Les Sentiers d'à coté (ou réflexion sur le rapport d'un zèbre au bac).

Aujourd'hui je passais la dernière épreuve de mon bac ES ...
Je ne sais pas trop si je l'ai réussi, et je pense que ça sera soit rattrapage, soit une année suplémentaire dans ce systeme (que je hais)...
J'espere donc ne pas y passer une année supplémentaire puisque je me suis amusé depuis Septembre à faire un compte à rebours, en affichant sur mon mur, d'hideux post its orange-décomptant les semaines en les retirants un par un, chaques samedis.
J'aimerais réfléchir sur le bac en soit et son utilité fondamentale...
La bac est toujours passé comme un sacro-saint graal auprès des parents et de la société, pour vous dire, ma mere stressait plus que moi au moment de commencer à passer les épreuves (normal diront certains).
Il faut dire que le bac n'a aucune utilitée logique. Quel est le but d'évaluer des élèves dans des examens ne portant pas sur tout le programme, ce n'est presque plus qu'une question de chance. Il suffit d'avoir réviser les bons chapitres pour s'en sortir avec surement des honneurs non mérité. Le système scolaire vante des principes méritocratiques factices ! Il progresse certes, mais certainement pas assez vite.
Le bac pourquoi alors ?
Une symbolique ? Un passage obligé ? Une porte ?
Je préfère imager ça par une arche, dans deux sens précis de ce terme.
Tout d'abord l'image de l'Arche de Noé, vous savez ? On prend un male et une femelle de chaque espèces nécessaire pour construire un "nouveau" monde et on embarque.
L'éducation nationale, quel gentil Noé... Mais les licornes (zébrés, evidemment ^^) vous en faites quoi hein ? [Meme pas pris de LSD pour écrire :p]
Mais aussi l'arche comme celle que l'on peut traverser, c'est pas compliqué pas besoins d'énormes efforts pour la passer. Après se pose le problème de ceux qui ne sont pas sur le chemin de l'arche ... En vérité il y a ceux qui sont suffisament con pour se prendre les pilones de l'arche et puis ceux qui sont soit sortis voire meme jamais arrivé sur ce pseudo "droit chemin".
Je pense faire partis de ceux en dehors du chemin, et je pourrais presque aux sacrifices d'efforts tout simples me (re)mettre sur ce chemin. Mais voilà, je ne veux pas, je n'y vois aucune satisfaction personnelle, j'ai véritablement peur de louper mon chemin en allant sur celui qu'on veut que je prenne. Pour ma part ce chemin c'est le Cinéma. Il y a une phrase de David Lynch qui m'avait particulièrement frappé dans son livre Mon Histoire Vraie: "La vie d'artiste, c'est prendre le temps pour que les bonnes choses arrivent" ... Ce n'est pas prendre le temps QUE les bonnes choses arrivent, ça s'appelle être un con et glander ça. C'est prendre le temps POUR qu'elles arrivent, la nuance est assez infime mais elle me semble suffisament clair: vouloir être un artiste, c'est une fatalité qu'on transforme en choix.
Moi j'ai décidé de rester sur ces sentiers égaré d'un système qui ne me convient pas, pour peu-etre finir par escalader une montagne et mieux l'observer d'en haut, en rigolant. Heureux.

Ah ce bac... Ce foutu bac...
Ce système, tu le hais parce que lui-même te hait. Il ne veut que ton mal-être.
Des hideux post-it qui ont un magnifique sens... La fin d'une réflexion et d'une vie enchaînées, limitées, contrôlées...
Bien-sûr que c'est normal que ta mère stressait plus que toi...
Pour reprendre ton image, et répondre au premier sens que tu lui donnes, Noë laisse les licornes (rayées :p) choisir... Monter dans l'arche, se séparer de leur corne, qui fait leur exceptionnelle beauté, et devenir de simples chevaux... Jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus vivre sans cette corne qui leur est nécessaire pour vivre. Soit les licornes choisissent de rester licornes, et se laissent submerger par le déluge, jusqu'à ce qu'elles trouvent de quoi se faire une embarcation de fortune pour rejoindre un monde qui les acceptera avec leur corne.
Pour le second sens, cette arche pas très compliquée à passer, je rajouterais une catégorie de personnes... Cette arche a une forme bien spécifique qu'il faut respecter pour pouvoir la passer, et il y a ces personnes qui essayent d'avoir cette forme mais qui à un détail près n'y arrivent pas. Ensuite les cons comme tu l'as dit (:')). Et ceux qui ne sont pas sur le chemin, comme toi. Certains te diront que tu es fou, moi je te dirai que tu es passionné. Et cette passion est celle qui te fait vivre, qui t'a permis de concilier la possession d'une corne et la vie avec des chevaux tout en, simultanément, te permettant d'exprimer ton point de vue de licorne que personne ne voulait entendre. Et même si personne ne l'entend, avec cette passion, on te laisse le dire.
En faisant ce choix tu as simplement choisi de te permettre à toi-même de vivre, vivre heureux. Pour cette simple raison, ton chemin est le bon. Et de ta montagne, que tu escaladeras à coup sûr, tu rigoleras quand tu verras que le sommet des montagnes que voient ceux qui sont passés sous l'arche n'est en réalité que la vallée de ta montagne à toi.