'elle ne soit pas zébrette joue pas mal là dedans. Nous ne réfléchissons absolument pas de la même façon.

De la même façon, elle en vient assez fréquemment à me faire du mal d'une façon ou d'une autre (en me vexant, m'humiliant, me laissant tomber ou me foutant dans la merde pour x situation...), sachant que je suis hypersensible ça vient assez vite généralement, mais sans qu'elle en ait jamais eu l'intention en fait. Juste parce que c'est sa façon d'être, elle ne se prend pas la tête, et réfléchit peu au pourquoi du comment, et se lance dans des actions sans penser aux conséquences. Et lorsque le mal est fait, elle insiste généralement corps et âme sur le fait qu'elle n'avait jamais eu l'intention de nuire, comme si le fait d'avoir eu une bonne intention en tête annulait le résultat (nuisible) de son action. J'ai toujours un mal fou à lui faire admettre qu'elle ne peut pas se dédouaner de ce genre de choses au prétexte que ses intentions étaient bonnes. L'enfer est pavé de bonnes intentions.

Je me sens extrêmement perdue. Il faudrait que je sois capable de mettre de l'eau dans mon vin et d'être plus souple dans l'intérêt de mon couple. Mais dans le même temps, j'ai peur de ne plus me respecter, et d'en souffrir encore plus. Au-delà du fait que je n'y arrive même pas.
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Message par Invité Mer 27 Mai 2015 - 16:23

Je ne crois pas qu'elle se dédouane plus que tu ne le fais lorsque tu lui remets entre les mains le pouvoir de provoquer de la colère ou une autre émotion chez toi.
De plus tu sais qu'elle est de bonne foi quand elle agit de telle sorte qu'elle fait surgir involontairement des problématiques qui t'appartiennent.
Quand on a des réactions disproportionnées, c'est qu'il y a confusion entre les causes réelles (peut être des souvenirs de souffrance réactivés) qui ne sont pas à confondre avec le facteur déclencheur (elle) qui lui est contingent.
Elle te donne l'opportunité de te confronter à des choses qui ne sont pas réglées chez toi. C'est l'occasion d'entendre les émotions pour ce qu'elles sont, de rester à leur contact en les détachant des circonstances qui les ont fait surgir à ta conscience.
De là pourra naître un dialogue constructif qui vous fera grandir toutes les deux, plutôt que de se lancer dans un ping pong d'accusations...
En fait c'est souvent la même leçon qui réapparaît au contact des personnes qui nous sont proches ou très proches, c'est que nous sommes seuls responsables de notre bonheur.
Si tu abandonnes ce pouvoir aux autres, alors tu restes dépendante de ce qu'ils font ou pas pour te permettre de te sentir bien, tu essaies d'avoir un contrôle sur eux au lieu de rester aux commandes de toi même...

Ce que je veux dire c'est que non, ses intentions n'annulent en rien le résultat: tu es blessée. Pour autant je crois que tu te trompes de conclusion, elle ne changera probablement pas (sauf de sa propre initiative et non de la tienne) et si tu cherches à la culpabiliser à mon avis cela sera pire. Et si toi tu cherches à t'adapter au burin, en niant tes ressentis, cela ne sera pas mieux...
Pour avoir été dans ton cas (et aussi dans celui de ton amie) je crois que t'as plutôt peur des conséquences qui adviendraient si tu t'écoutais un peu plus au contraire, autrement dit s'apercevoir que peut être vous n'êtes pas aussi compatibles que tu l'aurais souhaité.

Mais dans tous les cas c'est sûr qu'il y a un petit travail de fond qui t'attend pour pouvoir échanger de façon constructive avec elle et peut être que votre relation atteindra un niveau supérieur, enrichi, authentique, en résumé plus mûr. Wink

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Message par Skeptika Mer 27 Mai 2015 - 22:34

the kick inside a écrit:
En fait c'est souvent la même leçon qui réapparaît au contact des personnes qui nous sont proches ou très proches, c'est que nous sommes seuls responsables de notre bonheur.
Si tu abandonnes ce pouvoir aux autres, alors tu restes dépendante de ce qu'ils font ou pas pour te permettre de te sentir bien, tu essaies d'avoir un contrôle sur eux au lieu de rester aux commandes de toi même...

Tout d'abord merci pour ta réponse, tu aurais difficilement pu viser plus juste dans ton commentaire.

Je suis absolument d'accord avec cette perspective. J'ai compris il n'y a pas si longtemps qu'il était vain de chercher le bonheur et la paix hors de soi-même. C'est pourquoi je viens chercher conseil ici sur la façon de gérer ma frustration, et non pas sur la façon de modeler ma copine à ma convenance. Tu as raison, la culpabiliser n'a jamais marché. Elle a à chaque fois promis, juré, tout ce que tu veux, qu'elle ferait des efforts (à bien cinq ou six reprises, lorsque j'ai voulu la quitter), ses yeux de biche tout larmoyants. Ça n'est jamais arrivé.

the kick inside a écrit:
Pour avoir été dans ton cas (et aussi dans celui de ton amie) je crois que t'as plutôt peur des conséquences qui adviendraient si tu t'écoutais un peu plus au contraire, autrement dit s'apercevoir que peut être vous n'êtes pas aussi compatibles que tu l'aurais souhaité.

Voudrais-tu bien me parler un peu de ton expérience ?
C'est tellement compliqué. On a vécu 1 an et demi ensemble avant qu'elle m'avoue ses sentiments. On était devenues inséparables, vraiment, on ne se quittait plus. On ne se quitte toujours plus d'ailleurs. Mais c'est différent. On a essuyé pas mal d'épreuves, et j'ai longtemps pensé que c'était la femme de ma vie. Qu'on était faites l'une pour l'autre, vraiment, et puis on avait passé tellement de nuit à discuter de l'éducation, on était tellement sur la même longueur d'onde, il fallait qu'on élève des enfants ensemble afin de créer les êtres les plus parfaits qu'il soit (... Rolling Eyes ) ! Mais aujourd'hui je sais que non, qu'on a une date limite d'expiration. Je l'ai su définitivement lorsque que je me suis engueulée avec notre bande de potes (enfin, plus les siens que les miens désormais) que j'avais invité chez moi à Détroit en mars, car ils avaient fait grave de la merde et je ne me sentais pas respectée, alors elle m'avait encouragée à leur faire part de mes ressentis et m'avait promis de me soutenir face à eux si j'osais m'exprimer. Mais elle s'est tue tout du long, à part pour prendre leur défense: l'énorme mindfuck. Du coup je me suis retrouvée seule, à m'en manger plein la gueule. Après quoi, jusqu'au départ de ces gens, elle ne m'a pas offert une once de soutien psychologique, ou ne serait-ce que d'affection, terrorisée qu'elle était que ces gens ne l'aiment plus autant à cause de moi. Elle même a reconnu que son attitude avait été dégueulasse après coup. Mais c'était trop tard, un truc s'était brisé en moi. J'avais compris qu'on était trop différentes. Jamais au grand jamais je ne pourrais faire passer mon image sociale ou plutôt ma place au sein d'une certaine société, ou une connerie de ce genre devant quelqu'un que j'aime. Mais surtout, jamais je ne pourrais tolérer que la personne que j'aime et qui prétend m'aimer me fasse ça. Ça peut sembler con comme ça comme histoire, mais il s'agit d'un élément disons symptomatique d'un ensemble. Pour moi ça a été un déclic.

Sauf que je l'aime. Vraiment. Peut-être pas autant que j'ai pu l'aimer, lorsque c'était un amour profondément pur et tourné vers l'avenir. Mais c'est un amour sincère, tendre, affectueux. C'est ma meilleure amie, l'être qui m'est le plus cher au monde, la personne qui me connaît le mieux et qui m'a le plus aidé à m'épanouir avant que l'on se mette ensemble, et au début de notre relation. J'ai besoin d'elle.

Je suis extrêmement curieuse d'entendre ton expérience, en espérant que tu sois d'accord pour la partager.
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Message par LaGamoucheZ. Lun 1 Juin 2015 - 14:21

C'est compliquée.
Tu aimes cette femme, mais visiblement elle ne peut pas être la compagne que tu cherches.

Je ne vais pas te donner de conseils globaux, mais pour revenir sur ta question de départ par rapport à la frustration, je n'arrive pas non plus à "patienter", à ronger mon frein.

As-tu été voir du coté de la CNV ou des équivalents? cette technique est intéressante car elle nous pousse à observer, exprimer notre ressenti (qu'il faut donc analyser avec le plus de justesse possible), puis notre besoin, et enfin poser une demande (qui n'est pas un ordre) à l'autre.

Ce qui est intéressant, outre le fait de devoir analyser ce que l'on ressent et qui fait svt déjà un peu redescendre la pression, est de pouvoir arriver à une formulation claire et non équivoque.

Par exemple...
Si je dis: "j'ai besoin que tu me respectes", l'autre peut penser me respecter, alors que je vais le vivre autrement.
Si je dis: " mon intérieur est pour moi comme un nid, un refuge. J'ai besoin que tu respectes cela, et donc je te demande de ne pas amener chez moi de personnes que je ne connaisse pas."
Soit l'autre le fait, et tout roule. Soit l'autre ne le fait pas, mais ne peut pas non plus plaider ne pas avoir voulu te blesser. Donc, a minima, tu sais où tu en es...
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Message par Invité Mer 3 Juin 2015 - 16:18

Skeptico a écrit:
the kick inside a écrit:
En fait c'est souvent la même leçon qui réapparaît au contact des personnes qui nous sont proches ou très proches, c'est que nous sommes seuls responsables de notre bonheur.
Si tu abandonnes ce pouvoir aux autres, alors tu restes dépendante de ce qu'ils font ou pas pour te permettre de te sentir bien, tu essaies d'avoir un contrôle sur eux au lieu de rester aux commandes de toi même...

Tout d'abord merci pour ta réponse, tu aurais difficilement pu viser plus juste dans ton commentaire.

Je suis absolument d'accord avec cette perspective. J'ai compris il n'y a pas si longtemps qu'il était vain de chercher le bonheur et la paix hors de soi-même. C'est pourquoi je viens chercher conseil ici sur la façon de gérer ma frustration, et non pas sur la façon de modeler ma copine à ma convenance. Tu as raison, la culpabiliser n'a jamais marché. Elle a à chaque fois promis, juré, tout ce que tu veux, qu'elle ferait des efforts (à bien cinq ou six reprises, lorsque j'ai voulu la quitter), ses yeux de biche tout larmoyants. Ça n'est jamais arrivé.

the kick inside a écrit:
Pour avoir été dans ton cas (et aussi dans celui de ton amie) je crois que t'as plutôt peur des conséquences qui adviendraient si tu t'écoutais un peu plus au contraire, autrement dit s'apercevoir que peut être vous n'êtes pas aussi compatibles que tu l'aurais souhaité.

Voudrais-tu bien me parler un peu de ton expérience ?
C'est tellement compliqué. On a vécu 1 an et demi ensemble avant qu'elle m'avoue ses sentiments. On était devenues inséparables, vraiment, on ne se quittait plus. On ne se quitte toujours plus d'ailleurs. Mais c'est différent. On a essuyé pas mal d'épreuves, et j'ai longtemps pensé que c'était la femme de ma vie. Qu'on était faites l'une pour l'autre, vraiment, et puis on avait passé tellement de nuit à discuter de l'éducation, on était tellement sur la même longueur d'onde, il fallait qu'on élève des enfants ensemble afin de créer les êtres les plus parfaits qu'il soit (...  Rolling Eyes ) ! Mais aujourd'hui je sais que non, qu'on a une date limite d'expiration. Je l'ai su définitivement lorsque que je me suis engueulée avec notre bande de potes (enfin, plus les siens que les miens désormais) que j'avais invité chez moi à Détroit en mars, car ils avaient fait grave de la merde et je ne me sentais pas respectée, alors elle m'avait encouragée à leur faire part de mes ressentis et m'avait promis de me soutenir face à eux si j'osais m'exprimer. Mais elle s'est tue tout du long, à part pour prendre leur défense: l'énorme mindfuck. Du coup je me suis retrouvée seule, à m'en manger plein la gueule. Après quoi, jusqu'au départ de ces gens, elle ne m'a pas offert une once de soutien psychologique, ou ne serait-ce que d'affection, terrorisée qu'elle était que ces gens ne l'aiment plus autant à cause de moi. Elle même a reconnu que son attitude avait été dégueulasse après coup. Mais c'était trop tard, un truc s'était brisé en moi. J'avais compris qu'on était trop différentes. Jamais au grand jamais je ne pourrais faire passer mon image sociale ou plutôt ma place au sein d'une certaine société, ou une connerie de ce genre devant quelqu'un que j'aime. Mais surtout, jamais je ne pourrais tolérer que la personne que j'aime et qui prétend m'aimer me fasse ça. Ça peut sembler con comme ça comme histoire, mais il s'agit d'un élément disons symptomatique d'un ensemble. Pour moi ça a été un déclic.

Sauf que je l'aime. Vraiment. Peut-être pas autant que j'ai pu l'aimer, lorsque c'était un amour profondément pur et tourné vers l'avenir. Mais c'est un amour sincère, tendre, affectueux. C'est ma meilleure amie, l'être qui m'est le plus cher au monde, la personne qui me connaît le mieux et qui m'a le plus aidé à m'épanouir avant que l'on se mette ensemble, et au début de notre relation. J'ai besoin d'elle.

Je suis extrêmement curieuse d'entendre ton expérience, en espérant que tu sois d'accord pour la partager.

Oui la trahison, le fait de ne plus sentir qu'on fait partie de la même team, peut être que ça couvait depuis longtemps, depuis le temps où tu avais l'impression qu'elle négligeait ton ressenti sur des petites choses, juste en étant elle même, et que tu te disais que la solution c'était peut être de le négliger autant qu'elle le faisait...

Et dans ce cas, la pire trahison c'est celle qu'on se fait à soi même: quand on décide de se mentir en se disant qu'avec un peu d'adaptation et de remise en question, on finira par avaler la couleuvre. Si on décide de porter seul la responsabilité du problème, il y a déséquilibre...
Après je vois plusieurs solutions: on dirait que tu t'es énormément reposée sur elle pour t'épanouir, voire repliée et si on l'enlève de l'équation, et bien c'est comme si on enlevait un déambulateur. Il faut un peu de temps pour se rendre compte qu'on peut marcher tout seul.

Je peux partager ce qui me semble pertinent sans avoir besoin de ressasser des trucs qui n'ont plus lieu d'être.
Par exemple, je ne suis pas le genre à avoir le nez collé h24 sur mon téléphone, d'ailleurs il suffit de me fréquenter pour s'apercevoir que ce n'est pas une posture de ma part.
Il peut donc m'arriver de répondre le lendemain, voire quelques jours plus tard. Si l'autre fait semblant que c'est ok, en s'autopersuadant comme tu le fais qu'il ne devrait pas en faire tout un foin, alors qu'intérieurement il bout ou se sent blessé, nous n'irons pas loin avec cette politique de l'autruche, au pire cela s'envenimera dans le non dit et se transformera en rapport de force...

J'ai un autre exemple bête mais parlant. Je n'aime pas attendre, le retard m'insupporte, je pense que cela soulève inconsciemment une peur de l'abandon. Avant j'aurais pris sur moi, aurait tenté de combattre mon ressenti, rationnaliser pour fuir le bouleversement émotionnel. Bien sûr j'aurais attendu sans broncher parce que j'aurais jugé que c'était du caprice, et que si je partais j'aurais peut être pris le risque de perdre l'autre et qu'effectivement on m'abandonne !
Malgré cela, j'en aurais voulu à l'autre et je pense que d'une façon ou d'une autre j'aurais tenté de le lui faire payer de façon détournée et bien sûr inefficace.
Maintenant je reconnais la sensation aussitôt qu'elle arrive, je reste avec elle, mais au lieu d'attendre, je m'en vais vaquer à autre chose et après j'en parle à l'autre. Le résultat est mille fois mieux, je ne conserve aucune rancune et en bonus l'attitude de la personne change (si bien sûr, c'est la bonne, sinon on ne perd rien non ?). Avant d'attendre d'être respectée, il faut se respecter soi...

D'où l'importance de reconnaître son état actuel sans la pression de "cela devrait être autrement", soutenir son besoin par l'action appropriée, s'exprimer, accepter qu'il y ait à ce moment là la possibilité d'un désaccord et ses conséquences... Mais voilà, quand on est ancré dans son ressenti, qu'on le respecte et lui accorde sa légitimité, alors on a moins peur de ce qui pourrait advenir. Et tout aussi important, au lieu d'avoir peur de manquer, on devient disponible à autre chose (qui nous correspond mieux éventuellement), c'est vraiment un autre état d'esprit...
Si je n'étais pas épanouie à présent, je ne me permettrais pas de donner de quelconques avis sur la question...

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Message par Skeptika Lun 15 Juin 2015 - 16:50

Mille pardons pour la réponse tardive, je suis actuellement en vadrouille à Berlin et j'ai eu pas mal de galères qui m'ont tenue éloignée du forum...
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Message par Skeptika Lun 15 Juin 2015 - 16:53

LaGamoucheZébrée a écrit: As-tu été voir du coté de la CNV ou des équivalents? cette technique est intéressante car elle nous pousse à observer, exprimer notre ressenti (qu'il faut donc analyser avec le plus de justesse possible), puis notre besoin, et enfin poser une demande (qui n'est pas un ordre) à l'autre.

Merci pour le conseil, j'avais déjà vu quelques zèbres évoquer la communication non-violente sur d'autres sujets en effet, et je m'étais d'ailleurs fait la réflexion qu'il fallait peut-être que j'aille y jeter un oeil. As-tu une expérience personnelle avec la CNV ?
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Message par Invité Lun 15 Juin 2015 - 16:58

Ben déjà si t'étais pas avec quelqu'un de ton sexe (ainsi donc de la façon dont la nature a prévu les choses, même si l'on s'entend mal, mais c'est ainsi) la frustration s'expliquerait même si assomante ou enquiquinante/décevante par cette simple asymétrie, et la tolérance qui va avec, et c'est exaspérant mais c'est touchant, c'est la vie.
Tandis que là ben...tant pis pour toi ma cocotte !

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Message par Skeptika Lun 15 Juin 2015 - 17:12

the kick inside a écrit: Et dans ce cas, la pire trahison c'est celle qu'on se fait à soi même: quand on décide de se mentir en se disant qu'avec un peu d'adaptation et de remise en question, on finira par avaler la couleuvre.

Oui. Mais ça pourrit, dans le fond.

the kick inside a écrit: Après je vois plusieurs solutions: on dirait que tu t'es énormément reposée sur elle pour t'épanouir, voire repliée et si on l'enlève de l'équation, et bien c'est comme si on enlevait un déambulateur. Il faut un peu de temps pour se rendre compte qu'on peut marcher tout seul.

C'est un peu cela.

the kick inside a écrit: Avant d'attendre d'être respectée, il faut se respecter soi...

D'où l'importance de reconnaître son état actuel sans la pression de "cela devrait être autrement", soutenir son besoin par l'action appropriée, s'exprimer, accepter qu'il y ait à ce moment là la possibilité d'un désaccord et ses conséquences... Mais voilà, quand on est ancré dans son ressenti, qu'on le respecte et lui accorde sa légitimité, alors on a moins peur de ce qui pourrait advenir. Et tout aussi important, au lieu d'avoir peur de manquer, on devient disponible à autre chose (qui nous correspond mieux éventuellement), c'est vraiment un autre état d'esprit...
Si je n'étais pas épanouie à présent, je ne me permettrais pas de donner de quelconques avis sur la question...

Je suis arrivée à la même conclusion, comme exprimé plus haut, de la nocivité de s'enfermer dans cette idée frustrante que "cela devrait être autrement". Toutefois je ne comprends toujours pas comment tu fais pour y arriver justement. Comme exprimé plus haut, je sais tout ça, je l'intellectualise très bien y'a pas de soucis. C'est dans les faits que ça bloque, que l'émotion me terrasse et prend le dessus sur la raison.
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Message par Skeptika Lun 15 Juin 2015 - 17:15

οἶος a écrit:Ben déjà si t'étais pas avec quelqu'un de ton sexe (ainsi donc de la façon dont la nature a prévu les choses, même si l'on s'entend mal, mais c'est ainsi) la frustration s'expliquerait même si assomante ou enquiquinante/décevante par cette simple asymétrie, et la tolérance qui va avec, et c'est exaspérant mais c'est touchant, c'est la vie.
Tandis que là ben...tant pis pour toi ma cocotte !

Merci beaucoup pour ton analyse extrêmement fine et pointue (et riche d'arguments solides) Bravo !

D'ailleurs tu écris très bien, si bien que je n'ai eu aucun mal à comprendre ton propos. Allez salut ?
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Message par Invité Lun 15 Juin 2015 - 17:21

De rien, je fais ainsi plusieurs BA par jour.

Aller salut !

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Message par Invité Dim 21 Juin 2015 - 2:10

Skeptico a écrit:
Je suis arrivée à la même conclusion, comme exprimé plus haut, de la nocivité de s'enfermer dans cette idée frustrante que "cela devrait être autrement". Toutefois je ne comprends toujours pas comment tu fais pour y arriver justement.

Si je devais résumer par étape le processus, ce serait:

1) observer son propre ressenti sans chercher à interpreter ou apposer un sens à l'expérience qu'on est en train de vivre (sinon la pensée s'échauffe et s'autoalimente
2) choisir ensuite la façon dont on leverbalise mais surtout ne pas attendre pour exprimer ses besoins

Ce qui signifie aussi accepter que rien n'est acquis (encore maintenant je trouve ça destabilisant de devoir rester vigilante pour ne pas faire de compromis dès que je sens quelquechose me déplaît ), et comme on disait, être prêt à se détacher de ce qui ne participe pas à son bonheur... L'étape 1 pour moi est primordiale, et trop souvent négligé, sinon les deux sont les bases d'une relation heureuse et authentique, avec tout le monde...

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Message par A fleur de peau 40 Lun 13 Juil 2015 - 16:39

Skeptico a écrit:Merci Ereen ! C'est un genre de colère en effet, comme un tremplin menant à la colère plutôt. La frustration me fait bouillir de l'intérieur, et souvent, ça éclate en colère. Ce qui m'énerve au plus haut point car je SAIS la vacuité de la colère, et sa contre-productivité. Je le sais, je l'intellectualise, mais au bout du compte mes émotions prennent le pas.

Ce que tu me suggères, j'essaie de le faire parfois, mais elle reçoit ça comme si je lui faisais la gueule et elle ne le supporte pas alors elle me harcèle pour en parler immédiatement car elle trouve cela injuste. Ce qui me met encore plus en colère.

Pour la déception, c'est exactement ça. C'est souvent la base de nos disputes. Non seulement j'ai des attentes probablement plus élevées et rigoureuses que la moyenne, mais en plus de cela ma copine non zébrette a un réel problème d'empathie. Elle n'y arrive pas. Elle n'est pas à deux doigts de tourner psychopathe hein, mais elle est juste profondément incapable de se mettre à ma place. Du coup elle va faire et dire des choses qui nous concernent/impactent autant l'une que l'autre mais sans penser de mon point de vue, sans me prendre en compte dans l'histoire, provoquant des situations où je me sens hautement lésée, donc frustrée, donc en colère. Le fait qu'elle ne soit pas zébrette joue pas mal là dedans. Nous ne réfléchissons absolument pas de la même façon.

De la même façon, elle en vient assez fréquemment à me faire du mal d'une façon ou d'une autre (en me vexant, m'humiliant, me laissant tomber ou me foutant dans la merde pour x situation...), sachant que je suis hypersensible ça vient assez vite généralement, mais sans qu'elle en ait jamais eu l'intention en fait. Juste parce que c'est sa façon d'être, elle ne se prend pas la tête, et réfléchit peu au pourquoi du comment, et se lance dans des actions sans penser aux conséquences. Et lorsque le mal est fait, elle insiste généralement corps et âme sur le fait qu'elle n'avait jamais eu l'intention de nuire, comme si le fait d'avoir eu une bonne intention en tête annulait le résultat (nuisible) de son action. J'ai toujours un mal fou à lui faire admettre qu'elle ne peut pas se dédouaner de ce genre de choses au prétexte que ses intentions étaient bonnes. L'enfer est pavé de bonnes intentions.

Je me sens extrêmement perdue. Il faudrait que je sois capable de mettre de l'eau dans mon vin et d'être plus souple dans l'intérêt de mon couple. Mais dans le même temps, j'ai peur de ne plus me respecter, et d'en souffrir encore plus. Au-delà du fait que je n'y arrive même pas.

Tchao

Je te dirais que MALHEUREUSEMENT le Zèbre est constitué comme ça : hypersensible, susceptible ET SURTOUT ses émotions sont exacerbées, donc compliqué de se contrôler...
Et comme les non-zèbres ne fonctionnent pas comme nous, si le ou la conjointe n'a pas compris comment fonctionnait le zèbre et tenter de travailler là-dessus, c'est le clash à chaque fois ( je sais de quoi je parle, je suis en plein dedans Dent pétée )
Et nous les personnes en surdouance dès qu'on se sent blessé cela prend des proportions astronomiques : une engueulade équivaut à un sentiment équivalent qu'on est en train de nous larguer donc tsunami ! si on se sent incompris(e), paf idem tsunami des émotions négatives et c'est la cata ! on part au quart de tour ! et si le compagnon ou la compagne en plus essaye de nous faire parler alors qu'on tente de laisser le tsunami passer en nous, pouf, c'est l'engueulade assurée !!!

TOUT LE MONDE DEVRAIT LIRE CE BOUQUIN  il est mieux que "trop intelligent pour être heureux", c'est " comment faire simple quand on est compliqué", il est vraiment top ! il aide à mieux comprendre notre fonctionnement et apporte pas mal de solutions.

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