C'est insupportable
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C'est insupportable
C'est insupportable ce détachement continuel que je fais (surtout lorsque je dialogue avec quelqu'un), détachement dans lequel je me juge.
Je suis 2 : l'une qui vit, qui s'adapte à ce qui se passe autour d'elle et qui discute et l'autre qui en rit, qui s'en moque et qui sait que je ne suis pas moi-même.
Mais cet autre ce n'est pas moi non plus. Je ne sais pas qui je suis et ce dont je suis capable.
J'ai envie de dire tellement plus ou alors me taire. Je ne sais pas.
Je déteste parler quand je ne maîtrise pas complètement un sujet et c'est malheureusement le cas tout le temps.
J'ai l'impression que les connexions ne se font pas, plus, dans mon cerveau, je suis lente. Je n'articule pas, je ne termine pas toujours mes phrases comme si finalement je me résignais à ne pas faire passer mon message. Je me sens inintéressante (aucune connaissance pointue dans des domaines précis) et je n'aime pas trop parler de moi, après tout ça serait se dévoiler.
J'ai l'impression de penser en ressentis, en émotions et non plus en mots maintenant...Cela fait longtemps que cela dure, ça m'inquiète.
J'ai besoin de concentration pour lire ou pour comprendre ce que l'on me dit lorsque ça parle d'un sujet compliqué. Ce n'était pas le cas y'a quelques années.
J'ai envie de faire plein de choses mais j'ai le sentiment que je n'ai pas le temps ou la capacité à faire quelque chose de bien alors je ne fais rien...
ça me bouffe cette inaction de ma part, cette résignation. Je ne sais pas comment passer au delà de tout ça alors que j'en suis pourtant consciente....
C'est insupportable de ne pas se sentir à la hauteur de ce qu'on a envie d'être.
Je suis 2 : l'une qui vit, qui s'adapte à ce qui se passe autour d'elle et qui discute et l'autre qui en rit, qui s'en moque et qui sait que je ne suis pas moi-même.
Mais cet autre ce n'est pas moi non plus. Je ne sais pas qui je suis et ce dont je suis capable.
J'ai envie de dire tellement plus ou alors me taire. Je ne sais pas.
Je déteste parler quand je ne maîtrise pas complètement un sujet et c'est malheureusement le cas tout le temps.
J'ai l'impression que les connexions ne se font pas, plus, dans mon cerveau, je suis lente. Je n'articule pas, je ne termine pas toujours mes phrases comme si finalement je me résignais à ne pas faire passer mon message. Je me sens inintéressante (aucune connaissance pointue dans des domaines précis) et je n'aime pas trop parler de moi, après tout ça serait se dévoiler.
J'ai l'impression de penser en ressentis, en émotions et non plus en mots maintenant...Cela fait longtemps que cela dure, ça m'inquiète.
J'ai besoin de concentration pour lire ou pour comprendre ce que l'on me dit lorsque ça parle d'un sujet compliqué. Ce n'était pas le cas y'a quelques années.
J'ai envie de faire plein de choses mais j'ai le sentiment que je n'ai pas le temps ou la capacité à faire quelque chose de bien alors je ne fais rien...
ça me bouffe cette inaction de ma part, cette résignation. Je ne sais pas comment passer au delà de tout ça alors que j'en suis pourtant consciente....
C'est insupportable de ne pas se sentir à la hauteur de ce qu'on a envie d'être.
lilou49- Messages : 36
Date d'inscription : 26/05/2013
Localisation : 49
Re: C'est insupportable
Salut, je me retrouve pas mal dans certains des caractères que tu décris, notamment cette notion de décalage entre celui qu'on laisse paraître et celui qu'on est.
Je peux avoir un mal fou à présenter mon idée, mes impressions ou mon ressenti, d'avoir ce sentiment quand je les laisse filer, s'exprimer, qu'ils ne correspondent alors pas du tout à ce que je veux dire réellement, alors parfois je préfère me taire, même si je ressens au fond de moi une vision assez juste du sujet de la discussion, juste mais perfectible donc inexprimable.
J'essaie de me faire souffrance et de forcer à l'exprimer, quitte à me faire violence, mais ce n'est vraiment pas évident. Sur beaucoup de thèmes encore, j'adopte l'attitude de l'auditeur atterré qui n'en laisse rien paraître. Ce n'est pas facile au quotidien, je suppose que c'est lié à un état de dépression latente issu de la mauvaise gestion de son décalage au monde (ou plutôt de son hyper-compréhension). Il y a ce réflexe de laisser couler, de se dire que c'est pas grave, de se laisser pincer les fesses comme une soumission, mais de s'en ressentir profondément meurtri au fond de soi.
Quand le moral se délite un peu, il y a aussi ce sentiment de perdre ses facultés. Tu peux rester aussi brillant que tu veux, quand tu as saisi auparavant ce dont tu es capable, le fait de ne pouvoir atteindre ce niveau dans ces instants de doute est vraiment frustrant, c'est un peu comme si une part de toi s'était endormie, pire recroquevillée dans un coin de ta personne et te laissait en permanence entendre ses râles et ses plaintes d'animal blessé.
Alors il faut s'enfoncer en soi, retrouver la bête blessée et essayer de la soigner. Ce n'est évidemment pas quelque chose de simple parce que le médecin principal est aussi le patient de cette cure intérieure. Celui-là aura besoin de toute l'aide nécessaire pour ne pas se décourager, avoir quelques amis proches, ou au moins des gens à l'écoute, peut beaucoup aider à réussir cette entreprise d'auto-préservation. J'utilise ce terme parce que c'est vraiment celui qui me paraît le plus adapté, cette bête blessée, quasi-agonisante, au final c'est notre personnalité profonde, celle-là qu'il faut se réapproprier et réapprendre à écouter, c'est se laisser s'exprimer et reprendre confiance en soi, finalement.
Cela ne peut se faire en un jour, cela demande même beaucoup de temps, et pendant toute cette procédure, la douleur sera probablement cuisante, mais c'est justement parce qu'on ressent qu'on a, à un moment, choisi (choix subi souvent, par manque d'expérience et au gré des repères perdus) de ne pas exister à la hauteur de son potentiel, ou du moins sentir que celui-ci n'était pas en adéquation avec le monde.
Je suis loin d'avoir terminé moi-même cette démarche, mais si tu souffres, si tu arrives à l'exprimer, c'est déjà que tu l'as entamée. J'ai peu de conseils à te donner, tu es déjà sur une bonne voie en te l'avouant et le ressentant ainsi. Alors, ne te laisse pas abattre à la résignation, continue le combat. Et puis bon courage, surtout.
Et puis, un free hug virtuel, si ça peut aider.
Je peux avoir un mal fou à présenter mon idée, mes impressions ou mon ressenti, d'avoir ce sentiment quand je les laisse filer, s'exprimer, qu'ils ne correspondent alors pas du tout à ce que je veux dire réellement, alors parfois je préfère me taire, même si je ressens au fond de moi une vision assez juste du sujet de la discussion, juste mais perfectible donc inexprimable.
J'essaie de me faire souffrance et de forcer à l'exprimer, quitte à me faire violence, mais ce n'est vraiment pas évident. Sur beaucoup de thèmes encore, j'adopte l'attitude de l'auditeur atterré qui n'en laisse rien paraître. Ce n'est pas facile au quotidien, je suppose que c'est lié à un état de dépression latente issu de la mauvaise gestion de son décalage au monde (ou plutôt de son hyper-compréhension). Il y a ce réflexe de laisser couler, de se dire que c'est pas grave, de se laisser pincer les fesses comme une soumission, mais de s'en ressentir profondément meurtri au fond de soi.
Quand le moral se délite un peu, il y a aussi ce sentiment de perdre ses facultés. Tu peux rester aussi brillant que tu veux, quand tu as saisi auparavant ce dont tu es capable, le fait de ne pouvoir atteindre ce niveau dans ces instants de doute est vraiment frustrant, c'est un peu comme si une part de toi s'était endormie, pire recroquevillée dans un coin de ta personne et te laissait en permanence entendre ses râles et ses plaintes d'animal blessé.
Alors il faut s'enfoncer en soi, retrouver la bête blessée et essayer de la soigner. Ce n'est évidemment pas quelque chose de simple parce que le médecin principal est aussi le patient de cette cure intérieure. Celui-là aura besoin de toute l'aide nécessaire pour ne pas se décourager, avoir quelques amis proches, ou au moins des gens à l'écoute, peut beaucoup aider à réussir cette entreprise d'auto-préservation. J'utilise ce terme parce que c'est vraiment celui qui me paraît le plus adapté, cette bête blessée, quasi-agonisante, au final c'est notre personnalité profonde, celle-là qu'il faut se réapproprier et réapprendre à écouter, c'est se laisser s'exprimer et reprendre confiance en soi, finalement.
Cela ne peut se faire en un jour, cela demande même beaucoup de temps, et pendant toute cette procédure, la douleur sera probablement cuisante, mais c'est justement parce qu'on ressent qu'on a, à un moment, choisi (choix subi souvent, par manque d'expérience et au gré des repères perdus) de ne pas exister à la hauteur de son potentiel, ou du moins sentir que celui-ci n'était pas en adéquation avec le monde.
Je suis loin d'avoir terminé moi-même cette démarche, mais si tu souffres, si tu arrives à l'exprimer, c'est déjà que tu l'as entamée. J'ai peu de conseils à te donner, tu es déjà sur une bonne voie en te l'avouant et le ressentant ainsi. Alors, ne te laisse pas abattre à la résignation, continue le combat. Et puis bon courage, surtout.
Et puis, un free hug virtuel, si ça peut aider.
Invité- Invité
Re: C'est insupportable
J'aime la métaphore de l'animal blessé, elle correspond à la perception de mon problème.
Tu exprimes très clairement ce que je ressens.
Je vois que tu es plus loin sur le chemin, c'est gentil de d'être arrêtée et retournée pour me faire un hug, pour m'avoir lue et comprise.
Cela me donne un peu de courage pour poursuivre mon chemin
Tu exprimes très clairement ce que je ressens.
Je vois que tu es plus loin sur le chemin, c'est gentil de d'être arrêtée et retournée pour me faire un hug, pour m'avoir lue et comprise.
Cela me donne un peu de courage pour poursuivre mon chemin
lilou49- Messages : 36
Date d'inscription : 26/05/2013
Localisation : 49
Re: C'est insupportable
Ave, Lilou49,
J'ai souvent ce problème aussi, d'avoir l'impression de "ne rien avoir à dire d'intéressant" ou de "ne pas maîtriser mon sujet".
Et pourtant, j'ai des amis qui m'estiment beaucoup, qui me trouvent "très savant", geek. Ma famille me voit comme "celui qui sait tout" (ce qui a d'ailleurs d'autres désavantages). Je suis le seul à me voir comme étant vulnérable et pas du tout en maîtrise.
J'ai été très surpris d'apprendre, récemment, que socialement, on n'attend pas de toi le savoir, ni d'avoir raison... que tout ça, finalement, on s'en fout pas mal.
Aussi, fais gaffe à ceux qui essayent de donner l'impression de tout savoir ou de maîtriser leur sujet... ce n'est pas toujours bon signe.
Ce que je voudrais te demander, c'est : "c'est quoi, pour toi, être intéressant(e) ?", et "qu'est-ce qu'ont les gens qui t'intéressent ?" (ou "que font les gens qui t'intéressent, pour t'intéresser ?").
Respire.
Laisse s'exprimer ce qui le doit.
Pense à ton bien-être, un peu.
C'est normal que la tête "te lâche", si elle est en surchauffe.
Récemment, je me suis lancé dans des projets que je n'osais pas commencer.
Sétukoâ ? J'ai trouvé le temps et je me suis découvert la capacité.
Aujourd'hui, je commence à programmer et à faire des trucs marrants, un rêve que j'ai depuis que je suis ado ("mais que j'avais pas le temps").
Et pi zut, si tu es là, c'est que tu es zèbre, alors tu en as, des capacités.
Faut pas se descendre comme ça.
Et puis, il ne faut pas se descendre si tu n'es pas à 100% de tes capacités tout le temps, non plus (ce qui est... parfaitement normal).
Allez, porte-toi bien, relève la tête et souris, un peu. Ce n'est probablement pas aussi moche que tu l'imagines.
Bises.
Tu te trouves inintéressante, d'accord.lilou49 a écrit:
J'ai envie de dire tellement plus ou alors me taire. Je ne sais pas.
Je déteste parler quand je ne maîtrise pas complètement un sujet et c'est malheureusement le cas tout le temps.
J'ai l'impression que les connexions ne se font pas, plus, dans mon cerveau, je suis lente. Je n'articule pas, je ne termine pas toujours mes phrases comme si finalement je me résignais à ne pas faire passer mon message. Je me sens inintéressante (aucune connaissance pointue dans des domaines précis) et je n'aime pas trop parler de moi, après tout ça serait se dévoiler.
J'ai souvent ce problème aussi, d'avoir l'impression de "ne rien avoir à dire d'intéressant" ou de "ne pas maîtriser mon sujet".
Et pourtant, j'ai des amis qui m'estiment beaucoup, qui me trouvent "très savant", geek. Ma famille me voit comme "celui qui sait tout" (ce qui a d'ailleurs d'autres désavantages). Je suis le seul à me voir comme étant vulnérable et pas du tout en maîtrise.
J'ai été très surpris d'apprendre, récemment, que socialement, on n'attend pas de toi le savoir, ni d'avoir raison... que tout ça, finalement, on s'en fout pas mal.
Aussi, fais gaffe à ceux qui essayent de donner l'impression de tout savoir ou de maîtriser leur sujet... ce n'est pas toujours bon signe.
Ce que je voudrais te demander, c'est : "c'est quoi, pour toi, être intéressant(e) ?", et "qu'est-ce qu'ont les gens qui t'intéressent ?" (ou "que font les gens qui t'intéressent, pour t'intéresser ?").
Si tu te prends trop le chou, c'est normal : c'est, pour ainsi dire, le "retour de bâton".lilou49 a écrit:
J'ai l'impression de penser en ressentis, en émotions et non plus en mots maintenant...Cela fait longtemps que cela dure, ça m'inquiète.
J'ai besoin de concentration pour lire ou pour comprendre ce que l'on me dit lorsque ça parle d'un sujet compliqué. Ce n'était pas le cas y'a quelques années.
Respire.
Laisse s'exprimer ce qui le doit.
Pense à ton bien-être, un peu.
C'est normal que la tête "te lâche", si elle est en surchauffe.
Idem.lilou49 a écrit:
J'ai envie de faire plein de choses mais j'ai le sentiment que je n'ai pas le temps ou la capacité à faire quelque chose de bien alors je ne fais rien...
Récemment, je me suis lancé dans des projets que je n'osais pas commencer.
Sétukoâ ? J'ai trouvé le temps et je me suis découvert la capacité.
Aujourd'hui, je commence à programmer et à faire des trucs marrants, un rêve que j'ai depuis que je suis ado ("mais que j'avais pas le temps").
Et pi zut, si tu es là, c'est que tu es zèbre, alors tu en as, des capacités.
Faut pas se descendre comme ça.
Et puis, il ne faut pas se descendre si tu n'es pas à 100% de tes capacités tout le temps, non plus (ce qui est... parfaitement normal).
Allez, porte-toi bien, relève la tête et souris, un peu. Ce n'est probablement pas aussi moche que tu l'imagines.
Bises.
Tesla- Messages : 366
Date d'inscription : 04/08/2014
Age : 36
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