Le mirage de l'amour

Bonjour

Avez-vous conscience, à quel point, dans toute histoire, mais encore plus dans une histoire d'amour, se mêlent les sentiments réels, et ce que j'appelle le "mirage".

Pour le dire autrement...
Etre amoureux, c'est fabuleux, mais tombé-je amoureux de la personne, ou tombé-je amoureuse de l'idée d'être amoureuse?
C'est cette amour de l'idée d'être amoureuse, que j'appelle le "mirage" de l'histoire.

En être conscient n'empêche pas que cela se produise, le mirage est séduisant, c'est surement lui qui fait que "l'amour rend aveugle", en tout cas il contribue à occulter ce que nous devrions voir...

J'ai toujours mélangé des mirages à mes histoires, en le sachant, en l'acceptant plus ou moins, et en tentant de limiter l'impact des mirages.

Mirage du premier amour, puis mirage d'une relation juste d'attirance et de partage, puis mirage d'une relation de compagnonnage, de construction, puis mirage d'une relation...

Puis, un jour... une rencontre... j'observe, je regarde... Pas de mirage à l'horizon.
Je m'étonne, je re-regarde... (tout en vivant l'histoire, c'est la particularité des mirages que de se produire en parallèle de l'histoire, c'est bien notre faculté à analyser à plusieurs niveaux ce qui se passe pendant que cela se passe qui permet de voir les mirages)

Toujours pas de mirage... Je vis donc cette histoire pleinement, et c'est une belle histoire.

et patatras... Tout s'effondre, et en fait d'histoire sans mirage, c'est l'autre qui était tellement dans son mirage que j'en étais devenue invisible, cachée derrière le rêve.
Donc, il y avait bien un mirage, juste, pas le mien lol!

Et vous, mirage ou pas mirage?
Conscience ou pas?
Rejet ou acceptation?

(On s'ennuierait si on n'était pas zèbres! lol) ou alors ce serait reposant... on ne saura jamais...

La Gamouche, excuse-moi de me retrouver encore une fois sur ton fil, mais cette histoire de mirage m'interpelle. Je crois quand dans toute histoire d'amour il y a une part de mirage. Car, il y en a toujours un qui aime plus que l'autre. Je me demande si ce n'est pas la distance entre ces deux plans qui fabrique le mirage. Comme une illusion d'optique. La question : existe-t-il des couples qui s'aiment sans entretenir de mirage? Ils ont peut-être la chance d'être sur la même longueur d'onde donc dans le même mirage.

La Gamouche, peut-être que tu n'avais pas de mirage parce que l'autre en avait pour deux. En tout cas je trouve la lucidité vraiment pesante, vive les mirages! en tout cas les moins grossiers.

Ça ressemble à quoi un mirage grossier? Je connais les pièges grossiers, remarque ce doit être un peu pareil

louise a écrit:Ça ressemble à quoi un mirage grossier? Je connais les pièges grossiers, remarque ce doit être un peu pareil

Les grands classiques: sauver l'autre ou être sauvé, l'autre comme papa ou maman, l'autre qui comble mon narcissisme défaillant

Je sais pas j'ai jamais aimé de cette façon. Remarque j'ai déjà aimé en traversant mille sentiments différents dans une journée, soeur, amie, amante, femme, etc.

Et comment fait-on pour échapper au mirage? Parce que parfois, même quand on est très lucide sur soi, c'est quand même bien confortable d'y croire. Casser l'illusion a parfois des conséquences cruelles, tant pour soi que pour l'autre.

Rien n'est plus vrai.

L'amour est toujours une "illusion". Ce n'est pas magique pour rien.

Tu utilises illusion et mirage pour faire référence au fait que ce que tu vis/vois est une déformation de la réalité?

Si c'est le cas alors oui, en étant partie prenante d'une situation il m'arrive souvent de voir les choses à ma manière et il peut aussi (m'arriver souvent) de prendre une tarte dans la gueule.

Cependant on peut aussi voir les choses autrement, j'ai une idée fixe qui ne me lâche pas et qui compare chaque action à un schéma d'actions. Pour résumer ma pensé si on parle de la vie : naissance -> vit -> mort (de façon très synthétique).
Si on prend l'amour (où les relations en générale) il y'a aussi un schéma au début c'est top, après routine, et rupture. Je pense que si l'on arrive à savoir dans quel partie du schéma où l'on se trouve, on eut surement mettre en oeuvre des "actions correctrice" afin d'orienter la situation où l'on en désire.

Après ce n'est que mon idée fixe hein

Illusion parce que "l'action corrective" serait de se refaire des illusions.
après on peux toujours tenter les visite chez le psy conjugale, dévaliser les boutiques de sex toys etc... mais il me semble que ce qui redonnera de l'élan, le pur élan, c'est l'imaginaire.
Arriver à regarder l'autre et rêver encore, le trouver beau / belle malgré tout ce qu'on sait de moche de cette personne.

louise a écrit:Je crois quand dans toute histoire d'amour il y a une part de mirage. Car, il y en a toujours un qui aime plus que l'autre. Je me demande si ce n'est pas la distance entre ces deux plans qui fabrique le mirage. Comme une illusion d'optique. La question : existe-t-il des couples qui s'aiment sans entretenir de mirage? Ils ont peut-être la chance d'être sur la même longueur d'onde donc dans le même mirage.  

Je ne parlais pas de ce mirage là, qui, peut-etre existe.

Je parlais du mirage du nous.
En fait, se mettre en couple, d'une part parce que l'autre nous plait, OK, mais d'autre part, parce qu'on a envie d'être en couple. Cette seconde partie constituant le mirage dont je parlais.

boucledor a écrit:Et comment fait-on pour échapper au mirage? Parce que parfois, même quand on est très lucide sur soi, c'est quand même bien confortable d'y croire. Casser l'illusion a parfois des conséquences cruelles, tant pour soi que pour l'autre.

Je ne sais pas s'il faut la casser. J'aime à en être consciente, de cette présence du mirage.

Et j'ai trouvé ça assez génial, de faire une rencontre en étant vraiment ouverte à l'autre sans être "polluée" par un mirage.
Surement parce que j'étais tellement dans le sien que je ne l'ai pas vu, ce n'est mm plus l'arbre qui cache la forêt.
Spa grave, je veux garder ce qui est bon dans cette histoire ;-)

Hey Juda a écrit: mais il me semble que ce qui redonnera de l'élan, le pur élan, c'est l'imaginaire.
Arriver à regarder l'autre et rêver encore, le trouver beau / belle malgré tout ce qu'on sait de moche de cette personne.

J'aime bcp ce que tu dis "arriver à le trouver beau/belle, malgré tout ce qu'on sait de moche", mais pour moi ce n'est pas l'imaginaire.
C'est justement de se concentrer sur ce qui EST beau, et de laisser de coté le reste. L'imaginaire serait d'inventer, de transformer le reste en beau.

Je ne connais pas ce que tu as vécu,  mais à vrai dire, il y a parfois des mirages, les phrases du genre quand il y a une volonté il y a un chemin, c'est mirageux. Personnellement quand j'aime quelqu un, c'est un tout, je ne parviens pas à laisser de côté le moche pour ne voir que le beau, je l aime pour le beau et pour le moche. C'est drôle non? Et qu est ce qui est moche il faudrait donner des exemples. Mes jambes sont moches. Mes peurs sont moches. Suis-je idolâtre ? Bonne question à laquelle je ne peux répondre faute de être confrontée à la réalité.

Le problème de nombreux zèbres en général c'est surtout l'idéalisation extrême de l'autre, que l'on place souvent sur un piédestal ce qui a pour conséquence soit d'effrayer l'autre par cet amour "mirage" à la limite de l’idolâtrie ou un sentiment de déception et de frustration extrême lorsque l'on retombe dans la réalité...

LaGamoucheZébrée a écrit:L'imaginaire serait d'inventer, de transformer le reste en beau.

Le mot imaginaire est peut être mal choisis, car il ne s'agit pas réellement d'une transformation, ni vraiment en beau. Mais plutôt d'une reconnaissance de ce qui n'est pas laid.
J'ai dis "moche" tout à l'heure, je voulais exprimer le caractère dure qui peut paraitre laid, comme l'égoïsme etc..
C'est assez compliqué ce que j'essaie d'exprimer, comment dire, être en état de contemplation (non pas la contemplation admirative) , mais juste contempler et voir aux travers des ces "laideurs" le caractère humain de l'inconscient.

Tu dis "se concentrer sur ce qui est beau" Mais comment oublier ce qui est laid ?

Maldoroth a écrit:Le problème de nombreux zèbres en général c'est surtout l'idéalisation extrême de l'autre, que l'on place souvent sur un piédestal ce qui a pour conséquence soit d'effrayer l'autre par cet amour "mirage" à la limite de l’idolâtrie ou un sentiment de déception et de frustration extrême lorsque l'on retombe dans la réalité...

Je me demande si tout simplement il n'y aurait pas une catégorie de personne "plus" (plus sensible etc..) , non pas différente des autres, mais plus.
En ce sens, ce seraient d'excellent philosophe etc... Les émotions relevant de notre "inconscient", les plus émotifs si ils ne voulaient pas étouffer leur "chaos" et y faisaient face, découvriraient certainement "l'humain".

On ne peut pas faire abstraction de ce qui est laid, on l'aime avec. Si j aime quelqu un, je l aime pour tout ce qu il est. En bloc. Les bons comme les mauvais côtés.

louise a écrit:On ne peut pas faire abstraction de ce qui est laid, on l'aime avec. Si j aime quelqu un, je l aime pour tout ce qu il est. En bloc. Les bons comme les mauvais côtés.

Alors je reformule ma question, comment fait-on pour aimer les mauvais cotés ?

Tu n'as jamais été amoureux dis moi? Exemple: tu aimes le gruyère pourtant, quand tu en as mangé il te laisse une mauvaise haleine, c'est pas pour autant que tu ne veux plus de ton gruyère ?

louise a écrit:Tu n'as jamais été amoureux dis moi?

Qu'est ce qui te fais dire ça ? Ma question ?

Tout à fait.

Je vois.
J'aurais certainement beaucoup aimer parler de ça, mais je crois qu'on doit sans doute être dans un quiproquos.

Je parlais de ce qu'on pouvait trouver laid, de ce qui un jour pouvais se révéler laid, dur, méchant, indifférent etc... chez l'autre. Non de petite tracasserie du quotidien.
Je voulais dire quand l'autre se révèle comme on ne l'avais pas encore envisager, différent de nous, différent en tout, ne partageant plus ou moins les mêmes valeurs.

Mais quand même, comment fait-on pour accepter ce que l'autre est ?

Il est autre justement. Tu es mon autre, c'est une chanson.

Bon et bien alors, il n'y a rien à dire sur le sujet du topic, c'est réglé.

Ce n'est pas parce qu'on ne se comprend pas qu'on n'a plus rien à se dire ;-)

bien dit

Jet Juda, on accepte l autre et ses défauts ( laideurs comme tu dis..) tout simplement par amour.

Je pense que l on arrive à faire abstraction de certaines choses car d autres sentiments nous ennivrent tant qu' ils nous font oublier le moins bien.. Un peu comme l image d un torrent de sensations apportant un bonheur intense malgré les divers rochers qui dépassent de l eau..

Une poussée d hormones, dopamine ??, largué dans cet univers psychique extraordinaire ?

On en revient un peu toujours au mm point : encore un affect (sentiment) plus fort (qui fait appel à bien plus de terminaisons nerveuses/ neuronales) que la raison ?

Tout simplement un instinct cognitif dédéveloppé nan ?

D oú le proverbe : le coeur plus fort que la raison.. Nan ?

Hey Juda a écrit:
Je parlais de ce qu'on pouvait trouver laid, de ce qui un jour pouvais se révéler laid, dur, méchant, indifférent etc... chez l'autre. Non de petite tracasserie du quotidien.
Je voulais dire quand l'autre se révèle comme on ne l'avais pas encore envisager, différent de nous, différent en tout, ne partageant plus ou moins les mêmes valeurs.

Alors, là, effectivement, pour moi il ne s'agit plus d'aimer l'autre pour ses qualités/beautés et malgré ses défauts (j'emploie ces termes au sens large, n'ergotons pas dessus SVP), il s'agit de savoir si la personne qu'on aime est bien celle que l'on pensait.
Si la personne est cruelle, différente dans sa vision de la vie sur des points fondamentaux, il ne me parait pas y avoir 10000 possibilités:
- soit nous ne l'avions pas vue telle qu'elle était (et là on est bien dans le risque du mirage)
- soit la personne a changé.

Et les solutions ne sont pas très nombreuses non plus.
Soit cela nous convient, et pas de souci (mais vu les termes que tu emploies, je pense que tu ne parles pas de ça)
Soit cela ne nous convient pas et là encore, seulement peu de possibilités (qui peuvent d'ailleurs se succéder dans le temps):
1/ Je fais l'autruche en attendant que ça passe tout seul
2/ Nous regardons ensemble si nous pouvons arriver à une situation finale acceptable pour toutes les parties, et nous mettons tout en œuvre pour y arriver
3/ je décide que ça ne me convient pas et je jette l'éponge et c'est fini


Moi je parlais d'aimer qq'un malgré ses défauts, par exemple, physiquement, moi je craque toujours sur un sourire et un visage. Et j'ai une fois craqué sur une personne atteinte de strabisme, ce qui pour moi pourtant constitue un "défaut" physique normalement bloquant. (me sautez pas dessus, on a tous nos points d'accroche) Mais là, avec cette personne là, je voyais bien qd mm qu'elle louchait, mais tout le reste s'additionnait pour faire que finalement je ne le voyais plus.
Et au niveau de la personnalité, je trouve que c'est pareil, il y a des trucs qui ne sont pas parfaits, mais on peut se demander, et décider, que ce n'est pas si grave.

Et c'est quoi le genre de visage sur lequel tu craques? Les cheveux ont ils de l importance? Couleur, longueur?

Je n'ai pas de critères proprement défini. Ca va être un tout, un beau sourire, et qq chose qui se dégage.

Par exemple, je suis désolée, mais je ne craque pas sur le visage de ton avatar ;-)

louise a écrit:Et c'est quoi le genre de visage sur lequel tu craques? Les cheveux ont ils de l importance? Couleur, longueur?

Pour moi, l'amour est un tout. Je ne me bloque pas sur un détail isolée. C'est ma vision des choses.

La gamouche: pour mon avatar c'est le mirage de l amour, ça

LaGamoucheZébrée a écrit:Ce n'est pas parce qu'on ne se comprend pas qu'on n'a plus rien à se dire ;-)

Ce n'est ps parce que l'on ne se comprends pas que j'ai dis ça, mais parce que qu'il (elle?) a fourni la solution au topic.